Réponse à Nina : Tout d'abord, merci pour ton commentaire ! Les histoires avec des quêtes me passionnent donc je me suis dis que ça pourrait être amusant de le faire dans l'univers d'Harry Potter ! Je suis vraiment heureuse que tu apprécies mon travail, merci ^_^


Partie 0 - Quête n°02 : Enfuis-toi

« Je suis un… Quoi ?»

[Un sorcier Harry. Tous les phénomènes étranges et inexpliqués que tu as déjà vécu jusqu'à présent, ils trouvent leur origine dans la magie qui réside en toi. Hélas, les enfants sorciers apprennent dès leur enfance à contrôler une partie de leur pouvoir, ce qui n'est pas ton cas et c'est pour cette raison que ta magie agit de manière sauvage. Elle se manifeste en présence d'émotions fortes comme la colère et la peur.]

« Comment savez-vous que des choses bizarres m'arrivent parfois ? »

[Je suis un être omniscient Harry. Je sais tout ce qu'i savoir. Tout comme je sais que tu es l'enfant de deux sorciers remarquables. James et Lily Potter. Tes parents t'aimaient énormément Harry, sache-le. Tu étais leur trésor le plus cher. Et ils ne sont pas morts dans un accident de voiture, comme ton oncle et ta tante ont pu te le raconter. Seulement, il est encore trop tôt pour te parler de tout ça.]

Harry fixe l'écran avec confusion. C'est beaucoup d'informations pour l'enfant qu'il est. Un sorcier, lui ? Il a du mal à y croire. Mais ça pourrait en effet expliquer toutes les fois où des phénomènes étranges se sont produits, comme la fois où lorsque son oncle l'avait frappé un peu trop fort avec sa ceinture, cette dernière avait disparu ou encore la fois où un chien terrifiant s'était changé en un chiot inoffensif. Quant à ses parents…

« C'est parce que je ne suis encore qu'un enfant que vous ne pouvez pas m'en parlez ? »

[En partie. Et disons que la prochaine quête te mèneras jusqu'à une personne à même de tout t'expliquer. Elle seule pourra décider si tu es suffisamment grand pour apprendre l'entière vérité.]

« La prochaine quête ? »

A peine eut-il posé sa question que l'écran affiche une nouvelle quête.

[Quête n°02 – Enfuis-toi, Harry. 0/1

Récompense : Une figure paternelle.]

Au départ, quand Harry voit la quête, son corps frémit. S'enfuir ? Bien sûr, il l'a déjà envisagé, qui ne l'aurait pas fait dans sa situation ? Mais pour aller où ? Il n'a que neuf ans ! Il n'a pas d'argent, pas de famille, il n'a nul part d'autre où aller. Au moins ici, il a un toit et un repas par jour. S'enfuir, c'est courir à sa propre mort. Rester, c'est attendre qu'elle vienne le chercher. Cela peut être dans un an comme dix. Et Harry se demande au final laquelle des deux solutions est la pire.

Mais quand il aperçoit la récompense, ses petits yeux d'enfants pétillent. Une figure paternelle ? C'est comme avoir un père, non ? Harry a souvent imaginé son père. Pour lui, un papa, c'est une personne forte et admirable. Une personne qui nous protège envers et contre tout et dont l'étreinte rassure. Une personne auprès de laquelle tout peur s'envole et qui nous apprend à la fois à bien agir mais aussi à ne pas respecter certaines règles. Un père l'aimerait, il en est certain. Bien évidemment, Harry sait que ce ne sera pas son vrai papa, le sien n'est plus de ce monde. Mais il a déjà entendu à l'école que même sans lien de sang, certains peuvent devenir nos parents. C'est le cas d'Anna, sa camarade de classe. Le mari de sa mère est devenu son papa après que le sien les ait abandonné et il l'aime tout autant qu'un véritable père.

Alors l'idée de s'enfuir devient sans conteste la solution la plus attrayante. Mais s'enfuir, c'est vague. Où doit-il se rendre pour rencontrer cette personne ? Il voit un carré blanc clignoter sur l'écran et aussitôt, de nouvelles phrases apparaissent.

[Sous-quête n°02 :

- Trouver à manger, à boire, de l'argent et des chaussures solides 0/4.

- Se rendre à Yorkshire 0/1.

- Trouver le bungalow délabré 0/1.]

Harry sourit. Lux pense à tout. Au moins avec ça, sa fuite n'a plus rien d'un aller simple vers sa mort. Il a un lieu où se rendre, même si ce dernier est vague mais Harry est certain que Lux l'aidera, d'une manière ou d'une autre. Le problème est d'accomplir la première partie de sa sous-quête. Trouver de la nourriture, de l'argent et des chaussures solides. Il jette un coup d'œil aux loques qui recouvrent ses pieds. Nul doute que ses pieds souffriront s'il décide de s'en aller avec elles. Mais comment faire ? Il n'en a pas d'autres.

Il ouvre la porte de son placard et jette un coup d'oeil dans le couloir. Silence total. Sa famille est partie depuis un moment donc il est seul dans la maison. Prudemment et avec une difficulté évidente en raison de ses courbatures, il se dirige vers l'étagère à chaussures. Il y en a des dizaines. Harry mord sa lèvre, hésitant. Toucher aux affaires des autres, c'est mal. Prendre ces chaussures, ce serait du vol, non ?

« Dis Lux, ais-je vraiment le droit de les prendre ? »

[En d'autres circonstances, je te dirais que c'est mal de prendre ce qui ne t'appartient pas. Tu ne dois pas devenir quelqu'un de mauvais Harry. Mais ça… Ces individus t'ont privé de tout ce qu'un enfant normal a le droit. Alors que tu leur subtilises une paire de chaussures, de la nourriture ou encore même l'argent que tu as toi-même gagné en travaillant pour les voisins, ça ne fera pas de toi un véritable voleur Harry. N'aies crainte.]

« Mais et s'ils appellent la police ? La police elle s'en fichera de tout ça… »

[Ils ne le feront pas. Appeler la police, ça fera courir des rumeurs dans le quartier et ça entachera leur réputation. Et puis, c'est malheureux à dire, mais si tu disparais, ils seront plus soulagés qu'autre chose. Que tu leur ais pris deux-trois affaires deviendra insignifiant à leurs yeux. Ils feront passer ta disparition pour un accident et vivront leur vie comme si de rien n'était. Alors accomplis simplement ta quête, Harry.]

Lux a raison. Harry fouille parmi les chaussures et ses joues rougissent d'envie à la vue d'une paire de couleur verte. Le vert a toujours été sa couleur préférée. Il les essaie et éclate de joie en les découvrant à sa taille. C'est sûrement l'une des anciennes paires que Dudley a oublié depuis bien longtemps. Il fait plusieurs pas avec et découvre avec un certain étonnement que marcher… Ne fait pas si mal. D'habitude, il grimace à chaque pas et retrouve le soir ses pieds égratignés et souvent ensanglantés, mais pour une fois, il se sent bien.

Fier de sa trouvaille, il se dirige à petit trot vers la cuisine et ouvre les différents placards. Il ne doit pas être gourmand et prendre que le nécessaire. Le Yorkshire se trouve assez loin à pied, mais s'il trouve de l'argent pour prendre un bus ou un autre moyen de transport, alors peut-être que ce sera plus rapide. Lorsqu'il demande à Lux combien de temps ça prendrait à pied, ce dernier l'informe qu'il en a pour un peu plus de deux jours. Alors Harry prend deux bouteilles d'eau qu'il met dans son sac à dos, un paquet de biscuit – ceux que Dudley n'aime évidemment pas et qui finissent toujours par être jetés à la poubelle, du bacon séché et des chips. Il est habitué à manger peu alors cela suffira pour tenir ces deux jours.

Un regard en direction de l'écran et il aperçoit que la première tâche est presque terminée. Ne lui manque plus que de l'argent. Sa Tante Pétunia se croit intelligente mais Harry se sent désolé pour elle car elle est étonnamment prévisible. Il trouve rapidement l'endroit où elle cache l'argent qu'il a reçu de ses travaux chez leurs voisins et commence à compter. Il y a environ 136 livres, l'équivalent de cinq années d'exploitation par les personnes de son quartier. Cet argent, ils le lui ont donné généralement parce qu'il faisait trop pitié à leurs yeux. Mais au moins, grâce à ça, il pourra se déplacer plus rapidement.

Une fois son sac prêt et sa première tâche terminée, il court vers la porte d'entrée. Mais une fois devant, ses pas perdent en vivacité. Il jette un dernier coup d'oeil à cette maison qui fut la sienne pendant neuf ans et se rend compte avec tristesse qu'il n'en retire aucun bon souvenir. Juste de la douleur et du désespoir. Il sert les lanières de son sac et son expression se fait confiante.

En suivant la quête, il fait le bon choix.

Il en est certain.


« Gamin, il est l'heure de te réveiller. On est arrivé à bon port. »

Harry sursaute lorsqu'une main énorme le secoue. Il se recroqueville sur lui-même avec des yeux effrayés et l'homme se recule aussitôt, confus de sa réaction. Harry a du mal avec les hommes adultes imposants, ils lui rappellent son oncle Vernon. Mais le chauffeur qui l'a réveillé n'a pas l'air mauvais contrairement à son oncle. Harry reprend contenance, le remerciant de l'avoir réveillé et il descend précipitamment du bus. Lorsqu'il touche le sol, un 'ting' retenti à côté de lui.

[- Se rendre à Yorkshire 1/1.]

Il est arrivé, enfin ! Son ventre gargouille et Harry place ses petites mains sur ce dernier, comme pour le supplier de ne pas faire de bruit. Finalement, la faim a eu raison de lui et pour la première fois de sa vie, il ne s'est pas privé. Ou pour être exact, il n'a pas pu s'en empêcher. Sans personne pour contrôler ses portions de nourriture, il n'est pas parvenu à se stopper et a tout dévoré. Fort heureusement, en prenant plusieurs moyens de transport, Harry a pu raccourcir la durée du trajet. En quatre heures, il a pu parvenir jusqu'à Yorkshire. A présent, reste à trouver le bungalow délabré. Honteusement, Harry se rend compte que ses connaissances sont limités. Il est parvenu jusqu'à Yorkshire grâce aux conseils de Lux et à l'aide de gentils adultes qui lui ont indiqué le chemin mais un nouvel obstacle se dresse face à lui.

Il ignore ce qu'est un bungalow.

« Lux ? », demande-t-il d'une voix apeurée et l'écran s'illumine au dessus de sa tête. « Ne te moques pas, promis ? Je ne sais pas ce que c'est un « bungalow »... »

[Il est tout à fait normal pour un enfant de neuf ans de ne pas connaître certains mots, ne t'en fais pas, Harry. Un bungalow ressemble à une maison mais en bien plus petit. Et délabré signifie qu'on en prend pas soin.]

« Donc je dois trouver une petite maison qui serait abîmée ? »

[… On pourrait le voir de cette façon en effet. Mais rassures-toi, je vais t'aider à accomplir cette tâche.]

Les mots s'effacent de l'écran et ce dernier se transforme pour prendre la forme d'un papillon. Harry éclate de rire lorsque ce dernier vient chatouiller son nez et l'enfant prend conscience d'une chose : il n'a jamais rit auparavant. Et pourtant, depuis hier, il ne cesse de sourire et de rire, comme si la simple présence de Lux parvenait à enlever les Ténèbres qui l'empêchait d'agir comme un enfant normal. Il lève ses mains en coupe et le papillon se pose dessus délicatement. Une chaleur se dégage de lui. Harry ramène ses mains à son visage et baisse ce dernier en direction de l'insecte avant de murmurer un remerciement. Les ailes du papillon s'agitent, sûrement la manière de Lux de faire comprendre à Harry qu'il n'a pas besoin d'être remercié.

Puis il s'envole et Harry le suit en sautillant gaiement malgré la faim. La marche dure longtemps mais Harry s'accroche comme l'enfant courageux qu'il est. Ses courbatures lui font toujours mal mais il tente d'en faire abstraction et après un long moment, il aperçoit enfin le bungalow. La maisonnette se trouve en pleine forêt et se trouve loin de toute civilisation mais Harry n'est pas effrayé, au contraire. La tranquillité de l'endroit, le bourdonnement des insectes, la végétation, l'odeur de la forêt… Tout l'attire étrangement. Même ce bungalow pourtant en très mauvais état.

[Quête n°02 – Achevée. Pour obtenir la récompense, il te faut frapper à la porte.]

Harry déglutit. Et si finalement il avait accompli cette quête en vain ? Et si la personne qui habite le bungalow le rejette ? Il lève sa main et frappe le battant en bois avec hésitation. Pendant plusieurs minutes, seul le silence lui répond. Mais quand il tente une nouvelle fois d'informer sa présence, la porte s'ouvre brusquement.

L'homme face à lui est dans un sale état. Ses cheveux sont poussiéreux et emmêlés, une barbe de trois jours mange son visage et ses vêtements sont débraillés. Le pire, ce sont ses yeux. Des yeux sans vie, sans volonté de vivre. Harry se perd dans le regard de cet homme. Il a l'impression de se voir lui. Il a l'air si seul.

« Bonjour », chuchote Harry, de peur que l'homme ne se braque comme lui le fait chaque fois qu'une personne qu'il ne connaît pas s'adresse à lui.

« J-James ? », bégaie l'homme avant d'éclater d'un rire fou. « Non impossible. James est mort. Voilà que j'hallucine maintenant. »

Harry ne sait pas qui est James. Mais Harry doit lui ressembler pour que l'homme les confonde. Ses yeux s'écarquillent quand l'homme s'effondre finalement, des sanglots secouant son corps. Harry était censé trouver un père mais la personne qui se trouve devant est juste… Un homme complètement détruit. Un homme qui semble terriblement seul et triste. Doucement, Harry tapote ses cheveux et lui murmure des paroles douces.

Il faut quelques minutes pour que l'homme se calme et le regarde de nouveau.

« Qui es-tu ? Un fantôme ? Une illusion ? »

« Rien de tout ça Monsieur. Je suis Harry. Harry Potter. »

« H-Harry ? Harry ! C'est vraiment toi ? »

« Vous me connaissez ? »

Il voit l'homme hésiter entre s'effondrer de nouveau ou sourire. Mais finalement, c'est la seconde option qui l'emporte.

« Oh oui Harry. J'étais un des meilleurs amis de tes parents. »


Le salon est en désordre total. Harry ne cesse d'observer l'état lamentable de la maison, son nez plongé dans la tasse de chocolat chaud que lui a offert Remus. C'est ainsi qu'il s'est présenté. Remus Lupin. Harry l'observe ranger un minimum la pièce pour qu'elle soit plus accueillante mais en vain. Pendant presque neuf ans, Harry a entretenu la maison des Dursley, ce qui l'a rendu terriblement maniaque. Il ne veut qu'une chose : se lever et ranger cette maison. S'il doit y vivre, elle ne peut pas rester dans cet état. Il s'attend même à tout moment que Lux lui donne pour quête de donner un goût de neuf au bungalow.

Mais jusqu'à présent, Lux ne lui a pas vraiment parlé. La seule chose qu'il a obtenu de sa part depuis l'accomplissement de sa quête, c'est une étrange fenêtre donnant des informations sur l'ami de ses parents.

[Remus Lupin – 29 ans.

Proche ami de ton père, James Potter. Confident de ta mère, Lily Potter, née Evans. C'est un homme particulièrement puissant et courageux. Tu peux avoir une totale confiance en lui.

S'il se trouve dans cet état terrible, c'est en raison de son chagrin d'avoir perdu tes parents mais son isolement est aussi due à sa crainte par rapport à sa nature de loup-garou. Nous l'aiderons à contrôler ce dernier point.]

James et Lily Potter. Il sait enfin le prénom de ses parents. Sa Tante parlait toujours d'eux en les appelant « Les Potter », « Ces deux idiots » ou « Ces monstruosités », alors leurs prénoms lui étaient inconnus. James et Lily. Lily. Il aime le prénom de sa mère, il résonne bien dans son esprit. Celui de son père est plus commun mais ça a son charme.

Et maintenant, il y a Remus. Un ami de ses parents. Un loup-garou. Étrangement, Harry n'a pas peur de cette révélation, Remus n'a pas l'air méchant et n'a pas l'air de vouloir le manger. Au contraire, il semble tout faire pour montrer le meilleur côté de lui-même. Harry n'est pas habitué au fait qu'on veuille lui faire bonne impression.

« Et donc Harry », dit finalement Remus en faisant voler les détritus pour qu'ils aillent dans la poubelle sous les yeux curieux d'Harry. « Que fais-tu ici ? Comment as-tu trouvé cet endroit ? Je doute que Dumbledore t'ait laissé filé. »

« Je suis ici parce que je n'ai nul part où aller. La manière dont j'ai trouvé l'endroit est un secret. » Harry refuse de parler à quiconque de Lux, c'est son secret à lui. « Quant à ce Dumbel- Dumble-, ce monsieur dont vous parlez, je ne sais pas qui il est. »

« Tu ne connais pas Dumbledore ? Et où étais-tu avant d'arriver ici dans ce cas ? »

Harry serre la tasse en détournant le regard.

« Chez ma Tante Pétunia et mon Oncle Vernon... »

« Pétunia ?! Mais Lily avait explicitement signifié qu'elle ne voulait jamais que tu sois envoyé là-bas ! Il faudra que je touche deux mots à Dumbledore lorsque je te ramènerais à lui. C'est étonnant d'ailleurs que tu ignores qui il est. Sais-tu au moins ce que tu es Harry ? »

« Un sorcier ! », s'exclame fièrement l'enfant avant de perdre sa gaieté. « Mais Monsieur, pourquoi je ne pourrais pas rester ici ? Vous étiez ami avec mes parents, alors c'est comme vous étiez une sorte d'oncle pour moi non ? Je pourrais rester ici ! Je vous promets d'être sage et de vous aidez à ranger le bungalow ! »

« Oh Harry… Je ne peux pas. Je n'ai pas le droit de te garder. Je te laisse dormir ici cette nuit et demain nous irons- »

« JE NE VEUX PAS ! », hurle Harry de terreur. « Je vous en prie, laissez-moi être ici. J'ai peur qu'on me renvoie là-bas. Si j'y retourne… Si on me ramène là-bas… Je… On me fera encore mal, je veux plus avoir mal, je veux plus être seul… »

Harry a lâché sa tasse et tremble à présent, recroquevillé sur sa chaise. Il ne pensait pas que Remus envisagerait de le ramener. Il était persuadé qu'en suivant les quêtes de Lux, tout s'arrangerait. Il commence à pleurer de peur et l'homme face à lui panique.

« Harry, allons mon enfant, calme-toi ! Que veux-tu dire par « on me fera encore mal » ? »

Harry ne répond pas. Il lève ses yeux larmoyants vers le ciel et sa bouche s'ouvre à demi à la vue de l'écran. [Montre-lui]. Mais à quoi ça sert ? Chaque fois qu'il montre ses bleus à des adultes, ils détournent le regard. Ils jouent aux aveugles et lui disent d'arrêter de montrer ça. Personne ne le croit jamais, alors pourquoi ? Mais Lux insiste. [Montre-lui, Harry]. Harry finit par l'écouter. Il enlève son tee-shirt et dévoile son torse et son dos. Tous les deux tuméfiés et balafrés. Mais le plus horrible est le « MONSTER » gravé sur sa côté droite, cadeau offert par Dudley pour son huitième anniversaire. Ce n'est qu'une cicatrice à présent, mais le mot est toujours parfaitement lisible.

Harry relève prudemment le regard vers Remus et un grognement animal s'échappe de la bouche de ce dernier. Ses yeux sont semblables à ceux d'un animal sauvage et Harry se rend compte que c'est réellement un loup-garou au moment où il montre les crocs. Mais une nouvelle fois, il n'a pas peur car cette rage n'est pas dirigée contre lui. Elle est dirigée contre les Dursley.

« Dumbledore était censé te surveiller de loin… Il était censé te protéger… Comment a-t-il pu laisser une chose pareille se produire ? Je ne peux définitivement pas te laisser y retourner. Pardon Harry. Nous… Nous trouverons une solution mais pour le moment, soignons tout ça et allons te coucher. Tu as besoin de sommeil. »

Et Harry se sent soulever par l'homme. Il se fige, sa crainte des contacts refaisant surface, mais l'odeur rassurante de Remus et ses gestes précautionneux le mettent en confiance. Il plonge sa tête dans le coup de Remus et se laisse faire.


Remus observe l'enfant à présent endormi. James et Lily seraient fous en apprenant ce qu'il est advenu de leur enfant chéri. Pourquoi Dumbledore n'a-t-il rien fait ? Impossible qu'il ait été aussi aveugle ! Remus caresse tendrement les cheveux d'Harry et l'enfant approfondi le contact à la recherche de chaleur. Il est évident qu'il est en manque d'affection. De plus, il est complètement maigre et blessé de partout. Il souffre assurément de malnutrition et de traumatisme.

En d'autres circonstances, il n'aurait pas hésité. Il aurait tout fait pour garder l'enfant et le protéger. Mais Remus est un loup-garou. L'adoption ne lui serait jamais permise et… C'est trop risqué pour l'enfant. Du moins, c'est la première pensée qui lui a traversé l'esprit lorsqu'Harry l'a supplié de vivre avec lui. Seulement, son loup semble l'avoir reconnu comme un louveteau. Quand il a vu les blessures d'Harry, il a senti son loup hurler en lui et réclamer la mort de ceux à l'origine de tout ça.

« Remus, si un jour quelque chose nous arrive, j'aimerais que toi et Sirius preniez soin d'Harry. Vois-le comme ton propre fils, un louveteau à protéger, d'accord ? »

Il faut croire qu'il a pris un peu trop au mot les paroles de Lily.

C'est décidé. Il prendra soin d'Harry.

Son loup ne lui fera jamais de mal étant donné qu'il le considère comme son petit.

« Je suis là à présent, Harry ».