Auteur : Gillian Middleton ( u/483952/Gillian_Middleton )
Titre : Memories Of Me (Souvenirs de moi)
Genre : Romance
Résumé : En enquêtant sur une malédiction de routine dans une petite ville de Californie Dean perd la mémoire. Avec seulement son frère sur lequel compter des sentiments commencent à se développer et ils ne sont pas exactement fraternels. Comment Sam va-t-il faire face à ça?
Pairing : Sam/Dean
Rating : M
Disclaimer : Les persos appartiennent aux créateurs de la série, et l'histoire à Gillian Middleton.
Avertissements : Je précise encore qu'il s'agit d'une traduction et que l'autrice de cette fic est Gillian Middleton. Si vous le pouvez, je vous suggère d'aller la lire en VO sur ce même site. Cette fic est une fic slash, traitant donc de relations homosexuelles qui iront jusqu'au lemon donc vous êtes prévenus. Inceste.
Je tiens à remercier toutes celles qui ont pris la peine de laisser une gentille review, mais aussi tous ceux qui ont lu cette trad. Vous trouverez une autre note en fin de chapitre. Enjoy!
Partie 4 sur 4
La lumière matinale l'assaillit et Sam grimaça en levant la tête d'un air sonné. Son oreiller était décidément chaud et avait une odeur étrangement masculine et il lui fallut quelques instants pour se concentrer avant de réaliser que c'était le biceps de son frère. Il était aussi couvert de salive et Sam s'essuya honteusement la bouche et passa sa paume sur la chair duveteuse et recouverte de taches de rousseur. Il décocha un regard vers le visage de Dean mais le plus âgé dormait toujours paisiblement.
Sam se leva sur un coude, clignant des yeux et grimaçant toujours face à la vive lumière matinale. Les bras de Dean étaient étalés de chacun de ses côtés dans une attitude de total abandon, et Sam avait trouvé un oreiller avec celui de droite, se pelotonnant à côté du corps de son frère.
Son frère.
Étrange… comment le monde pouvait être ainsi bouleversé, retourné et soudainement devenir cet endroit méconnaissable où Sam Winchester se réveillait nu avec son frère.
Étrange… comme Dean paraissait jeune quand il dormait, toute la suffisance de la journée disparaissant.
Étrange… comment des années lumières étaient passées et comme même dans la froide lumière matinale Sam ne pouvait se résoudre à regretter sa décision impulsive.
C'était étrange, décida Sam. Mais il pouvait faire avec l'étrange. Toute sa vie avait été plutôt étrange jusqu'ici.
Sam réfléchissait rapidement et une centaine d'autres pensées traversèrent son esprit pendant la minute qui suivit. Que ça avait été différent de faire l'amour avec un homme. Qu'il s'était demandé parfois, comme tout le monde, comment ce serait. Que, dans son imagination, il était au-dessus. Qu'il n'avait vraiment pas été au-dessus la nuit dernière.
Il se demanda comment Dean serait quand il se réveillerait. Ce qui arriverait quand – si – quand il retrouverait la mémoire.
Comment les lèvres de Dean – qui lui étaient sans aucun doute aussi familières que le siennes – pouvaient-elles à présent sembler extrêmement fascinantes et avaient-elles toujours été aussi parfaites ?
Il pensa qu'il avait vraiment besoin de la salle de bain.
Avec un profond soupir Sam fit passer ses jambes sur le côté du lit et s'assit, s'étirant les épaules, un bâillement le prenant par surprise. Ça avait été la meilleure nuit de sommeil qu'il avait eue depuis des mois et Dean aurait assurément une remarque vulgaire sur le fait qu'il lui avait dit que tirer son coup résoudrait tous ses problèmes.
Se grattant paresseusement le ventre, Sam rit malicieusement. Qui aurait cru que son frère avait eu et avait toujours été la solution ?
« J'espère que tu ne ris pas de moi, » dit Dean de son âpre voix matinale derrière lui.
Sam tourna la tête et observa son frère par-dessus son épaule. Les yeux toujours fermés, Dean s'étirait dans la chaude lumière du soleil matinal, les poils duveteux sur ses bras et de ses jambes captant l'éclat doré. Un instant Sam fut assailli par le souvenir de ces membres veloutés entre ses jambes, ses cuisses effleurant la douce chair de l'intérieur des siennes. Il frissonna et se leva avec urgence.
« J'ai besoin de pisser. »
« Vas-y pour moi tant que tu y es, » interpella Dean d'une voix ensommeillée alors que Sam se précipitait vers la salle de bain. « J'ai pas envie de bouger. »
« Ne prends pas trop tes aises, » demanda Sam, luttant pour retourner à la normalité. « Nous avons un travail à terminer. » Il se gratta encore le ventre et des écailles de semence séchée s'accrochèrent à ses ongles. Ça arrivait, mais ça n'avait jamais été celle de quelqu'un d'autre et Sam fixa ses mains avec fascination avant de baisser les yeux vers les restes de la passion de cette nuit qui décoraient son ventre plat.
Il se lava les mains devant le miroir, inclinant la tête et se regardant. Il y avait du sang séché sur son menton, le sang de Dean, et il le rinça en se brossant les dents. Il savait qu'il serait incapable de penser à ces premiers profonds baisers sans se souvenir de ce goût métallique. Plissant les yeux en se regardant dans le miroir, et en voyant les légères marques de barbe sur sa joue et dans son cou, Sam se demanda si ça marchait dans l'autre sens et si le goût du sang lui rappellerait toujours la nuit dernière aussi clairement que maintenant.
Il avait besoin d'une douche mais il pouvait entendre Dean remuer et le jour commençait. Ils avaient du travail.
« T'as fini ? » Dean apparut dans l'entrebâillement, s'appuyant confortablement contre le montant et souriant. Il se grattait paresseusement le ventre et Sam retint un sourire à cette vue.
« Qu'est-ce qui te fait rire ce matin ? » demanda Dean en rejoignant les toilettes et en se soulageant. « Tu souris comme un imbécile depuis que je me suis réveillé. »
« Tu t'attendais à quoi ? » dit Sam avec légèreté. « Des larmes avant le petit déjeuner ? »
« Je ne sais pas, » dit Dean pensivement, écartant Sam de devant le miroir et se lavant les mains. « Au moins à quelques heures de discussion sérieuse. Suivies par des larmes et des récriminations peut-être. » Il se regarda, se lissa les cheveux d'une main mouillée. « Est-ce que j'ai besoin de me raser ? »
Sam lui lança un regard incrédule. « Comment je le saurais ? »
Dean lui répondit par un regard significatif. « Tu sais, » fit-il comprendre, levant la main et la faisant passer langoureusement sur sa barbe du matin. « Est-ce que j'ai besoin de me raser ? »
Les sourcils remuants n'étaient pas tout à fait subtils et Sam secoua la tête avec incrédulité. Il leva les yeux au ciel avec exaspération. « Hé ben, Dean, pas étonnant que ta vie soit une série d'aventures d'une nuit si c'est ton idée d'un lendemain matin romantique. »
« Quelle chose intéressante à dire, » médita Dean, s'appuyant contre le lavabo et croisant les bras, ne se souciant absolument pas de sa nudité ou du fait que sa position accentuait… sa…
Sam s'enfuit de la pièce, les joues rouges alors que Dean rigolait grossièrement derrière lui.
« Pas assez romantique pour toi ? » héla-t-il.
« Crétin, » accusa Sam en démêlant son caleçon de son jean pour le faire passer sur ses longues jambes.
« C'est juste pour t'embêter, » dit Dean depuis le seuil avec la bouche pleine de dentifrice. « Hé, pourquoi si pressé ? Je pensais qu'on pourrait prendre une douche ensemble. »
« Je sais ce que tu pensais, » dit Sam, mettant sa chemise. « Mais nous avons beaucoup à faire aujourd'hui. Ou est-ce que tu as oublié que le temps nous est compté ? » Il se tapota la tête. « Avant que ton cerveau ne t'attaque encore. »
Dean soupira et disparut pour se rincer et cracher. « Crois-moi, je n'ai pas oublié, » dit-il avec ardeur. « Et personne ne veut éviter ça plus que moi. » Il émergea de la salle de bain et attrapa le caleçon que Sam lui lançait. C'était celui de la nuit précédente qui était sorti du sac de voyage mais n'était pas allé plus loin que le bord du lit.
« Est-ce que c'est un message ? »
« Habille-toi. Nous avons le temps d'avaler un petit déjeuner avant que le magasin de sciences occultes n'ouvre. »
Dean enfila le caleçon et le t-shirt kaki, ses cheveux s'ébouriffant lorsqu'il le passa sur sa tête. « Quel magasin ? Quand est-ce qu'on a trouvé un magasin ? »
« Il y a une boutique de sciences occultes appelée New Moon sur la Troisième, » dit Sam, mettant ses baskets. « Je suis tombé dessus quand je ratissais chaque mètre carré de la ville pour te trouver la nuit dernière. »
Dean grimaça. « Désolé. »
« Ne sois pas désolé, » ordonna Sam, mettant ses clés et son portefeuilles dans sa poche. « Ne le refais plus, c'est tout. »
Dean sourit. « Je te le promets. »
Sam se détendit un peu maintenant que son frère s'habillait. Aussi nombreuses qu'aient pu être les fois où il avait déjà vu Dean nu, ça avait une signification totalement différente pour lui maintenant. C'était plutôt de mauvais augure maintenant qu'il y pensait. L'intimité impulsive et sauvage de la nuit précédente était arrivée sur le moment, en suivant ses instincts pour passer la nuit et atteindre le jour suivant.
Et maintenant c'était le jour suivant.
Ça pouvait être dur parfois, de vivre dans le présent. Ça pouvait vous rattraper.
« Hé. »
Sam cligna des yeux et se concentra. Totalement habillé, Dean entra dans son espace vital et saisit les hanches fines de Sam, avec une fermeté possessive. « T'étais parti où ? »
Sam eut le souffle coupé face à cette proximité, respirant les odeurs mélangées de son frère et de lui-même qui émanaient de leurs corps. Il secoua la tête. « Je réfléchissais juste. »
« Tu regrettais ? » demanda doucement Dean. Sobrement.
Sam fronça les sourcils. « Non, » répondit-il, spontanément. « Je ne regrette rien, » précisa-t-il.
Dean se pencha en avant et frotta son nez contre le cou de son frère. « Moi non plus, » confirma-t-il, le bout de sa langue retraçant une petite marque rouge et rugueuse. « Sauf pour les marques de barbe. Désolé, Sam. »
« C'est nouveau pour moi, » rit Sam, le souffle irrégulier à cause de cette langue brûlante qui traçait un chemin humide de son cou à sa gorge, s'y penchant alors qu'elle le chatouillait et le taquinait. « Mec, nous n'avons pas le temps pour ça maintenant. »
Dean soupira et se retira, avec un sourire désarmant. « Nous n'avons pas une heure ? » amadoua-t-il. Il pressa un peu plus ses hanches et maintenant Sam n'était pas le seul à respirer un tout petit peu plus rapidement. « Disons vingt minutes. »
Sam n'avait pas pu l'empêcher, il n'avait donné qu'un petit baiser la nuit précédente puis Dean avait sauté dans le siège conducteur et avait entrepris de l'embrasser plutôt profondément. Mais maintenant il ressentait le besoin d'être celui qui embrassait, et ces lèvres, les lèvres de son frère, le rendaient fou. Il se pencha d'un ou deux centimètres et engloutit la bouche de Dean avec la sienne, prenant immédiatement le dessus, caressant cette courbe parfaite avec sa langue avant d'être accepté et emmené dans la chaleur accueillante.
Pas de chaste baiser cette fois-ci, les mains de Dean glissèrent rapidement autour de sa taille et s'enfoncèrent sous ses couches de vêtements, et avant que Sam ne s'en rende compte l'une de ses mains tenait la nuque de son frère et l'autre son derrière. Ils se bécotèrent comme des adolescents jusqu'à ce qu'une asphyxie imminente ne les force à se séparer pour reprendre leur respiration.
« Nom de Dieu, » haleta Dean, les yeux vitreux.
Sam observa les lèvres bien ravagées avec satisfaction, fier du fait que même dans cette explosion de passion il ait fait attention à ne pas trop faire pression sur la blessure qui entachait la lèvre inférieure. Les mains de Dean avaient trouvé la ceinture du jean de Sam et il l'attirait vers le lit et, pendant un pas ou deux, Sam se laissa entraîner, avant que son esprit ne se remette en place.
« Dean, non, » protesta-t-il. « Le pendentif, la malédiction. Tes attaques, » réussit-il à dire désespérément, repoussant la main qui saisissait le bouton de sa braguette.
Dean grimaça. « Ooh, Sam. »
« Allez, » répondit Sam, se détachant de l'emprise de Dean et reculant d'un pas, essayant de reprendre sa respiration. « Tu ne veux pas une autre crise, si ? Nous devons faire avancer ça. »
« Fait chier, » marmonna Dean. « Stupide cerveau. »
New Moon était assez typique dans son genre, dans sa vitrine des dream catchers étaient pendus et des pentagrammes argentés étaient accrochés côte à côte avec des herbes séchées et des crânes sculptés dans la pierre. Dean décida d'aller chercher du café au Starbucks de l'autre côté de la rue pendant que Sam posait quelques-unes des ses questions prétendument innocentes. Au moment où le plus grand sortit du magasin, Dean était assis sur le capot et sirotait son café noir en soupirant avec appréciation.
Sam accepta son café au lait et souleva le couvercle. « Mec, tu ne vas jamais croire ça. »
« Tu as trouvé notre culte ? »
« Ce ne sont pas juste des cultistes, mec. Ce sont des joueurs de jeux vidéo. »
« C'est quoi ça encore ? »
« Des joueurs sataniques. Genre jeux de rôle ? Donjons et Dragons ? »
Dean parut sceptique. « Quoi, comme cette histoire de dé à dix côtés ? »
« Ouais. Ce ne sont pas des Satanistes, ils font juste semblant de l'être. »
« Comment tu peux être aussi sûr qu'ils sont nos voleurs de bijoux ? »
« Ah, c'est eux. Apparemment ils font une sorte de rassemblement ce soir. Regarde ça. » Sam tendit un flyer jaune criard imprimé en grosses lettres da ns une police de style Halloween.
Dean le parcourut, secouant la tête avec incrédulité. « Un flyer ? Des Satanistes avec des flyers ? » La feuille annonçait un Rassemblement Magique cette nuit-là, pour distribuer les objets de pouvoir. « Mec ils plaisantent avec ces conneries. Et qu'est-ce que c'est que ça ? Rassemblez-vous au Trône des Ténèbres ? »
« Apparemment c'est leur repaire. La gentille vendeuse avec les boucles d'oreille en lames de rasoir et la toile d'araignée tatouée sur le cou m'a donné cette invitation personnelle. Tu ne devineras jamais où c'est. »
« Hum, à l'endroit où on stockait la viande dans un sinistre entrepôt abandonné ? »
« Bien essayé, mais non. Essaie la maison de Todd au bord de la plage sur Shoreline Drive. »
Dean rendit le flyer à Sam, secouant la tête et rigolant. « Des Satanistes californiens, » s'émerveilla-t-il. « Tu paries combien qu'ils ne portent pas de robes, mais des shorts de surfer noirs ? »
« Ah non, » contesta Sam avec un sourire en coin. « Ce sont des Satanistes de RPG. Je prédis des robes noires, des pentagrammes en argent et des bougies dégoulinantes à foison. »
Dean mit ses lunettes. « Ça a l'air d'être de la rigolade. Allons-y. »
« Ok, j'ai compté six gars, un baril de bière et ce qui ressemble à un paquet de poulet frit préparé. » Dean enleva ses jumelles et fit un sourire en coin à son frère. « Qui prépare des repas pour un Rituel Sataniste ? »
« Les gens qui vivent dans une maison sur la plage à un million de dollars, » dit Sam, la tête penchée au-dessus du coffre de l'Impala. « Ha hah ! » dit-il triomphalement, sortant deux boîtes métalliques.
« Est-ce que ce sont… ? » dit Dean avec un enchantement naissant, tendant la main pour en prendre une.
« Des grenades fumigènes, » dit Sam avec un sourire en voyant la joie enfantine de son frère. « Nous les avons eues de Caleb quand nous avons renouvelé notre matériel le mois dernier. »
« Je ne sais pas qui c'est, mais que Dieu le bénisse et tous ceux qui croisent son chemin, » dit Dean avec révérence. « J'ai toujours voulu lancer un de ces trucs. »
« Tu étais impatient d'avoir une chance de les utiliser, » confirma Sam, se penchant contre l'arrière de la voiture et rigolant. « Mec, tu ressembles à un gamin le jour de Noël. »
Dean lui lança un sourire malicieux. « On ne s'ennuie pas avec toi en tout cas, » dit-il avec un clin d'œil.
Sam sentit ses joues rougir et se retourna rapidement vers le coffre. « Ok, je pense que nous allons utiliser de la chevrotine à l'intérieur, nous ne voulons tuer personne même si ça ne me dérangerait pas de bombarder de plomb quelques derrières de gamins juste pour le principe. »
« Amène-en, » s'enthousiasma Dean, fourrant la grenade dans la poche de sa veste et acceptant les munitions. « Hé, je connais ça, » dit-il joyeusement en ouvrant le canon, en vérifiant le viseur et en remettant tout en place.
Sam rangea sa grenade et vérifia sa propre arme. « On devrait vraiment attendre jusqu'à ce soir, » dit-il avec incertitude, plissant les yeux vers les dunes qui menaient à la grande maison de plage. « Jusqu'à ce que nous sachions que les bijoux sont là. »
« Pas question, Sam, nous devons faire ça maintenant. »
« Dean – »
« Non, Sam, je suis sérieux. Si l'horloge de mon cerveau est à l'heure alors cet après-midi je danserai le fandango dans cette chambre d'hôtel minable. Et après je ne serai bon à rien pendant des heures. »
Sam poussa un profond soupir. « Je sais, » dit-il. « Mais je ne vais pas nous amener là-dedans à l'aveuglette. » Il fronça les sourcils en ayant une idée rapide. « Et si je partais en éclaireur ? Pour voir si je peux jeter un œil à l'intérieur ? »
Dean refusa fermement. « Trop dangereux. C'est pas parce que ces types ressemblent à un tas d'abrutis que ça les rend moins fous. Souviens-toi qu'ils ont cambriolé le musée. »
« Seulement parce que nous ne l'avons pas cambriolé en premier, » se sentit obligé de souligner Sam.
« Et ils ont frappé ce vieil homme à la tête. »
« Je suppose. »
« Écoute, » dit Dean pensivement. « Voilà ce que je pense. L'endroit est en pleines préparations pour l'évènement Sataniste de la saison, juste ? Nous n'avons qu'à entrer dans la maison, trouver quelqu'un qui a l'air d'être intégré et le tabasser jusqu'à ce qu'il nous dise où sont les bijoux. » Dean s'arrêta et prit un air innocent. « Quoi ? »
Sam se contenta de le faire baisser les yeux, la tête penchée sur le côté.
« Très bien, » soupira Dean. « On le menace de le tabasser. Mauviette. Ensuite on brise le ruby, on lance quelques grenades fumigènes et on se tire de là. En s'arrêtant seulement pour appeler les flics pour qu'ils ramènent leur cul, on retourne au motel pour des heures de sexe sans interruption, suivies par du poulet frit pour le dîner. D'accord ? »
Sam ricanait vers la fin, surtout en entendant le « d'accord » plein d'espoir. Il secoua la tête.
« Pas de poulet frit ? » dit Dean d'un air déconfit.
« Non, c'est bon pour le poulet, » rit Sam. « Et le reste du plan a l'air plutôt bon aussi, sauf que, est-ce que nous aurons vraiment besoin des grenades ? »
« Me-ec, » appela Dean comme si c'était évident. « Bien sûr que oui. N'essaie pas de m'enlever mes grenades maintenant, mec. »
« Je n'y penserais même pas. »
Dean plissa le nez et Sam ne put s'empêcher de tendre la main et d'attraper son épaule.
« Et le sexe sans interruption ? » dit Dean, son sourire s'effaçant. « Quelles sont nos chances pour ça, à ton avis ? »
Sam reprit son sérieux. « Si les attaques reviennes nous irons chez le médecin. Nous arrangerons ça. »
Dean acquiesça mais son regard était toujours interrogateur.
« Je ne sais pas, » répondit Sam, sa voix n'étant plus qu'un murmure. « Je ne sais pas ce qui se passera ensuite. »
« Moi non plus, » admit Dean à voix basse. « C'est juste que – je ne peux pas imaginer que ce sentiment s'en aille. Je ne peux pas imaginer le vouloir. J'ai peur. »
Sam resserra sa prise sur l'épaule de Dean, attirant son frère dans une étreinte confortable. « Tout ira bien, » murmura-t-il, espérant en être aussi sûr.
« Tu te souviens de ce que j'ai dit sur le fait que je détestais l'autre Dean ? » dit faiblement Dean dans son cou.
« Ne vois pas les choses comme ça, » dit Sam, repoussant son frère et le regardant dans les yeux. « Bientôt tu seras à nouveau entier, Dean. Et nous serons toujours ensemble, quoi qu'il arrive. »
« Dis-moi encore que tu ne le regrettes pas, » dit Dean avec urgence.
« Je ne le regrette pas, » lui assura Sam.
Dean lui rendit son regard et pendant un long moment ils restèrent là, enfermés dans les bras l'un de l'autre, se fixant. Curieusement Sam avait l'impression que Dean essayait de le mémoriser, comme s'il tentait d'imprimer cet instant et ces sentiments dans son esprit, dans sa mémoire.
« Quoi qu'il arrive dans la prochaine heure, » murmura Dean. « Je veux que tu le saches. La nuit dernière tu m'as sorti de l'obscurité, Sam. Quoi que je dise ou fasse quand ma mémoire reviendra, souviens-toi-en. Je t'aime. »
Sam déglutit avec difficulté. « Je t'aime aussi, » dit-il d'une voix rauque.
Et cette fois-ci aucun ne fut l'embrasseur ou l'embrassé, ils se rencontrèrent simplement quelque part au milieu.
« Faisons ce truc. »
Un homme en bleu de travail entretenait le gazon qui descendait sur le côté de la maison et le bruit couvrait tous les bruits qu'ils auraient pu faire sur le chemin bétonné. On était en pleine journée, la pluie était partie comme si elle n'avait jamais existé, le ciel était d'un bleu éclatant au-dessus d'eux.
C'était étrange, de faire ça en pleine journée, sans les ombres familières de la nuit qui servaient de camouflage. Sam se demanda si Dean le sentait aussi lorsqu'il essaya d'ouvrir la porte de derrière. Elle s'ouvrit sous sa main mais il y avait des voix à l'intérieur et Dean lui lança un regard inquiet tandis qu'ils se glissaient doucement à l'intérieur.
Ils étaient dans une cuisine largement carrelée, brillante d'argent et de plans de travail luisants. Une voix, féminine, retentit dans la pièce d'à côté et ils passèrent rapidement une porte pour se retrouver dans ce qui s'avéra être un profond garde-manger. Sam sentit une goutte de sueur lui parcourir le dos. Il n'aimait pas ça, il avait l'impression que tout pouvait mal tourner à tout moment et il essaya de signifier à Dean d'arrêter, mais la voix s'évanouissait déjà et son frère jeta un œil à l'extérieur.
« Allons-y, » siffla-t-il, et les fusils levés ils traversèrent la cuisine jusqu'au couloir. Dos au mur ils suivirent le passage bleu et froid jusqu'au centre de la maison. Puis, sans prévenir un homme en robe de chambre sortit par une porte devant eux et ouvrit la bouche pour crier.
Dean fut sur lui en un instant, la main sur sa bouche, l'arme pressée d'un air menaçant contre son sternum.
« Fais un seul bruit et tu verras des étoiles pendant une semaine, » siffla-t-il et les yeux de l'homme s'écarquillèrent sous la main de Dean. Il était petit et trapu, mais jeune, peut-être sur ses dix-neuf ou vingt ans, avec des cheveux clairs et une poignée de taches de rousseur sur le nez.
Sam se pencha près de lui, menaçant. « Où sont les bijoux ? »
L'homme cligna des yeux et secoua la tête du mieux qu'il le pouvait sous l'emprise de Dean.
« La Collection Brackett, » dit Dean, appuyant encore plus le fusil jusqu'à ce que l'homme grimace. « Crois-moi, mon vieux, tu ne veux pas te frotter à nous en ce moment. Emmène-nous aux bijoux ou sinon. »
Sam lui lança un regard et Dean haussa un sourcil dans sa direction. Ce n'était pas sa meilleure menace, mais ça fit l'affaire, l'adolescent tremblait de la tête aux pieds et il cligna rapidement des yeux à nouveau avant d'acquiescer.
« Dans quelle direction ? » aboya Dean et l'homme montra une direction du doigt en tremblant, titubant lorsque Dean le tourna et le poussa devant eux le long du couloir.
« Le bureau, » dit l'homme sous la main relâchée de Dean et Dean fit un signe de tête à Sam et se recula légèrement avec l'otage, tandis que Sam se préparait puis poussait la porte et se précipitait à l'intérieur, l'arme levée.
La pièce était vide et Sam poussa un soupir de soulagement en faisant signe à Dean et ils malmenèrent l'otage pour le faire entrer, fermant la porte à clé derrière eux.
« Où ? » dit Dean, rapprochant l'adolescent de lui et plongeant son regard dans ses yeux effrayés. Puis il relâcha délibérément sa main.
« Le tiroir du bureau, » haleta l'homme, les yeux dilatés par la peur. « S'il vous plaît, ne nous faites pas de mal, c'était juste un jeu, vous savez. »
Sam était au bureau, attrapant prudemment la poignée en cuivre usée sur le bois polis et tirant précautionneusement. Un paquet enroulé dans du velours noir était négligemment posé dans le tiroir autrement vide et il poussa un soupir de soulagement. Sans hésiter il sortit le tiroir et fit tomber son contenu sur le sol recouvert de carreaux en ardoise.
Dean et l'otage regardèrent avec des yeux écarquillés le velours se défaire et de l'or vieilli et luisant se répandre sur la surface dure. Et là, mêlé à eux se trouvait le pendentif du Ruby de Sang, dont la couleur rendait justice à son nom.
« Fais-le, » dit Dean laconiquement, croisant le regard de Sam pendant un long moment. Puis Sam sortit le petit et lourd maillet de sa veste et l'écrasa sur la pierre.
Le ruby était dur, mais il n'eut pas à le réduire en mille morceaux pour briser la Malédiction, en un coup la pierre se fendit et il y eut comme un soupir tandis que les papiers sur le bureau s'agitaient, que les rideaux sur les portes vitrées coulissantes se froissaient et qu'un vent semblait balayer la pièce.
Puis tout s'immobilisa.
« Ça a marché ? » demanda Sam avec urgence. « Hein ? Dean ? »
Dean leva la tête et tourna un regard si bouillant vers Sam que le plus jeune faillit reculer.
« Disons-le comme ça, Sam. Quand on sortira d'ici, je vais te botter le cul. »
« Tu crois qu'il va appeler les flics ? » demanda timidement Sam alors qu'ils retournaient à la voiture.
« Après qu'il ait fini de pisser dans son pantalon ? » Dean atteignit la voiture et ouvrit le coffre, jetant le fusil à l'arrière. « Non, je pense qu'il va jeter ces bijoux ringards dans l'océan et retourner à sa vie de gosse de riche pourri. »
« J'imagine que la Malédiction est brisée alors. »
« Ouais, » dit Dean, se retournant et souriant sarcastiquement. « Un autre travail bien fait. Des cookies et du lait pour tout le monde. »
Sam prit une profonde inspiration. « Écoute, Dean, » dit-il, essayant d'avoir l'air raisonnable.
« À quoi tu pensais, bordel ? » La voix de Dean était comme un coup de fouet et Sam tressaillit. Il ne devrait pas en être surpris, il l'avait vu venir.
« Est-ce qu'on est obligés de faire ça tout de suite ? » implora-t-il, espérant qu'un peu de temps et de distance refroidirait un peu l'humeur furieuse de Dean.
« Quand est-ce que ce serait le bon moment pour faire ça, Sam ? » gronda Dean. « À toi de me le dire. Quand est-ce que ce serait le bon moment pour discuter de la foutue pagaille que tu as mise dans nos vies ? »
« Je faisais juste ce qui me semblait bon à ce moment-là. »
« Ce qui te semblait bon ? » dit Dean avec incrédulité. « Dans quel univers est-ce que ça aurait pu sembler bon ? »
Sam resta bravement sur sa position. « Tu sais. Tu étais là. »
« Ah, non, » le prévint Dean. « Tu ne me mettras pas ça sur le dos, Sam. Je n'avais pas toute ma tête. Je ne savais pas ce que je foutais ! »
Sam baissa vivement la tête, le reconnaissant. « Je sais ça. »
« Tu as pris les décisions pour nous deux, Sam, et ça dépassait de beaucoup les limites. »
« Je ne pouvais pas penser à ça. »
Dean s'approcha, inclinant la tête et essayant de croiser le regard de son frère. « Tu ne pouvais pas penser à ça ? » répéta-t-il d'une voix cinglante. « Alors à quoi tu pouvais penser, Sam ? Qu'est-ce qui t'est passé par la tête au juste ? »
« Tu avais besoin de moi, » dit Sam d'une voix rauque. « Tu avais besoin de moi et je pouvais te donner ça. » Il leva les yeux, croisant enfin le regard de Dean. « Je voulais te donner ça. »
« Mais tu es mon frère, Sam, » dit Dean lourdement. « Comment tu as pu oublier ça ? »
« Je ne l'ai pas oublié. » La voix de Sam n'était plus qu'un murmure. « Je ne l'ai pas oublié une seconde. »
Dean le fixa comme s'il le voyait pour la première fois. « Alors quel genre de fils de pute tordu ça fait de toi ? »
Sam secoua la tête. « Je ne sais pas, » dit-il d'un air désolé. « C'est juste que… J'ai fait tout ce qu'il fallait pour arranger les choses à ce moment-là. Ce n'est pas ce que nous faisons, mec ? Briser les règles, passer sur les tabous ? Quoi qu'il en coûte pour finir le travail ? Je suis resté stoïque et je t'ai regardé briser les règles pendant des mois. Je t'ai laissé prendre soin de moi pendant des mois. Eh bien cette fois c'était à mon tour de prendre soin de toi. Et de briser les règles qu'il fallait briser, quelles qu'elles soient, pour le faire. »
« Bon sang, Sammy. Tu n'aurais pas pu commencer par ne pas respecter les passages cloutés ou quelque chose comme ça ? »
Sam, déchiré entre rire hystérique et larmes, laissa tomber sa tête entre ses mains.
Dean s'avança et le bouscula, violemment, et Sam trébucha contre la voiture. « Il y a des règles qu'on ne brise pas, Sam ! Des limites qu'on ne dépasse pas ! »
Sam laissa échapper un rire amer, détestant ça, détestant cette douleur dans sa poitrine et la douleur dans les yeux de Dean. « Des règles ? Pour les Winchester ? Quelle règle ne pouvons-nous pas briser ? Donne-m-en une ? »
« L'inceste, » répliqua Dean, le regard noir.
Sam secoua la tête dans un déni instinctif. « Non, tu sais quoi ? L'inceste peut aller se faire voir. Et toi aussi, ce qui est à peu près la même chose, je suppose. C'est juste une autre règle, Dean, et nous les avons brisées toute nos vies. Des limites ? Nous les dépassons sans hésiter. »
« Pas celle-là ! » rugit Dean. « C'est trop important, Sam, tu ne comprends pas ? C'est le reste de nos vies ! » La voix de Dean s'adoucit et il se rapprocha, comme s'il essayait de montrer sa sincérité. « Le reste de nos vies, Sammy. Nous devons vivre avec ça. »
Les larmes piquèrent les yeux de Sam au surnom d'enfance. Il lui vint à l'esprit que Dean ne l'avait pas une seule fois appelé comme ça quand il souffrait d'amnésie. Pourquoi le ferait-il ? Il ne se souvenait même pas de Sammy.
« Je comptais sur toi pour prendre soin de moi et de toi… » Dean s'interrompit comme si les mots étaient trop pour lui.
Sam sentit sa gorge se nouer. « J'ai bel et bien pris soin de toi, » réussit-il à articuler. « Et oui, j'ai ignoré le fait que tu n'avais pas toute ta tête pour y consentir, parce que je n'étais pas sûr sur le moment que tu redeviendrais jamais toi-même. Je ne savais pas si nous allions trouver ces foutus bijoux, je ne savais pas si tu allais me quitter ou t'écrouler et mourir au milieu d'une attaque. »
Dean secoua la tête avec incrédulité. « Je ne sais même pas quoi te dire, » dit-il, l'air perplexe.
Sam le regarda d'un air suppliant. « Tu ne te souviens pas de comment c'était ? »
« Non, » dit Dean fermement, s'éloignant, secouant la tête. « Ne fais pas ça. »
Sam s'écarta de la voiture. « De sentir ça, Dean ? Tu ne te souviens pas d'à quel point tu avais besoin de moi ? »
« Arrête ! » dit Dean, se retournant, empoignant la chemise de Sam et le poussant contre le côté de la voiture. « Arrête d'en parler. »
« C'est toi qui as commencé ! » dit Sam d'un air misérable. « Tu as commencé, Dean, et c'est ce que tu ne veux pas t'avouer. »
« Ce n'étais pas moi ! » rétorqua Dean, l'air furieux. « Va te faire voir, Sam, tu sais ça ! »
La colère de Sam s'évanouit. Les jointures de Dean s'enfonçaient dans sa poitrine et le côté de la voiture était dur contre son dos, mais il ne pouvait sentir que le vide. « C'était toi, » rectifia-t-il calmement. « Tu ne comprends pas, Dean ? Tu te souvenais de tout sauf de moi. Et même là tu m'aimais. »
Dean le fit baisser les yeux pendant un instant avant de s'écarter de lui avec dégoût. « Ne crois pas que je ne sais pas ce qu'il y a derrière tout ça, » railla-t-il. « Ouais, je me souviens. Je me souviens de ta tête quand je t'ai dit que je t'aimais. »
Sam grimaça.
« Et tu as raison, Sam, j'ai peut-être oublié qui j'étais mais c'était toujours moi. Un chien et un obsédé, tu te souviens ? Plutôt dépravé ? Tu crois que je ne savais pas exactement sur quels boutons appuyer pour que l'affaire soit dans le sac ? »
Sam serra la mâchoire. « Ne dis pas ça. »
« Parce que c'est tout ce que t'étais pour moi, mec. Juste un bon coup avec de superbes épaules et des abdos à mourir. Juste une autre aventure potentielle d'une nuit et j'en ai eu plus que tu n'as mangé de repas faits maison. Littéralement. »
« Ce n'était pas comme ça, » nia Sam, son estomac se retournant.
« Comment tu le saurais au juste ? » dit sarcastiquement Dean.
« Tu m'as dit que tu m'aimais, » réussit à articuler Sam à travers sa douleur.
« Hah ! » Dean rejeta sa tête en arrière et éclata de rire. « Comme si je n'avais jamais dit ça avant. »
Et maintenant Sam attrapait Dean, d'une main, le retournant vivement et le poussant violemment contre la voiture si durement que son souffle quitta ses poumons d'un coup. Ses poings étaient serrés, il avait l'impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine. Il avait essayé de se reposer sur ses certitudes pendant tout ce temps, tentant de se reposer sur les mots que Dean lui adressait, bon sang, est-ce que c'était il y a seulement une heure ? Mais maintenant à la vive lumière du soleil il pouvait voir tout ça sous son vrai jour.
Dean avait raison. Il avait perdu l'esprit. Ça avait pratiquement été du viol pour l'amour de Dieu. Et Sam avait été si volontaire, n'est-ce pas, si enthousiaste à grimper sous les couvertures, à sentir les mains de son frère sur lui. Dean avait raison. Qu'est-ce que ça faisait de lui au juste ?
L'amour ? Quelle foutue blague.
L'expression provocante de Dean s'effaça devant ses yeux et subitement Sam ne put plus supporter ça. Il avait l'impression que quelque chose était mort et il avait cette horrible sensation d'enlisement qui lui donnait l'impression que cette chose était sa relation avec la seule personne sur terre qu'il aimait plus que sa vie.
Pire que ça, il commençait à réaliser qu'il était celui qui l'avait tuée.
Relâchant son poing Sam libéra son frère, tendant de trouver ses mots et réalisant qu'il n'en avait aucun. Dean le fixait toujours mais à présent la colère sur son visage avait disparu et il n'y avait qu'une profonde douleur que Sam ne put supporter. Voulant échapper à l'accusation qui semblait le brûler, Sam se retourna et courut vers les dunes.
Le vent lui donnait l'impression de rentrer dans ses oreilles et l'air marin semblait emplir sa gorge. Mais il savait malgré tout que Dean ne l'appela pas.
Sam se réveilla avec une sensation d'engourdissement et de froid et se demanda où diable il pouvait bien être. Le sable dans son dos était froid et il leva sa tête de ses genoux, se retrouvant à fixer l'éclat du coucher du soleil sur l'eau. La brise du soir était rafraîchissante et un chien aboya au loin, des enfants l'appelèrent et les fragments de leurs rires dérivèrent jusqu'à ce petit coin calme au milieu des dunes.
Des souvenirs filtrèrent et Sam émit un grognement au fond de sa gorge. Qu'est-ce qu'il était censé faire au juste maintenant ? Les clés de l'hôtel étaient toujours dans sa poche, s'enfonçant dans sa hanche à travers le tissu bien lavé de son jean. Mais Dean l'attendrait-il là-bas ? Sam savait qu'il n'en voudrait pas à son frère s'il se contentait de prendre ses affaires et de se tirer. Pourquoi traînerait-il dans le coin ? Pour un frère sur lequel il ne pouvait même pas compter pour veiller sur lui ?
Courbaturé, fatigué et ayant froid, Sam marcha à travers les dunes jusqu'au rivage où il se tint pendant de longs moments, regardant l'océan agité. Il se souvenait qu'il adorait la plage étant enfant. Une année Papa avait été alité à Galveston et ils étaient restés dans cette cabane près du rivage. Lui et Dean avaient couru librement, vêtus seulement de jeans déchirés toute la journée. Malgré la douleur dans son cœur il put sourire à ce souvenir, lui brûlant et pelant, Dean dorant et ayant des taches de rousseur partout. Ils avaient ramassé du bois flotté et dans la soirée Papa était sorti en boitillant et s'était assis avec eux autour du feu, grillant des saucisses en boîte et s'enfilant des Dr Pepper (1).
Sans penser consciemment, Sam commença à marcher. Le rivage le ramènerait à la ville, au motel. Il n'avait aucun autre endroit où aller. Dean y serait-il ? Probablement. Même maintenant Sam ne pouvait imaginer un scénario où Dean prendrait la voiture et le laisserait. Pas à moins qu'il ne veuille qu'il le fasse.
Et Sam savait qu'il ne voulait pas qu'il le fasse, il ne voulait pas ça du tout. Peu importe qu'il se sente mal ou coupable, il ne voulait pas se séparer de Dean de cette façon. Dans l'amertume, dans la colère et pour des années sans se parler. Une fois dans une vie était suffisante.
« Quoi que je dise ou fasse quand ma mémoire reviendra, souviens-toi-en. Je t'aime. »
Le chagrin le parcourut et il prit une douloureuse inspiration. Ça ne devrait pas faire aussi mal, que les mots de Dean n'aient été qu'un mensonge. Ça avait semblait tellement réel sur le moment. Même maintenant, en rétrospective, il était dur de croire que ça n'avait été que des paroles en l'air pour l'embobiner. Alors que juste la nuit précédente Dean s'était penché sur lui, l'avait touché aussi tendrement, avait essayé de l'embrasser. Il y avait eu des larmes dans ses yeux, l'une avait coulé sur sa joue. Sa voix quand il avait demandé comment il pouvait aimer Sam autant, alors qu'il était la seule personne qu'il ne pourrait jamais avoir…
Sam s'arrêta, levant la tête comme un chien reniflant l'air. Non, ça n'avait pas été un mensonge. Ces mots, ses larmes, cette petite confession brisée. Dean ne se souvenait peut-être pas de Sam mais il était toujours Dean et Sam connaissait Dean. Il le connaissait mieux que quiconque sur cette planète.
Sam inclina la tête, étouffant un juron. Bien sûr qu'il connaissait Dean. Et ce qu'il savait de Dean c'était que son frère préfèrerait être mis en pièce par des chevaux sauvages plutôt que d'admettre quoi que ce soit qui puisse s'apparenter à des sentiments. Pour que Dean soit là, dise ça, verse une larme…
Ce n'était pas un mensonge.
« Quoi que je dise ou fasse quand ma mémoire reviendra… »
Et Dean avait dû avoir une petite idée, un genre de pressentiment de comment ça pourrait être quand il retrouverait la mémoire. De comment il pourrait essayer de nier ces sentiments.
« …souviens-toi-en. Je t'aime. »
Mais Sam ne s'en était pas souvenu, il avait fait ce qu'il faisait toujours avec Dean, il s'était laissé berner comme il s'était toujours laissé berner – par un autre mauvais tour, une autre provocation. « Dégonflé. »
Oh, Dean savait parfaitement sur quels boutons appuyer, et il avait appuyé, mais ça n'avait pas été la nuit dernière, quand la vérité et la sincérité de ce qu'ils avaient tous deux ressenti était aussi tranchante que la lame d'un couteau entre eux. Ça avait été cet après-midi, quand la vérité était trop tranchante et amère pour Dean et il avait fait ce qu'il avait toujours fait, il l'avait repoussée, évitée, jusqu'à ce que Sam se noie dans sa propre culpabilité et dans sa propre honte et oublie que tout avait commencé avec Dean, avec ce qu'il voulait et ce dont il avait besoin.
Les lumières de la ville étaient droit devant lui et Sam se rendit compte qu'il marchait et trottinait à la fois en quittant la plage et en traversant le chemin qui menait à la piste principale. Lorsqu'il atteignit la route principale il courait, ses chaussures heurtant le trottoir, les gens autour de lui le regardant. Il ne pensait qu'à atteindre le motel avant que Dean ne s'en aille, à lui parler, à l'attraper si nécessaire et à le retenir jusqu'à ce qu'il écoute.
Sam atteignit le panneau du motel et l'attrapa, se penchant jusqu'à la taille et haletant avec difficulté tandis que des quantités égales de joie et de peur le parcouraient. L'Impala noire était garée directement devant leur chambre.
Dean était toujours là.
Après les kilomètres qu'il avait parcourus pour arriver là ces derniers pas furent les plus difficiles de sa vie. Quand il fit rentrer sa clé dans la serrure, il ne savait même pas ce qu'il allait dire. Il prit une profonde inspiration et ouvrit la porte.
Sam s'arrêta brusquement, stoppé par ce qu'il vit dans ces grands yeux expressifs. L'amour dans les yeux de son frère, la peur, le pur soulagement. Il ferma ses propres yeux pendant un instant, sentant la panique se transformer en calme certitude. Ils surmonteraient ça, lui et son frère. Quand il rouvrit les yeux, le visage de Dean s'était fermé, ses yeux étaient devenus froids, sa bouche était maintenant une ligne mince, mais Sam savait ce qu'il avait vu, il n'y avait pas d'erreur.
Ça lui disait ce qu'il avait besoin de savoir.
Ça leur ferait surmonter ça.
« Je croyais que tu serais parti, » dit Sam, s'écroulant presque sur l'encadrement de la porte tandis que le soulagement le traversait.
« Je me demandais si tu allais revenir, » dit Dean calmement.
Sam ferma soigneusement la porte derrière lui et traversa la pièce, se laissant tomber sur le bord du lit opposé à son frère.
« Dean, » murmura Sam, brisant le silence.
« Je ne pensais pas ce que j'ai dit, » l'interrompit Dean d'un ton catégorique. « À propos du fait que tu n'étais qu'une aventure d'une nuit. »
« Je sais, » reconnut Sam doucement.
Dean secoua la tête avec des yeux vides. « Je ne sais pas quoi faire, Sam. Je ne sais pas si nous pouvons surmonter ça. »
« On a surmonté pire, » lui rappela Sam et Dean lui lança un regard incrédule, ses yeux humides écarquillés.
« Pire que ça ? Donne-moi une chose que nous avons surmontée qui était pire que ça ? »
« Moi te quittant, » dit simplement Sam.
Dean fronça les sourcils et secoua la tête. « Je t'ai dit que je comprenais pourquoi tu es parti. Que j'ai fini par comprendre en tout cas. »
« Je sais. Et c'était la bonne chose à faire pour moi à l'époque, » convint Sam fermement. « Mais la compréhension ne rend pas ça plus facile à pardonner, si ? Ça ne fait pas disparaître la douleur. »
Dean croisa son regard. « Peut-être pas, » murmura-t-il finalement.
« Nous en sommes revenus, Dean. Nous pouvons revenir de ça. »
« Mais ce n'est pas une question de pardon, Sam. » Dean sourit d'un air désolé. « Il n'y a pas l'air d'y avoir grand-chose pour lequel je ne te pardonnerais pas. »
Sam considéra la question. « Ouais, » acquiesça-t-il finalement. C'était reconnaître les sentiments de Dean, et y consentir également. Ça marchait dans les deux sens. Il soutint le regard de Dean pendant un instant et sut que son frère l'avait compris.
« C'est comprendre qui me pose problème, » dit Dean prudemment. « Et pas seulement ton rôle dans l'histoire. » Il prit une profonde inspiration. « Parce que tu avais raison, Sam. Tu avais raison. J'étais aussi furieux contre moi-même que contre toi. J'ai commencé tout ça. Tu n'y aurais jamais pensé sans moi. »
« Tu avais raison aussi, Dean, » admit Sam, la honte lui brûlant les joues. « Tu me faisais confiance et j'ai trahi cette confiance. »
Dean acquiesça. « Ouais, en quelque sorte. Mais je comprends pourquoi, Sammy. Comme tu disais, j'étais là. Et je sais que ce n'était pas juste… » il haussa les épaules et leva les yeux au ciel. « Tu sais. »
Du sexe, comprit Sam. « Ouais. »
« Je sais qu'il y avait vraiment… » Et sa façon de se tortiller montra le plus clairement possible que sa seule envie était d'échapper à cette conversation. « Tu sais. »
De l'amour, comprit Sam. « Ouais, » convint-il, croisant le regard de Dean et tentant de montrer combien il y avait eu de tu sais.
Dean rougit légèrement et baissa la tête. « Bon sang, » marmonna-t-il. « Comment on a fait pour en arriver là de toute façon ? D'où ça sortait, Sammy ? Parce que je jure devant Dieu que je n'avais jamais ressenti ça pour toi avant. Sauf que ça a dû être le cas, pas vrai ? Parce que c'était juste là sous la surface prêt à exploser dès que j'aurais le dos tourné. »
« Imagine ce que je ressens, » dit Sam avec ardeur, le pur soulagement de voir la direction qu'avait prise la conversation le rendant plus léger. « Je jouais la carte de la noblesse et du respect de tes sentiments délicats en me disant que j'allais enfin te rendre quelque chose, et tout ce que j'ai fini par faire c'est te prendre quelque chose. Une fois de plus. » Il grimaça. « Désolé pour ça, Dean. »
« C'est bon, » Dean haussa les épaules. « Tu… » Il s'interrompit, paraissant un peu mal à l'aise, une pointe de rougeur sur le nez. « Tu sais que ça ne peut pas se reproduire pourtant, hein ? Je veux dire, je ne dis pas que c'est ce que tu veux, je dis juste, eh bien… tu sais. Hein ? »
Sam sentit un coup à sa poitrine et il acquiesça, serrant la mâchoire contre la soudaine et rapide douleur. Bien sûr qu'il savait ça, bien sûr. Une heure plus tôt il croyait qu'il allait perdre son frère pour de bon, rien n'était pire que de risquer de mettre fin à cette relation.
Mais pourtant, il ne put s'empêcher de se souvenir de la douceur confortable de ce matin-là. La façon dont Dean s'était approché de lui. Comment c'était de pouvoir juste se pencher et capturer les lèvres de son frère avec les siennes…
Hier il avait hâte de retrouver son Dean, et maintenant il était là, complet, entier une fois de plus. À présent Sam désirait revoir cet autre Dean, qui lui avait dit qu'il l'aimait puis lui avait fait entrevoir un tout nouveau monde.
L'ironie, ça craignait.
« Sam ? » dit Dean, un début de panique sur le visage. Sam lui lança un sourire de travers pour le rassurer.
« Je sais, » dit-il fermement. « Je sais bien, Dean. »
Dean paraissait dubitatif. « T'es sûr ? Parce que tu avais l'air un peu dans les nuages il y a une seconde. »
« Je suis juste content de ne pas avoir tout gâché, » dit Sam, révélant une partie de la vérité. Il ne mentirait pas à Dean, mais il allait retomber dans une vieille habitude et ne pas tout partager avec lui. Il était plutôt évident que son frère ne pourrait pas supporter beaucoup plus ce soir. Cependant il y avait une chose qu'il voulait dire. Devait dire.
Dean parut soulagé. « Ouais, eh bien, comme je disais. Tu n'es pas le seul. »
« Je suis désolé d'avoir trahi ta confiance. Je ne peux même pas plaider l'ignorance pour cette fois, je l'ai fait et je savais ce que je faisais. Mais… » Sam s'arrêta pendant une seconde. Devrait-il laisser les choses comme elles étaient ? Dean était déjà beaucoup plus calme, peut-être qu'il devrait juste laisser tomber. Mais quelque chose le poussait, quelque chose que lui et Dean avaient tous les deux dit plus tôt. Il avait besoin de dire ça, alors il prit une profonde inspiration et se jeta à l'eau.
« Mais je ne peux pas regretter… je ne peux simplement pas me résoudre à regretter la nuit dernière, Dean. » Sam baissa la tête d'un air coupable. « Je suis désolé. »
Quand Dean ne répondit pas Sam leva les yeux et perçut la question dans ses yeux que son frère ne traduirait jamais en mots. Habile à interpréter la sténographie émotionnelle qu'était la méthode de communication de son frère, Sam répondit à la question muette.
« Parce que j'imagine… que ça m'a manqué d'être aussi proche de quelqu'un, » dit-il, cherchant ses mots à tâtons pour exprimer ses sentiments vagues. « Tu m'as manqué pendant ces années où nous étions séparés. Et perdre Jess a été comme perdre la moitié de moi-même. Mais en l'espace d'un instant la nuit dernière… » Sam s'interrompit avec frustration. « Je ne sais pas. Je n'explique pas ça très bien. »
Il leva nerveusement les yeux, incertain quant à ce que Dean penserait de tout ça. Son frère fronçait les sourcils, la tête légèrement penchée sur le côté. Mais il y avait quelque chose dans ses yeux que Sam perçut comme reflétant ses propres sentiments. Dean essayait réellement de comprendre ce que son frère lui disait. Il en avait besoin. Enhardi par l'encouragement silencieux, Sam trouva les mots dont il avait besoin. Il regarda son frère dans les yeux.
« Pendant un moment la nuit dernière c'était comme si nous étions aussi proches que peuvent l'être deux personnes, tu sais ? J'ai eu deux amours dans ma vie, Dean, Jessica et toi. Et je vous ai tous les deux aimés. Et vous m'avez tous les deux aimé. Combien de personnes, je me le demande, peuvent ressentir ça ? Être aussi intime avec quelqu'un que tu aimes plus que ta propre vie ? J'imagine que je me sens juste chanceux. Et je ne peux pas regretter ça. »
Il y eut un long silence puis Dean prit une profonde inspiration. « Tu peux être une vraie fille parfois, tu sais ? » dit-il d'une voix rauque. Mais il ne détourna pas les yeux et ceux-ci… en disaient long.
Ils parlaient d'amour, de pardon et de compréhension. Et dans cette communication silencieuse qui les avait fait surmonter les temps les plus difficiles de leurs vies les frères se regardèrent, et pardonnèrent. Puis ils sourirent et leurs sourires s'élargirent.
« Bien, » dit Dean brusquement, se levant et tendant la main vers son sac de voyage vide. « Tirons un trait là-dessus. Je suggère qu'on fasse nos bagages et qu'on laisse ce petit motel merdique et cette petite ville merdique loin derrière nous. »
« Pas d'objection pour moi, » dit Sam, se levant avec un léger gémissement. Il sentait toujours les effets des heures de sommeil recroquevillé dans les dunes.
Dean lui lança un regard mi-inquiet, mi-impatient. Il l'avait hérité de leur père. « Tu es prêt à voyager ? » demanda-t-il, ce qui dans la langue de Dean voulait dire, « je veux voyager, alors quoi que ce soit, remets-toi-en. »
« Je vais bien. Tu es sûr que tu devrais conduire ? Nous n'avons jamais été certains que ces attaques – »
« C'était la Malédiction, » coupa Dean. « En fait, Sammy, à partir de maintenant nous pouvons imputer tout ce qui est arrivé ici à cette Malédiction, ok ? »
Sam parut incertain mais commença docilement à faire ses bagages. « Tout ? »
« Tout, » dit Dean fermement.
« Et tu es vraiment sûr que nous pouvons mettre ça derrière nous ? » demanda Sam d'un air dubitatif.
« Nous le pouvons si tu arrêtes d'en parler tout le temps, » dit Dean d'un ton acerbe.
« O-k, » dit Sam, comprenant le message. Il s'arrêta juste une seconde et ne put s'empêcher de sourire pendant que Dean fermait des fermetures Éclair ici et là, fourrant ses vêtements dans son sac, cherchant les chaussettes égarées sous la table de chevet. Même si tout était loin d'être normal. Même s'il faudrait encore longtemps avant que tout revienne à la normale. Et même s'ils avaient encore beaucoup de choses à se dire, bien que Sam ne compte pas là-dessus. Il faudrait lui tirer les vers du nez.
Il sourit parce qu'ils ne marchaient plus sur un terrain glissant. Ils avaient dépassé la première colline…
Dean se pencha en avant et l'arrière de sa chemise se souleva, exposant une parcelle de peau bronzée portant quatre marques de doigts bien distinctes. Les joues de Sam s'enflammèrent et il se détourna, se penchant sur son sac et parvenant à avoir l'air occupé.
Peut-être qu'il restait encore quelques collines à escalader.
- Epilogue -
À l'aube du jour suivant, à six cent kilomètres de là. « Maintenant je pourrais dormir, » dit Dean, soulevant le couvercle d'une tasse de café en carton et le jetant sur le tableau de bord.
« Mm, » acquiesça Sam d'une voix endormie, bien qu'il ait passé la plus grande partie de la nuit à dormir. Il prit la décoction bienvenue et la sirota d'un air appréciateur.
« Alors, on trouve un motel et on s'écroule ? »
« La laverie d'abord, mec, » dit Sam, étouffant un bâillement. « Je ne peux pas passer un jour de plus à renifler tout ce que je porte. C'est dégueu. »
« On ne pourrait pas dormir avant ? »
« Allez, Dean. Je ne remettrai pas ces trucs. Soit nous lavons soit je lave plus tard en ne portant rien d'autre qu'une serviette de bain. »
S'il avait cligné des yeux il aurait pu le manquer – le léger écarquillement des yeux de Dean, le regard qu'il lui décocha, parcourant ses épaules et descendant sur sa poitrine. Cette petite pause dans sa respiration. Il aurait seulement perçu le rosissement qui colora les joues de Dean sous sa barbe de deux jours.
Quelque chose chanta en Sam, une porte qu'il pensait fermée s'ouvrit légèrement et il vit l'éclat de quelque chose qu'il était sûr qu'ils avaient mis derrière eux.
« Ne fais pas ça, » gronda Dean et Sam lui lança un regard innocent.
« Quoi ? »
« Ne me regarde pas comme ça. Comme si tu te souvenais. »
« Je ne peux pas empêcher ce dont je me souviens, Dean, » protesta Sam, mais intérieurement il chantait toujours, une petite chanson calme.
« Tu ferais mieux d'apprendre, » ordonna Dean.
« De toute façon, je ne me souvenais pas. »
« Ah non ? »
« Je pensais. »
Dean lui lança un regard suspicieux, et il avait de quoi. « Tu pensais quoi ? »
Sam pencha la tête avec considération. « Seulement que tu es mignon quand tu rougis. »
Dean prit une expression scandalisée. « Sam ! »
Sam haussa innocemment les épaules et se retourna pour regarder par la fenêtre. « Je dis ça, je dis rien, moi. »
Fin
(1) Dr Pepper : boisson gazeuse américaine sans alcool.
Alors voilà, cette fic est finie, mais comme je n'ai pas envie de vous laisser comme ça, je vais traduire les deux séquelles écrites par l'auteur. Donc attendez-vous à voir arriver la suite bientôt! J'espère malgré tout que cette histoire vous a plu.
