Stiles et la bête
Hello les Fangirls and boys !
Voici la suite de ma fanfiction, merci à tous ceux qui ont mis cette histoire dans leurs favorites et à tous ceux qui me lise.
Résumé : Ceci est une réécriture de La belle et la bête (la version de Disney of course, y a-t-il vraiment une autre version qui compte ? ^^). Stiles apprend que son père, par un concours de circonstances, se retrouve pris au piège dans le manoir des Hale au cœur de la forêt de Beacon Hill. De nombreuses légendes courent au sujet de ce manoir maudit, Stiles doit aller au secours de son père.
Note : Je dois vous avertir que le Sterek sera un peu léger et qu'il faut attendre un peu avant qu'il pointe le bout de son nez. (Quand je serais grande j'écrirais peut-être un truc plus explicite ^^)
Chapitre 4 :
Sa tête le lançait atrocement. Ses paupières également étaient douloureuses, comme si un pivert piquait sans relâche ses orbites. Sa nuque le démangeait. Une sensation étrange de froid atteint son épaule.
Stiles ouvrit ses yeux, dans un effort colossal. La pièce dans laquelle il se trouvait était sombre. Il était dans un lit, les couvertures tirées sur lui ne cachant pas totalement son torse nu. Il reconnut la chambre qui était sienne depuis quelques jours. Un coup d'œil vers la fenêtre lui apprit qu'un des rideaux était tiré créant cette semi-pénombre.
Le froid sur son épaule le rappela douloureusement à lui. Il vit alors, Laura assise à son chevet, lui massant l'épaule avec une sorte d'onguent. Il sentait à présent l'eucalyptus et le citron.
- Que s'est-il passé ? Marmonna-t-il
Il avait la bouche pâteuse. Il ne s'était pas attendu à ce que le son qu'il produirait en parlant soit aussi faible.
Le soupir de Laura le ramena à la réalité.
- Vous ne vous souvenez de rien ?
Il réfléchit, cherchant à remettre ses souvenirs en place.
- La cuisine. J'étais dans la cuisine.
Son amie ne dit rien. Elle l'encouragea juste à continuer avec un léger signe de tête.
- J'avais faim et c'est là qu'il est arrivé ...
Il se souvenait à présent. Peter, cet homme, ou plutôt cette bête, l'avait violenter. et Derek était venu à son secours.
- Derek ... Votre frère, il m'a protégé. Comment va-t-il ?
Un grognement émergea de l'ombre, dans le coin opposé de la pièce. Il remarqua alors qu'il y avait une troisième personne présente dans la chambre. Et le grognement ne laissait que peu de place au doute concernant l'identité de celle-ci.
- Derek, que ... Comment ...
Stiles n'était pas habitué à perdre ses mots. La surprise lui avait asséché la bouche.
- Je vais bien.
- Votre oncle ...
- Enfermé. Dans les cachots.
Il se demanda si Derek était capable d'aligner plus de deux mots à la fois. Mais il ne dit rien. Il était encore un peu apeuré par cet homme, le souvenir de son visage de bête féroce gravé dans sa mémoire. Il se contenta de le fixer, comme pour s'imprégner de son image. Comme s'il voulait s'habituer à ce visage pour ne plus avoir peur. Il avait vraiment envie de ne pas avoir peur de lui. Il l'avait sauvé, il lui devait bien ça. Et au delà de cela, il sentait que Derek gagnait à être connu. Il était un mystère qu'il avait envie de percer.
Plusieurs minutes s'égrainèrent sans qu'un mot ne soit échangé. Laura mit fin à ce silence en se tapant sur les genoux. Elle se leva et déclara d'une voix entendue :
- Bien, j'ai des affaires à mener. Je tiens à vous dire que Stiles doit se reposer. Messieurs, à plus tard.
Elle sortit sur cette déclaration légèrement ambigüe, les laissant seuls. Ils laissèrent planer un léger malaise quelques minutes encore. Puis, suite à une sorte d'illumination, Stiles déclara :
- Est-ce que vous voulez bien me laisser vous regarder, votre visage ?
Il regretta aussitôt ses paroles. Son hôte allait-il le prendre mal ? Il n'avait su refreiner sa curiosité mais il ne voulait pas non plus que Derek se sente comme une bête de foire dont on cherche à se moquer.
A sa grande surprise, Derek fit quelques pas en avant de manière à se trouver dans les rayons du soleil. Cependant, il baissait la tête comme pour ne pas agresser l'autre avec un choc trop frontal.
- Je ... Je ne veux pas vous effrayer.
Il avait la voix grave, un peu rauque. Stiles crut pourtant entendre une pointe d'espoir dans sa phrase.
- Justement, j'aimerais vous connaître mieux, j'aimerais comprendre.
Derek se redressa et fit quelques pas en avant. Stiles remarqua la similitude avec les traits de son oncle, les poils sur la plupart du visage, les crocs qui dépassent des lèvres tirées, le froncement de sa peau qui donnait un air énervé, sauvage et même dangereux. Cependant, au contraire de chez Peter les yeux de Derek démentait cette apparence. Certes, ils brillaient d'une lueur rouge mais ils ne semblaient pas dégager de colère. Plutôt de l'appréhension.
- Peter, il ... il avait un visage humain. Souffla-t-il
- Nous sommes pareil lui et moi. A la différence près que je ne peux plus retrouver mon visage humain. Je suis transformé en permanence.
- Vous n'êtes pas semblables.
- Que voulez-vous dire ?
- Votre oncle, il a une lueur cruelle dans le regard. Il a l'air moins humain que vous, même lorsqu'il n'est pas « transformé » comme vous dîtes.
Derek ne répondit rien. Il se contenta de fixer Stiles. Son regard était si intense qu'il se sentit soudain un peu gêné. Il se frotta la nuque en baissant les yeux.
- De plus, vous m'avez secouru, vous n'êtes donc pas comme lui.
- Je ne l'ai fait que pour faire plaisir à mes sœurs. Ne vous y trompez pas.
Son expression semblait inchangée mais ses pupilles étaient rieuses.
- Je ne sais pour quelles raisons obscures, elles semblent vous avoir adopté.
Stiles rit, secouant la tête pour montrer sa fausse exaspération. Cependant, il ne put retenir un bâillement peu discret quelques minutes après. Derek prit cela comme le signal de départ et se dirigea vers la sortie afin de laisser son hôte se reposer. Avant de franchir le seuil, il se retourna une dernière fois.
- Cette fois-ci vous accepterez sûrement notre invitation à dîner.
Il sortit sans laisser le temps à l'autre de répondre.
XXX
Après avoir dormi une bonne partie de la journée, Stiles se rendit dans le salon honorer son invitation. Il devait bien cela à Derek qui lui avait sauvé la vie mais aussi à ses deux sœurs qui lui avait permis de se sentir mieux dans ce manoir. Aussi, il devait bien avouer qu'il était terriblement curieux à propos de cette famille si mystérieuse. Des êtres au pouvoirs surnaturels, une malédiction, de l'aventure, des secrets ... Le rêve de tout fouineur en somme.
Lorsqu'il pénétra dans la salle, la table était dressée. Il y avait une nappe blanche, des chandelles et de beaux couverts. Derek se tenait assis au bout de la table, l'air guindé dans une chemise blanche très élégante. A sa droite Laura, altière ses longs cheveux bruns tressés retombant avec grâce sur son épaule. Elle avait un petit sourire entendu. De l'autre côté de la table, Cora portait une robe de velours bordeaux et se leva pour l'accueillir faisant voler le bas de sa toilette à chaque enjambée. Elle l'abreuva comme à son habitude de paroles. Elle était visiblement, heureuse de le voir en forme, elle avait eu vent de son altercation avec son oncle (elle ne manqua d'ailleurs pas de lui trouver de jolis noms d'oiseaux) et avait eu particulièrement peur pour lui.
Stiles s'installa aux côtés de la plus jeune des convives et jeta un regard en coin à Derek. Il souriait, dévoilant légèrement ses crocs. Cette vision aurait pu être effrayante mais ses yeux, rivés sur sa petite sœur, exprimait beaucoup de tendresse. Puis, il se tourna imperceptiblement vers le jeune homme. Il eut une lueur indescriptible dansant dans ses pupilles.
- Stiles, vous êtes venu cette fois-ci. Dit-il de sa voix rauque.
Ce dernier hocha la tête, encore un peu intimidé par la présence de Derek. Cora reprit la conversation en main. Peut-être sentait-elle la gêne qui avait étreint son voisin de table.
Un bruit de vaisselle se fit entendre. Stiles chercha des yeux la provenance de ce son et vit une belle jeune femme blonde se dirigeant vers la table. Elle avait l'air timide, la tête baissée vers le sol.
- Stiles, voici Erica Reyes, notre amie et cuisinière. Déclara Laura d'un air officiel.
Erica Reyes fit un signe de tête respectueux à Stiles en guise de salutation. Il lui rendit son salut. Il commençait à avoir une folle envie de poser des tonnes de questions, mais il se retenait pour ne pas mettre ses hôte dans l'embarras que causerait un interrogatoire en règle.
Erica posa sur la table un grand plat de ragout fumant, elle repartit en cuisine chercher une miche de pain. Stiles ne put se retenir plus longtemps.
- Erica Reyes est-elle aussi affectée par la malédiction ?
Derek soupira.
- Nous y voici, la malédiction ...
- Oui, coupa Cora. Elle est coincée ici comme nous. Elle ne peut plus sortir et rejoindre son fiancé qui est dans la garde royale. C'est pourquoi elle est si mélancolique.
Stiles jeta un œil à son hôte. Le sourire qu'il avait fait une apparition fugace sur son visage s'était évanoui. Il ne souhaitait pas qu'il se fâche maintenant qu'il pouvait en apprendre plus sur le mystère qui le hantait depuis tout ce temps.
Les yeux de Derek étaient teintés de ce que Stiles croyait être de la déception. Il se demanda alors s'il pouvait être peiné par son attitude. Le fait que Stiles s'intéresse à la malédiction de manière quasi obsessionnelle pouvait-il le vexer ? Il opta alors pour la prudence.
- Je m'excuse. Je ne voulais pas vous manquer de respect avec mes questions incessantes.
Il baissa la tête dans une attitude qui se voulait à la fois polie et soumise.
- Ne vous excusez pas. Déclara alors l'autre jeune homme. Je vous avais promis une explication alors vous l'aurez.
Stiles fixa les yeux de Derek et il y vit une détermination inattendue. Il allait avoir le fin mot de l'histoire. Du coin de l'œil, il vit Cora prête à se lancer dans le récit de leurs mésaventures mais, aussitôt Laura lui fit signe de se taire. Visiblement, Derek serait maître de ce qu'il allait révéler ou non au jeune homme. Cependant, cela représentait déjà une avancée appréciable dont il saurait profiter sans gâcher le moment.
- Pour commencer que vous a raconté Peter ?
Stiles frissonna en entendant ce nom.
- Il m'a appris que vous étiez la cible de cette sorcellerie et ... (Il hésita quelques instants) Et que votre famille avait périt pour accomplir la malédiction.
Derek prit une grande inspiration.
- Peter est un homme manipulateur doublé d'un menteur, mais ce qu'il vous a dit hier est vrai. Mais pour bien faire je suppose qu'il me faut reprendre au début. Ma famille s'est attirée de nombreux ennemis de par sa nature. En effet, mon état n'est pas entièrement dû à ce sortilège.
Il porta la main à son visage, se massant la tempe en prévision du choc qu'il allait causé en contant son histoire.
- Stiles, je ne suis pas vraiment humain. Je ... Nous sommes, se reprit-il en sentant la main de sa sœur se glisser dans la sienne, des loups garou.
- Pardon ?
- Nous nous transformons en loup. Mon visage reflète actuellement ma transformation. Cependant, en temps normal nous nous transformons quand nous le souhaitons. Or, le sort qui m'a été jeté m'oblige à garder mon visage inhumain, je ne peux plus me retransformer.
- Vous êtes des loups garous ? Laura, Cora ?
Les deux jeunes femmes hochèrent la tête avec un regard compatissant pour le pauvre invité qui peinait a accepter la condition de ses hôtes.
- Moi, mes sœurs, mon oncle et tout le reste de ma famille. Cependant, ne vous effrayez pas. Nous sommes bien loin des légendes incongrues qui courent à propos de loups assoiffés de sang qui mangent des cœurs à la pleine lune. Nous nous contrôlons entièrement, enfin lorsque l'on est pas diminué par de la sorcellerie comme vous l'avez appelée. Nous ne mangeons pas de cœurs humain, nous avons seulement des instincts plus animal que la moyenne des humains. Ouïe surdéveloppée, odorat exceptionnel, réflexes accrus et autres avantages.
- Je ... Je ne suis pas sûr de comprendre. Bredouilla Stiles
Il s'attendait à tout sauf à cela. Il était complètement déstabilisé. Mais Derek ne s'arrêta pas là. Ce garçon habituellement si silencieux devait éprouvé le besoin de raconter cette histoire, comme un aveu, qui le soulagerait.
- Peu importe. Ce qu'il faut comprendre c'est qu'à cause de notre différence, des hommes qui ignorent ce que notre espèce est vraiment souhaitent nous exterminer depuis des siècles. L'un deux m'a effectivement pris pour cible. Cette personne m'a trompé et s'est jouée de moi pour avoir des renseignements et alors que ma famille et moi-même étions en forêt pour laisser exprimer notre forme de loups...
- C'est une sorte de tradition chez nous. Confia Cora
- Exact. Lorsque nous étions en forêt, les chasseurs nous ont tendu une embuscade, ils sont tous morts. Sauf moi. J'ai cru que j'avais réussi à fuir. Je suis rentré au manoir le plus vite possible pour protéger Cora et Laura qui n'était pas venue avec nous à cause d'une fièvre passagère. Seulement, au bout de plusieurs heures, mes sœurs m'ont fait remarquer que je n'avait toujours retrouver mon visage humain. C'est ainsi que nous avons commencé à entrevoir les effets de la malédiction. Nous voulions alors sortir pour voir ce qu'il était advenu de notre famille mais au moment de franchir les grilles du parc, je fus le seul à pouvoir avancer au delà des limites de la propriété.
A la fin de la tirade de Derek, le silence se fit de nouveau. Au bout de quelques minutes la seule question qui venait à l'esprit bouleversé de Stiles fut :
- Et pourquoi il n'y a que vous Derek qui avez ce « problème » avec la transformation ?
Il y eu un léger malaise. Les filles évitaient sciemment son regard ou même celui de leur frère. Mais ce dernier les surprit en répondant à l'interrogation de leur hôte.
- Parce que c'est moi qui était visé par cette mascarade, les autres ne sont que ... dégâts collatéraux.
Tous étaient à présent embarrassé de ces révélations, ne sachant trop comment se conduire, à l alumière de ces nouveaux éléments. Stiles devait digérer tout cela. Il ferma les yeux une seconde, puis sans dire un mot il prit ses couvert et mangea le contenu de son assiette.
XXX
Il fut réveillé par une drôle de sensation. On aurait dit ... Un souffle chaud sur son visage ! Il se redressa en toute hâte mais il fut arrêté dans son élan par un choc particulièrement violent au niveau du front.
La douleur irradiait le haut de son crâne. Encore engourdi par le sommeil, il ne parvenait pas à comprendre ce qui avait bien pu se passer. Où était-il ?
Un grognement sourd lui permit de resituer légèrement. Sans ouvrir les yeux et sans faire preuve de prudence, tiraillé entre la colère engendrée par le choc et la torpeur de la fin de nuit, il grommela :
- Qu'est-ce que vous faîtes, bon sang !
A peine ces mots sortit de sa bouche, Stiles réalisa qu'il n'était peut être pas malin de provoquer son interlocuteur. Il ouvrit les yeux et lorsque le flou caractéristique du réveil se dissipa, il vit Derek, se tenant le front accroupi à son chevet.
- Après toutes nos révélations d'hier, j'étais venu voir comment vous vous sentiez.
- Très louable de votre part. Fit-il ironique. Et pourquoi êtes vous resté après vous être rendu compte que je dormais ? Vos prisonniers n'ont-ils même pas le droit de dormir à leur convenance ?
Derek grimaça et Stiles souhaita aussitôt se donner des gifles. Il devait vraiment cesser de parler à tort et à travers.
- Justement, je suis venu écouter votre sommeil. Rétorqua-t-il d'un ton qui montrait clairement son irritation.
- Je vous demande pardon ?
- J'ai pu constaté que vous dormiez paisiblement. J'en ai déduit que vous avez réussi, d'une manière ou d'une autre à intégrer notre histoire.
- Comment avez-vous ... ?
- Votre rythme cardiaque. Il était lent et calme, synonyme de sommeil profond. Si vous étiez travaillé par votre soirée d'hier vous auriez été agité dans votre sommeil, vous auriez bougé, votre cœur aurait été nerveux.
- Oh alors vous entendez mon cœur ?
Stiles assimilait petit à petit ce que la condition de loup-garou sous-entendait.
Derek hocha la tête.
- Comment allez-vous ce matin ? Finit par demander ce dernier, l'embarras transparaissant dans sa voix.
- Vous ne le devinez point ?
Un sourire narquois pointait sur les lèvres de Stiles.
- Je ne suis pas devin, mon cher.
- Je vais bien. Répondit-il finalement, reprenant son sérieux. Notre conversation d'hier soir m'a effectivement ébranlé mais après quelques temps à réfléchir, cela a fait sens dans ma tête. Ca explique beaucoup de choses.
- Quelles choses ?
- D'abord comment vos sœurs semblent toujours deviner mon état, comment elles su que j'avais faim par exemple, votre force démesurée, les traces de griffes sur certaines statues et aussi, bien evidemment, pourquoi les habitants des environs ont vu des loups aux proportions inhabituelles près de votre demeure.
- Oui, ça tombe sous le sens. Mais comment savez-vous ce qu'ont vu les habitants ?
- A dire vrai, avant d'arriver malencontreusement dans ce manoir, j'étudiais le folklore de la région et ... Plus récemment je me suis penché sur une énigme locale et plus ou moins récente, à savoir ... Pourquoi le manoir Hale se trouvait toujours au milieu de toutes sortes de racontars.
Derek plissa les yeux. Cette révélation l'intriguait visiblement.
- Vous vous intéressiez à nous ?
- Je ...Oui.. Je... Il se trouve que ...
Stiles bégayait, rougissant sous le regard inquisiteur de son hôte. Mais un bruit de pas se fit entendre dans le couloir et Derek se redressa vivement. Pas assez cependant ...
- Que faîtes vous tous les deux ?
Cora avait pénétré dans la chambre avec fracas. Elle regardait les deux jeunes hommes à tour de rôle cherchant à comprendre ce qu'elle avait interrompu. Elle aurait pu croire que tout cela fut innocent s'il n'y avait pas la rougeur sur les joues de Stiles et le regard fuyant de son frère.
- Peu importe. Elle balaya l'air d'un geste de la main. Laura et moi voulions vous faire visiter le parc du manoir. Derek, veux-tu nous accompagner ?
- Si vous le souhaitez.
- Parfait. Habillez vous cher ami et rejoignez nous dans l'entrée.
Sur ces paroles, elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée, laissant les deux hommes embarrassés sans qu'ils ne sachent vraiment pourquoi.
XXX
Affublé d'une épaisse veste en laine prêtée par Cora, Stiles rejoignit ses hôtes à la porte de la demeure. Il avait hâte de découvrir le parc. Après tout, il n'en avait que peu vu lors de son arrivée dans cet endroit bien trop occupé à se ronger les sangs pour son père.
Les deux sœurs discutaient avec animation. Derek se tenait un peu éloigné comme si la situation le gênait quelque peu. Il avait l'air nerveux. C'était un peu paradoxale, songea Stiles. Cet homme était doté d'une force incroyable, de sens surhumains et de reflexes hors du commun. Par conséquent, il aurait dû, selon toute vraisemblance, paraître confiant en toute situation. Mais, en ce moment même, il avait l'air d'un petit garçon abandonné par ces parents. Ce qu'il était au fond.
Lorsqu'il vit Stiles, son attitude changea. La tristesse qu'il avait laissé transparaitre s'évanouit aussitôt. A présent, il regardait son invité avec une intensité troublante.
- Ah, Stiles, vous voici enfin !
Laura brisa leur instant d'égarement, leur ramenant les pieds sur terre.
- Suivez-nous, nous allons vous guider. Cela vaut le coup d'œil.
Elle poussa la porte laissant la fraicheur du vent entrer dans le vestibule. Elle attrapa le bras du jeune garçon l'entrainant à sa suite sur le sentier de gravier qui menait jusqu'à la lourde porte en bois. Cora l'attrapa par l'autre bras ventant les mérites de leur parc. Derek marchait à leur suite les mains dans les poches.
Assez vite, ils quittèrent le sentier. Ils marchèrent sur la pelouse pour rejoindre une parcelle de la propriété couverte de fleurs. Laura évoqua émue des souvenirs de leur mère qui aimait tant les fleurs en montrant diverses variétés de plantations.
Les fleurs étaient réellement de toute beauté, de toutes les tailles, de toutes les couleurs. C'était réellement un spectacle magnifique. Pourtant, Stiles observait les personnes autour de lui. Laura parlait en regardant avec un air nostalgique et tendre les délicats végétaux. Cora, elle, ne tenait pas en place. Elle touchait chaque pétale, interrompait sa sœur pour ajouter une anecdote au récit de celle-ci. Quant au dernier de la fratrie, il se tenait un peu à l'écart, il avait l'air dans ses pensées.
Laura eut tout à coup du mal à continuer à parler. L'émotion se fit trop forte. Elle eut des sanglots dans la voix. Avant qu'un des membres de sa famille puissent faire quoi que ce soit, Stiles lui serra l'épaule de manière réconfortante. Elle se tourna vers lui, recouvrit sa main de la sienne et lui sourit, reconnaissante. Le jeune homme eut l'impression qu'elle fut heureuse qu'il soit avec eux en ces moments difficiles où ils devaient apprendre à vivre seul, sans leur famille et reclus dans leur demeure.
Du coin de l'œil, Stiles aperçut Derek qui regardait la scène qui se déroulait devant lui. Stiles chercha à interpréter le regard que lui lança alors son hôte. Comme toute chose qui lui échappait dans la vie, il se devait d'essayer de comprendre. Il cru voir de l'étonnement tout d'abord. Les yeux un peu écarquillés et la bouche légèrement entrouverte lui confirma son hypothèse. Puis, il y eut comme une lueur dans les yeux de Derek. De la joie ? Non ça ne pouvait pas être cela. De l'espoir ? Ca y ressemblait bien en effet.
Bien qu'il ne fut pas sûr de saisir exactement ce que ressentait son hôte, Stiles fut sûr d'une chose. Les sentiments faisaient paraître Derek résolument plus humain. Et sans savoir réellement pourquoi, Stiles se promit d'essayer de revoir Derek avec cet air profondément humain. Et pour une fois, il ne chercha pas à savoir ce qui le poussait à cette décision.
XXX
- Entrez !
Stiles était dans sa chambre. La soirée était tombée sur la demeure des Hale. Il ne cessait de penser à toute cette histoire dans laquelle il s'était embarqué bien malgré lui. Il avait compris qu'il souhaitait avant tout redonner espoir à Derek. Son fardeau, la culpabilité qu'il portait sur ses épaules le touchait au plus profond de lui. Etrangement, cela lui rappelait son père et la façon qu'il avait de se sentir responsable de la mort de sa mère. Elle avait été touchée par une grave maladie. Le capitaine de la garde s'en voulait plus que tout de n'avoir pas su détecter les symptômes plus tôt. Aussi, ce qui rendait Stiles encore plus chagriné pour son père, est le fait que lorsque le soldat voyait son fils il avait le sentiment qu'à cause de lui il avait été privé de mère.
Et, Stiles ne pouvant aider son père pour le moment, reportait son besoin d'aider sur Derek. Et ses sœurs bien entendu. Cependant, le sort de Derek le touchait particulièrement. C'était un jeune homme, il ne devrait pas avoir autant de tourment. Il ne devrait pas avoir autant de responsabilités.
De plus, Stiles ne pouvait s'empêcher d'essayer de visualiser à quoi pourrait ressembler son visage sans les crocs et tout l'attirail de loup-garou.
- Que faîtes-vous ? demanda ce dernier le sortant de ses pensées.
- Je réfléchis.
- Soit ...
Un silence s'installa dans la pièce alors que Derek le regardait de cette façon si intense qui déstabilisait Stiles.
- J'ai quelque chose à vous montrer. Suivez-moi.
La manière qu'avait cet homme de devenir autoritaire et bougon en une fraction de seconde ne cesserait de l'étonner mais il se leva quand même redressant sa chemise sur ses épaules. Il emboîta le pas à Derek qui, déjà, sortait dans le couloir.
Ils empruntèrent l'escalier et bientôt se retrouvèrent devant l'aile dont on lui avait interdit l'accès. Il darda sur son aîné un regard soupçonneux. Ses souvenir de cette partie du manoir n'étaient pas vraiment agréable.
- Où allons-nous ? interrogea-t-il.
- C'est une surprise. répondit Derek, ignorant son ton suspicieux.
Derek se plaça derrière lui et, lentement, déposa ses mains griffues devant ses yeux. Elle recouvraient une bonne partie du visage si fin de Stiles.
Il lui souffla de se laisser guider et Stiles eut une sorte de frisson. Il se mit en route se laissant maladroitement mener par Derek.
Le chemin ne fut pas de tout repos. Derek voulait visiblement bien faire se souciant de ne pas blesser malencontreusement Stiles. Aussi la situation, un peu troublante, il fallait bien l'avouer, s'éternisa. Mais, bientôt, ils s'arrêtèrent.
- Gardez bien les yeux fermés. Je dois ouvrir la porte.
Stiles serra les paupières luttant pour respecter la demande du jeune homme. Derek le tira alors par le poignet.
- Attendez encore quelques secondes.
Il y eu comme un bruit de raclement. On bougeait quelque chose de lourd mais Stiles n'aurait su dire quoi.
- Vous pouvez ouvrir les yeux.
Stiles vit alors des livres. Des milliers d'ouvrages recouvraient les étagères disséminées dans toute cette pièce aux proportions démeusurées. Au centre de la salle il ya des chaises et des tables en bois clair et des lampes. Et devant ce spectacle réjouissant du point de vue de Stiles, il y avait Derek qui attendait l'approbation de Stiles.
- Vous m'aviez dit que vous faisiez des recherches. Ici, vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin. Il y a des archives, des bestiaires, des légendes lycanthropes, des témoignages et des récits de mes ancêtres. J'espère que cela pourra vous aider.
Stiles sourit. Ce séjour forcé devenait vraiment intéressant.
A suivre ...
Merci d'avoir lu et rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ! (Si vous avez envie d'en lire plus)
A bientôt,
Pommie
