Hellooo! Petit cadeau de Saint Valentin un peu en retard ! Même si à la base je n'avais pas prévu de la publier à cette occasion...elle patientait depuis un bon moment sur mon ordi, car je n'avais pas trouvé le courage de vous la partager. Parce qu'attention, cette histoire n'est pas tout public ! Elle se voulait sur le thème BDSM, mais je ne sais pas si c'est réussi. En tout cas, je vous souhaite de passer un bon moment en la lisant. Si vous n'avez pas reconnu le titre, c'est tiré de la chanson Oxytocin de Billie Eilish.

Pardon pour les fautes que vous verrez, et si les personnages vous paraissent OOC.

Disclaimer : les perso ne m'appartiennent pas... blablabla


I wanna do bad things to you

Click*

Une vive petite lueur s'alluma dans la pénombre. La flamme s'embrasa avidement et se mit à danser sous ses yeux, ondoyant avec légèreté, au fur et à mesure qu'elle consumait le gaz qui s'échappait du briquet. Elle l'approcha tout doucement de la mèche. La petite flamme vacilla malgré tout et vint lécher timidement ce morceau de fibre qu'on lui présentait, avant de l'accaparer complètement pour ne faire plus qu'un le temps d'un bref instant. Le briquet s'éloigna et, la flamme écartelée, se scinda en deux par la force des choses.

Clac*

Le clapet se rabattit d'un geste sec sur cette source de lumière incandescente et l'étouffa pour de bon. Pendant ce temps, sa jumelle flamboyait fièrement au-dessus de son bâton de cire blanche qu'elle se délectait de faire fondre pour pouvoir consumer la mèche emprisonnée à l'intérieur. Cette lueur ardente miroita dans deux grands yeux à la couleur de l'ambre avant que ces derniers ne dérivent sur la petite perle de liquide opaque qui roula le long du corps cylindrique de la bougie. La goutte cessa sa course de façon soudaine lorsqu'un doigt vint la cueillir délicatement. La cire imprégna l'empreinte digitale de sa consistance sirupeuse. La chaleur brulante extirpa aussitôt un petit sifflement à sa propriétaire, et la flamme remua vivement, comme mécontente d'avoir été dérangée par ce souffle opportun. La morsure de la brûlure la fit frissonner et elle résista à l'envie de porter son doigt à ses lèvres. Nami savait que la douleur serait fugace et laisserait une sensation de picotement tout à fait soutenable.

Elle observa la cire se refroidir rapidement sur le bout de son index et s'opacifier progressivement. Captivée par ce phénomène, elle l'étala lentement de son pouce et savoura la texture douce, presque soyeuse qui se figeait sur son doigt.

C'était agréable.

Soudain, le grincement plaintif du bois qui travaille la sortit de sa transe méditative. Elle pouvait entendre les vagues, juste de l'autre côté de la cloison, venir caresser les flancs du navire. La mer était calme cette nuit et berçait doucement le Thousand Sunny dans sa course, ainsi que ses occupants. La fraicheur de la soute la fit frissonner de nouveau et sa peau se couvrit d'une fine chair de poule. L'air y était un peu plus humide et plus frais que sur les ponts supérieurs, mais quoi de plus normal lorsqu'on se situait dans la coque d'un navire, sous l'eau. Et ne porter qu'un ensemble de lingerie n'arrangeait pas la chose. Ensemble, qui soit dit en passant, avait été acheté exprès pour l'occasion. Il était tout en dentelle noire, ce qui laissait entrevoir avec indécence, au détour des broderies réalisées crochet, sa peau crémeuse.

D'une pichenette de son ongle, elle décolla la cire qui moulait son doigt. La sensation de brûlure n'était plus qu'un vague écho lointain et laissait derrière elle une légère sensibilité. Voilà qui pouvait s'avérer intéressant. Nami éloigna la bougie de ses yeux et la posa en hauteur, sur une traverse en bois, à côté d'autres bougies. Au milieu de cet hôtel éphémère, se trouvait un verre ballon, rempli à moitié de saké, et à côté de lui se trouvait le reste du saké dans sa bouteille. Ses doigts graciles s'enroulèrent délicatement autour du long pied fin en verre et le saisirent au niveau de l'arrondi de la croupe. De son autre main, elle survola les trois instruments longilignes, posés sur un tissu en velours rouge. Elle les effleura presque timidement, sentant le cuir noir glisser sous ses doigts, avant de s'arrêter sur le plus fin, dont le bout se terminait par une petite langue de cuir plate mais rigide.

Elle l'attrapa et le glissa contre sa cuisse, dans l'élastique de sa jarretière. Elle le réservait pour plus tard, mais quelque chose lui disait qu'elle allait s'en servir plus vite que prévue. Puis elle se saisit de la tige avec un plumeau blanc et se retourna.

Située juste en dessous du Soldier Dock System, la cale du navire était un endroit exigu, très sombre et… humide comme cela avait été souligné précédemment. Les membres de l'équipage y venaient, pour ainsi dire, jamais. Même Franky, leur charpentier et constructeur du bateau, n'avait pas jugé bon d'aménager cette place enchevêtrée de poutres et bas de plafond, préférant laisser un espace mort. La jeune femme ne savait pas si tous les membres étaient seulement au courant de l'existence de cet espace non exploité. Pour sûr, ils étaient au moins trois à le savoir. Au final, cela l'arrangeait bien, car il y avait peu de risques d'être dérangé.

Un rictus souleva un coin de ses lèvres tandis que son regard se posait au centre de son petit aménagement personnel. Du fait de l'obscurité ambiante et dépourvue de système électrique, elle avait installé des bougies un peu partout sur l'ossature en bois proéminente, tout en formant une sorte de cercle. La faible lueur des dizaines et des dizaines de petites flammes, sur des bougies de différentes couleurs et de différentes tailles, créait une atmosphère ésotérique qui aurait pu s'apparenter à un rituel satanique.

Et cela d'autant plus, lorsqu'au centre de ce cercle, se trouvait un homme à la carrure plutôt imposante, à genoux, vêtue uniquement de son boxer noir, avec les mains liées dans le dos, et un bandeau lui recouvrant les yeux. Le reste des vêtements étaient soigneusement empilés en un petit tas dans un recoin à l'écart, par-dessus lequel étaient posés trois sabres.

Tout en observant l'épéiste aux cheveux vert, immobile et silencieux, elle fit courir distraitement le plumeau sur son avant-bras qui tenait le verre. Le contact fugace bien qu'extrêmement doux, la chatouilla de façon agréable. A cette vue, elle songea un instant à tous ses ennemis qui avaient tenté de le mettre à genoux, en vain pour une grande majorité. Elle était la seule à pouvoir l'avoir ainsi, la seule pour qui il s'autorisait à adopter une posture de soumission. Et cette confiance aveugle qu'il avait en elle provoqua chez elle une déferlante de sentiments puissants à l'égard de cet homme.

Si seulement elle avait un Escaméra, elle aurait pu prendre une photo de ce moment et la visionner lors de moments de solitude où leurs devoirs respectifs les éloigneraient l'un de l'autre. Mais nul doute que son model aurait été contre. Voilà pourquoi elle prenait bien le temps de mémoriser cette scène. Quoique, si cette séance était un succès, elle aurait peut-être l'occasion de le revoir ainsi.

Son sourire s'agrandit face à cette perspective mais se figea avant qu'il n'atteigne ses yeux. Tout allait dépendre d'elle. Ses doigts se resserrèrent brièvement autour de son verre et elle sentit son estomac se contracter. Est-ce qu'elle allait y arriver ? Et si jamais ça ne lui plaisait pas finalement, à elle, comme à lui ? Et si jamais elle s'y prenait mal… ? Non ! elle ne devait pas paniquer. Ça ne servait à rien de trop réfléchir et de se mettre martel en tête ! Il fallait qu'elle se fasse confiance et qu'elle se laisse porter par l'envie du moment. Si seulement ils pouvaient faire un tour de chauffe pour se mettre en jambe. Malheureusement ce n'était pas envisageable, car ils faisaient ça à sa demande à elle, alors mieux valait qu'elle paraisse sûre d'elle.

Tout en continuant ses petites caresses apaisantes avec son plumeau, Nami porta son verre à ses lèvres et bu une gorgée. Dès que le liquide toucha le bout de sa langue, elle vit les muscles du bretteur, se contracter. Non sans un certain amusement, elle remarqua qu'il s'humecta les lèvres tout en se penchant un peu en avant. Le cliquetis métallique des chaines l'avertit du mouvement et la jeune femme sut que c'était son moment d'entrer en scène.

Ses talons aiguilles, mis spécialement pour l'occasion, résonnèrent sur le bois à chacun de ses pas, tandis qu'elle s'approchait lentement de Zoro. Même aveugle, il suivait attentivement le moindre de ses mouvements et restait aux aguets. La jeune femme prit soin de le contourner tout en observant le jeu de ses muscles qui se contractaient et se relâchaient sur ses bras et son dos. La musculature développée de son nakama semblait mise en valeur dans cette position et elle n'avait qu'une envie, c'était de passer sa main sur cette surface dure et vallonée. Cela lui rappela à quel point elle aimait s'agripper à ses épaules, à quel point elle aimait enfoncer ses ongles dans ses biceps, à quel point elle aimait sentir les muscles rouler sous ses doigts, lorsqu'il la dominait pendant qu'ils faisaient l'amour.

Toutefois, plutôt que d'utiliser ses doigts, la jolie rousse tendit sa baguette, tout en remarquant qu'elle tremblait légèrement à cause du stress, et fit courir la pointe du plumeau sur la peau halée du bretteur. Le contact volatile sur la pointe de son épaule le fit sursauter et les chaines tintèrent à nouveau. Elle poursuivit ses caresses furtives alors que son geste devenait plus assuré, longeant l'arrondi de son biceps, pour descendre sur son avant-bras où elle apercevait les veines saillir sous sa peau. Elle s'arrêta à la limite de la manchette en métal fixée autour de chacun de ses poignets, puis fit sauter le plumeau sur les lombaires adjacents.

Cling-cling

Ses yeux mordorés se braquèrent aussitôt sur la touffe verte, au milieu de laquelle était noué étroitement le bandana vert foncé familier. Le plumeau remonta tout doucement sur son flanc et elle vit les tendons au niveau de ses trapèzes, se tendre.

Cling-cling

La pointe duveteuse effleura un creux qui s'était formé sur son omoplate et elle observa le muscle tressauté à cet endroit. Elle fit glisser son ustensile le long de la forme bosselée de sa colonne vertébrale jusqu'à une petite bosse un peu plus proéminente en bas de la nuque. Pas de réaction plus marquée que cela, alors elle redescendit sur l'autre flanc, tout en veillant, de son côté, à ne pas lui marcher sur les mollets ou les pieds, et à bien enjamber la chaine qui tendait en arrière pour s'arrimer à l'une des poutres en bois. Lorsque le plumeau frôla un point sur ses côtes, Zoro se raidit et siffla entre ses dents.

Cling-cling-cling

La chaine tinta un peu plus fortement quand elle insista sur cette zone apparemment sensible. Il remua et tenta de s'écarter de la plume chatouilleuse en se penchant en avant, mais son entrave métallique se tendit à son maximum, l'empêchant de fuir. Qui aurait cru qu'il serait chatouilleux ? Un grognement ne fit que confirmer sa découverte. Voilà une information à conserver pour plus tard. Nami contourna son autre bras, le gratifiant au passage du même traitement sans toutefois de réactions, et vint finalement se placer devant lui. Son plumeau vint caresser sa clavicule droite, passa sur son pectoral, puis sur l'autre avant d'aller titiller le haut de sa cicatrice. La bouche du bretteur se contorsionna avant qu'il ne contracte les mâchoires et il soupira bruyamment par les narines. Sous le bandana, il fronçait les sourcils et des plis soucieux froissèrent son front, témoignant d'une intense concentration. Visiblement, elle venait de trouver un autre point sensible. Voyons voir jusqu'où son self-control légendaire allait le mener.

Son accessoire descendit lentement le long de cette immense balafre, et choisit de faire une première halte. Nami voulait tester une théorie personnelle qu'elle n'avait encore jamais osé faire. Elle jeta son dévolue, sans trop d'hésitation, sur celui de gauche. Dès que le bout du plumeau frôla la petite boule de chair plus foncée, Zoro se crispa et gronda derrière ses lèvres étroitement pincées. La navigatrice ignora l'avertissement et appuya un peu plus, de façon à faire frotter la matière duveteuse sur cette auréole, puis effectua de petits gestes circulaires. Elle observa attentivement la moindre réaction chez le jeune homme, qui restait toujours crispé, et elle se serait arrêtée là s'il n'y avait pas eu du mouvement sous le tissu noir de son sous-vêtement. Alors comme ça, flatter ses tétons était un stimulus excitant. La rouquine sourit et sentit la confiance affluer un peu plus en elle, mais avant tout, elle devait quand même s'assurer que sa théorie était correcte. L'autre petit cercle rosé eut le droit au même traitement et l'épéiste aspira fébrilement de l'air entre ses dents toujours serrées. Son corps massif frémit sous la caresse légère et un petit grondement rauque résonna dans sa gorge.

Donc c'était effectivement plaisant. C'est pourquoi, elle bifurqua pour reprendre le chemin tracer à même la chair en diagonale de son torse, et survola brièvement son magnifique pack de 6.

- Tu te souviens du code ? demanda-t-elle soudainement.

Sa voix ferme parut presque étrange dans ce silence charger de tension, comme si elle dérangeait un quelconque sort en préparation. Zoro ouvrit la bouche et elle stoppa ses caresses en éloignant le plumeau. Il s'apprêtait à répondre mais la soudaine inactivité sur son corps le fit hésiter, puis il referma la bouche et hocha positivement de la tête. Nami fut surprise par cette extrême docilité mais n'en resta pas moins contente.

- Redis-le-moi, ordonna-t-elle. Qu'est-ce que tu dois dire si jamais tu veux tout arrêter ?

- Rouge.

Cela aurait pu passer inaperçu pour n'importe qui, qui ne l'aurait pas connu, mais la jeune femme nota le très léger tremblement ainsi que la tonalité plus grave de sa voix de bariton. Le pouvoir qu'il lui accordait sur lui, la fit frémir, mais elle ne pouvait lui dévoiler sa soudaine fébrilité car elle avait un rôle à assumer. Pour être une bonne dominatrice et que toute cette mise en scène fonctionne, elle devait paraitre inflexible.

- Très bien. Et celui pour signaler que ça ne te plait pas ou que tu veux changer ?

- Jaune.

- Parfait. Rappel-toi que ce sont les mêmes pour moi. S'il y a quelque chose que je ne veux pas faire, ou si je veux tout arrêter, j'emploierais le même code. Compris ?

Elle s'attendit à un nouveau hochement de tête bien docile, cependant un rictus railleur déforma la ligne stricte des lèvres du bretteur. Soudain, Nami eut un mauvais pressentiment.

- Pourquoi t'en aurais besoin, vu que tout ce cirque, c'était ton idée… parce qu'au fond, t'aimes ça me frap…

Paf

L'échos de la claque résonna sèchement contre les parois de la coque. En un clin d'œil, le plumeau c'était retrouvé dans la même poigne qui tenait le verre pendant que son ancienne détentrice s'envolait prestement. La tête à la chevelure vert mousse vira violemment sur le côté, entrainée par le geste, mais en plus de cela, la force avec laquelle elle l'avait frappé, le déstabilisa et Zoro s'écroula sur le côté dans un bruit sourd. Du fait de l'entrave de ses bras, il ne put ralentir sa chute ou l'amortir et elle en fut quelque peu pitoyable. Nami ne put s'empêcher d'éprouver une pointe de culpabilité, après tout elle n'y était pas aller de main morte… puis elle se souvint que c'était précisément le but de l'exercice. Elle enfouie tout prémices de remord ou de doute au fond d'elle-même et préféra laisser éclater sa colère comme elle en avait l'habitude.

- Je fais ça uniquement pour toi ! et tu le sais parfaitement ! Celui qui a des tendances masochistes de plus en plus marquées ici, ce n'est pas moi ! C'est pour t'éviter d'éventuels problèmes qu'on fait ça !

Ce n'était que pure vérité. Certes, l'idée venait d'elle, mais c'était pour l'aider lui. Depuis quelques temps, Nami avait commencé à noter des changements pendant leurs relations intimes. Tout avait débuté avec des griffures assez profondes mais involontaires de sa part mais qui avaient particulièrement excité son partenaire. Puis avec des morsures. L'escalade avait continué, devenant un peu plus évidente à chaque fois. Notamment lorsqu'elle s'emportait devant les autres et qu'elle le frappait. Elle avait aperçu cette ombre dans son regard, une ombre qu'elle connaissait très bien et qui était associée à leurs ébats privés. Le pire, c'était qu'elle avait l'impression qu'il faisait exprès de la provoquer et ce, de plus en plus souvent. Les autres ne semblaient pas avoir remarqué ce changement, mais cela devenait presque dangereux.

L'évènement qui avait déclenché toute cette procédure, c'était produit il y a deux semaines environ. Après une bataille rudement mener, l'équipage avait été pas mal amoché, et en particulier leur épéiste. Zoro avait été sévèrement touché à l'abdomen et s'en était sorti avec plusieurs côtes cassés. Il était resté alité une journée et une nuit (presque) complète, ce qui relevait de l'exceptionnel et dénotait de l'importance des dégâts subis. Mais ce bougre avait bravé les ordres de Chopper.

Avec le recul, elle aurait peut-être dû déléguer la tâche de le surveiller à quelqu'un d'autre, et non pas passer les premières heures de la nuit, à son chevet. Il s'était réveillé, et là… c'était partie en vrille. Elle ne souvint plus comment, mais elle s'était retrouvée coincée contre la porte de l'infirmerie, prise en étau par le corps puissant de son amant qui s'attaquait vaillamment à ses lèvres. C'est là qu'elle l'avait senti, son érection dure comme le roc contre son bas-ventre. Au début, elle avait pensé à une réaction naturelle, bien connu de la gent masculine, ou des réminiscences d'un rêve érotique. Que nenni !

Bien évidemment, sa première réaction avait été de le repousser en invoquant la clause de son état physique, et par mégarde, elle avait appuyé sur le bandage sous lequel ses côtes fracturées peinaient à se restaurer. Elle avait vu la douleur inondé les traits de son visage, puis très vite, une lueur dangereuse s'était allumée dans son regard solitaire. Une noirceur qu'elle ne lui avait jamais vu. La faim. Une vraie faim, plus viscérale, plus primaire que celle qui pouvait être comblée en se sustentant de viande ou d'autre nourriture. A cet instant elle avait été prise au dépourvue et Zoro en avait profité. Résultat : ils avaient fait sauvagement l'amour contre cette porte (qu'elle ne verrait plus jamais de la même façon) tout comme le lit médical où il était censé se reposer (regarder Chopper dans les yeux après ça, avait été compliqué). Elle se rappela vaguement qu'il l'avait incité à appuyer sur ses blessures pendant l'acte, et elle avait un peu honte de l'avouer, mais ça avait été la meilleure partie de jambes en l'air qu'elle ait eu de toute sa vie.

C'est après ça qu'elle en avait conclu que Zoro développait une tendance masochiste et qu'ils devaient arriver à canaliser cela, ou sinon, au prochain combat, dieu seul savait ce qui pourrait se produire. Serait-il capable de se laisser blesser intentionnellement pour alimenter son désir nouveau.

C'est pourquoi, après quelques recherches gênantes sur le sujet dans la ville portuaire où ils avaient fait escale dernièrement, Nami en était venue à trouver et proposer cette solution qu'ils expérimentaient pour la première fois, en ce moment même. Au début, il s'était montré sceptique mais à aucun moment il n'avait nié aimer la souffrance physique, et les inquiétudes de la jeune femme pour sa santé, avaient fini par le convaincre.

Le plus compliqué dans cette histoire, c'était la fierté exacerbée de cet homme. Se soumettre n'était pas quelque chose de naturel chez lui, alors que c'était là que résidait l'essence même de ce jeu de rôle « thérapeutique ». Pour l'instant, c'était comme ça que Nami voyait cet exercice, et non comme une pratique à part entière dédiée au plaisir. Jamais de sa vie, elle n'avait envisagé de faire de telles choses.

Mais, maintenant, elle mentirait si elle disait qu'elle n'éprouvait pas de l'excitation en ce moment même.

Sa main fourmillait encore tandis qu'elle l'observait se remettre en position, accompagné par le cliquetis de son entrave. Le petit grognement qu'il émit lui rappela que, bien qu'il n'ait plus ses bandages, ses côtes ne s'étaient pas encore tout à fait remises. Nami aurait dû se sentir mal si elle n'avait pas surpris le petit sourire qu'il tentait de ravaler. Ce n'était pas le genre de sourire narquois auquel elle était habituée, celui qui sous-entendait « j'avais raison », mais plutôt un sourire satisfait. Comme si c'était ce qu'il escomptait.

Soudain, elle se mit à le soupçonner de l'avoir provoqué sciemment. Sans doute avait-il dû percevoir son hésitation du début (qu'elle avait pourtant tenté de cacher au mieux), et c'était sa façon à lui de la rassurer. Contrairement à la croyance populaire (dont elle faisait généralement partie), Zoro était quelqu'un de perspicace. Finalement, il venait de lui offrir le tour de chauffe qu'elle avait espéré, et elle lui en fut reconnaissante.

Une fois revenu sur ses genoux et à nouveau stable, Nami s'approcha de lui. Sans ménagement, elle agrippa une pleine poignée de sa tignasse verte et d'un geste sec, elle lui fit incliner la tête en arrière, exposant sa gorge avec sa pomme d'Adam saillante. Le fantôme de son sourire flottait encore sur ses lèvres strictes, et c'était quelque chose qu'elle allait devoir supprimer.

- Rappelle-moi quelles sont les règles que je t'ai données quand on a commencé ? Cracha-t-elle.

- T'obéir sans discuter. Ne pas bouger. Ne pas parler et ne pas te répondre, sans que tu l'ais autorisé. Si l'une de ces trois conditions n'est pas respectée, il y a des sanctions.

Sa poigne se resserra autour de ses cheveux, tirant douloureusement sur le cuir chevelu. Il se força à ne pas grimacer mais elle pouvait voir les petites perles de sueur apparaitre sur son front, à la lisière verdoyante.

- Et crois-tu avoir respecté ces règles ? demanda-t-elle mielleusement.

La pomme d'Adam monta et redescendit bruyamment le long de sa gorge alors qu'il déglutissait avec difficulté.

- Non, souffla-t-il.

Elle tira un peu plus en arrière, lui cassant presque le cou et rapprocha son visage du sien.

- On dit « non maitresse » ! Gronda la jeune femme.

C'était cliché… et sur le coup, Nami se demanda ce qui lui avait pris. Elle crut qu'elle était allée un peu loin en lui demandant une telle chose et surtout, si la fierté du bretteur n'allait pas se manifester. Il mit un léger temps avant de répondre, durant lequel elle se dit qu'il allait se rebiffer ou utiliser le code…

- Non maitresse.

Une soudaine sensation de chaleur se propagea dans ses veines, afflua vers son bas-ventre et lui fit bourdonner la tête. Peut-être que c'était cliché, mais désormais, elle ne voulait plus être appelé autrement que comme ça par lui. Ce pouvoir que lui conférait ce nouveau titre, tout comme sa position de dominatrice, étaient extrêmement grisants. Mais ce qui rendait surtout la chose grisante, c'était sur qui elle avait le pouvoir. Roronoa Zoro. Une force de la nature. Le terrible chasseur de pirates.

Si ses ennemis le voyaient ainsi…

Elle le relâcha brusquement et sans douceur pour s'éloigner. Elle déposa le plumeau sur le carré de tissu où elle l'avait pris précédemment. Se faisant, Nami but une gorgée du saké que contenait son verre et revint vers le bretteur.

- Combien de règles penses-tu avoir enfreint ?

- Une… hum maitresse.

Un frisson lui fit dresser les petits cheveux qu'elle avait à la base de sa nuque. D'un geste aussi rapide que fluide, la rouquine sortit la cravache glissée dans sa jarretière et la flanqua sous le menton de l'épéiste. La pression qu'elle exerça dessus lui intima de redresser la tête comme s'il devait la regarder dans les yeux.

- Faux. Ça fait deux. Tes chaines ont fait du bruit pendant que je m'amusais avec mon plumeau, ce qui veux dire que tu as bougé. Deux fautes sur trois… c'est beaucoup. Surtout quand les règles sont aussi simples que ça. Tu me déçois beaucoup…

La langue de cuir de la cravache descendit le long de sa gorge, de son sternum, de son ventre, approchant dangereusement de la limite de son boxer, ainsi que de la bosse qui le déformait. Zoro retint son souffle avec anticipation. Comme si elle allait lui faire l'honneur de l'effleurer à cet endroit. La cravache s'écarta rapidement. Nami but une autre gorgée. Zoro devait se douter qu'elle allait le frapper, le tout c'était de le faire au moment où il s'y attendait le moins. C'est pourquoi, elle prit son temps pour siroter son verre, les bras croisés sur la poitrine, et regarder son air confiant disparaitre progressivement de son visage.

Tout en buvant son breuvage, elle faisait du bruit intentionnellement, déglutissant ostensiblement et lâchant quelques soupires de satisfaction. Zoro détestait par-dessus tout voir les autres s'enivrer si lui, n'en n'était pas capable. C'était une des rares frustrations qu'il avait du mal à gérer. Pas manqué, les muscles de ses bras se contractèrent et sans les voir, elle devina que ses poings devaient être étroitement serrés. La frustration, voilà une punition qui pouvait être tout aussi intenable qu'une blessure physique.

Une idée lui vint soudainement à l'esprit. Une idée que l'on qualifierait communément de sadique. Mais n'était-ce pas là le but du jeu ?

- Pour la peine, vu que tu ne prends pas ça au sérieux, tu vas rester simple témoin pendant que je m'amuse un peu toute seule.

Les muscles sur ses maxillaires tressautèrent avec la force qu'il appliqua à serrer les dents comme un dingue. Elle s'éloigna pour s'adosser à un pilier mais tout en gardant le bretteur en vue. Tout en prenant une gorgée de son verre, elle passa une main lascive le long de son cou pour la faire descendre doucement vers sa poitrine. Ses doigts jouèrent avec la dentelle du bonnet de son soutien-gorge puis suivirent la courbe ronde de son sein, imaginant qu'il s'agissait de la main de Zoro. Elle visualisa ses lèvres dévorer la peau fine dans son cou, la laper de sa langue, pendant que sa main calleuse venait la titiller la pointe de ses seins à travers le tissu. Avec son index et son pouce, elle pinça cette petite boule de chair érigée par-dessus la dentelle et échappa un soupir.

- Je sais que tu peux voir mes mouvements, même avec ton bandeau sur les yeux, souffla-t-elle avec un brin de malice dans la voix.

Un grondement réprobateur lui répondit et elle sourit.

- Finalement, je ne vais peut-être pas avoir besoin des accessoires que j'ai acheté. Te voir à genoux, complètement soumis à ma volonté, me suffit.

Elle remonta sa main vers son visage et, tout en gardant les yeux rivés sur lui, elle porta un doigt à ses lèvres pour venir le lécher de la pointe de sa langue, avant de l'enfourner complètement dans sa bouche. Elle le suça langoureusement et observa la tension monter dans le corps de son amant. Après un petit pop, elle le relâcha et le dirigea vers sa poitrine. Elle glissa sous le tissu et vint titiller l'apex de son sein. Un délicieux frisson la parcourut avec le contraste de température et la sensation humide sur sa chair sensible. Pour son auditoire, elle se permit un gémissement éloquent qui fut accueilli par un grondement plus bestial que le précédent. La boule de chair roula entre ses doigts et elle se mordit la lèvre pour ne laisser passer qu'un soupir. Ses jambes frottaient l'une contre l'autre alors qu'elle sentait les fourmillements du désir affluer à leur jonction. Elle porta à nouveau son verre à ses lèvres mais le mouvement erratique fit échapper quelques gouttes qui tombèrent sur le haut de sa poitrine. Celles-ci dévalèrent le sillon qui se creusait entre ses montagnes de chair ferme, entrainant une brève sensation de fraicheur sur sa peau brulante.

- Oh non, feignit-elle l'embarras, je me suis renversée du saké sur la poitrine… Quelle petite cochonne je fais.

Ses doigts abandonnèrent son téton pour venir ramasser les petites gouttes d'alcool, qu'elle porta ensuite à ses lèvres. Elle s'empressa de les nettoyer en faisant exagérément du bruit, pour constater avec plaisir que Zoro semblait au bord de la rupture de son self-control. Peut-être avait-il compris la leçon ? Quoiqu'elle pouvait encore le titiller un peu.

- Tu en veux ? Proposa-t-elle d'une voix suave.

La surprise se lut sur ses traits à demis visibles. Il affichait une méfiance tout à fait justifiée mais malgré ça, il débattait intérieurement pour savoir s'il devait accepter ou non.

- Oui maitresse.

Même en flairant l'embrouille à quinze lieux, l'épéiste jouait quand même le jeu, ce qui ravit la jeune femme. Elle écarta son verre de ses lèvres pour venir tremper son index gauche dans le saké frais, à hauteur de la deuxième phalange, tout en se rapprochant de lui. Dans cette position agenouillée, sa tête, aussi verdoyante que le gazon du Thousand Sunny, arrivait au niveau de son ventre.

- Ouvre la bouche.

Toujours suspicieux, il s'exécuta en entrouvrant légèrement les lèvres. Nami donna un petit coup sec au-dessus de son verre pour égoutter son doigt avant de le porter à la bouche du bretteur. Plutôt que de lui donner directement, elle redessina ses lèvres du bout du doigt, en commençant par celle du haut, comme si elle appliquait lentement un baume. Dans un premier temps, Zoro ne réagit pas, même si elle le voyait se concentrer derrière son bâillon. Ce n'est que lorsqu'elle passa sur sa lèvre inférieure qu'elle sentit sa langue mouillée venir la frôler pour aller laper le sillon qu'elle venait de tracer. La jeune femme allait le réprimander pour avoir pris une initiative mais au moment où elle s'apprêtait à le faire, ses lèvres se refermèrent sur son index, l'emprisonnant presque entièrement dans cette cavité chaude et humide. Sa langue s'enroula aussitôt autour de celui-ci pour s'empresser de recueillir les dernières traces d'alcool qui le nappaient. Le geste la pris quelque peu au dépourvu, d'autant plus lorsqu'il se mit à suçoter son doigt langoureusement.

La chaleur s'intensifia dans son bas-ventre pour se diffuser dans ses jambes et les ramollir à l'état de guimauve. Son souffle se bloqua dans sa gorge et elle crut défaillir en le sentant travailler de son muscle humide. Involontairement, elle suivit le mouvement, faisant aller et venir son index dans sa bouche. Il ne devait plus y avoir le moindre goût de saké mais il continuait de suçoter son doigt d'une manière si érotique. Ce qu'il était diablement sexy comme ça ! ça lui donnait envie de…

Subitement, Nami tira sa main en arrière d'un geste brusque, s'arrachant à cette douce torture. Celle-ci fit un arc de cercle dans les airs pour revenir à toute vitesse vers le visage du bretteur encore hébété.

Paf*

Cette gifle-là fut moins violente que la dernière mais tout de même assez pour lui faire détourner la tête. Il avait encore désobéi.

- Qui t'a donné l'ordre de faire ça ?! S'emporta-t-elle encore troublée par l'émoi qu'il avait causé avec sa maudite bouche.

Toutefois, la rouquine ne s'arrêta pas à une simple gifle. Elle attrapa le manche de sa cravache avec sa main libre et l'envoya claquer contre le flanc découvert de Zoro. Le bruit que provoqua le contact du cuir avec sa peau fut plus sec que celui initié avec sa paume, et surement plus douloureux. Elle l'écarta puis, d'un mouvement rapide du poignet, la cravache frappa à nouveau le torse du bretteur, au niveau de son pectoral droit.

- Est-ce que je t'ai autorisé à le faire ?!

Un nouveau coup le toucha à la cuisse gauche, puis un autre sur la hanche. A chaque claquement, elle entendait le soupire de plaisir étouffé, retenu derrière ses mâchoires serrées. Elle enchaîna les claques, ne le laissant respirer que brièvement, et progressivement, de petites marques rouges se mirent à fleurir un peu partout sur le torse et les cuisses du bretteur.

- Crois-tu que tu méritais une telle faveur ?!

Zoro garda la bouche obstinément close malgré sa demande.

- Répond !

- Non maitres-AAAH !

La langue de cuir venait de lui flageller le téton sans que Nami n'en n'ait réellement l'intention. Mais l'effet était sans conteste des plus probants. Le cri lui était parvenu comme un râle rauque, remontant du plus profond de sa gorge. Elle décida de marquer un temps de pause et de boire un peu de saké. Mine de rien, son rôle l'émoustillait tout autant et lui faisait oublier la fraicheur de la cale du navire, si bien que sa gorge commençait à être sèche. Le rythme de la respiration de l'homme à ses pieds était un peu plus rapide et saccadé, signe que le traitement qu'elle lui faisait subir, fonctionnait. Cependant, ces quelques petites claques, aussi stimulantes soient-elles, étaient loin de procurer l'intensité de douleur qu'il devait escompter. C'était une chose dont elle était certaine, après tout, elle le connaissait assez pour savoir qu'il pouvait endurer plus que cela.

- Ça fait la troisième fois que tu ne suis pas les règles que je t'ai fixées et je suis très déçue par ton manque de soumission.

Elle caressa son corps musclé du regard en partant du sommet de ses pointes vertes hérissées fièrement sur son crâne, pour descendre plus bas, et arrivé à la protubérance qui soulevait le tissu de son boxer.

- Je te l'ai dit, c'est pour toi que je fais ça, déclara-t-elle d'une fausse voix compatissante. Et il y a une chose que tu dois bien comprendre… c'est que c'est moi qui détiens ce que tu recherches.

Elle fit un pas vers lui et son intonation changea, pour devenir plus dure et plus menaçante.

- Il n'y a que moi, et moi seule, qui sois en mesure de te soulager.

Son pied droit quitta le sol pour venir caresser l'intérieur de la cuisse gauche du bretteur et remonta plus haut pour enfin survoler son entre-jambe. Il frémit à son contact et elle se pencha pour lui susurrer à l'oreille :

- Tu ne pourras jouir que lorsque je t'y aurais autorisé.

La pointe de son talon aiguille érafla son membre dans la longueur, par-dessus son sous-vêtement, en même temps qu'elle énonçait son avertissement. Et pour enfoncer le clou, Nami mordilla la pointe de son oreille alors qu'elle pressait son talon sur le petit objet en silicone caché sous le boxer. C'était sa sécurité pour s'assurer d'une complaisance totale de la part du bretteur. Cette fois-ci, Zoro ne put retenir le gémissement de plaisir douloureux. Bien ! Il était à sa merci. Elle s'écarta brusquement et remit un peu distance entre eux.

- Désormais, j'espère que tu vas obéir sagement, comme le gentil petit esclave que tu es. Pour ce qui est de ta désobéissance, cette petite punition ne me semble pas assez suffisante, ne crois-tu pas ?

Il aspira fébrilement de l'air entre ses dents serrées pendant qu'il luttait pour dompter son rythme cardiaque et ainsi retrouver une respiration un peu plus calme. Sa petite mise en garde lui avait fait de l'effet, et elle ne pourrait pas en être plus fière. Il hocha docilement de la tête en guise d'affirmation.

Clack !

- Aaah !

La cravache frappa juste sur l'auréole rose de son autre téton, ruinant par la même occasion ses précédents efforts pour se calmer.

- Je veux te l'entendre dire.

Après une profonde inspiration par le nez, sa voix rauque et vacillante finit par lui parvenir :

- Oui maitresse. Je mérite d'être puni plus sévèrement.

Souriant de façon sadique, Nami tendit son bras qui tenait l'accessoire et vint caresser la mâchoire carrée de son extrémité. Zoro suivit silencieusement le mouvement et inclina la tête lorsqu'elle passa sous son menton, avant que la cravache ne descende sur son épaule et n'appuie fermement dans le creux de celle-ci.

- Penche-toi en arrière, ordonna la jeune femme.

Soumis à sa volonté, il suivit l'ordre et appuya son postérieur sur ses talons pour se cambrer en arrière au maximum, que sa position inconfortable lui permettait.

- Bien. Ne bouge surtout pas.

Elle l'abandonna sans remord pour se diriger là où le reste de ses accessoires l'attendaient. Elle y déposa son verre encore plein, ainsi que sa cravache, qu'elle troqua contre le fouet. On passe désormais aux choses sérieuses, commenta-t-elle dans sa tête. La navigatrice s'apprêtait à retourner vers sa victime lorsqu'une lueur capta son attention du coin de l'œil. Elle s'arrêta un instant, jaugeant l'objet du regard, puis se décida à le prendre également.

Fouet dans la main droite et bougie dans la main gauche, Nami se plaça devant le Supernova, qui n'avait pas bouger d'un poil.

- Tu es prêt à être un bon garçon ? S'enquit-elle comme elle le ferait avec un enfant.

Elle inclina la bougie au-dessus de son torse pour laisser s'échapper un fin petit filet translucide avant de la redresser presque aussitôt.

- Oui mai-humph

Zoro se mordit la lèvre alors que la cire brulante venait de tomber sur son sternum et dévalait le sillon entre ses pectoraux sur quelques centimètres avant de se figer. Nami lui lança une œillade mauvaise qu'il ne put voir.

- Je n'ai pas bien compris. Qu'est-ce que tu as dit ? feignit-elle l'ignorance.

- Oui mait-Huf-tre-esse…, répondit-il entre ses dents.

Petite vicieuse qu'elle était (elle n'avait plus peur de le reconnaitre), elle avait à nouveau fait en sorte de verser de la cire au beau milieu de sa réponse, sur une des marques rouges laissées par la cravache, pour le déstabiliser. Mais il avait passé le test. C'était fou, plus il l'appelait « maitresse », plus l'envie d'être méchante devenait plus grande. Elle rapprocha la bougie et parsema la peau halée de son amant d'une multitude de petites coulées de cire. Le plus souvent, elle essayait de cibler les zones déjà fragilisées par le cuir pour que la sensation soit décuplée, et cela semblait fonctionner car il frémissait de plus en plus. Son souffle aussi s'était accéléré et une fine pellicule de sueur était apparue sur tout son corps, avec un peu plus d'abondance au niveau du visage.

Lorsqu'un champ de marguerites blanches fleurit le buste de Zoro sur son intégralité, ou presque, Nami se redressa pour admirer son œuvre. Le pli entre ses sourcils étaient plus nombreux que dans son souvenir et son front était couvert de grosses gouttes, dont certaines, devenues trop lourdes, dévalaient le long de ses tempes, et venaient mourir dans le tissu de son bâillon. La position devait être éprouvante, même pour lui, sans rajouter à cela les sévices qu'elle lui faisait subir. Cependant, il pouvait encore tenir… et puis elle n'en n'avait pas tout à fait fini avec son tableau.

Il restait deux zones épargnées de façon très distinctes et qui formaient approximativement deux ronds au niveau de sa poitrine. Le meilleur pour la fin. Elle rapprocha à nouveau la bougie, jusqu'à ce que la flamme vienne presque lécher la peau imberbe au-dessus son téton gauche. A l'approche de la chaleur, elle le vit se crisper, puis elle versa tout doucement une grosse quantité de cire sur le petit cercle rose ainsi que la petite boule de chair qui le surmontait, pour venir les recouvrir entièrement. Elle souffla aussitôt dessus pour forcer la cire à se figer plus vite et ainsi emprisonner le petit téton dans une coque blanche. La rouquine procéda au même traitement de l'autre côté, héritant de gémissements étouffés, à la fois plaintifs et appréciatifs, de sa victime.

Tout son corps tremblait à présent et une tâche plus sombre ornait son boxer au-dessus de la bosse.

Elle souffla sur la mèche incandescente qui s'évanouie instantanément pour laisser une petite traine de fumée, puis la posa à côté.

- Si tu pouvais te voir… tu es tellement appétissant comme ça, ronronna la jeune femme en se léchant les lèvres machinalement.

De sa main libre, elle caressa les franges de son fouet tout en observant avec une envie gourmande, l'homme mis au supplice.

- Mais je crois que je te préfère quand même sans toute cette cire…

Un sourire mauvais, presque carnassier étira ses lèvres pour dévoiler une série de dents parfaitement blanches.

- Laisse-moi te l'enlever, proposa-t-elle d'une voix douce, aux intonations caressantes, bien à l'encontre de ses intentions.

Sa main droite s'éleva dans les airs et avec l'élan, les franges du fouet se balancèrent en arrière, pour ensuite les envoyer à pleine vitesse sur le torse constellé de l'épéiste. Elles frappèrent violemment ses abdominaux, flagellèrent la chair et firent sauter les morceaux coagulés de cire blanche. Le coup lui arracha un gémissement rauque et lui fit basculer la tête en arrière. Nami répéta ses assauts avec plus de force dans un envole de flocons blancs et sous les acclamations appréciatives de Zoro.

Un coup en particulier lui fit pousser un cri étrange, comme un gargouillis, lui donnant l'impression qu'il s'étouffait à cause de la douleur, et cela la poussa à faire une pause, de peur d'être allé trop loin. En effet, perdue dans l'expression extatique du bretteur qui animait son visage, elle en avait oublié le reliquat de ses blessures, et son fouet venait de heurter sans retenue, ses côtes meurtries.

Il haleta et toussa, pour reprendre difficilement son souffle. Voyant cela, Nami voulut employer le code qu'ils avaient mis en place, mais la voix étranglée de Zoro la devança :

- Encore…

Une brève quinte de toux ponctua sa demande, et la jeune femme hésita sincèrement à dire stop.

- Encore ! insista-t-il avec un peu plus de force avant de se rendre compte qu'il venait de lui donner un ordre. Maitresse, ajouta-t-il avec un soupçon de désespoir dans la voix.

Ses doigts serrèrent le manche du fouet jusqu'à ce que ses jointures blanchissent. Elle débattit avec sa conscience sur ce qu'il était raisonnable de faire. Il n'y avait pas grand débat à avoir car la raison voudrait qu'elle interrompe leur session. Cependant, la façon dont il l'avait supplié fit pencher la balance dans l'autre sens. Ça et le fait qu'il l'appelle encore « maitresse », c'était signe qu'il était encore lucide. Du moins, c'est ce qu'elle espéra.

- Je t'interdis de me donner des ordres ! Pour qui est-ce que tu te prends ?!

A contre cœur cette fois-ci, elle lança une nouvelle fois les franges en cuir à l'assaut de de son flanc abîmé et lui soutira un cri qui lui tordit les intestins. Il pantela de plus bel, tandis que son visage se contorsionnait en une grimace de douleur. Comment pouvait-il y prendre du plaisir ?! Elle voulait bien lui faire un petit peu mal, le fouetter ou le blesser de façon très superficielle, tant qu'il était en bonne condition physique… mais là, il s'agissait de quelque chose de plus profond. S'attaquer à une zone sérieusement blessée, même si celle-ci était en convalescence, avait quelque chose de malsain. Et c'était un peu trop lui demander.

Cependant, têtu comme il était, Zoro ne semblait pas résolu à arrêter leur petit jeu, alors elle décida de changer de tactique. Elle le contourna tandis qu'il se remettait doucement de ses émotions. Le visage couvert de sueur et les lèvres entrouvertes, son expression était passée de tourmentée à jubilatoire. Sûrement expérimentait-il un puissant shoot de dopamine au fur et à mesure que la douleur se dissipait. Il n'avait même pas l'air conscient, ou alors que très vaguement, de ce qu'il se passait autour de lui, car quand elle libéra ses poignets, le bretteur ne démontra aucune réaction. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps, qu'il réalisa qu'il pouvait écarter les bras sans être retenu par la morsure de l'acier.

- Redresse-toi comme tu étais au début, et mets tes mains sur la tête, ordonna la jeune femme.

Encore un peu déboussolé par ce qu'il avait ressenti, Zoro s'affaira doucement, presque avec hésitation. Il décolla les fesses qui étaient posées sur ses talons et se tint sur ses genoux, puis ramena ses mains, dont il entrecroisa les doigts, dans ses mèches vertes. Nami se plaça entre ses jambes repliées derrière lui, admira une dernière fois ce dos où tressautaient ses muscles soumis à l'effort, ainsi que ses petites fesses rebondies, avant de lever haut le bras. Cependant, elle ne ressentit pas la même énergie qu'au début de leur séance. Malgré elle, l'inquiétude pour la santé de son partenaire s'était réveillée et repoussait petit à petit toute forme d'excitation ou de plaisir dans les tréfonds de son esprit.

Pendant les minutes qui suivirent, la cale vide du bateau s'empli de l'écho des claquements sec qui venaient se répercuter sur les cloisons, accompagnés par les geignements et la respiration lourde du bretteur. Au fur et à mesure de leur passage à répétition, les franges de cuir laissaient derrière elles une empreinte de plus en plus rouge et marquée sur cette peau halée. A force de frapper de toutes ses forces, son bras commençaient à s'engourdir et ses doigts, qui étranglait fermement le manche, commençaient à lui faire mal. Mais elle n'était pas la seule. Les gémissements du bretteur devenaient de plus en plus plaintifs et elle pouvait voir ses cuisses se mettre à trembler.

Pourquoi ne l'arrêtait-il pas ?! Peut-être devrait-elle lui crier « rouge ! ». Elle ne savait plus, elle était perdue. Avec son inquiétude, le doute et la peur commençait à s'insinuer sournoisement dans son esprit, et une réalisation s'imposa à elle. Jusqu'où Zoro serait capable d'aller ? Pouvait-il mettre sa vie en danger pour ressentir le frisson du désir qu'il cherchait tant ? Et si jamais elle ne pouvait lui apporter ce qu'il désirait ? Irait-il le chercher ailleurs ? Elle voulait bien jouer… s'amuser à être une dominatrice sévère… mais faire véritablement du mal intentionnellement, et abuser de blessures déjà existantes, ce n'était pas quelque chose dans lequel elle se reconnaissait.

Un énième claquement, et son estomac se noua. Elle continua à frapper, avec l'impression que l'échos du fouet qui flagellait la chair, résonnait désormais dans sa tête. Sa vue se troubla et elle mit un certain temps à comprendre qu'il s'agissait de larmes. Cependant, aucune ne dévala ses joues de porcelaine, rosies par l'effort. Zoro ne devait surtout pas s'apercevoir de son trouble émotionnel.

Pas dit qu'il se s'en rendrait compte de toute façon, vue le tourbillon d'adrénaline provoqué par la douleur, dans lequel il était pris. Cet abrutit et son maudit vice pour la souffrance physique ! Tout cela, c'était de sa faute !

Son conflit moral et émotionnel pris une seule et même direction, pour finalement s'extérioriser par la colère. Nami ravala ses larmes et grinça des dents alors qu'elle se découvrait un second souffle, alimentée par sa fureur envers ce gros idiot à tête verte dont elle était tombée amoureuse. Elle frappa encore et encore, et Zoro dû sentir son changement d'énergie. Il ne se contenta plus de petits gémissements, mais manifesta son ressentit par des cris de plus en plus sonores.

Au son de sa voix, la navigatrice sut qu'il était proche de l'extase, cependant hors de question qu'elle ne lui délivre comme cela, le nirvana servi sur un plateau d'argent. Elle l'avait formellement averti, il ne l'atteindrait jamais sans son consentement… et il n'était pas encore prêt à l'avoir.

Sa main retomba à ses côtés, laissant le fouet frôler sa cuisse. Nami combla l'espace entre le bretteur et elle, puis posa doucement sa main libre sur l'épaule gauche de son amant. Elle caressa du bout des doigts une zébrure rouge qui descendait sur son omoplate, ce qui extirpa un petit sifflement au principal concerné. C'est vrai qu'elle n'y avait pas réfléchi avant, mais maintenant, il allait devoir porter un t-shirt pendant quelques jours, au lieu de son yukata habituel. Quoiqu'il récupérait vite… mais mieux valait ne pas éveiller les soupçons sur ce qu'ils pratiquaient en privé.

Bien sagement, Zoro gardait les mains sur sa tête pendant qu'elle caressait son épaule, puis la jonction de son cou avant de se diriger vers sa nuque. Ses doigts se faufilèrent entre les petites mèches trempées par la transpiration à la base de sa nuque, pour venir érafler de ses ongles son cuir chevelu, et finalement le masser tendrement en faisant de petits cercles à l'aide de son pouce. Il soupira de bien-être et se laissa quelque peu aller contre elle, sans pour autant qu'elle ne le réprimande. Nami avait besoin de le sentir contre elle, que sa peau brulante et meurtrie touche la sienne, douce, presque fraîche en comparaison. Très vite, ses fins cheveux verts vinrent chatouiller son ventre avant que le reste de son corps ne se moule contre le sien. Elle laissa tomber le fouet à terre et passa ses bras de chaque côté de la tête de l'épéiste pour l'étreindre.

Par cette étreinte, la jeune femme voulait qu'il sache qu'elle l'aimait profondément, peu importe ce qu'il ou elle, faisait. Peu importe aussi qu'il soit couvert de sueur et qu'il la trempait par la même occasion. Ce petit interlude était plus pour elle que pour lui, mais elle avait besoin de ce contact.

Son cœur battait la chamade sous sa main placée sur son pectoral gauche, et son large torse se gonflait et se dégonflait rapidement à chaque respiration saccadée. Elle caressa tendrement son visage avec celle qui avait tenu le fouet pendent si longtemps. Sa poitrine opulente reposait sur le dessus de sa tête et plus elle se laissait aller, plus celle-ci s'enfonçait dans cette vallée douce et moelleuse. Elle sentait ses mains rugueuses qui cramponnaient ses cheveux, frotter contre la dentelle de son soutien-gorge et elle appuya un peu son torse. Un geste qui ne se voulait pas totalement innocent, car cela mettait à rude épreuve le self-control, déjà bien affaiblie, de son compagnon.

Nami se laissa glisser pour venir s'agenouiller derrière lui, tout en gardant ses mains sur son torse et en continuant de l'étreindre. Du bout de son nez, elle frotta son oreille où dodelinaient ses trois pendentifs dorés avant de prendre entre ses dents son extrémité cartilagineuse et de s'amuser à le mordiller doucement. Pendant ce temps, ses mains travaillaient lascivement sur ses muscles afin d'explorer leur surface ferme. Zoro luttait désespérément pour rester immobile, elle le voyait à la façon dont ses mains se recroquevillaient petit à petit en deux poings serrés.

Sa bouche descendit le long de sa carotide à laquelle elle donna un grand coup de langue pour savourer sa peau salée avec ces petites notes musquées si caractéristique du bretteur. Pour le torturer un peu plus, elle se frotta contre lui en laissant échapper volontairement de petits gémissements. Désormais, elle renonçait à le frapper physiquement, estimant que pour une première fois, elle l'avait bien assez fait. Toutefois, elle pouvait encore s'attaquer à son mental.

- Tu es tout tendu, susurra-t-elle contre sa peau dans le creux qui se formait à la base de son cou.

Sa main descendit le long de ses abdominaux et fila droit sur la bosse qui déformait son sous-vêtement. Il se tendit encore plus et gronda faiblement sans pour autant faire le moindre geste.

- Ça doit être douloureux…, compatit faussement la jeune femme.

Elle l'agrippa fermement avant de faire un petit va-et-vient très succin. Ses doigts touchèrent, au travers du tissus, le corps étranger qui strangulait son sexe à la base. Lors de sa visite dans cette boutique, la vendeuse lui avait présenté divers accessoires, et après explications, celui-ci avait capté son intérêt. Zoro n'avait pas été contre son utilisation, surement parce qu'il ne connaissait pas encore ses effets, mais à présent, l'anneau pénien le ceinturait et rendait son érection certainement douloureuse. Mais à aucun moment, il ne lui avait demandé de le retirer. Les hanches de l'épéiste se soulevèrent mécaniquement pour prolonger le contact avec sa main et il inclina la tête en arrière avec un petit « ah ! ».

- Est-ce que tu veux que je t'aide avec ça ? demanda-t-elle avec une petite voix innocente en appuyant sur son érection au mot « ça ».

Il inspira lourdement entre ses dents serrées avant de répondre fébrilement :

- Oui maitresse.

Bien. Au moins il était toujours docile… mais ce n'était pas ce qu'elle recherchait.

- Ça ne va pas être suffisant Zoro-chéri.

Elle remonta vers son oreille et fit danser ses lèvres juste au-dessus de son conduit auditif.

- Je veux t'entendre me supplier… fais-moi savoir à quel point tu meurs d'envie que je te soulage, souffla la jeune femme.

Son corps se crispa sous ses doigts et Nami senti le changement d'attitude de son partenaire, bien avant qu'il n'ouvre la bouche.

- Non.

L'intonation était ferme, sans hésitation.

- Non ?

- Je refuse de te supplier pour ça.

Ah ? On dirait bien que son esprit combattif venait de se réveiller. Comme si cela allait l'arrêter. Ça ne faisait que pimenter les choses. Et tant qu'il n'utilisait pas le code… La rouquine s'écarta de lui pour se relever. Malgré son refus de coopérer, Zoro demeurait toujours immobile. Sans doute espérait-il obtenir, avec sa soudaine désobéissance, un châtiment corporel de la part de sa maitresse. Une part sombre de la jeune femme sourit à la constatation que le bretteur aimait être puni, mais que son égo démesuré refusait catégoriquement de l'avouer. Alors comme ça, il comptait la pousser à lever la main sur lui et reprendre leur petite séance de flagellation. Petit malin. Mais Nami était bien plus maline que lui, et question fourberie, il ne lui arrivait même pas à la cheville.

Lorsqu'elle désirait quelque chose, la « chatte-voleuse » finissait toujours par l'obtenir. Oh oui, il allait la supplier, car elle le savait, au fond il en mourrait d'envie. Sa fierté n'était qu'un rempart qu'il fallait faire sauter, voilà tout. Et tout cela, sans même à avoir à le frapper.

- Très bien, concéda la jeune femme d'un ton neutre.

Elle attrapa les menottes en métal qui se trouvaient au sol et le força à reposition ses mains dans son dos pour emprisonner ses poignets, avant de se relever. Du coin de l'œil, elle le vit le corps de son amant, se tendre, pensant surement qu'elle allait le frapper à nouveau. Nami posa une main sur son épaule tandis qu'elle le contournait pour venir se placer devant lui. Zoro était aux aguets de ses mouvements, ses lèvres étaient pincées et son front plissé par la concentration.

Elle se pencha vers lui et descendit ses mains vers les hanches de son partenaire. Sans s'attarder, elle glissa un doigt sous l'élastique de son sous-vêtement noir de chaque côté et tira d'un geste sec. Le boxer roula sur sa peau en passant l'arrondi bien ferme de ses fesses et finit sa course au-dessus de ses genoux pour servir d'entrave supplémentaire. Aussitôt libérer de son confinement, le membre turgescent se dressa fièrement devant elle, gonflé à bloc, quémandant muettement qu'on le délivre de ce garrot.

Machinalement, Nami se passa la langue sur les lèvres pour les humecter alors que ses yeux étaient inévitablement captivés cette « épée » qu'elle seule (hormis son propriétaire) avait le loisir de pouvoir manier. Elle approcha lentement son visage, sentant le bretteur se retenir de respirer, et avec un sourire malveillant, souffla sur la tête luisante, rougies par le besoin. Son sexe tressauta tandis que Zoro étouffait un petit gémissement plaintif. Ça devait être effectivement douloureux, rien qu'à voir les veines saillantes qui palpitaient sous la peau fine et écarlate.

Satisfaite de sa provocation sadique, Nami se redressa et posa à nouveau les mains sur ses épaules puis lui intima de s'assoir sur ses talons. Il obéit docilement et la rouquine suivit le mouvement pour venir s'assoir sur ses cuisses, en posant un genou de chaque côté de celles-ci. Elle sentait son membre viril taper doucement contre son ventre, prisonnier entre leurs deux corps.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda fébrilement le bretteur avec une voix qu'il essayait de faire passer pour menaçante.

Avec le dos de sa main, Nami caressa tendrement le visage de son amant alors qu'elle se pressait un peu plus contre lui.

- Puisque tu ne veux pas me supplier, je vais m'occuper un peu de moi, et toi, tout ce que tu pourrais faire c'est me sentir et m'écouter pendant que je prendrais mon pied, susurra-t-elle.

- Ce… ce n'est pas ce dont on avait convenu ! siffla-t-il. J'ai désobéi, alors frappe-moi !

Un petit ricanement sournois se fit entendre et elle l'attrapa par l'arrière de la nuque avant de se rapprocher de ses lèvres légèrement retroussées en une moue contrariée. Le souffle saccadé et brulant de Zoro vint se répercuter contre son visage.

- Tu es bien naïf mon pauvre Zoro, si tu crois que te frapper est la seule manière de te punir, murmura la jeune femme contre sa bouche.

Dès que les derniers mots s'évanouir dans l'atmosphère suffocante, Nami fondit sur les lèvres de son amant. Malgré son envie de se rebiffer, il répondit vaillamment au baiser passionné qu'elle lui donnait. Avec une main occupée à maintenir Zoro par la nuque, la jeune femme se débrouilla avec l'autre pour réaliser son plan. Elle la fit glisser entre leurs deux corps, veillant à la faire caresser intentionnellement le torse de son amant au passage. Celui-ci gronda contre ses lèvres et Nami ne put se retenir de sourire. Elle rompit le baiser et s'éloigna de quelques millimètres tandis que sa main arrivait dangereusement bas et observa les lignes dures du visage de l'épéiste. Caché derrière son bandeau, elle ne pouvait voir son œil, mais elle était certaine qu'il la fusillait du regard pour l'intimider et la dissuader de continuer. Ses doigts fins arrivèrent enfin à la lisière de sa petite-culotte en dentelle.

- Nami, gronda-t-il comme un avertissement.

Elle retraça délicatement la ligne de démarcation de son sous-vêtement, se chatouillant elle-même alors qu'elle se savait sensible à cet endroit. Cela la fit remuer et frotter involontairement contre le sexe pleinement érigé de Zoro.

- Frappe-moi, suggéra l'épéiste soumis entre ses dents serrées. J'ai été désobéissant, alors frappe-moi !

- Hum… non. Je l'ai suffisamment fait, et maintenant j'ai le bras tout engourdi, geignit-elle. Ce dont j'ai envie à présent, c'est de me faire plaisir. Je te laisse le choix de participer, à condition que tu me supplies…

- Tu n'es qu'une sale sorcière satanique ! Je ne te supplierais pas !

Quelle tête de mule ! tant pis pour lui, alors ! Avec toute cette tension, et la chaleur que dégageait son amant, son corps était tout échauffé et ses sens en alerte. Un simple contact et c'était si elle s'embrasait. Alors quand ses doigts passèrent sous l'élastique de sa culotte pour aller à la rencontre de sa féminité, ils furent aussitôt accueillis par la moiteur ruisselante de son excitation. Elle soupira longuement et commença à se caresser en effectuant des gestes lents, appuyés par moment, ou bien juste un touché plumeux. Pour son auditoire, Nami ondulait doucement au-dessus des cuisses de Zoro, frottant de son poignet, le sexe douloureux de ce dernier.

Pour l'heure, la torture ne semblait pas agir, car il restait de marbre, ou presque. Mais elle ne faisait que commencer. Derrière cette rigidité qui se voulait inflexible, la navigatrice savait que le point de rupture n'était pas loin, et elle n'avait pas déployé tous ses talents. S'il voulait s'entêter et souffrir inutilement, et bien il allait effectivement souffrir.

Ses caresses s'intensifièrent, insistant sur cette petite boule extra-sensible qui la faisait frissonner de façon incontrôlée. Au début, elle captura à nouveau les lèvres de son amant pour étouffer ses soupirs de plaisirs, mais lorsqu'elle inséra un doigt dans sa matrice soyeuse, Nami bascula la tête en arrière et poussa un râle de satisfaction avant de se mordre la lèvre. Le désir qui croissait au creux de son bas-ventre, lui fit presque oublier ses motivations premières. Ses tourments de tout à l'heure parurent bien loin. C'était plus fort qu'elle, la situation l'excitait bien plus qu'elle n'aurait cru. Ses ongles s'enfoncèrent dans la chair de la nuque de Zoro, héritant d'un grondement rauque de la part de celui-ci, et elle entama un va-et-vient de sa main, ajoutant un second doigt au passage.

- Oh ! Oh ! Ah ! Zoro ! gémit-elle. Oh bon sang !

Bon d'accord, c'était en grande partie pour le show, car elle n'était jamais si explicite lorsqu'ils faisaient l'amour. Mais étrangement, cela lui venait de façon assez naturelle. En tout cas, la provocation sembla fonctionner, car il émit un long gémissement plaintif, signe que sa volonté était en train de céder. Elle continua ainsi, se masturbant tout en bougeant de façon indécente contre lui.

- Ah !

Sa tête était embrumée et son esprit fiévreux, de le savoir à sa merci avec son corps si musclé et si fort, maitrisé par de simples chaines qu'elle avait elle-même installée. Tout cela la rendait dingue. Nami réalisa, dans un état second, qu'elle était effectivement sensible au sadisme et qu'elle aimait dominer. Elle aimait entendre ses petits gémissements d'agonie.

La boule incandescente dans son bas-ventre grossit encore, se diffusant dans ses jambes pour les faire frémir. Son apogée n'était plus très loin et elle ne se priva pas le faire savoir.

- Nami, soupira-t-il douloureusement.

Elle calla son front contre l'épaule de Zoro tandis que ses doigts plongeaient de plus en plus loin en elle.

- Ah Zoro ! Je… je sens que viens…

- Bordel Nami !

Au travers de la brume de luxure qui noyait son esprit, la voix du bretteur sembla implorante, presque désespérée. Cependant, la jeune femme était trop absorbée par son propre émoie pour penser correctement. La cadence de ses vas-et-viens s'accéléra, tout comme sa respiration qui était désormais plus qu'anarchique.

- Stop… Nami.. je…

- Ah ah !

- Nami… s'il te plait… je ne tiens plus ! Arrête ça… Je t'en supplie, geignit Zoro.

- Zoro ! Je.. je vais… je vais…

- Non non non ! S'il te plait, Nami ! l'implora-t-il d'une voix éraillée.

Le désespoir dans son intonation était tellement criant qu'il piqua le semblant de lucidité qu'il lui restait. Au prix d'un gros effort de concentration, Nami détacha sa main de la nuque de son amant et, à tâtons, entreprit d'accéder à la requête de ce dernier, sans pour autant s'arrêter de se satisfaire. Pas lorsqu'elle était si près d'atteindre l'extase. Par chance, ses doigts ne mirent pas trop longtemps à trouver ce qu'ils cherchaient et attrapèrent l'anneau en silicone rigide. Elle y était presque !

La boule explosa et libéra sa chaleur incandescente dans tout son corps, le faisant convulser spasmodiquement, alors qu'un flash blanc l'aveuglait et court-circuitait son cerveau. Nami vint dans un long cri d'abandon, avachit contre le torse de son amant.

Par chance, juste avant de jouir, elle avait réussi à ôter l'entrave qui l'empêchait de libérer sa semence. A l'instant où il fut retiré, tous les muscles de Zoro se bandèrent et l'orgasme le ravagea en même temps que celui de sa compagne. Il érupta dans un gémissement bruyant et rauque pendant qu'un geyser blanc et chaud se rependait entre eux, nappant leurs corps presque soudés. Les deux amants subissaient de plein fouet la libération de la tension sexuelle accumulée. Zoro, le corps tremblant, laissa retomber sa tête dans le creux du cou de Nami, dans le même état post-coïtale que lui.

Quelques minutes s'écoulèrent avant que l'un d'eux n'osent enfin bouger, et ce fut la jeune femme qui revint en premier à la réalité. Elle dégagea sa main de sa culotte complètement trempée et serra Zoro dans ses bras. Il était trempé lui aussi, mais par la sueur, et ses muscles tremblotaient encore. Nami détacha ses poignets et vint caresser ses cheveux verts, mouillés. Elle dénoua, par la même occasion, le bandana et le retira doucement de sa tête. Son visage était toujours enfoui dans son cou et, comme il ne réagissait toujours pas, la navigatrice commença à s'inquiéter.

- Zoro ? ça va ? s'enquit-elle doucement.

Il mit quelques secondes à répondre par un grognement incompréhensible, mais ses bras vinrent s'enrouler autour de sa taille fine pour l'étreindre, et elle fut instantanément rassurée. Petit à petit, sa respiration s'allégea, pour retrouver un rythme normal, et elle attendit patiemment qu'il se remette de ses émotions. Cependant, son esprit, qui venait de retrouver sa vivacité, profita du silence pour emplir sa tête de questions. Est-ce que cette séance avait été concluante ? Est-ce que cela avait plu à son amant ? Est-ce qu'elle avait bien joué son rôle ? Ou est-ce qu'elle était allée trop loin ?

Le flot de questions s'interrompit lorsque Zoro s'écarta lentement, de manière un peu léthargique. Un instant elle crut qu'il allait dire quelque chose, mais il attrapa son visage entre ses deux mains désormais libres et l'embrassa à en perdre haleine. La jeune femme fut surprise mais répondit à son baiser alors qu'il exprimait son amour pour elle au travers de ce geste.

Tout comme il l'avait initié, Zoro mit fin à celui-ci et posa son front contre le sien, tout en gardant le visage Nami entre ses mains.

- Tu n'es qu'une vile sorcière, tu le sais ça ? murmura-t-il à bout de souffle mais avec un sourire amusé.

La remarque la fit glousser doucement mais elle continua de s'appuyer contre son front, sentant que la fatigue s'installait.

- Je crois que tes mots exacts étaient « sale sorcière satanique », se moqua-t-elle.

Zoro pouffa à son tour.

- Ouai, souffla-t-il.

De ses pouces, il effectua de petits mouvements circulaires, plein de tendresse, sur les joues de son amante.

- Alors… ton verdict ?

Voilà, elle l'avait enfin demandé. Nami n'en pouvait plus de cette question qui tourbillonnait dans sa tête, il fallait qu'elle sache.

- Hm ?

- Comment tu as trouvé ? Est-ce que ça t'a plu ?

- 'me semble évident, marmonna Zoro d'une voix endormie.

Il n'allait pas s'endormir, si ? La jolie rousse fut prise d'une soudaine inquiétude car il y avait encore des points sur lesquels elle aimerait être rassurée. Elle poussa sur les épaules du bretteur pour le forcer à s'écarter et à redresser la tête. Effectivement, son œil papillonna, lourd de sommeil, et il eut du mal à se fixer sur elle. Ce gros nigaud était capable de s'endormir vraiment n'importe où.

- Réveille-toi ! Hors de question que tu dormes sur moi alors que je suis couverte de fluides corporels !

- Humph… fatigué, maugréa-t-il d'une voix geignarde.

Comme si elle allait céder face à cette pauvre rétorque.

- Zoro, c'est sérieux.

- Quoi ? tu doutes encore ? Nami, bien sûr que ça m'a plu ! J'étais sceptique au début quand tu m'en parlé, mais tu avais l'air d'y tenir. Et au final, c'était super ! A refaire. Maintenant laisse-moi dormir.

Sans qu'elle n'ait le temps de dire quoique ce soit, il bascula en arrière afin de s'allonger. Ses bras enroulés autour de sa taille, l'entrainèrent avec lui dans sa chute, pour la tenir étroitement contre son torse, comme pour lui servir d'ours en peluche. Nami gigotta, se débattit pour s'extraire de ce piège, mais Zoro avait beaucoup trop de force.

- Zoro ! Non ! Je ne veux pas passer la nuit ici ! Debout !

- Hmmm

Elle s'agita un moment, puis abandonna quand elle se rendit compte que cela ne la menait nulle part. La tête calée dans le creux de son épaule, Nami observa la poitrine de son amant se soulever doucement au rythme de sa respiration. Il y avait quelque chose d'hypnotisant et d'incroyablement apaisant à le regarder.

- Zoro ? l'appela-t-elle doucement.

- Hm ?

- Et si ça ne suffisait pas… et si…

Elle hésita à manifester ses craintes à hautes voix, mais il fallait qu'elle s'en débarrasse une bonne fois pour toute.

- Et si je n'allais pas assez loin, est-ce que tu irais jusqu'à te mettre en danger pour ça ?

Pendant de longues secondes, il ne répondit pas et la jeune femme crut qu'il s'était endormi.

- Nami, tu es la seule raison pour laquelle on fait tout ceci, répondit finalement Zoro tout en gardant les yeux fermés.

Qu'est-ce qu'il voulait dire par-là ? Son explication était assez vague pour plonger la navigatrice dans un mutisme perplexe. Comment était-elle censée le prendre ?

- Ce n'est pas la douleur en elle-même que j'aime. C'est toi.

Alors là, elle était encore plus pommée.

- J'aime quand tu t'énerves. J'aime la façon dont tes yeux s'embrasent quand tu es en colère. J'aime quand tu me tiens tête et que tu te montres autoritaire. J'aime ton agressivité…

Il soupira et marqua un petit temps de pause, comme s'il hésitait à aller au bout et à s'ouvrir complètement sur ses sentiments.

- J'aime quand la douleur vient de toi.

L'aveux se prolongea dans le silence et Nami s'imprégna de chaque mot qui venait d'être énoncé.

- Ça fait longtemps déjà que je ressens ça… depuis le début en fait. J'ai toujours trouvé ça incroyablement excitant chez toi, mais je ne voulais pas que ça t'effraie. Alors quand on a commencé à coucher ensemble, j'ai essayé de le contenir. Au début ça allait, puis c'est devenu de plus en plus difficile, surtout quand tu te montrais plus passionnée.

La jolie rousse resta sans voix, alors que ce nouveau facteur dans l'équation de leur relation venait ébranler ses connaissances.

- Je ne pensais vraiment pas que cela finirait par t'inquiéter, et encore moins que tu irais jusqu'à me proposer de faire ça. Alors pour répondre à ta question : oui j'ai aimé, et je savais que ce rôle te conviendrait à merveille. Donc non, je ne ferais ça avec personne d'autre… encore moins me laisser blesser volontairement pour ça. Est-ce que je peux dormir ? Juste une petite heure, histoire de récupérer un peu.

- Oui, souffla-t-elle.

Le sourire incontrôlable força ses lèvres à fendre son visage. C'était la plus belle déclaration de confiance et d'amour dont il ait fait preuve depuis qu'ils étaient ensemble. Zoro n'était pas quelqu'un de très expressif, et elle s'en accommodait. Alors était-ce son état post-coïtal qui lui déliait la langue ? Peu importait au final. C'était sans doute une déclaration d'amour peu tordue, mais Zoro était son tordu à elle. Et Nami l'aimait encore plus en sachant cela. Peut-être était-elle un peu tordue également ?

- Moi aussi ça m'a plu, murmura la jeune femme contre la peau salée de son amant. Dors, mon petit Namisochiste.

Un léger ronflement provint de l'épéiste et Nami sourit, tout en déposant un baiser sur son torse avant de fermer les yeux pour se laisser bercer par le doux ballottement de la houle.

Fin


Eh bien voilà, ce petit pavé est terminé, et j'espère que vous serez arrivé au bout sans encombre. Laissez un petit commentaire au passage pour me dire ce que vous en avez pensé ;)

Pardon pour l'absence de ces derniers temps, j'ai un peu délaissé mon autre fic pour écrire des histoires qui me passaient pas la tête, et je ne l'ai pas tenu à jour. Mais je vais m'y remettre ! Il faut juste que je trouve la motivation ^^'

Prenez soin de vous !