Il Faut Être Deux (Un Duo)
"Quoi ?" crie-je avec excitation. Je ne peux en croire mes oreilles et je me lève si précipitamment que je fais basculer ma chaise. Elle percute bruyamment les dalles de pierre du sol, faisant lever un sourcil réprobateur à Ginny. Je baisse donc la voix et essaye de rester calme. "Est-ce qu'il y a un test ? Comment on peut en être sûr ? Qu'est-ce qui va se passer maintenant. ?"
"J'ai dit que j'avais quelques jours de retard, Harry," m'informe doucement Ginny. "Il n'y a pas de quoi être excité."
"Mais… tu… nous… bébé," bafouille-je avec excitation, oubliant mon petit-déjeuner.
"Harry." Ginny pose doucement sa tartine sur son assiette et repose avec une lenteur délibérée la cuillère dans le pot de confiture de fraise. Elle se penche en arrière sur sa chaise, croise les bras et me regarde très sérieusement. Elle essaie de me calmer. "Tu risques juste d'être déçu. Les chances pour que je tombe enceinte durant les premiers mois après avoir arrêté la contraception sont… improbables. Regarde Ron et Hermione, ils ont essayé pendant des mois. C'est une chance en un sens qu'ils ne… qu'elle… ne soit pas enceinte, parce que quand elle a changé de Département pendant l'été ils ont décidé qu'ils feraient passer sa carrière d'abord pendant un an. Ils ne se sont pas précipité à Ste Mangouste pour un test de grossesse à chaque fois qu'Hermione avait quelques jours…"
"Mais," interromps-je ma femme, une action toujours dangereuse. "Hermione a un travail de bureau ennuyeux elle ne joue pas au Quidditch professionnellement, elle ne va pas s'entraîner, voler, prendre des coups de Cognards. S'il te plaît ?"
Ginny regarde l'horloge de la cuisine.
"Même si on partait maintenant, je serais en retard à l'entraînement. Je serais pénalisée d'une journée de salaire."
"On peut se le permettre."
"Et tu seras aussi en retard au travail, Directeur Adjoint des Aurors Potter."
"Je m'en moque."
"Tu n'as ce poste que depuis un mois, Harry. Qu'est-ce que tu m'as dit pour ton premier jour… 'Robards va avoir soixante-dix ans dans moins de trois ans, mais je n'ai aucune garantie d'avoir son poste quand il prendra sa retraite'."
Ma femme fait une excellente imitation mot pour mot de ma fervente supplication. "Donc," continue-t-elle, "tu dois être au travail à l'heure. Et je dois partir pour le terrain d'entraînement des Harpies, maintenant."
"J'étais en retard pour mon premier jour de toute façon," proteste-je.
Elle a un sourire mutin. Quand elle a essayé de me persuader d'être en retard au travail pour mon premier jour comme Directeur Adjoint des Aurors, mon premier jour au bureau après le Nouvel An, elle a réussi. Elle ne portait qu'un chemisier à ce moment-là et pour cette raison sa tâche avait été grandement facilitée.
Je regarde dans ses yeux et réalise que je ne serais pas capable de lui faire changer d'avis. Je soupire, me baisse et redresse ma chaise, puis m'assois et recommence à manger ma tartine.
Quelques jours de plus ne feront aucune différence, n'est-ce pas ? Je ne suis pas certain… Je constate que je ne sais vraiment pas. Je n'en sais pas assez sur la biologie de la grossesse. Je n'y connais rien… Je devrais le découvrir… Je devrais demander à Hermione… Je pourrais demander à Ginny, je suppose, mais pas maintenant, pas quand elle arbore cet air entêté.
Ginny termine son café. Depuis quelques jours elle boit plus de café et moins de thé. Dimanche, elle s'est plaint que le lait avait tourné ce n'était pas le cas, mais elle ne s'est pas laissé convaincre. Désormais elle boit simplement du café noir au petit-déjeuner à la place.
Elle contourne la table pour m'embrasser et me dire au-revoir, elle laisse sur ma joue un petit baiser à peine superficiel avant de se retourner et de s'élancer vers la cheminée. Je me lève, la poursuis et l'agrippe autour de la taille par-derrière. Elle se débat un peu pour la forme. J'utilise mon nez pour diviser ses cheveux, trouver le haut de sa nuque et l'embrasser. Elle ne se plaint pas donc je fais glisser ma main vers le haut depuis sa taille.
"Aïe," dit-elle en se dégageant.
"Pardon, je t'ai fait mal ?" demande-je, inquiet. "Qu'est-ce que j'ai fait ?"
"Je suis juste un peu sensible à cet endroit ," me dit-elle, tâtant le dessous de ses seins. Elle semble un peu étonnée.
"C'est probablement juste un muscle." Elle m'offre un sourire rassurant. "Je vais faire contrôler ça quand j'arriverai au terrain d'entraînement. À ce soir, Harry. Salut." Elle m'embrasse de ses lèvres au goût de confiture de fraise, lance une pincée de Poudre de Cheminette dans le feu et disparaît dans les flammes vertes.
Soupirant, je redresse ma cravate, prends mon pardessus d'uniforme noir et pars pour le Ministère.
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Quand je sors du feu au terrain d'entraînement des Harpies, le hall d'accueil est désert. Bien. Que dois-je faire ? Je n'aurais probablement pas dû quitter Harry.
Je ne peux pas être enceinte. Ça n'arrive pas immédiatement. Je pensais finir la saison et probablement faire quelques matchs internationaux pendant l'été.
Mais mes seins étaient sensibles quand Harry m'a attrapée ils le sont toujours. Je ne peux tout simplement pas boire de thé le matin alors que je bois du thé depuis mes sept ans.
Donc… J'ai du retard, je ne peux pas boire de thé, j'ai sans explication les seins douloureux… et ma bouche a un goût étrange. Ce n'est pas grand-chose, mais… je dois savoir. Je devrais rentrer à la maison et emmener Harry, mais il est probablement parti. En plus, me dis-je, si les Potter arrivent tous les deux à Ste Mangouste, la presse le découvrira immédiatement. Je lance un peu de Poudre de Cheminette dans la cheminée, dit 'Ste Mangouste' et quitte le terrain d'entraînement à peine quelques secondes après mon arrivée.
J'arrive à la réception de l'hôpital et me joins à la file d'attente devant le bureau d'accueil. Il n'y a que deux personnes devant moi. Si la queue avait été plus longue, je serais partie, j'aurais oublié tout ça. Je suis vraiment une petite fille idiote. Je maudis Harry et ses stupides cris d'excitation et son sourire niais plein d'espoir. Sans Harry, je ne serais pas ici.
Je réalise à quel point cela est vrai sous de nombreux aspects, et je souris à cette pensée. Je peux blâmer Harry, et son sourire, et ses yeux, pour tout.
La file s'avance peu à peu et, enfin, j'atteins le comptoir. "Comment puis-je faire un test de grossesse ?" demande-je.
La réceptionniste me regarde à peine. "Est-ce que vous avez un rendez-vous ?" demande-t-elle.
"Non."
La sorcière laisse échapper un sifflement exaspéré. "Vous allez devoir attendre, alors !" Elle jubile. "Ça sera probablement long. Nom ?"
"Potter,' dis-je doucement, essayant de paraître contrite.
Elle lève les yeux, surprise, et me reconnaît finalement sa mâchoire tombe et je lui offre mon plus doux et plus sincère sourire.
"Je suis un peu pressée," lui dis-je en m'excusant. Harry déteste quand je me sers du 'facteur Potter' pour éviter les files d'attente ou obtenir un traitement de faveur. Je ne le fais pas souvent, surtout lorsqu'il est avec moi. Je regarde ostensiblement l'horloge sur le mur derrière la sorcière. "Je devrais être à Holyhead à cette heure-ci," explique-je.
"Je vais voir si quelqu'un peut vous faire passer immédiatement, Mme Potter." La femme sourit, son changement d'attitude est ennuyeusement flagrant.
"Merci beaucoup." Je continue de sourire.
Je n'ai même pas réussi à trouver un siège dans la salle d'attente quand je suis appelée pour voir un Soigneur. On me pose quelques questions très personnelles et je donne un échantillon d'urine.
"Est-ce que vous pensez attendre les résultats ?" me demande la jeune Soigneuse.
"Combien de temps ça prend ?" Mon cœur s'emballe. Est-ce que je suis sur le point de savoir ?
"Nous devrions être capables de vous le dire d'ici une heure," répond-elle.
Je lui dis que je devrais être au terrain d'entraînement à cette heure-ci et lui demande quelle est l'alternative.
"Nous vous envoyons les résultats par hibou chez vous," m'informe-t-elle.
"Aujourd'hui ?" lui demande-je.
"Évidemment."
"Ça sera parfait," lui dis-je.
Je remplis un formulaire, donnant à l'hôpital notre adresse de transfert sécurisée, puis prends le Réseau de Cheminée pour retourner à Holyhead. Je n'ai que quinze minutes de retard pour l'entraînement et je serais à la maison dans quelques heures, avant midi, longtemps avant que Harry n'arrive, donc quand les résultats s'avéreront négatifs il n'aura pas besoin de savoir que j'ai été faire un test.
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Je marche à travers le Bureau des Aurors vers mon propre bureau privatif quand l'alerte arrive.
"Alerte à Tous les Aurors ! Alerte à Tous les Aurors !" annonce bruyamment la Carte d'Identification d'Auror dans mon portefeuille. La voix est féminine, sèche, calme et professionnelle, et elle résonne dans le bureau lorsque toutes les cartes dans tous les portefeuilles disent la même chose. Tout le monde arrête ce qu'il est en train de faire.
Je sais où mon personnel devrait être et ce qu'ils font. Je sais aussi que le bureau n'a pas de mission d'alerte programmée, ce qui veut dire que cet 'ATA' est un appel pour une assistance immédiate. Quelque part, un Auror a des ennuis. Nous nous préparons tous, sortant nos baguettes et agrippant nos Cartes d'Identification.
"À tous les Aurors disponibles, préparez-vous pour une activation de Portoloin d'urgence dans trente secondes," me dit ma carte. Nous connaissons tous la procédure. Quand elle ajoute : "Aurors disponibles, répondez," nous donnons simultanément nos noms.
Je regarde autour du bureau en essayant de découvrir qui est actuellement sur le terrain… qui a lancé l'appel ? Lavande me repère et réalise ce que je fais.
"Polly, Terry et Trudi," lance-t-elle.
La carte parle à nouveau.
"Quinze Aurors et la Soigneuse Rathod répondent à l'appel. L'Auror en charge est Potter. Activation du Portoloin d'urgence dans cinq, quatre, trois, deux, un…"
Ma carte s'illumine de bleu elle va m'emporter à quelques mètres de la carte qui a donné l'alerte. Il y a une secousse et subitement je me tiens dans une grande serre entouré de tous ceux qui ont répondu.
"C'est un croisement Tentacula/Saule," crie une voix féminine. Je reconnais Polly Protheroe, cheveux noirs, tatouages. Elle est à terre il semble que sa jambe est cassée. Elle est allongée sur une autre silhouette L'Élève-Auror Trudi Pepperell est couchée sur le dos, immobile. Est-elle inconsciente ou… ?
Polly protège de son bouclier l'apprentie des tentacules qui la fouettent. Terry se tient un peu plus à l'écart des branches battant en tous sens, mais à peine hors de leur portée. Son bras gauche est fracturé et sa main griffée, mais son Sortilège du Bouclier, lui aussi, empêche les branches épineuse agitées de frapper ses collègues.
Je jette un regard vers la plante empoisonnée qui bouge en tous sens et regrette que Neville ne travaille plus avec nous. Il saurait si le Saule Cogneur est unique et probablement où il a vu le jour.
"Le Stupéfixer ne fonctionne pas," crie Terry. Tout le monde me regarde en attente d'ordres. J'examine attentivement l'arbre et je le vois il y a un nœud près de la plus grande masse de racines. Je fais léviter un petit caillou du sol et le presse fortement sur le nœud. À mon grand soulagement, cela fonctionne.
Quand l'arbre arrête de bouger, je vois une autre silhouette, ensanglantée et brisée, immobile sous les branches désormais apaisées. Je m'avance prudemment.
"Qui est-ce ?" demande-je en examinant le cadavre verdâtre d'un sorcier âgé et dégarni.
"Rosiflore," dit Terry,"Le propriétaire de la serre. Il essayait de nous persuader que ce maudit machin était inoffensif."
"Comment va Trudi ?" demande-je à Parvati Rathod. Notre Soigneuse se précipite pour examiner l'apprentie touchée.
"Elle a été piquée. Elle doit aller à Ste Mangouste. Tout de suite ! Terry et Polly devraient aussi y aller," me dit Parvati.
"Je vais bien," proteste Terry, mais il semble un peu verdâtre.
"Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre ici ?" demande-je.
"Non," dit Polly alors que Parvati se faufile sous l'arbre et soigne la jambe cassée de la Cheffe Auror. "On a reçu un tuyau à propos de Magie Noire, mais il semble qu'il ne s'agisse que de culture de plantes illégales," explique Polly, toujours couchée sous la plante mortelle.
"Seulement !" jure Terry. "J'ai survécu aux Mangemorts pour être presque tué par un fichu arbre !" Il s'effondre soudainement, tombant la tête en avant dans le paillis. Parvati se précipite à ses côtés.
"Empoisonné," crie-t-elle anxieusement tout en passant sa baguette au-dessus de la grande silhouette de notre ami Terry. Ses traits joviaux sont horriblement calmes et immobiles.
"Polly, emmène ton équipe à Ste Mangouste. Parvati, Dennis, je veux que vous les accompagniez tous les deux," ordonne-je. Parvati et Dennis doivent s'y mettre à deux pour soulever Terry et Transplaner.
Je remarque que l'Auror Principale Philippa Fortarôme m'observe attentivement je suis Directeur Adjoint des Aurors, je ne suis plus agent de terrain désormais. Elle ne me dira pas de partir, pas devant les autres, mais je ne devrais pas être ici pas quand j'ai une autre tâche, bien plus difficile, à accomplir.
"Je vais te laisser superviser cet endroit," dis-je à Philippa. "Fenella voudra aller voir Terry, donc je vais m'arranger pour que tu aies un photographe de remplacement. Je n'ai pas besoin de te dire quoi faire."
Je sais que je n'en ai pas besoin, Philippa a co-écrit le nouveau protocole de scène de crime. Nous allons avoir besoin de photographier la scène de crime. Dès qu'elle sera certaine que l'endroit est sécurisé, Philippa demandera à l'un des photographes de notre Section Imagerie de venir, mais ce ne sera pas Fenella.
Je regarde autour de moi les Aurors réunis. La plupart sont expérimentés, mais trois sont des apprentis l'une, Anne White, est une Élève-Auror de première année, sortie de Poudlard il y a sept mois à peine. Je l'interpelle.
"Anne," ordonne-je, "l'arbre restera immobile tant qu'il y aura une pression sur ce nœud. Remplace-moi." Une fois certain qu'elle sait ce qu'elle fait, je relâche le caillou. L'arbre s'anime pendant une seconde, mais elle prend rapidement le contrôle et il s'immobilise. Elle ne semble pas heureuse de la tâche que je lui ai confié.
"C'est une tâche ennuyeuse, mais tu dois te concentrer dessus, parce que tu gardes tout le monde en sécurité," dis-je à la jeune apprentie aux cheveux sombres.
"Tu vas devoir t'y habituer. C'est pratiquement la description du travail d'Auror," dit sarcastiquement Lavande. Même Philippa rit à la véracité de l'observation de Lavande.
Lavande lance ensuite un Sortilège du Patronus. "Je demande au Professeur Londubat s'il peut nous accorder quelques minutes," annonce-t-elle. Des fois je pense qu'elle est aussi douée pour lire mes pensées que Ginny.
"Auror Principale Fortarôme," dis-je d'un ton formel, "tu es responsable. Je vais aller annoncer la nouvelle aux parents de Terry et de Trudi et au nouveau mec de Polly."
"Polly et Joe se sont séparés le mois dernier," dit Lavande. "Il est retourné en Nouvelle-Zélande, elle n'a personne." Lavande sait presque tout de la vie privée de tout le monde, un talent incroyablement utile pour un Auror, je sais donc qu'il n'y a pas besoin de vérifier si elle a raison.
Je Transplane pour revenir au Ministère et m'arrange pour que l'Imageur Biggs remplace Fenella, puis j'annonce à notre Imageuse en chef que son fiancé est à l'hôpital. Cela ne fait que cinq semaines que nous avons célébré leurs fiançailles. Terry a fait sa demande pendant notre fête du Nouvel An. Comme je m'y attendais, Fenella panique, éclate en sanglots et part immédiatement. Je pars aussi. Je dois réaliser la partie la plus difficile de mon travail. J'annonce la nouvelle à deux paires de parents subitement inquiets. Une fois ma mission accomplie, je les suis à Ste Mangouste.
Je marche vers l'hôpital me demandant ce que je vais y trouver quand Parvati m'appelle. Terry n'a pas eu de chance une unique goutte de poison a touché sa main. Les Soigneurs ont ralenti son rythme cardiaque pour limiter la propagation et ils espèrent être capable de sauver son bras.
Trudi Pepperell a été extrêmement chanceuse. La piqure aurait été instantanément fatale si elle avait touché sa chair. Heureusement, le nouveau pardessus des Aurors inclus un charme anti-perforation en plus des autres protections magiques. L'épine a poussé le tissu dans sa poitrine, lui brisant une côte et faisant un peu de dommage interne, mais heureusement le poison n'a pas pénétré le manteau.
Quand j'arrive à Ste Mangouste, la zone d'accueil est calme. Je marche jusqu'au comptoir, avec pour seule intention de faire savoir à la réceptionniste que je rends visite à mes collègues blessés au troisième étage. C'est à cet instant que ma journée part soudainement en tête-à-queue.
"Bonjour Mr Potter," sourit la réceptionniste. "J'étais sur le point de poster ceci. Est-ce que votre femme vous a envoyé le récupérer ?"
Elle me tend une enveloppe. Elle porte le nom de Ginny et notre adresse de transfert sécurisée. J'essaie de garder mon visage calme et neutre.
"Oui," mens-je. "Est-ce que Ginny… ?" Je laisse ma phrase en suspens, espérant que la réceptionniste répondra à la question qu'elle me croît sur le point de poser. C'est une astuce pratique que j'ai appris de Philippa durant mon entraînement.
"Elle est arrivée sans rendez-vous pour son test de grossesse," me souris la réceptionniste. "Mais j'ai réussi à lui trouver une petite place, pour vous," minaude-t-elle.
"Et ?" demande-je. Si l'enveloppe contient ce que je crois, alors cette réceptionniste clairement intéressée se sera chargée de savoir.
"Je ne suis pas censée savoir," confie-t-elle, "mais puis-je être la première à vous féliciter ?" La réceptionniste est littéralement émerveillée, ce qui m'agace un peu plus, mais malgré son obséquiosité cette femme vient juste de me dire que je vais devenir père. Normalement, je serais irrité, mais cette fois je ne peux que lui faire un grand sourire joyeux.
"Merci," dis-je. Je respire rapidement, parce que je suis subitement submergé, assailli de bien trop d'émotions. Le secret est déjà éventé. Si la réceptionniste sait, alors les rumeurs vont commencer rapidement et la presse le découvrira.
Nous allons avoir un bébé ! Sacré bon sang !
Pourquoi Ginny ne m'a pas dit qu'elle allait venir ? Soit elle ne voulait pas me voir m'exciter, soit elle voulait me faire la surprise de la nouvelle. L'un comme l'autre est probable, l'association des deux est possible. Je marche jusqu'à l'ascenseur et ouvre la lettre pour Ginny. Je ne ressens aucune culpabilité, elle a fait le test sans me le dire, donc je peux lire la lettre sans le lui dire.
'Chère Mme Potter,' lis-je en entrant dans l'ascenseur. 'Les test effectués sur l'échantillon que vous avez fourni ce matin confirment que vous êtes enceinte. En se basant sur les informations que vous avez fournies, votre date d'accouchement prévu sera le 3 octobre 2004. Merci de me contacter pour organiser un rendez-vous prénatal initial. Sincèrement, Soigneuse Milbourn.'
Nous allons avoir un bébé ! Sacré bon sang ! Qu'est-ce que je fais maintenant ?
Je jubile bruyamment. Heureusement, je suis le seul occupant de l'ascenseur, je danse donc de joie avant de me rappeler que je suis en route pour retrouver trois collègues blessés dans l'exercice de leurs fonctions. Cela me ramène à la réalité brutalement.
Parvati me donne les dernières nouvelles tandis que j'entre dans le service. Les trois cotes cassées de Polly ont été soignées, elle va bien, mais elle jure et se blâme totalement pour les blessures de son équipe. J'ordonne à Polly et Parvati de retourner sur la scène de crime. Polly a besoin d'être tenue occupée et Parvati pourrait être utile.
Les blessures de Trudi sont en train d'être traitées. Je ne suis pas autorisé à la voir. Ses parents angoissés me demandent ce qui a mal tourné et je dois admettre que je ne le sais pas. Je leur dit que je vais organiser un débriefing de mission et enquêter sur comment les blessures sont survenues. Ce n'est pas la première Auror blessée que j'aie vue et ce ne sera pas la dernière, mais je leur assure que nous n'avons pas perdu d'Auror depuis la Bataille.
Terry est inconscient et son bras gauche est très vert. Le soigneur qui s'occupe de Terry semble inquiet. Il m'informe qu'il a contacté les Professeurs Londubat et Byers. Les deux hommes examinent l'arbre, ils pourront aider l'équipe des piqures et empoisonnements de Ste Mangouste à travailler sur un antidote.
Edmund Byers est un Auror retraité qui est désormais le maître des potions à Poudlard. J'ai toute certitude que Terry ira bien, avec deux anciens Aurors, chacun expert dans son domaine, aidant à travailler sur un remède. Je rassure ses parents et sa fiancée angoissés du mieux que je le peux.
Je me demande ce que mon enfant fera une fois grand et je vois subitement l'inquiétude parentale sous un tout nouveau jour. Je suis quelque peu secoué par l'expérience.
Je vais être un parent, moi aussi ! Je dois parler à Ginny. Je dois discuter de l'avenir, je dois la surprendre, l'inviter à dîner, mais je dois également lui apprendre à ne pas essayer de me cacher des choses.
~~~oooOOOooo~~~
Toutes les joueuses sont dans les airs. Nous avons été réparties en deux équipes complètes, jouant un match d'entraînement sous l'œil averti de notre entraîneuse, l'ancienne Capitaine Gwenog Jones.
Je vois un mouvement dans les gradins, c'est Harry sa présence inattendue me distrait. Mes équipières Poursuiveuses sont Gillian et Tegan, mais je fais une passe à Demelza à la place. Elle est dans l'autre équipe, elle accepte gracieusement mon cadeau, marque et je me fais sermonner par Gwenog.
"Bon sang, Potter, tu es mariée depuis presque un an et tu le sautes depuis toujours," crie-t-elle. "Tu n'es toujours pas capable de l'ignorer ?"
Les filles se moquent de moi, mais je ne leur prête aucune attention. Pourquoi est-il là ? Quelque chose s'est-il passé ? Quelqu'un est-il blessé ?
"Il devrait être au travail " dis-je. Gwenog me regarde dans les yeux, fronce les sourcils, hoche la tête et me laisse voler à travers le terrain pour lui parler.
"J'ai pris le reste de la journée," me dit-il. "À quelle heure tu termines ?"
"Qu'est-ce qui ne va pas ?" demande-je.
"Rien… enfin, on a eu une 'ATA' ce matin, mais tout le monde s'en sortira bien." Il me donne rapidement les détails. Terry est gavé d'anti-venin et, après la frayeur initiale, devrait désormais retrouver pleinement l'usage de son bras.
"J'ai pris mon après-midi. Je veux continuer notre discussion de ce matin," me dit Harry. Il sourit, mais il y a une lueur d'autre chose (inquiétude ou malice, je n'arrive pas à décider – pourrait-ce être les deux ?) dans ses yeux. "On a décidé d'essayer d'avoir un enfant, mais on a jamais vraiment pensé à ce que ça signifie," dit-il sérieusement.
Je ne suis pas certaine de savoir ce qu'il essaie de me dire. Je suis sur le point de demander quand il pointe du menton au-dessus de mon épaule. "Ton entraîneuse veut que tu retournes dans les airs."
J'y vais, mais mon esprit n'est pas à la session d'entraînement. Est-ce que Harry veut faire marche arrière ? S'il décidait qu'il ne veut pas d'enfants, est-ce que cela affecterait notre mariage ? Si c'est le cas, que faire si le résultat du test était positif ?
"Potter, tu aurais tout aussi bien pu ne pas être là," me dit Gwenog quand nous atterrissons finalement. "Tu as été carrément inutile. Je te l'ai dit l'année dernière, les mariages et le Quidditch ne vont pas ensemble. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, mais occupes-t-en. Si tu n'es pas meilleure à l'entraînement de demain, je te sors de l'équipe pour samedi."
Je ne discute pas. Je sais que j'ai mal joué. Une partie de moi veut accuser l'arrivée de Harry, qui n'a pas aidé, mais je sais que je n'étais déjà pas dans le match avant son arrivée. J'ai besoin de ces résultats de test.
Je suis la première dans le vestiaire et je me douche rapidement, ignorant les questions angoissées de mes coéquipières. Je me dépêche de m'habiller et sors précipitamment pour retrouver mon mari.
Il sourit et soulève un panier. "J'ai apporté un pique-nique," annonce-t-il. "J'ai pensé qu'on pourrait aller à Aberffraw."
"Harry, on est début février ! Tu veux sérieusement qu'on aille s'assoir sur la Plage d'Aberffraw en Février ? Il neigeait quand on a commencé notre match d'entraînement, la plage va être glaciale et sinistre."
Il sourit et ses yeux étincellent, je reconnais ce regard il a programmé quelque chose pour moi. Je regarde son visage excité et mes protestations s'arrêtent.
"J'ai apporté du chocolat chaud," me dit-il, "du Chocolat à Boire Qualité Supérieure de Honeydukes. Tu as toujours dit qu'une bonne tasse de chocolat chaud améliorait toujours tout."
La Plage d'Aberffraw n'est pas loin de notre terrain d'entraînement, à peine plus d'une demi-heure en marchant d'un bon pas. Il prend ma main et nous nous mettons en route
"Pourquoi tout ça ?" demande-je.
"Je te le dirais quand on sera là-bas," dit-il. Nous marchons main dans la main dans un silence tranquille. Être avec Harry m'a enseigné la patience et le silence, je me contente donc de l'observer. Il est excité, pensif et un peu appréhensif.
Tandis que nous approchons de la plage, il me donne un peu plus de détails à propos de sa matinée.
"C'est mon boulot d'informer les proches," commence-t-il. "J'ai dit aux parents de Trudi et aux parents de Terry que leur enfant avait été blessé. J'ai vu leurs visages quand je leur ai annoncé. Je les ai vu s'inquiéter à Ste Mangouste." Il s'arrête et se tourne pour me faire face.
"Je n'avais jamais vraiment pensé à ça, Ginny," admet-il anxieusement. "Avoir des enfants, ce n'est pas uniquement les bébés et les tout-petits et changer les couches et soigner les genoux égratignés et… peu importe quoi d'autre. Les trucs que j'ai faits avec Teddy… ce ne sont qu'une infime partie, n'est-ce pas ? Terry Boot a mon âge. Un peu plus vieux, il a déjà eu son vingt-quatrième anniversaire. Mais il pourrait tout aussi bien avoir été bébé à voir la réaction de ses parents… J'ai pensé à tes parents… à nous… c'est un engagement pour la vie, Ginny. Une fois parent, parent pour toujours."
"Je sais, Harry. Bill a la trentaine, mais il sera toujours le 'grand garçon' de Maman."
Je sais pourquoi Harry s'inquiète. Sa vie familiale, jeune, a été tout sauf aimante. Il s'en sort bien avec ses neveux et nièces et avec Teddy, mais ils ne sont pas sa famille directe. Il y a une différence.
"Harry," essaie-je de le rassurer, "j'ai grandi en voyant mes frères grandir et aller à l'école. J'ai vu Maman s'inquiéter à propos des petites-amies inappropriées de Bill, à propos de Charlie décidant de travailler avec de dangereux dragons, à propos des farces possiblement mortelles des jumeaux et des hospitalisations régulières de Ron. Elle avait l'habitude de dire que Perce était le seul pour qui elle n'avait pas besoin de s'inquiéter. Et puis il a quitté l'école et…" Je m'arrête, je n'ai pas besoin d'en dire plus au sujet de Percy.
Harry hoche la tête et m'entraîne sur la plage. Il me guide vers une grande pile de bois flotté qui a été arrangé pour faire un feu. Il est déjà venu ici et a préparé un endroit pour que nous pique-niquions. Mon mari, l'homme qui s'inquiète de ne pas être préparé à la parentalité, a prévu et préparé un pique-nique surprise à la plage. Je presse sa main et lui dit : "Tu es un super parrain tu seras aussi un super père."
"Je l'espère."
"L'espérer sera suffisant, Harry," le rassure-je tandis qu'il érige un pare-vent, sort un tapis, allume le feu de bois flotté et me fait signe de m'assoir.
Un vent glacé balaie la plage depuis la Mer d'Irlande, apportant des odeurs de sel, du sable et les flammes scintillantes dans notre direction. Je regarde les vagues écumantes bleu-grises. En été, c'est une plage agréable, si ce n'est très fréquentée. Maintenant, elle est morne et déserte. Elle a une étrange beauté sauvage et vide qui lui fait défaut en période de vacances. Le vent augmente momentanément et nous projette des grains de sable piquants sur le visage.
Je regarde les grains de sable emportés par le vent flotter et danser au-dessus de la plage et je glisse mon bras autour de la taille de mon mari et me serre tout contre lui. Il ouvre le panier et nous faisons un festin de petits pains ronds remplis de rôti de bœuf froid et de radis tout en sirotant du chocolat bouillant.
"Si tu peux organiser ça," lui assure-je en riant, "tu pourras t'en sortir avec une famille." Il sourit et plonge la main dans le panier. Il en sort alors une boîte de mes chocolats préférés de chez Honeydukes.
"Il reste plus d'une semaine avant la Saint Valentin," lui dis-je.
"À Noël, tu m'as dit de ne pas t'acheter de chocolat pour la Saint Valentin," me rappelle-t-il. "Donc je ne l'ai pas fait."
"Avec cette attitude, la paternité ne sera pas un problème," rie-je.
"La paternité…" il répète ce mot comme s'il ne l'avait jamais entendu auparavant. "C'est pour toujours, n'est-ce pas ?" songe-t-il.
"Oui," lui dis-je. "Tu peux choisir tes amis, mais tu ne peux pas choisir ta famille." Je baisse ma voix, gonfle mes joues et fais ma meilleure imitation de Vernon. "Tu devrais savoir cela, espèce de garnement stupide."
Il rit. Nous nous embrassons. Je m'allonge sur le tapis et le regarde réfléchir, il parlera quand il sera prêt.
"Prénoms," dit-il. "Nous n'avons même pas discuté des noms."
"James," lui dis-je, "ou Lily."
Il me regarde avec surprise.
"J'y ai réfléchi, même si tu ne l'as pas fait, Harry. Perce a déjà piqué Molly et il a aussi mis une option sur Arthur, s'ils ont un garçon."
"Pourquoi pas Fabian, Gideon ou Ginevra ?"
Je suis touchée par les deux premiers, mais je ricane dédaigneusement au dernier. "Je suis la seule Ginny Potter et tu es le seul Harry, en faire plus serait une chose cruelle à infliger à un enfant."
Harry sourit. "Je n'y ai pas pensé comme ça, mais tu as raison, je ne crois pas que je pourrais m'en sortir avec deux Ginny. Qu'est-ce que tu penses des prénoms des garçons ?"
"Non," lui dis-je. "Ce sont des noms traditionnels des Prewett. Les prénoms de nos enfants doivent être à propos de nous, nos familles, nos amis ?"
"Ron et Hermione Potter ?" dit-il immédiatement. Je le frappe gentiment dans les cotes.
"Ne propose plus jamais, jamais ces prénoms," dis-je.
"Même pas ce soir ?" demande-t-il.
Je souris. Nous sommes mercredi, et ce soir nous aurons notre repas habituel comme chaque quinzaine avec Ron et Hermione. Ce soir, nous les retrouverons chez Antonio's dans Soho comme d'habitude.
"Ce serait une bonne blague," admets-je, "mais je pense que ce serait cruel. Ron serait honoré, puis effondré."
"J'étais sérieux quand j'ai fait la proposition," me dit-il.
Je le regarde attentivement et décide qu'il se moque probablement de moi, mais je réponds quand même.
"Ils sont trop proches de nous, Harry. Tu sais comment est Ron. Si nous avons un Ron Potter, il y a de bonnes chances qu'ils aient un Harry Weasley. Il voudra te retourner la faveur."
"J'adorerais utiliser les prénoms de mes parents, Ginny," dit Harry. "Mais ce ne serait qu'à propos de moi, est-ce que tu as pensé à des alternatives ?"
"Neville, Sirius, Albus, Perceval… non, pas Perceval," me corrige-je quand Harry semble choqué. "Wulfric, Brian…"
"Pas Wulfric – ni Brian non plus," dit fermement Harry. "J'ai connu un Brian en primaire."
"Severus," suggère-je. Harry lève un sourcil. "Remus, John," essaie-je.
"Ça fait beaucoup de noms de garçons, mais pas de filles," observe-t-il.
"On a pas à choisir aujourd'hui, tu sais, ça pourrait ne pas arriver avant des années," lui rappelle-je. Harry rit.
"Tu es en retard," souligne-t-il en souriant. Je lui dis presque ce que j'ai fait. Mais je m'abstiens. Il est suffisamment excité. Je ne veux pas lui donner de faux espoirs.
"Comme on a pas trouvé d'autres noms de filles, il faudra que ce soit Lily pour une fille. D'accord ?" demande-je.
Harry hoche la tête. "Lily Potter," annonce-t-il.
"Elle serait tellement heureuse." Je souris. "Donc, le nom de la fille était facile, mais qu'est-ce qui se passerait si nous avons deux filles ?"
Je vois le visage de Harry se figer, choqué, et j'éclate de rire à son expression.
"Des jumelles ?" demande-t-il.
"Ou deux filles," le taquine-je.
Harry semble confus.
"Oh, est-ce que tu pensais t'arrêter à un seul ?" demande-je, mon cœur se serrant – il est enfant unique.
Harry réfléchit pendant une minute avant qu'il ne secoue la tête. "Non, je n'ai simplement pas pensé au-delà du premier," admet-il. "Un de chaque serait super."
"Mais qu'est-ce qu'on fait si on a deux filles ?" le taquine-je. "Est-ce qu'on continue ? Six filles avant d'avoir enfin un garçon ?"
Harry semble avoir été frappé par un Cognard. "Sept !"marmonne-t-il. "Plus !" Il secoue la tête. "Qu'est-ce que tu en penses ?"
"J'ai demandé la première," insiste-je. "À toi de me dire." Je veux qu'il y pense. Je l'ai fait, et je sais ce que je pense, mais je ne veux pas que son opinion soit influencée par la mienne.
"Je… je ne veux pas vraiment sept enfants," s'excuse-t-il. Il pense que je le veux compréhensible, je présume. Je le laisse souffrir. J'attends et l'observe en silence se mordiller la lèvre inférieure pendant qu'il y réfléchit.
"Un de chaque," décide-t-il, "ou trois du même sexe."
C'était également mon avis. J'annonce mon approbation en le tirant sur la couverture et en l'embrassant. Je me demande à nouveau si je ne devrais pas lui dire pour le test, mais à nouveau je décide d'y renoncer. S'il est positif, je lui dirais immédiatement sinon, il n'y a aucune raison qu'il le sache.
"Donc, est-ce que tu préfèrerais que des filles, ou que des garçons ?" demande-je.
"J'adorerais une fille, mais je ne veux pas être le dernier des Potter," admet-il pensivement.
"Au rythme actuel, mes frères pourraient bien être les derniers de notre branche des Weasley," lui rappelle-je. "Victoire, Dominique et Molly, trois filles. On va devoir attendre pour voir ce qu'Angelina et Fleur vont fabriquer cette fois mais n'évite pas ma question, Harry. Garçons ou filles ?"
"Des enfants," annonce-t-il, se délectant du pluriel. "Je serais heureux de tout ce que tu pourras nous faire." Cette réponse mérite un autre baiser il en reçoit donc un.
Nous passons le reste de l'après-midi sur la plage à discuter des chambres et des couleurs, et des mystères de la parentalité. Nous en arrivons à la conclusion que nous allons créer de la joie pour nous-même et que nous nous créerons également des rires et des sourires et de la fierté et des larmes et des inquiétudes et des peines et des douleurs
Comment puis-je obtenir la lettre sans que Harry ne le sache ? J'ai besoin de rentrer à la maison avant lui, d'une façon ou d'une autre, mais je ne peux pas.
Le jour est déjà tombé quand nous revenons en marchant vers le terrain d'entraînement. Je m'éclipse aux toilettes et contacte Hermione.
"Est-ce que tu peux passer Square Grimmaurd, immédiatement ?" siffle-je. "Il devrait y avoir une lettre pour moi, de Ste Mangouste."
"Prends-la et amène-là moi chez Antonio ce soir, s'il te plaît," l'implore-je, "et ne dis rien à Ron."
"D'accord," dit Hermione. Elle ne me pose aucune question c'est inhabituel pour Hermione, mais je lui en suis reconnaissante. Je pourrais avoir la lettre au restaurant sans que Harry ne la voie et lui dire plus tard, si je le dois. Quand je rejoins Harry, il attend à côté du feu dans le hall d'accueil, prêt à prendre la cheminée jusqu'à la maison.
J'ai besoin de retarder notre départ.
Harry est facilement distrait. Le reste de l'équipe est parti depuis des heures. Les vestiaires sont déserts et il y a un petit quelque chose dans les vestiaires de Quidditch. La première fois que Harry et moi 'l'avons fait', c'était dans un vestiaire de Quidditch. C'est l'odeur combinée de moi et de cire à balai ça agit sur Harry à chaque fois. En fait, notre dernière fois dans un vestiaire n'était qu"il y a quelques semaines, après le match contre les Pies… Il y a juste un peu plus de deux semaines… Je me demande…
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Alors que nous approchons du restaurant, je suis stupéfait que Ginny n'ait pas encore tout découvert. Elle semble ne se douter d'absolument rien. Je ne suis pas certain de ce que j'aurais fait si elle m'avait avoué sur la plage. J'ai cru un moment qu'elle allait le faire, mais ce n'a pas été le cas. Tout est organisé, mon plan se met impeccablement en place.
Comme nous l'avons convenu ce matin, Ron m'a contacté à six heures. Il pense toujours que Ginny va me tuer et Hermione est d'accord avec lui ils disent que c'est la seule raison pour laquelle ils marchent dans mon plan. La bonne nouvelle est qu'ils ont réussi à tout organiser pour moi.
Ron m'a aussi dit que Ginny a demandé à Hermione de récupérer la lettre. Je présume que c'est pour ça que ma femme a retardé notre départ du terrain d'entraînement. Je ne me plains pas du retard, mais maintenant je suis un peu inquiet sur ce que nous avons fait.
Dimanche dernier, au Terrier, j'ai déboulé en plein milieu d'une conversation entre Bill et George. Angelina est enceinte de six mois, Fleur de quatre. Les gars discutaient de la mécanique du sexe avec une femme enceinte. À présent, je regrette d'avoir fui la pièce. Cela fait une question de plus à ajouter à la liste déjà très longue des questions que j'ai.
Le Ristorante Antonio est dans la pénombre quand nous approchons de la porte. Notre serveur habituel, Beppe, ouvre la porte à notre approche, une torche à la main.
"Signor, Signora," dit-il tristement, "nous n'avons pas de lumière il y a eu une coupure d'électricité. Vous n'avez rien contre un dîner aux chandelles, j'espère c'est tellement plus romantique, non ?"
Ginny me sourit et hoche la tête, elle ne suspecte rien. Beppe illumine les escaliers vers le restaurant avec sa lampe torche, Ginny le suit et je ferme la marche, attrapant la douzaine de roses rouges que Ron a placé derrière la porte avant de les suivre. Ginny est totalement concentrée sur les marches éclairées à la torche.
Beppe ouvre la porte du restaurant et garde la torche pointée vers le sol. La pièce est dans le noir total.
"Où sont les bougies ?"
Enfin, Ginny devient suspicieuse et au ton de sa voix, elle commence à s'énerver.
J'ai passé les deux premières heures après avoir quitté le bureau à organiser cette fête, avant d'aller voir Ginny à Holyhead. Ron pense que je suis dingue de faire confiance à un petit de cinq ans pour la surprise, mais Teddy a presque six ans et 'Dromeda s'assurera qu'il fasse tout correctement.
"Surprise !" crie Teddy avec excitation, avant d'allumer les lumières.
Ginny reste là à cligner des yeux dans la lumière soudaine. Je m'y attendais, je regarde tout autour de la pièce. Il y a une unique grande table avec quatre chaises vides, la mienne, celle de Ginny, celle de Teddy et celle de 'Dromeda. Notre famille entière est là, même Charlie. J'ai demandé à Molly d'essayer de le faire venir ici elle a clairement réussi.
Tout le monde acclame, mais le bruit est de trop pour la 'petite Molly'. Elle n'a que neuf mois et commence à pleurer. Audrey essaie de la calmer.
"Qu'est-ce que c'est que ce bazar !" Ginny se tourne vers moi. Je pare son attaque avec les roses. Elle les regarde avec étonnement.
"Qu'est-ce qui se passe, Harry ?" demande-t-elle les dents serrées.
Elle fulmine et je suis heureux que toute sa famille soit là. La presse, et nos amis, pensent que nous sommes un couple parfait. Nous ne le sommes pas, mais nous gardons nos désaccords privés et les résolvons avant de nous endormir. Elle ne me sermonnera pas en public, et le temps que nous rentrions à la maison, elle ne voudra plus le faire. J'espère.
"Tu voudrais avoir envie de lire le papier d'emballage," dis-je en lui tendant les roses. J'ai enveloppé les fleurs dans la lettre de Ste Mangouste, après avoir lancé un Charme d'Imperméabilité dessus. Elle voit la baguette et l'os croisés et me regarde avec stupéfaction.
Je me penche en avant et murmure à son oreille. "Je te dirais comment je l'ai eue plus tard," lui promets-je, "tu vas avoir mon bébé."
Ginny reste stupéfaite, le parchemin froissé dans une main, les roses oubliées et tombant presque de l'autre.
"Tu as l'air bizarre, Ginny," observe Teddy. "Pourquoi on fait une fête ?"
Ginny reprend ses esprits, essuie une larme et se tourne pour faire face à sa famille.
"Nous allons avoir un bébé," dit Ginny à tout le monde. Ron et Hermione le savaient, et je suis certain que Molly (et probablement Arthur) s'en doutaient, mais tous les autres acclament à nouveau et Beppe sort le champagne.
