Commentaire d'auteur :

Coucou tout le monde, j'espère que vous allez bien ! :) Pour ma part c'est a déprime, dernier jour de vacances aujourd'hui (pars sangloter sous son bureau) et j'ai l'habituelle déprime du dimanche ahah x) Bon en tout cas cela n'empêche pas l'arrivée de ce chapitre, et beaucoup plus tôt que prévu en plus! :) Il faut dire que j'ai u plus de temps libre que prévu ces deux derniers jours et j'ai pu écrire la suite.

Je suis également très contente de voir que le premier chapitre a fait l'unanimité! :) Concernant ce nouveau chapitre on laisse de côté le réacteur de Tony pour quelque chose de totalement autre mais on y reviendra dès le prochain chapitre! :) C'est d'ailleurs assez différent de ce que je fais d'habitude et de ce qu'on peut voir dans les films donc j'ai tenté de faire les persos le moins OC possible, j'espère que ça ira :)

Je parie que vous êtes intrigués maintenant! ^^ Je n'en dis pas plus et vous souhaite une bonne lecture! :)

Réponse aux reviews (visiteurs) :

Ela : Hello! :) Je suis contente que ce premier chapitre t'ai plu! :) Ensuite, concernant leur caractère j'essaie toujours de les respecter au mieux car c'est très important selon moi! J'espère que ce nouveau chapitre te plaira :)


Chapitre 2 : L'hôpital de Bellevue

Steve devait avouer que, d'une certaine manière, Stark junior savait en imposer. Il n'avait pas une musculature aussi impressionnante que la sienne mais savait se faire remarquer et se mettre en valeur à sa manière : il suffisait de voir les costumes hors de prix qu'il portait lorsqu'il se décidait enfin à sortir de son atelier et faire bonne impression, les vestes et pantalons taillés sur mesure, donnant encore plus de classe à l'ingénieur dont le visage était subtilement éclairé par la lueur de son réacteur.

Actuellement, le brun était adossé avec flegme contre le mur de la salle de réunion, un air ennuyé glissé sur les traits, jouant d'un air distrait avec son téléphone qu'il faisait tourner entre ses doigts. Steve l'observait du coin de l'oeil, à la fois fasciné et agacé par cette allure distinguée en totale contradiction avec l'ennui qui retroussait le coin de ses lèvres. Natasha, Clint et Bruce se trouvaient assis à la table tout comme lui, fixant les cent pas que faisaient Fury devant eux, l'air préoccupé et tentant sûrement d'ignorer Stark qui lui-même faisait comme s'il n'existait pas.

- Avec ce qu'il s'est passé avec Ultron, la population a de moins en moins confiance en vous, commença leur supérieur d'un ton sérieux, finissant par arrêter d'arpenter la salle pour se planter devant eux, posant ses mains sur le dossier d'une chaise, les scrutant de son oeil valide. Ils savent que si vous pouvez sauver ce monde, vous pouvez aussi le mener à sa perte.

En disant cela, il venait de porter son regard vers Tony, qui se sentant visé et observé releva la tête, le dévisageant d'un air presque mauvais, tentant de cacher la manière dont les paroles de son supérieur venaient de lui retourner l'estomac. Il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle que ce qui s'était produit avec Ultron était entièrement sa faute : il faisait bien assez de cauchemars pour s'en souvenir. Le reste de son équipe eut la décence de ne aps relever ni le regarder, et le brun les en remercia intérieurement tandis ue Fury continuait :

- Il va falloir regagner leur confiance, ou vous finirez par être mis au pied et interdits d'agir : et à ce stade-là, même moi, je ne pourrais plus rien faire.

Il leur jeta un regard dur et termina :

- Je serai même obligé de vous faire arrêter si on me le demande.

Tony se décolla du mur où il semblait pourtant avoir décidé de rester jusqu'à la fin de la réunion et avança d'un pas, crachant d'un ton plus dégoûté qu'il ne l'aurait souhaité de prime abord :

- Alors quoi, on va devoir se racheter ? Se faire passer pour de petits soldats parfaits, se vendre au plus offrant, aussi ?!

- Exactement ! rugit Fury en donnant un violent coup sur la table, lui jetant un coup d'oeil glacial, perdant patience face à l'attitude du brun. Après toutes les conneries que vous avez engendrées, c'est quand même la moindre des choses à faire si vous voulez continuer à vous pavaner dans votre armure sans finir au fin fond d'une cellule !

Tony ouvrit la bouche pour répondre mais la referma aussitôt, presque choqué par les mots prononcés par Fury. Même cette fois, il avait du mal à garder son air impassible et Steve était presque certain que si Tony n'avait pas trouvé le moyen de cacher la lueur de son réacteur, celui-ci aurait pris une teinte grise voir noire, triste et déprimante. Même s'ils avaient toujours eut beaucoup de différents, il savait que le brun était totalement rongé par les remords et le fait que Fury ose jouer de cela et tente de l'enfoncer encore plus pour le rallier à sa cause était absolument ignoble.

L'ingénieur était du genre à ne jamais verser une larme, mais il n'y en avait pas besoin, jamais : il suffisait de voir son air trahi, tant et si bien que Steve pouvait presque entendre son coeur se fissurer un peu plus, dans ces moments-là, qui bien que rares ne lui échappaient jamais. Il n'approuvait pas toujours les choix de Stark mais ne pouvait pas le laisser être traité de la sorte et c'est pour cette raison que son poing s'écrasa avec violence sur la table, sentant presque cette dernière se fissurer sous sa force qu'il ne contrôlait pas toujours lorqu'il sentait la colère monter.

- Ça suffit, s'exclama-t-il d'un ton dur, fusillant Fury du regard.

Ce dernier se tourna vers lui, nullement intimidé par son haussement de ton, davantage surpris, le faisant même froncer des sourcils.

- Ce qui est fait est fait, je ne vois aucune raison de revenir sur les derniers évènements, continua-t-il en fixant l'agent du SHIELD d'un air entendu, espérant bien se faire comprendre.

L'autre le fixa encore un peu puis finit par soupirer, secouant la tête d'un air las avant de continuer :

- Quoiqu'il en soit, quelques bonnes actions de votre part ne seraient pas de refus en ce moment.

Natasha, Clint et Bruce qui avaient suivit l'altercation sans trop oser s'interposer se contentèrent d'acquiescer, tandis qu'ils jetaient un regard prudent vers Tony. Ce dernier ne pipait mot, se contentant de jeter un regard un peu perplexe vers Steve, se demandant sûrement pourquoi il avait pris sa défense : après tout, ils étaient loin d'être les meilleurs amis du monde.


Une fois rentrés de la réunion, le brun s'était presque immédiatement enfermé dans son atelier jusqu'à tard dans la nuit, tant et si bien que personne ne l'avait revu. Steve était allé faire un footing en compagnie de Sam qu'il n'avait plus revu depuis un bon moment puis était partit rejoindre Natasha qui s'entrainaient à la tour. Barton quant à lui avait semble-t-il été réquisitionné par Bruce pour une expérience et ils se trouvaint dans l'un des nombreux laboratoires.

Le lendemain néanmoins, étant toujours sans nouvelles de Stark, Natasha finit par demander au soldat au petit-déjeuner :

- Dis-moi Steve, tu ne voudrais pas aller voir ce que fabrique Tony depuis hier ? Je ne suis même pas sûre qu'il soit sortit pour manger, tu pourrais lui apporter de quoi se nourrir aussi ?

Le blond faillit protester, se demandant un instant pourquoi c'était à lui de le faire mais le regard de la rousse n'acceptait aucune contestation et il ferma la bouche, se contentant d'acquiescer avec un air renfrogné. Récupérant une assiette propre dans un placard, il empila quelques pancakes et versa un café dans un des vieux mugs Stark Industries qui trainait et se dirigea vers l'ascenseur le plus proche pour se rendre jusqu'à l'atelier du brun. Après avoir demandé à Jarvis si l'Iron man s'y trouvait bien, il se dirigea vers la porte de ce dernier et frappa, n'obtenant aucune réponse. Fronçant les sourcils, il réitéra son geste et entendit quelques jurons et bruits d'objets qui tombent avant qu'un Tony passablement échevelé ne lui ouvre.

- Cap? Qu'est-ce que tu veux ?

- Bonjour à vous aussi, Stark, grogna le blond en le poussant légèrement pour entrer de force, faisant tout de même attention à ne pas renverser son butin.

Avançant avec lenteur pour ne pas se cogner dans l'une des nombreuses machines à cause du peu de place qu'il y avait pour se déplacer, il finit par arriver à l'un des bureaux encore à peu près ordonné et déposa l'assiette ainsi que le mug.

- Natasha m'envoie avec de quoi vous nourrir avant que vous ne tombiez dans les pommes, fit le soldat avec une grimace légèrement amusée.

Tony plissa le nez sans répondre, se contentant de le rejoindre après avoir fermé la porte pour s'emparer du mug et le porter à ses lèvres, sifflant légèrement en sentant le liquide brûlant lui ravager la gorge. Alors qu'il s'attaquait au premier pancake de la pile, Steve en profita pour observer les lieux, et plus précisément ce sur quoi l'ingénieur travaillait. Il s'agissait de petits assemblages de métal ayant tout à fait la forme et la taille du réacteur de Stark, tant et si bien que la supposition du blond quant au fait que l'homme de fer cherchait à cacher la lumière de ce qui le maintenait en vie s'avérait vraie. Il avait facilement deviné, deux jours plus tôt et à force d'y réfléchir - il avait toujours eut le sommeil léger et ce mystère l'en avait d'autant plus empêché - il était rapidement parvenu à la conclusion que le réacteur devait sûrement réagir en fonctions des émotions de Tony. Et s'il l'avait deviné, le brun aussi, il le savait.

Fixant le torse du brun qui finissait ses pancakes, il remarqua alors une proéminence à la place du réacteur et l'absence totale de lumière de ce dernier, le faisant encore un peu plus froncer les sourcils. Cherchant à ne pas s'engager sur une discussion aussi glissante, Steve commença :

- Alors, une idée pour briller auprès de vos fans ?

Une légère grimace se glissa sur le visage du brun et il reposa son mug, l'air las. Il savait que Fury avait raison et cela semblait d'autant plus l'agacer, alors il tentait d'agir du mieux qu'il pouvait.

- J'ai versé une importante somme à l'hôpital de Bellevue, à quelques kilomètres d'ici, c'est celui qui a pris en charge une très grande partie des blessés qui ont résulté de notre affrontement contre Ultron.

A ces mots, un soupir échappa à Steve, attirant un regard perplexe de Tony qui finit par demander, méfiant :

- Quoi ?

- Stark...ce n'est pas avec de l'argent que vous parviendrez à vous racheter auprès des gens, si c'est bien ce que vous essayez de faire.

A ces mots, le brun pinça les lèvres et plissa les yeux, refusant de répondre sur le coup. Le fait que le captain ait deviné ses intentions avec tant de facilités le déstabilisait légèrement.

- Fury voulait qu'on fasse de bonnes actions, je ne vois pas ce que je pourrais faire de mieux ! protesta finalement l'ingénieur d'un air agacé, terminant son café devenu tiède d'une traite avant de reposer un peu plus brutalement que nécessaire son bug sur le bureau, retournant à ses bricolages sans regarder le blond.

- Donner de l'argent n'est pas une mauvaise chose en soi, mais cela vous fait passer pour quelqu'un qui pense qu'on peut acheter la vie des gens, expliqua le soldat.

- Mais ce n'est pas le cas! protesta Tony d'un air agacé, poussé à bout de voir que les gens le connaissaient si peu - même s'il était pourtant le genre à ne pas se laisser approcher.

- C'est l'impression que cela donne, même si vous ne le souhaitez pas.

L'ingénieur secoua la tête d'un air désabusé, ne sachant que répondre à une telle affirmation. Il était fatigué de ces gens qui le jugeaient sans le connaître ou encore ceux qui voyaient toujours cette étiquette de marchand de mort dont il avait tenté de se débarrasser des années plus tôt, et qui semblait toujours lui coller à la peau comme une sangsue visqueuse.

- Alors, que devrais-je faire, hein ? soupira-t-il, recommençant à bricoler le filtre pour son réacteur, peu attentif à ce qu'il était en train de faire.

Il se fit intérieurement la remarque qu'il demandait conseil au captain : chose qu'il ne se serait jamais imaginé faire lorsqu'ils avaient invité quelques jours plus tôt. Mais après tout, le blond semblait vouloir l'aider et s'intéressait un minimum à son bien-être, et cela ne pouvait pas lui faire du mal. Bien qu'il apprécie tout le monde dans sa tour, aucun d'eux ne s'était vraiment soucié s'il allait bien depuis leur arrivée, hormis Bruce peut-être.

- Pour commencer, pourquoi ne laisseriez-vous pas votre réacteur tranquille au lieu de vouloir cacher ses fluctuations ? proposa Steve.

Tony le fixa d'un air méfiant, les sourcils froncés tandis qu'il demandait avec prudence :

- Quel est le rapport avec mon réacteur ?

- Je sais que depuis quelques jours, il réagit en fonction de vos émotions, expliqua le soldat.

- Comment-

- C'était facile à deviner, pour quelqu'un qui prend le temps d'observer. Je suis presque sûr que le docteur Banner l'a également comprit.

Le brun soupira à nouveau et prit son visage entre ses mains, frottant ses yeux fatigués et marqués de cernes, jurant mentalement. Il avait espéré que personne ne verrait cela mais il s'était trompé, évidemment.

- Si vous laissez les gens voir vos émotions un minimum, alors vous aurez l'air d'être plus proche d'eux, vous aurez l'air humain, expliqua Steve.

Tony releva avec lenteur son visage d'entre ses mains, fixant le blond avec stupeur, surpris des paroles pleines de sagesse dont il savait parfois faire preuve : il aurait pu faire une blague quant au fait que cela était dû à son âge et tout son temps congelé parfait pour méditer et faire le philosophe, mais il n'avait absolument pas cela en tête en cet instant.

- Je serai surtout plus faible, contra-t-il en secouant la tête.

Relevant les yeux, il se sentit presque mal à l'aise en voyant le regard désolé que Steve posait sur lui : comme s'il était triste pour lui qu'ils ne voient pas les choses de la même façon, et cela le bouleversa plus qu'il ne l'aurait jamais admis.

- Être humain n'est pas une faiblesse, cela vous permet de mieux comrpendre les gens et de pouvoir leur venir en aide, continua le blond d'un air patient.

Tony resta silencieux longtemps, après ça, tant et si bien qu'il perdit presque la notion du temps. Les paroles de Steve tournaient en boucle dans sa tête, et il ne savait plus exactement quoi penser en définitive. Il savait que son camarade avait raison, mais il n'avait jamais osé laisser ses émotions visibles, et imaginer son réacteur passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel devant tout le monde le dérangeait.

- Je ne pourrais pas...faire autre chose ? Je ne suis pas très à l'aise à l'idée de laisser passer les flashs de lumière devant tout le monde, avoua-t-il finalement, presque honteux.

Steve le considéra du regard, étonné de le voir aussi peu sûr de lui. Il avait beaucoup d'apprioris sur Stark, qui n'allaient sûrement pas s'effacer aussi facilement mais il était toujours surpris de voir à quel point Tony pouvait être différent en leur présence, lorsqu'il se sentait assez en confiance pour leur confier ce qu'il avait sur le coeur.

- Pourquoi ne pas rendre visite aux blessés de cet hôpital, pour commencer ? proposa-t-il dans un léger sourire.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée...certains des patients me détestent sûrement, murmura le brun avec un sourire sardonique, secouant la tête.

- Pas tous, le coupa Steve. Lorsqu'on apprend à vous connaître, on ne peut pas vraiment vous détester.

Tony le fixa droit dans les yeux à ces mots, mettant le blond légèrement mal à l'aise tandis qu'il disait :

- Cap, je peux te demander quelque chose ?

Un peu surpris, son interlocuteur acquiesça, le fixant avec surprise lorsque l'Iron man lui demanda :

- Arrête de me vouvoyer.


Tony fixa les portes d'entrée coulissantes de l'hôpital d'un air peu convaincu, Steve à ses côtés. Le blond avait insisté pour l'accompagner bien qu'il ait refusé au début, mais le soldat était quelqu'un qui était têtu - tout comme lui, au final.

Comme il l'avait dit, il préférait cacher la lueur de son réacteur et portait le filtre qu'il avait finit de fabriquer lorsque le blond avait quitté son atelier la veille, une fois assuré que Tony ait appelé l'hôpital pour les prévenir de sa venue le lendemain. Ils avaient été ravis de l'apprendre, surtout après la donation qu'il avait faite le matin même et qui s'élevait à plusieurs millions de dollars, ce qui se trouvait être une somme astronomique pour eux et leur permettrait de renouveler une grande partie du matériel.

Tentant de prendre un air assuré, il se dirigea finalement vers l'entrée, suivit du blond qui resta derrière lui sans un mot. Arrivant dans le hall, il avança vers le gichet et attira l'attention de l'infirmière qui bondit de sa chaise en le reconnaissant, faisant le tour pour venir lui serrer la main avec enthousiasme.

- Monsieur Stark! Nous sommes ravis de vous voir ici, c'est un honneur!

Déjà plus confiant - il faut dire que Tony ne disait jamais non à quelques compliments - il lui adressa un grand sourire charmeur et retira ses lunettes de soleil tout en répondant :

- Tout l'honneur est pour moi mademoiselle.

Derrière lui, Steve roula des yeux discrètement, espérant aussi que le brun n'agirait pas comme ça avec les patients car il passerait seulement pour quelqu'un de détestable. Dans tous les cas, la jeune femme semblait comblée vu le sourire qui s'étalait sur son visage, et elle se pressa de l'emmener voir la directrice de l'hôpital. Le captain hésita un peu, se demandant ce qu'il devait faire mais on lui demanda de suivre alors il fit de même, ne remarquant même pas qu'il faisait tout aussi bonne impression que Tony, même sans son costume aux couleurs éclatantes.


Tony était soudain beaucoup moins confiant, bien que ce ne soit pas facile à deviner en fixant son visage - mais Steve était capable de le remarquer, bien qu'il ne sache pas exactement comment. Après avoir rencontré la directrice, cette dernière les avaient laissé se diriger dans l'aile où étaient la plupart des blessés durant l'attaque d'Ultron, et le brun n'osait pas entrer dans la moindre des chambres qui se trouvaient ici. Il s'agissait tous d'adultes, et il était terrifié à l'idée d'être mal reçu. Stark n'était pas du genre à se soucier de l'avis des gens, Steve le savait, masi d'une certaine manière cela le touchait tout de même,c'est pour cette raison qu'il était aussi réticent à avancer.

- Tony...tenta le blond d'un air incertain.

L'interpelé se tourna à demi vers lui, l'observant avce surprise : il avait beau lui avoir demandé d'arrêter de le tutoyer, c'était la première fois que le captain utilisait son prénom. Secouant légèrement la tête pour chasser cela de son esprit, il répondit en fixant à nouveau la porte la plus proche :

- Je sais, je suis ridicule. Ce n'est pas comme s'ils pouvaient me faire le moindre mal.

« - Physiquement, en tout cas » compléta-t-il pour lui même, sentant presque l'amertume de sa voix dans son esprit.

Voyant qu'il hésitait toujours, Steve finit par prendre les devants et toqua à la porte pour s'annoncer, avant d'ouvrir et de se glisser à l'intérieur, suivit du brun qui s'était redressé, prenant son habituel air assuré que le blond avait finit par deviner être un moyen de protection.

Ils se retrouvèrent face à une femme d'une quarantaine d'années, alitée au fond d'un lit, le bip des machines en seul fond sonore. Steve avança un peu et en le reconnaissant, la femme lui adressa un faible sourire.

- Je ne pensais pas que vous viendriez voir les blessés, captain...murmura-t-elle d'une voix faible.

- C'est la moindre des choses, répondit le blond d'un air gêné.

Il finit par se décaler, sachant que Tony se cachait à moitié derrière lui depuis le début, laissant le brun sans protection face au regard acéré de la femme couverte de bandages et de plâtres. Cette dernière fixa aussitôt son regard vers lui, laissant transparaître un air froid qui n'annonçait rien de bon. Néanmoins, Tony garda la tête haute et la salua, faisant l'erreur de lui demander si ça allait. A ces mots, le visage de la brune se gonfla et rougit de colère et de la voix la plus forte qu'elle put prendre, elle s'exclama :

- C'est une blague ?!

L'ingénieur grimaça mais ne recula pas sous la force de ses mots, restant fermement ancré au sol, ne détournant pas le regard pour autant. Steve devait avouer qu'il était impressionné de voir à quel point Tony savait faire face à n'importe quelle situation avec une telle classe, et ne pas laisser filtrer la moindre émotion - son réacteur aurait peut-être pu être utile, au final.

- J'ai perdu mon mari à cause de vous, Stark.

Oui, il était décidément très fort pour rester aussi impassible face à de telles paroles, se contentant de la fixer comme si elle venait de lui annoncer la météo du lendemain. A vrai dire, Steve ne savait pas ce qu'il devait en penser, mais cela lui faisait presque de la peine.

- Je pense que l'on ferait mieux de vous laisser, fit finalement l'ingénieur d'un ton plat, se détournant déjà de la femme allongée sur le lit d'hôpital.

Celle-ci cracha quelques insultes à travers les larmes qui commençaient déjà à perler au coin de ses yeux mais Tony était déjà sortit en trombe, suivit du soldat qui prit le temps de s'excuser pour leur passage et refermer correctement la porte, peiné de voir que son idée tournait aussi mal. Se tournant en direction de l'ingénieur, il remarqua que ce dernier était hors de vue. Plus que surpris, le blond décida de le chercher, se dirigeant à l'entrée de l'hôpital mais nulle trace de lui. Les sourcils froncés, il retourna à l'intérieur et chercha pendant presque dix minutes avant de finalement le trouver devant une chambre à la porte entrouverte. Avançant avec lenteur pour ne pas le prendre par surprise, il appela :

- Tony...?

Ce dernier se tourna vers lui, et Steve sentit son coeur se serrer lorsqu'il croisa le regard bouleversé du brun - et la manière dont il ne restait plus rien sur son visage la seconde d'après, comme s'il avait imaginé la peine dévorante qui creusait ses pommettes. Revenant à la personne dans la chambre, le soldat approcha à son tour et regarda par-dessus son épaule, remarquant alors qui s'y trouvait.

Il s'agissait d'une petite fille qui devait avoir environ sept ans, tout au plus. Son visage pâle était encadré de long cheveux blonds aux pointes roussies par un quelconque feu, et elle semblait être en train de dormir : mais ce qui avait fait s'arrêter Tony, ce n'était pas cela mais l'absence de la jambe droite de la petite.

Steve n'eut même pas le temps de dire quoi que ce soit que le brun avait déjà tourné les talons, fuyant aussi vite que s'il avait le diable à ses trousses. Inquiet, le soldat le suivit et le retrouva dans un coin désert quelques couloirs plus loin, une épaule appuyé contre un des murs et une main couvrant ses yeux, la tête baissé vers le sol comme s'il avait le malheur du monde sur ses épaules. Ne sacahnt quoi faire dans une telle situation - c'était la première fois qu'il voyait l'ingénieur dans une tlele situation de faiblesse - il se contenta de se planter près de lui, ne sachant que faire. Après un moment d'hésitation, il finit tout de même par dire :

- Ce qui est fait est fait, tu ne peux-

- La ferme ! s'écria le brun avec violence, crispant ses doigts dans ses cheveux, se couant la tête.

Steve referma la bouche, ne se formalisant pas des mots durs prononcés par son camarade et attendit que ce dernier se calme, ce qu'il fit après quelques instants, relevant un regard écarquillé vers lui.

- Tu ne comprends pas, vous ne comprenez pas, s'exclama-t-il en continuant à secouer la tête d'un air las.

« Alors explique-moi, dis-moi » pensa le soldat sans oser le dire, gardant les lèvres pincées et un air gêné sur le visage : il ne savait jamais comment agir avec Tony qui pouvait passer de la panique la plus totale à la moquerie à son égard en l'espace d'une poignée de secondes, et il préférait éviter.

- Cela pourrait être vous là, à la place de ces gens! s'écria le brun.

Steve resta étonnamment silencieux, ne sachant que répondre face à cela. Il avait d'abord pensé que Tony se sentait coupable pour ces gens - et c'était le cas, il le savait - mais il semblait davantage s'inquiéter de ce qu'il pouvait arriver aux Avengers. Le blond avait dû mal à croire qu'Iron man semblait s'être attaché à eux au poitn d'être toujours inquiet pour leur vie, mais cela le confortait dans la discussion qu'il avait eue avec Pepper une fois, qui lui avait dit que Tony avait peu de gens sur qui compter, et qu'il souhaitait protéger le peu entrant dans cette catégorie.

- Nous sommes assez forts pour nous défendre, fit gentiment remarquer le blond.

- Je sais bien! répliqua le brun d'un ton dur.

Tony n'avait pas besoin d'entendre le captain avoir ce ton doucereux comme s'il parlait à un enfant qui pleure et qu'il faut réconforter, tout comme la pitié qui avait tendance à lui retourner l'estomac. Il savait que ses peurs étaient totalement injustifiées, merci bien, mais depuis la vision que cette petite peste de sorcière rouge lui avait montré, sa tension avait encore augmenté d'un cran et il ne savait plus comment gérer toutes ses émotions qui se bousculaient à l'intérieur de lui. Lui qui avait tendance à rester impassible commençait à craquer, et c'était mauvais, d'autant plus qu'il était hors de question que cela arrive devant le captain, son idole depuis son plus jeune âge, il avait encore sa fierté.

Voyant que le brun ne comptait pas ajouter autre chose, Steve finit par proposer :

- On devrait rentrer à la tour.


En début d'après-midi, lorsque Steve rentra de son footing après le déjeuner, Bruce lui annonça que Tony s'était de nouveau enfermé dans son atelier. Sachant qu'il avait finit le filtre pour son réacteur, cela l'intrigua légèrement et il se demanda ce que le brun pouvait encore être en train d'inventer de passablement dangereux - parce que, ne nous leurrons pas, les trois quarts des choses qu'il inventait étaient dangereuses voir potentiellement mortelles.

Après avoir été prendre une douche dans sa chambre, il décida donc d'aller voir ce que faisait Tony - se faisant tout de même intérieurement la remarque qu'il était peut-être un peu trop après lui depuis quelques jours, et que cela allait finir par agacer l'ingénieur. Néanmoins il ne changea pas d'avis pour autant et se dirigea vers l'atelier, arrivant rapidement devant la porte fermée. Se contentant de frapper, il finit par entrer lorsqu'il n'obtint aucune réponse, comprenant rapidement pourquoi le brun ne l'avait pas entendu : il avait mis de la musique à un volume presque assourdissant pour travaillr, tant et si bien qu'il ne devait même pas avoir remarqué l'arrivée de Steve. C'est lorsque ce dernier s'approcha de plus près pour voir ce que faisait l'ingénieur qu'il sursauta avec violence, tentant de cacher avec précipitation ce sur quoi il travaillait.

- Je t'ai fait peur ? demanda le blond d'un air amusé.

- Jamais de la vie, tu rêves ! répliqua l'Iron man d'un air renfrogné, se détendant légèrement en voyant qu'il ne s'agissait que de lui. Jarvis, baisse le volume.

Steve se contenta de sourire à ces mots et fixa avec davantage d'attention ce qui se trouvait sur le bureau, devinant presque imémdiatement ce dont il s'agissait.

- C'est une...prothèse ? demanda-t-il tout de même, pour être sûr.

- Oui, se contenta de répondre le brun sans oser la tête vers lui. Elle est pour la petite de l'hôpital.

D'abord agréablement surpris, un sourire s'étala bien malgré lui sur le visage du brun en voyant l'air gêné de Tony à ces mots, comme s'il avait honte d'être vu en train de faire une chsoe pareille pour quelqu'un.

- Tu penses qu'elle aimerait que la prothèse soit de quelle couleur ? lui demanda l'ingénieur d'un ton hésitant.

- Pourquoi n'irais-tu pas lui demander toi-même ? proposa le soldat.

Tony leva les yeux vers lui, le dévisageant. Fronçant le sourcils, il finit par secouer la tête et faire remarquer d'un air amer :

- Lorsque j'y suis allé hier, cela ne s'est pas très bien passé je te rappelle, Cap.

- Cette femme était une adulte pleine de rancoeur, contra le blond d'un ton compatissant. Ce ne sera pas pareil avec une petite de cet âge, j'en suis convaincu.

- Si tu le dis...murmura le brun.

- Fais-moi confiance, pour une fois.

Un maigre sourire se glissa sur le visage du génie, qui passa une main lasse et fatiguée pour frotter ses yeux abîmés par la fatigue, finissant par capituler devant la proposition faite par le soldat.


Une bonne heure plus tard, ils étaient de retour devant l'hôpital qu'ils avaient visité la veille, une fois que Tony se soit préparé un tant soit peu pour avoir l'air présentable. Ce dernier était d'ailleurs en train de se recoiffer et de se parer de ses éternelles lunettes de soleil lorsque Steve fit remarquer :

- Je t'attends dans la voiture.

Le brun lui jeta un regard étrange, comme s'il était à deux doigts de lui demander de venir mais sembla se ravsier au dernier moment. Le soldat ne put s'empêcher de sourire en voyant cela et fit remarquer :

- Tu n'as pas besoin de moi pour aller parler avec une petite fille, non ?

- Cache-moi donc ce ton ironique, grommela l'ingénieur en descendant de la voiture, lui jetant un regard faussement outré avant de claquer la portière, se dirigeant vers l'entrée.

Si les infirmières furent surprises de le voir revenir après le peu de temps qu'il avait passé dans l'hôpital la veille, elles ne prononçèrent pas le moindre mot et le laissèrent aller voir les patients s'il le souhaitait. Ce n'était pas quelque chose que n'importe qui pouvait faire mais après une telle donation, on lui accordait quelques libertés à l'intérieur de cet établissement.

Il arriva bientôt devant la porte de la chambre de la petite, qui était réveillée et semblait plongée dans un livre, particulièrement attentive à sa lecture. Le brun resta au pas de la porte longtemps, n'osant pas passer le seuil jusqu'à ce qu'une voix plutôt fluette lui fasse remarquer :

- Vous savez monsieur Stark, je ne vais pas vous manger.

Totalement pris au dépourvu, Tony se contenta de fixer la fillette d'un air éberlué lorsqu'elle leva les yeux de son livre pour le fixer avec un petit sourire amusé. Se trouvant ridicule à être ainsi intimidé par une fillette de sept ans il décida de passer la porte, s'installant avec aisance sur la chaise auprès du lit de la petite.

- Comment tu t'appelles ? demanda-t-il finalement.

- Eugénie, répondit-elle tout en fermant son livre après y avoir glissé un marque page.

- Comment tu connais mon nom ? continua-t-il d'un air intrigué.

- On vous voit souvent à la télévision et puis, j'ai entendu les infirmières dire que vous étiez déjà passé hier, avoua-t-elle.

Tony la dévisageait avec attention, un peu surpris de sa manière de s'exprimer. A tous les coups, elle était sûrement très intelligente pour son âge.

- Pourquoi vous êtes ici ?

- Je venais voir les blessés après notre combat contre Ultron, avoua-t-il, se demandant un instant si la jeune fille connaissait un minimum les évènements et enjeux de ce qu'il s'était produit un mois plus tôt.

- Vous essayez de vous racheter, dit-elle.

Tony remarqua que ce n'était pas une question mais bel et bien une affirmation, et cela le fit légèrement grimacer. Les gens qu'il côtoyait étaient-ils si doués que cela pour lire en lui, ou devenait-il de plus en plus transparent ? Il n'était pas sûr de vouloir connaître la réponse.

- Rien ne pourra vraiment racheter ce que j'ai fait mais oui, c'est un peu ça, avoua-t-il dans un faible sourire.

- Monsieur Stark, vous n'avez pas besoin de vous sentir coupable, s'exclama-t-elle soudainement.

Le concerné releva des yeux surpris vers elle, fronçant légèrement les sourcils.

- Vous pensiez agir pour le bien de tous en créant ce robot. Si c'est devenu un méchant robot, ce n'est pas votre faute.

C'était si simple, lorsque les faits étaient expliqués par une enfant, si simple qu'il était presque tenté de se laisser convaincre, de se dire qu'elle avait peut-être raison. Il ferma un instant les yeux et eut un faible sourire, murmurant plus pour lui que pour elle :

- Les choses sont rarement aussi simples...

Il sursauta et rouvrit brusquement les yeux lorsqu'il sentit une petite main se poser sur son avant-bras, fixant Eugénie qui s'était rapprochée pour tenter de le rassurer. Des dizaines d'années les séparait, il était un quasi inconnu pour elle mais elle semblait être la plus logique d'entre eux, et cela le stupéfiait.

- Si, c'est simple. Il suffit d'écouter vos amis, et pas les inconnus qui sont méchants avec vous.

Tony détourna les yeux, sentant sa lèvre inférieure trembler sous l'émotion. Il ne se pensait pas si fragile mais la facilité avec laquelle Eugénie voyait les choses le sidérait et remettait en question tout ce qu'il pensait à son encontre : personne n'était jamais parvenu à un tel exploit. Tentant de cacher son trouble, il toussa un peu et demanda :

- Tu ne m'as pas donné ton âge je crois ?

- J'ai neuf ans, répondit-elle avec un sourire.

Ah, lui qui lui en donnait sept semblait donc avoir mal évalué. Après tout, il n'avait jamais été très doué avec les enfants et leur âge entrait en ligne de compte.

- Ta couleur préférée ?

- Le bleu! répondit-elle immédiatement.

- Je vois...murmura-t-il.

Ils restèrent ainsi à se fixer en silence, appréciant le calme des lieux qui n'était en rien gênant. Tony était souvent mal à l'aise lorsque le silence l'entourait, se sentant presque étouffé par l'absence de bruit, mais ce n'était pas le cas en cet instant. La compagnie d'Egénie était dans un sens plutôt apaisante et le calmait, chose qui n'arrivait que rarement. Après un certain temps néanmoins, il se rappela que Steve devait toujours se trouver dans la voiture et finit par se lever :

- Je dois y aller, quelqu'un m'attend...je reviendrais dans quelques jours avec un cadeau, avoua-t-il dans un sourire, ne pouvant s'empêcher de lui donner quelques infos.

- C'est vrai ?! s'écria la petite d'un air surexcité.

Il acquiesça, ne sachant trop comment répondre à tel enthousiasme et se contenta de la saluer. En passant, il croisa une infirmière qui lui demanda comment cela s'était passé, ayant remarqué qu'il était resté tout le temps dans la chambre d'Eugénie et n'était pas allé voir d'autres patients. Il se contenta de sourire et de la saluer, lui montrant que tout c'était bien passé et il se rendit compte en se rendant à la voiture que cela faisait plus d'un mois qu'il n'avait pas eut un aussi large sourire sur le visage, que sa stupide fierté l'obligea à effacer lorsqu'il arriva auprès du blond.

- Tout va bien ? questionna ce dernier d'un air intrigué.

Tony se contenta d'acquiescer en s'installant à sa place conducteur tout en mettant le contact et Steve ne demanda rien de plus, le sourire que Stark tentait tant bien que mal de cacher lui indiquant suffisamment la manière dont l'entrevue s'était déroulée.


Dans les jours qui suivirent, Tony ne sortit quasiment plus de son atelier. Au début, Natasha, Bruce et Clint s'en inquiétaient, jusqu'à ce que Steve les rassure en expliquant que le brun construisait une prothèse pour une petite fille à l'hôpital. Si la nouvelle les avaient d'abord surpris, ils avaient été ravis de l'apprendre et avaient décidé de soutenir discrètement la démarche de leur ami. C'est pour cette raison qu'ils se relayaient pour lui apporter de quoi manger lorsqu'il n'était pas sortit pour déjeuner avec eux, et ils s'assuraient qu'il dorme suffisamment. Même si Tony ne le leur dirait sûrement jamais, il s'était rarement sentit aussi reconnaissant à leur encontre et ne pouvait que se réjouir de les avoir : ils faisaient sûrement partit du peu de personnes sur qui il pouvait encore compter et pour lesquelles il était prêt à donner sa vie.

Lorsque la prothèse fut enfin terminée et parée d'un magnifique bleu, Tony se psoa un matin au petit déjeuner, une tasse de café fumante à la main, juste en face du captain en train de terminer ses tartines.

- Cap, ça te dirait de venir avec moi à l'hôpital ce matin ?

D'abord surpris, le blond accepta presque immédiatement, heureux que son camarade lui fasse une telle proposition. Se préparant rapidement, ils allèrent de nouveau vers l'hôpital dont ils commençaient vraiment à connaître chaque couloir. En arrivant, la directrice se dirigea vers lui avec un grand sourire, suivie de la plupart du personnel. Tony les avait prévenus de son intention d'aider Eugénie à pouvoir marcher et tout le monde en était enchanté : il faut dire que son intelligence et ses capacités n'étaient plus à prouver, depuis le temps.

Une fois que les formalités furent échangés, le brun se dirigea vers la chambre de la petite. La blonde l'attendait déjà, assise sur son lit, et glissa sur le sol pour le rejoindre lorsqu'il passa le pas de la porte, manquant de tomber sur sa seule jambe encore valide, tant et si bien que l'ingénieur dût la rattraper de justesse avant qu'elle ne se fasse mal.

- Ouh là, attention! s'exclama-t-il avant de la soulever pour la rasseoir sur le lit.

Eugénie se laissa faire, fixant d'un air ravi la prothèse que Steve portait. Même si le brun aurait voulu garder le secret concernant cette dernière, cela n'avait pas vraiment été possible avec le peu de discrétion des infirmières de l'hôpital, et Eugénie avait rapidement appris ce que Stark était en train de faire.

Lorsqu'il récupéra l'assemblage de métal, technologie dernier cri, il lui adressa un sourire contrit et avoua :

- Cela ne remplacera jamais ta vraie jambe évidemment, mais...

Voyant qu'il semblait mal à l'aise avec cette conversation, la petite blonde se contenta de tendre sa jambe amputée. D'une certaine manière, elle lui en voulait car il était celui qui avait créé Ultron, et bien que jeune elle pouvait comprendre ce que cela signifiait. Néanmoins, elle n'arrivait pas à avoir une véritable haine pour cet homme qui ne semblait vouloir que l'aider et être gentil avec elle.

- Elle est bleue, remarqua-t-elle avec émerveillement lorsque Tony commença à aligner la prothèse avec sa jambe et faire des réglages de taille.

Heureusement, il avait un compas dans l'oeil et avait réalisé la prothèse de la bonne taille, à deux petits centimètres près, qu'il pouvait aisément décaler.

- Tu m'as dit que c'était ta couleur préférée, fit-il.

Elle acquiesça, continuant d'observer l'assemblage de métal avec de grands elle, cela lui faisait en tous points penser à un morceau de l'armure d'Iron man, et elle se voyait déjà se pavaner avec devant ses amis à l'école : son handicap, qui lui faisait peur depuis qu'elle s'était réveillée avce cette jambe en moins, l'inquiétait déjà beaucoup moins, si ce n'est plus du tout.

Il fallut encore un quart d'heure à Tony pour tout régler, Steve ainsi qu'une infirmière présente en cas de problème, tous les deux silencieux à l'arrière, le laissant travailler dans le calme. Lorsque ce fut finit, le brun se releva et présenta sa main légèrement calleuse à la petite, lui proposant :

- Que dirais-tu de marcher un peu ? Cela doit faire presque un mois et demi que ce n'est plus arrivé.

Eugénie acquiesça d'un air fébrile, glissant sa main au moins deux fois plus petite dans celle de l'ingénieur qui l'aidait à descendre du lit et la poser sur le sol. Presque aussitôt, elle s'agrippa à sa jambe en manquant de tomber à cause de son peu d'équilibre, et il dut la retenir pour qu'elle ne glisse pas.

Avec une patience incroyable que Steve ne pensait pas lui voir un jour, il aida la petite blonde à faire quelques pas, s'assurant que tout fonctionnait pour le mieux et qu'elle s'habituait à sa prothèse. Cette dernière était faite pour elle, absorbant le moindre choc lorsqu'elle posait son pied, connecté à son système nerveux de la même manière que le bras de Bucky avait été réalisé. Tony devait avouer qu'il était plutôt fier sur ce coup-là, et le sourire de la petite ne faisait que confirmer que tout était parfait.

Décidant de la laisser faire un peu toute seule, il s'écarta et laissa Steve l'aider si elle avait besoin d'aide, se reculant vers la porte de la chambre. Il les observa quelques instants, assez surpris de voir avec quelle douceur le super-soldat prenait soin de la petite qui semblait minuscule entre ses bras. Il ne put s'empêcher de sourire face à une telle vision et pensa soudainement à autre chose, ce qui le poussa à poser une question à l'infirmière :

- Dites-moi, je n'ai pas vus les parents de la petite...ils sont dans une autre chambre? Blessures graves ?

- Oh...vous n'êtes pas au courant ? murmura la jeune femme dans sa blouse blanche, l'air mal à l'aise.

- Quoi donc ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, l'air légèrement inquiet.

- Ses parents sont morts lors des attaques, avoua l'infirmière d'un air malheureux. Ecrasés lors de l'effondrement de leur immeuble. On a retrouvé Eugénie entre les bras de sa mère, elle s'est sacrifiée pour la sauver.

Tony sentit presque son visage devenir pâle face à de telles paroles, tout comme son coeur qui se serra dans sa poitrine. Cela aussi était de sa faute...si jamais il n'avait pas eut l'idée de créer Ultron...tous ces malheurs étaient uniquement de son fait, il avait brisé la vie de tellement de gens en voulant la leur améliorer...

Il avait voulut apporter la paix mais la destruction était la seule chose qui était venue, semant la mort et la désolation sur son passage. Peut-être était-il maudit, en fin de compte. Bon sang, qu'avait-il fait ?!

Relevant la tête vers l'infirmière, il remarqua avec facilité le regard accusateur de cette dernière et déglutit avec difficulté. Poussé par une soudaine pulsion, il la fixa avec détermination et lui demanda :

- Je dois voir la directrice.


Près d'une demie-heure plus tard, en voyant que Tony n'était toujours pas revenu, Steve proposa à Eugénie d'aller à sa recherche. Sans hésiter la petite fille le suivit, attrapant l'une de ses grandes mains pour s'aider au cas où et ils avancèrent dans les couloir, retournant à l'accueil.

C'est en entendant des applaudissements nourris qu'ils finirent par retrouver la trace du milliardaire, qui se tenait non loin de l'entrée, entouré d'une bonne partie du corps médical et de la directrice qui semblait toute émue.

- Que se passe-t-il ? demanda Steve qui venait d'arriver, l'air perdu.

Tout le monde se tourna vers lui et il se contenta de fixer Tony qui n'osait pas le regarder, le visage obstinément tourné vers le sol. Interrogeant alors la directrice du regard, celle-ci eut un sourire et expliqua, la voix chargée d'émotions :

- Monsieur Stark a décidé d'adopter Eugénie.

Steve fixa à nouveau son regard vers l'ingénieur, sous le choc, et lorsque ce dernier releva la tête et le fixa, le blond sentit son coeur s'affoler dans sa poitrine et la joie envahir chacune de ses veines. Il ne put empêcher un sourire de traverser tout son visage et il franchit les quelques mètres qui les séparaient, laissant la petite prendre la main de Tony qui semblait tout gêné.

A présent, il ne laisserait plus jamais quelqu'un traiter Tony de sans coeur sans réagir, pas après la scène surréaliste mais si incroyable et pleine d'espoir qui se déroulait sous ses yeux.


Commentaire d'auteur :

Et voilà! Comme je l'avais dit cela sortait assez de l'ordinaire, moi même je ne pensais pas écrire quelque chose comme ça en commençant cette histoire! :) J'espère que les persos ne sont pas trop OCs comme je l'ai dit, c'est toujours difficile de respecter à la perfection. Concernant l'adoption, vous vous doutez bien que cela ne se fait pas aussi facilement et autre, tout sera expliqué et arrangé dans le prochain chapitre, donc s'il y a quelques incohérences de ce côté-ci elles sont pour l'instant normales car pas encore expliquées! x)

J'espère qu'il n'y a pas non plus trop de fautes car je n'ai absolument pas le temps de corriger aujourd'hui x')

Comme je l'ai dit, on se penchera plus sur cette histoire de réacteur dans le prochain chapitre, qui devrait arriver dans deux semaines je pense, on verra bien! :)

Je pense avoir fait le tour, j'espère donc que ce second chapitre vous a plu et je vous dit à bientôt pour la suite! :)