Stiles et la bête

Hello les Fangirls and boys !

Voici, une fanfic en 7 chapitres. Je suis plus contente de moi cette fois-ci, même si en bonne éternelle insatisfaite je suis toujours pas 100% convaincue. Mais je vous laisse juger.

Résumé : Ceci est une réécriture de La belle et la bête (la version de Disney of course, y a-t-il vraiment une autre version qui compte ? ^^). Stiles apprend que son père, par un concours de circonstances, se retrouve pris au piège dans le manoir des Hale au cœur de la forêt de Beacon Hill. De nombreuses légendes courent au sujet de ce manoir maudit, Stiles doit aller au secours de son père.

Note : Je dois vous avertir que le Sterek sera un peu léger et qu'il faut attendre un peu avant qu'il pointe le bout de son nez. (Quand je serais grande j'écrirais peut-être un truc plus explicite ^^)

Chapitre 1 :

Une masse considérable de parchemins était étalée sur la table en bois devant lui. Il se trouvait dans la bibliothèque, une étroite salle attenante à l'église du village de Beacon Hills. Des étagères recouvraient trois des murs de la pièce. Elles croulaient sous le poids de vieux livres poussiéreux accumulés depuis des années. Le prêtre, un ami de la famille, le laissait toujours fureter dans les registres. Stiles était féru des mythes des contrées environnantes. Depuis quelques temps déjà, il menait des recherches poussées grâce aux faits relatés et retranscrits dans ces manuscrits. Il avait pu établir que dans la région, les événements étranges, les superstitions des paysans, les racontars des villageois et les histoires destinées à dissuader les plus jeunes de faire des bêtises se rapportaient sans exception, de près ou de loin, à un endroit bien connu de tous. En effet, le manoir Hale était craint par tous les habitants du comté et figurait au cœur de nombre de légendes urbaines. D'après ce qu'il en savait, il s'agissait d'une sorte de château, en plus petit assurément, sinon cela n'aurait pas hériter du nom de manoir. Quoi qu'il en soit, cette ancienne habitation était à présent totalement délabrée. Elle arborait un aspect sombre terriblement inquiétant qui devait être à l'origine de bien des craintes des résidents des alentours.

Stiles griffonnait frénétiquement en cet instant. Il était devenu un peu obsédé par cette demeure, il ne pouvait le nier. Personne ne pouvait témoigner du nombre d'heures qu'il avait passé à farfouiller partout cherchant à comprendre ce qui pouvait bien se tramer derrière ces murs. Mais, la peur aidant, nul ne s'était approché de cette maison depuis très longtemps. C'était fort mystérieux. Et il se trouvait que Stiles avait un penchant très prononcé pour les énigmes. Les villageois avaient tous des théories abracabrantesques. Beaucoup parlaient de bêtes sauvages qui ne sortaient que la nuit. Certains racontaient qu'il s'agissait d'humains qui se transformaient en animaux. C'était fascinant, même si, bien sûr, il fallait séparé les affabulateurs des vrais témoignages.

Un bruit se fit entendre derrière la porte. Il suspendit son geste, reposa sa plume et tendit l'oreille. Les heures passées à lire des récits surnaturels et angoissants le rendraient-ils paranoïaque ? Il se leva du tabouret qui lui meurtrissait l'assise durant ses moments d'étude prêt à bondir sur son éventuel agresseur. La poignée tressauta, puis la porte s'ouvrit avec grand fracas. Un jeune homme bien bâti, à la peau tannée par le soleil pénétra dans la petite salle. Il porta alors la main à sa poitrine.

- Seigneur, Stiles tu m'as fait peur ! A quoi donc t'attendais-tu ? Un meurtrier ? Ou bien un monstre sanguinaire sortit tout droit des récits incroyables que tu lis sans cesse ? s'exclama-t-il

- Eh bien Scott, cesse tes enfantillages et dis-moi donc ce qui t'amène dans mon antre comme tu l'appelles parfois.

- Parrish est à ta recherche. Il à l'air affolé. L'affaire doit-être sérieuse.

Stiles connaissait Scott depuis très longtemps. Ils étaient même comme des frères, et c'est ainsi que beaucoup les considérait à Beacon Hills. Par conséquent, il savait ce que cet air sur son visage augurait. Il avait l'air inquiet. Or, Scott était un perpétuel optimiste. Quelque soit la nouvelle qu'il allait apprendre, cela n'allait sûrement pas lui plaire. D'autre part, Parrish travaillait avec son père, donc s'il l'avait fait mander, il y avait de fortes chance que ça soit à son propos. Son père était le capitaine de la garde du Duc de Whitmore qui régentait cette région. Parrish était sous ses ordres. Par définition, ils étaient donc souvent en danger. Et il n'était prévenu qu'après la bataille. A chaque fois. Pourquoi donc c'était différent en ce jour, Dieu seul le savait.

Inquiet, il se pressa derrière Scott. Ils marchaient d'un pas rapide vers le centre du village ou se trouvait le poste de guet et la réserve de soldats. La ville fourmillaient de gens à cette heure-ci. Ils bousculèrent plusieurs villageois sur leur passage mais cela les importait peu. Ils n'avaient qu'une hâte, retrouver Parrish au plus vite.

Ils avaient arpenté ses rues un nombre incalculable de fois. Ils y avait fait les quatre cent coups, ils connaissaient chaque coin et recoin par cœur. Ils avaient découvert moult raccourcis farfelus qui leur avaient parfois valu des réprimandes mais au fond, tout le monde les adorait dans la ville et leur pardonnait tout. Le plus souvent, ça finissait avec pour unique punition les cheveux ébouriffés et une œillade réprobatrice. Aussi, ils arrivèrent bientôt en vue du poste de guet. Ils purent observer qu'il régnait là-bas une agitation peu commune. Stiles trouva rapidement Parrish. Dans son empressement, il couru à sa rencontre et lui sauta littéralement dessus. Fort heureusement, Parrish avait les épaules solides et il réussit à ne pas s'effondrer sous la violence du choc.

- Stiles, je vous cherchais. Déclara-t-il de son ton solennel habituel.

- Vous ne m'apprenez rien, Parrish. Dîtes moi ce qu'il se passe.

Le soldat détourna les yeux. Il avait visiblement l'air très ennuyé. Il avait un visage juvénile auquel il valait mieux ne pas se fier. En effet, c'était un homme droit et il était très doué avec une épée. Stiles observa alors les autres soldats présents autour de la tour de garde. Ils avaient l'air affolés. Certains criaient, d'autres regagnaient la réserve en hâte.

- Parrish, qu'est-ce que ce capharnaüm ici ?

- C'est à cause du manoir Hale, Monsieur. Avoua-t-il à mi voix

La curiosité légendaire du jeune homme fut piquée à vif. Une nouvelle donnée à ajouter à ses recherches. Il allait pouvoir se rapprocher un peu plus de la vérité, il en était convaincu.

- Et bien ?

Un soldat approcha, entravant la continuation de la conversation. Il était immense, il avait la peau si foncée qu'on l'aurait cru sculpté dans du bois d'ébène. Ses épaules étaient larges, ses jambes avaient l'air solides. Son visage était impassible, seul ses sourcils froncés trahissaient sa contrariété. Il était vêtu simplement, seul ses bottes et l'épée sur son flanc témoignaient de sa condition d'homme d'armes. A Beacon Hills la réserve ne comptait qu'une vingtaine de soldats et les missions importantes étaient peu fréquentes, ce qui expliquait leur aspect simple.

- Personne ne veut participer à la mission, Parrish. Ils sont tous trop effrayés pour approcher le manoir.

- Quelle mission nécessite d'approcher ce manoir ? Il ne s'y passe jamais rien. Et pour cause, aucun homme n'ose s'y risquer.

- C'est à cause de Kate Argent, monsieur. Répondit le soldat noir.

Stiles grimaça. Cette femme ne causait que des soucis partout où elle passait. Son père, Gérard Argent, était un homme puissant et influant auprès du Duc de Whitmore. Par conséquent, cette sorcière se croyait tout permis. Elle insultait sans arrêt les soldats de la garde, elle avait plusieurs altercations à son actif avec toutes sortes de personnes du village et des environs. Elle était particulièrement manipulatrice. Son père enquêtait sur elle depuis plusieurs mois, peut-être même des années maintenant. Il l'a soupçonnais de faire exécuter des hommes avec l'argent de son père et de faire accuser des inconnus. De plus, elle passait son temps à mener la garde en bateau. Tous les soldats la haïssaient.

- Qu'a-t-elle encore fait ? demanda-t-il, son humeur s'assombrissant aussitôt.

Parrish et le soldat se lancèrent un regard en coin. Mon Dieu, que c'était agaçant. Il avait l'impression d'être à nouveau un enfant lorsque personne n'osait lui avouer la mort de son chien. Or, il avait bien grandi depuis et cette attitude le poussait à bout.

- Allez-vous finir par me dire ce qui se passe à la fin, je ne suis pas en sucre !

- Bien Stiles, Kate Argent, elle a eu une altercation avec votre père.

- Quoi ? Cette mégère ! Je vais la tuer ! S'emporta-t-il. Et mon père est-il blessé ? Mais attendez et quel est le rapport avec le manoir Hale ? Se rappela-t-il soudain.

- A vrai dire, votre père s'est lancé à sa poursuite, mais, c'était surement un piège car il s'est retrouvé aux portes du manoir Hale.

- Oh mon Dieu ! Et que s'est-il produit ensuite ?

- C'est là que ça devient compliqué monsieur.

C'était le soldat à la peau d'ébène qui avait pris la parole.

- Expliquez-vous, soldat ?

- Boyd, Monsieur. Le problème c'est que lorsqu'ils se sont approchés du manoir, tous les soldats ont refusé de continuer. Mais votre père voulait être sûr qu'elle ne se cachait pas à l'intérieur. Vous savez, il la soupçonne depuis plusieurs jours d'être à l'origine des rumeurs au sujet du manoir. Oui, si on pense ça lui ferait un bon endroit où se cacher si personne n'ose s'y aventurer.

- Oui, en effet, c'est une bonne théorie. Mais où est mon père maintenant ?

- On ne sait pas, Monsieur. Personne ne l'a vu revenir. Ca fait maintenant deux heures qu'il est parti. Et aucun homme accepte d'y aller pour chercher le capitaine.

Bien sûr, il fallait s'y attendre si même le capitaine de la garde ne pouvait revenir alors aucun de ses hommes ne voudrait courir le danger de s'approcher de cet endroit craint par dessus tout. Mais qu'à cela ne tienne, il allait y aller tout seul. Il n'avait besoin de personne. De plus, nul ne connaissait aussi bien les légendes du coin que lui. Il savait tout ce qu'il pouvait savoir à propos de ce lieu. Maintenant, il allait falloir la jouer finement. Il était persuadé que le zélé second de son père ne le laisserait jamais y aller. Et Scott, ce grand peureux non plus. Il est vrai que Scott avait un gabarit assez impressionnant dans son genre mais il était loin d'être très courageux. Il n'avait pas le côté trop impulsif de Stiles. Sauf lorsqu'il y avait une demoiselle en détresse. Il était tellement romantique. C'en était parfois terriblement pathétique. Mais il adorait ce bougre d'âne.

Cependant, il n'avait pas envie que ce froussard alerte la Terre entière pour le dissuader d'aller chercher son père. Il allait sûrement devoir leur fausser compagnie. Il se dirigea vers l'arrière du bâtiment, de façon qu'il espérait discrète. Il voulait attraper une torche et un couteau pour se frayer un chemin dans la forêt lorsque Scott surgit devant lui.

- Tu as un drôle d'air Stiles. Quel coup fourré es-tu en train d'élaborer ?

Bon, peut-être qu'il ne pourrait pas être aussi subtil qu'il en avait l'intention. Il choisit donc l'option cartes sur table.

- Je dois y aller Scott. J'espère que tu le comprends. Je dois ramener mon père.

Il y avait eu quelques tremblements dans sa voix. Il n'avait pu s'en empêcher. Au fond, il était assurément inquiet.

- Tu ne peux y aller seul. Ne sois pas idiot !

- Idiot mais pas sourd ! Tu n'as peut-être pas entendu mais aucun homme ne veut s'y rendre. Vociféra-t-il. Il s'agit de mon père Scott. Je ne peux pas rester les bras croisés sans rien faire. Je vais partir à sa recherche que tu le veuille où non. De toutes les façons, je suis la personne la plus documentée sur cette baraque à des lieux à la ronde ce qui fait de moi le plus qualifié.

- Bien, mais laisse moi convaincre Parrish d'au moins t'accompagner jusqu'aux alentours du manoir. La forêt n'est pas le lieux le plus sûr et la nuit ne va pas tarder à tomber.

Ca ne l'enchantait pas vraiment. Il allait falloir un peu de temps pour convaincre Parrish de le laisser aller chercher le capitaine. En outre, s'il voulait emmener quelques hommes, il allait aussi falloir les persuader et enfin se préparer. Il était déjà impatient de partir, mais Scott avait raison. S'il ne pouvait pas atteindre le manoir sans être blessé, il ne pourrait pas secourir son père. De plus, si une personne pouvait bien convaincre n'importe qui de faire n'importe quoi, c'était bien Scott. Stiles n'avait toujours pas saisi pourquoi mais tout le monde le prenait toujours en empathie. Scott était si serviable et généreux que la moitié de leurs connaissances, si ce n'est plus, serait en joie de lui donner le diable sans confession.

En conclusion, il allait devoir prendre son mal en patience. Il hocha la tête à l'attention de Scott. Ce dernier se mit aussitôt en quête de Parrish. Quant à lui, Stiles ne pouvait s'empêcher de penser à toutes les histoires qu'il avait lu sur cet endroit maudit. Les registres était parfois très prolixes en détails sanglants. Un nombre certain de cadavres avait été retrouvé dans le coin avec des blessures dignes des plus féroces bêtes sauvages. Il comprenait tout à fait la réticence des militaires.

Il gagna l'armurerie de la garnison. Deux hommes gardaient son entrée mais ils connaissaient bien Stiles, aussi après un habile mensonge, il fût autorisé à entrer. Il se saisit d'un couteau court qu'il pourrait manipuler assez facilement, n'étant pas un expert en maniement d'armes. Il le camoufla dans sa veste et partit voir où en était Scott dans sa mission.

Quand il l'aperçut enfin, il était en grande discussion avec Parrish. Il décida de s'immiscer dans la conversation même si le soldat n'était pas encore convaincu, le temps lui était compté, Dieu seul savait quels dangers sont père était en train de braver à cet instant. Fort heureusement, son ami avait réussi à persuader le second de son père de l'accompagner jusqu'au fameux manoir que tout le monde redoutait tant. Parrish avait même réussi à rassembler quelques hommes qui n'avaient pas trop peur de se diriger vers cet habitat. Le costaud soldat à la peau si foncée faisait partie de cette petite unité. Mais tous avaient précisé qu'il ne rentreraient pas dans la maison.

La nuit n'allait pas trop tarder, aussi, ils se mirent en route dès que possible. La garde avait fourni un cheval à Stiles, un grand bai au poil très foncés. Stiles n'était pas un cavalier hors pair, mais il pouvait se débrouiller sur une selle.

Ils cheminaient silencieusement jusqu'à présent. Ils s'enfonçaient de plus en plus loin dans la forêt. Elle était si sombre que par moment, il était complexe de voir plus loin que les oreilles de leur monture. Les arbres étaient serrés les uns contre les autres ne laissant pratiquement pas filtrer les rayons du soleil couchant.

Stiles s'inquiétait de plus en plus. En outre, de gros nuages gris commençaient à s'amonceler au dessus de leur tête. Des murmures se faisaient maintenant entendre entre les quelques soldats à leurs côtés. Ils disaient qu'à mesure que l'on approchaient de cet endroit maudit, le temps se gâtait. Ils voyaient là un signe qu'il fallait faire demi tour. Le jeune homme s'efforçait de ne pas trop prêter attention à toutes ces superstitions. Il se rongeait suffisamment les sangs comme ça.

Les chevaux aussi étaient nerveux à présent. Certains piaffaient, d'autres soufflaient bruyamment. Tout cela donnait une atmosphère pesante à leur expédition. La grisaille n'arrangeait rien. On percevait le tonnerre gronder au loin. La tension au sein du groupe était palpable. Ils n'étaient plus très loin à présent. Stiles qui était au même niveau que le sous capitaine, entendit des bruit des sabots se rapprocher. Un soldat blond, au cheveux bouclés les aborda bien vite, visiblement très stressé. Il venait pour faire comprendre à son supérieur qu'il serait grand temps, aux yeux de ses camarades et de lui-même de partir, personne ne souhaitant s'approcher davantage.

Stiles n'oserait probablement pas le dire à voix mais il fut soulagé lorsque Parrish balaya les plaintes de ses soldats d'un gestes de main. Il avait les sourcils froncés et restait résolument concentré sur son objectif.

Soudain, un éclair lacéra le ciel. Le tonnerre gronda accompagné d'un bruit sourd. La panique gagna les montures du groupe. Le cheval de Stiles se cabra violemment, le jetant à terre. Tout cela s'était passé très vite et le jeune homme s'était laissé surprendre. Il était maintenant étendu sur le sol et sa hanche était terriblement douloureuse.

Il tenta de se relever. C'était difficile mais en s'appuyant contre un arbre au tronc noueux il réussit tout de même. Il regarda aux alentours et réalisa alors qu'il était seul. Dans l'affolement créé par l'éclair, les soldats l'avait laissé là sans se rendre compte de la chute qu'il avait subit. L'angoisse de se retrouver au cœur de la forêt sans personne s'empara de lui.

Cependant, il savait qu'il était assez proche de la maison, alors il ne pouvait pas renoncer maintenant. Il ne pouvait pas non plus attendre que les hommes de la garde se rendent compte qu'il n'était plus à cheval. Heureusement, il arriva à se souvenir dans quelle direction ils se dirigeaient avant qu'il finisse dans cette situation. Il se mit donc en route, sa hanche le tirant toujours mais c 'était supportable.

Il pleuvait et le vent était glacial. Les bois avaient vraiment un air sinistre avec tous ces nuages gris et le bruit de l'orage comme fond sonore. De plus, il était maintenant trempé et frigorifié. Il tremblait et trébuchait sans arrêt sur les racines et les crevasses qui jonchaient le chemin. Il doutait finalement d'être réellement sur la bonne voie. Il essayait de se rappeler ce qui était dit dans les témoignages qu'il lisait à longueur de temps mais il ne se rappelait pas qu'il n'y ai jamais eu des indications précises sur comment se rendre dans cet endroit maudit. Il y avait certes quelques descriptions mais rien de bien serviable dans le cas présent. Pas très étonnant, pensa-t-il, étant donné que chaque témoin était toujours dans un état de stress très avancé. Difficile alors d'analyser froidement la route empruntée.

Alors qu'il se lamentait de n'avoir pas eu de carte, du genre de celle qui indiquait le nombre de pas à faire dans chaque direction et offrait des repères visuels très concrets, il se retrouva sur le bord d'une pente escarpée. Ses reflexes maladroits naturels reprirent le dessus et il marcha sur un morceau de terre sui lâcha sous son poids. Il dévala alors la pente, s'écorchant les mains en cherchant à se rattraper. En bas de cette pente, il se cogna contre un tronc très large. Sa tête tournait quelque peu. Il se redressa et s'aperçut qu'il était maintenant face à une grande grille noire effrayante.

Il y était. Il était devant le manoir qui avait occupé toutes ces pensées depuis si longtemps. Il avait bien déjà songé qu'un jour il viendrait vérifier les hypothèses qu'il avait élaborées, cependant, les circonstances aujourd'hui étaient peu réjouissantes. Il posa ses mains sur les grilles. Elles étaient gelées. Il frissonna. Puis, repensant à son père, il poussa la porte qui grinça fortement. Il s'engagea dans l'allée de graviers. De l'extérieur, l'endroit semblait abandonné depuis des années. Aucune lumière n'illuminait des fenêtres. Certaines d'entre elles condamnées par des planches de bois. Le manoir semblait être construit en une sorte d'étoile à trois branche qui abritait surement trois ailes distinctes. C'était sûrement immense, songea Stiles. Il y avait deux étages compta-t-il.

L'angoisse de Stiles augmenta à la vue d'un banc en pierre qui ornait l'allée. Il était effondré, mais le plus inquiétant, c'était les marques sur la pierre. On eut dit des griffes d'un animal énorme et très féroce à ne pas en douter. Dans quoi c'était-il encore embarqué ? Et Scott n'était même pas là pour amadouer la potentielle bête sauvage qu'il pourrait rencontrer. Scott. Il allait paniquer complètement en voyant les soldats rentrer sans lui.

Le moment n'était pas le bon pour flancher, aussi il se reprit et atteint une porte massive avec un heurtoir terrifiant représentant une tête de loup. Il toucha le métal froid encore hésitant, il n'arrêtait pas de changer d'avis. Mais il ne pouvait pas laisser tomber son père. Alors il entra.

L'intérieur semblait également délabré. Il se trouvait dans un vestibule, du moins c'était ce qu'avait dû être cette pièce autrefois. Une chaise en bois gisait au sol, un pied en moins qui semblait avoir été arraché. Un tapis de couleur sombre s'étalait sur le sol pointant une ouverture dans le mur, sans porte. Il marcha dans ce sens.

Il n'entendait aucun bruit. C'était vraiment étrange. Il était tendu à l'extrême, un drôle de pressentiment faisait son chemin dans son esprit. Où était son père ? Il était forcément quelque part dans ce lieu. Pourtant tout semblait si silencieux, si sombre. Tout cela n'augurait rien de bon. En outre, ce n'était sûrement pas pour rien que toutes les légendes urbaines de la région venait de ce manoir. Il se tenait par conséquent sur ses gardes, avançant prudemment dans l'obscurité.

Il dû arriver dans une salle plus ou moins centrale dans le manoir. Il y avait un escalier à sa droite avec de belles marches en marbre. Devant lui un long couloir et à sa gauche un autre escalier en bois, plus discret sûrement.

Il entendit comme un craquement venant de sa gauche. En tournant la tête il crut apercevoir une lueur, une ombre. Comme si une personne montait les marches, une chandelle ou bien une bougie à la main. Il décida d'instinct de suivre cette silhouette, seule trace de vie - aussi minime soit-elle - aux alentours.

Combien de marches avait-il monté, il ne savait plus trop. Il était concentré sur la lumière, rester derrière, pas trop près pour ne pas se retrouver nez à nez avec une personne mal intentionnée ni trop loin, pour ne pas la perdre de vue. Puis, il lui sembla que la flamme s'était immobilisée. Il ralentit, tendit l'oreille mais aucun son ne lui parvint.

Il monta les dernières marches lentement, toujours sur ses gardes, et arriva sur un palier. Deux portes se trouvaient à sa gauche, une à sa droite et, en face, l'escalier reprenait. Il vit une chandelle accrochée au mur à sa droite, d'où la lumière qui éclairait la pièce. Les trois portes semblaient être en ferrailles et très lourdes. Celle de droite était complètement hermétique mais les deux du côtés opposés possédaient une sorte de petite ouverture carrée qui laissait voir l'intérieur de la pièce.

Comme les ouvertures étaient légèrement hautes, Stiles devait s'approcher pour voir ce qu'il y avait dedans. Il commença par celle la plus à gauche. Il colla son nez au trou et vit avec horreur une pièce vide avec juste un lit de paille dedans et une fenêtre avec des barreaux. Il contemplait une prison. Il eut un haut-le-cœur. Son père n'était pas là mais cela n'augurait rien de bon.

Il passa à la suivante. Il se mit sur la pointe des pieds. La pièce était identique à ceci près que sur la paillasse, un homme était assis se prenant la tête dans les mains. Stiles eut un sanglot en reconnaissant son père.

- Père, c'est toi ? haleta-t-il

- Stiles, que fais-tu ici ? Tu dois partir, maintenant !

Il s'était levé pour s'approcher de la porte, il avait un air affolé sur le visage. Son fils ne savait ce qui pouvait l'effrayer ainsi, mais il ne s'en irait pas sans lui, c'était certain. Il posa sa main sur celle de son père.

- Je ne suis venu pour te sauver. Je vais trouver un moyen de te sortir de là. Sois en sûr.

- Non, Stiles, tu ne comprends pas. Tu ne peux pas me sauver, pas contre ... lui. Pars pendant qu'il est encore temps !

- Qui ça lui ? De quoi parles-tu ? Dis-moi ce qu'il se passe que je puisse arranger les choses. Supplia-t-il.

Tout à coup, il sentit qu'on lui attrapait l'épaule avec force. Il fut détourné de son père pour se retrouver face à un homme plus grand que lui. Cependant, dans le mouvement quelqu'un ou quelque chose, il ne savait pas trop à cause de la vitesse de l'action, la chandelle était tombée de son accroche et s'était éteinte. Ils étaient à nouveau dans l'obscurité. Il ne pouvait distinguer le visage de son interlocuteur. Il ne voyait qu'un silhouette.

- Que faîtes-vous ici ?

Ce n'était pas vraiment une voix mais plus un grondement. A présent l'homme lui serrait le poignet si étroitement qu'il sentait le sang ne plus affluer dans sa main. Son cœur battait si vite qu'il avait la sensation de l'entendre raisonner dans ses oreilles.

- Je suis venu pour porter secours à mon père. Laissez-le partir, il n'a rien fait de mal !

Il avait essayé d'avoir un l'air sûr de lui et autoritaire. Il estimait que le début de sa phrase était passable mais la fin était définitivement sur un ton plus suppliant.

- Il a pénétré ici et armé qui plus est !

- Je vous en prie, vous ne gagnerez rien à le garder ici. Il ne cherche pas à vous faire du tort. C'est un mal entendu.

- Il est notre prisonnier maintenant, peu importe de ses intentions !

Seigneur, cette conversation n'avait aucun sens. Stiles qui pourtant estimait être plutôt malin était complètement perdu. Et l'homme qui enserrait toujours son poigné douloureusement lui faisait très peur. Il avait n'avait vraiment pas l'air commode et il devait être borné.

- Ecoutez, je ne sais pas ce que vous craignez mais laissez le partir et il ne reviendra plus jamais. Il vous laissera en paix. Il ne parlera même pas de ce qui est arrivé en ces lieux.

- Et quelle garantie j'aurais ? Je dois vous croire sur parole, vous qui entrez dans une demeure sans y être invité ?

Il avait presque hurlé ses derniers mots. Stiles avait maintenant des sueurs froides. Il devait réfléchir et vite.

- Dans ce cas, je reste à sa place. Je serais votre garantie, votre otage. Il est mon père, jamais il ne pourra faire quelque chose qui puisse me nuire.

- Stiles, non ! Ne dis plus rien je t'en supplie ! Cria le capitaine de la garde.

- J'accepte.

L'homme le relâcha enfin sa prise et Stiles tomba à genoux. Les larmes qu'il retenait depuis le début de la conversation roulaient sur ses joues.

Il venait de se faire prisonnier d'un homme terrifiant dans un endroit qui lui donnait la chair de poule.

A suivre ...

Merci d'avoir lu et rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ! (Si vous avez envie d'en lire plus)

A bientôt,

Pommie