- Ezra…
- Aria…
- Tu ne m'avais pas reconnue ?
La flamme que j'avais vue briller dans ses yeux quelques années plus tôt avait laissé sa place à de la tendresse reflétant exactement la façon dont elle avait prononcé cette phrase. Elle ne m'en voulait plus, le temps avait guérit ses blessures.
- Si évidemment que si, c'est juste que…
- Peu importe…
Elle avait probablement dut sentir que j'avais tenter de l'éviter à la manière dont elle à changer de sujet, ne voulant pas risquer d'être embarrasser par ma réponse.
- Comment tu vas ? Depuis l'incident ? enchaîna t'elle
- 30 ans… Avec le temps tu sais, …
- Oui, je me doute…
Elle m'avait encore coupé la parole, je crois qu'elle n'avait définitivement pas envie de se morfondre sur le temps qui s'écoule et tant mieux on évite ainsi de parler de tout ce qui par le passé nous à détruit.
- Tu peux t'asseoir si…
- Avec plaisir…
Je n'attendais que ça, depuis le début de notre conversation j'ésperais qu'elle me le propose. Ma manière certes maladroite et trop excessive de lui dire avait montré à quelle point lui parler était la plus belle chose qui me soit arrivé depuis 30 ans.
On a passé le reste de l'après-midi à parler de tout et de rien. Comme c'est agréable de se retrouver. J'ai appris qu'elle était devenue photographe professionnelle et écrivaine à ses heures perdues. Cela ne m'étonne même pas. Elle m'a même avouer avoir conserver son Roliflex, appareil photo de collection datant des années 20-30 que je lui avais offert pour nos un an… Il y a 30 ans.
Cependant, il y a encore une question sans réponse pour laquelle aucun de nous n'a osé la poser. « Avait-elle/il refait sa vie ? »
Aucun de nous deux, n'avait envie de se quitter mais toutes les bonnes choses ont une fin. J'espérais que cet « aurevoir » ne serait que provisoire. J'ai longuement hésité à lui proposer de venir prendre un café chez moi mais j'ai abandonné cette intention, le destin nous a réunis une fois, il se devait de le faire une seconde fois. A vrai dire, je n'aurai jamais osé lui faire cette proposition donc je préfère me convaincre que le destin y sera pour quelque chose.
Sur le chemin qui mène à mon appartement, Aria occupait mes pensées. Arrivé sous le pas de l'immeuble, je fermait mes yeux, pour revivre ce moment, je repassais chaque morceau de notre conversation, analysant chaque parole qu'elle a prononcé et tous ces petits gestes qui prouvent qu'elle ne m'a pas oublié. Je regrettais, cette façon enfantine de lui avoir parlé, j'avais été un idiot. Je n'analysais pas que son comportement mais le mien également. J'avais été ridicule.
Mon appartement, le 3B, un petit 50m2, dont le décor est vintage se trouvant sur « Hybbert Street » est l'endroit où Aria et moins avont vécu les moments les plus marquants de notre vie commune. Ce lieu a ressenti nos rires, nos larmes, nos coups de gueules, nos angoisses d'être découvert,… On n'y a aussi confronté des personnes que nous aimons pour pouvoir rester ensemble. Cet également dans ce studio que nous nous sommes données l'un à l'autre.
J'ai tenté à plusieurs reprises de vendre cet appartement cosy pour pouvoir refaire ma vie ailleurs, dans une autre ville, loin de tout, loin d'elle… Je n'ai pas eu le cœur à céder mon nid, trop de souvenirs, trop d'espoir. Je ressentais toujours cette même émotion lorsque je franchisais la porte de cette garçonnière même après 30 ans.
Je m'avançais vers mon ordinateur se trouvant sur mon bureau à coté de ma somptueuse machine à écrire, un paradoxe. Elle, Aria m'avait inspiré. Je venais de retrouver ma muse. J'avais continué à écrire après mon livre sur l'adolescente Alison Dilaurentis mais que des ébauches, rien d'extraordinaire. Cet ouvrage sur Alison, n'a jamais été publié, j'avais honte de m'être servi d'Aria pour pouvoir me faire un nom parmi les plus grands écrivains, que j'avais choisi d'ignorer ce roman, dont le futur était annoncé. Il aurait été un best-seller. J'ouvris une page blanche dans mon ordinateur et mes doigts se mirent à courir sur le clavier, son visage, son parfum, ses gestes, tout chez elle me procurait une inspiration. QU'il était bon de retrouver sa plume.
Tout à coup, un message apparut sur mon écran, un mail,...
« C'était un plaisir de t'avoir revu, j'espère à une prochaine fois. Bisous –Ar »
Je me mis à rire, elle avait toujours signé ces messages par « -Ar », en hommage à toutes ces années de souffrance, je présume. J'en étais maintenant certain, on se reverrait.
Merci pour vos commentaires, n'hésitez pas à me laisser une trace de votre passage. Cela me fait plaisir, je suis également ouverte à des suggestions pour la suite (même si j'ai une petite idée en tête). :)
