Note : Mon Dieu, je crois que je n'ai jamais été autant aspiré de ma vie ! xD J'aime cette fiction, Nagini est si complexe, si agréable à décrire. N'est-ce pas un peu étrange ?
Brefouille, bonne lecture x]
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Je ne suis qu'un Horcruxe.
La vie m'a fait ainsi.
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Durant ma peine, je n'ai jamais songé à abandonner. Mon obstination ne fut pas vaine, au bout de longues journées, alors que mon esprit redescendait les échelons de l'intelligence, je l'ai senti.
Il était là, plus près qu'il ne l'avait jamais été. Le Roi m'attendait, j'en étais sûr. Devant moi se dressait des herbes, beaucoup d'herbes. Mais bizarrement, elles étaient basses, bien entretenues. Du gazon peut-être. En tout cas, cela ne m'arrêta pas, bien au contraire ! Glisser dans l'herbe était d'une facilité, d'une agréable facilité. Je continuais, tout droit, je sentais la présence du Roi, mais elle était comme floue, un peu atténuée, comme si Le Roi était endormi, sa puissance engourdie. Et il n'était pas seul, il y avait une autre présence, un autre humain sans doute. Je n'avais pas peur des humains, ils ne m'avaient jamais intimidé. J'ondulais, sifflant de soulagement, après tant d'années d'errance, je le retrouvais. Plus loin, il n'y avait que de l'herbe, à gauche et à droite aussi. J'étais dans une sorte de champ géant totalement tondu et aucun humain, aucune vie à l'horizon. Ma joie s'évanouit légèrement mais je ne perdais pas espoir, Le Roi était si présent et si absent à la fois.
A ce moment précis, il apparut. Ou du moins, son esprit, sa présence apparut. Il était à côté d'un homme, petit, chauve, gros et laid. Je le sentais. Je voulus attaquer l'humain, mes crocs étaient prêts, je poussais un sifflement glacial quand une voix résonna dans ma tête. C'était lui ! Dans ma tête ! Il était là ! J'étais prêt à m'élancer sur l'humain, sans doute gardait-il Le Roi prisonnier, je ne sais où ni comment, mais c'était probable !
-Arrête !
Alors, je m'arrêtais. Ma gueule se referma, cachant mes crocs au venin si redoutable, ma langue fourchue si effroyable. Je stoppais et j'écoutais. Je regardais aussi.
Car à côté du petit homme, il y avait quelque chose. J'ai d'abord pensé à de la fumée, comme un brouillard. Mais il m'apparut clairement que c'était Le Roi. Comme un fantôme, mais légèrement plus solide. Il paraissait faible, peut-être un peu plus petit que la dernière fois où nous étions réunis. Mais c'était lui.
-Cet être vivant ne te fera aucun mal, alors va avec lui, il te conduira à moi… S'il fait le moindre faux pas, tue-le ! Mais fais lui confiance, il mourrait s'il te faisait quoi que ce soit, alors suis-le… Suis-le…
Et le fantôme du Roi disparut. Tout cela c'était passé si vite ! Je retrouve Le Roi et il disparaît à nouveau ! Mais c'était bien lui…
Alors je fis confiance à l'homme, tandis que je m'approchais de lui, une aura de terreur plana. Tsss, encore un pauvre et stupide animal sans intérêt, qu'est-ce que Le Roi pouvait lui trouver ? Mais je consentis à l'approcher, je lui fis comprendre, d'un mouvement de tête, que je le suivrai. Alors, l'homme trembla de tout son corps, un frisson d'effroi l'avait parcouru, puis il se retourna avec des mouvements saccadés, comme s'il avait le hoquet, et se mit en marche. Une marche à petit pas, comme un rongeur terrifié et pressé de partir. Je ne le quittais pas des yeux, à la moindre pointe de vitesse, il périrait de mes crocs.
Nous marchâmes longtemps, mais le temps était sans importance pour moi. Une maison branlante apparut alors, la présence du Roi était à nouveau là. Je frémis d'excitation, nous étions arrivés. L'homme me conduit dans la maison par un chemin caché dans le lierre, puis nous montâmes des escaliers de bois qui craquèrent sou le poids de l'humain. Je laissais des sillons dans la poussière, comme un bateau sur la mer. Et nous arrivâmes. Le gros homme ouvrit une porte et me laissa passer. Pour lui faire sentir mon mépris, je tournai la tête vers lui et émis un sifflement moqueur. Quand je passai devant lui, je sentis son odeur de sueur, signe qu'il n'avait pas apprécié notre petite ballade nocturne.
Et là, je le vis. Je le sentis. Il était dans un fauteuil, mais je ne pouvais pas encore voir son visage, son siège étant tourné vers une cheminée. Alors, j'ondulais jusqu'à lui, je glissais sur le dossier du fauteuil quand quelque chose m'arrêta dans ma frénétique approche.
Le Roi était bien là.
Mais ce n'était pas lui.
