-Kotoko ! Je te demande pardon.
La voix grave et désolée de Naoki s'éleva doucement tel un murmure, brisant le silence de mort qui régnait dans la petite chambre d'hôpital. Il tenait toujours étroitement ce petit corps de fille entre ses bras, sa tête enfouit dans ses cheveux, respirant le reste d'effluve de son shampoing. Il avait toujours aimé cette odeur, et cela bien avant qu'il ne tombe éperdument amoureux de Kotoko, mais sa fierté mal placée lui avait toujours ordonné de se moquer d'elle, chose qu'il avait faite à de nombreuses reprises, se fichant complètement du mal et de la peine qu'il pouvait lui causer.
Oui, mais c'était avant. Avant qu'il ne prenne conscience de la jeune fille extraordinaire qu'elle était et de la place grandissante qu'elle prenait au fil du temps dans son cœur. Il s'était conduit comme un parfait imbécile, et même quand il avait finalement comprit qu'il l'aimait, il n'avait su se comporter autrement que comme le pire des goujats, ne voulant admettre aux yeux de tous l'évidence.
Et voilà que Kotoko se retrouvait allongée sur son lit de mort, le visage pâle encadré par de longs cheveux, souples et lisses. Malgré la blancheur de sa peau, il ne pouvait s'empêcher de la trouver belle et désirable. Il releva alors la tête et déposa sur son front un tendre baiser, puis se dirigea lentement vers ses lèvres afin de l'embrasser de manière plus passionnée, mais la cruelle réalité lui revint alors en mémoire. Kotoko ne se réveillerait pas.
Irie quitta le lit pour aller se placer près de la fenêtre admirant le lever du soleil. Il regarda avec tristesse les lumières de la ville s'éteindre une à une au fur et à mesure que le jour grandissait, signe qu'une nouvelle journée commençait. Pour Naoki, ce n'était pas le début d'une nouvelle journée, mais le début de l'enfer, où son cœur et son âme ne seraient désormais que les victimes d'une sempiternelle souffrance avec laquelle il devrait vivre jour après jour, regrettant indéfiniment sa déplorable attitude.
-Pardonne-moi Kotoko. Répéta-t-il plus fort. Je ne suis qu'un idiot. Ce qui s'est passé ce soir, quand tu m'as découvert avec Matsumoto n'était qu'une effroyable erreur. Comment te dire à quel point je regrette ? Comment me faire pardonner pour toutes ces fois où je n'ai été qu'un monstre avec toi ? Je ne voulais pas admettre les sentiments et l'attirance que j'avais pour toi. Jusqu'au jour où tu as annoncé que tu allais épouser Kin-chan. A ce moment là, j'ai cru vraiment te perdre, et je ne pouvais accepter le fait que tu puisses aimer un autre homme que moi, alors que j'étais si fou de toi Kotoko.
La colère montait en lui et il n'avait plus aucun contrôle sur le débit et la force de sa voix. Il ne pouvait accepter et se résigner à perdre la femme de sa vie. Car oui, Kotoko était tout pour lui. Comment ne l'avait-il pas réalisé plus tôt ?
Il s'approcha du lit à grand pas, attrapa les épaules de Kotoko et la secoua fortement, accompagné de grands éclats de voix.
-Aihara ! Aihara ! Je t'interdis de mourir, tu m'entends ? Réveille-toi ! Ne voulais-tu pas partager ta vie avec moi ? Espèce d'idiote ! Tout ça n'était que mensonge ?
Il continua de la secouer de façon moins brutale laissant de nouvelles larmes rouler sur ses joues.
-Kotoko ! Ne m'abandonne pas ! Je t'en prie ! Je t'aime Kotoko ! Je t'aime.
Naoki fut brutalement rejeté en arrière par deux bras puissants.
-Avez-vous perdu la tête ? Gronda l'infirmier qui retenait Irie par les épaules. Qu'est-ce qui vous prend ?
Naoki dévisagea l'infirmier, incrédule, un léger brouillard devant les yeux.
-Allons ne restez pas là ! Sortez !
L'homme entraîna Irie vers la sortie, mais une voix, ou plutôt un chuchotement attira leur attention. Ils stoppèrent net quand ils entendirent une nouvelle fois ce léger souffle prononcer un nom.
-Irie…kun !
Naoki se libéra de l'étreinte de l'infirmier et se jeta littéralement au chevet de Kotoko, lui caressant doucement le visage.
-Kotoko ! Tu m'entends ? Demanda doucement le jeune homme.
-Irie-kun ! Répéta une petite voix timide.
Le visage de Naoki s'éclaira soudain et un magnifique sourire illumina son visage, avant qu'il ne s'empare des mains de Kotoko dans les siennes. Il se retourna vers l'homme qui n'avait toujours pas bougé de l'encadrement de la porte.
-Appelez mes parents et faites venir un médecin s'il vous plaît !
-Euh… Oui ! Tout de suite. Bégaya l'infirmier qui disparut aussitôt.
Irie reporta alors son attention sur Kotoko qui n'avait toujours pas ouvert les yeux, et lui déposa un baiser sur la bouche auquel celle-ci répondit par une douce pression entrouvrant légèrement les lèvres. Quand il se redressa pour admirer son visage, il rencontra deux yeux emplit d'une expression indéchiffrable. Etait-ce de la tristesse ou de la rancune ? Ou bien de la reconnaissance pour les mots qu'il lui avait confiés un peu plus tôt ?
-Irie-kun !
-Oui je suis là ! Dit-il d'une voix rassurante tout en la dévorant des yeux. Tout ira bien maintenant.
-Est-ce vrai Irie-kun ?
-Quoi ?
-Que tu m'aimes ?
La voix de Kotoko était si faible que Naoki devait tendre l'oreille pour entendre ses paroles. Comprenant parfaitement sa dernière question, il s'assit près d'elle, caressant son visage et collant une des mains de Kotoko sur sa poitrine de manière à ce qu'elle sente son cœur et lui dit tout bas.
-Tu sens ce cœur qui bat ? Il ne bat que pour toi. J'ai été un imbécile et un égoïste. Je t'ai fais énormément souffrir et je m'en veux terriblement, mais si tu le veux bien, je passerai ma vie à me le faire pardonner.
Kotoko le regardait, subjuguée, transportée par une joie suprême, mais un souvenir vivace effaça le sourire qu'elle venait de lui offrir et baissa les yeux.
-Matsumoto Yuuko ? Prononça-t-elle amèrement.
Irie comprit immédiatement où elle venait en venir et se lança alors dans un discours éloquent, expliquant ce qui s'était réellement passé la venue de Matsumoto sous un faux prétexte, le fait qu'elle se soit jetée sur lui voulant lui extorquer un baiser et l'arrivée de Kotoko tombant malencontreusement sur cette horrible scène, et...
La suite, Irie et Kotoko ne la connaissait que trop bien.
Naoki fut troublé lorsque les yeux de Kotoko s'embuèrent de larmes et qu'elles commencèrent à rouler telles des billes sur ses joues. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait pleurer, et malgré ces nombreuses fois où elle avait versé toutes ses larmes, il en avait toujours été la cause. Même si au début il en était fier, il avait bien vite commençait à culpabiliser, sans comprendre à l'époque qu'un tel sentiment pouvait faire partit de lui.
Mais cette fois, tout était différent. Kotoko pleurait de bonheur et de reconnaissance.
-Merci Irie-kun. Je t'aime.
-Bien sur ! Je le sais.
Il se pencha alors sur elle, lui passant les bras autour de ses épaules et enfouit sa tête dans son cou, prononçant dans le creux de son oreille des mots que Kotoko n'oublierait jamais.
-Je t'aime future madame Irie. Je prendrai soin de toi toute ma vie et ferai de toi la femme la plus heureuse au monde. Si tu veux bien de moi.
Emue de s'entendre dire de si magnifique mots, Kotoko s'accrocha à son tour à Irie, passant ses mains dans son dos et murmura à son tour de tendres paroles.
-Tu es unique pour moi Irie-kun. Je n'aimerai que toi toute ma vie.
Ils restèrent un long moment dans cette position avant d'être interrompus par une famille bien bruyante qui fit irruption dans la chambre dans de grandes effusions de joie.
Suite à cette malheureuse nuit qui avait bien failli coûter la vie à Kotoko, les deux tourtereaux se marièrent et s'envolèrent très loin pour célébrer leur voyage de noces qui se déroula à la perfection, leur apportant paix, sérénité et amour éternel.
Voilà fin de ma fiction sur Itazura na kiss. J'espère que ça vous à plu. Laissez moi quelques reviews,s'il vous plaît, ça me ferait vraiment plaisir.
