Titre : La Rose et le Lierre
Rating : K pour l'instant
Note : Merci pour les reviews x) Bonne lecture pour ce chapitre !
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Chapitre 2 :
Yoshiki fut réveillé par les rayons du soleil qui venaient caresser son visage. Heath avait déjà ouvert les rideaux pour que le pianiste puisse être tranquille. Il se demandait quand même quelle heure il pouvait être, se demandant surtout dans combien de temps il devrait se rendre chez le violoniste.
Quelqu'un frappa à la porte, attendant un instant l'approbation de Yoshiki pour rentrer :
- C'est bon Heath, tu peux entrer, lança le jeune homme en s'étirant.
- Avez-vous passé une bonne nuit ? Demanda le domestique en entrant, un plateau à la main.
- Oui...
Heath posa le plateau sur la table juste à côté du lit et prépara à son maitre le café du matin accompagné de l'habituelle cigarette.
- Je pose le cendrier ici, monsieur, lui indiqua Heath toujours très prévenant.
- Je te remercie.
Le pianiste alluma sa cigarette, prit une bouffée puis se tourna à nouveau vers Heath qui était déjà partit ouvrir légèrement la fenêtre. Il le dévisagea un instant, repensant aux premiers jours où il était rentré à son service.
A ce moment là, la famille de Yoshiki cherchait un nouveau domestique après que le dernier ait craqué sous la pression du jeune homme. Le pianiste ne faisait que tester les domestiques mais ses critères d'exigences étaient très durs. Personne n'avait réussi à le satisfaire. Jusqu'au jour où Heath avait postulé, il avait été à l'essai pendant un temps. Le stagiaire n'avait pas eut de mal à comprendre les instructions de son nouveau maitre, qui ne répétait jamais deux fois les consignes. Après plusieurs jours, il avait été engagé définitivement. Yoshiki n'avait pas toujours été des plus agréables mais parallèlement à ça, il avait toujours bien traité Heath. Son domestique était plus docile et facile à vivre que la plupart des gens. Il était d'une discrétion que le compositeur aimait particulièrement. Il était aussi l'incarnation du calme et parfois les gens se demandaient s'il y avait bien un domestique dans cette demeure. C'était tout ce dont avait besoin Yoshiki quand il rentrait chez lui.
Perdu dans ses pensées, tirant machinalement sur sa cigarette, Yoshiki ne remarqua même pas qu'Heath tentait d'attirer son attention. Réalisant au bout d'un moment que le domestique l'appelait, le pianiste redescendit brusquement sur terre :
- Oh... Excuse-moi, je pensais à autre chose.
- Je vous en prie. Je disais juste que votre frère avait fait porter un message. Il demande à vous voir cet après midi.
- Très bien... Je dois juste être de l'autre côté de Paris pour le dîner ce soir, si tu pouvais faire en sorte qu'un cocher passe me prendre pour 17h, ça serait l'idéal. Tu peux répondre à mon frère en lui disant de passer en début d'après midi.
- Je m'en charge, répondit Heath en s'inclinant avant de quitter la pièce.
Terminant sa cigarette et son café, Yoshiki se leva, allant s'enfermer dans sa salle de bain. Retirant le seul pantalon qu'il portait pour dormir, il se plongea dans une baignoire d'eau bouillante, profitant un moment d'une douce quiétude avant de se décider à sortir, s'enroulant dans une grande serviette avant de regagner sa chambre.
Attrapant l'un de ses habituels pantalons de cuir et une fine chemise blanche, Yoshiki s'habilla rapidement et sortit de sa chambre, gagnant son salon pour s'installer à son piano, commençant à travailler une de ses nouvelles compositions.
Totalement prit dans son jeu, occupé à sans cesse peaufiner ce sur quoi il butait, le compositeur ne vit pas le temps passer et fut surpris lorsque Heath vint lui annoncer l'arrivée de son frère.
Se levant, Yoshiki accueillit ce dernier avec un grand sourire, le serrant contre lui dans une amicale étreinte. Avec son visage carré et ses dents en trop, Toshimitsu ne ressemblait en rien à Yoshiki. Mais malgré toutes les différences qu'il y avait entre eux, les deux frères s'appréciaient énormément.
Leur famille était japonaise, implantée en France depuis deux générations mais ayant malgré tout gardé nombres de leurs habitudes d'origine.
Vivant prêt de leurs parents, Toshi les voyait très souvent alors que Yoshiki avait presque entièrement coupé les ponts avec eux. Ces derniers, très riches, avaient toujours pensé que leur fils aîné, Yoshiki, reprendrait l'affaire familiale. Ils avaient déchanté lorsque le pianiste s'était lancé dans la musique. De plus, très portés sur la religion, ils ne comprenaient pas que Yoshiki, à 35 ans, ne soit toujours pas marié.
Toshi avait comblé toutes leurs attentions. Marié, pieux catholique, il travaillait avec son père pour pouvoir reprendre l'entreprise après.
S'installant autour d'un verre de vin dans l'un des nombreux salons du manoir de Yoshiki, les deux frères commencèrent à discuter, Toshi demandant à Yoshiki des nouvelles de son métier et vice versa.
Au bout d'un moment, Toshi demanda :
- Et sinon... Toujours personne dans ta vie ?
- Non, toujours personne, répondit le pianiste, immédiatement agacé.
Personne ne comprenait pourquoi Yoshiki était célibataire. Très bel homme, il croulait sans cesse sous les propositions mais il les refusait les unes après les autres. Pourtant, la plupart des femmes qui se proposaient à lui étaient d'excellents partis pour lesquelles nombre d'hommes se seraient damnés. Beaucoup... Sauf Yoshiki. Pour la simple et bonne raison qu'il aimait les hommes.
A part Pata, personne n'était au courant de cette particularité de Yoshiki. L'homosexualité était considérée comme un vice et les gays étaient des parias, impropres à la vie en société. Yoshiki pouvait dire adieu à sa carrière et à sa vie sociale si cela venait à se savoir. Mais il commençait à se rendre compte que son comportement étonnait. Ce n'était pas normal, de la part d'un homme dans la fleur de l'âge de refuser les plus belles femmes du pays. S'il continuait comme ça, quelqu'un risquait de se douter de quelque chose...
- Je ne te comprends pas... commenta Toshi. Qu'est ce que tu attends ?
- Je n'ai juste pas trouvé la bonne personne, répondit Yoshiki, un peu froidement.
- Mais tu n'essaies même pas de les connaître, tu les repousses toutes totalement.
- Elles ne sont pas intéressantes, elles ne me parlent que du fait que je suis un « merveilleux pianiste » et rien d'autre. C'est vite désagréable. Donc tant que je ne trouverais pas une femme capable de me parler d'autre chose que de ça... Ça ne passera pas.
- Je comprends, c'est vrai que ça doit être lassant. Eh bien j'espère que tu trouveras vite une femme capable de te parler de quelque chose d'intéressant.
Il était moins une, ça commençait à sentir le roussi pour lui. Yoshiki avait su garder son calme et sortir une excuse compréhensible, son frère avait l'air de le comprendre. Bon, il espérait bien être tranquille pour un petit moment. Mais Toshi revenait à la charge avec un autre sujet que le pianiste préférait ne pas aborder :
- Nos parents se font beaucoup de soucis pour toi.
- Je m'en sors très bien pour le moment comme tu peux le voir, répondit Yoshiki à nouveau irrité.
- Oui mais tu n'as pas une vie des plus agréables.
- Si, j'ai tout ce dont j'ai besoin : ma liberté.
- Tu ne me feras pas croire que tu es heureux comme ça !
- Monsieur voudrait-il un amuse-bouche ? Demanda soudain Heath l'air de rien, les coupant. Je les ai confectionnés quand j'ai su que vous viendriez.
Toshi le regarda un instant sans rien dire, puis se tourna vers Yoshiki en faisant un signe de main, refusant l'offre. Heath croisa le regard de Yoshiki sentant qu'il avait fait une grosse erreur, voulant juste dévier la conversation. Mais Yoshiki aimait généralement résoudre ce genre de problème seul. Heath le savait mais là, il avait voulu intervenir en la faveur de Yoshiki, oubliant de ce fait la règle numéro 1 de la noblesse.
- Ton domestique ne sait pas rester à sa place à ce que je vois...
- C'est la première fois que cela lui arrive et je veillerai personnellement à ce que ce soit la dernière. Tu peux disposer, Heath... Sinon à part cette question de bonheur que se passe-t-il ?
- Eh bien en fait, nos parents aimeraient que tu viennes à une réunion de famille très importante.
- Et en quel honneur ?
- Je ne sais pas trop en fait... Cela m'a étonné de voir qu'ils voulaient faire appel à toi... Mais soit irréprochable c'est la semaine prochaine je te ferai parvenir un courrier pour te préciser l'heure et le jour.
Sans laisser le temps à son frère de répondre, Toshi se releva, bientôt imité par Yoshiki.
- Trouve-toi une tenue un peu plus classe... Essaye d'être à la hauteur de ton rang pour une fois.
Yoshiki s'apprêta à répondre sèchement au ton sarcastique de Toshi mais ce dernier le coupa une nouvelle fois :
- Voici l'adresse d'excellents couturiers en ville. Tu devrais prendre contact...
- Je ne vois pas pourquoi je ferais le moindre effort pour des gens que je n'aime pas et qui ne m'aiment pas !
- Parce que ce sont tes parents et qu'ils font l'effort de te convier à une réception. De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais le choix !
Se dirigeant vers la sortie, Toshi se retourna une dernière fois :
- Tu devrais recevoir la date et l'heure d'ici demain ou après demain.
Sur ces derniers mots, le frère de Yoshiki quitta le manoir, laissant le pianiste légèrement sous le choc. Dans ces conditions, Yoshiki détestait son frère... Même s'ils s'entendaient plutôt bien, Toshi avait tendance à prendre le parti de leurs parents et lui non plus ne comprenait pas que Yoshiki puisse se contenter d'une vie de musique.
Avec un soupir, le pianiste jeta un coup d'œil au papier que lui avait donné son frère. L'adresse d'ouvriers, apparemment renommés...
- Bon j'irai demain aujourd'hui ça me semble compromis... Heath ! Cria Yoshiki sur les nerfs.
- Oui... fit-il la tête basse sachant pertinemment ce qui l'attendait.
- C'était quoi ça ?
- Monsieur... Je...
- Tu as deux secondes pour expliquer ce qui t'as pris. Exceptionnellement tu as le droit de parler à ta guise pour m'expliquer.
- Votre frère vous doit le respect vous êtes l'aîné. Mais il vous parle comme si vous lui deviez quelque chose. Je n'aime pas ce comportement. Alors je pensais que si j'arrivais à le distraire eh bien... Il vous laisserait tranquille. Vous êtes tellement occupé et vous faites de votre mieux...
- Mon frère ne supporte pas les domestiques qui parlent quand ils n'y sont pas autorisés, n'oublie pas ça. Tu as plus de liberté ici mais c'est avec une condition, la connais-tu ?
- Non... Maitre...
Un sourire se dessina sur les lèvres de Yoshiki. « Bien sûr que tu ne la connais pas, pensa-t-il, ce serait le comble ». Heath avait fait ça pour le protéger, c'était un domestique qui s'occupait de cette manière de son maitre...
- Je vais quand même te la dire : tant que tu resteras comme tu es, tu auras certains droits, mais recommence ça et tu pourras t'en aller je ne te retiendrais pas. Une dernière chose, mon frère ne m'a pas manqué de respect il prend seulement le parti de personnes que je ne supporte pas.
- Il vous a mal parlé... et n'avait pas à le faire... Je ne veux pas lui manquer de respect et je vous promets de rester à ma place après cette conversation... Mais vous avez toujours été bon avec moi... bien plus que mes anciens maitres... Loin de moi l'idée de me plaindre d'eux mais...
- Je sais ce que tu veux dire... Mais ne recommence pas même si tu penses bien faire. Laisse-le faire... Je sais comment il est...
Un silence s'installa mais Heath ne partit pas, attendant que le compositeur le punisse comme il se devait. Il avait mis son maitre dans une mauvaise position alors qu'il voulait faire exactement le contraire.
- Tu attends quoi ? L'interrogea-t-il en reportant son attention sur le domestique.
- Vous ne me punissez pas ?
- Tu peux disposer mais avant tu vas me dire si tu connais cette personne... Je sais que tu connais du monde en ville, reprit Yoshiki en lui tendant l'adresse des couturiers que lui avait donné Toshi.
Heath regarda le papier et le lu.
- Oui c'est un de mes amis...
- J'espère qu'il est doué...
- Oui il ne vous décevra pas...
- Je l'espère...
Sur ce, Yoshiki congédia Heath et regarda l'heure d'un air pensif. 16h30... Il allait très bientôt devoir se mettre en route pour le domicile de Sugizo. Il poussa un profond soupir, déjà démotivé par la suite de sa soirée.
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Miaou !
Fin de chapitre lol
Bon il se passe pas grand chose... On fait la connaissance de Toshi x) le petit frère bien comme il faut XD
J'espère que ça vous a plu...
N'hésitez pas à laisser votre avis,
A bientôt pour la suite ^^
