Commentaire d'auteur :

Coucou les petits loups! :) Comment ça va ? Moi super et en plus on approche déjà des vacances pour la zone B ! :D

Bon, ce chapitre a mis un peu de temps à arriver, mais j'ai eu du mal à trouver le temps d'écrire (il faut dire que je suis quelqu'un qui ne sort jamais mais là tous mes amis se sont réveillés en même temps et j'étais donc très peu chez moi x)) néanmoins le voilà ! :)

Je n'ai pas dû répondre à toutes les reviews car j'ai un peu perdu le fil depuis un mois, mais je les lis toutes avec grand plaisir, rassurez vous ! :)

Tant que j'y pense, une fois cette mini-fanfic finie, j'aimerai vraiment en faire une beaucoup plus longue sur ces deux-là, vraiment très sombre contrairement à ce que je fais d'habitude, n'hésitez pas à me dire si ça pourrait vous intéresser, je n'ai pas encore de sujet précis x) Je pensais aussi à faire une mini-fic AU post-apocalyptique zombie si ça tente des gens...XD

Je n'ai pas grand-chose à dire de plus, donc on se retrouve en bas, et je vous souhaite une bonne lecture! :)

PS : Je n'ai pas fait de relecture donc des fautes se baladent sûrement x')


Chapitre 3 : Les couleurs du coeur

Les démarches pour adopter Eugénie n'avaient pas été une mince affaire, même si Tony avait réussit à accélérer les choses pour que cela soit terminé au bout de deux semaines. En effet, même s'il était mondialement connu et possédait une fortune à faire pâlir d'envie plus d'un millionaire, il n'en restait pas moins que les lois s'appliquaient à tout le monde et qu'il avait dû prouver être capable de s'occuper d'une fillette de son âge. Il avait donc eut droit à quelques entretiens barbants avec des gens qui travaillaient à l'orphelinat où avait été inscrite d'office la petite blonde lors de son arrivée à l'hôpital. Malgré tout, il s'en était plutôt bien sortit et après avoir fait visiter les lieux où allait vivre Eugénie à ceux qui s'occupaient de son dossier, il allait enfin aller signer les papier puis la récupérer.

En repensant à cette visite de la tour, il ne put empêcher un mince sourire de se glisser sur les traits tandis qu'il se rappelait avec amusement les évènements d'il y a trois jours.


Tony savait que cela allait être un peu compliqué de réussir à convaincre ceux de l'orphelinat. Même s'il était sûr de pouvoir convaincre l'homme sans problème, sa collègue venue visiter les lieux avec lui semblait bien plus sèche et ses sourcils froncés en permanence étaient tout sauf rassurants. Elle avait fait remarquer à plusieurs reprises que ce n'était peut-être pas un environnement idéal pour une jeune fille, vu le nombre d'armes potentiellement mortelles qui trainaient dans la tour avec les Avengers étalés à chaque étage. Le milliardaire commençait à s'inquiéter qu'elle lui refuse véritablement la garde d'Eugénie jusqu'à ce qu'ils les emmène à l'un des étages un peu plus "normaux" et où ils tombèrent sur un Thor - qui était finalement arrivé durant les deux dernières semaines - qui avait délaissé ses habits d'apparat et se trouvait à présent dans un jean un peu trop grand ainsi qu'un t-shirt appartenant à Steve, tandis qu'il brandissait présentement son marteau Mjölnir pour foudroyer la pauvre machine à café récalcitrante - à moins qu'il ne sache juste pas s'en servir. Tony avait du se jeter sur lui pour l'empêcher de faire une chose aussi idiote et lui avait servit un café, soupirant de soulagement en voyant la catastrophe évitée - mais la brune à l'air pincée de l'orphelinat semblait toujours aussi scandalisée à l'idée que puisse vivre ici une fillette d'à peine dix ans.

Au final, c'était Clint qui avait sauvé la mise sans le vouloir, et d'ailleurs l'ingénieur avait bien l'intention de le remercier comme il se doit. En effet, ce dernier se trouvait au même étage, dans le gigantesque salon qui pouvait presque être confondu avec une salle de cinéma vu la taille de l'écran...en train de regarder Scooby-Doo, encore en pyjama et un bol de céréales à la main. L'instant de stupeur passé de voir un Avenger en train de regarder des dessins animés, les deux autres s'étaient dit que, peut-être, ce n'était pas si horrible pour Eugénie de venir ici plutôt que de rester coincée dans un orphelinat jusqu'à sa majorité.

A vrai dire, Clint aimait faire ses grasses matinées devant les dessins animés lorsqu'il n'avait pas de missions, et lorsque Tony avait subtilement glissé dans la conversation que tout le monde avait tendance à faire la même chose, surtout les dimanches, et cela avait finit de les stupéfier. Imaginez un peu tout ce petit groupe de super-héros, dont quelques armoires à glace, encore en pyjama avec des céréales multicolores dans un bol, tout en regardant Scooby-Doo !

Ensuite, Tony avait montré la chambre déjà prête pour la petite blonde : c'est Natasha qui l'avait aidé à décorer, et la rousse se présenta d'ailleurs, rassurant les deux autres quant au fait qu'il fallait tout de même un minimum de présence féminine pour la fillette.

Au final, cela avait finit de les convaincre et Tony se trouvait actuellement dans l'une de ses voitures hors de prix pour aller à l'orphelinat, Steve silencieux à ses côtés sur la place passager.

Le brun ne comprenait pas bien pourquoi Rogers avait décidé de l'accompagner, ses raisons restants assez floues, mais il avait choisi de ne pas chercher plus loin, le laissant monter avec lui.

Une fois arrivés, Tony prit le temps de réajuster sa cravate dans le rétroviseur, attirant une remarque de la part de son camarade :

- Nerveux ?

Le brun se contenta d'une grimace, agacé que le Captain puisse deviner aussi facilement ses états d'âme - après tout, s'il cachait les fluctuations de son réacteur, ce n'était pas pour que le blond puisse lire en lui comme dans un livre ouvert même avec de telles précautions !

- Pas du tout, je tiens juste à être sous mon meilleur jour, répliqua Tony avec un sourire en coin qu'il voulait assuré - mais s'était une véritable épreuve, en réalité.

- Tu sembles un peu trop inaccessible dans une telle tenue, fit remarquer le blond d'un ton posé.

Le regard agacé que lui renvoya le milliardaire le retint de faire une seconde remarque, les sourcils de ce dernier se haussant tandis qu'il jetait un coup d'oeil à son costume hors de prix et parfaitement taillé sans parvenir à voir ce qui pouvait bien clocher. Le voyant ainsi légèrement désemparé, Steve finit par soupirer et se redresser sur son siège, avançant la main vers lui, se figeant lorsque le brun lui renvoya un drôle de regard tout en reculant par reflexe.

- Laisse-moi faire, protesta le soldat.

Le laisser faire quoi que ce soit n'était pas vraiment dans les options de l'ingénieur qui se força pourtant à rester impassible tandis que le blond décoiffait sa tignasse qu'il avait eu tant de mal à discipliner le matin-même, retirait la cravate qu'il venait juste de resserrer et lui demandait :

- Enlèves aussi ta veste.

- Mais pourquoi ?! râla encore le brun, poussé à bout par les lubies de son coéquipier.

- Tu viens chercher une enfant, tu ne te rend pas à une assemblée ou au tribunal bon sang ! s'exclama le blond d'un air agacé. Tu fais beaucoup trop rigide de cette manière !

Tout en marmonnant dans sa barbe, Tony optempéra tout de même et garda seulement sa chemise de soie d'un délicat bordeaux, légèrement tendue sur la proéminence que formait le filtre posé sur son réacteur, attirant l'attention de Steve. Ce dernier leva à nouveau la main, faisant retenir son souffle au brun qui se figea, le laissant poser ses doigts à l'endroit où se trouvait le boitier de métal.

- Quand vas-tu arrêter de filtrer les couleurs de ton réacteur ? demanda-t-il.

Tony l'observa avec attention, surpris de la voix presque peinée que le blond venait d'utiliser, comme s'il était face à quelque chose de particulièrement regrettable. L'ingénieur se contenta de secouer la tête, se refermant tandis qu'il l'écartait d'un geste presque brusque.

- Allons-y, se contenta-t-il de répondre.

Et tandis qu'il quittait sa voiture, il prétendit ne pas voir le regard attristé de Steve qui lui fit un brusque coup au coeur, comme s'il venait de faire une grosse erreur.

Le blond le rejoignit quelques secondes plus tard, le visage redevenu sans expression, descendant à son tour avant de le suivre vers l'orphelinat qui ne payait d'ailleurs pas de mine, comme beaucoup de ces bâtiments. La façade d'un gris terne semblable aux jours de pluie ne semblait pas être de première jeunesse, tout comme les arbres qu'on pouvait voir dépasser de l'arrière cours par leurs branches imposantes de droite et de gauche. Mais ce n'était rien comparé à certaines des chambres de l'orphelinat - certaines fenêtres, bien que très peu nombreuses possédaient des barreaux.

- Sûrement pour empêcher les gamins de se foutre en l'air, lâcha Tony lorsqu'il les remarqua, à mi-chemin entre le sarcasme et le dégoût.

Il se contenta de secouer la tête d'un air las, arrivant sur le perron où s'amassaient quelques feuilles mortes qui n'avaient jamais été ramassées depuis l'automne dernier, et il se contenta de frapper, puisqu'en prime la sonnette d'entrée ne semblait plus marcher depuis des lustres - en témoigne le bouton écrasé de l'interphone. Steve restait silencieux à ses côtés, et le brun ne savait pas exactement si c'est parce qu'il n'avait rien à dire où s'il était toujours blessé par le geste de rejet de Tony dans la voiture.

Si c'était cette dernière raison, que pouvait-il y faire ? Il avait toujours été ainsi - et il n'allait pas s'excuser pour un simple geste que le blond prenait un peu trop personnellement. Malgré tout, il se sentait quand même stupidement coupable, et se demanda dans un coin de sa tête depuis quand les émotions du blond lui importaient de cette manière.

Il fut coupé dans ses pensées par la porte qui s'ouvrit sur la blonde à 'lair revêche qui avait visité la tour en compagnie de son collègue quelques jours plus tôt. Elle semblait être un peu mieux disposée ce jour-là et leur serra même la main en les faisant entrer. Après l'avoir saluée, la question jaillit presque aussitôt des lèvres de Tony :

- Comment va Eugénie ?

La blonde lui jeta un regard alors qu'elle les menait vers la directrice de l'orphelinat et expliqua :

- Malgré le fait que les autres enfants adoreraient lui parler et voir sa prothèse de plus prêt, elle reste assez solitaire et ne va pas vraiment vers eux.

- Je vois...se contenta de répondre le brun, ne sachant quoi ajouter de plus, un peu peiné tout de même.

Ils arrivèrent finalement au bureau où on les fit entrer et s'installer devant la directrice, une femme aux cheveux bruns courts, d'une cinquantaine d'années et l'air déjà plus accueillante que la blonde qui travaillait pour elle.

Steve se demandait soudain s'il avait bien fait de venir : il ne se sentait pas vraiment à sa place ici, après tout c'était Tony qui souhaitait prendre la petite sous son aile et sa présence n'était en aucun cas utile. A être venu, on aurait presque pu croire qu'ils l'adoptaient tout les deux, et même si le geste en lui-même ne dérangeait pas le soldat, c'est plutôt le "tous les deux" qui le gênait.

Après s'être présentée, la directrice leur demanda avec un petit sourire :

- Je pensais qu'il s'agissait d'une adoption monoparentale...à moins que cela ait changé ?

Une légère grimace se glissa sur le visage de Tony et il secoua la tête, expliquant en désignant Steve :

- Non, c'est bien moi qui adopte Eugénie, mon ami a juste décidé de m'accompagner.

Ledit ami le considéra du regard sans un mot, étonné d'être considéré comme tel - quelques semaines plus tôt, il lui lançait encore des piques acerbes dans sa maison branlante coincée entre deux immeubles de pierre grise.

- Je vois, vous avez donc des gens sur qui compter si vous avez le moindre problème avec elle, continua la brune d'un air rassuré.

Cela fit légèrement grincer les dents du milliardaire - comme s'il n'était pas capable de s'occuper de la petite ! - et il répliqua :

- Je ne vois pas pourquoi il y aurait le moindre problème.

Heureusement pour lui, la brune ne remarqua pas son ton plus froid et lui présenta les papiers à lire et à signer, demandant par la même occasion à la blonde d'accompagner Steve chercher Eugénie.


- Alors, qu'est-ce que tu en penses ? demanda Tony d'un air légèrement hésitant.

La petite blonde observait les lieux d'un regard critique, les mains posées sur les hanches et une minuscule valise contenant le peu d'affaires qu'ils avaient pu retrouver dans les décombres, posée à ses pieds. Ils avaient visité les étages les plus importants et où elle allait principalement vivre et se trouvaient maintenant dans sa toute nouvelle chambre.

- C'est pas trop mal, concéda Eugénie en plissant les lèvres.

- Pas mal ?! répéta l'ingénieur d'un air faussement outré. Elle est parfaite, tu veux dire !

- Oui, c'est vrai, finit-elle par lui accorder avec un large sourire. Mais c'est normal puisque c'est tante Natasha qui l'a décorée.

- Je l'aime déjà, cette petite, sourit la rousse qui se tenait dans l'encadrement de la porte derrière eux, ravie de voir que Tony venait de se faire rembarrer par la fillette de neuf ans.

Le brun prit un air faussement boudeur qui les fit rire et Eugénie s'accrocha finalement à sa jambe, s'exclamant envers la rousse avec un grand sourire presque moqueur - on aurait presque pu croire qu'elle prenait déjà les tics sarcastiques de l'Iron man :

- Il faut être gentilles avec oncle Tony, sinon il va pleurer.

Natasha éclata de rire devant l'air renfrogné qu'affichait clairement le brun, mais ce dernier était davantage heureux de les voir s'entendre aussi bien.

Lorsqu'il avait signé les papiers avec la directrice, elle avait été clair : il n'était pas là pour remplacer ses parents morts tragiquement durant la lutte contre Ultron, aussi elle avait rapidement demandé à Eugénie de l'appeler Tony ou oncle Tony et certainement pas Papa, et finalement cela avait suivit pour le reste des vengeurs.

Ces derniers l'avaient d'ailleurs tous acceptée ici avec enthousiasme quelques heures plus tôt, et Natasha pensait déjà à dévaliser les boutiques avec la petite blonde, et la carte bancaire du milliardaire évidemment. Après tout, elle s'en était déjà largement servit pour décorer la chambre, et heureusement la rousse détestait les clichés, c'est pour cette raison que la chambre était dans des tons de gris et bleu, avec pleins de livres, quelques jouets, des gadgets électroniques inoffensifs de Tony, et même un vieux modèle de robot construit par ce dernier. Pas de rose, ni de poupée et Eugénie semblait parfaitement ravie.

- Je veux voir ton atelier, oncle Tony, demanda soudain la petite en tirant sur son pantalon de costume.

Ce dernier baissa les yeux vers elle, l'air hésitant, mais Natasha ajouta :

- Si tu fais attention à ce qu'elle ne se blesse pas, il n'y a pas de raisons qu'elle ne puisse pas venir avec toi.

L'air ravi, Tony eut un sourire et guida la fillette dans l'intention de lui montrer quelques bricolages simples, l'air tout aussi enthousiasmé qu'elle.


- Qu'est-ce que tu as là ? demanda Eugénie près d'une heure plus tard, alors qu'ils se trouvaient dans l'atelier de Tony.

Ce dernier avait éloigné tous les objets et projets les plus dangereux, les déplaçant dans un coin de la grande pièce tandis qu'ils s'installaient tous les deux autour du large bureau de verre de l'ingénieur, ce dernier installé de travers sur la chaise roulante et la fillette assise à même le bureau. La blonde semblait particulièrement intéressée par tout ce que le milliardaire pouvait faire et il l'avait autorisé jouer avec quelques mini batteries et bouts de métal inoffensifs, jusqu'à ce qu'elle commence à construire tant bien que mal une mini éolienne, à sa plus grande surprise, ne pensant pas qu'elle serait capable de faire une chose pareille à son âge. Néanmoins, elle venait de se couper dans son bricolage pour lui poser cette question et il suivit son doigt des yeux, là où elle désignait son réacteur. C'est d'ailleurs ce qu'il allait répondre mais elle ajouta avant même qu'il n'ouvre la bouche :

- Je parle de ce que tu as ajouté par-dessus, oncle Tony.

Ce dernier baissa les yeux vers sa poitrine, lâchant un soupir en voyant qu'elle avait remarqué la manière dont le filtre tirait sur le tissu - il allait devoir le faire plus léger, car c'était bien trop flagrant, si même Eugénie était capable de le voir.

- C'est une sorte de filtre pour que la couleur de mon réacteur soit bleu, expliqua-t-il.

Il ne chercha pas à lui donner davantage de détails sur l'ARK puisqu'elle devait en connaître les grandes lignes comme à peu près tout le monde qui le connaissait sous les traits d'Iron Man, et la fillette ne lui en demanda pas non plus, se contentant d'ajouter à la place :

- Pourquoi, la lumière est d'une autre couleur, maintenant ?

Il hésita un instant, puis finit par lâcher un léger soupir et glisser une main sous son t-shirt gris d'AC/DC pour en retirer le filtre - il ne se voyait pas lui mentir, pas à elle, surtout s'il devait s'en occuper au moins jusqu'à sa majorité comme il l'avait accepté dans les papiers. Une fois le filtre retiré, une lumière d'un ton rosé se discerna à travers son T-shirt d'un léger gris.

- Pourquoi rose ? demanda-t-elle avec un petit sourire.

- Parce que je t'apprécie beaucoup et qu'on passe un bon moment, avoua-t-il d'un air gêné, mal à l'aise d'être si lisible avec la couleur qui émanait de sa poitrine.

Ils observèrent la lumière en silence et finalement le brun ajouta :

- Cela s'est déclenché il y a presque trois semaines, je pense que mon réacteur a du recevoir pas mal de chocs lorsqu'on s'est battus contre Ultron et que ça a finit par dérégler quelque chose sans que je sache quoi. Et depuis, à chaque fois que mes émotions changent, la couleur aussi.

- C'est vraiment joli, pourquoi tu le caches ? demanda-t-elle sans comprendre.

- Je ne veux pas qu'on puisse savoir ce que je ressens, répliqua-t-il, jouant avec une clé à molette d'un air distrait.

- C'est dommage...comment veux-tu que tes amis t'aident si tu ne les laisses pas approcher ?

- Je n'ai pas besoin d'aide, répliqua Tony, ignorant la pointe de surprise en voyant la maturité presque affolante d'Eugénie.

Cette dernière allait ajouter quelque chose mais n'en eut pas le temps lorsque Jarvis annonça Steve et que celui-ci entra directement dans l'atelier sans même que le brun puisse avoir le temps de replacer son filtre. Retenant une grimace et priant pour que son réacteur ne dévoile rien de gênant, il demanda :

- Cap ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ?

- Tony, ce n'est pas parce que tu passes ton temps à te nourrir de pizzas et dormir deux heures tous les deux jours que tu dois faire pareil avec Eugénie, tu dois lui donner un rythme de vie sain.

Le brun retint la remarque qui lui brûlait la langue - à savoir qu'on se demandait qui avait adopté la petite s'il décidait de se la jouer papa poule - et répliqua :

- Il est déjà l'heure de manger alors ?

- Si vingt heures est assez raisonnable pour toi, alors oui, répondit le blond avec un léger sourire.

Eugénie sauta au sol, quittant le bureau où elle était assise et s'approcha du blond, s'accrochant à sa jambe.

- Regarde Steve, oncle Tony a enlevé son filtre !

Surpris, le soldat leva les yeux et fixa le brun qui avait effectivement retiré l'appareil, posé à côté de lui sur la surface en verre. Tony allait protester en disant qu'il allait immédiatement le remettre mais il se stoppa brusquement lorsqu'il vit le sourire presque attendri qui traversa le visage du blond et qu'il s'exclamait avec douceur :

- Je vois ça...c'est génial.

Le brun suspendit son geste alors qu'il comptait replacer le filtre et le reposa sur la table d'un air presque hébété. Refusant de fixer le blond dans les yeux, il détourna la tête et murmura, plus pour lui-même que pour eux :

- Je ne vois pas ce qu'il y a de si génial là-dedans.

- C'est comme si tu acceptais d'être plus proche de nous tous. C'est une bonne chose Tony, non ?

Steve avait l'air si sincère qu'il ne savait quoi répondre à cela, se contentant de baisser les yeux d'un air gêné. Il n'allait pas lui avouer qu'il comptait à la base l'enlever une poignée de secondes pour montrer à Eugénie, qu'il soupçonnait presque d'avoir manigancé ce coup, d'ailleurs. Le soldat approcha de lui avec la petite, souriant en voyant la lumière d'un rose vif tirant sur le rouge qui éclairait son visage tant la lueur était forte.

- Tu dois vraiment adorer Eugénie pour que ce soit si brillant, s'exclama-t-il gentiment.

Tony allait répondre mais se figea, le sang glacé d'effroi lorsque la fillette répondit plus vite que lui et s'exclama :

- Oh non, ça brille autant que depuis que tu es là, oncle Steve !

Ce dernier écarquilla les yeux et releva le visage vers celui de Tony qu'il s'efforçait de garder impassible. Oui, il était indéniablement heureux de le voir débarquer à l'improviste dans son atelier, comme à chaque fois, mais il ne fallait pas qu'il en tire non plus des conclusions hâtives ! C'est d'ailleurs ce qu'il avoua immédiatement de peur d'être mal compris :

- Je suis juste content de te voir, c'est tout.

Steve le fixa sans mot dire, ne sachant quoi répondre à une telle affirmation : après tout, trois semaines plus tôt ils se vouvoyaient toujours et l'ingénieur balançait des piques exécrables sensées être drôle à chaque fois qu'ils se croisaient dans un couloir. Finalement, il sembla vouloir chasser cela de son esprit et secoua la tête avant de leur proposer :

- Vous venez manger ? Tout le monde attend, en haut.

Un peu surpris face à ces paroles - avec toutes leurs activités, c'était rare qu'ils mangent tous ensembles, voir même cela n'arrivait jamais - Tony acquiesça, prenant la main d'Eugénie dans la sienne, le filtre laissé à l'abandon sur le bureau en verre et suivit Steve jusqu'à la salle à manger.


En arrivant dans la grande pièce, ils trouvèrent Natasha, Clint, Bruce ainsi que Thor déjà installés à table devant tout un tas de plats fait maison à l'odeur succulente. Lorsque la rousse les repéra non loin de l'escalier, elle leur fit signe et s'exclama avec un petit sourire presque moqueur :

- Voilà notre petite famille modèle !

Comprenant le sous-entendu, Tony se contenta de grogner dans sa barbe tout en lui jetant un regard noir tandis que Steve lui jetait un regard d'incompréhension qu'elle se contenta de chasser d'un geste de la main puis les trois arrivant s'installèrent à leur tour, laissant finalement Eugénie entre le soldat et l'ingénieur.

- Qui a cuisiné tout ça ? demanda ce dernier d'un air intrigué - et affamé.

- C'est moi, fit Steve avec un petit sourire. Je me suis dit que ce serait une bonne manière d'accueillir notre nouvelle mini-recrue ici.

Ses paroles arrachèrent un sourire à toute la tablée et Eugénie enlaça son bras pour lui faire un câlin, comme elle avait l'étrange manie de le faire à chaque fois qu'une des jambes de Tony était à portée. Une fois que la fillette se fut écartée, le blond entreprit de servir tout le monde de ce qui le tentait le plus tandis qu'ils discutaient tous de ce que la petite allait avoir besoin dans les prochains jours. Natasha ne semblait pas vouloir oublier son idée de journée shopping et tannait Tony pour qu'il lui laisse Eugénie une journée complète - ce qu'il semblait très réticent à faire, puisqu'il s'était déjà rapidement attaché à elle et ne se voyait pas être trop éloigné aussi longtemps. Alors que le milliardaire était en train d'argumenter pour les accompagner ce jour-là, Clint s'exclama soudain :

- Euh Stark, pourquoi ton réacteur ressemble à une ampoule rose fuchsia ?

Se souvenant immédiatement de son filtre abandonné dans l'atelier, Tony déglutit avec difficulté et baissa les yeux vers sa poitrine, laissant la lumière d'un rose affectueux se refléter au fond de ses yeux.

- Depuis quelques temps, mon réacteur se colore en fonction de ce que je ressens, avoua-t-il au bout d'un moment, l'air mal à l'aise. Et je ne sais pas comment supprimer ça.

Bruce et Steve se jetèrent un coup d'oeil, heureux de voir que le brun avait finalement décidé d'en parler et de le montrer aux trois autres qui affichaient des têtes stupéfaites - enfin, Thor ne comprenait pas tout à propos de la technologie midgardienne mais avait retenu l'essentiel, comme le fait que ce qu'il prenait pour un coeur de substitution pour l'homme de métal brillait en fonction de son humeur, et il trouvait ça vraiment génial et amusant.

- C'est génial ! s'exclama Natasha d'un air ravi. Est-ce que tu as déjà fait une liste des couleurs et de leurs émotions associées ?

- Pas vraiment...

A vrai dire, cela était la dernière de ses idées, sachant qu'il avait initialement prévu de supprimer ce qu'il considérait êre un problème, et qu'il leur cachait les fluctuations depuis trois semaines.

Néanmoins, la rousse ne sembla pas se formaliser et dégaina d'on ne savait où un calepin ainsi qu'un crayon et marqua toutes les couleurs qui lui passaient par la tête.

- J'ai hâte de voir tout ça ! fit-elle, commençant déjà à noter l'affection et l'amour familial en face du rose.

Réalisant soudainement ce qu'elle était en train d'écrire, elle leva les yeux vers le brun qui mâchait une frite sans enthousiasme, plus focalisé sur ce qu'elle faisait. Malgré le léger orange qui devait sûrement indiquer sa gêne, le réacteur avait vite reprit le rose en les voyant ainsi. Continuant de manger, elle l'observa discuter avec chacun d'entre eux et manger, un de ses rares sourires aux lèvres - il les aimait vraiment, et cette constatation réussit à l'émouvoir plus qu'elle ne l'aurait pensé, lui attirant presque les larmes aux yeux.

- Tony...murmura-t-elle.

Sa voix attira le regard du reste de la table et le brun lui jeta un regard d'incompréhension. Secouant la tête pour cacher son petit instant de faiblesse - elle n'était pas du genre à s'étaler niveau émotions, tout comme Tony - et s'exclama :

- Ce n'est rien, je suis juste heureuse d'être avec vous tous.

Les autres lui retournèrent un sourire un peu hésitant puis les conversations reprirent de plus belle, durant lesquelles Tony continua de les observer, ainsi devant leur repas et Eugénie qui gardait l'une de ses mains accrochées à son T-shirt, riant aux grimaces absurdes qui lui faisait Clint. Ils étaient à la ramasse au niveau des sentiments mais s'il était sûr d'une chose, c'est qu'il était en compagnie de ceux qu'il considérait comme sa famille et que c'était sûrement l'une des plus belles soirées qu'il ait jamais passé de sa vie : supplantant aisément les soirées qu'il organisait des années plus tôt avant de finir éméché et une fille quelconque dans son lit - tout cela, ce n'était rien comparé à ce qu'il avait en cet instant.


- Tu n'arrives pas à dormir ? demanda une voix dans le dos de Tony, le faisant sursauter.

Ce dernier était assis à même le sol du salon, juste devant les gigantesques baies vitrées qui lui donnaient une vue imprenable sur New York. Le sol était froid mais il ne semblait pas s'en soucier, appréciant la sérénité des lieux tout en sachant que les autres dormaient profondément, sous son toit et en sécurité. Enfin, presque tout le monde, puisque Steve était apparemment levé et l'avait trouvé ici à près de trois heures du matin.

Le brun hésita un instant sans savoir trop quoi répondre, mais il lui semblait que s'il allait se coucher, il aurait sûrement mieux dormit que n'importe quelle autre nuit ces dernières années, tant il se sentait heureux. Alors il secoua la tête, faisant jouer les lumières toujours roses projetées par son réacteur sur son visage dans le noir de la pièce, mêlées aux lueurs jaunes et oranges de la ville, et répondit :

- Non, pas vraiment, je souhaitait juste un peu profiter.

- Profiter de quoi ? continua le blond en approchant, s'installant à ses côtés sur le sol froid.

-...de mon bonheur, avoua le brun avec un petit sourire, baissant un regard affectueux vers la lueur rose et son réacteur qu'il toucha du doigt.

Retournant à sa contemplation de New York, il continua :

- Cela faisait des mois que je ne m'étais pas sentit aussi bien. Avec Ultron et tout ce qui a suivit, j'étais tellement rongé par la culpabilité que je ne pensais même pas un instant à passer le moindre bon moment, je ne pensais pas le mériter, avoua-t-il.

Il ne savait pas pourquoi il racontait tout cela au soldat à ses côtés, c'était comme si sa présence faisait office de libération, d'autant plus qu'il ne le coupait pas et semblait vraiment attentif, puisqu'il ajouta :

- Et maintenant, penses-tu le mériter ?

- Peut-être pas totalement, mais j'ai le droit de souffler moi aussi, ce ne serait pas juste si les héros sont toujours tristes, n'est-ce pas ? s'exclama-t-il avec un sourire amusé, jouant avec l'ourlet de son T-shirt gris.

- Évidemment. Aucun de nous ici ne veut te voir triste, Tony.

Un peu surpris, le concerné leva les yeux vers le blond, ses paroles lui arrachant un sourire.

Le silence sembla s'éterniser pendant quelques minutes, pourtant bien loin d'être dérangeant entre eux deux - c'était comme une accalmie, où un cessez-le-feu après toutes leurs altercations passées, et c'était reposant et bienvenu.

- Dis-moi, pourquoi ma vision t'importait tant ? demanda soudainement Steve, brisant le silence confortable dans lequel ils étaient plongés.

Surpris qu'il ramène ce sujet sur le tapis, l'ingénieur ne parvint cependant pas à lui tenir vigueur où se sentir de nouveau énervé en sachant que la sienne concernait Peggy. Il continua de fixer les lumières scintillantes de New York, se demandant s'il devait lui avouer la même chose qu'à Bruce, mais finalement les mots s'échappèrent d'entre ses lèvres sans qu'il n'y prête véritablement attention :

- Ma vision m'a montrée la mort de chacun d'entre vous, et...cela m'a fait peur.

- Mais pourquoi venir me demander à moi quelle était ma vision ? Je n'ai pas été le seul à en avoir, je te rappelle, et toi non plus.

- Je sais, c'est juste que...

Tony hésita encore, soupira d'un air las. Il était fatigué, tellement fatigué de toute cette histoire et cette discussion qui lui semblait ridicule. Néanmoins, le regard océan de son camarade l'encourageait à continuer et il avoua dans un souffle :

- Je voulais savoir quelle avait été ta vision, puisque dans la mienne, c'est toi qui est...mort entre mes bras...

Un silence stupéfait s'installa du côté de Steve, qui le fixa comme s'il l'avait en face de lui pour la première fois.

- Pourquoi moi ? demanda-t-il finalement.

Le milliardaire haussa les épaules, ne remarquant pas que son réacteur avait prit une teinte grise à l'évocation de ce souvenir, et répondit :

- Je n'en sais rien.

Nouveau silence, et Tony avait fermé les yeux, la vision se rejouant sous ses paupières avec un réalisme presque effrayant, lui faisant serrer les dents. La voix de Steve s'élevant de nouveau le fit légèrement sursauter :

- A cet époque, j'étais encore trop focalisé sur mon passé mais...si la vision m'avait été faite un jour comme aujourd'hui, je ne pense pas que c'est Peggy que j'aurai vu.

Surpris, le brun leva les yeux vers lui, détaillant son visage avec attention :

- Vraiment ? demanda-t-il finalement, semblant à peine croire à ce que son camarade lui affirmait. Alors qui ?

- Est-ce si difficile à deviner ? questionna le blond avec un sourire doux.

- Ce n'est pas si évident, se défendit Tony d'un air renfrogné, resserrant ses bras autour de lui - la vision de Steve rendant son dernier souffle sous ses yeux hantait ses pensées et se gravait sous ses paupières par des sillons ensanglantés, et le blond ne se rendait pas compte que la lueur rose était mélangé à ce gris presque noir.

- Cela aurait été sur chacun d'entre vous, lui expliqua alors le soldat. Une où vous m'étiez enlevés, un peu comme celle que tu as dû voir.

Il marqua une pause, remarquant alors l'état dans lequel se trouvait le brun, et posa une main réconfortante sur son épaule :

- Mais ce n'était qu'une vision, Tony, ce n'était pas, ce ne sera jamais réel.

- Que peux-tu en savoir ? répliqua le brun avec un peu trop de hargne, le visage tordu dans une grimace de douleur, l'air perturbé par toutes ces pensées déprimantes qui se faufilaient à l'intérieur de son crâne. Qui te dit qu'il ne vous arrivera jamais rien ?!

Steve garda le silence pendant une poignée de secondes, observant le visage torturé de Tony : ils en avaient fait, du chemin, depuis leur première rencontre. Il se souvenait encore de la formalité de leurs salutations, et leurs querelles si incessantes, et à présent il était assis sur ce sol glacial, devant les lumières scintillantes de New York en ce mardi, trois heures du matin, à réconforter le brun qu'il en était venu à considérer comme l'un de ses amis les plus proches sans se souvenir de quand est-ce que ce changement si grand avait été opéré.

- Tony, tu ne peux pas nous enfermer dans ta tour pour nous protéger, fit doucement remarquer le blond. Ce ne serait pas juste.

- Ce qui ne serait pas juste, c'est que vous finissiez par mourir, répliqua le brun d'un ton sans réplique, le visage fermé - et son réacteur ne brillait plus, devenu aussi noir que la nuit d'encre qui s'étalait au-dessus de la ville, les étoiles étrangement masquées par les lueurs de New York.

Steve n'arrivait pas à comprendre comment un simple être humain - non, il était loin d'être comme les autres, à vrai dire -, comment Tony pouvait ainsi se fustiger mentalement, se considérer à chaque fois comme coupable de chaque chose de mauvais qui leur arrivait. C'était ces imbéciles de médias, ces gens tout autour d'eux qui critiquaient chaque acte de Tony, ne faisant de distinction entre le bon et le mauvais, tant et si bien qu'ils avaient réussi à convaincre le brun qu'il était profondément mauvais : et pour cela, Steve les détestait, parce qu'ils étaient en train de briser Tony plus encore qu'il ne l'était déjà.

Le soldat ne savait pas comment agir dans une telle situation : on lui avait appris à se battre et à sauver des vies, pas réconforter les autres. Malgré tout, dans un sens, en cet instant, c'était la vie de Tony qu'il devait sauver, et il devait tout faire pour y arriver avant qu'il ne soit trop tard. Le brun n'était pas suicidaire, peut-être juste inconscient, d'autant plus s'il pensait que sa vie n'avait aucune valeur : mis il devait comprendre à quel point certains seraient brisés en le voyant disparaître - comme lui serait brisé.

Finalement, il attira le brun dans ses bras de manière maladroite, posant sa tête sur sa propre épaule et le berçant - et étonnamment, Tony ne se déroba pas, se contentant de fermer les yeux et d'apprécier le peu d'affection qu'il recevait en cet instant, et Steve se sentit légèrement rassuré lorsque la lumière du réacteur prit une couleur verte, synonyme d'espoir, et il resserra ses bras sur le corps plus frêle du brun en retour.


Lorsque Tony se réveilla le lendemain matin, il se trouvait son lit et n'avait aucun souvenir de s'y être dirigé - jusqu'à ce que les évènements de la veille au soir lui revienne en mémoire. A la pensée qu'il s'agissait sûrement du Cap qui l'avait ramené à sa chambre, il ne put s'empêcher de rougir légèrement et secoua la tête, tentant de chasser cette idée de son esprit. Cela lui fit poser les yeux sur son réacteur, dont la lueur de jaune pâle devait sûrement représenter la sérénité et le bonheur simple qu'il sentait courir dans son coeur depuis hier soir. Il avait encore dû mal à comprendre comme un simple geste de ce genre de la part de Steve pouvait le réconforter, mais cela avait apparemment marché.

- Réveillé ?

En reconnaissant la voix du blond alors qu'il était dans sa chambre, Tony sursauta brusquement et tourna la tête vers ce dernier assis dans un des fauteuil non loin de lui, un air endormi sur le visage, un carnet ainsi que quelques crayons posés sur la table basse à ses côtés.

- Cap ? Qu'est-ce que tu fais ici ? J'ai faillit faire un arrêt cardiaque !

Un sourire amusé étira les lèvres du blond et il s'étira, faisant glisser la couverture dans laquelle il s'était enveloppé et l'ingénieur le fixa sans comprendre. Il avait dormit ici ? Mais pourquoi faire ?

- J'ai décidé de te surveiller pendant que tu dormais, au cas-où tu fasses d'autres cauchemars, expliqua le soldat.

- Comment sais-tu pour les cauchemars ? répliqua le brun, les sourcils légèrement froncés.

- C'est Jarvis qui m'en a parlé hier soir, quand tu as commencé à t'agiter une fois que je t'ai déposé dans ton lit. Tu tremblais et tu...

- Je quoi ? le poussa le brun d'un ton agacé en voyant qu'il hésitait à continuer.

- Tu appelais à l'aide, avoua le blond d'un air presque désolé.

A ces mots, Tony secoua la tête d'un air las, presque honteux de la manière dont il agissait dans son sommeil. Malgré tout, il n'arrivait pas à croire que son camarade soit resté pour s'assurer qu'il dorme correctement et effectivement, mis à part un lointain souvenir de mauvais rêve, il avait dormit longtemps, sans problème et se sentait reposé, pour la première fois depuis des mois. Alors, ravalant sa fierté, il lui adressa un sourire, bien qu'un peu tordu et fit :

- Merci beaucoup, Steve.

Ce dernier se contenta de sourire en guise de réponse, et ils se dévisagèrent un instant en silence avant que Tony ne se ressaisisse brusquement et bondisse hors du lit tout en s'exclamant :

- Bon, ce n'est pas tout ça mais on doit emmener Eugénie faire les boutiques avec 'Tasha aujourd'hui, je dois me préparer !

Ceci dit, il décida d'aller prendre une douche, et Steve se fit intérieurement la remarque qu'il allait devoir informer la rousse que la couleur jaune semblait apparemment être la joie pure, en témoignait le rayonnement qui éclairait le visage de Tony tels de doux rayons de soleil - c'était magnifique, plus encore que le croquis qu'il avait fait du brun durant son sommeil, sans rien lui dire.


Cela n'aurait jamais dû se passer ainsi - au final, peut-être que Tony avait raison, peut-être qu'il aurait dû les enfermer dans sa tour et tous les empêcher de sortir, de garder chacun d'entre eux près de lui, tout contre son coeur et de s'assurer de leur survie.

A chaque fois que les choses semblaient s'arranger pour lui, tout empirait, tout plongeait dans une véritable spirale de destruction, le laissant exsangue, et s'il n'était pas déjà brisé avant, il pouvait jurer qu'à présent il se sentait morcelé.

Parce que maintenant, il se trouvait sous ce torrent de pluie sans même avoir pensé à prendre un parapluie, dans un costume plus sombre que la nuit sans étoiles de New York, devant une tombe fraichement dressée, et il n'était pas sûr de savoir si l'eau qui coulait sur son visage était des gouttes ou des larmes.

Mais ça n'avait plus vraiment d'importance désormais.


Commentaire d'auteur :

Mais qu'est-ce que c'est que cette fin de chapitre hein! Vous avez très envie de me secouer pour que j'écrive la suite très vite maintenant, j'en suis sûre! XD D'autant plus que c'est une idée qui m'est venue comme ça et que ce n'était pas du tout prévu à la base...x') Mais je n'en dis pas plus!

Tant que j'y pense, à propos d'Eugénie, je me base sur ce que j'ai pu vivre en travaillant avec des enfants depuis quelques mois, donc c'est assez réaliste :) (surtout la partie je-m'accroche-à-ta-jambe-et-je-te-lâche-plus XD) Et je trouvais ça trop mignon d'imaginer Tony vivre un truc semblable xD

Pour le prochain chapitre, je ne sais pas encore si ce sera le dernier, comme prévu, ou encore deux chapitres, ou encore un seul chapitre mais plus long que ceux là qui sont déjà assez longs x) Je vais voir, et je pense qu'il devrait arriver dans deux/trois semaines puisque je serai en vacances dans ces eaux-là et que j'en profiterai pour commencer une de ces nouvelles fanfics dont j'ai parlé au début du chapitre! :)

Dans tous les cas je pense avoir fait le tour, donc à bientôt pour la suite ! :)