Merci à toi "lalyee" pour ta review. J'ai mis rapidement la suite, et j'espère que tu ne seras pas trop triste quand même.
Bonne lecture.
Lorsque Kotoko ouvrit les yeux, un petit animal, peut-être un renard était penché au-dessus d'elle, reniflant son visage. Elle ne fit aucun mouvement pour le chasser, mais quand elle tourna légèrement la tête, l'animal prit peur et s'enfuit très vite. Elle porta instinctivement la main à sa tête, remua les jambes et sentit aussitôt l'atroce blessure à son ventre. Cette fois, elle prit son courage à deux mains et tirant d'un coup sec, elle retira le morceau de verre, lui arrachant un cri de souffrance.
Elle se redressa tant bien que mal et regarda autour d'elle. Rien, personne. Le silence total. La nuit si noire. Elle jeta un œil à sa montre qui indiquait trois heures du matin et une indicible angoisse s'empara d'elle. Cela faisait déjà presque deux heures qu'elle s'était sauvée comme une voleuse et qu'elle avait eu cet effroyable accident, et personne ne l'avait découverte. Qu'allait-elle faire ? Elle n'avait pas son téléphone sur elle, ni même son sac à main. Elle les avait fait tomber quand elle avait découvert Irie et Matsumoto tendrement enlacés.
Cette vision s'imposa de nouveau à elle lui déchirant les entrailles, et une larme qu'elle ne put réprimer roula sur sa joue.
-Pourquoi Irie-kun ? Pourquoi ? Je te faisais confiance. Tu avais dit que tu m'aimais et que tu voulais m'épouser. Tu n'es qu'un menteur. Nos sentiments ne sont donc pas réciproques.
De nombreuses larmes accompagnèrent la première, et elle hurla son chagrin se prenant le visage entre ses mains.
-Est-ce qu'ils…s'embrassent encore ? Non, je ne veux pas… je suis complètement perdue. Cette fois, je devrais vraiment abandonner. Irie-kun…baka.
Elle voulait mourir, disparaître de ce monde si cruel à ses yeux. Souffrir autant devenait trop insupportable, trop inhumain. Elle se sentait en ce moment même si inutile, si faible, elle ne croyait plus en rien. Seule la mort avait désormais de l'importance et une signification pour elle. Si elle mourait là, maintenant, elle ne souffrirait plus, et ne ressentirait plus cette peine et ce chagrin qui broyaient son cœur et déchiraient son âme.
Mais avait-elle le droit de se laisser aller comme ça ? Avait-elle le droit de se montrer si égoïste ? Pour son père et ses amis, sa disparition représenterait surement une tragédie. Sa mère était morte il y a plusieurs années, abandonnant son père et le rendant malheureux.
-Papa ! J'ai si mal.
Non elle ne pouvait lui infliger une telle torture, il ne s'en remettrait probablement pas.
-Je suis plus forte que ça…Je ne peux pas penser de cette manière. Et puis Irie-kun trouverait encore le moyen de se moquer de moi ne disant que je n'étais qu'une faible et une idiote sans volonté.
Luttant de toutes ses forces, serrant les dents et les poings, elle réussit à se remettre debout. Elle pressa sa blessure fortement, contenant le sang qui s'en échappait.
-Je…vais…réussir…
Maintenant qu'elle était décidée à vivre, ayant repoussé cette idée morbide de se laisser mourir, Kotoko prit courageusement la direction de la maison de la famille Irie.
Chaque pas était une déchirure, elle trébuchait régulièrement et n'avait aucune idée du temps qu'il lui faudrait pour arriver à destination, mais elle continuerait d'avancer quoiqu'il arrive, sans jamais se plaindre. Elle ne tomberait pas.
De son côté Naoki faisait les cent pas dans le salon, terriblement inquiet, en proie au doute et à la peur, des sentiments qu'ils n'avaient encore jusque là jamais connu.
Après que Matsumoto se soit retirée, il avait attrapé son téléphone et composé le numéro de Kotoko reprenant espoir, mais avait vite déchanté quand une étrange sonnerie s'était échappé d'un certain sac à main posé près de la porte menant à l'escalier de la salle à manger la sonnerie du portable d'Aihara.
Il avait alors décidé de ne pas s'inquiéter davantage, pensant que Kotoko rentrerait bientôt une fois qu'elle se serait calmée, et avait finalement rejoint sa chambre, désireux de se plonger dans ses manuels de médecine. Ce qu'il étudiait était si passionnant à ses yeux qu'il en oublia l'heure et la pauvre Kotoko. Après tout, si elle s'était fait de fausses idées ce n'était surement pas sa faute à lui, et il ne comprenait pas bien pourquoi il aurait dû se tracasser à ce sujet.
Mais voilà, au bout de deux longues heures il avait finalement reprit conscience de la réalité et une boule à l'estomac l'avait soudainement rappelé à l'ordre. Il était plus de trois heures du matin et Kotoko n'avait toujours pas réapparu. Il était redescendu au rez-de-chaussée et avait donc commencé à faire les cents pas se torturant l'esprit, le ventre noué.
Naoki eut alors l'idée d'appeler Kin-chan et les deux meilleures amies d'Aihara. Il alla fouiller dans le sac à main qui se trouvait toujours au même endroit et en extirpa le téléphone. Il trouva vite le premier numéro appartenant à son rival, le fameux garçon de la cafétéria et à au bout de seulement deux sonneries la voix de kin-chan retentit au bout du fil.
-Kotoko ! Que se passe-t-il ?
-Ce n'est pas Aihara.
-Hein ! Irie ? Pourquoi est-ce que tu m'appelles ? T'as vu l'heure ? Tu me cherches ou quoi ? A quoi est-ce que tu joues ?
Sans prêter attention le moins du monde aux paroles agressives de Kin-chan, Naoki poursuivit calmement :
-Je pensais que tu pourrais me dire où se trouvait Kotoko.
-Hein ! Comment ça ? On s'est tous quitté vers minuit. Kotoko est directement rentré chez toi.
-Oui, mais elle est ensuite repartie au volant de la voiture de mon père.
-Mais pourquoi ? Qu'est-ce que tu lui as fait Irie ?
-Ça n'a pas d'importance. Dis-moi juste si tu sais où elle peut-être.
-Non je n'en sais rien, mais…
-Très bien ! Merci.
Il lui raccrocha alors au nez et sans attendre composa les prochains numéros. Malheureusement aucune des deux amies de Kotoko ne l'avait vu, ni n'avait eu de ses nouvelles. Que faire ? Il se retrouva alors dans une impasse, et une douloureuse idée s'insinua au plus profond de lui-même, faisant son chemin rapidement jusqu'à son cerveau, pour ne plus s'en défaire.
Et si Kotoko avait eu un accident ?
