Auteur : Gillian Middleton ( u/483952/Gillian_Middleton )
Titre : Memories Of Me (Souvenirs de moi)
Genre : Romance
Résumé : En enquêtant sur une malédiction de routine dans une petite ville de Californie Dean perd la mémoire. Avec seulement son frère sur lequel compter des sentiments commencent à se développer et ils ne sont pas exactement fraternels. Comment Sam va-t-il faire face à ça?
Pairing : Sam/Dean
Rating : M
Disclaimer : Les persos appartiennent aux créateurs de la série, et l'histoire à Gillian Middleton.
Avertissements : Je précise encore qu'il s'agit d'une traduction et que l'autrice de cette fic est Gillian Middleton. Si vous le pouvez, je vous suggère d'aller la lire en VO sur ce même site. Cette fic est une fic slash, traitant donc de relations homosexuelles qui iront jusqu'au lemon donc vous êtes prévenus. Inceste.
Voilà le chapitre 2. Il est deux fois plus court que le premier mais je vais me dépêcher de traduire le suivant ^^. Merci à ceux qui lisent!
Partie 2 sur 4
Le médecin parcourut son calepin, le stylo prêt à écrire. « Y a-t-il des antécédents familiaux d'épilepsie ? »
Sam secoua la tête pour Dean, qui paraissait toujours groggy et à côté de la plaque. Il était perché sur la table d'examen et Sam était à l'affût, prêt à rattraper sa silhouette vacillante s'il tombait.
« Souffrez-vous d'un quelconque problème de santé ? Cure de désintoxication à l'alcool ? Hypoglycémie ? »
À nouveau les yeux de Dean papillonnèrent vers son frère et Sam répondit. « Non, rien de tout ça. Ça n'était jamais arrivé avant. »
« A-t-il reçu un coup à la tête ? »
Sam chercha ses mots un instant. Comment répondre à celle-là ? Il avait perdu le compte des coups à la tête qu'ils avaient reçu. « Pas récemment, » dit-il prudemment.
« Je suppose que vous n'avez pas chronométré l'attaque ? » demanda le médecin.
Sam haussa les épaules d'un air interdit. « Je ne pensais pas vraiment calmement, » dit-il sur un ton d'excuse.
« C'est compréhensible. Mais pourriez-vous estimer ? Est-ce que ça aurait duré plus de 5 minutes ? »
« Ça non, » dit Sam avec certitude. « Enfin ça a semblé durer une éternité, mais ça n'a dû prendre qu'une minute environ, j'en suis sûr. »
« Eh bien c'est une bonne nouvelle, » dit brusquement le médecin, prenant de nouvelles notes sur sa feuille.
« Ah oui ? »
« En fait oui. Je sais qu'une crise tonico-clonique comme celle-là peut être effrayante, mais vous avez fait tout ce qu'il fallait. Quand à la cause, eh bien, c'est difficile à dire. Nous pouvons faire des examens plus approfondis, mais nous ne pourrions pas diagnostiquer par exemple une épilepsie avant que vous n'ayez eu au moins deux attaques comme celle-là. »
« Je ne veux pas en avoir d'autre, » dit Dean avec ardeur. « Vous ne pouvez pas me donner un comprimé ou quelque chose ? »
« Si il s'avère que c'est effectivement le début d'une épilepsie il est certain qu'il existe des traitements très efficaces. Mais pour le moment je vous suggère d'essayer de vous reposer et de vous remettre du stress de l'attaque, et ne conduisez pas ou ne faites pas fonctionner de gros appareil pendant quelques jours. »
Il sourit et salua les deux frères d'un signe de tête aimable tandis qu'il se tournait vers la porte. « Et n'hésitez pas à revenir si ça se reproduit ou si vous avez un autre problème. »
« Le miracle de la médecine moderne, » grogna Dean en descendant de la table d'examen. Sam tendit automatiquement la main pour le stabiliser lorsqu'il se leva.
« C''est pas vraiment juste, » fit remarquer Sam, tenant la veste de Dean ouverte pour qu'il puisse la remettre. « Ce n'est pas comme si nous pouvions tout lui dire. »
« Tu aurais dû voir ta tête quand il a demandé si j'avais pris un coup sur la tête. Tu avais l'air incroyablement coupable. »
Sam renifla. « En fait c'était dur de garder un air impassible. »
Dean enfila sa veste et resta un instant immobile, clignant des yeux à la lumière crue de la cabine d'urgence. Pendant un instant, avec le visage encore pâle et tendu et le regard si perdu il parut très jeune et très vulnérable.
« Est-ce que je déteste les hôpitaux ? »
Sam sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en entendant cette question triste. C'était toujours incroyablement étrange de voir le visage de son grand frère aussi ouvert et sans protection. Il n'avait jamais réalisé avant à quel point Dean se dissimulait, même de lui.
Peut-être tout particulièrement de lui.
« Nous avons passé bien trop de temps aux urgences dans notre vie, je peux te le dire. »
Sam repoussa le rideau et ils marchèrent dans le couloir, Dean gardant une démarche lente et mesurée. Il marchait comme il marchait après une bagarre ou une longue route. Avec raideur, comme si chaque muscle le faisait souffrir. Sam étudia le profil de son frère tandis qu'ils traversaient les portes vitrées pour aller sur le parking. « Pourquoi cette question sur l'hôpital ? Est-ce que ça t'a semblé familier ? »
« Rien ne me semble familier, Sam, » dit Dean avec lassitude, s'appuyant sur le capot pendant que Sam ouvrait la voiture. « Rien. »
Sam l'aida à s'asseoir sur le siège passager avant de grimper à celui du conducteur, fronçant les sourcils en assimilant le ton significatif du dernier commentaire de Dean.
« Qu'est-ce que ça veut dire ? »
« Ça veut dire que tu restes pratiquement un inconnu pour moi, Sam. Et ça fait tomber à l'eau toute ta théorie de l'amour fraternel, » dit Dean farouchement.
« Oh, ça, » dit Sam, un peu décontenancé. « J'avais oublié ça. »
Dean rit doucement. « Eh bien, tant mieux pour toi. Mais j'ai tellement peu de souvenirs, je ne peux pas me permettre d'oublier le peu que j'ai. En plus… » Sa voix s'éteignit, et il regarda le parking obscur par-dessus son épaule.
« En plus ? » demanda doucement Sam.
Dean cligna lentement des yeux, le profil brièvement éclairé par une voiture qui passait puis retombant dans l'ombre.
« C'est important pour moi, mec, » admit-il à voix basse. « Ce que je ressens pour toi est important. Pour le meilleur et pour le pire tu es tout ce que j'ai à l'heure actuelle. Ce qui me relie au monde. Putain, je pouvais même pas répondre aux questions du doc tout à l'heure ! Je ne pouvais pas lui dire le moindre truc sur ma propre vie. Je dois compter sur toi pour tout. »
« Ça doit être vraiment effrayant, » dit Sam avec sympathie.
« Ouais. » Dean lui lança un regard. « J'ai pensé à faire semblant, tu sais ? Que je croyais à toute cette théorie de l'amour fraternel. Juste pour que tu arrêtes de flipper pour ça. »
« Tu n'as pas à faire semblant de quoi que ce soit avec moi, mec, » dit Sam avec sincérité. « Quoi que ce soit nous allons le gérer. Et quoi que ce soit ça ne peut pas être pire que cette maudite attaque. » Il frissonna. « Ça craignait. »
« Et ça secouait, » acquiesça Dean avec ardeur.
Sam jaugea son frère quelques secondes de plus, avant de tourner la clé et de faire démarrer la voiture avec un vrombissement sourd. Une idée lui traversa l'esprit et il inclina la tête et lança un autre coup d'œil à Dean.
« Pourquoi ne l'as-tu pas fait ? Mentir, je veux dire. »
Dean haussa les épaules et grimaça. « J'avais pas envie, » dit-il et Sam rigola à son ton enfantin.
« Pourquoi ? »
« Comme je l'ai dit, ma mémoire a disparu. Les quelques dernières heures sont à peu près tout ce que j'ai de moi. » Il sourit à Sam, les yeux écarquillés et expressifs. « Et toi, » continua-t-il doucement.
Sam cligna les yeux, absorbant l'information.
« Et je suis désolé si ça te met mal à l'aise mais ce que je ressens pour toi me paraît très réel. C'est tout ce que j'ai. »
Sam acquiesça, acceptant cette vérité. Ce qu'il avait dit à Dean il y a quelques instants était vrai, d'une certaine manière l'idée que son frère puisse ressentir cette attirance bizarre pour lui en souffrant d'amnésie n'était pas si inquiétante qu'elle l'avait été il y a quelques heures. Ils devaient se préoccuper de choses plus importantes maintenant.
« Ça va, » dit-il. « Je ne flippe pas tant que ça. »
Dean pouffa. « Tu devrais probablement, » dit-il, un peu moqueur. « Tous ces soins dévoués vont rapidement transformer ma sérieuse attirance en un sérieux béguin. »
Sam rougit et Dean rigola à nouveau.
« T'es mignon quand tu rougis, tu sais. »
« La ferme, » marmonna Sam, sans colère.
« Je dis ça, je dis rien, moi. »
Au matin ils se retrouvèrent dans une cafétéria, ayant tous deux décidé d'opter pour de la vraie nourriture plutôt que pour ce qui passait pour tel au McDonald d'à côté. Dean parcourut le menu légèrement graisseux avec un léger froncement de sourcils.
« Eh ben, ça craint, » dit-il, poussant la carte plastifiée sur la table en formica. « Je ne me souviens même pas de ce que j'aime. »
« Tu aimes les germes de blé et le plancton, » dit Sam d'un air absent, les yeux portés sur son propre menu tandis qu'il essayait de choisir entre du jus d'orange et du café. Sa conscience lui disait qu'il avait besoin de vitamines, mais son corps réclamait bruyamment du café. Ses yeux étaient sablonneux à cause du manque de sommeil et son dos souffrait du fait qu'il soit resté assis voûté au-dessus de la table, surfant sur le net pendant toute la nuit. Pas tant parce qu'il pensait vraiment trouver quoi que ce soit d'utile sur les pertes de mémoire sur les sites paranormaux qu'il avait dans ses favoris que parce que l'idée que Dean puisse convulser pendant qu'il dormait le terrifiait totalement.
Il commençait à s'habituer à fonctionner avec peu ou pas de sommeil de toute façon.
« Du plancton ? » dit Dean, l'air confus.
Sam eut un sourire d'excuse. « Désolé, la force de l'habitude. »
« Mec, » dit Dean sur un ton de reproche. « C'est pas juste de se moquer de ceux qui sont mentalement affaiblis. »
« C'est ce que j'ai fait toute ma vie, » plaisanta Sam.
Dean lui rendit son sourire, l'air momentanément transporté. Il se pencha en avant et murmura doucement. « Si nous avons les mêmes parents, comment as-tu obtenu cette adorable fossette ? »
Sam toussota et jeta rapidement un œil sur le reste de la cafétéria bondée. « Est-ce que tu viens juste de me qualifier d'adorable ? » siffla-t-il.
« J'ai qualifié ta fossette d'adorable, » répondit Dean doucement. Il ramassa le menu et l'étudia à nouveau. « C'est ce que tu as pour t'être moqué. »
« Ça n'arrivera plus, » dit Sam avec ferveur. Dean releva le menu avec un regard inquisiteur vers son frère et Sam pensa à une autre blague avant de se raviser. Dean avait toujours été sans peur quand il s'agissait de prendre sa revanche, et à présent il avait bien plus de munitions qu'auparavant.
« Prends juste quelque chose de frit, » conseilla-t-il sèchement. « Tes papilles te remercieront, même si ça pourrait ne pas être le cas de tes artères. »
« Pff, qu'elles aillent se faire voir, » dit Dean joyeusement. « Qu'est-ce qu'elles ont déjà fait pour moi ? »
Sam secoua la tête, l'affection prenant le pas sur l'exaspération. Dean parvenait à lui faire ça à chaque fois.
« Alors, quel est le programme du jour ? » demanda Dean alors que la serveuse se dépêchait de partir avec leur commande.
« On retourne au musée, on voit ce qu'a donné la pagaille de la nuit dernière et on réfléchit à un plan pour entrer à nouveau et pour exploser ce truc et le remettre à sa place. »
« C'est l'heure de la raclée, » sourit Dean avec satisfaction.
Sam fronça les sourcils en s'arrêtant dans le petit parking du musée. Deux voitures de police et une camionnette de légiste prenaient la plupart des autres places et juste au moment où ils arrivèrent, le moteur de l'Impala grondant encore paresseusement, une ambulance arriva.
« C'est quoi ce bordel ? »
Ils s'incrustèrent pour atteindre la voiture de police la plus proche où un shérif était appuyé contre le capot, dirigeant les ambulanciers vers l'entrée de derrière.
« Qu'est-ce qui se passe ? » dit Sam, jouant les observateurs intéressés.
Le shérif les jaugea rapidement. Il était jeune, peut-être de l'âge de Sam et tremblait d'excitation.
« Un gros cambriolage, » dit-il avec excitation. « Je n'ai rien vu de pareil dans le coin récemment. Un vrai travail de professionnel. »
Sam feignit un intérêt poli, faisant de son mieux pour ne pas faire paraître son incrédulité. « Quelque chose a été volé ? »
« Oh que oui ! » s'enthousiasma le jeune shérif. « Toute la Collection de la Famille Brackett, rien que ça. Les ruby, l'or et tout ! Envolés ! »
« Wow, » dit Dean, lançant à Sam un rapide coup d'œil. « Donc, à quoi sert l'ambulance ? »
« L'agent de la sécurité. Il a pris un méchant coup à la tête. Le choc lui a causé un traumatisme, » dit sagement le député.
« Est-ce qu'il va bien ? » demanda Sam.
« Il est conscient mais il est plutôt âgé. Ça aurait pu être pire, j'imagine, » admit-il avec réticence.
Sam scruta le vieil édifice en étrécissant les yeux. « Euh, des suspects ? »
« C'est encore tôt, » dit le député sur la défensive. « En plus, vous auriez dû voir le vrai travail de pro qu'ont fait ces gars pour entrer. Je doute qu'ils nous tombent droit dans les bras. Ils sont sûrement retournés à L.A. maintenant, » dit-il envieusement. Sa radio grésilla et il appuya sur le bouton, souriant d'un air important. « Je ferais mieux d'y aller, les gars. Ils doivent avoir besoin de moi. »
« Qu'est ce qui se passe, Sam ? » demanda Dean avec urgence alors que le shérif se pavanait sur l'herbe jusqu'à l'allée.
« Aucune idée. Mais qu'est-ce qui cloche ici pour que cet endroit soit cambriolé deux fois en une nuit ? »
« T'es parti dans l'urgence, c'est ça ? Quand j'ai été mis KO ? Peut-être que quelqu'un a juste trouvé l'endroit ouvert et a pris avantage de la situation ? »
« Peut-être, » dit Sam lentement. Les ambulanciers redescendaient l'allée, poussant un brancard sur lequel le vieux agent de la sécurité était assis. Un bandage de secours était attaché à l'arrière de sa tête et il portait un masque à oxygène sur sa bouche et son nez. « Viens, tirons-nous d'ici. »
« Donc je présume qu'on n'entrera pas par effraction dans le musée ce soir, » observa Dean alors qu'ils roulaient dans la ville. « Mince, et dire que j'avais hâte de casser quelque chose. »
« Nous devons trouver ce pendentif. »
« Sans blague. Une idée de par où commencer ? »
Sam souffla. « Que dis-tu de l'hôpital ? »
« Je suis venu voir mon oncle, » dit Sam, se penchant sur le bureau de l'accueil avec son expression la plus inquiète. « C'est le garde du Musée Brackett ? J'ai entendu dire qu'il était blessé ? »
« Ah, oui, » dit l'infirmière, lui souriant avec sympathie. « Ted Lewis. Il est toujours aux urgences, j'en ai peur. » Elle était blonde et avait environ 50 ans. Son badge fleuri indiquait qu'elle s'appelait Patty.
Sam prit un air triste. « C'est si terrible que ça ? » dit-il d'un ton tragique.
« Eh bien, je ne peux pas vraiment le dire avant que le docteur ait terminé… » dit Patty avec hésitation. Sam renifla et prit un air angoissé et Patty jeta un œil à la salle d'accueil silencieuse et lui tapota la main d'une manière apaisante. « Attends juste ici, chéri, je vais me dépêcher d'aller voir. » Elle se précipita dans le couloir.
Dean fit passer sa tête par le coin et sourit d'un air admiratif. « T'es doué. »
Sam jeta un œil par-dessus son épaule. « Des années de pratique, » dit-il sèchement.
« Eh bien tu as failli me faire pleurer. Donc, ça fait partie de ce qu'on fait ? Mentir à des gens sympas ? »
« Quand c'est nécessaire. » Sam étudia son frère d'un air interrogateur. Dean semblait habituellement apprécier les mensonges et la tromperie, adorant avoir un comportement scandaleux et voir combien de noms ridicules il pouvait endosser avant que quelqu'un ne s'en aperçoive. « Pourquoi ? Ça te dérange ? »
« Non, » Dean haussa les épaules d'un air désinvolte. « C'est pour la bonne cause, je présume. C'est juste que tu, je sais pas. Ça n'a pas l'air d'être ton genre. Tu as l'air tellement innocent et inexpérimenté. »
Sam leva les yeux au ciel. « C'est quelque chose dont je prends avantage sans pudeur, crois-moi. Je n'en suis pas fier. »
« Mais tu mens comme un expert, mec. »
Maintenant c'était de la gêne et Sam posa rapidement le doigt sur la cause. « Pas à toi, Dean, » dit-il doucement. Sincèrement. « Nous ne nous mentons pas, ok ? Nous ne nous disons peut-être pas tout, en fait ayant grandi comme nous l'avons fait c'était par pure autodéfense que nous gardions certaines choses pour nous. Mais nous ne mentons pas. »
Dean ouvrit la bouche pour répondre puis s'interrompit et retourna dans le coin lorsque l'infirmière revint avec empressement.
« Chéri, tu n'as aucune raison de t'inquiéter, » dit Patty, prenant sa main et la serrant. « Le docteur dit que c'était une simple blessure à la tête et qu'ils vont sûrement juste le garder quelques heures en cas de traumatisme crânien. Ça aurait pu être bien pire. »
Sam lui serra la main puis se pencha en avant et embrassa sa joue ronde et rose. « Merci beaucoup. »
Patty tapota son bras et lui dit qu'il n'y avait aucun problème mais ses joues étaient un peu roses lorsqu'elle retourna de son côté du bureau.
« Mec, tu as illuminé sa journée, » ricana Dean.
« Tu as entendu ce qu'elle a dit ? » dit Sam avec intensité. « Ça aurait pu être pire, comme l'a dit le shérif. »
« Alors, quoi, tu penses à un coup monté de l'intérieur ? »
« Peut-être. Le cher oncle Ted fait sa ronde de huit heures et trouve la porte ouverte, les alarmes désactivées et la vitrine retirée. »
« Mmh, » médita Dean. « Et il pense, tout ce que j'ai à faire, c'est attraper les bijoux et m'esquinter un peu. Une couverture parfaite. »
« Ouais, » dit Sam pensivement. « Peut-être. C'est une piste en tout cas. »
« Alors qu'est-ce qu'on fait ensuite, Sherlock ? »
« On trouve si c'est bien Ted Lewis, et où diable il a pu planquer une fortune en bijoux volés. »
« Pauvre vieux Ted. » La dame âgée gratta paresseusement la fourrure blanche sale du chat qu'elle serrait dans ses bras. Des traînées de cheveux teints rouges s'échappaient du filet à cheveux hérissé de bigoudis sur sa tête.
« Est-ce que Ted a de la famille à votre connaissance ? » interrompit gentiment Sam.
La vieille dame fronça un moment les sourcils avant de se reprendre. « Non, pas de famille, il passe chaque vacance seul. »
« Est-ce qu'il vous parle parfois de quitter San Marco ? De voyager peut-être ? » Le chat dans ses bras s'étira et lança un regard suffisant à Sam, qui tendit la main et le gratta derrière l'oreille.
« Ted ne parle jamais beaucoup, en vérité. Il garde tout pour lui. C'est triste qu'il ait eu plus de visiteurs aujourd'hui qu'il n'en a jamais eu avant. »
« Des visiteurs ? » Dean regarda le chat avec antipathie et celui-ci leva le nez vers lui en commençant à ronronner plus bruyamment. « La police ? »
La vieille dame haussa les épaules et son filet à cheveux glissa sur une entaille. « Non, pourquoi la police viendrait-elle ici ? Il est la victime non ? C'était ce reporter, cette dame reporter. Elle a reniflé dans le coin, a posé beaucoup de questions. » Ses yeux se rétrécirent. « Vous êtes des reporters aussi ? »
Sam sourit. « Des freelances. Pour quel journal travaillait-elle ? »
« San Marco n'a qu'un journal. The Star. Vous allez écrire une histoire là-dessus ? »
« Peut-être. Avez-vous eu le nom de la reporter ? »
« Linda quelque chose, » la vieille dame renifla avec désapprobation. « Je n'aime pas voir une femme faire un travail pareil. Parce que, de mon temps – »
« Merci beaucoup pour votre temps, » la coupa Dean avec un sourire charmeur.
Linda Yates était assise derrière son bureau les sourcils froncés avec colère vers son écran et tapait furieusement sur son clavier.
« Excusez-moi, » dit doucement Sam par-dessus son épaule et elle sursauta, se retournant. Sa coupe au carré qui descendait jusqu'à ses épaules capta les lumières crues qui pendaient au plafond du bureau. Sam sourit, sachant que ça faisait ressortir sa fossette et l'utilisant impitoyablement. « Désolé, je vous ai surprise ? »
Linda leva un sourcil devant ce charme enfantin. « Pas de problème. » Elle jeta un œil à la salle de photocopie bondée. « C'est juste que vous vous habituez à faire abstraction du bruit par ici. Puis-je vous aider ? »
« Mon nom est Sam et voici mon frère, Dean, » dit Sam poliment. « Nous venons juste de parler à Mme Garrity chez notre oncle Ted ? »
« Ted Lewis ? » dit Linda avec indignation. « Elle m'a dit qu'il n'avait aucune famille. »
Dean sourit en prenant un air confidentiel. « Elle a du caractère. »
« C'est une manière de le formuler, » marmonna Linda.
« Le truc, Mlle Yates – »
« Linda. »
Sam sourit à nouveau. « Linda. On s'inquiète un peu pour notre oncle. Un shérif nous a dit qu'il paraît que ce qui s'est passé au musée pourrait être un coup monté de l'intérieur. »
« Nous ne voulons pas que quoi que ce soit soit mis sur le dos du pauvre oncle Ted, » dit Dean gravement.
« Je ne pense pas que votre oncle ait de quoi s'inquiéter, » dit Linda sèchement. « Je n sais pas ce que votre contact au commissariat vous a dit, même si je peux imaginer quel attardé ça devait être. Mais les flics ont d'autres chats à fouetter dans cette affaire. »
« Que voulez-vous dire ? »
« Eh bien, la lettre, » dit Linda comme si c'était évident. « Un timbré l'a envoyée au journal. Votre oncle ne vous l'a pas dit ? »
« Eh bien, il l'a mentionné, » dit Dean pour se dépêcher de la rassurer. « Mais nous ne connaissons pas tous les détails. »
Linda trifouilla dans des papiers sur son bureau et leur tendit une page photocopiée. « Il va droit au but et dit qu'ils vont être volés, » dit-elle tandis que Dean y jetait un œil. « Ils l'ont imprimée, ça s'est bien vendu. Mais personne n'a pris ça au sérieux avant que ça n'arrive. »
Sam regarda avec un froncement de sourcils soucieux le visage de Dean pâlir et sa mâchoire se contracter. Il tendit la page à Sam. « Et ça a été envoyé au journal ? »
« Et au commissariat, » confirma Linda.
Sam écoutait à peine, parcourant la page. « Pouvons-nous en avoir une copie ? » Il leva les yeux et sourit d'un air rassurant devant l'air soupçonneux de Linda. « Oncle Ted se sentirait peut-être mieux s'il pouvait voir ça de ses propres yeux. »
« Tu peux croire ça ? » dit Sam, utilisant un stylo pour encercler des parties de la page qu'il étudiait. « Des satanistes ? C'est bizarre. »
« J'ai renoncé à être surpris, » dit Dean, trempant une frite dans du ketchup et l'avalant. « Rien n'a vraiment de sens quand on a un gros trou à la place du cerveau. »
« Gros ? » dit Sam automatiquement. « Ne te flatte pas. »
« Ha ha. »
Sam leva les yeux au ciel. « Désolé, l'habitude. Ok, donc ça babille sur vénérer Satan, le sang d'une chèvre, bla bla bla. Ensuite écoute ça. Le pouvoir de la Malédiction peut être libéré par ceux qui vénèrent le Seigneur noir. »
« Eh bien, les légendes sur la Malédiction circulent depuis des années, pas vrai ? »
« Ouais. Mais le pouvoir de la Malédiction ? Comment tu utilises une Malédiction ? Qu'est-ce que ça veut dire ? »
Dean secoua la tête. « Ça veut dire que quelque chose ne tourne pas rond chez quelqu'un, franchement. »
« Mais ceux qui vénèrent l'obscurité. » pressa Sam. « Tu penses que c'est une sorte de culte ? »
« Ce que je pense c'est qu'on est mal, » dit Dean, fronçant les sourcils et se frottant la nuque. « Traquer un vieux agent de la sécurité cupide, c'était du gâteau comparé à essayer de maîtriser une bande de timbrés en robe noire. »
L'attention de Sam se dirigea totalement vers lui. « Ça va ? »
Dean fit retomber sa main. « Je vais bien, » dit-il sèchement.
« C'est juste que tu te frottais le cou avant ton attaque la nuit dernière, » dit Sam avec inquiétude.
« Je vais bien, » répéta Dean d'un ton brusque. « Je crois que j'ai tiré sur quelques muscles pendant cette foutue crise. » Il grimaça et repoussa son assiette à demi-entamée. « T'inquiète pas, Sam, je ne vais pas péter un câble ici et t'embarrasser. »
Sam secoua la tête d'un air réprobateur. « C'est pas ce qui m'inquiète. »
Dean grimaça à nouveau et haussa les épaules d'un air d'excuse. « Désolé, mec, » marmonna-t-il. « Je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir supporter ça, c'est tout. Je me sens tellement… » Il secoua la tête, semblant ne pas trouver ses mots.
« On va arranger ça, » dit Sam avec urgence, tendant la main et prenant gentiment le poignet de son frère. « Je te le promets. »
Dean baissa les yeux vers les longs doigts de Sam qui encerclaient son poignet. « Je me sens tellement… inutile, tu vois ? » dit-il à voix basse. Il se retira jusqu'à ce que les doigts de Sam touchent les siens et les agrippa fermement. « Je te regarde travailler et je pense qu'il y a des trucs que je devrais faire, ou dire. J'ai l'impression de ne pas pouvoir te soutenir comme tu le fais. »
« Tu te débrouilles très bien, » lui dit Sam honnêtement.
« Et si on n'arrivait pas à retrouver ces bijoux ? »
« On va les retrouver, » dit Sam avec confiance. Il pressa la main de Dean puis extirpa gentiment ses doigts de la prise de son frère. « Retournons au motel, il y a quelque chose que je veux vérifier dans le journal de papa. »
Dean acquiesça mais ne parla pas. Il se contenta de baisser les yeux vers sa main vide, étirant lentement ses doigts.
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