Chapitre 4

- Agent Eppes, vous m'entendez ? Emilie, la chaise, vite, je vais pas le retenir longtemps !

- Ça… Ça…. Ça… va, merci !

- Asseyez-vous deux minutes le temps de reprendre vos esprits. Je vous emmène dans mon bureau. Emilie, apportez-moi y un tensiomètre !

- Non… Non… Je vais bien, j'ai juste besoin de deux minutes pour reprendre mes esprits.

- Bien, je vous emmène dans mon bureau, je vous dois une explication. Ah, j'oubliais, je suis le Dr Mayfield.

- Don Eppes, le supérieur de Colby.

- Oui, je sais, venez suivez-moi, si vous êtes prêt à vous lever.

- Ça va, merci !

- Bien, venez, je vous offre un café.

- Il va me falloir quelque chose de plus fort.

- Nous sommes dans un hôpital agent Eppes !

- C'est Don.

- D'accord Don, appelez-moi Nora.

Il se laissa guider par le Dr Mayfield, enfin Nora jusqu'au bureau de celle-ci, comme un automate, ce qu'il venait de voir dans cette chambre mettrait du temps à s'effacer de ses rétines. Il comprenait peu à peu, mais il lui manquait encore une grande partie du puzzle, la femme devant lui serait sûrement à même de le combler. Il allait vraiment avoir besoin d'un verre ou d'un lit pour reprendre ses esprits, une fois qu'elle lui aurait expliqué, peut-être même bien des deux.

- Je vous en prie.

- Merci.

- Asseyez-vous, j'ai comme l'impression que vous allez en avoir besoin.

- Je crois aussi.

- Tout d'abord, je vous dois des excuses, ce n'était pas censé se passer comme ça. Emma devait m'avertir de votre arrivée.

- J'ai deux heures de retard.

- Les bouchons ?

- Entre autres.

- Emma vous a raté de peu en bas, elle m'a appelé dès qu'elle a regagné son poste, mais il était déjà trop tard. J'ai dit à Colby que je me chargerais de l'explication, maintenant qu'il dort je préfère ne pas le réveiller. Ellie s'en chargera bien assez tôt.

- Ellie ?!

- Oui, Ellie Tessa Granger.

- Je…. J'ai… Enfin… J'ai…

- Je vous raconte tout et ensuite vous pourrez me poser toutes les questions que vous souhaitez.

- Je vous écoute.

- Bien, je ne sais pas trop par où commencer…

- Par le début.

- Oui, bonne idée. Bien, je suppose que vous connaissiez Tessa ?

- Oui, c'était notre consultante pour les affaires avec implication médicale. Mais attendez, pourquoi « connaissiez » ?!

- Tessa est décédée il y a trois mois.

- Ce n'est pas possible, j'en ai rien su. Elle est morte de quoi ?

- Elle a été renversée ici, un soir, alors qu'elle venait de finir sa garde. Un mari qui venait de perdre sa femme et qui a pris le volant en état de choc. Mais je devais commencer au début ?

- Oui, excusez-moi !

Le verre allait être de rigueur, il allait de surprise en surprise….

- Tessa a rencontré Colby dans vos bureaux il y a environ un an. Elle a résisté à son charme pendant deux semaines, avant de craquer. Ils se sont séparés après trois mois de romance, je ne sais pas exactement pour quelles raisons, mais ce que je sais c'est qu'ils l'ont fait calmement, en adultes responsables. Enfin bref, Tessa a découvert qu'elle était enceinte d'un mois, deux semaines après leur rupture. Elle n'a pas hésité une seconde à reprendre contact avec Colby puisqu'ils étaient restés en bon terme. Elle voulait l'associer à sa décision. En tant que meilleure amie et obstétricienne je ne pouvais qu'approuver cette démarche.

- Va falloir que j'aie une discussion avec Granger à propos de l'usage des protections. Son père ne lui a donc jamais rien….

Trop tard, le mal était fait, il s'était laissé emporter, il avait encore du mal à se faire à l'idée d'un Colby orphelin. Cela figurait bien sûr au dossier de ce dernier, cependant Don n'avait jamais prêté grande attention aux informations personnelles de ses collègues. Mais avant qu'il puisse replonger trop loin dans ses pensées, Nora avait repris le fil de son récit.

- Vous savez, je crois que c'est en partie pour ça que Tessa avait finit par succomber au charme de Colby. Elle aussi était orpheline, ils avaient ça en commun et ils se comprenaient. Mais pour en revenir à votre remarque sur les protections, je ne suis pas aussi étonnée que vous. Je suppose que vous savez, puisque vous y avez droit tous les six mois, que tous les agents de la force publique, agences et unités confondues, passent un examen médical et qu'une partie de cet examen est un test du VIH. Pour les médecins, c'est pareil, nous courrons des risques tous les jours avec nos patients. Dans ces cas-là, quand on est sûr de son état de santé, pourquoi s'encombrer ? De plus Tessa prenait la pilule quand elle est tombée enceinte.

- Il y a tout comme un paradoxe dans ce que vous me racontez.

- Oui, j'ai été toute aussi surprise, mais je connaissais Tessa depuis longtemps et si elle avait eu un oubli de pilule elle me l'aurait dit, elle n'était pas du genre à fuir ses responsabilités. Je crois que le plus drôle dans cette histoire ça été quand elle m'a demandé de convoquer le représentant du laboratoire médical qui commercialise la pilule que je lui prescrivais. Il est ressorti de mon bureau avec une teinte verdâtre, je ne l'aie pas revu depuis, je ne comprends pas très bien pourquoi d'ailleurs. Toujours est t-il qu'après cet éclat Tessa est redevenue elle-même, elle avait eu ses cinq minutes de déprime, elle avait déchargé son trop plein sur le représentant, et elle pouvait enfin se consacrer à sa grossesse sereinement. Colby l'a soutenu dans ses décisions pendant tout ce temps, sans jamais chercher à faire pression et quand elle lui a annoncé qu'elle désirait garder le bébé, il lui a promis de toujours être là et d'assumer sa part de responsabilité. Je peux vous dire Don, pour avoir vu défiler pas mal de monde dans ce bureau, que j'avais rarement vu deux personnes séparées et dans leur situation réagir avec autant d'intelligence. Il a suivi sa grossesse régulièrement, toujours là pour les examens, toujours un mot gentil, un vrai soutien pour Tessa. Il n'était pourtant pas question de recoller les morceaux entre eux. Puis le drame est arrivé.

Elle fit une pause dans son récit, elle était encore submergée par l'émotion trois mois après, Tessa lui manquait tous les jours. Don ne bougeait plus en face, il semblait captivé par le récit même s'il palissait un peu plus à chaque phrase, et comme il ne fit aucun commentaire elle poursuivit le fil de son histoire.

- Elle en était à sept mois et demi de grossesse quand cet homme l'a renversée. Elle souffrait de multiples blessures et le mieux que nous puissions faire pour elle c'était d'essayer de sauver sa fille. Nous l'avons donc maintenue aussi longtemps que possible, mais pas assez et deux semaines après l'accident nous avons été obligé de mettre Ellie au monde. Colby a très mal réagi, il se retrouvait une fois de plus livré à lui-même, avec une petite fille, dont la vie ne tenait qu'à un fil. Avec Tessa, cela semblait facile, ils étaient deux pour assumer l'éducation de la petite et ils s'étaient promis de ne jamais faire subir au bébé ce qu'ils avaient subi eux-mêmes dans leurs enfances, je pense d'ailleurs que c'est pour ça que les choses se passaient aussi bien. Toujours est-il qu'Ellie avait très peu de chances de s'en sortir, grande prématurée, privée de sa mère, peu d'enfants passe le cap des deux semaines. Je n'ai pas revu Colby pendant tout un mois après le décès de Tessa, il refusait de voir sa fille, persuadé qu'il allait la perdre, je l'étais aussi à cette époque. Je venais de perdre ma meilleure amie et sa fille n'avait pas l'air de vouloir s'accrocher à la vie, j'ai essayé à plusieurs reprises de faire venir Colby en réa néonatal, mais rien à faire…

Et puis, un soir, je ne sais pas trop pourquoi ce soir là, je l'ai vu arriver. Il a refusé de rentrer pour voir sa fille, mais il est resté pendant deux heures devant la vitre de la salle à la regarder. Il est revenu comme ça tous les soirs, il refusait toujours de rentrer mais au moins il était là, ses allées et venues ont duré pendant trois semaines et puis l'état d'Ellie s'est subitement dégradé, je me souviens encore du jour où je l'ai appelé pour lui dire que s'il voulait dire au revoir à sa fille c'était le moment. Ca me brisait le cœur de perdre Ellie, j'avais repris espoir, elle avait pratiquement passé le cap des deux mois.

Quand Colby est arrivé, j'ai mis une heure à le convaincre de rentrer dans la salle pour toucher sa fille au moins une fois. Je crois que c'est à ce moment-là que le miracle s'est produit. La petite respirait difficilement, son cœur était très faible, et elle n'avait plus eu de réactions depuis le matin. Colby a passé sa main dans la couveuse et a caressé le petit poing d'Ellie en essayant tant bien que mal de contenir ses larmes, il est resté comme ça pendant une demi-heure, c'est à ce moment la que la petite a réagi, elle lui a attrapé le doigt et plus moyen de lui faire relâcher. Je ne pensais pas qu'elle avait encore de telles forces, pour moi elle était déjà partie, et elle m'a prouvé le contraire. Colby est resté avec elle toute la nuit et le matin j'ai eu du mal à le faire partir pour qu'il aille se reposer un peu.

Il est revenu deux heures plus tard, il n'a plus bougé de la couveuse, bizarrement l'état d'Ellie s'est amélioré à vue d'œil, et elle ouvrait les yeux le soir même. Il a ensuite passé tout son temps libre à l'hôpital ces trois dernières semaines, on a sorti Ellie de la couveuse il y a quatre jours, et il aurait pu la ramener à la maison dès la fin de semaine prochaine.

- Il aurait pu ? La situation a changé ?

- Oui, si on veut, d'abord Colby a été blessé et puis la petite nous a fait des caprices ces deux derniers jours.

- Elle va bien ?

- Je pense que vous allez me prendre pour une folle, mais je dirais que oui, maintenant qu'elle est avec son père tout devrait rentrer dans l'ordre.

- Je ne suis pas sûr de comprendre.

- Et bien quand Colby a enfin accepté de la voir, l'état d'Ellie s'est subitement amélioré, alors que je m'étais résolue à la perdre elle aussi. Et aujourd'hui c'est pareil. Colby n'est pas venu la voir jeudi soir, alors qu'il n'avait raté aucune visites depuis trois semaines, et hier pas de visites puisqu'il était hospitalisé à l'étage du dessous. Que vous le croyez ou non, l'état d'Ellie s'est à nouveau dégradé, pas moyen de la faire dormir ou manger en deux jours, nous avons dû l'isoler des autres bébés et la remettre sous perf. Et là, elle est avec Colby depuis trois heures, elle a bu deux biberons et elle roupille comme une bienheureuse. Ça a du sens pour vous ?

- Aucun, mais pour moi c'est toute cette histoire qui n'a pas de sens.

- Ce n'est pas banal, je vous l'accorde. Mais les faits sont là, on n'a pas trop eu le choix, et regardez le résultat, ces deux-là sont enfin calme. J'ai eu du mal à convaincre le Dr Barnes de faire monter un de ses patients dans le service maternité, mais au final il est tout aussi satisfait que moi du résultat. Je crois que je vais publier un article dans une revue spécialisée, le cas est plus qu'inhabituel, pour ma part c'est certainement la première et la dernière fois que j'ai un homme hospitalisé avec sa fille dans mon service.

- Vous allez faire sensation, je confirme.

- Vous avez d'autres questions ?

- Oui, quand comptait-il nous en informer ?!

- Je pense que son invitation à dîner de la semaine prochaine devait servir à ça.

- Oui, exact, maintenant que vous le dites, c'est vrai qu'il a invité toute l'équipe pour un dîner samedi prochain, mais pourquoi que maintenant ?

- Ça, faudra le lui demander !

- Comptez sur moi !

- Vous allez bien Don ? Vous avez l'air assez secoué.

- Vous ne le seriez pas si on venait de vous apprendre qu'un de vos collègues à une petite fille de presque trois mois et qu'il n'a jamais jugé bon de vous en parler ?

- Je crois que si, en effet.

- Bien, je dois retourner à mon bureau, je suis content de savoir que le problème d'agitation de mon collègue a enfin trouvé une solution, même si elle n'est pas banale. Je vais vite passer le voir, et en profiter pour dire bonjour à Ellie.

- Vous êtes sûr que ça va aller ?

- Oui, merci. Je vais certainement mettre du temps à me remettre du choc initial, mais ne vous inquiétez pas, ça va aller.

Il lui serra la main et la remercia de sa gentillesse, et avant de se diriger vers la chambre de Granger il lui laissa une carte avec ses coordonnées, au cas où. Il n'en revenait pas de ce qu'il venait d'entendre, il avait vraiment dû être aveugle ou très occupé pour ne pas se rendre compte de ce qui arrivait à Granger, faut dire que celui-ci avait bien caché son jeu. Et comble de tout, ce qui s'était passé juste après « l'accident » prenait du sens, Granger n'était pas vraiment incohérent, il réclamait simplement sa fille. « Sa fille », bizarre, il allait vraiment devoir faire un effort pour intégrer l'information : Granger, enfant orphelin maintenant père célibataire d'une petite fille de trois mois, quand est-ce que le monde s'était mis à tourner à l'envers ?

Il était à nouveau arrivé à la chambre 512, et même si cette fois il était préparé à voir une petite fille tenir fermement le doigt d'un de ses plus proches collègues et amis, il n'en resta pas moins hésitant la main sur la poignée de la porte avant d'entrer. Il décida de ne pas toquer au cas où le père et la fille seraient endormis mais poussa simplement la porte et encore une fois il eut l'impression de prendre une claque en pleine figure. Le bébé semblait réveillé mais calme, il s'approcha sur la pointe des pieds, ne voulant pas déranger Granger, qui lui semblait dormir. La petite avait les yeux grands ouverts et agitait gaiement un doigt de Granger qu'elle tenait fermement dans son petit poing. Elle était à croquer, il ne s'était jamais extasié sur les bébés, cette notion restant totalement abstraite pour lui, mais là il devait avouer qu'il avait une très jolie demoiselle devant les yeux.

- Dis donc jeune fille, tu vas finir par réveiller Granger en lui secouant le doigt comme ça !

Il n'avait pu se résoudre à utiliser le mot père, il lui faudrait certainement encore beaucoup de temps avant de se faire à l'idée. Ellie le regardait maintenant avec de grands yeux comme si elle se demandait qui était ce type en train de lui raconter des bêtises.

- Bonjour Ellie ! Tu devrais être en train de dormir, il paraît que tu as du sommeil à rattraper. Que dirais-tu de retourner au pays des fées ?

Il tendit la main sans s'en rendre compte et toucha la joue de la petite, il n'avait jamais rien touché de plus doux. Après deux minutes de caresses apaisantes sur la joue du bébé et de mots doux, celle-ci rejoignit son père dans le sommeil.

De l'autre côté de la porte, le Dr Ryan, n'avait pas manqué une miette du spectacle, elle avait suivi Don, histoire de s'assurer qu'il ne ferait pas un autre malaise. Ce qu'elle venait d'entendre la rassurait pleinement, elle aussi avait eu un peu de mal à intégrer l'idée au départ, mais finalement on s'y faisait. Colby ferait un très bon père pour Ellie, et puis elle était là pour l'aider au besoin, il n'était pas tout seul, elle saurait s'occuper de sa filleule. De plus, il y aurait Don, Tessa avait raison en affirmant qu'il ferait un très bon parrain pour Ellie, même s'il ne le savait pas encore. Nora se souvenait encore de Tessa lui racontant à quel point elle appréciait travailler avec l'équipe de l'agent Eppes, ce dernier étant toujours avenant et très attentionné au bien-être de son équipe et Colby en parlait toujours comme d'un mentor.

Ne restait plus qu'à convaincre Colby de lui poser la question, celui-ci avait été d'accord avec le choix de Tessa, mais semblait tout de même anxieux à l'idée de lui demander. Nul doute que les évènements des derniers jours ne lui faciliteraient pas la tâche, mais il était de son devoir de père de penser à l'avenir de sa fille s'il venait à lui arriver quelque chose, la vie était si cruelle des fois.

L'après-midi avait été calme et l'absence de Don y était certainement pour quelque chose. Megan avait finit sa paperasse une heure plus tôt et elle attendait maintenant avec impatience, tout comme David, des nouvelles de Colby. N'ayant pas de nouvelles de Don, ils ne leur restaient plus qu'à espérer qu'il avait suffisamment réussi à calmer leur collègue pour qu'il puisse le voir.

- Quand on parle du loup !

- Tous aux abris ! Vol au dessous du radar conseillé.

- David, enfin ! Regarde il a l'air de meilleure humeur.

- Si tu le dis !

- Vos rapports de la journée sont terminés ?

- Oui, chef !

- Bien dans ce cas-là vous pouvez filer !

- On peut aller voir Colby ?

- Oui, il est calme et il se repose en ce moment, le temps que vous arriviez, avec les bouchons qu'il y a là dehors, il devrait être réveillé.

- Merci Don, on file donc. A demain.

- On risque de se retrouver là-bas, je passerai voir si tout va bien quand j'aurais terminé ici. Ah j'allais oublier, on l'a changé de chambre, il est au cinquième maintenant, chambre 512.

- Merci Don, à plus tard.

- A plus tard.

Il n'avait pas eu besoin de leur répéter deux fois, Megan et David avaient attrapé leurs affaires en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Il se sentait un peu coupable de n'avoir rien dit pour Ellie, mais lui-même était encore sous le choc, et il n'avait pas envie de se lancer dans une longue explication. La réalité serait bien plus parlante que des mots, il n'empêche qu'il donnerait cher pour voir la tête de ses deux collègues au moment où ils rentreraient dans la chambre 512, mais il savait aussi qu'ils apprécieraient certainement un moment seul avec Colby, il retournerait à l'hôpital plus tard, en attendant sa propre paperasse l'attendait.

Ils avaient perçu le changement d'humeur de leur patron mais ils n'avaient cependant pas cherché à en savoir plus. Mieux valait filer avant que Don ne change d'avis ou qu'une affaire vienne leur enlever la possibilité de voir Granger. Le trajet jusqu'à l'hôpital se fit en silence, chacun étant perdu dans ses pensées. Ils avaient perdus deux heures dans les bouchons, au point que David avait même proposé de mettre le gyrophare en route, Megan avait refusé, arguant qu'ils étaient des citoyens normaux une fois sortit du bureau. Ils se garèrent dans le parking souterrain avant de se diriger vers l'entrée principale, David courrant presque, Megan avait eu du mal à le suivre. David s'était arrêté dans le hall, devant le panneau des différents services, et quand Megan le rejoignit enfin, il le fixait d'un air songeur.

- David ? David, ça ne va pas ?

- Don nous a bien dit cinquième étage ?

- Oui. Pourquoi ?

C'est bizarre, il n'y a que deux services à l'étage. La maternité et le service de pneumologie. Don ne nous a pourtant rien dit au sujet de problèmes respiratoires pour Colby, pourquoi l'aurait-on transféré dans ce service ?

- Il n'y a qu'une seule façon de le savoir !

Ils prirent l'ascenseur, et encore une fois le trajet se fit en silence, chacun étant perdu dans ses propres pensées. David était inquiet et Megan n'était pas loin de partager l'angoisse de son collègue, même si elle restait persuadée que Don leur aurait parlé de complications s'il y en avait eu. L'ascenseur les déposa directement dans le service de maternité et Megan ne put s'empêcher de faire une halte devant la nursery, avant de suivre David qui avait à nouveau repris une bonne longueur d'avance. Elle le retrouva devant la chambre 512, il était arrêté devant la porte de la chambre fermée, blanc comme un linge, enfin si elle pouvait se permettre l'expression.

- David ? David ? DAVID ? Qu'est-ce qui ce passe ?! Pourquoi tu ne rentres pas ?!

- Ce n'est pas la bonne chambre !

- Comment ça pas la bonne chambre ? Laisse-moi voir !