Le taxi de Massimo filait à toute allure dans les rues étroites du vieux Rome. Par bonheur à cette heure tardive de nuit elles étaient désertes.
« Massimo » dis-je d'un ton autoritaire
« trouves nous un autre hôtel »
« un autre hôtel »cria t il
« mais il est 03h00 du matin où veux tu que je déniche une chambre à cette heure ci ? »
« c'est ta ville, débrouilles toi »
« tu ne veux quand même pas que je me pointes avec cette nana à demie dénudée au palace ? »
« ok ok » dit il tout en réfléchissant
« le seul endroit ouvert 24h/24h c'est le Bonsaï hôtel. Il dispose d'un distributeur de cartes d'accès automatique ».
« parfait mais épargnes moi les détails, je te laisse gérer ça ».
Il me fallait réagir au plus vite, la situation ne devait pas m'échapper et rien ne devait m' écarter de mon objectif. Ce n'est pas parce que je n'ai pas pu sauver Bella qu'il faut que je me mette à sauver la moitié de la planète.
Massimo venait de récupérer le code de la chambre. Il me fît signe. La jeune fille était toujours prostrée contre la portière.
Elle n'avait pas prononcé un seul mot et elle continuait par intermittence à sangloter. Je dus la porter jusqu'à la chambre.
L'hôtel était vraiment lugubre et d'une propreté qui laissait franchement à désirer. La chambre, disons plutôt le box, devait faire à peu près 15 mètres carrés soit a peu près la taille de la salle de bain de ma suite.
Il y avait un coin douche/WC sommaire mais la porte fermait à clef. J'y déposait la jeune femme.
De retour dans la pièce principale je vis Massimo en train de trifouiller la télévision. Pas de plasma ni de LCD mais un bon vieux téléviseur à tube cathodique mais coin carrés quand même.
Il jurait en italien puis finalement il réussi à avoir une chaine. Il s'assit sur le bord du lit et semblait s'installer durablement.
« hé, Massimo, tu ne rentres pas chez toi ? » lui dis-je tout en continuant à surveiller attentivement le moindre bruit ou son qui pourraient parvenir de la salle de bain.
Il ne me répondit pas.
« oh Massimo, je te parle »dis-je d'un ton autoritaire et un rien agacé. La douche venait de se mettre à couler.
« oui, oui »dit il sans même quitter des yeux l'écran qui projetait un porno bon marché.
Mais il ne bougeait pas il restait là captivé par les deux blacks qui faisaient une double pénétration sur une blondasse décolorée aux seins disproportionnés.
Je lui tapa gentiment sur l'épaule et je me mis entre lui et son centre d'intérêt. Il leva enfin les yeux et croisa mon regard noir. Je crois qu'il compris.
Je crois que finalement il comprenait plus de choses qu'il voulait bien me le laisser croire.
« ok ok » dit il presque en s 'excusant
« je file, je te la laisse pour toi tout seul ».
« tiens Massimo, prends » lui dis-je en lui tendant trois billets de 200,00€
« appelles moi en début d'après midi »
Il prit les billets, les glissa dans son jeans sans même les compter, me regarda en souriant et sortit.
Je me mis d'un côté du lit, le dos appuyé sur la tête de lit et les jambes allongées.
La porte de la salle de bain s'ouvrit. Elle avait tant bien que mal essayé de dissimuler sa nudité avec une serviette mais celle ci étant plus une serviette de toilette que de douche, elle laissait deviner ses formes.
J'évitais de la regarder afin de ne pas la mettre mal à l'aise. Elle se glissa dans les draps. Elle allait se débarrasser de la serviette quand elle vit les images à la télévision.
« toi...aussi » me dit elle en Anglais avec un fort accent slave.
Les deux gus étaient en train de se répandre sur le visage et la bouche de la siliconée décolorée.
« non,non » lui dis-je en renforçant mes paroles par un geste de la tête
« c'est Massi.... »
A quoi bon m'évertuer à lui expliquer elle ne comprendrait surement rien. Il valait mieux que j'éteigne la télé et que je m'installe sur l'espèce de banquette et que je fasse semblant de dormir.
Le store ne s'abaissant pas totalement, la chambre était baignée dans une lueur provenant des néons des enseignes publicitaires du magasin d'en face.
Elle gesticula un moment et finalement réussi à s'endormir. Son sommeil fut agité et surement ponctué de cauchemars.
Que seraient mes nuit si j'arrivais à trouver le sommeil. Tant de choses me hantent déjà.
Me retrouver dans une chambre en train de regarder une jeune femme dormir réveillait en moi des souvenir bien douloureux.
Combien de nuits avais-je passé comme ça, sans un mot, à regarder Bella dormir, à la contempler, à contempler sa beauté.
Je ne tenais plus en place il fallait que je sorte. Je devenais comme un animal en cage enfermait dans cette chambre d'hôtel.
Je profitais de son sommeil pour m'éclipser discrètement.
Je me mettais en chasse.
Si je laissais derrière moi un ou deux cadavres exsangues j'éveillerai l'intérêt des Volturi et ils enverraient surement Dimitri et Félix traquer le vampire qui ose chasser sur leur territoire.
Mais je ne pouvais pas me permettre une confrontation directe, il me fallait trouver un stratagème et détourner les soupçons de moi.
Finalement d'avoir recueilli cette malheureuse serait surement un mal pour un bien.
« suis-je donc devenu si cruel? »
« suis-je donc devenu comme ceux que je m'évertuais à traquer? »
Du fond du couloir provenait des couinements de matelas et plusieurs gémissements humains se mêlaient aux bruits incongrus de la télévision.
Une légère lueur passait sous la porte. Plus silencieux qu'un félin je pénétrais dans cette chambre couvert par le son du porno que les deux tourtereaux devaient avoir commencé à visionner histoire de se chauffer.
La femme était à quatre pattes, les mains appuyés sur le mur, au dessus de la tête de lit. L'homme était derrière elle, cramponnait à ses hanches il faisait des aller retours rapides tout en donnant des grands coups de reins comme en témoignaient les contractions au niveau de ses fessiers.
Tous les deux regardaient grâce à un grand miroir accroché au mur face à eux les scènes de cul qui se succédaient sur le petit écran noir.
Aux « ha oui baises moi » de la femme répondaient les « tu la sens hein? Tu la sens? » de l'homme.
Je n'eus aucun mal avec tout se brouhaha à m'approcher tout près d'eux.
« je vais partir » cria l'homme dans un râle car il avait du mal à se retenir.
La femme se retourna pour recevoir sa semence sur le visage comme l'actrice du film.
Elle me vit.
Je saisis violemment sa nuque, poussa en avant de telle sorte qu'elle avale entièrement le sexe de son amant. Aucun cris ne put ainsi sortir de sa bouche.
Lui, ravi de tant de gourmandise, leva les yeux au plafond en relâchant enfin son fluide. Ce fût leurs derniers instants de vie.
Je bus tout leur sang.
En ressortant je pris soin de laisser tomber une des cartes de visite de Massimo.
Je retourna dans ma chambre. Elle dormait toujours. Elle semblait plus calme. Je repris place sur mon lit de fortune.
Mon plan prenait forme doucement dans ma tête. Il me fallait me montrer fin stratège tant les Volturi sont puissants et intelligents.
Dans la matinée je sortis acheter le petit déjeuner. J'aurais pu aussi lui acheter des vêtements mais il valait mieux que se soit Massimo qui aille les lui acheter.
« Massimo, bonjour, c'est moi. As tu bien dormi? »
Il marmonna. A priori je le réveillais.
« Massimo tu m'entends? »
« ouais » dit il d'une voix pas spécialement enjouée.
« viens nous chercher vers 14h00 et passes prendre des habits pour la petite »
« quoi, il faut en plus que je fasse... »
je l'interrompis.
« passes prendre des habits pour elle et viens ! » je raccrochais
Les dés étaient jetés. Mon destin était en marche...le leur s'assombrissait...
