Petite crise de jalousie...et grandes insécurités

C'était indécent. Cette manière qu'elle avait de le coller, de lui toucher le bras pour lui parler et de rire à gorge déployé comme s'il était l'homme le plus drôle de la terre. Draco avait un tas de qualité, mais il n'était pas drôle.

Tout le monde savait qu'ils étaient en couple et qu'elle se permette ce genre de comportement le faisait voir rouge. Et que son imbécile de petit ami se laissait faire et continuait de manger comme si de rien était le rendait fou.

Harry regarda son assiette qu'il avait à peine toucher, mais une nausée lui coupa l'appétit et il finit par se lever pour quitter la pièce qui lui semblait soudainement trop bondée, trop bruyante, trop petite. Juste trop. Il devait partir où il finirait par exploser.

Dans sa précipitation il manqua le regard de son Serpentard inquiet qui après avoir rapidement avisé son assiette à moitié vide et jeté un regard interrogatif à ses deux meilleurs amis qui haussèrent les épaules se débarrassa du bras de Pansy d'un coup d'épaule et se leva à son tour. Quelle sangsue celle-là...

Lorsqu'il sortit de la salle, Harry était déjà à l'autre bout du couloir et l'air de pure détresse qui se peignait sur son visage lui serra le cœur. Il courut presque pour le rattraper et l'attrapa par le bras.

Harry sursauta et sortit de ses penser prêt à incendier le malotru qui osait le déranger mais fut surpris en voyant le visage de son petit ami et s'arrêta de marcher et un air furieux remplaça sa détresse. Ses yeux furent si colériques que Draco failli reculer d'un pas.

-Potter, je peux savoir ce qui se passe ?

Qu'est-ce qu'il pouvait détester quand Draco l'appelait comme ça.

C'était comme si son amoureux lui rappelait leur passer de rivalité, ces longues années passées à se détester et qu'il le remettait à sa place. Il redevenait le Potter qui l'agaçait et le brun savait que quand le blond l'appelait comme ça cela ne présageait rien de bon.

-Il ne se passe rien, je retournais dans ma salle commune.

-Harry...soupira Draco en le relâchant pour attraper sa main, on est mercredi midi...

Oui, Harry le savait parfaitement, il attendait ce jour de la semaine avec impatience toutes les semaines. Depuis deux ans, le mercredi après-midi, les deux élèves n'avaient pas cours et passaient leur temps libre ensemble.

La plupart du temps, ils allaient faire du Quidditch, se prélassait dans un parc, travaillait à la bibliothèque et finissait la plupart du temps dans la chambre de l'un ou l'autre à faire l'amour pendant des heures après s'être cherché toute la journée.

Bien sûr qu'Harry savait qu'on était mercredi midi...

-Et alors ? demanda Harry plein d'une mauvaise foi à peine contenue. Si tu t'ennuies, tu peux retourner avec ta chère et douce amie Pansy...

Draco se sentit perdre patience en deux secondes. Il n'allait pas ENCORE se disputer à cause d'elle quand même ?

Pansy Parkinson faisait parties des cinq familles d'aristocrate sorcières les plus riches de Grand Bretagne se fut donc tout naturellement que leurs parents les destinèrent au mariage dès leur cinq ans afin de préserver tout cet héritage centenaire qui faisait de lui un riche héritier.

Évidemment, ses fiançailles se cassèrent la figure lorsqu'il annonça à ses parents du haut de ses quatorze ans qu'il était gay et qu'il ne se marierait certainement pas avec Pansy Parkinson ni qui que ce soit qu'il n'avait pas choisi lui-même selon ses propres critères de sélection.

Bien que ses parents s'inclinassent face à cette décision, Pansy continuait d'essayer de le charmer à grand renfort de battement de cil, de parfum écœurant supposément censé sentir bon et de rire gras le tout en initiant des contacts physiques récurant qu'il essayait de fuir sans la vexée car malgré tout, la jeune femme restait une vague amie d'enfance et l'avoir pour ennemie n'était pas non plus dans son intérêt.

Forcément lorsqu'il se mit en couple avec Harry Potter, cela devint un sujet de discorde. Très vite le brun lui demanda d'éviter de se laisser toucher et Draco faisait son maximum mais la jeune fille avait en réalité si peu d'intérêt pour lui que la plupart du temps il ne se rendait même plus compte de ce comportement, se contentant de l'ignorer. Elle finissait toujours par se lassait de son manque de réactivité de toute façon.

-On ne va pas encore épiloguer sur le cas Pansy, quand même...

Mais pour Harry, il faisait des efforts et lorsqu'il se rendait compte du petit manège il se dégageait doucement du bras de la jeune fille et l'incitait à garder ses mains pour elle-même.

-Non, on ne va pas encore épiloguer dessus. Puisque tu vas arrêter de lui parler.

En revanche, le blond ne supportait pas que quiconque lui impose quoique ce soit...

-Je te demande pardon ? !

-Oui, je t'interdis de lui parler. Je ne veux plus l'avoir t'approcher, te toucher comme si tu étais à elle, c'est insupportable Draco...

-Tu m'interdis ? Depuis quand tu gères mes fréquentations ?

-Je...

Le discours de Draco parut faire son chemin dans sa tête et peut être qu'il commençait enfin à rationaliser son comportement car il se mordit la lèvre et ne répondis pas, mais le blond n'en avait pas fini avec lui. Le brun devait comprendre que malgré tout l'amour qu'il lui portait, ils ne devaient pas commencer à contrôler les fréquentations de l'autre sous peine de voir leur relation devenir toxique au possible.

-Très bien. Si tu veux que je cesse de voir Pansy, arrête de voir Granger et Weasley.

Une gifle lui aurait fait moins mal. L'air se raréfia dans ses poumons, sa trachée fut comprimée dans sa gorge qui se serra au même moment où les larmes lui montèrent aux yeux.

Draco savait très bien que jamais, il ne pourrait renoncer à eux. Il le savait car plus que ses meilleurs amis, il les considérait comme son frère et sa sœur, sa famille. Ils faisaient les quatre-cents coups ensemble depuis la première année et même leur mise en couple ne les avaient pas empêchés de continuer de former ce trio infernal qui rendait fou les professeurs.

Et ça le Serpentard l'avait compris au détour d'une conversation où Harry lui relata succinctement son enfance et son adolescence dans la maison des Dursley jusqu'à son émancipation lors de ses 15 ans. Le rouquin et la brune furent ses premiers amis, et les premiers à se préoccuper réellement de son bien-être.

Renoncer à eux était impossible.

-Mais, ils...

-Quoi ? Ils sont tes amis ? Ils sont en couple ?

Il devait juste lui faire comprendre qu'un couple ça ne fonctionnait pas ainsi. Ils ne devaient pas s'imposer des choses à l'autre sans accepter de compromis.

-D'accord, souffla Harry d'une voix mouillée.

La chape de plomb qui lui tomba sur l'estomac en entendant la réponse de son petit ami lui coupa presque le souffle. Et le voir baisser les yeux comme pris en étau lui broya le cœur. Il s'approcha doucement de lui et comprit alors à quelle point cette jalousie couplée à une insécurité liée directement à ses traumatismes d'enfance l'empêchait de rationaliser ce qui se passait.

Il fit glisser ses doigts diaphanes dans le cou d'Harry et se saisit de son menton délicatement pour le forcer doucement à redresser se tête pour croiser son regard. Il avait l'air si triste, prêt à renoncer à une part de lui-même pour s'assurer qu'il resterait avec lui.

Draco soupira alors que des larmes coulèrent sur les joues hâlées de son petit ami en pleine détresse. Il embrassa son front, ses joues, son nez, ses larmes et enfin ses lèvres.

-Non, Harry, non. On ne marche pas comme ça toi et moi...

Bien sûr que non, en deux ans toutes leurs disputes avaient fini par des excuses, des compromis et des efforts. Pansy contre Ron et Hermione ce n'était pas un compromis, c'était...

-Bien sûr, que je ne te demanderais jamais de renoncer à eux. Ce sont tes meilleurs amis et bien que je trouve toujours le choix de la belette douteux, ah je t'ai fait rire... Tu ne dois jamais laisser ni moi, ni personne t'imposer de voir quelqu'un. Et la réciproque et vrai. Tu sais que je t'aime Harry, mais tu ne peux pas, m'imposer des choses que je ne souhaite pas.

Harry leva une de ses mains pour la poser sur celle de son petit ami et hocha la tête doucement l'incitant à continuer. Ça y est, il retrouvait ses esprits.

-Pour ce qui est de Pansy. Je n'avais pas compris à quel point ça t'inquiétait. Je vais lui parler, je ne pourrais pas arrêter de lui parler parce qu'elle est dans ma classe et dans mon cercle d'ami. Néanmoins, je vais être plus vigilant lorsqu'elle me touche et je vais avoir une conversation avec elle d'accord ? Ça te va ?

Harry hocha à nouveau de la tête en embrassa le creux du poignet de son petit ami qui déposa ses lèvres sur son front à nouveau.

-Excuse- moi, je ne sais pas ce qui m'a pris...

-Ah, eh bien, ça on n'y peut rien, car tu m'aimes d'un amour immense et inconditionnel, après tout comment ne pas aimer un Malfoy, plaisanta le blond avec un faux air d'aristocrate pédant faisant rire franchement Harry.

-Oui...

-Oui, quoi ? Sois plus précis, Harry.

-Tu sais très bien que je t'aime. Je t'aime tellement que parfois j'en perds la tête.

Et d'un coup, alors que Draco se saisit des hanches d'Harry pour le plaquer contre un mur, l'atmosphère devint électrique. Le blond s'empara de ses lèvres tout en le plaquant au mur et Harry glissa ses bras autour du coup gracile pour répondre à l'impétueux baiser.

Merlin qu'est-ce qu'il pouvait aimer quand Draco l'embrassa. Quand il posait ses lèvres sur les siennes faisaient glisser ses mains les longs de son dos et collait ses hanches aux siennes tandis qu'il glissait sa langue dans sa bouche pour la caresser doucement, la cherchant, jouant avec la sienne avant de mordiller ses lèvres et de plonger son nez dans son cou pour le baiser tout en frottant le bout de son nez contre le sien.

Son corps s'embrasa comme souvent quand Draco le touchait et comme souvent quand il voulait que le blond lui fasse l'amour. Il gémit lorsque leur bas ventre se rencontrèrent sans qu'ils ne sachent vraiment qui avait initié le premier mouvement.

-Hm, c'est plaisant à entendre, chuchota Draco sans qu'Harry ne sache s'il parlait de son gémissement ou de son « je t'aime ». Et pour information, je t'aime aussi, comme un dingue. Mais je crois que je préfère quand tu me le gémis à l'oreille.

Oh ça oui, qu'est-ce qu'il aimait quand le brun se laissait aller dans ses bras. Il se délectait de chaque son qui sortait de sa gorge quand se perdait en lui et le prenait jusqu'à plus soif. Lorsqu'Harry, à bout de souffle, lui griffait le dos, courbait les reins et gémissait dans son oreille ses trois petits mots qu'il avait gardé si longtemps pour lui de peur qu'il ne soit plus réciproque et qui avaient fini par sortir tout seul un soir où Draco lui avait fait l'amour plus langoureusement que d'habitude et que son petit ami lui avait rendu tout aussi naturellement.

Tout le corps d'Harry fut pris d'un frisson et le blond rit doucement contre sa gorge. Il repoussa néanmoins Draco et s'extirpa de leur étreinte avec un air taquin.

-Ah mais si tu veux que je gémisse pour toi, tu vas devoir m'attraper...

Et sans préavis, Harry s'enfuit à toute jambe vers la chambre de Draco avec la très ferme intention de se faire très vite attraper...

Fin

Voilà, j'espère que cette réécriture vous aura plu ! Je ne sais pas trop pourquoi j'ai eu envie de réécrire ma première fanfiction, mais qui suis-je pour ne pas suivre mes envies ? XD

C'est un peu plus court que mes écrits habituels mais ça reste tout de même sensiblement plus long que l'orignal tout de même.