"Dans le sel et la fumée" est une courte fiction qui mettra principalement en scène Daenerys Targaryen et Jon Snow et la romance qui naîtra entre eux. Elle sera écrite du POV de Daenerys et Jon, les POV seront alternées et il y aura sans doute sept ou huit chapitres. Je ne suis pas tout à fait le canon des romans, ni celui de la série, mais les informations dont vous aurez besoin pour comprendre seront dispersées un peu partout dans le texte. À savoir, Jon Snow a survécu à l'attaque de ses frères jurés et a quitté la Garde de Nuit pour errer dans Westeros avec quelques hommes qui lui sont restés fidèles, le Mur est tombé, Aegon et Daenerys se sont mariés et Sansa a été forcée d'épouser Ramsay Bolton avant d'être sauvée par les Targaryen, elle est restée à Port Lannis sous la protection de l'actuel roi. Je ferais sans doute impasse sur certains personnages importants ( notamment Arya, les Greyjoy, les Lannister, les Tyrell et les Martell ).
Fandom : A Song of Ice and Fire / Game of Thrones.
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de G. R. R. Martin.
Pairing : Jon Snow/Daenerys Targaryen à venir.
Rating : T pour la violence habituelle de l'univers, mais possible M durant les prochains chapitres.
Genre : Romance/Drama.
Note : Le premier chapitre est écrit du POV de Daenerys. Jon a été capturé par les hommes de Daenerys qui le soupçonnent d'avoir apporté son aide à Stannis, considéré comme traître au Trône de fer. C'est la première rencontre entre Jon et Daenerys. Seuls Jon, Daenerys et Barristan apparaissent dans ce chapitre d'ailleurs. Je n'ai encore jamais manié Daenerys, qui n'est pas un de mes personnages favoris, à vrai dire. N'hésitez pas à me le faire savoir si elle vous semble OOC. J'espère que cela vous plaira, bonne lecture !
PS : dans le chapitre suivant, Tyrion et Satin feront une apparition, mais je ne sais pas quand il sera publié.
Le Traître
« Oseriez-vous encore vous prétendre Lord Commandant, Jon Snow ? Vous aviez juré de protéger le royaume, peu importe le Roi, et partout sur Westeros court le bruit que vous avez levé une armée contre le Nord, mélangeant sauvageons et frères de la Garde de Nuit, et maintenant on vous soupçonne d'avoir prêté votre aide à Stannis Baratheon, ennemi du Trône de fer. »
L'homme leva la tête vers eux, mais un visage placide leur fit face. La remarque ne semblait pas le chagriner outre mesure. Elle ne semblait même pas l'atteindre du tout.
« Ce n'est pas un bruit qui court, ser Barristan. J'ai bien mené une armée contre le Nord pour libérer Sansa Stark de l'emprise des Bolton, Sansa Stark qu'on avait marié de force au Bâtard de Bolton.
- Vous aviez prêté serment de ne pas vous mêler des affaires du royaume.
- J'avais prêté serment, ser Barristan. Mais Sansa Stark est ma soeur, la dernière de ma famille à ne pas avoir été massacrée. Je n'ai pas agi quand Joffrey Baratheon a décapité mon père, je suis resté au Mur quand j'ai cru que mes frères, Bran et Rickon, avaient été brûlés et quand les Lannister, les Bolton et les Frey ont tué les nordiens, piétiné nos traditions et poignardé mon frère. Je devais choisir et je pourrais regretter ce que j'ai fait, mais ce n'est pas le cas.
- Les hommes de la Garde de Nuit ont prêté serment et vous l'avez brisé, Jon Snow, persista Barristan Selmy, inflexible. »
Daenerys n'avait pas prononcé un seul mot depuis le début de l'interrogatoire et restait quelques peu en retrait. Barristan avait proposé de s'occuper personnellement dudit Jon Snow, connaissant les frères de la Garde de Nuit mieux qu'elle - il lui avait dit avoir connu Jeor Mormont, celui pour qui Jon Snow avait été Intendant avant de devenir Lord Commandant de la Garde de Nuit lui-même – et, bien entendu, d'avoir cotoyé Ned Stark celui qui avait engendré le bâtard. Elle n'avait pas protesté et écoutait attentivement leur conversation.
Elle s'impatientait cependant. Les choses traînaient en longueur et Jon Snow ne cessait de répéter les mêmes histoires sur son serment et sa sœur, Sansa Stark – et quand Daenerys avait vu pour la première fois Jon Snow, elle s'était demandée s'il avait réellement un lien de parenté avec la jeune Lady qu'elle avait recueillie.
« J'en ai payé le prix, ser. »
Pour appuyer ses dires, Jon Snow tira sur le col de sa veste et laissa entrevoir une cicatrice grosse comme un poing.
« Ça n'explique pas les faits pour lesquels vous êtes accusés.
- Je vous ai déjà tout dit. La Main du Roi est venue me trouver et je leur ai donné mon aide, à lui est à la fille du Roi.
- Le seul et unique souverain de Westeros se trouve ici-même, devant vous, Jon Snow, Daenerys de la maison Targaryen qui s'est assise sur le Trône de fer. Le frère de l'Usurpateur n'a aucune prétention sur le Trône.
- L'Usurpateur ? s'étonna Jon Snow avec un rire moqueur. Robert a conquis Westeros. Conquérir Westeros avec des dragons ou avec des hommes, où est donc la différence, ser ? Robert Baratheon, Jon Arryn, Eddard Stark ... Ils avaient trois têtes, mais aucun dragon, seulement des hommes qui croyaient en eux. »
Daenerys serra ses mains l'une dans l'autre et fixa d'un œil sombre l'homme qui insultait sa maison. Robert Baratheon s'était assis sur le trône pour lequel on avait prétendu justifier l'assassinat des membres de sa famille, celui qui l'avait forcée à fuir et qui avait voulu les faire tuer, Viserys et elle.
Elle ne pouvait le laisser parler en bien d'un félon sans honneur, ni justice.
« Ils ont tué leur Roi, rétorqua-t-elle. »
Robert Baratheon n'avait pas seulement pris le trône de ses ancêtres, lui et ses hommes avaient tué son père pour prendre sa couronne.
« Aucun d'eux ne l'a fait, Votre Grâce, démentit Jon Snow sans flancher.
- Dois-je vous rappeler qu'ils n'avaient aucune prétention sur le trône ?
- Aegon le Conquérant en avait-il plus ? Il ne connaissait pas les terres de Westeros, ni ses habitants et s'en est pourtant emparé car personne n'a pu s'y opposer. Les Baratheon, les Arryn et les Stark, leurs forces unies, ce sont levées contre la folie des Targaryen qui n'ont pu riposter. »
La folie des Targaryen. Ce n'était pas la première fois qu'on s'adressait à elle avec ces mots pour parler de sa famille. Elle ne connaissait pourtant que les histoires que lui contait Viserys quand ils étaient jeunes et ser Barristan n'avait que rarement abordé le sujet. Il lui avait cependant confié les inquiétudes qu'il avait eues lorsqu'il servait Aerys.
Je suis le sang du dragon, se rappela-t-elle. C'était une vieille rengaine, mais elle ne devait pas l'oublier.
« Veuillez cesser de parler ainsi à votre souveraine, s'interposa Barristan qui n'appréciait pas les paroles de Jon Snow. »
Il les prenait pour des provocations et elles l'étaient sans doute un peu, mais Jon Snow paraissait n'y prendre aucun plaisir.
« Laissez, contra Daenerys.
- Rhaegar, votre frère, a enlevé Lyanna Stark et Brandon et Rickard Stark, son frère et son père, sont morts pour avoir demandé des comptes à votre père. Aerys a fait brûler mon grand-père et étrangler mon oncle alors qu'il tentait de le sauver. Combien d'hommes encore le Roi fou se serait-il amusé à brûler pour son plaisir si personne ne l'avait arrêté ? Est-ce ce que vous aussi appelez justice, Votre Grâce, que de faire mourir un père pour avoir voulu protéger sa fille ? »
Les mâchoires crispées, Daenerys le détaillait désormais.
Aucune peur ne transparaissait chez l'homme alors qu'il venait d'offenser la mémoire de son père. Cette seule remarque aurait pu à elle seule suffire à le punir. Il semblait pourtant en avoir pleinement conscience et ne pas en faire grand cas.
Sa franchise avait quelque chose de déstabilisant.
Viserys ne lui avait jamais parlé de cela, ser Barristan non plus, mais celui-ci n'avait pas prononcé un mot et l'air concerné qui durcissait ses traits appuyaient tristement les dires qui venaient d'envahir la bouche du bâtard.
Avait-il eu à être témoin d'un tel spectacle ? Si Jon Snow disait vrai, ser Barristan y avait forcément assisté – il faisait partie de la Garde Royale du temps de mon père, il me protège aujourd'hui.
Le seul fait d'imaginer cette scène lui donna la nausée. Elle avait du mal à croire que l'on puisse rester impassible devant une telle horreur. Elle se pria donc de se calmer et de garder son sang froid.
S'il dit vrai ...
« Nous reprendrons l'interrogatoire plus tard, ordonna-t-elle et tous quittèrent la cellule l'un après l'autre. »
Elle avait demandé à voir ser Barristan en tête à tête – il est le seul qui puisse me conseiller ici.
Elle s'était assise autour de la table sur laquelle ils avaient déplié une carte du Nord. Des pièces étaient disposées là où leurs ennemis se tenaient, mais les emblèmes des maisons avaient rapidement été remplacés par des cailloux pour désigner les Marcheurs blancs qui progressaient maintenant que le Mur était tombé. Seul le cerf demeurait au-delà de Winterfell. Presque toutes les autres maisons s'étaient ralliées à elle quand le souvenir des dragons avait refait surface – et les rebelles s'étaient écrasés.
Stannis Baratheon était-il seulement encore au Nord ? Elle ne pouvait plus l'affirmer. Les rumeurs couraient, de plus en plus nombreuses, qu'il avait fui.
« Peut-on le croire ? demanda-t-elle en effleurant distraitement l'un des pions.
- Malheureusement, je ne le connais pas, Votre Grâce. Je n'ai connu que son père.
- Comment était-il ?
- Le royaume considérait Ned Stark comme l'homme le plus honnête de Westeros. Il s'était opposé à votre poursuite – et c'est ce qui causa des conflits entre lui et Robert Baratheon.
- Mais qu'en pensiez-vous, personnellement, ser Barristan ? insista-t-elle, en le fixant cette fois-ci comme pour l'inviter à se confier. »
Elle avait senti la réticence dans sa voix.
« Il était honnête, Votre Grâce, mais il n'était pas aussi honorable que ce qu'on laissait prétendre. Nous ne savons pas si ce Jon Snow est honnête, mais nous savons qu'il a brisé son serment, à plusieurs reprises.
- Mais ses hommes l'ont suivi malgré tout, ser Barristan. Cela compte-t-il ?
- Je ne saurais vous le dire. »
Elle avait décidé de l'interroger seule, sans la présence de personne et même si ser Barristan avait voulu l'en dissuader au début, il avait fini par céder. Elle avait besoin de lui parler et d'essayer de voir l'homme sous le rôle qu'on lui avait attribué.
Quand elle entra dans la petite pièce, il était assis sur une banquette en bois. Des chaînes qu'il fit teinter lorsqu'il l'aperçut devant la porte le maintenaient pieds et poings liés. Il n'était pas difficile de deviner qu'il avait senti son hésitation, hésitation qui n'aurait jamais dû être. Elle avait chevauché avec les dothrakis, traversé des déserts, élevés des dragons ; elle avait conduit une armée, libéré des cités et gouverné ; elle avait récupéré Westeros. Elle était reine et le sang du dragon, la mère des dragons assise sur le Trône de fer. Elle n'avait rien à craindre d'un bâtard revenu d'entre les morts qui crapahutait à travers le royaume vêtu de noir.
On lui avait dit qu'il n'était pas plus âgé qu'elle. Il le paraissait pourtant. Le froid et la captivité l'avaient fatigué et affaibli, mais ses traits se creusaient de chacune de ses épreuves, qu'elle pouvait comme lire sur son visage. Chaque cicatrice était un combat. Les marques qui écrasaient son œil ressemblaient à celles qu'aurait pu laisser un animal ; la trace rouge qui coupait sa figure en deux, de son front à ses lèvres, et qui serpentait jusqu'à son cou pour se fondre dans une masse rose et difforme n'était rien de plus que le tranchant d'une lame. Ses longs cheveux noirs et sa barbe hirsute recouvraient le reste et cachaient sans doute d'autres souvenirs. Il avait dû être beau avant d'être défiguré, avec ses yeux gris, sa chevelure sombre et sa carrure élancée.
Il se tenait devant elle dur comme un roc – dur comme le Nord, c'est ce qu'ils disent. Il se fichait de son titre et de son nom. Il n'était pas impressionné.
La Garde de Nuit était tombée, mais Jon Snow ne servait plus aucun seigneur – il ne combat que le froid et la nuit.
« Lord Commandant Snow, commença-t-elle, mais un rictus amusé sur les lèvres abîmées de Jon Snow la coupèrent.
- Lord Commandant, dit-il, ironie et amertume mélangées, vous n'avez pas à m'appeler ainsi, Votre Grâce. Je ne suis plus Lord Commandant. La Garde de Nuit est tombée.
- Vos hommes vous nomment pourtant ainsi, rappela-t-elle.
- Mes frères, rectifia-t-il. Votre garde n'est-elle pas avec vous ?
- Pensez-vous que je ne puisse me débrouiller sans eux ?
- Je ne pense rien, Votre Grâce. Je ne fais que demander. Que voulez vous savoir de plus ? Je vous ai déjà tout dit. Davos Mervault est parti avec la fille de Stannis Baratheon pour la mettre en sécurité. Je ne sais rien de plus.
- Où sont-ils allés ?
- Comptez-vous vous emparer de la fille du Stannis Baratheon ?
- C'est moi qui pose les questions, Lord Snow, répliqua-t-elle, sachant que la remarque ferait son effet. »
Jon Snow parut réagir et se renfrogna légèrement. Il ne pipa mot pourtant et inspira profondément.
« Qu'en est-il de Stannis Baratheon ? A-t-il toujours ses troupes au Nord ou a-t-il suivi sa fille ?
- Aux dernières nouvelles, et pour la centième fois, je vous le répète, Stannis Baratheon était au Nord avec ses troupes. Il ne m'a jamais rien dit. Je ne sais rien de plus.
- Stannis Baratheon abandonnera-t-il ?
- Stannis Baratheon est intraitable. Il considère toujours être le Roi et le protecteur du royaume. Il tiendra ses hommes jusqu'au bout. Jusque dans la mort.
- Il a perdu.
- Le royaume n'est pas tombé, Votre Grâce. Mais j'ai déjà tout raconté à ser Barristan Selmy. Je ne vois pas ce que je peux vous dire de plus. »
Jon Snow soupira. Il n'était pas agacé, il était simplement lassé et quand il leva les yeux sur elle, il paraissait encore plus fatigué qu'avant.
« Je voulais m'assurer de vos dires, confia-t-elle.
- Pensiez-vous que le bâtard n'avait aucune manière ? J'ai grandi dans un château, Votre Grâce. Mon frère a été Roi et vous avez sans doute rencontré ma sœur. Me libérerez-vous ?
- Je ne sais pas. Tout dépendra de vous, Jon Snow, lui dit-elle. »
Elle se retira juste après.
Jon avait été détaché et tout juste sorti d'une salle d'eau. Il renfilait ses noirs atours. À ses hanches pendaient déjà son épée. Il n'avait pas encore revêtu ses gants et sur sa main Daenerys put constater la cicatrice qui rongeait sa peau. Seule une brûlure aurait pu laisser une marque pareille.
Il craint le dragon, se dit-elle.
Jon Snow avait pourtant accédé à sa demande sans broncher. Il était prêt à se joindre à elle pour marcher contre le Nord et les Marcheurs blancs. Il n'avait cependant pas garanti que ses hommes le suivraient – ses frères – car il ne les guidait pas. Selon ses dires, il n'était qu'un meneur de circonstances, mais ne prétendait plus à aucun titre.
Ser Barristan regrouperait les hommes qu'ils avaient saisi avec Jon Snow et elle leur proposerait de grossir ses rangs pour monter dans le Nord. Avec la Garde de Nuit qui s'était dissoute et les hommes qui la composaient qui s'étaient dispersés aux quatre coins du royaume, il n'y avait plus grande importance à respecter de vieux serments devenus sans âge. Jon Snow les avait informés de la présence d'un groupe au Nord qui avait, aux dernières nouvelles, rejoint les troupes de Stannis Baratheon. D'autres s'étaient enfuis au Sud – puisque plus aucun mur ne les obligeait à respecter leur promesse – et étaient retournés à leurs anciennes activités. Jon Snow et ses frères avaient mis fin aux pillages dans les Conflans.
Ils étaient nombreux dans ce cas, selon le bâtard, nombreux à chercher une raison à leur serment et Daenerys était prête à la leur offrir.
Ils n'auront qu'à m'entendre. Je leur donnerai la chance de servir le royaume une fois de plus, une toute dernière fois et s'il ne veulent pas ...
« Comment se porte mon écuyer ? demanda Jon lorsqu'il remarqua sa présence dans la pièce. »
Il ne parut pas s'en offusquer, bien au contraire et se tourna vers elle, tout en revêtant sa lourde cape qu'il attachait à son cou.
« Bien, lui répondit-elle. Il ne cesse de demander après vous. »
Satin Flowers, c'était le nom du bâtard que Jon Snow avait pris sous son aile. À peine plus âgé que l'ancien Lord Commandant de la Garde de Nuit, l'écuyer était frêle sous les couches de vêtements qui le protégeaient du froid grandissant qui soufflait du Nord. Daenerys s'était étonnée de voir un pareil visage chez un frère de la garde. Il aurait fait rougir de jalousie les plus jolies jeunes filles et aurait pu facilement séduire la plupart des hommes et femmes de Westeros avec ses lèvres pulpeuses et les belles boucles noires qui encadraient ses traits doux.
Jon Snow se permit un sourire amusé et voyant la brèche s'agrandir, Daenerys s'y faufila sans hésiter.
« Je crois qu'il en pince pour vous, Jon Snow.
- Satin est mon frère. Il est l'un de ceux qui m'ont relevé lorsque la Garde de Nuit s'est rebellée. Il m'a soigné et est resté à mon chevet tandis que je me mourrais. Sans lui – sans ceux qui se sont détournés de la Garde de Nuit pour moi – je serais mort.
- Vous suivront-ils à nouveau ?
- Ce choix ne m'appartient pas. Il est le leur. »
Daenerys comptait sur la loyauté des hommes de Jon Snow et elle espérait fort ne pas s'être trompée, mais après les avoir vus demander après leur Lord Commandant, elle avait compris qu'elle avait fait le bon choix. Elle devait se reposer sur le bâtard.
« Vous aurez besoin de Stannis Baratheon. »
Le nom la fit frissonner. Elle lança un regard noir à l'homme qui se tenait face à elle. Il n'y avait qu'un grand sérieux dans ses paroles. Il poursuivit, néanmoins, pour s'expliquer :
« Il est le premier à être venu à notre secours, quand Westeros ne cessait de disputer le trône tandis que nous mourrions à défendre le royaume. Il a grandi nos forces et nous avons pu repousser les sauvageons, puis les capturer et les joindre à nous. Les hommes de la Garde de Nuit lui portent un grand respect, tandis qu'ils ne vous connaissent pas. Si vous leur demandez de choisir ...
- Je ne veux pas leur demander de choisir, ils n'ont pas à choisir. Je suis la reine, remémora Daenerys avec un peu trop de hâte. »
Elle avait pleinement conscience que les hommes qui avaient servi la Garde de Nuit avait une décision à prendre, elle ne pourrait pas tous les forcer à la servir, mais elle ne devait rien montrer de cette faiblesse, celle qui la ralentissait depuis qu'elle avait posé le pied sur les côtes de Westeros pour la première fois. Elle restait une étrangère aux yeux des hommes et des femmes qui avaient grandi dans le royaume des Sept Couronnes. Elle ne pouvait vraiment le leur reprocher, mais son exil n'était pas de son fait et cela laissait un goût toujours plus âcre dans sa bouche - plus âcre encore que celui du sang.
Elle n'avait aucune envie de faire confiance à Stannis Baratheon qui avait mené l'attaque contre Peyredragon pour les chasser, elle et son frère, des bras morts, à peine froids, de sa mère décédée.
« Ils ne vous voient pas ainsi, Votre Grâce. Beaucoup se sentent encore liés à leur serment et ne portent pas grand cas des conflits du trône, poursuivit Jon Snow d'une voix rauque qui la sortit trop brusquement de ses songes. Beaucoup avait également une vie avant la Garde de Nuit et les frères qui ont prêté serment sont des quatre coins du royaume. Beaucoup ne vous connaissent pas. Demandez leur de se joindre à vous, ils n'accepteront peut-être pas. Demandez leur de protéger le royaume, ils obéiront sans doute. »
Daenerys n'avait pas envie de faire des courbettes aux hommes qui avaient servi la Garde de Nuit. Ils étaient de leur devoir de la suivre pour monter au Nord et combattre les Marcheurs blancs. Mais sans doute ce Jon Snow avait-il raison dans la manière dont il fallait aborder ces hommes.
Il les connaît, il les connaît mieux que moi et il me faut en faire des alliés, non des ennemis. Il est bien trop tard pour leur chercher querelle.
