Stiles et la bête
Hello les Fangirls and boys !
Voici la suite de ma fanfiction, merci à tous ceux qui ont mis cette histoire dans leurs favorites !
Résumé : Ceci est une réécriture de La belle et la bête (la version de Disney of course, y a-t-il vraiment une autre version qui compte ? ^^). Stiles apprend que son père, par un concours de circonstances, se retrouve pris au piège dans le manoir des Hale au cœur de la forêt de Beacon Hill. De nombreuses légendes courent au sujet de ce manoir maudit, Stiles doit aller au secours de son père.
Note : Je dois vous avertir que le Sterek sera un peu léger et qu'il faut attendre un peu avant qu'il pointe le bout de son nez. (Quand je serais grande j'écrirais peut-être un truc plus explicite ^^)
Chapitre 2 :
L'orage faisait rage au dehors. Dans sa cellule, Stiles tremblait de froid. Une étroite fenêtre perçait la pierre apparente des murs du manoir, laissant entrer le vent glacé et la pluie battante. Il s'était retranché dans le coin opposé, près de la porte, sur le lit de paille qui sentait l'humidité. Comment en était-il arrivé là ?
Il était venu au secours de son père et s'était retrouvé enfermé par un homme qu'il avait jugé particulièrement effrayant bien qu'il n'ait pas pu voir son visage. Il essayait d'analyser la situation avec du recul. Qu'avait-il vraiment appris ? Il essayait de mettre les évènements dans l'ordre chronologique et ça donnait, à peu de choses près, ceci :
Premièrement, Kate Argent attirait son père dans le secteur du manoir, donc cette mégère était forcément au courant de quelque chose, ça ne faisait aucun doute. Cependant, à bien réfléchir à tout ce qu'il avait appris sur cette légende – qui potentiellement n'en était pas une – il ne voyait aucun rapport avec elle ni sa famille.
Deuxièmement, son père se faisait emprisonner ici. Pour quelles raisons ? L'homme avait dit qu'il n'avait pas le droit d'être ici et qu'il était armé. Ca ne pouvait être qu'une question de violation de propriété. Personne n'enfermait les gens pour cela. Du moins, personne d'à peu près sensé. Et quant au fait d'être armé, cela lui semblait également être un argument obscur. Beaucoup d'hommes étaient armé au quotidien sans pour autant chercher les ennuis. De plus, vu la force avec laquelle son geôlier lui avait serré le poignet, qui gardait de belles traces violacées, il n'aurait pas dû se sentir menacé. Stiles soupçonnait qu'il y avait une autre raison.
Troisièmement, il y avait ce château qui avait l'air inhabité. Et surtout, il y avait cet homme. Il tentait de se remémorer tous les détails auxquels il pouvait penser mais dans l'état de stress dans lequel il avait été, ça restait un peu flou. Il se souvenait à présent d'une chemise blanche, trop large et déchirée par endroit à travers laquelle on devinait une carrure imposante et notamment des bras particulièrement musclés. Il avait retenu sa voix aussi. Elle résonnait encore dans sa tête. C'était une sorte de grondement sourd et terrifiant. Qui pouvait-il bien être ? Pourquoi agissait-il ainsi ?
Toutes ces questions se bousculaient sans cesse dans sa tête. Et, étant emprisonné à vie, vraisemblablement, il n'était pas près de trouver des réponses. Une vague de désespoir l'envahit tout à coup. En outre, l'homme l'avait enfermé dans la cellule voisine avant de relâcher le capitaine de la garde, si bien qu'il n'avait pu lui dire adieux. Il regrettait de ne pas avoir reçu une dernière étreinte paternelle. De n'avoir pu sentir son odeur une dernière fois. De ne pas avoir croisé son regard un dernier instant. Il sentit ses joues qui devenaient humides. Il porta sa main à son visage et essaya ses pleurs.
- Enfin Derek, ce jeune homme ne va rester dans ce cachot pour le restant de ces jours !
- Il s'est constitué prisonnier Laura.
Stiles reconnut le grognement buté qui caractérisait l'homme qui l'avait enfermé. L'autre voix était féminine. Décidemment, cet endroit n'était pas si inhabité qu'il l'avait jugé en premier lieu.
- Allez, tu n'as donc aucun cœur, tu n'entends pas ses larmes tomber sur le sol ?
Stiles écarquilla les yeux. Il était parfaitement silencieux, de quoi parlait-elle donc ? Comme si les larmes faisaient du bruit. C'était insensé.
- De toute façon, j'habite ici, moi aussi, ces cachots sont un peu les miens et je souhaite les garder vide. Mettons notre « invité » dans une des chambres de l'aile Est. Ces pièces sont tellement vide, elles pourraient servir pour une fois.
Elle aussi avait un petit air têtu. Un lien familial peut-être, songea-t-il.
- Laura, je ne veux pas qu'un inconnu se balade sans surveillance dans ces couloirs ! Et tu sais très bien pourquoi !
La rage contenue dans ses mots fit frissonner Stiles. Il était paniqué à l'idée que sa présence puisse inspirer une telle colère à quelqu'un. Il avait toujours cru être plutôt inoffensif. Il était vraiment troublé. Il se tramait des choses étranges dans ce manoir. Bien sûr, au vu de tous les racontars sur cet endroit, il savait depuis longtemps qu'il y avait quelque chose de pas net. Mais maintenant, qu'il était au cœur de l'intrigue, il était complètement déboussolé. Pour couronner le tout, il commençait à avoir faim, il sentait des gargouillis dans son estomac.
- Laura, Derek, que faîtes-vous ? Demanda une seconde voix féminine, plus jeune devina Stiles. Il a faim, faîtes le sortir d'ici !
Il entendit un grommellement caverneux de l'autre côté de la porte. Provenant de l'homme à n'en point douter.
- Je n'ai pas accepté qu'il sorte !
- Voyons, Derek, tu sais bien qu'on obtiendra gain de cause. Epargnons-nous des efforts inutiles en argumentations vaines et passons directement au moment où l'on installe notre invité dans sa chambre avec un bon repas.
L'homme, Derek, comme l'appelait les deux femmes, grogna de plus belle. Puis, après quelques secondes, il soupira. On eut dit que la plus jeune d'entre eux fût aussi la plus maligne pour faire plier aussi rapidement un être si obstiné, à ce qu'avait pu subodorer Stiles.
- Je ne veux jamais le voir dans l'aile Ouest. Est-ce clair ?
- Bien évidemment ! Mais il finira sûrement par l'apprendre …
C'était à nouveau la première femme qui avait parlé avec un air professoral. Il perçut des bruits de pas remontant l'escalier qui grinçait. Puis, il y eut un vacarme assourdissant la cellule de Stiles. La porte s'ouvrit.
Il put enfin admirer les deux jeunes femmes dont il ne connaissait jusqu'alors que le voix. La première avait l'air juste à peine plus jeune que lui et celle qui se tenait juste derrière elle semblait plus âgée de quelques années. Toutes les deux possédaient de longs cheveux bruns qui ondulaient en suivaient leurs gestes. L'une, plus petite de quelques centimètres, avait de grand yeux noisettes vifs et malicieux. La plus grande, elle, avait des yeux bleus intenses et pénétrant. Toutes deux lui souriaient d'une façon curieusement inquiétante.
- Bonjour, je suis Cora et voici Laura. Annonça la plus jeune. Comment vous appelez-vous ?
- Stiles. Répondit-il méfiant.
- Drôle de nom. Laissez nous vous conduire à votre nouvelle chambre.
Cora lui tendit la main, pour l'aider à se relever. Il était encore un peu sceptique mais il accepta tout de même cette aide bienvenue. Il fut remis sur ses pieds en en temps record. Il lança un regard curieux à la jeune qui l'avait tiré avec une force inattendue. Cette dernière haussa les épaules et fit volte-face.
Les deux femmes lui firent signe de les suivre et s'engagèrent dans l'escalier par lequel il était arrivé pour délivrer son père. Il était plus éclairé cette fois, grâce aux chandeliers que tenait chacune des jeunes filles. La descente se fit dans le silence, comme s'ils s'évaluaient mutuellement. Le garçon préférait être prudent bien que des tonnes de questions lui brûlaient les lèvres.
Arrivés aux bas des marches de bois, ils se retrouvèrent dans cette sorte de vestibule qui donnait sur un escalier en marbre en face, sur un large couloir sur leur gauche et sur l'endroit d'où ils venaient. Laura lui agrippa le poignet. Il fit une grimace, sa peau étant encore couverte d'hématomes qui tiraient à présent sur le jaune. Elle dût s'en apercevoir car elle le relâcha aussitôt avec un sourire d'excuse.
- Vous avez entendu notre frère précédemment, je suppose. Vous aurez donc compris que l'aile ouest vous est interdite. Donc ne prenez jamais cet escalier.
Elle désigna du menton le massif escalier en face de leur petite troupe.
- Votre frère ? demanda Stiles d'une façon innocente.
- Derek, l'homme qui vous a mis dans ce cachot. Il est notre frère, oui.
Elle ne lui laissa pas l'opportunité de répondre et le tira en direction du couloir. Ils tournèrent à droite et montèrent à nouveau un étage. Ils débouchèrent dans une autre coursive comprenant de grandes fenêtres qui illuminaient l'espace. Laura le conduit dans une chambre un peu plus loin.
A la lumière du jour, ce côté du manoir avait l'air plus vivant. Les murs couleurs briques étaient certes un peu passé mais cela ressemblait à une usure normale, bien loin du sentiment de délabrement que lui avait procuré l'entrée du manoir.
Sa nouvelle chambre, elle, était plongée dans le noir. Toutefois, Laura se dirigea vers le côté le plus éloigné de la porte et tira les rideaux. Aussitôt, la pièce s'éclaira. Stiles se fit alors la réflexion qu'il faisait jour de nouveau. Il avait passé la nuit dans sa cellule. Mais l'heure n'était pas aux lamentations. Il fallait profiter des petits s'avantage qui s'offraient à lui. Ou plutôt, des avantages que lui offraient ses deux hôtesses fraichement rencontrées. Il jeta un regard circulaire à son nouveau repaire.
Il y avait sur le mur face à la porte, une grande fenêtre encadrée par de lourdes tentures de velours pourpre. Un lit simple avait été installé dans le coin droit. A l'opposé, il y avait une commode simple en bois. Un tapis, assorti aux tissus qui ornaient les carreaux, s'étendait sur le sol, égayant un peu l'endroit. C'était sommaire, mais, lorsque l'on sortait d'une geôle c'était l'idéal.
Il s'approcha de la baie vitrée pour admirer la vue. Depuis sa chambre, il pouvait admirer un petit bout de jardin, traversé par une allée en graviers. Un banc en pierre défraichi trônait dans ce sentier. Au-delà, dans le fonds de cet agréable tableau, la forêt reprenait ses droits.
Stiles se retourna, à nouveau face à sa chambre pour un temps indéterminé. Laura était assise sur son lit.
- Où est passée votre sœur, Cora, c'est bien cela ? demanda-t-il, sa curiosité naturelle reprenant le dessus.
Son interlocutrice hocha la tête avant de répondre.
- Il me semble qu'elle est partie vous chercher de quoi vous restaurer.
Il y eut alors un silence gêné. Aucun d'entre eux ne savait comment réagir face à cette situation. Stiles espérait que pour la jeune femme aussi c'était rare de se retrouver avec un détenu de son frère. Il avait tellement d'interrogations à formuler, cependant, il s'exhortait à rester sur ses gardes. Après tout, leur frère avait l'air d'être une personne terrible. Il ne fallait donc pas qu'il oublie qu'ils étaient tous de la même famille. Qui savait quel sort, ils lui réservaient.
- Montrez moi votre poignet.
Elle attrapa son bras avec douceur et examina la peau marquée de Stiles.
- C'est douloureux ?
- Un peu. Répondit-il pudiquement.
Elle serra enroula précautionneusement sa main autour de son ecchymose. Avec une sensation inédite, il sentit la douleur s'estomper. Aussitôt, il tourna la tête vers Laura. Les veines de sa main étaient noires.
Le retour de Cora l'empêcha cependant d'en savoir plus. Elle avait dans les mains un plateau sur lequel tenait en équilibre un bol fumant, une cuiller et un morceau de pain beurré. Elle fit un signe de la tête à Stiles désignant le lit. Ce dernier s'assit dessus aux côtés de Laura supposant que c'était ce qu'on attendait de lui. La jeune fille lui mit le plateau dans les mains avant de s'assoir en tailleur sur la tapis.
- Mangez, pendant que c'est chaud.
- Merci. Souffla-t-il.
Il porta son bol à sa bouche et goûta le potage qu'il contenait. C'était agréablement réchauffant et très bon. Les deux femmes attendirent un peu, comme pour lui laisser le temps de savourer son repas quelques instants. Puis, la plus jeune qui semblait être la plus impulsive prit la parole.
- Nous sommes très admirative. N'est-ce pas Laura ?
Cette dernière acquiesça, tandis que Stiles fronçait les sourcils sous le coup de l'incompréhension.
- Ce que vous avez fait, pour votre père. Précisa Laura. C'était très courageux.
Il mordit dans la pain, attendant la suite, toujours un peu soupçonneux.
- Oui, vous auriez pu vous enfuir au lieu de cela vous être resté et vous êtes livré à homme que vous ne connaissez pas. Et Dieu sait que Derek peut être effrayant parfois.
- Je ne pouvais pas laisser mon père tout de même. Tout le monde aurait agi ainsi.
Il haussa les épaules, dans une attitude modeste.
- Je n'en suis pas si sûre. Déclara Cora. Nous sommes désolées que vous vous retrouviez dans cette situation, vous ne semblez pas mériter cela.
Les éloges gênaient quelque peu Stiles. Surtout qu'il n'était pas sûr de valoir tant de compliments. De plus, ces deux jeunes femmes ne le connaissaient pas, elles jugeaient sans savoir. Il changea alors de sujet.
- Parlez-moi de votre frère. Est-ce lui qui possède ce manoir ? Est-il toujours aussi aimable ? Suis-je la première personne qu'il fait prisonnier ?
Il s'était légèrement laissé déborder par ses pensées. C'était assez fréquent, il avait beaucoup d'énergie, son cerveau bouillait sans arrêt sous les multiples interrogations et autres idées farfelues qui s'y bousculaient. Dans tous les cas, les filles trouvaient visiblement cela amusant, au vu de leurs sourires.
- Il ne possède pas vraiment ce manoir, il l'a ... hérité disons. Vous êtes le seul homme qu'il a enfermé ici, à part votre père bien sûr. Quant à son amabilité, n'y prêtez pas trop attention, ça va lui passer. Il n'a pas toujours été ainsi ...
L'air amusé de Laura avait cédé la place à une mine attristée et songeuse. Il crut alors bon de ne pas insister. Il ne voulait pas se mettre à dos les personnes qui l'avaient sauvé de son pitoyable état de captif.
- Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà vu dans les parages, au village ou ailleurs. Est-ce que vous sortez d'ici de temps en temps ? Votre frère vous retient ici vous aussi ?
Il avait essayé d'adopter un ton léger pour détendre un peu ses deux interlocutrices. Visiblement ça n'avait pas fonctionné aussi bien qu'il le pensait. Le malaise ambiant s'était encore accentué semblait-il.
- Il ne nous retient pas ici, bien évidemment.
C'était Laura qui avait mis fin au silence embarrassé qui prenait son aise dans la pièce.
- Mais c'est vrai qu'on ne sort pas d'ici. Continua-t-elle dans un murmure.
- Vous ne sortez jamais d'ici ?! Mais comment cela est-il possible ? Scott et moi passons le plus clair de notre temps à vadrouiller de droite et gauche en fuyant l'autorité familiale le plus possible.
Il se rendit compte, certes un peu tard, que le ton incrédule de sa voix pouvait offenser les jeunes filles face à lui. Toutefois, Cora, déclara prudemment :
- C'est une longue histoire. Très compliquée de surcroit.
- A priori, j'ai, depuis peu, beaucoup de temps à occuper en perspective.
L'air malicieux du garçon rendit le sourire aux deux sœurs.
- Dîtes-nous plutôt comment vous êtes-vous retrouvé dans cette situation. Je veux dire, pas la partie où notre charmant frère vous fait prisonnier mais la partie où vous venez seul au secours de votre père sans arme ni renfort ?
Stiles avait bien comprit qu'elles avaient subtilement évité de répondre à la question qui leur avait été posée. En outre, il n'avait pas vraiment envie d'expliquer qu'il faisait des recherches sur cet endroit à deux personnes qui y vivaient. Comment allaient-elles interpréter cela ? Aussi, il préféra lui aussi éluder la question.
- C'est également une histoire complexe. Déclara-t-il prudemment.
- A priori, vous avez beaucoup de temps à occuper en perspective. Imita Cora
A présent, Stiles doutait que ces demoiselles le laissent s'en tirer aussi facilement. Il fallait peut être qu'il se résout à leur conter son histoire. Il pouvait sûrement passer sous silence certains aspects. Il allait faire ainsi.
- A dire vrai, je me demande également comment j'ai pu en arriver là. J'étais affairé à mes recherches quand Scott, mon meilleur ami est venu me prévenir que mon père avait des ennuis. Personne ne savait bien quels ennuis exactement parce qu'aucun soldat ne souhaite s'approcher de ce manoir.
Il fit une pause dans son récit en se demandant quel allait être la réaction des filles à ses paroles. Il ne cherchait pas à dire qu'il se passait des choses louches céans. Bien que ce fut visiblement le cas. Mais les jeunes femmes attendait tout simplement la suite de l'explication de Stiles. Il se racla la gorge et reprit.
- Bref, j'étais vraiment inquiet surtout quand j'ai appris que toute cette histoire résultait d'une énième frasque de l'affreuse Kate !
- Kate ? Kate Argent ? L'interrompit Laura
- Vous la connaissez ?
Les deux sœurs se lancèrent un regard en coin. Stiles n'était pas dupe et son esprit vif et curieux le poussait à enregistrer cette information pour creuser plus tard. Il s'était déjà bien douté que cette personne était lié à bien de choses étranges qui se tramaient dans le coin. Et cette œillade confirmait qu'elle était lié au plus grand mystère des environs. Et Stiles souhaitait mettre à profit le temps qu'il passerait coincé ici à découvrir ce qui s'organisait dans ce lieu.
- Continuez.
- Donc j'ai décidé d'aller le chercher moi-même s'il le fallait. Les hommes de mon père n'étaient pas vraiment enclins à m'aider, trop influencés par leurs superstitions. Le plus doué des soldats de mon père a tout de même réussi à convaincre quelques hommes de m'accompagner. Mais, il y eut un petit incident dans les bois et je me suis retrouvé seul. Je ne voulais pas abandonner mon père alors je suis quand même venu jusqu'ici. La suite de cette histoire, vous la devinez ...
Les deux jeunes filles semblaient songeuses. Un détail de ce récit leur avait apparemment donné à réfléchir. Puis Cora marmonna, s'attirant un regard réprobateur de sa sœur :
- C'est étrange, qu'est-ce que Kate cherchait en attirant votre père ici ? Quelles manigances sournoises a-t-elle encore en tête ? Nous devrions en avertir Derek.
Laura avait désormais des éclairs dans les yeux. Mais même sans cela le garçon aurait compris qu'il était sur le point de découvrir un fait crucial à l'explication de tout cet imbroglio bizarre.
- Vous connaissez donc bien cette femme ...
- Nous ne savons pas exactement comment, mais nous sommes à peu près certains que c'est à cause d'elle que nous sommes ... dans cette situation.
- Quelle situation ? Qui « nous » ? Vous deux ou Derek est-il inclus dans ce « nous » ? demanda-t-il précipitamment
- Cora, je ne pense pas que Derek serait heureux que nous abordions ce sujet avec ce presque inconnu.
Elle avait dit cette phrase avec un ton trahissant clairement un avertissement. Cependant, la plus jeune avait cette lueur impulsive dans les yeux que Stiles reconnu facilement. Lui aussi, avait ce côté entêté et impétueux. Il était souvent bien trop spontané et fougueux ce qui lui valait de se retrouver une fois sur deux dans des situations les plus étranges les unes que les autres.
- Mais Laura, c'est elle qui l'a attiré ici, il doit bien y avoir une raison. Se plaignit-elle. Stiles, Laura et moi sommes dans l'impossibilité de sortir de ce manoir. Nous aussi sommes prisonnières de ce lieu. Et d'une manière ou d'une autre c'est sans aucun doute la faute de cette affreuse ...
- Cora, il suffit ! Déclara sèchement l'aînée. Stiles, sachez seulement que vous ne devez sous aucun prétexte vous fier à cette personne. Maintenant, vous devriez vous reposer un peu. La nuit dernière n'a pas due être des plus agréables.
Elle agrippa sa sœur par le poignet et sortit de la chambre en refermant la porte derrière elles, laissant Stiles complètement ébahi par le tour que la conversation avait prise. Il s'allongea sur sa couchette, tira sur lui une couverture épaisse et fixa le plafond quelques instants songeant à cette rencontre inattendue avec ses deux personnages, Cora la plus jeune, la plus impatiente et revêche, Laura la plus âgée, sage, clame et douce. Il réalisa alors que toutes ces émotions l'avaient laissé sur les rotules. Il cala mieux sa tête dans l'oreiller et ferma les paupières.
XXX
Une odeur de pain frais envahissait ses narines. Il sentit aussi une main fraîche sur son front. Il souleva prudemment une paupière et vit se former Cora devant lui. Tandis que les contours de la jeune femme lui apparaissaient de moins en moins flous, il se redressa et regarda avec plus d'attention ce qu'il pouvait désormais considérer comme sa chambre. Cora était assise sur son lit, un sourire jovial sur son visage, une assiette était posée sur la table de chevet d'où venait l'odeur de pain frais, une miche dorée trônant en son centre, les rideaux étaient tirés, le jour avait commencé a décliné lentement.
- Combien de temps ai-je bien pu dormir ? Il me semble que je me suis assoupi seulement quelques minutes. Demanda-t-il la bouche pâteuse.
- Des minutes qui se seraient transformées en heures dans ce cas.
Il y a avait une lueur un peu moqueuse dans son regard mais lorsqu'elle tendit l'assiette à Stiles il comprit qu'il avait faim et ne songea plus à être rancunier envers sa visiteuse. Il mordit dans le morceau croustillant à pleines dents.
- Auriez-vous envie de vous dégourdir un peu les jambes ?
Cora avait un drôle d'air de conspiratrice lorsqu'elle posa sa question. Aussi, il se méfia légèrement et plissa les yeux comme pour déterminer ce qu'il convenait de répondre. Mais elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir trop longtemps et le tira hors du lit en lui intimant de se détendre. Elle ne souhaitait que lui faire une visite guidée du manoir.
Ils sortirent donc de la chambre, Stiles essayant difficilement d'avaler la dernière bouchée de son repas. Il se pressa derrière Cora, qui ne se souciait pas vraiment de l'attendre. Elle était visiblement très enthousiaste à l'idée de cette promenade dans les couloirs. Stiles reconnut les grandes fenêtre qui ornait cette coursive par laquelle ils étaient arrivés quelques heures auparavant. Ils redescendirent l'escalier et se trouvèrent à nouveau dans le couloir sombre.
Ils continuèrent sur la droite et Stiles constata que le couloir donnait sur un grand salon aux tons pastels. Des canapés étaient disposés autour d'une table basse dans un des coin de la pièces. Au centre, se trouvait une immense cheminée dans laquelle un feu crépitait bruyamment répandant une douce chaleur dans la pièce. Dans le coin opposé aux canapés une grande table de bois pouvant accueillir de nombreux convives occupait un grand espace. Cette pièce lui paraissait accueillante.
Cora ne s'arrêtait plus de parler. Elle racontait de nombreuses anecdotes à propos d'évènements ayant eut cours dans ce salon, sur son enfance, sur d'anciens habitants, sur la construction de cette pièce ou encore sur son utilité d'autrefois. Stiles avait un peu perdu le fil. Il n'avait guère une très grande capacité d'attention et la jeune fille rivalisait avec lui en terme de débit de paroles, ce qui était un exploit. Il entrevit alors que la solitude forcée que les deux soeurs enduraient depuis un temps qu'il lui était inconnu devait leur peser énormément. Il se promit de se pencher au mieux et au plus vite sur ce problème. D'une façon tout à fait étrange il s'était prit d'affection pour ces deux personnes à la personnalité haute en couleur. Elles étaient si attachantes.
Cora l'entraîna à présent dans un second salon, plus petit et plus intime. Tout en noyant Stiles sous un flot continu de mots, elle l'entraîna dans la cuisine. Elle lui apprit qu'une personne œuvrait encore ici mais que Derek lui avait interdit de laisser Stiles la rencontrer alors elle avait donné congé à cette fameuse employée de maison pour lui faire voir cette pièce.
Après avoir laissé le temps au garçon de jeter un coup d'œil rapide à ces lieux et noter de nombreuses informations utiles dans son esprit, elle l'entraîna en sens inverse. Il sortirent des cuisines, traversèrent de nouveau le petit salon puis le second. Ils arrivèrent au croisement des trois ailes de la demeure. Cora tenait à lui montrer les jardins, aussi elle s'engouffra dans le couloir qui menait à l'entrée sans se soucier de vérifier que Stiles la suivait toujours. Ce dernier contemplait interdit l'imposant escalier de marbre qui menait dans l'aile ouest dont on lui avait demandé de ne pas s'approcher.
Stiles avait toujours eut un esprit de contradiction très poussé. Il ne pouvait s'empêcher de faire sans arrêt l'inverse de ce qu'on lui demandait, surtout si cela était un ordre. Pour ne rien arranger, il était maladivement curieux. Aussi, avant même qu'il en prenne conscience, il s'était engagé dans le fameux escalier et avait entreprit l'ascension des marches. Il brulait de savoir ce qu'on essayait désespérément de lui cacher.
A mesure qu'il avançait, il trouvait sur son passage des statues fracassées, des tentures déchirées, des meubles de bois brisés. Tout n'était que désolation. Il était entré comme dans une transe, il ne savait plus exactement quel chemin il avait emprunté mais il était trop occupé à fureter partout pour se rendre compte de quelqu'un le suivait.
Soudain, un grondement sourd se fit entendre et il sentit qu'on lui attrapait le poignet avec une force démesurée.
A suivre ...
Merci d'avoir lu et rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ! (Si vous avez envie d'en lire plus)
A bientôt,
Pommie
