Ecrit pour le mème de Saint-Valentin sur le thème "il n'y a qu'un seul lit". Avertissement pour sous-text incestueux, insultes et manipulation.
La chambre est, bien entendu, prévue pour deux personnes. Ianthe soupire. Après l'esclandre qu'on leur a fait pour être arrivés à trois, c'est comme quelques grains de mesquinerie supplémentaire saupoudrés sur la situation, ne pas engager une paire de squelettes pour apporter un troisième lit - ils doivent bien avoir cela ici.
Ianthe observe le magnifique lit de plume, assez large pour trois personnes, réservé aux nécromanciens, et le petit lit placé à son pied. Elle admire le symbole.
"Ianthe, c'est toi la nécromancienne, tu peux prendre le grand lit," murmure Coronabeth. C'est un secret, alors elle vient très près de son oreille pour lui parler, ses seins fermes capturant la peau de son bras dans un piège de frissons.
"Pour vous entendre forniquer toute la nuit, non merci."
Coronabeth peut être vraiment une idiote hypersexuelle parfois, mais elle peut aussi faire semblant, quand cela l'arrange. Ianthe a presque des regrets de s'être fait manipuler. Mais c'est vrai qu'elle ne voulait pas le lit pour elle toute seule, pas vraiment. Juste le symbole.
Naberius n'a pas dit un mot, bon petit cavalier attendant que sa nécromancienne et sa "nécromancienne" décident.
"Ou alors," reprend Ianthe, "peut-être que Naberius peut dormir par terre ?" Sa peau et ses formes n'ont pas l'influence de celles de Coronabeth, mais elle la connaît assez pour effleurer de ses lèvres et de la pointe de ses dents le point précis de sa nuque qui aura le même effet. "C'est ce que tu voulais, pas vrai, Corona ? Jouer à être ma cavalière. Est-ce que tu partages, dans tes rêves ?"
"Tu es tellement méchante avec Babs," répond Coronabeth, mais elle ne nie rien.
Ianthe se tourne vers lui. "Ah, Babs, je sais bien que ce n'est pas toi qui est une salope, c'est juste la forme de tes muscles et de ton ossature qui fait que tout le monde veut te toucher et que tu couches avec ma soeur presque par accident, parce qu'elle est comme toi. Je suis sûre qu'il y a des études à faire sur ça. Et si je me laisse avoir parfois, c'est parce que j'ai déjà commencé."
Puis elle rajoute, d'une voix moqueuse "C'est un compliment." parce que sinon, il pourrait le prendre comme un compliment.
Naberius rougit de colère ou d'embarras, Ianthe a d'autres priorités que d'analyser son absence d'expression, mais se calme quand Coronabeth effleure son avant-bras de ses doigts. Voilà, ils commencent déjà.
Ianthe sent la jalousie lui monter dans l'estomac - pas aux joues, personne ne verra jamais rien sur son visage.
"Je te laisse choisir, Ianthe," dit Coronabeth avec un grand sourire. "Je dormirai où tu veux et avec qui tu veux."
Son sourire montre ses dents blanches, et un léger mouvement de tête fait voler ses cheveux comme un nuage doré.
Ianthe essaie de ne rien montrer. Personne n'est immunisé à Coronabeth, mais elle peut au moins avoir la dignité de faire partie des gens qui font semblant.
"Nous ne pouvons avoir confiance en rien ni en personne," dit-elle, et même si c'est un prétexte c'est aussi vrai. "N'importe qui peut entrer à n'importe quel moment. Même dans cette chambre, nous sommes les princesses et les nécromanciennes de la troisième maison, et Naberius est notre cavalier."
Coronabeth sourit et s'assied sur le lit, alanguie sur un coude, comme si elle prenait la pose.
Ianthe espère que Babs sera jaloux.
S'il accepte de trahir son stoïcisme et de venir supplier poliment, elles lui feront une place.
