Titre : Projet commun
Base : Harry Potter
Genre : Romance, slash (relation homosexuelle)
Rating : T = pour les ados, peut légèrement aborder quelques thèmes "adultes" (13 ans et +)
Disclamer : L'univers d'Harry Potter appartient à la grande JK Rowling. Je lui emprunte ses personnages pour faire joujou avec, mais je ne toucherai pas d'argent dessus.
Résumé : Harry et Draco se retrouvent ensemble pour un devoir de Sortilèges avancés. OS Drarry
Avertissement : Il sera question, dans cette fic, de romance entre deux hommes. Si vous n'aimez pas ce genre, ne lisez pas !
Date de création de la fic : Juin 2021
Note de l'auteure : Je n'avais pas de fic' spéciale St Valentin sous le coude, cette année. Mais une romance Drarry, ça le fait aussi, on est bien d'accord ? Bonne lecture à vous !
PS : J'ai placé cet OS en Rating T... Dites-moi s'il faut que je le modifie en M, car j'ai hésité entre les deux. Merci. ^^
Projet commun
— Malfoy ? Potter ?
Les deux hommes soupirèrent en chœur puis se déplacèrent vers leur professeur.
— Vous devrez inventer un sort ensemble.
— Bien, Professeur, répondirent-ils avec résignation.
Draco fit signe à l'autre de l'accompagner à sa table. Ils s'installèrent et attendirent en silence que leur professeur de Sortilèges avancés termine la constitution des binômes.
— Une idée, Potter ?
— Pas encore, non. Et toi ?
— Pareil. Il est clair que toi et moi, on ne s'apprécie pas vraiment. Mais je tiens à avoir une bonne note sur ce projet. Donc, je suis prêt à faire un effort.
— Eh bien ! Je suis surpris de cette initiative de ta part. Je suis prêt à faire un effort aussi.
— Bien.
Les deux hommes s'observèrent avant qu'Harry tende sa main vers l'autre afin qu'ils scellent ce qu'ils venaient de dire. Une grimace s'afficha furtivement sur le visage du blond, qui finit tout de même par saisir cette main dans la sienne. Son cœur fit un bond inexplicable dans sa poitrine à ce toucher, tandis qu'un léger frisson parcourut l'ancien Gryffondor. Ils se relâchèrent, tous deux interrogateurs face à la réaction de leur corps. Chacun balaya néanmoins cette information pour se mettre au travail.
— Tu penses qu'on devrait s'orienter sur quel type de sort ? demanda le brun.
— J'avoue qu'un sort curatif, ce serait classe, sourit le blond.
— C'est vrai. Mais je n'ai aucune idée de ce qu'on pourrait bien décider de soigner qui n'existe pas encore.
— Eh bien… je te propose qu'on aille chercher l'information à la source après les cours.
— À Ste Mangouste, tu veux dire ? Ça me va. En effet, ils devraient être en mesure de nous fournir une liste de sorts incurables.
Draco se retint de répondre.
— Monsieur Potter ?
— Oui, Professeur ? répondit l'élève après avoir légèrement sursauté.
— Pourriez-vous venir me voir à la fin du cours, s'il vous plaît ?
Harry acquiesça et l'enseignant retourna à son bureau sans un regard au blond.
— Qu'est-ce qu'il te veut ?
— Je n'en sais rien et, de toute façon, je pense que ça ne te regarde pas.
Draco fronça les sourcils.
— À partir du moment où je vais devoir t'attendre pour qu'on se rende à Ste Mangouste, un peu quand même…
— Oh. Excuse-moi.
Le brun se mit à rire devant l'air surpris du blond. Ce n'était pas parce qu'ils ne s'entendaient pas vraiment qu'il ne devait pas être poli.
— Essaie de faire vite, c'est tout.
— Je ne sais même pas de quoi il s'agit, mais promis.
-x-
— Vous vouliez me voir, Professeur ?
L'homme opina du menton et désigna le bureau d'élève devant lui pour qu'il s'asseye. Harry s'exécuta.
— Je… En fait, je voulais te dire que… eh bien… tu me plais vraiment beaucoup. C'est bientôt la fin de l'année et je voulais savoir si… si c'était possible de se voir après.
Heureusement qu'il était déjà assis, car Harry ne s'attendait vraiment pas à ça. Il respectait et admirait son professeur qui n'était, certes, pas beaucoup plus âgé que lui, mais jamais il n'aurait imaginé une confession de ce genre. Surtout qu'il était un homme. Ce qui signifiait donc que son professeur était gay.
— Je… je suis honoré de l'intérêt que vous me portez, Monsieur, mais…
— Tu n'as pas besoin de me répondre maintenant. Je comprends que tu sois surpris, mais je voudrais que tu y réfléchisses.
— Mais je…
— On en reparlera à la fin de l'année, d'accord ?
Harry, gêné, ne put qu'acquiescer avant de quitter la pièce. Mais que venait-il donc de se passer ?
Draco, qui, curieux, avait assisté à toute la scène, ne fit aucune remarque.
— On peut y aller ?
Le brun acquiesça à nouveau, comme par automatisme. Il lui semblait être tombé dans une autre dimension remplie de questions.
-x-
Ils réussirent à obtenir une liste assez facilement en expliquant leur projet scolaire.
— Tu veux être médecin, n'est-ce pas ? releva Harry en quittant Ste Mangouste.
— C'est exact.
— Tu veux… est-ce que tu veux aller manger quelque part ? Ça nous permettra de parler du projet ensemble, s'empressa d'ajouter l'homme à lunettes.
— Euh… je n'avais rien de prévu pour ce soir, donc ok.
Harry fut un peu surpris que le blond accepte. Il décida de le conduire dans un resto sorcier qu'il appréciait beaucoup.
— Tu viens souvent ici ? l'interrogea Draco lorsqu'ils furent installés.
— Assez, oui, sourit-il. J'aime beaucoup cet endroit. J'espère que ça te conviendra.
— Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas, sourit doucement son vis-à-vis en retour.
Le brun acquiesça.
— Et donc, pour en revenir à notre discussion de tout à l'heure : tu n'as pas peur de… eh bien…
— Que les gens ne veuillent pas de moi comme médecin à cause du nom que je porte ?
Harry rougit légèrement, embarrassé, mais confirma d'un mouvement de tête. Draco soupira.
— Je sais que ce ne sera pas facile de redorer le nom des Malfoy. C'est pourquoi je me dois d'être le meilleur dans tout ce que j'entreprends.
— Je comprends. Je vais tout faire pour qu'on ait la meilleure note possible pour le devoir. Tu peux compter sur moi.
— Et que comptes-tu faire pour le prof ?
Le sorcier brun rougit violemment.
— Co… comment ça ?
— Je… j'ai écouté, tout à l'heure. Je sais que je n'aurais pas dû, mais ça a été…
— Plus fort que toi ?
Harry fit claquer sa langue puis soupira.
— Je suppose que j'en aurais fait autant, te concernant.
Draco ne put réprimer un léger sourire en coin.
— Alors ?
L'ancien Gryffondor glissa ses mains dans ses cheveux, comme s'il allait se les arracher.
— Je n'en sais rien. Je… je ne me suis jamais préparé à ça.
— À ça quoi ? Recevoir une confession de la part d'un professeur ou qu'il s'agisse d'un homme ?
— Les deux, je suppose, grimaça Harry. J'imagine que je vais faire comme s'il ne s'était jamais déclaré à moi… jusqu'à la fin de l'année, du moins.
Draco acquiesça.
— Tu penses lui répondre positivement ?
— Je n'en sais rien. J'aime beaucoup ce professeur. Je peux même dire que je l'admire. Mais je n'ai jamais imaginé quoi que ce soit d'autre. J'ai jusqu'à la fin de l'année pour y réfléchir.
Cette réponse ne plut pas à l'ancien Serpentard sans qu'il comprenne vraiment pourquoi.
— Donc… une relation gay, ça ne te dérangerait pas ?
— J'en sais rien, Malfoy. Je n'y ai jamais songé jusqu'à présent. On peut changer de sujet, maintenant ?
Le blond l'observa puis finit par valider d'un mouvement de tête. Les plats qu'ils avaient commandés – sous les conseils d'Harry pour Draco – arrivèrent à ce moment-là.
— Tu peux sortir la liste de l'hôpital ? relança Harry.
Draco s'exécuta. Il la disposa entre eux de façon à ce qu'ils puissent tous deux la lire.
— Tu sais déjà sur quel type de sort tu veux travailler ? Parmi ceux-ci, je veux dire ? demanda l'homme à lunettes.
— Là, comme ça, non. Je pense qu'on devrait commencer par étudier chacun de ces sorts pour déterminer les effets et la formule prononcée.
— Ok. Ce n'est pas une mince affaire que d'inventer un sort. Encore moins un contre-sort. Un sacré challenge que nous nous sommes lancé, là.
— Nous sommes capables de le faire, confirma le blond.
— J'espère…
Harry soupira, moins convaincu.
— Et dis-toi que le prof ne te mettra pas une mauvaise note, ajouta l'ancien Serpentard avec un sourire en coin.
— Je ne pense pas qu'il soit du genre à me favoriser comme ça. Il m'a plutôt l'air d'être quelqu'un de droit, surtout pour son jeune âge, le défendit aussitôt le brun.
Devant le regard de Draco, il s'empressa d'ajouter :
— Pour un prof, je veux dire. Il doit être au début de sa carrière, je le vois mal se saboter tout seul dès le départ.
— Si tu le dis. En fait, je ne comprends même pas comment il peut être intéressé par toi, de base, donc…
Harry sourit. Cette réplique ressemblait bien au Malfoy qu'il connaissait.
— Je ne comprends pas non plus, si ça peut te rassurer.
Le blond sourit en retour, surpris de partager un moment de complicité avec l'autre homme. En vérité, s'il devait être honnête, il comprenait que la personnalité de Potter puisse attirer du monde. Mais il n'avait pas envie d'être honnête et, apparemment, ça convenait parfaitement au brun.
— Alors, qu'en penses-tu ? relança ce dernier au bout d'un moment, en désignant l'assiette de Draco.
— C'est convenable.
— Venant de toi, je suppose que c'est déjà bien, sourit-il.
Draco l'observa à nouveau en silence.
— Quoi ? le questionna Harry.
— Rien. Je suis juste surpris par la situation.
— C'est-à-dire ?
— Eh bien, qu'on se parle, comme ça, avec complicité, précisa le blond.
— C'est vrai. Il faut dire qu'on se connait depuis longtemps, maintenant. Ce n'est pas vraiment comme si on apprenait seulement à se connaitre. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des choses sur moi que tu ignores sûrement et inversement, mais toi comme moi, on se connait quand même plutôt bien. Peut-être même mieux que si l'on avait été amis.
— Je comprends ce que tu veux dire par là. Et je dois bien admettre que je te connais mieux que Blaise ou Théodore.
— Je ne suis pas sûr de te connaitre mieux que Ron et Hermione, mais oui, je te connais sûrement mieux que mes autres camarades de classe voire même de chambrée. Je sais ce que tu adores et ce que tu détestes en termes de nourriture, par exemple, expliqua le brun, songeur, la joue en appui sur son poing.
Draco se mit à rougir légèrement. Harry sourit de cette réaction, même s'il ne la comprenait pas bien.
-x-
— Eh bien, merci pour le dîner, Potter. Je te souhaite une bonne nuit.
— Merci, Malfoy. Et ta compagnie m'a été très agréable, ajouta le brun avec un sourire.
— Tu devrais arrêter de dire ce genre de chose aux gens, si tu ne veux pas qu'ils s'imaginent que tu leur fais des avances.
— Mais je…
— Je sais bien que ce n'en était pas, Potter, car je te connais, l'interrompit Draco. Je t'avertis juste de faire attention à ce que tu dis.
— Ok. Compris, Malfoy. Passe une bonne nuit aussi. À demain.
— C'est ça. À demain, Potter.
Le blond lui fit un léger signe de tête avant de transplaner. Harry se permit donc de sourire en transplanant à son tour. Il n'avait jamais pensé pouvoir changer les choses dans sa relation avec Malfoy, mais peut-être n'était-ce pas si impossible que ça, finalement.
-x-
Les semaines passèrent sur leur projet commun. Harry et Draco avaient défini quel contre-sort ils souhaitaient inventer. C'était la partie la plus délicate. Surtout que, dans leur cas, cela nécessitait une certaine connaissance en magie curative. Fort heureusement, Draco se révélait être vraiment bon dans ce domaine. Harry prenait consciencieusement note de tout ce qui s'avérait utile pour leur devoir. Et doucement, mais sûrement, il en était venu à apprécier le blond. Il aimait beaucoup travailler avec lui.
— Dis…
— Hum ? fit Draco en relevant la tête, la cuillère dans la bouche.
Le brun se mit à rire.
— Je… reprit-il en poussant un soupir. On s'entend finalement pas si mal, tous les deux, n'est-ce pas ?
Draco déposa sa cuillère dans sa coupelle de glace et fixa son attention sur l'ancien Gryffondor.
— Que cherches-tu à me dire ?
— Eh bien… Je me demandais si les choses redeviendront comme avant quand on n'aura plus à travailler ensemble.
— Tu voudrais qu'on revienne à notre ancienne relation ?
— Non. Bien sûr que non. Mais je me demandais si ce n'était pas ce que tu voudrais toi.
Le blond finit par secouer légèrement la tête de gauche à droite.
— Je t'apprécie Potter. Aussi absurde que cela puisse l'être, j'ai appris à t'apprécier. Vraiment.
Il détourna les yeux. Harry fronça les sourcils, se demandant ce qu'il voulait dire par là.
— Tant mieux ! souffla-t-il alors. Je crois bien que je t'apprécie aussi, ajouta-t-il avec un sourire.
L'ancien Serpentard reporta son attention sur lui. Harry crut se liquéfier sous ce regard. Que signifiait-il exactement ?
Draco finit par retourner à la dégustation de sa glace. Potter ne se rendait vraiment compte de rien, n'est-ce pas ?
-x-
— Encore raté.
— Allez, on y est presque, j'en suis sûr ! l'encouragea Harry qui résistait aussi à la démotivation.
Draco acquiesça et analysa leur expérience. Qu'est-ce qui avait pu clocher ? Et si… ? Il répéta la formule créée en insistant cette fois sur la syllabe finale, tout en dirigeant sa baguette vers le haut.
Les deux hommes restèrent à observer le résultat sans vraiment y croire.
— Tu… on a réussi ? murmura Harry.
— Je… j'en ai l'impression.
Draco plaça un nouvel échantillon – que leur avait confié Ste Mangouste pour leurs expériences – devant eux et relança la formule. Puis le brun l'imita avec succès.
— Je… je crois bien qu'on a réussi, Harry !
Draco était tellement heureux qu'il attrapa l'autre homme pour le serrer dans ses bras. Son souffle se bloqua quand il réalisa son geste et surtout que le brun était tout contre lui. Mais loin de le repousser, l'autre trépignait de joie dans ses bras. Draco se demanda alors s'il devait être soulagé ou exaspéré de la naïveté de cet homme. Peut-être devait-il l'embrasser pour qu'il réalise enfin qu'il éprouvait une véritable attirance pour lui. Il inspira profondément et éloigna doucement l'ancien Gryffondor de lui.
— Et si on allait boire un verre pour fêter ça ? proposa-t-il pour donner le change.
Harry accepta. Il était troublé par ce qu'il venait de se passer.
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— Il était temps ! Les résultats sont pour après-demain, souffla le brun.
— Oui, je commençais à stresser.
— Tu commençais, seulement ? Ça va faire une semaine que je n'en dors plus !
Draco pouffa.
— Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? s'enquit le sorcier à lunettes.
— Disons que j'avais d'autres choses qui me préoccupaient la nuit.
Cette réponse fit l'effet d'une douche froide pour Harry qui ne comprit pas vraiment pourquoi. Il attrapa son verre qu'il vida d'une traite.
— Je croyais que tu étais célibataire, rétorqua-t-il alors.
Le sorcier blond fronça les sourcils.
— Oh ! Oui, je le suis. Je disais que j'avais d'autres rêves qui m'empêchaient de dormir.
— Ah. Quel genre de rêves ? l'interrogea Harry, soulagé.
— Eh bien…
Draco s'approcha de lui par-dessus la table.
— Du genre où toi et moi, on s'entend bien… mais vraiment très bien.
Son regard ne laissait aucun doute sur le sens de ses paroles. Harry se sentit bouillir de l'intérieur. Dire qu'il était troublé par les propos du blond était un euphémisme.
— Mais ça n'a pas l'air de te perturber plus que ça, souleva-t-il alors.
— Oh si, ça me perturbe. Rien qu'être avec toi, près de toi, me perturbe. Quand je t'avais dans mes bras, tout à l'heure, je n'avais qu'une seule pensée : goûter à tes lèvres.
Harry avait conscience que l'ancien Serpentard devait dire tout ça sous l'effet de l'alcool. Il n'y avait pas été de main morte pour fêter leur trouvaille. Mais il ne faisait aucun doute que Malfoy pensait toutes ses paroles. Il déglutit.
— Et si nous allions discuter de tout ça ailleurs ? proposa-t-il.
Une drôle de sensation lui contracta le ventre, du genre pas désagréable.
Le blond laissa son regard courir sur le corps de son vis-à-vis avant d'acquiescer. Il interpella l'un des serveurs pour régler la note afin de pouvoir s'en aller.
— Où veux-tu aller ? demanda Draco.
— Chez moi, ça te va ?
Harry commençait à se liquéfier sous le regard du blond, quand ce dernier finit par approuver d'un hochement de tête. Il lui attrapa le poignet et le fit transplaner avec lui.
Draco fut plus que surpris en pénétrant dans le logement du brun. En effet, il n'eut pas le temps de voir la décoration qu'Harry l'avait repoussé contre sa porte et avait plaqué ses lèvres sur les siennes. Il ne se posa pas plus de questions avant de répondre avec ardeur. Embrasser le brun était encore mieux qu'il ne l'avait espéré. Il sentait des papillons virevolter dans tout son torse. Il avait l'impression de s'enivrer davantage qu'avec l'alcool qu'il avait consommé.
À peine ses lèvres s'étaient-elles posées sur celles du blond qu'Harry sut qu'il venait de goûter le fruit défendu. Il espérait que les propos tenus plus tôt par l'ancien Serpentard étaient véridiques, car il ne pourrait plus se passer de cette sensation-là.
— Harry… murmura suavement Draco en quittant ses lèvres pour glisser les siennes dans son cou.
Le brun ne put retenir un gémissement de plaisir. Il s'agissait de l'une de ses zones les plus érogènes et la sensation était démultipliée par l'identité de la personne qui s'occupait actuellement de lui.
Le gémissement qu'Harry poussa lui donna des frissons dans tout le corps. Il avait envie de plus, tellement plus. Mais le brun était-il prêt pour ça ? Il décida de se calmer tout en reculant doucement.
— Je te veux, Harry. Je te veux comme jamais je n'ai désiré quelqu'un avant toi. Je préfère que tu me dises maintenant quelles sont les limites que je ne dois pas franchir, ce soir…
— Ne te pose pas de limites, Draco. Montre-moi ce que ça fait d'être désiré si fort.
— Tu es sûr ? Il n'y a pas si longtemps, tu ne savais même pas s'il t'était possible de t'intéresser à une relation avec un homme.
— Arrête de parler, Draco… Montre-moi, c'est tout.
— Tes désirs sont des ordres.
Le blond passa ses vêtements par-dessus sa tête pour les retirer, puis en fit autant avec ceux du brun, avant que sa bouche retrouve enfin sa consœur. Le contact entre leurs peaux le fit soupirer de plaisir.
Harry haletait sous toutes ces nouvelles sensations. Il aimait Draco. Il le savait désormais. Il ne s'était pas vraiment rendu compte de cette évolution, mais il était peu à peu tombé amoureux de son ancien rival au fur et à mesure qu'il l'avait côtoyé ces dernières semaines. Il aimait tout chez lui. Même son sarcasme et son air hautain. Désormais, il trouvait que c'était une partie craquante de sa personnalité. Alors, savoir que le blond le désirait aussi... il n'avait pas pu se retenir de saisir cette opportunité. Et il ne le regrettait pas.
-x-
Ce fut un peu confus que Draco se réveilla le lendemain matin. Il se souvenait d'avoir à nouveau rêvé de son binôme. Mais ça avait été tellement réaliste, cette fois-ci… Il fronça les sourcils en se rendant compte que ce n'était pas le décor de sa chambre. Cependant, il était seul dans le lit. Il se leva, mais ne trouva nulle trace de ses vêtements. Dans quel pétrin s'était-il fourré ? Il attrapa un oreiller pour masquer sa virilité et sortit doucement de la pièce en tendant l'oreille. Il distingua un léger bruit de couverts. Il présuma que cela venait de la cuisine. En passant par ce qui sembla être le salon, il repéra ses affaires rassemblées en tas sur un fauteuil. Si son amant de la nuit avait pris soin de rassembler ses affaires, il aurait pu tout de même les lui déposer dans la chambre ! Il entreprit néanmoins de s'habiller, toujours en silence, puis reprit son chemin vers la supposée cuisine. Là, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Harry… Harry était là à préparer ce qui semblait être un copieux petit-déjeuner. Surtout, cela signifiait qu'il n'avait pas rêvé la nuit qu'il venait de passer.
— Euh… salut ! décida-t-il d'indiquer sa présence.
Le brun releva aussitôt la tête vers lui et lui sourit. Draco put voir qu'il semblait tout de même un peu méfiant.
— Je… On a vraiment… ? demanda-t-il directement, voulant en avoir le cœur net.
— Si tu veux dire par là que tu m'as fait l'amour de la plus délicieuse manière qu'il soit, alors oui, « on a vraiment », confirma Harry.
— Et euh… toi, ça va ?
— Merveilleusement bien. Même si j'avoue que j'espère t'entendre me refaire ta déclaration maintenant que tu es sobre pour savoir quoi en penser vraiment.
— Je t'ai fait une déclaration ? Vraiment ?
Draco sentit le monde s'écrouler sous ses pieds. Comment avait-il pu le lui avouer ?
Le sourire d'Harry s'évanouit. Le blond s'était-il joué de lui, finalement ? Il ne semblait pas vraiment se souvenir de leur nuit.
— Oui… je… oui, put-il seulement répondre.
L'ancien Serpentard tenta de mettre sa gêne de côté pour analyser la situation. Il s'était déclaré. Il avait fait l'amour à Harry. Et celui-ci lui avait dit se sentir « merveilleusement bien. » Se pouvait-il que… ?
— Tu… tu as bien voulu de moi ? Je veux dire… Tu viens de dire que je t'avais fait l'amour après ma déclaration…
Harry retrouva le sourire.
— Même cette nuit, tu n'en revenais pas. Donc, c'est bien vrai ? Tu ressens vraiment quelque chose pour moi ?
— Eh bien… même si c'est gênant, je pense que c'est trop tard pour moi pour continuer comme si ce n'était pas le cas, n'est-ce pas ? Donc oui, je… je ne sais pas bien pourquoi, mais je suis devenu complètement fou de toi.
Harry s'approcha de lui et passa ses bras sur ses épaules, de façon à lier ses mains derrière sa nuque.
— C'est parfait. Car même si je ne m'en suis rendu compte que très tardivement, j'ai succombé à ton charme aussi, Draco Malfoy.
Pour prouver ses dires, il se pencha sur le blond pour l'embrasser. Ce dernier accueillit ses lèvres avec plaisir. Il l'attrapa par la taille pour coller leurs deux corps ensemble.
— Oh, merde ! Je ne pensais pas que ça puisse être possible. Tu ne peux pas savoir le bonheur que je ressens actuellement, Harry !
Le brun sourit si bien que ça commençait à lui faire un peu mal à la mâchoire. Mais il ne pouvait s'en empêcher. Plus que les gestes, les mots de Draco lui allaient droit au cœur, comme si le blond se mettait à nu pour lui. Chose qu'il avait déjà faite de manière littérale durant la nuit.
-x-
— Monsieur Potter, s'il vous plaît ?
Harry échangea un regard avec Draco avant que ce dernier ne sorte pour le laisser seul avec son professeur.
— Merci pour cette excellente note, Professeur.
— Ce n'est rien, voyons. Juste la récompense de votre travail, avec Malfoy. C'était mérité. Non seulement vous avez créé un nouveau sort et donc répondu à votre devoir, mais, en plus, cela va être utilisé en médecine. Vous ne pouviez qu'obtenir la note optimale.
— Merci, sourit Harry.
— Mais… en fait, je voulais te réitérer ma demande, maintenant que le dernier cours a eu lieu.
— Oh. Oui, c'est vrai. L'attention que vous me portez me touche, Professeur. J'en suis vraiment honoré, mais…
— Ah, comprit aussitôt le sorcier plus âgé.
— Oui, je suis désolé, mais mon cœur appartient déjà à quelqu'un d'autre. Je vous respecte beaucoup, Professeur, et je suis vraiment heureux d'avoir pu suivre vos cours, mais je ne peux répondre à vos sentiments.
— D'accord. Très bien. Je m'y attendais, mais j'avoue que ça fait un peu mal quand même, avoua l'enseignant avec un sourire triste.
— Je suis vraiment désolé.
— Non, non. Si tu as déjà quelqu'un, je comprends bien. Promets-moi d'être heureux, d'accord ?
— Oui. Je vous le promets. Merci encore pour tout, Professeur.
L'homme acquiesça et invita, d'un mouvement de main, son élève à quitter la pièce.
Harry resta derrière la porte après l'avoir refermée derrière lui. Il entendit renifler, ce qui lui brisa le cœur. Draco, de l'autre côté du couloir, l'observait. Leurs regards se croisèrent et, d'un accord implicite, ils transplanèrent jusqu'à devant chez l'ancien Gryffondor.
— Tu as l'air triste de l'avoir repoussé… releva le blond en entrant dans la demeure.
— Je n'aime pas blesser les gens. Donc oui, ça me fait de la peine.
— Mais tu ne regrettes pas, rassure-moi…
Le sorcier brun leva les yeux au ciel. Il attrapa un petit coussin qui trainait sur son canapé et le lança sur l'autre homme.
— Ah, un petit sourire ! s'exclama Draco.
Harry se rendit compte qu'il disait vrai.
— Je préfère te voir comme ça, murmura le blond en se collant à lui.
Il le serra fort dans ses bras avant d'aller chercher ses lèvres avec les siennes.
— Qui pourrait croire que le si froid Draco Malfoy peut être si attentionné ? s'amusa Harry.
L'autre ne répondit pas, glissant ses lèvres dans le cou de sa moitié.
— Tu triches, Draco Malfoy ! reprit le brun en haletant.
— J'use seulement de stratagèmes, ce n'est pas pareil. Et ose dire que ça ne te plaît pas…
— Oh si, j'aime ça. Un peu trop, même. Tu en joues.
Harry prit sur lui pour éloigner l'ancien Serpentard. Ce dernier lui lança un regard interrogateur. Harry alla à son frigo pour en sortir une bouteille de Champagne puis deux flûtes.
— Il faut fêter notre fin d'année, non ? Et surtout notre réussite !
— C'est vrai, tu as raison.
Le brun leur servit les verres.
— À ton avenir en tant que médecin, Draco !
Ce dernier fut troublé par ce toast.
— Tu… tu t'en souviens ?
— Bien sûr. Je t'aiderai, te soutiendrai dans ta réussite, tu peux compter sur moi !
— Merci, Harry. À nous, à notre couple, à notre avenir ! annonça Draco en retour.
— À notre avenir ! reprit Harry en trinquant avec l'autre homme.
Il avala quelques gorgées puis se mit torse nu.
— Maintenant, tu peux reprendre où tu en étais tout à l'heure, invita-t-il le blond.
Le sourire de celui-ci se fit prédateur. Ils rejoignirent rapidement la chambre à coucher.
FIN
