Chapitre 1 : Perte et Rencontre

Ce fut la douce sensation de l'herbe fraîche caressant son visage qui réveilla la jeune fille. Elle se redressa étourdi, se massant le front. Elle avait l'impression qu'un troupeau d'éléphant lui été passé dessus. Après avoir poussé un gémissement de mal être elle finit par regarder autour d'elle et ce qu'elle vit lui fit écarquiller les yeux. Elle se trouvait dans une jolie clairière, une brise légère soulevait ses long cheveux couleur d'argent et le chant doux d'un ruisseau qui couler plus bas apaisa quelques instants son cœur. Alors, si elle avait bien compris ce que le vieillard lui avait raconté, elle se trouvait sur une Terre nommée Arda. Elle se leva alors et commença à marcher en direction du ruisseau, bizarrement elle se sentait différente comme si quelque chose de profondément ancré en elle venait de refaire surface. Luinil s'approcha du ruisseau voulant se rafraîchir et ainsi s'éclaircir les idées mais quand elle vit son reflet elle poussa un cri monstrueux et reculant jusqu'à tomber sur les fesses, effrayée. La personne qu'elle venait de voir dans la rivière ne pouvait être elle. Déterminée à comprendre elle se repencha prudemment et examina la beauté qui la regardé. De long cheveux d'argent encadraient un visage fin sans imperfection, un port de tête altier et des yeux..des yeux d'un bleu profond où l'on pouvait actuellement y lire de la crainte et de l'admiration. Mais ce qui la déstabilisa le plus furent les oreilles en pointes. Elle avança une main vers le reflet avec méfiance et vit que la femme en face faisait la même chose. Pourtant quand leurs mains se rencontrèrent la jeune fille ne toucha que l'eau glacée du ruisseau. Son cœur s'arrêta de battre. Alors cette beauté fatale...c'était vraiment elle ? Elle secoua la tête avec un rire nerveux se reculant en tremblant légèrement. Elle n'y comprenait plus rien. Brusquement une voix bien connue résonna derrière elle.

- Eh bien, tu es beaucoup mieux comme ça !

La jeune fille se retourna brusquement et se figea. Un jeune homme aux cheveux long et d'un rouge flamboyant portant des vêtements un peu moyenâgeux mais qui, bizarrement, ne faisait absolument pas ridicule sur lui s'approcha d'elle. Elle ne comprenait plus rien, cette voix, cet air narquois, elle les connaissait mais normalement la personne à qui elle appartenait n'était absolument pas humain et vivait en elle. Elle vit le jeune homme avoir un sourire en coin.

- Oui Luinil, je suis Alastor et je ne suis pas un démon, bien que je sois capable de prendre la forme d'un gros loup.

Les jambes flageolante Luinil les sentit se dérober, le dénommé Alastor du la retenir de s'effondrer. La pauvre ne comprenait plus rien.

- Mais..Tu... Tu étais en moi ! Comment ? Comment est-ce possible ?

Le jeune homme la fixa avant de s'asseoir, la prenant dans ses bras rassurants et commença à parler d'une voix douce qui ne lui ressemblait absolument pas.

- Tu es Luinil et moi je suis ton protecteur. Depuis ta naissance je n'existe que pour te protéger dans un monde ou dans un autre quel que soit ma forme. Que tu fasses de bonnes ou mauvaises choses, je serais toujours à tes côtés et écouterais le moindre de tes ordres.

En entendant ça la jeune fille reprenant du poil de la bête ricana lui lançant un regard amusé.

- Toi ? M'écouter ? Tu plaisante j'espère ? Depuis toujours tu n'en fais qu'à ta tête !

Le jeune homme détourna les yeux en grognant avant de reprendre son récit.

- Tu es spéciale Luinil et tu possèdes des pouvoirs infiniment puissants. Tu es née ici, dans ce monde. Tout ce que t'a raconté ce vieillard était vrai. Les personnes qui te pourchassaient sur Terre ne cherchaient qu'à te ramener ici, en Terre du Milieu, sur Arda.

Luinil encaissait toutes ces révélations sans un mot, écoutant religieusement l'homme qui avait toujours été près d'elle. Elle avait une confiance absolu en lui et croyait chacune de ses dires depuis toujours. Quand il lui avait avoué être son protecteur cela ne l'avait pas étonné, à ses yeux, il l'avait toujours été et faisait même office de grand frère. Il la protégerait toujours, elle le savait. Alastor avait toujours été là dans la joie comme dans la tristesse et qu'il soit près d'elle en chair et en os, qu'elle ait des bras dans lesquels se blottir quand elle aurait peur, la rassuré infiniment. Elle se pelotonna un peu plus contre lui.

- Mais...Al.. Pourquoi m'a-t-on ramené ici ? Qu'attendent-t-ils de moi ? Je ne connais rien de cette Terre. Ça se trouve je ne parle même pas leur langue et... enfin...

Alastor en un instinct protecteur la berça doucement quand il sentit l'odeur des larmes de sa protégée. Elle avait peur et était perdu ce qui en soit, été tout à fait normal. Une chanson dans une langue que bizarrement, elle comprit tout de suite, sorti de la bouche de son ami, l'apaisant. Son chagrin s'évapora tel qu'il était venu. Reprenant toute sa verve, son mordant et son courage, la jeune fille se leva d'un bond.

- Bon alors si je suis là c'est qu'il doit y avoir une bonne raison n'est-ce pas ? Si on allait la chercher cette raison ?

Alastor éclata de rire en voyant la jeune fille reprendre du pep's tout en se relevant.

- Je ne sais pas pourquoi tu es là mais tout ce que je peux te dire c'est qu'il faudrait que tu te changes. Tu ne peux pas parcourir la Terre du Milieu ainsi.

Il indiqua le vieux pantalon usé ainsi que le tee-shirt trop court de la jeune femme. Le regardant comme s'il était débile elle s'écria.

- Et tu vois un magasin de fringue dans le coin toi ?

Alastor eut un sourire amusé avant de lui tendre une tenue qu'il venait de sortir d'un sac en peau. Luinil observa la tenue en haussant les sourcils. Celle-ci se composait d'une sorte de leggins noir, d'un tee-shirt a manche long moulant de même couleur, d'une cote de maille brillant comme des milliers de diamants et pourtant légère comme une plume qui l'ébloui, d'un sorte de sweet blanc et une grande cape noire à capuche complétait sa tenue. Elle se vêtit sans véritable gêne devant Alastor qui fixait les alentours. En la voyant habillé avec les affaires de ce monde, il l'a trouva infiniment belle. Avec beaucoup de tendresse il posa un magnifique diadème d'argent autour de sa tête sublimant son visage ainsi que ses cheveux qu'elle avait tressé avec soin. Ceux-ci lui arrivant en bas du dos auraient pu être gênant pour le voyage. Alastor posa alors un collier dont le pendentif représentait une magnifique étoile de couleur bleu azur dans sa main.

- Luinil, tu dois me promettre de ne jamais ôter ce pendentif. Porte le constamment, il contiendra tes pouvoirs et surtout il masquera ton apparence aux yeux des autres. Seul moi pourrai te voir telle que tu es réellement.

Devant l'air si sérieux de son protecteur, Luinil hocha la tête mais ne put s'empêcher de poser une question.

- Pourquoi. Pourquoi dois-je cacher mon apparence ? Je suis moche à ce point ?

Alastor devant la bêtise de la jeune fille éclata de rire provoquant chez elle un air boudeur. Elle le poussa sans ménagement, se dirigeant vers la forêt, furieuse. Ce ne fut que quelques minutes plus tard qu'Alastor la rattrapa, il vit qu'elle l'avait tout de même écouté car son collier était bien autour de son cou délicat.

- Tu es très loin d'être moche Luinil ! Tu es même le plus bel être qui existe dans l'univers entier. Mais tu illumine beaucoup trop...Comment t'expliquer, murmura-t-il devant son air d'incompréhension total malgré le léger rougissement dû aux précédents compliments, Luinil, tu es une étoile. Tu brilles autant qu'elles si ce n'est plus. Tu possèdes une aura de pureté et d'innocence que personne ne peux dépasser et tu ne la contrôle pas ! Tu envoûterais tous les êtres passant autour de toi tant que tu ne contrôleras pas ça !

La jeune fille grogna peu convaincu d'être aussi belle qu'il pouvait le dire et protesta

- Dans ce cas pourquoi je ne t'envoûte pas toi ?

Alastor la regarda avec un air brusquement grave et sérieux

- Mais tu l'as fait Luinil. Tu m'as envoûté dès que j'ai posé les yeux sur toi. Quand ta mère t'a mise au monde. J'étais là, et ton père en voyant mon dévouement pour toi m'a désigné pour être ton protecteur. Ce qui fut un immense honneur et un véritable plaisir.

Luinil en entendant ça écarquilla les yeux

- Attends...Al...Tu..Tu connais mes parents ?

Alastor comprenant qu'il avait fait une bourde, se fustigea avant de soupirer en hochant la tête

- Ton père Luinil...Il est l'être le plus puissant au monde et est vénéré par tous.

La jeune fille buvait ses paroles, n'y croyant pas, comment Alastor avait pu lui cacher une chose pareille pendant toute ses années ?

- Quel est son nom ? Et ma mère ? Qui était-elle ?

Alastor soupira et voyant qu'il n'avait plus le choix lâcha la bombe. Enfin ce qui aurait dû en être une si la jeune fille connaissait les croyances et l'histoire de ce monde.

- Tu es Luinil, fille d'Eru et d'Elenwë, une des plus belles Haute Elfes qui ait pu exister.

Luinil le fixa un long moment avant de tourner les talons. Elle lui en voulait de lui avoir caché une chose si importante. Il connaissait ses parents qui, semblait-il, étaient des gens importants. Une larme roula sur sa joue et quand Alastor la sentit avec son flair de loup son cœur se serra. Il n'avait jamais voulu la blesser. En voyant le jour baisser, il se reprit.

- Luinil, tes parents me les ont confiés et dans ce monde, tu en auras besoin.

En entendant cela elle se retourna et écarquilla les yeux en voyant ce que lui tendait son ami de toujours. Un arc d'un blanc neige où de nombreuse gravures plus belles les unes que les autres étaient dessinées ainsi qu'un carquois et des flèches de même couleur. Elle apprit d'Alastor que celui-ci était magique. Son père l'avait enchanté afin qu'elle ne soit jamais à court de flèche. Elle reçut aussi des dagues et une épée elfique. Alastor lui confia que le diadème et le collier étaient des cadeaux de sa mère. Malgré sa colère, Luinil était ému aux larmes. Une fois correctement armée, ils prirent la route. La jeune fille glissa sa main dans celle du garçon, lui faisant comprendre par ce geste qu'elle ne lui en voulait plus. Un sourire étira les lèvres d'Alastor.

Après plusieurs heures de marche, un cri strident retentit. Un cri terrible, qui fit trembler la jeune fille. Elle ferma les yeux en se bouchant les oreilles avant de brusquement sentir que quelque chose venait de lui rentrer dedans. Elle ouvrit les yeux et les écarquilla en voyant quatre petits hommes aux regards affolés. Celui qui lui était rentré dedans se releva et, en la voyant, bafouilla des excuses. Évidemment, Luinil ne compris absolument rien à ce qu'il disait mais compris en le voyant s'incliner de nombreuses fois. Elle lui fit un sourire doux, lui montrant qu'elle l'excusait. Se tourna vers Alastor elle dit, d'une voix que les jeunes gens devant eux auraient qualifiée de chantante.

- Qui sont-ils ? Et pourquoi je ne les comprends pas ? Auraient-ils besoin d'aide ? Demande-leur s'il te plaît, je sais que tu comprends parfaitement ce qu'ils disent Alastor.

Le jeune homme soupira avant de s'exécuter. Les petits hommes se lancèrent des coups d'œil inquiet de savoir s'il pouvait ou non leur faire confiance mais le regard inquiet et concerné de Luinil les persuada.

- Nous sommes en route pour Bree nous devons retrouver un ami là-bas.

- Pour quel raison courrez-vous donc ainsi ? Demanda Alastor un peu surpris

- Nous... Des cavaliers noirs nous poursuivent...

Alastor blanchit en entendant ça. Fidèlement, il rapporta les paroles à sa Dame car même si elle était son amie, elle était avant tout sa Dame. De son côté, la jeune femme fronça les sourcils avant de prendre la décision d'accompagner les petits hommes malgré le refus d'Alastor, qu'elle ignora complètement.

- Dit leur que nous les accompagneront jusqu'à Bree. Nous pourrons les protéger et ils m'ont l'air bien sympathique.

En soupirant Alastor s'exécuta. La petite compagnie eut un air surpris avant qu'un immense sourire vint orner le visage d'un des quatre qui avait l'air d'être le plus enclin à faire des bêtises. Ils se mirent en route. Luinil apprit alors que ces petits êtres étaient des hobbits. Le plus discret se prénommé Frodon Saquet et son ami qui semblait être au petit soin pour lui, Sam Gamgie. Mais ceux qui la faisaient le plus rire, était sans aucun doute Merry et Pippin, qui enchaînaient les bêtises et les blagues. Alastor était plutôt silencieux depuis que le petit groupe les avait rejoints. Quand ils s'arrêtèrent pour la nuit, Pippin et Merry mirent un point d'honneur à apprendre à la jeune fille le commun. Celle-ci, motivée, apprenait à une vitesse fulgurante, impressionnant les deux hobbits. Alastor lui, savait bien qu'au fond d'elle, elle connaissait déjà toutes les langues de la Terre du Milieu. Elles étaient tout simplement enfouies dans un coin de sa mémoire qu'il fallait réveiller, et les deux Hobbit s'en chargeaient apparemment très bien. Au bout de quelques heures Luinil put enfin comprendre et tenir une conversation plutôt approfondit avec les jeunes hobbits. Pippin lui avoua alors, qu'elle était la plus belle personne qu'il est pu rencontrer en rougissant, ce qui tira un sourire à la jeune femme qui lui ébouriffa les cheveux avec tendresse le remerciant. En effet, quand elle portait son pendentif, sa beauté presque féerique d'Elfe était terni, mais elle n'en restait pas moins séduisante. Ses yeux avaient gardé leur couleur, son visage était légèrement plus rond, ses cheveux moins longs et d'un noir corbeau et ses oreilles avaient la forme d'oreilles humaine. Seul son corps, fin svelte et gracieux ne changeait pas au grand désespoir d'Alastor qui savait très bien qu'il aurait du pain sur la planche pour empêcher les êtres de sexe masculin d'approcher sa Dame. Tout le monde fini par se coucher, exténués par leur longue marche. Ce fut aux aurores qu'Alastor les réveilla. Les hobbits qui voulaient profiter un peu plus de la chaleur de leurs couches, grognèrent mais le jeune homme fut intraitable et tira violemment sur les couvertures de Merry et Pippin. Ils prirent le petit déjeuner que Luinil avait fait et retrouvèrent le sourire, la complimentant sur ses capacités culinaires. Elle leur sourit en guise de remerciement et ils levèrent le camp une fois la panse des hobbits bien pleine. Ils traversèrent une forêt et, tout comme les hobbits, Luinil s'émerveillait devant le paysage. Elle fut sortie de sa contemplation par le même cri que la veille. En l'entendant Alastor banda son arc tandis que la jeune femme, se reprenant, fit de même, surprise de voir que les gestes ainsi que le maintien de l'arme viennent aussi naturellement. Elle remarqua du coin de l'œil que Frodon avait l'air absent mais ne s'en préoccupa pas, murmurant dans sa langue d'origine

- Al, j'ai le sentiment qu'on a intérêt à décampé d'ici et rapidement ! Pourrais-tu te transformer et porter les hobbits ?

- Hors de question que je t'abandonne ! s'écria le jeune homme indigné.

Luinil leva les yeux au ciel.

- Je ne suis pas en sucre Al, de plus je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'il y a quelqu'un que je peux appeler...

Sur ses mots elle siffla. Un sifflement mélodieux et doux. Les hobbits les avaient regardés échanger dans leur langue si bizarre que personne ne comprenait. Elle ressemblait à de l'elfique mais d'après Frodon, qui avait quelques notions de Sindarin, ce n'en était pas. Soudain, les surprenant, elle poussa un sifflement qui donnait envie de chanter. Quelques instants plus tard, ils virent apparaître un cheval noir d'une beauté à couper le souffle. Elle l'enjamba sans difficulté, tendis la main à Frodon qu'il saisit un peu méfiant, et l'attira contre elle faisant de même avec Sam le plaçant derrière elle. C'est alors que sous le regard horrifié des hobbits, Alastor se transforma en un loup presque aussi grand que le cheval et s'accroupit.

- Merry, Pippin, montez, il ne vous fera aucun mal !

Incertain les deux hobbits hésitèrent mais décidèrent, sous les cris insistant de Luinil de le faire.

- Accrochez-vous !

Luinil murmura quelque chose à l'oreille de son cheval qui partit dans un galop terriblement rapide, le loup suivant sans difficulté.

- Frodon indiquez moi la direction à prendre !

Le hobbit s'exécuta sans attendre en entendant les cris se rapprocher. Bizarrement près de la jeune femme, il avait plus de facilité à résister à l'appel de l'anneau. Luinil quant à elle avait ressenti une sombre ombre flotté autour de Frodon comme si les ténèbres n'attendaient qu'un relâchement de sa part pour prendre possession du jeune hobbit. Merry leur hurla alors de se diriger vers un ponton au nom bizarre et la jeune fille, suivant les indications, en pris le chemin. Le ponton se rapprochait à la même allure que les cavaliers noirs, terriblement vite. En voyant le radeau attaché, elle dégaina et sans arrêter son cheval, trancha les amarres. Le Maeras et les hobbit sur son dos en sécurité mais quand elle se retourna son sang se glaça. Merry et Pippin arrivaient en courant tandis qu'Alastor, son Alastor, grondait, effrayant le cheval noir qui se cabra faisant tomber le cavalier noir. Les deux hobbits sautèrent sur le radeau déjà loin du ponton tandis qu'elle hurlait.

- AL ! VIENS DEPECHE !

Mais quand son regard plongea dans celui du loup, des larmes se mirent à rouler sur ses joues. Son regard était débordant d'amour et elle put clairement y voir un adieu jusqu'à ce qu'il saute à la gorge du cheval, se détournant d'elle. Décidé à tous les protéger, les cris de sa Dame devant son sacrifice lui brisèrent le cœur mais il était décidé et ce n'est que quand elle disparut à l'horizon qu'il se laissa tomber, le corps mutilé.

Luinil quant à elle, pleurait. Elle pleurait comme jamais elle ne l'avait fait. Son ami, son frère, son protecteur venait de se sacrifier pour les protéger. Elle avait l'impression que plus rien avait d'importance. Les hobbits effarés et terriblement triste devant le sacrifice du jeune homme qu'ils avaient appris à apprécier, essayèrent tant bien que mal de la consolé. Merry et Pippin s'asseyant près d'elle en lui frottant le dos tendrement, Sam guidant le radeau et Frodon agenouillé près d'elle fini par la prendre dans ses bras en rougissant légèrement, sentant l'odeur fraîche de la jeune femme, lui caressant les cheveux. Elle finit par s'accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage. Son cheval, qui était resté près d'elle, enfouis son nez dans son cou avant de s'allonger et elle s'appuya contre son flanc. Elle le caressa longuement avant de finalement s'endormir, complètement anéantie par la mort de la personne qu'elle considérait comme sa seule famille. Ce fut Frodon qui la réveilla.

- Nous sommes arrivés Dame Luinil.

La jeune fille se leva le cœur lourd, tandis que son cheval s'ébrouer en sautant sur la terre ferme. Elle proposa aux jeunes hobbits de lier leurs sacs entre eux et de les poser sur la croupe de son cheval, qu'elle avait décidé de nommé Dairiun (horreur des ombres de la nuit). Les hobbits soulagés, la remercièrent et la jeune femme s'exécuta sans plus tarder. Ils marchèrent encore une heure ou deux dans le silence, Dairiun suivant sagement sa maîtresse, avant d'apercevoir les barricades de la ville de Bree. Une fois la palissade passée, elle se tourna vers ses nouveaux amis.

- Où vous attends votre ami ?

- A l'auberge du Poney Fringant !

Amusé par le nom malgré elle, elle les accompagna jusqu'à l'auberge. Une fois devant celle-ci elle décrocha leurs sacs et leur rendit avec un sourire triste.

- Je suppose que c'est ici que nos chemins se séparent.

Les hobbits prirent un air horrifié, avant que Frodon prenne la parole.

- Avez-vous des obligations ? Si ce n'est pas le cas, nous serons ravis de vous accueillir dans notre petit groupe, après tout …Vous nous avez protégés…

Le regard de la jeune fille se voila en entendant cela et Frodon se mordit l'intérieur de la joue se fustigeant d'avoir été aussi maladroit. En voyant l'air contrit du jeune hobbit elle fit un doux sourire.

- Dans ce cas, si ma présence ne vous gêne pas je serais ravi de vous accompagner.

Les hobbits eurent un grand sourire et tandis que Frodon allait demander les chambres, Pippin et Merry accompagnèrent la jeune fille jusqu'aux écuries. Après avoir pris soin que Dairiun soit à son aise, ils rentrèrent dans l'auberge sans que la jeune femme ait auparavant rabattu sa capuche sur sa tête sous les regards plutôt consentant des deux hobbits. En voyant le regard inquiet de Frodon, la jeune fille fronça les sourcils. Elle s'assit en face de lui et Frodon fixa ses yeux dans ceux d'un bleu profond de Luinil.

- Qu'est-ce qui vous inquiète autant ?

Frodon la fixa avant de murmurer.

- Mon ami n'est toujours pas arrivé et je n'aime pas le regard que le rôdeur du nord pose sur nous.

D'un geste discret, le jeune hobbit indiqua la direction de l'homme. Sans gêne la jeune femme se tourna vers le fameux rôdeur qui plongea ses yeux dans les siens. S'ensuivit un combat de regard que le rôdeur perdit sous le regard amusé de la jeune femme.

- Ne vous en faites pas Frodon. Votre ami va surement arriver et quant à ce rodeur, s'il nous gêne je le zigouille !

Elle eut un rire sous le regard effaré de Frodon. Mais voir la jeune femme rire après tous ces événements lui mirent du baume au cœur. La voix de Pippin résonna alors soudainement avec force

- Saquet ? Bien sûr que je connais un Saquet !

La jeune fille fut surprise de voir Frodon se lever brusquement et se jeter sur son cousin, mais malheureusement il se cogna contre un homme et tomba en arrière. Luinil vit alors un anneau en or et pourtant entourer d'une substance noire qui, comme guider par une force inconnu, se dirigea directement sur son doigt tendu. Elle vit soudainement Frodon devenir sombre et affolé, une brume noire l'entourant. Elle n'avait pas fait attention, mais le rôdeur avait rapidement bougé entraînant le jeune hobbit dans un coin, à part. Dans le souci de le protéger, Luinil se leva d'un bond et suivit l'homme. Elle le vit menacer son ami et dégaina, glissant la lame sous la gorge du rôdeur qui releva tout de suite la tête tandis qu'une voix féminine et glaciale retentissait à son oreille.

- Je vous conseille de le lâcher immédiatement si vous tenez à la vie.

Sans un mot, l'homme s'exécuta. Luinil garda tout de même son arme pointé vers lui.

- Frodon, prenez vos affaires, nous partons d'ici. L'ordre avait été dit d'une voix douce et calme mais le jeune hobbit devina qu'il avait intérêt à obéir quand ses yeux plongèrent dans ceux de la jeune fille. Il réunit toute la petite troupe et ils revinrent vers Luinil angoissé.

- Et maintenant ? Frodon la regardait attendant ses directives.

- Tous les quatre montez sur Dairiun, il saura quoi faire. Quand il s'arrêtera, descendez cachez-vous et attendez moi. Est-ce bien compris ?

Les hobbits hochèrent la tête avant de décoller en direction des écuries. Luinil se tourna alors vers le rôdeur qui la regardait un peu ébahit.

- Vous et moi, nous avons des choses à nous dire.

Sans un mot de plus elle entraîna le rôdeur vers une chambre, le fixa un instant avant de rengainer.

- Qui êtes-vous et que voulez-vous à mes amis ?

L'homme la fixa avec animosité.

- Pourquoi vous le dirais-je ?

Elle eut un sourire en coin.

- Peut-être parce que je vous le demande ?

- Ne l'avez-vous donc pas vu disparaître ? Votre ami est en danger, il transporte avec lui…

Elle le coupa sans sommation

- …les ténèbres. Vous ne m'apprenez rien rôdeur du Nord. Je l'ai vu, il n'a pas disparu il a simplement basculé le temps d'un instant. Je ne sais ce qu'est cet anneau mais il ne doit pas tomber entre de mauvaises mains. Je ne vous laisserez pas vous approchez de lui sans connaitre vos intentions.

A sa grande surprise le rôdeur eut un sourire et se découvrit.

- Un vrai chien de garde n'est-ce pas ? Je suis Aragorn, fils d'Arathorn et je ne souhaitais que protéger votre ami. En mettant cet anneau, il a appelé ses serviteurs. Les Nazguls. Ils sont attirés par son pouvoir. Ils sont en danger. Je suis là pour vous aider. Mais, à qui ais je à faire ?

Avec méfiance la jeune femme se découvrir et le cœur d'Aragorn s'arrêta un instant, on disait que l'étoile du soir était sublime mais la femme qu'il avait en face de lui, objectivement, la surpasser de loin. Reprenant ses esprits, il plongea dans ses yeux où l'on pouvait voir toute les couleurs de l'océan.

- Je m'appelle Luinil. Almareä Aurë Aragorn fils d'Arathorn. (Bonjour)

Aragorn plus que surpris de l'entendre parler elfique, lui rendit son salut. Elle se détourna alors et sorti avec rapidité de l'auberge suivit par le rodeur qui se figea en voyant le magnifique étalon qui se tenait devant lui. Sous le déluge, elle avait remis sa capuche et sauta sur le dos de son animal, elle tendit la main au rodeur qui la saisit et monta derrière elle tendit qu'elle murmurait quelque chose à l'oreille de son animal qui partit dans un galop effréné. Il courut pendant de longue minutes avant de s'arrêter dans une clairière, elle sauta alors à terre caressant l'encolure de la bête.

- MERRY, PIPPIN, FRODON, SAM ! SORTEZ !

Ce fut Merry qui apparut en premier.

- Luinil c'est vous ?

- Bien sûr, qui d'autre ?

La jeune femme eut un sourire doux tendit que rassuré les jeunes hobbits s'approchaient, méfiant tout de même, en voyant le rodeur au côté de la jeune femme.

- Que fait-il ici ? demanda Frodon, méfiant.

- Ne vous en faites pas Frodon, il ne vous fera rien. Le rassura Luinil. Aragorn se présenta et fit un feu. Au loin on put alors entendre les hurlements furieux des Nazguls et Luinil eut un sourire de vainqueur sur les lèvres avant que ses pensées la ramènent à Alastor. Son visage s'assombrit sous l'œil surpris du rôdeur et ceux peinés des hobbits.

- Je prends le premier tour de garde, Saisissant ses armes elle s'éloigna ayant besoin d'être seule.

Les hobbits expliquèrent la raison du revirements de Luinil à Aragorn qui regarda ensuite dans sa direction inquiet. Il se tourna alors vers les hobbit, leur murmurant qu'il était temps de dormir et sans un mot il s'allongea à son tour, son esprit tout de même troublé par cette jeune femme. Mais le sommeil reprit ses droits et l'entraina jusqu'au pays des rêves.