Chapitre 6 :
Il était tard et Elizabeth allait se couchait enfin. Etrangement, depuis le départ de ses amis, la Citée était devenu étrangement calme, comme si c'était eux qui étaient le noyau du remue-ménage.
Alors qu'elle allait bifurquer vers ses appartements, son cabinet lui souffla d'aller voir Rodney.
Lorsqu'elle arriva, elle le trouva assis à son bureau, le regard perdu dans le vide et les yeux rougis. Une larme coule encore sur sa joue qu'il effaça rageusement.
Doucement, elle s'avança vers le jeune homme.
W : Rodney ?
Il sursauta et se tourna d'un geste brusque vers la voix.
R : Oh docteur Weir. Désolé je ne vous ai pas entendu arriver.
W (souriant) : Rodney McKay est désolé ?
Il fit une moue boudeuse, essayant de se remettre à travailler. Elizabeth le vit, posa ses mains sur ceux de l'homme et lui murmura doucement.
W : Rodney, vous savez que vous pouvez me parler
R : Oui.
W : Alors qu'attendez-vous ?
R (murmurant) : Un espoir qui ne viendra jamais.
W : Rodney…
R : Non. Svp. Ne dites rien.
Elle respecta sa volonté alors qu'il essayait de se calmer.
Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que Rodney ne reprenne la parole.
R : SGA-1 est en mission ?
W (gêné) : Oui. Pour un pacte avec une autre planète.
Il se tourna vers elle, perplexe et en colère.
R : Et Carson et Radek y sont aussi ?
Il ne la laissa pas répondre et enchaîna de suite.
R : Elizabeth, j'ai regardé l'historique des départs, je sais où ils sont partis et si jamais ils y sont pour ce que je pense, je ne vous le pardonnerais jamais. Cela ne sert à rien qu'il revienne, il ne me verra pas, il ne pourra pas me parler. Alors, votre tentative est vouée à l'échec.
W : Nous verrons bien.
Elle se retourna sans ajouter un mot et sortit de la pièce laissant un génie troublé.
Lendemain dans l'après-midi
Technicien : Docteur Weir, l'équipe de Teyla arrive.
W : Ouvrez l'iris.
Devant elle, les membres d'Atlantis apparurent accompagnés de John Sheppard.
W : Ravie de vous revoir John.
J : Moi aussi.
Il détourna le regard de la jeune femme pour regarder la salle de la Porte. Un sourire apparut. La Citée lui avait manquée et là, il se ressourçait rien qu'en la regardant.
W : Avant de vous permettre de retrouver la Citée, le docteur Biro vous attends.
C : Quoi ? Mais je peux m'en occuper !
W : Et qui vous fera votre examen à vous ?
Le docteur ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Elizabeth sourit et les fit escorter jusqu'à l'infirmerie. Pas qu'elle avait peur qu'il s'échappe, mais il ne fallait tenter le diable.
Infirmerie
: Aie ! Vous pouvez pas faire attention ! On vous a vraiment donné votre diplôme ?
B : Je suis médecin légiste docteur Beckett ! Alors ne faites pas l'enfant et tendez-moi votre bras !
Biro eut du mal à faire passer tous les examens à son patient avant de pouvoir passer aux autres.
J : Alors Carson… on ne supporte pas les piqûres ?
Il avait un grand sourire moqueur, sourire que Carson voulut lui faire ravaler rapidement.
C : Attention à vos futures piqûres Sheppard !
J : Car-
! Docteur Beckett, qui êtes-vous encore en train de torturer ?
Les sens de Carson se mirent en alerte, il ne devait pas le voir. Enfin pas encore, c'était trop tôt, c'était trop… tard.
Rodney s'était arrêté en posant ses yeux sur l'ancien militaire, il était choqué, tandis que John était figé par peur. Il avait cru qu'il pourrait exécuter son idée, mais là, tout courage l'avait abandonné. Lui ne pouvait plus bouger alors que Rodney s'était ressaisi. Il s'avança, le visage empli de haine vers Sheppard et se planta devant lui. D'une voix froide et distante il annonça :
R : Vous n'auriez jamais du revenir. La Citée était bien sans vous, beaucoup mieux.
J : Rod-
Le poing de Rodney partit d'un coup, surprenant tout le monde. La lèvre de John saigna, baignant la bouche.
R : Ne m'appelez plus jamais Rodney ! Il n'y a que mes amis qui en ont le droit !
Il avait détaché chacun de ses mots pour les lui faire comprendre. De son côté, John était plus concentré sur la douleur et l'âpreté qu'il sentait dans sa boucheque sur Rodney. Lorsqu'il releva la tête, le scientifique était déjà partit. Il se tourna vers Carson qui avait déjà préparé tout ce qu'il fallait pour le soigner.
Un peu plus tard, salle de briefing
Avant l'arrivée de Carson et John, Elizabeth avait déjà parlé de la mission précédente avec Teyla, Ronon et Radek. Ils lui avaient expliqués qu'ils étaient toujours les bienvenus ainsi que leur discussion avec John.
Ils venaient à peine de finir la conversation quand l'intéressé et le docteur de la Citée arrivèrent.
W : Teyla vient de me raconter leur visite sur la planète.
J : J'espère qu'elle ne vous a rien dit en mal du peuple.
T : Vous me connaissez John, je ne dirais que ce que je pense.
J : Je vous taquinais Teyla.
Elle lui rendit son sourire. Elizabeth reprit la parole.
E (sérieuse) : John, vous savez pourquoi nous vous avons demandé de revenir ?
Avant que John ne réponde, Carson prit la parole.
C : Nous avons un problème, Rodney a déjà vu John.
E : Comment ça se fait ? (se tournant vers Radek) Je croyais que vous deviez l'occuper ?
Z : En fait, il n'a pas voulu rester, il m'a fait comprendre de le laisser tranquille ou j'allais le regretter… et vous connaissez Rodney.
La chef de la Citée soupira.
C : Et des cris venant de l'infirmerie l'ont alertés et…
J : … de fil en aiguille, il m'a vu.
C : je crains qu'il nous en veuille de l'avoir fait revenir sur Atlantis.
Elizabeth soupira de nouveau.
E : John, qu'avez-vous à nous proposer ?
J : Il faut qu'il m'écoute.
Ro : Pourquoi ne pas l'assommer et l'attacher ?
J : Quelque chose de plus… moins violent !
C : Et si-
: Docteur Weir ! Je veux vous parler immédiatement.
Tous se retournèrent vers la voix qui se raidit instantanément. Deux yeux verts le fixaient, deux yeux qu'il haïssait le plus au monde, même sa haine envers les Wraiths n'était pas aussi forte. Il l'avait abusé, il l'avait trahi. Et il lui ferait payer, aux centimes près. Comment un être d'apparence angélique pouvait être aussi démoniaque ? Il aurait dû le voir, lors de l'attaque de Genii, lorsqu'il avait tué tous ces hommes de sang froid. Il aurait dû comprendre que cet homme était le mal incarné. Il aurait dû… et dire qu'il était le plus grand génie ! Foutaise ! Il n'était qu'un petit imbécile que ses sentiments avaient aveuglés !
La présence de Sheppard avait ravivé toutes les pensées que le scientifique avait effacé, toute sa haine… et cela John pouvait le voir dans ses yeux.
E : Rodney… attendez-moi dans mon bureau, j'arrive dans quelques instants.
R : Pourquoi n'ai-je pas été convié à cette réunion ?
E : Vous avez quitté SGA-1, vous ne faites donc plus partie de leur débriefing, sauf si vous tenez vraiment à y participer.
R : Non, je préfère pas, je n'ai pas envie de côtoyer des traîtres.
John allait répliquer mais Rodney avait déjà quitté la pièce. (nda : et de deux !). Il se tourna vers le tchèque, une certaine lueur dans le regard.
J : Dîtes-moi ce qu'il a pensé.
Z : Vous le savez autant que moi.
J : Non.
E : Qu'est-ce qui s'est passé ?
J : Au fil du temps, lorsque j'était sur Kamara, j'ai remarqué que j'avais de plus en plus de mal à capter les pensées des autres, et puis pour finalement ne plus y arriver du tout. Et ça n'a pas repris depuis que je suis revenu. Alors je répètes ma question Radek, qu'avez-vous entendu ?
Le concerné regarda Elizabeth pour avoir la confirmation qu'il pouvait accéder à la requête.
E : Non. Nous lui avons interdit de profiter de ce qu'il pouvait entendre et de le révéler.
J : Pourquoi ?? Cela pourrait aider !
E : Ou détruire. Nous ne pouvons pas faire ça, nous devons respecter l'intimité de nos hommes John !
Il ne répondit rien, mais son visage exprimé toute sa contrariété. Et pourtant, il comprenait tout à fait les raisons qu'avait Liz, mais il ne pouvait pas s'y faire, il voulait savoir ce que pensait vraiment le scientifique.
POV de RadekJe le vois, je l'entends et il a mal. Si seulement je pouvais lui dire mais Elizabeth a raison, c'est l'intimité de Rodney et je ne peux pas lui faire ça. Lui aussi a mal et il hait, il le hait.
C'est dur de supporter ça. Je ne sais pas s'ils comprennent la dureté de ma position. J'entends ce que tout le monde pense, il faut que je sépare toutes ses pensées entre elles et des miennes pour pouvoir penser par moi-même. Et le pire, je dois me taire. J'aimerais pouvoir dire à Ronon que Teyla est enceinte parce qu'elle n'arrive pas à lui dire. J'aimerais dire à Carson qu'il devrait avouer à Cadman ses sentiments parce qu'ils sont réciproques. J'aimerais pouvoir dire à Rodney que John a une raison de lui avoir fait ce qu'il lui a fait mal. J'ai essayé de savoir ce que c'était, ce qu'était la raison et ce qu'il lui avait fait, mais ça m'est impossible, c'est trop bien enfoui dans leur tête pour que j'y accède. Ca les a vraiment touché profondément et qu'ils en soient blessés. C'est dur d'avoir les capacités mais de ne pas pouvoir savoir. S'il savait ce que je ressens.
Je regarde les autres. Pour eux, tous, ils croient que ce n'est qu'une simple dispute qui a déchiré leur amitié. Mais qu'est-ce qu'ils croient ? Ils croient vraiment que l'amitié que Rodney aurait donné soit si facilement cassable ?
Fin POVE : Radek ? Radek !
Il sortit de ses pensées.
Z : Quoi ?
C : Ca fait plusieurs minutes qu'on vous appelle, vous étiez…ailleurs. Que vous arrive-t-il ?
Z : J'étais perdu… dans mes pensées.
T : Les vôtres ou celle…
Z : Les miennes ! J'entends ce que vous pensez mais je ne fais pas de débats internes dessus !
W : Radek, calmez-vous.
Z : Je suis calme !
J (se penchant vers Carson ) : Dîtes, quelqu'un n'aurait pas déteint sur lui ? Parce qu'il me rappelle quelqu'un…
C : Rodney aura eu raison de lui.
Z : Rodney n'a pas eu raison de moi Docteur, Sheppard !
Les deux concernés se regardèrent étonnés, il avait déteint plus qu'ils ne l'auraient cru. Ils auraient bien continué leur petit jeu mais Elizabeth les rappela à l'ordre. Elle s'excusa auprès d'eux et rejoint Rodney dans son bureau.
T : John, comment comptez-vous résoudre votre problème ?
J : Avec votre aide.
Il attira leur attention et exposa son plan.
Il l'avait imaginé lors de la nuit précédant son retour. Il y avait deux uniques issues : Rodney lui pardonnait ou ils seront à jamais séparés. Il ne leur dévoila pas, il préférait le garder secret pour le moment. Il espérait que la première solution soit la bonne mais Rodney était quelqu'un de surprenant.
Bureau de Weir
E : Excusez-moi du retard.
Seul un grognement lui répondit. Ok, il était toujours énervé.
E : De quoi vouliez-vous me parler ?
R : De l'autre.
La chef de la Citée soupira. Vivement que John résolve le problème.
E : Si vous ne voulez pas le voir, c'est votre choix, mais ici,il y a des personnes, dont je fais partie, qui apprécie sa venue.
R : Vous ne comprenez pas ! C'est le mal incarné ! Il apporte la désolation !
Elle le regarda choquée. Comment… comment pouvait-il penser ça ? Lui qui, il y a quelques temps, lui avait avoué qu'il respectait cet homme.
Il dut lire sur son visage car le sien s'assombrit mais il n'en restait pas moins coléreux.
E : Rodney. Vous avez le droit de penser ça. Mais-
R (Ironiquement) : - tout le monde ne le pense pas. Je sais.
E (souriante) : Vous vouliez autre chose ?
R : A part vous que vous l'expulsiez ? Non.
Le regard de la jeune femme était plein de reproche mais il s'en fichait. Tant qu'il restait ici, l'avis de ceux qui le côtoyaient lui était égal. Durant son retour vers son laboratoire, il croisa John qui tenta de lui adresser la parole. Rodney serra les poings, s'empêchant de lui en mettre une et continua son chemin. Il entendit l'autre soupirer derrière lui, ça le fit sourire. Premier sourire depuis longtemps.
Quelques jours étaient passés depuis l'arrivée de Sheppard et déjà Atlantis redevenait la Citée mouvementée d'antan. Bien entendu, à certains moments, elle était calme, c'était la plus souvent la nuit. Les autres moments étaient divisés en trois : Rodney/John, les plans et les autres. Commençons par les autres. Atlantis étaient habituées à ça depuis l'arrivée des terriens sur sa base. C'était donc des petits événements mineurs. Mais, autre événement un peu moins habituel et un peu plus important : la réalisation du plan de John. Elle nécessitait une grande préparation et malheureusement pour eux, la chance n'était pas avec eux. Personne ne voulait coopérer, ils avaient tous assez peur des foudres du scientifique canadien. Malgré les menaces de Beckett et de Ronon, personne ne céda… personne ?
Mais le pire de tout, c'était les incessantes disputes entre John et Rodney. L'un voulait parler, l'autre non. Et pourtant, John aurait préféré éviter ces disputes jusqu'au déroulement du plan, mais il avait besoin de le harceler pour le plan.
: Monsieur, le docteur Weir vous demande dans le bureau du docteur Beckett.
Le militaire n'eut aucune réponse. Le scientifique était toujours penché sur son expérience, il n'avait même pas fait signe qu'il avait entendu ce qu'il lui avait dit. Il attendit quelques secondes avant de se racler la gorge pour signifier sa présence. Toujours aucune réponse. Il allait quand même pas le secouer ! Quoique… il se vengerait de son attitude envers lui.
Z : Je vous ai entendu lieutenant !
Les deux hommes sursautèrent.
R : Qu'est-ce que vous faites là ?
Z : Je suppose qu'il venait vous dire qu'Elizabeth vous cherchait depuis 1h.
R : Fallait venir dans mon labo ! Vous savez-
Il se tut en voyant la mine des deux autres. Il regarda autour de lui et ne reconnut pas son labo, il était dans une sorte de labo à l'ancienne.
Il râlait en rangeant ses affaires. Radek souriait, s'il commençait à râler maintenant, qu'est-ce que ça allait être dans une dizaine de minutes.
Au détour d'un couloir, Radek ne prit pas le même chemin que Rodney et le militaire.
R : Vous ne venez pas avec nous ?
Z : Je ne suis pas demandé et je dois finir quelque chose.
Le canadien le regarda méfiant mais continua tout de même son chemin. Arrivé à l'infirmerie ce fut le militaire qui le laissa. Tout ça commençait à être trop louche pour Rodney, mais il entra tout de même dans l'infirmerie. Il regarda autour de lui, tout semblait normal, les infirmières s'affairaient autour des patients mais cela ne rassura nullement le scientifique. Il s'approcha du bureau de Beckett où il le vit accompagné de Elizabeth. Ils sortirent du bureau pour venir à sa rencontre.
B : Rodney ! On vous cherche depuis 1h !
R : Je travaillais sur un labo des anciens !
E : L'avez-vous analysé avant ?
Rodney regarda la jeune femme comme si elle avait dit une absurdité, mais il ne répliqua rien car c'est vrai qu'il ne l'avait pas analysé…
R : Pourquoi suis-je là au lieu de travailler à sauver la Citée ?
E : Entrez, nous devons parler.
Les deux docteurs laissèrent passer Rodney le premier.
D'ordinaire, le bureau de Beckett était clair, toujours éclairé par une lumière aussi faible soit elle provenant soit de l'infirmerie soit du bureau lui-même. Comme de nombreux bureaux dans Atlantis, celui de Carson était vitré. Lorsque Rodney entra, il sut de suite que quelque chose clochait. Tout était éteint, alors qu'il se retourna pour faire part de sa pensée aux deux autres mais la porte se referma sur lui, l'enfermant dans le bureau. Il protesta, il frappa la porte, il utilisa son gêne mais rien n'y fit. Il essaya durant quelques minutes. Il ressentait la sensation que la porte était bloquée par une autre personne. Seulement, il ne pouvait plus voir à travers la porte. En effet, Elizabeth et Carson avait dressé un rideau le séparant visuellement de l'infirmerie. Une voix sortant de nulle part vint couper le canadien dans ses efforts.
J : Ca ne sert à rien Rodney. Mon gêne est bien plus puissant que le votre. Vous n'arriverez pas à ouvrir cette porte tant que je ne le voudrais pas.
R : Laissez-moi sortir traître.
Un rire sarcastique se fit entendre. John sortit de la pénombre et se mit face à Rodney.
J : Tu me hais n'est-ce pas ?
Il avait laissé tomber le vouvoiement, ce qu'il allait dire était si personnel…
R : Si je te hais ? C'est un bien faible mot ! Si je pouvais annihilé toute trace de ton existence dans l'univers, je serait tout juste content !
J : Pourquoi ?
Rodney était à bout et John le savait. Il avait tout fait pour qu'à cet instant, le scientifique ne résiste pas trop à ses questions.
R : Tu… tu étais mon ami, mon meilleur ami ! Puis tu m'as fait croire à autre chose de merveilleux ! Et cette autre chose fait mal, me fait souffrir ! Ca a formé en moi un immense vide ! A cause de toi ! Tu t'es joué de moi ! De mon… je ne te pardonnerais jamais !
Les derniers mots blessèrent John mais il comprenait parfaitement le jeune homme.
J : Rodney. Maintenant écoute-moi. Je vais te raconter une histoire.
Et voilà !!!
Désolé pour le retard mais j'ai eu beaucoup de boulot à l'IUT et donc très peu de temps pour écrire.
J'espère que ce chapitre vous plaira !
Dédicace à bayas, numbiiiiiiiiiiiie et satine !!
