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Notes de l'Auteure :
Bon, le titre de cette histoire est un jeu de mots (pourri, je sais) avec le titre du film de presque le même nom. Vous suivez ? OK.
Aujourd'hui, nous allons parler d'un nouveau personnage. Bon, techniquement, il n'est pas 'nouveau', puisque mes deux dernières histoires parlent de lui.
Yep, 'Le Maître' de Doctor Who. Sauf que, là, il s'agit de l'acteur qui joue le Maître. (Enfin, l'un d'entre eux puisque, comme le Docteur, le Maître est un Seigneur du Temps et du coup, il se régénère.)
Bref ! Donc, ici, il s'agit de l'acteur John Simm. (Maintenant, vous comprenez le titre !)
Pour la chanson, j'ai choisi :
'Blue Monday' par New Order.
Encore une fois, je me comprends. (Explication dans l'histoire. Pitié, enlevez-moi YouTube !)
Allez, Let's Go ! Parce que ça va être long !
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« How does it feel,
To treat me like you do ?
When you've laid your hands upon me,
And told me who you are. »
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Cela faisait bien des années que John Simm et moi étions ensemble. Heureux petit couple, au demeurant normal. Enfin, pour moi, sachant que lui était plutôt connu, avec un nombre incalculable de fans qui l'adorait. Et je ne peux pas les blâmer ! Ahaha !
John me dépassait d'une bonne tête, il était tout fin, autant que moi, et avait des cheveux blonds qui partaient dans tous les sens. Ses yeux couleurs noisette pouvaient transpercer votre âme par un simple regard, ses iris tiraient même sur le vert émeraude lorsqu'il faisait soleil dans notre belle Angleterre. Ce jour-là, il portait un jean noir, des chaussures tout aussi sombre, une chemise blanche à rayures bleues avec, par-dessus, une veste en cuir. Ainsi, il avait un petit côté 'Bad Boy' qui allait très bien avec son regard malicieux.
Quant à moi, je portais un legging noir avec mes éternelles chaussures Converses rouges, et j'avais un simple T-shirt gris, assez ample. Étrangement, allez savoir pourquoi je n'avais PAS mes longs cheveux coiffés en tresse. Non, non, non, mes cheveux châtains étaient coupés juste au-dessus de mes épaules, une sensation étrange que je n'ai pas connue depuis plus de quatre ans !
Nous avions tous les deux la trentaine et déjà marié depuis deux ans.
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La folie de John frappa derechef lorsqu'il m'annonça sa nouvelle 'superbe idée' pour occuper nos jours d'hiver entre deux rôles dans ses séries.
Une folie similaire à celle de Matt Bellamy, que j'aimais toujours autant.
Pour information, nous avions déjà joué à ce petit jeu par le passé et c'était assez rigolo.
Néanmoins, vous vous doutez bien que si j'écris cette histoire, c'est que quelque chose de mal est arrivé lorsque nous avions décidé de recommencer cette plaisanterie.
Mais quelle est donc cette idée de merde ?
Facile : il y avait souvent, en Angleterre ou en France, des Conventions qui réunissaient des fans de 'Doctor Who' et de 'Life On Mars', les deux séries majeures dans lesquelles John a joué. Ce qu'il adorait faire par-dessus tout avec moi, était de simplement se déguiser en 'faux' nous pour se fondre incognito dans la foule des fans. Ça le faisait toujours rire de découvrir ce que les gens pensaient de nous, de lui et des séries. Parfois, il y avait du vrai dans leurs croyances, mais parfois, c'était carrément l'opposé.
Ainsi, ce jour-là ne fut pas différent. Il était tout sourire, me tenant par la main, pour se glisser hors de notre chambre d'hôtel, rasant les murs des longs couloirs clairs, pour finalement arriver sur la pointe des pieds dans une pièce exiguë qui servait à entreposer plein de vêtements.
Enfin, son moment préféré : Se déguiser en nous. Mais, avec des costumes assez 'toc' pour que personne ne puisse nous reconnaître.
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« I thought I was mistaken,
I thought I heard your words,
Tell me how do I feel,
Tell me now, how do I feel. »
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Il souriait comme un enfant le matin de Noël en posant une perruque sur sa chevelure blonde. Je fis de même, choisissant des cheveux qui ressemblaient aux miens, puisque nous étions censés nous déguiser en nous. Puis, il enleva sa veste en cuir pour enfiler un sweater noir à capuche pour copier son costume dans 'Doctor Who'. Quant à moi, j'ai juste pris une espèce de long peignoir bleu clair par-dessus mes vêtements normaux.
John souriait, heureux de sa blague, puis il me prit par la main pour quitter la salle et enfin marcher le plus naturellement du monde au milieu du couloir. Nous pouvions croiser plusieurs fans, tantôt déguisés en Docteur, tantôt en Daleks, ou en Anges Pleureurs et autre joyeuseté. Personne ne nous reconnaissait, la foule pensait que nous étions seulement des fans déguisés en John et Alisone Simm.
Non, mais, j'avoue, c'est assez drôle de faire ça.
Enfin, sauf ce jour-là...
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Nous nous sommes dirigés vers les stands à l'entrée de la Convention et John a acheté des Pass pour entrer dans l'antre des fans. Oui, oui, il a payé pour aller dans un endroit où, de base, il était invité en tant que Guest pour parler sur scène lors des Panels.
Mais ça le faisait tellement rire.
Nous marchions le long des couloirs labyrinthiques, avec notre programme à la main, pour chercher la salle de projection. Il tenait la carte en main avec les horaires, tandis que son autre main ne quittait pas la mienne pour ne pas me perdre au milieu de la foule hyperactive.
Enfin, il trouva la petite salle de projection. Il sourit derechef en passant la porte. Nous nous sommes dirigés vers la dame du stand pour commander un énorme pot de pop-corn sucré. La pièce n'était pas très grande, il y avait cependant un écran géant sur le mur et des chaises juste devant ledit écran. John s'installa au second rang, à ma gauche. Il avait choisi cet horaire et cette salle, car la projection parlait de lui.
Alors, oui, je sais, ça fait un peu mégalomane, on ne va pas se mentir !
Les gens s'installèrent, la salle pouvait accueillir une trentaine de personnes et c'était plein à craquer.
Tout sourire, John picorait des pop-corn en attendant le début de la projection. Il me fit un clin d'œil et, impatient, il engloutissait son snack avec joie.
Enfin, l'écran s'alluma.
Nous devions voir des vidéos de John, de ses séries ou de ses précédentes Conventions, ainsi que des photos de son Twitter et de son Instagram. Bref, tout ce qu'il a déjà partagé ou tout ce dans quoi il a joué.
Ce fut le cas...
Au début...
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« Those who came before me,
Lived through their vocations,
From the past until completion,
They'll turn away no more. »
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Les premières minutes furent assez sympas. Il y avait des FanVids et des extraits d'anciens Panels. Cependant, petit à petit, le sourire de John s'effaça et ses mains arrêtèrent de picorer les pop-corn en découvrant avec effroi, cette fameuse vidéo, où nous pouvions voir John, assez jeune, chanter 'Hound Dog' d'Elvis Presley.
J'ai tiqué en même temps que lui...
C'était impossible !
Pourquoi ? Parce que nous n'avions jamais jamais publié cette vidéo sur Internet !
Désormais, John paraissait inquiet et troublé. Il se pencha vers moi, pour me dire :
- C'est quoi ce bordel ? Comment ils ont eu ça ? Ça n'a jamais été partagé ! C'est mon ancienne cuisine, dans mon ancienne maison !
Il avait raison, la qualité de la vidéo était aussi floue que les vidéos des années 2005, prise dans sa cuisine.
Cependant, les fans derrière nous, se mirent à chanter les paroles de 'Hound Dog' en même temps que le jeune John sur l'écran géant. Encore intrigué, il se tourna à nouveau vers moi, pour maugréer :
- Je ne comprends pas... Sur Internet, ils peuvent facilement trouver une vidéo de moi en train de chanter 'Blue Monday' en jouant de la Bass. Mais, pas ça ! Nous n'avons JAMAIS publié ça sur nos réseaux, alors comment ils ont eu accès à cette vidéo ?
Sous le choc, je n'ai pu que secouer ma tête pour faire comprendre que je n'en savais foutrement rien du tout. Nous avions arrêté de manger les pop-corn. John était de plus en plus mal à l'aise. Le reste fut encore pire, après la vidéo, il y avait des Slids de photos prisent rapidement, où nous pouvions voir John dormir dans un lit ou préparer le petit-déjeuner.
Mon cœur rata un battement. Le souffle coupé, j'ai murmuré :
- Nom de Dieu, ce sont MES photos. De MON portable. Des photos privées, qui n'ont jamais quittés mon Iphone ! Tu penses qu'un fan a piraté nos appareils électroniques pour avoir tout ça ?
Le teint de John devint livide et je sentais qu'il luttait pour ne pas succomber à une crise d'angoisse. Éventuellement, au bord de la panique, il se leva d'un bond en tenant fermement ma main et il se dirigea à pas rapides vers la sortie. Surprise, la dame du stand nous dit :
- Hey, ce n'est pas encore terminé, il reste 1h de projection !
Le cœur au bord de l'infarctus, John mentit :
- Désolé, j'ai reçu un appel du travail, je dois partir.
Puis, me tenant toujours fermement par la main, il quitta la salle.
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« I still find it so hard,
To say what I need to say,
But I'm quite sure that you'll tell me,
Just how I should feel today. »
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Le souffle coupé, John entra dans la première salle de bain de libre et ferma à clef derrière nous. Il se jeta ensuite vers l'évier, enleva sa perruque et son sweater pour finalement passer son visage sous l'eau froide et calmer sa panique. J'ai enlevé mon costume et je me suis dirigée vers lui pour le prendre dans mes bras. John rendit mon étreinte et se mit à pleurer sur mon épaule.
Une larme coula le long de ma joue.
Quelque chose n'allait pas du tout...
Ce n'était pas censé se passer comme ça.
Sa crise d'angoisse dura un long moment. Lorsqu'il réussit à se calmer, il m'embrassa amoureusement, avant de dire :
- OK. Partons d'ici. Retrouve-moi au point de rendez-vous dans 10 minutes, je vais vider notre chambre. Reste incognito.
Je fis 'oui' de la tête, portant toujours ma perruque.
Après un énième baiser, nous avons quitté la salle de bain pour nous diriger dans deux directions différentes.
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Le cœur battant la chamade, j'ai rasé les murs jusqu'à me diriger vers le grand Hall.
Pour information, si John était un acteur reconnu en Angleterre, quant à moi, je travaillais comme Infirmière dans des Centres de Conventions.
Notre point de rendez-vous se trouvait donc devant l'Infirmerie de cette même Convention. J'essayais de me fondre dans la masse de la foule tout autour de moi. Dans ma paranoïa, j'ai heurté un énième stand qui se trouvait là, à vendre des Goodies. La vendeuse m'a souri en lâchant :
- Classe ton costume ! Ça ressemble vraiment à Alisone Simm !
No shit Sherlock...
J'ai simplement souri comme réponse.
Puis, elle a repris avec entrain :
- Oh, d'ailleurs, est-ce que tu peux me rendre un service ? Je dois emmener des Goodies au sujet du couple Simm à un autre stand dans le Hall, mais je ne peux pas quitter le mien. Tu peux les apporter à ma collègue ?
Je n'eus même pas le temps de répondre, qu'elle glissa ses mains sous la table de son stand pour en sortir... Une pile de lettres, liées entre elles par une grande ficelle. Elle me donna le tas d'enveloppes en me souriant et en rajoutant :
- Ce sont des lettres privées de John et Alisone Simm. Ma collègue veut les vendre, en réduction. Ça partira très vite, j'en suis sûr !
Mon cœur rata un battement. Mes mains tremblaient en attrapant les lettres. J'ai maugréé un 'merci' avant de partir le plus rapidement possible.
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Tout en longeant l'interminable couloir, j'ai ouvert quelques lettres au hasard pour découvrir, avec horreur, qu'il s'agissait bien de NOS lettres à John et à moi ! Des lettres manuscrites, datant de plusieurs années de ça, lorsque nous n'étions pas encore mariés !
DE QUOI ?!
Mes doigts tremblèrent en dépliant les feuilles.
Nom de Dieu, comment ils avaient récupéré ça ?!
Les larmes au bord des yeux et complètement perdu, j'ai couru jusqu'à l'Infirmerie. Il y avait ma collègue de garde. Bien que là, en l'occurrence, je n'étais pas moi, mais 'moi' déguisée en moi. Donc ce n'était pas 'ma' collègue et je ne devais pas lui parler.
Enfin, ça, c'était l'idée de base...
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« I see a ship in the harbor,
I can and shall obey,
But if it wasn't for your misfortune,
I'd be a heavenly person today. »
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Désespérée, j'ai posé les lettres sur une table en acier inoxydable. Ma collègue, que nous appellerons Emma pour plus de simplicité, était en train de s'occuper de notre enfant préféré. C'était un bébé de trois ans environ, qui passait tout son temps à l'Infirmerie, car ses parents nous prenaient pour une garderie et qu'ils ne voulaient jamais le traîner avec eux en Convention. Du coup, il nous connaissait bien et nous l'adorions énormément.
'Baby Aaron', comme je le surnommais.
Sauf que, lorsque Emma m'a vu, elle m'a souri en disant :
- Ah, pas mal le costume en mode Alisone Simm ! C'est marrant, je la connais bien.
Ah ouais, c'est marrant...
Hilarant même...
Lorsque j'ai vu Baby Aaron, ma respiration a repris un rythme normal. Il était tellement mignon et attendrissant, difficile de ne pas fondre devant sa petite bouille. D'ailleurs Baby Aaron, plus intelligent que les adultes, avait bien compris que j'étais moi et par une 'fausse' moi. Il a marché à quatre pattes dans ma direction pour attraper mes jambes et leur faire un câlin.
Ça m'a redonné du baume au cœur.
Emma observa la scène avec intrigue, elle me dit, suspecte :
- Euh... C'est étrange... D'ordinaire, Baby Aaron n'aime pas les gens. Il n'arrive qu'à enlacer Alisone ou moi...
Après ça, et sans crier gare, Emma se jeta sur moi pour enlever ma perruque devant tout le monde.
Mon souffle se coupa et je tentai de me cacher dans un coin le plus rapidement possible. Malheureusement, un groupe de fan m'avait déjà repéré.
Sauf que...
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Ce fut à ce moment-là que tout vira au cauchemar. Parce que les fans, ainsi qu'Emma, pensaient que j'étais toujours une 'fausse' Alisone.
Une dizaine de personnes avec les Pass de la Convention autour du cou se rapprochèrent dangereusement de moi. Le brouhaha résonna dans mes oreilles et je ne pus que retenir quelques phrases atroces pour comprendre l'horreur de ma situation :
- … Tu fais semblant d'être Alisone... !
- … Fausse Alisone pour pécho John... !
- … C'est hyper malsain, va crever... !
J'ai levé mes mains en l'air en signe de reddition pour expliquer :
- Non, non, non, je suis vraiment Alisone Simm !
- Menteuse ! hurla une fan. On follow Alisone sur Insta, et elle ne te ressemble pas du tout !
Ah... Elle est pas mal celle-là, tout de même...
J'ai reculé jusqu'à arriver à deux mètres de distance du mur du fond. J'étais littéralement piégé devant la foule en délire, qui voulait venger John.
Ironie de merde.
Au bord de la crise de panique, j'ai plaidé :
- Stop ! Je SUIS Alisone !
Mon regard chercha une aide salvatrice quand soudain, Dieu merci, j'ai aperçu John qui attendait au point de rendez-vous derrière l'attroupement. J'ai donc hurlé sans attendre :
- JOHN ! JOHN !
Il a suivi mon cri pour finalement courir vers moi, se frayant un passage au milieu de la foule de plus en plus imposante. D'ailleurs, en découvrant leur idole, les fans ont commencé à hurler son prénom en essayant de l'agripper au passage. Ce qui ne l'empêcha pas de se jeter vers moi, pour me demander avec inquiétude :
- Hey, ça va ?
Je ne pus que faire 'oui' de la tête.
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« And I thought I was mistaken,
And I thought I heard you speak,
Tell me, how do I feel,
Tell me now, how should I feel. »
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John me retenait par les bras, je me trouvais toujours en face de la foule, les fans hurlaient toujours contre moi. Lorsque, soudain, nous avons entendu un coup de feu.
Un bruit assourdissant.
Oh yes, un coup de feu retentit et une violente secousse traversa mon corps, qui atterrit brutalement contre le mur du fond, avant de finalement tomber par terre.
Une brûlure intense s'empara de moi et, en baissant les yeux, je pus voir une tache écarlate imbiber mon T-shirt gris.
Derechef, John se jeta sur moi, les larmes aux yeux. Il se pencha au-dessus de mon corps, en murmurant, en panique :
- Oh non, non, non, non, Alisone, non !
À genoux par terre, il me prit dans ses bras et tenta de stopper l'hémorragie en appuya fort de sa main droite sur l'impact de la balle au niveau de mon abdomen.
Il hurla à la foule d'appeler les Urgences. Ce fut Emma qui s'exécuta.
Pendant ce temps, John utilisait son corps comme bouclier pour me protéger, parce que les groupies essayaient de le tirer loin de moi pour m'achever. J'avais encore les yeux ouverts, essayant de me concentrer sur mon mari. Ce dernier pleura en murmurant à mon oreille, pour couvrir les hurlements des fans :
- Reste avec moi... Ne meurs pas... Reste avec moi...
John ne pouvait rien contre la foule en délire qui prenait des photos, des vidéos et le touchait en poussant des cris malsains. C'était comme être un bout de viande au milieu de centaines de zombis affamés.
Après plusieurs minutes de douleur, mes yeux se sont fermés et tout est devenu noir...
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« Now I stand here waiting,
I thought I told you to leave me,
While I walk down to the beach,
Tell me how does it feel,
When your heart grows cold... »
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Le noir laissa place au blanc. Lorsque j'ai rouvert les paupières, la lumière blanche heurta mes pauvres rétines. Il me fallut du temps pour bouger et voir mon corps, allongé au centre d'une chambre immaculée, soigneusement installé sur un lit d'hôpital. Des cathéters partaient de mon poignet gauche pour rejoindre des tubes et leurs liquides étranges qui tombaient des poches de médicaments.
La morphine faisait son effet, car la plaie à mon abdomen était bien moins douloureuse.
Une ombre bougea sur ma droite et je pus enfin découvrir mon John, plus fatigué que jamais, se pencher vers moi. Malgré ses yeux rouges, il sourit jusqu'aux oreilles en me voyant émerger :
- Dieu merci, Alisone... Tu as bien failli y rester...
Il embrassa mes lèvres sèches avant que je ne demande :
- Est-ce qu'ils ont retrouvé le tireur ?
John se renfrogna.
- Non... J'ai convoqué mes avocats pour la suite des événements...
Il me donna un verre d'eau pour que je puisse parler plus facilement, j'ai d'ailleurs demander, perplexe :
- Comment ça ?
Ses yeux perdirent de leurs éclats, ses cernes rongeaient son visage épuisé et inquiet. Il m'expliqua :
- Je veux porter plainte contre la Convention pour avoir laissé une personne entrer avec une arme à feu. Sauf que... L'avocat de la Convention m'a bien fait comprendre que c'était MA faute.
J'ai failli m'étouffer avec ma dernière gorgée d'eau, en rétorquant :
- De quoi ?!
John s'assit à mon chevet et m'expliqua, avec rage et peine :
- Ouais... Il dit que c'est ma faute, car c'est moi qui ai décidé de venir incognito parmi les fans et que, soit disant, ça aurait induit tout le monde en erreur.
- C'est... Complètement con !
Il esquissa un sourire, en rajoutant :
- Ouais, l'avocat de la Convention, c'est ce crétin Michael Weatherly !
J'ai tiqué :
- De quoi ? Pourquoi ce débile de Michael Weatherly deviendrait avocat ?
John haussa les épaules :
- Va savoir. Après son dernier drama, et ce qu'il a fait à la pauvre Eliza, j'imagine qu'il veut essayer une reconversion.
J'ai levé les yeux au plafond.
John souffla.
Il garda son regard inquiet et rempli de culpabilité sur moi. J'ai reporté mon attention sur lui, en le rassurant :
- John ? Tu sais que ce n'est PAS de ta faute, n'est-ce pas ?
Mais il ne répondit pas.
Il était désormais évident que, dans sa tête, il se considérait comme le responsable de ma blessure par balle...
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Puis, je me suis réveillée en sursaut.
Et, à peine je me suis réveillée, j'ai eu la chanson : 'I Can't Decide' de Scissor Sisters qui tournait en boucle dans ma tête. Comme si elle s'était mise en pause le temps du cauchemar.
Il était 1h30 et, entre le songe atroce et la chanson qui ne voulait pas s'arrêter, je n'ai pas réussi à m'endormir avant 4h30.
Je voulais me lever pendant cette insomnie, mais je n'arrivais pas à garder les yeux ouverts et la musique dans mon crâne me rendait neuneu à en crever. Sans compter mon arythmie cardiaque qui reprit de plus belle, m'obligeant à faire une dizaine d'exercices de respiration.
Au moment où je souhaitais exploser ma tête contre le mur pour stopper la chanson, j'ai réussi à me rendormir aux alentours de 4h40... Pour faire un nouveau cauchemar, forcément, et me réveiller à 5h55.
Je me suis levée à 6h10, plus fatiguée que jamais.
Pitié, enlevez-moi YouTube !
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15.02.2023
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