Stiles et la bête

Hello les Fangirls and boys !

Voici la suite de ma fanfiction, merci à tous ceux qui ont mis cette histoire dans leurs favorites et à tous ceux qui me lise.

Résumé : Ceci est une réécriture de La belle et la bête (la version de Disney of course, y a-t-il vraiment une autre version qui compte ? ^^). Stiles apprend que son père, par un concours de circonstances, se retrouve pris au piège dans le manoir des Hale au cœur de la forêt de Beacon Hill. De nombreuses légendes courent au sujet de ce manoir maudit, Stiles doit aller au secours de son père.

Note : Je dois vous avertir que le Sterek sera un peu léger et qu'il faut attendre un peu avant qu'il pointe le bout de son nez. (Quand je serais grande j'écrirais peut-être un truc plus explicite ^^)

Chapitre 3 :

Soudain, un grondement sourd se fit entendre et il sentit qu'on lui attrapait le poignet avec une force démesurée.

Le premier réflexe de Stiles fut de tirer son bras pour se dégager. Il tomba au sol lorsque la main qui l'enserrait lâcha prise.

- Qu'est-ce que vous faîtes ici ? C'était pourtant clair ! Cora, Laura !

- Non, attendez ce n'est pas de leur faute. Je me suis laissé entraîner par ma curiosité.

Stiles avait presque gémit cette phrase. Il était affalé sur la pierre froide du sol, il avait mal, il était un peu étourdi par la violence du choc et il était terrifié. Derek, car il s'agissait sans aucun doute de lui même s'il ne l'avait pas vraiment vu, avait hurlé si fort que les vitres avaient vibrées. La rage transparaissait dans chacun de ces mots. Stiles ne comprenait absolument pas ce qui se passait. Qu'est-ce qui le mettait dans un état pareil ?

Sa tête tournait à présent. Il essaya de se relever mais à mi-chemin un buste en marbre fut projeté à terre à quelques centimètres de lui. Il protégea son visage avec ses mains, ce qui le fit retomber lourdement sur les fesses.

Derek grognait à présent. Il tournait le dos à Stiles. Du sang coulait sur la main de Stiles. Un souvenir de la statue qui lui était passé juste à côté. Il se mit difficilement sur ses pieds, y parvenant cette fois-ci. Après avoir subit un vertige, il essaya de se justifier. Il voulait s'excuser, il ne voulait pas mourir sans en connaître la raison. Il tangua jusqu'à se rapprocher au maximum de Derek et empoigna sa chemise.

- Derek, que se passe-t-il ?

Stiles tourna la tête et vit Laura se figer. Elle se tenait de l'autre côté de Derek mais il pouvait la regarder par dessus l'épaule de son frère. Peut-être était-ce dû au drôle d'angle dans lequel il se tenait, sa côte le lançait furieusement et il avait un bras autour de sa cage thoracique.

- Qu'as-tu fait ?

Elle avait l'air horrifié. Avait-il l'air si mal en point que ça ? Mais alors qu'elle s'approchait d'eux, Derek se retourna violemment, anéantissant l'équilibre précaire de Stiles qui retomba sur le sol. Il rampa alors comme un ver pour se dépêtrer des jambes de Derek.

Laura retenait le bras de son aîné. Et c'est alors que Stiles le vit. Le visage de Derek. Il y avait des poils drus qui lui mangeaient entièrement les joues. Ce n'était pas une barbe, ça ressemblait plutôt à du pelage d'animal. Ses traits paraissaient déformés, il avait un air sauvage parfaitement effrayant. Ses yeux brillait d'un éclat rouge menaçant. Et le pire restait ses dents qui s'apparentaient plutôt à des crocs énormes qui auraient pu déchiqueter la peau la plus épaisse.

Les yeux de Stiles s'écarquillèrent malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de trembler maintenant. C'en était trop pour lui.

- Attendez Stiles, calmez-vous.

La voix douce de Laura ne parvint pas à le ramener sur terre. Il se releva douloureusement mais le plus rapidement possible et s'enfuit, sous le regard des deux autres qui n'avaient esquissé aucun mouvement.

XXX

Courant et trébuchant, la vision considérablement amoindrie par des larmes qui se pressaient dans ses yeux, Stiles regagna sa chambre dans un état second. Ce qu'il avait vu ... Derek... Tout cela était tellement perturbant. Bien sûr, il aurait dû s'attendre à quelque chose de semblable après avoir lu tous les récits possibles et imaginables sur cet endroit. Mais le voir dans le monde réel et concret lui avait causé un choc sévère. Derek, n'était pas humain. Il était une sorte de bête féroce et colérique. Il devenait maintenant plus aisé de comprendre les raisons de l'interdiction de se rendre dans l'aile ouest.

Stiles avait verrouillé sa porte. Après être resté plusieurs longues minutes assis sur son lit, le regard dans le vide et le souffle court, il s'était relevé et faisait à présent les cent pas. Il était encore tout retourné et il n'était pas dupe quant au fait que digérer cette vision lui prendrait un certain temps. Cependant, il savait également qu'il lui fallait réfléchir à cette situation en incluant tous les nouveaux éléments qui étaient à sa disposition. S'il voulait survivre encore un peu, il lui était impératif de prendre du recul et d'analyser les faits.

Tout d'abord, car il n'avait finalement pas eut beaucoup le temps de songer à cela, il avait appris que les deux filles étaient prisonnières de ces murs. Pourquoi et comment, il ne le savait pas encore, mais, d'après ce qu'avait déclaré Cora, tout cela aurait un rapport avec Kate Argent. Est-ce que Derek était ... dans cet état à cause d'elle également ? C'était un point à creuser probablement.

Ensuite, il y avait l'état du manoir. Il avait remarqué lors de sa visite que tout semblait délabré, désolé, comme si les habitants de ce lieu étaient en deuil, où qu'ils laissaient leur maison à l'abandon. C'était étrange. Laura avait dit, en parlant de Derek, il n'a pas toujours été comme ça. Etait-il possible qu'un évènement ait provoqué d'une part un changement chez Derek et d'autre part le mauvais état du manoir. Possible ...

Pour suivre, même s'il n'avait vraiment pas envie de repenser à ce moment, Stiles réfléchit à la réaction de Derek lorsqu'il avait vu son visage. En y songeant, il avait été brusque avec lui que lorsqu'il voulait éloigné Stiles. Une fois que son visage terrifiant fut dévoilé, il n'avait plus fait aucun geste. Comme s'il avait cherché à se cacher de lui, comme s'il avait ... honte de son apparence. Non, ça ne devait pas être ça. Il se trompait vraisemblablement.

La seule chose qui paraissait sûre à Stiles maintenant, c'est qu'après avoir découvert une partie du secret des Hale, il n'allait pas ressortir vivant aussi facilement de ce lieu maudit. Son estomac se tordit à cette pensée. Il s'allongea sur le lit, fixant le plafond. Il avait beau mettre son cerveau en ébullition, il ne trouvait aucune réponse, aucune cohérence dans tout cela. Il allait devoir approfondir les recherches et, en un sens, c'était sa spécialité, mais par où commencer ? Et comment faire alors qu'il n'avait aucune envie de quitter le calme rassurant de sa chambre ?

Il ne savait pas combien de temps il était resté ainsi, debout à se triturer le crâne compulsivement pendant que son esprit se perdait en tergiversations, mais bientôt, il entendit que l'on frappait à la porte.

Son cœur bondit dans sa poitrine. Il s'immobilisa, légèrement anxieux quant à ce qui l'attendait derrière la porte.

- Stiles ouvrez-nous, c'est Cora et Laura, n'ayez crainte.

Etrangement, il avait confiance en ces deux filles, seulement, il hésitait encore. Cependant, sa main s'était déjà dirigée vers la clé avant qu'il ne prenne sa décision. Lorsqu'il ouvrit le battant, il fut assaillit par une tornade.

En effet, Cora lui sauta d'abord au cou, puis l'inspecta sous toutes les coutures marmonnant dans la barbe qu'elle n'avait pas à propos de l'idiotie de Stiles de lui avoir faussé compagnie, d'avoir désobéi à Derek et elle râlait aussi contre son frère, ce gros colérique sans aucune délicatesse selon elle.

Stiles ne l'avouera pas aux jeunes filles, mais pour la première fois depuis sa rencontre avec Derek, il se sentait rassuré. Il avait l'impression que ces femmes avaient de bonnes intentions envers lui et cela lui faisait du bien.

- Stiles, nous sommes tellement désolées, ça n'aurait pas dû arriver. Derek était si en colère. Déclara Laura avec un air triste.

Il frissonna, il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle cela. Mais le regard de Laura lui donna comme un pincement au cœur. Il avait beau essayer de s'astreindre à une auto discipline stricte, ces deux filles s'était immiscée dans son esprit et il ne pouvait s'empêcher de s'attacher à elles.

- Ne dîtes pas cela. Je vous en prie. Je n'aurais jamais dû ignorer cette consigne. Tout cela est de ma faute. Uniquement la mienne.

- Derek est très en colère ...

- Votre frère est un odieux personnage, il est irascible et grossier !

L'évocation de Derek avait fait ressurgir la rancœur de Stiles. Il ne comprenait pas la réaction de l'homme. Après tout, même s'il ne voulait pas révéler son secret, il n'était pas obligé de casser tout sur son passage et encore moins d'abîmer Stiles lui-même.

- Oui, il n'est pas facile, mais ne vous arrêtez pas à la première impression. Supplia Cora

- Je n'ai pas du tout envie d'essayer d'avoir une autre impression. Il aurait pu me tuer. Il a enfermer mon père pour des raisons que je ne suis toujours pas sûr de comprendre et il m'a laissé moisir dans une cellule ! Est-ce assez pour décréter que je ne l'apprécie guère ? Il me semble bien !

- Je ... Il ... Vous avez raison. Concéda-t-elle.

Stiles avait bien remarqué que cela lui avait causé de la peine, seulement il ne pourrait pas facilement pardonner à Derek ce qu'il avait fait. Il avait pour le moment une piètre opinion de lui et il pensait que cela ne changerait pas de si tôt.

Laura fit signe à sa sœur, le silence qui s'était installé depuis quelques minutes constituait visiblement le signal de départ. Elles se levèrent et se glissèrent sans bruit hors de la chambre, laissant Stiles seul avec ses pensées. Bien vite, il réfléchit à ce qu'il venait de se passer. La solitude forcée dont il était victime le poussait à décortiquer chaque échange. A voir et revoir chaque scène, à revivre chaque moment important. Aussi, il se rendit compte que l'image du visage l'avait surement bien plus traumatisé qu'il ne l'aurait cru car il n'avait même pas songer à poser des questions aux deux femmes à propos de cela.

Il essaya de ne plus y penser, juste quelques instants. Il était si fatigué, il voulait simplement fermer les yeux et oublier même une seule minute toute cette histoire à dormir debout qu'il vivait en ce moment même. Il s'étendit sur son lit et bascula aussitôt dans le sommeil.

XXX

Des cris, proches, très proches. Des voix qui lui semblaient familières. Mais où était-il déjà ? Ses paupières se soulevèrent au prix d'un effort surhumain. Peut-être pas si surhumain que cela, mais difficile tout de même. Dans une chambre, qui ne semblait pas être la sienne, il était sur un lit. Il se redressa et écouta la discussion animée qui avait cours devant la porte. Il ne comprenait pas bien ce qu'il se disait, mais un prénom, prononcé d'une voix exaspérée, lui fit revenir la mémoire.

Derek, il avait entendu Derek. Il était coincé dans un manoir miteux avec un homme au visage de bête et deux femmes, ses sœurs, beaucoup plus sympathiques semblait-il. Mais il ne pouvait pas s'attarder à se lamenter mentalement sur sa situation, la conversation dehors, ou plutôt la dispute car il semblait bien que c'était cela, continuait de plus belle.

- Et alors Derek ? Etait-ce une raison suffisante pour réagir comme tu l'as fait ?

C'était la voix de Cora, il n'y avait aucun doute. Cette effronterie était presque une signature.

- Bien sûr, il a désobéi !

- Allez, arrête un peu ton numéro de bête féroce avec moi ! Ca ne te plait pas qu'il t'ait vu comme ça, c'est la seule et unique raison !

- Et c'est déjà suffisant !

- Mais tu ne comprends pas. Il n'a pas dit que tu était monstrueux ou que tu n'étais pas humain ou je ne sais quoi d'autre que n'importe quelle personne normale aurait tout de suite crié. Il t'as trouvé odieux, tout simplement, et à juste titre !

Stiles se demanda s'il ne devait pas voir une insulte dans le fait qu'il n'était pas considéré comme normal, mais au fond, il y avait bien longtemps qu'il n'espérait plus correspondre à la norme. En outre, la phrase recelait bien d'autres informations intéressantes. Derek n'était-il donc pas humain ?

- Cora, ne sois pas idiote, ce n'est pas parce qu'il n'a pas dit à ma sœur que je le dégoutais qu'il ne le pense pas ! Réfléchis enfin !

Ces deux là ne se rendaient-ils pas compte que tout le manoir entendait cette conversation ? Surement pas, songea-t-il au vu de leur caractère respectif.

- Je te dis qu'il n'est pas comme tout le monde. Fais un effort pour rattraper les choses et tu t'en rendras compte !

- Cora, je sais que vous vous ennuyez beaucoup ici avec Laura, et c'est à cause de moi, j'en suis vraiment désolé. (Il avait baissé la voix, Stiles avait dû se lever pour bien distinguer les mots de Derek) Mais, on ne peut pas faire confiance à n'importe quel inconnu.

- Derek, s'il te plait.

Oh, il pouvait aisément imaginer qu'il serait difficile de résister à ce ton là, surtout si le joli visage de la jeune fille allait de paire avec la supplique.

- Bien, je ferais un effort. Pour te faire plaisir, mais sache que si ça se passe mal, il croupira ici sans que je m'en soucie. Est-ce bien clair ?

La colère du prisonnier refit surface d'un seul coup. Dieu, quel personnage irritant ! S'imaginait-il qu'il pouvait régenter la vie de quelqu'un comme cela ? Pour qui se prenait-il ? Stiles le détestait ! Il n'avait aucune envie d'avoir affaire à ce type. Même sa curiosité légendaire ne surpassait son envie de l'envoyer paître !

Ses bougonnements furent interrompus par des coups rapides frappés sur la porte.

- Stiles, c'est Derek. Ouvrez !

Le ton autoritaire ne plu pas du tout au jeune homme.

- Non !

- Comment ça non ? Ouvrez, c'est un ordre. Grogna-t-il

- Derek, je t'en prie !

- Bien, laissez cette foutue porte fermée, si cela est votre choix.

- Bien.

- Cora voulait ...

Un raclement de gorge interrompit sa phrase. Il reprit, l'air ennuyé.

- Je voudrais vous inviter à vous joindre à nous pour le dîner, ainsi je pourrais vous expliquer ce qui m'a poussé à réagir de la sorte hier.

L'intonation faussement aimable ne trompa pas Stiles. Il sentit bien l'hypocrisie de cette demande. Sans l'insistance de sa petite sœur, il n'aurait jamais proposé une telle chose.

- Je ne souhaite pas dîner avec vous.

- Comment ?

La voix de son interlocuteur vibrait d'une rage à peine contenue.

- Il est clair que votre démarche n'est pas sincère. De plus, je n'ai aucune confiance en vous !

Il y eu un bruit sourd, comme si Derek avait cogné violemment le mur. Il ne devait pas être habitué à ce qu'on refuse d'exécuter ses quatre volontés. Mais, Stiles n'en avait que faire. Il avait croisé les bras sur sa poitrine dans un attitude impertinente. Il n'allait pas faciliter la tâche à ce Derek, oh non.

- Stiles...

Il se retourna vivement, en direction de la porte. Cora avait murmuré son nom d'un façon où perçait ... la déception ? Il s'en sentit coupable quelques instants. Cependant, il en avait bavé depuis son arrivée entre ces murs, il pouvait bien en faire un peu qu'à sa tête lui aussi !

Les pas de Cora s'éloignaient à présent.

XXX

- Je vous en prie, ne rentrez pas dans son jeu. Il peut être tellement susceptible.

Laura leva les yeux au ciel, tant à la pensée de la mauvaise humeur notoire de son frère que devant l'obstination de Stiles a le contrarier. Ce dernier faisait les cent pas, devant le lit, où sa nouvelle amie s'était assise.

- Votre frère m'est insupportable. Je ne suis pas à sa disposition ! Si ma simple présence l'indispose tant, il n'a qu'à me demander de partir !

Elle soupira, Stiles était aussi buté que son frère mais il ne s'en rendait évidemment pas compte tant il était occupé à le haïr.

- Allons, il souhaiterait vous expliquer ce qu'il le rend si nerveux et irritable, vous ne voulez pas savoir ?

Stiles plissa les yeux. Etait-il si transparent que ça ? Dans tous les cas, il percevait cela presque comme un coup bas. Elle avait cerné sa faiblesse et elle appuyait dessus sans vergogne. Il pensait qu'ils étaient devenus ami et elle, elle se servait de son défaut pour le convaincre de faire ce qu'elle souhaitait. Il pensait être un être fin qui pouvait éventuellement, et lorsque les situations l'exigeaient uniquement, et la plupart du temps pour faire le bien, enfin pas toujours mais dans la majorité des cas, mais quand bien même ... Qu'était-il en train de penser ? Bref, il avait envie de savoir, Laura l'avait bien compris mais il ne voulait pas céder à cet affreux Derek.

- Vous avez bien vu, son apparence, il ne voulait tout simplement pas vous effrayer, c'est pour cela, l'interdiction ... souffla Laura.

Stiles sauta sur l'occasion d'en apprendre plus sans satisfaire Derek.

- Pourquoi est-il comme ça ?

- Disons que nous sommes victime d'une sorte de malédiction. Déclara-t-elle hésitante.

- Une malédiction ? Mais en quoi cela consiste ? Vous n'avez pas les mêmes problèmes que Derek visiblement ? Qui a jeté la malédiction et surtout comment vous libérez ?

Laura rit et plaqua sa main sur la bouche de Stiles.

- Nous ne sommes sûrs de rien. Ca ne fait pas si longtemps. Mais un regard neuf sur notre situation pourrait nous être utile.

Elle lui fit un sourire entendu. Lui, sentit son énergie affluer en masse dans son corps, il était survolté. Il souriait à pleines dents maintenant mais cela lui donnait un air de savant fou.

- Stiles, vous voulez nous aider ?

Il tenta de marmonner à travers la main sur sa bouche mais ce n'était pas vraiment intelligible, aussi, il finit par hocher la tête.

- Dans ce cas, vous devez vous rendre à ce dîner !

- Non, Laura, non ! Je ne peux pas, je ne suis pas prêt ... Je ne sais pas ...

Tout s'embrouillait dans son esprit. Il voulait aider, il voulait percer ce mystère, il voulait que Laura et Cora soit heureuse mais il ne voulait pas donner satisfaction à Derek. Ou peut-être qu'il avait peur de ne pas supporter la vue de Derek à nouveau. Son cœur s'emballait dans sa poitrine à mesure que la panique le gagnait.

- Stiles, je comprends.

Elle posa sa main sur son bras pour l'apaiser comme si elle avait pu percevoir son état. Elle avait un visage serein. Elle quitta la chambre sans bruit laissant Stiles à ses réflexions.

XXX

L'heure du dîner au cours duquel il était sensé rejoindre Derek approchait. Stiles s'était allongé sur son lit. Son début de crise de panique l'avait quelque peu épuisé. De plus, il n'avait rien mangé depuis l'altercation avec son hôte. Il se sentait un peu faible.

Le trop plein d'émotions de ses derniers jours lui laissait aussi une trace sur son état physique. Il se sentait comme vide à présent. Il attendait tout simplement que quelque chose se passe. Il fixait le plafond, sans penser à rien, laissant le temps s'égrener petit à petit.

Bientôt, un bruit sourd se fit entendre. Stiles se redressa. Maintenant, des hurlements, des grondements de rage s'ajoutait à ce vacarme.

- Derek, arrête je t'en prie.

C'était Cora. Elle avait crié si fort que Stiles l'avait entendu depuis sa chambre. Cela lui fendit le cœur. Elle avait l'air si triste, si désespérée.

Un nouveau son, comme du marbre qui éclate en morceaux. La culpabilité serra la poitrine de Stiles. Il avait de nouveau provoqué la fureur de cet homme. Il avait abandonné les filles.

- Il ne sortira plus jamais de cette chambre, et vous ne lui rendrez plus visite !

Son grognement, car il ne s'agissait plus réellement de son humain à présent, était terriblement angoissant. Il pouvait entendre les deux sœurs protester mais l'autre grondait si fort que cela couvrait leurs voix.

Toute cette scène était atroce. Stiles tomba à genoux sur le sol. Il voulait rentrer chez lui. Il ne pouvait plus supporter cela. Il plaqua ses mains sur ses oreilles, ferma les yeux en serrant fort les paupières.

Au bout de longues minutes qui parurent durer une éternité, les bruits cessèrent et tout redevint calme dans le manoir. Il se leva, s'assit sur son lit. Il eut à peine le temps de s'allonger qu'il sombrait dans le sommeil.

XXX

Il se réveilla quelques heures plus tard. Il tourna la tête vers la fenêtre de sa chambre, une demie lune éclairait le ciel nocturne. Tout était calme, pas un bruit ne se faisait entendre. C'était finit, la fureur de Derek était passée, du moins en apparence.

Un gargouillis prononcé brisa le silence. Il provenait de son ventre. Il se rendit compte alors qu'il avait faim. Il lui paraissait qu'il n'avait pas mangé depuis des lustres. Après l'épuisement que lui avait causé toutes ces émotions il avait besoin de se requinquer.

Il réfléchit. Il évalua la situation. Il faisait nuit, il n'y avait pas un bruit. Les habitants de ce lieu devaient dormir à une heure si avancée. Il était tellement affamé. Il devait manger.

Aussi, il décida de se rendre le plus discrètement possible aux cuisines. Cora lui avait montré cette partie du manoir. Il se leva sans faire de bruit et se mit en chemin. Il ré emprunta les escaliers menant à l'étage inférieur, traversa le grand salon sans cesser de jeter des regards alentours. Puis, il arriva dans le plus petit salon, il se félicita d'avoir attrapé une bougie allumée au bas de l'escalier. L'endroit était très sombre et c'était plus discret que d'avancer à tâtons.

Bientôt, il atteint la cuisine. Il prit quelques secondes pour sonder les bruits de la maison. Le silence était toujours absolu. Il commença donc à fouiller la pièce, cherchant de quoi se sustenter.

Il avait trouvé une belle miche de pain qui reposait sous un linge humide pour la maintenir fraîche. Il entreprit d'ouvrir les tiroir afin de dénicher un couteau.

- Est-ce cela que vous cherchez ?

Il se figea, il n'avait jamais entendu cette voix. Elle était mielleuse, perfide, elle paraissait dangereuse à son oreille. Il se retourna. Un homme se tenait non loin de lui, un couteau à dents à la main. Il avait un sourire charmeur mais dans ses grands yeux bleus, Stiles cru déceler de la cruauté. L'homme était grand, autant que lui. En revanche, il était beaucoup plus musclé. Sa chemise foncée était retroussée sur des avants bras costauds. Il avait également de larges épaules et avait l'air puissant.

Il s'appuya avec nonchalance contre le dossier d'une chaise. Stiles le jugeait et pour le moment, il ne bougeait pas. Il attendait, les neurones en ébullition, tentant d'anticiper ce qui allait se passer.

- Vous ne le prenez pas ?

Stiles tendit la main et prudemment attrapa l'ustensile, songeant qu'il valait mieux ne pas laisser un inconnu en possession d'une arme aussi coupante.

- Vous n'avez pas l'air décidé à parler. Ca ne me dérange pas. Vous m'intriguez. Vous faîtes enrager mon cher neveu et j'avoue que ça me procure un certain amusement.

- Vous êtes l'oncle de Derek ?

Son sourire, qui avait quelque chose de malsain, s'élargit. Il balaya la question d'un geste de la main et continua son monologue.

- C'était vraiment morose dans les parages depuis ... Comme on ne peut sortir d'ici, me voilà contraint de supporter la mauvaise humeur de ce brave Derek. Il empestait tellement la culpabilité que c'en était écœurant.

Stiles n'était pas sûr de comprendre ce qu'il essayait de lui dire exactement mais il avait comme un pressentiment. Il allait lui révéler de nouveaux éléments. Il aurait dû s'en réjouir, mais au contraire, il se méfiait. Il avait reculé discrètement, du moins c'est ce qu'il croyait, afin de s'éloigner de cet individu qui lui inspirait de la crainte. Cependant, il se trouvait maintenant acculé contre un vaisselier en bois massif.

- Et puis vous êtes arrivé et Derek ne cesse de se mettre dans tous ses états. Je dois reconnaître que je me délecte de ce spectacle. Et Cora et Laura (le sang de Stiles ne fit qu'un tour en entendant le nom de ses deux nouvelles amies) qui se sont pris d'affection pour vous et qui tentent par tous les moyens de convaincre leur frère que vous êtes différent. Le sacrifice que vous avez effectué au profit de votre père les a fortement impressionnées. Et Derek aussi, malgré tout ce qu'il dit. Derek a un sens surdéveloppé de la famille, il serait prêt à mourir pour elle.

En énonçant ces mots, un air dégoûté prenait place sur son visage. Visiblement, il ne partageait pas la soi-disant grandeur d'âme de Derek, et même, il trouvait cela ridicule. Ce personnage était de plus en plus antipathique aux yeux du jeune garçon.

- C'est bien pour cela que cette sorte de malédiction le met dans tous ses états. Comprenez bien, cher ami, la moitié de sa famille qui périt pour le besoin d'un enchantement et tout cela à cause d'une fâcheuse erreur sentimentale. Le si émotif Derek ne s'en remettra pas de si tôt.

Stiles écarquilla les yeux. Etait-il en train de dire que la moitié de la famille Hale était morte à cause de la malédiction ? Mais comment ? Pourquoi ? Et pire encore, quelle était donc cette erreur sentimentale dont il parlait ? Etait-ce ... Non impossible, ce ne pouvait tout de même pas être Kate Argent ? Pourtant c'est bien elle qui selon les filles serait à l'origine de la situation. Mais Stiles ne pouvait croire que ...

Le cours de ses pensées fut brusquement interrompu lorsqu'il sentit un souffle chaud contre son cou. Perdu dans ses réflexions il n'avait pas vu que l'homme s'était rapproché dangereusement de lui au point que son haleine lui chatouille le cou.

- Qu'est-ce que ...

- Je comprends pourquoi mes nièces vous trouve différent. Cette odeur ...

Il inspira un grand coup. Stiles, effrayé, le poussa de toutes ses forces. Cela n'eut aucun effet. Au contraire, il sentit avec horreur son bras enserré par la poigne de fer de son agresseur. Mais ce n'était pas tout, les doigts qui le retenaient prisonnier étaient terminés par d'immenses griffes acérées.

- Lâchez-moi ! Eructa-t-il

- Oh non, je m'ennui tellement ces derniers temps je ne voudrais pas louper une occasion de m'amuser mon cher ami.

Sur ces mots, il lui lécha la joue, lentement. Puis, il le balança avec une force herculéenne contre le vaisselier. La vitre vola en éclat dans un grand fracas. Il sentit un liquide chaud couler dans sa nuque. Mais l'autre homme n'en resta pas là. Il attrapa le bras de Stiles et le releva avec violence. Il se retrouva alors face à face avec une bête, son visage avait changé et il ressemblait beaucoup à celui de Derek. Mais ça l'inquiétait encore plus cette fois-ci. Peut-être parce qu'il n'y avait aucun doute sur les intentions hostiles du propriétaire de cette tête.

Son rictus dévoilait des crocs acérés, ses yeux luisaient d'une couleur bleue électrique inquiétante. Il enserra le cou de Stiles. Le souffle lui manqua alors, il suffoquait de plus en plus. Il se sentait partir, il n'allait pas tarder à tourner de l'œil sous l'effet de l'asphyxie.

- Lâche-le tout de suite !

Stiles savait qu'il connaissait cette voix, ce grondement lui était familier mais il était à ce moment-ci incapable de réfléchir convenablement.

- Peter, j'ai dit lâche-le ! Lâche-le ou je te tue.

La pression autour de la gorge de Stiles se fit moindre. Cependant, le dit Peter le coinçait toujours contre le meuble. Il lui tourna le dos pour tenir tête à la personne qui l'avait interrompu.

- Tu ne souhaite pas que je m'amuse avec ce gêneur. Je croyais que tu souhaitais que notre secret soit bien gardé. Tu ne devrais pas t'attacher à ce garçon. Pense à la dernière fois que tu t'es amouraché d'une personne. Il me semble que tu as causé la perte de ta famille. Pense à ta mère.

Stiles était sidéré, cette odieuse personne n'hésitait pas à retourner le couteau dans la plaie. Il eut la nausée. Peter était horrible, perfide et manipulateur.

- Ne parle pas de ma mère.

Derek (Stiles avait enfin put reconnecter son cerveau) se jeta sur son oncle. Le meuble trambla derrière Stiles. La cuisine entière trembla. Tant de puissance déchaînée. C'était incroyable.

Peter ne se laissa pas impressionner. Il repoussa Derek d'un coup si violent qu'il fut projeté dans les airs. Dans son élan, le coude de Peter heurta la tempe de Stiles. Il s'écroula.

Tout devint noir.

A suivre ...

Merci d'avoir lu et rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ! (Si vous avez envie d'en lire plus)

A bientôt,

Pommie