" - Bonne...lecture...Eren. Et voilà madame. Désirez-vous une photo aussi ?

- Avec plaisir !"

Enthousiaste, la jeune femme aux longs cheveux noisette se plaça à la gauche de la brune aux courts cheveux ondulés. Ses yeux couleur émeraude pétillaient de joie à l'idée d'être prise en photo avec son autrice favorite. Affichant son plus beau sourire, elle fixa l'objectif du photographe armé de son appareil. Quelques secondes plus tard, il lui tendit la photo des deux femmes souriantes, la plus jeune debout et la seconde assise face à une table haute et ronde.

"- Au fait j'adore votre robe. Vous êtes très élégante.

- Merci beaucoup. Bonne continuation à vous.

- Merci, au revoir."

Son accent suédois était une musique pour les oreilles d'Eren. En plus d'être une autrice utilisant les mots comme les touches d'un piano, Camilla Läckberg était une dame séduisante. Depuis son adolescence, Eren avait dévoré chaque livre composé de sa plume. Son père étant un grand amateur de romans policiers, elle s'était lancée dans ce domaine par curiosité pour ne plus jamais s'en défaire. Un lieu inconnu à découvrir, une galerie de personnages trouvant un équilibre entre l'attachant et l'insupportable, des détails précis sur le milieu de l'enquête policière... C'était une mine d'or qu'Eren avait l'impression d'avoir entre les mains. Certains détails qui lui paraissaient déjà tordus à 13 ans étaient devenus pires avec le temps. C'est ce registre de surface en perpétuelle évolution en fonction de l'âge du lecteur qui fascinait aujourd'hui Eren en tant que lectrice adulte.

En apprenant qu'une séance de dédicace de Camilla Läckberg aurait lieu ce jour dans son cinéma habituel, Eren n'avait pas hésité une seule seconde. Un événement pareil exige de se mettre sur son 31. Pas au point de donner l'impression de s'être trompé de lieu de réception, mais pas besoin d'occasion spéciale pour se faire belle. Elle avait donc enfilé sa robe noire bustier préférée, des collants résilles et des chaussures à talons noires vernies. Mais la tenue ne faisant pas tout comme le dit si bien sa mère, une coiffure et un maquillage adéquates étaient de rigueur. Deux mèches épaisses nouées derrière la tête entouraient le reste de sa chevelure. Un doux maquillage donnait plus de couleur à son visage. Sa tenue était complétée par son beau manteau en fourrure noire (fausse bien entendu, question d'éthique) et son beau sac à main en cuir noir clouté.

Le lieu de la séance de dédicace l'avait plutôt surprise. Ce n'est pas tous les jours qu'un auteur donne rendez-vous à ses lecteurs dans un cinéma. Surtout quand le cinéma fait parti d'un centre commercial avec une librairie deux étages plus haut. Le choix du lieu avait pris sens une fois sur place. Une séance de dédicace précédée d'une conférence permettant aux lecteurs d'échanger avec l'autrice. Ce fut avec joie qu'Eren avait participé, c'est pas tous les jours qu'on peut débattre avec son idole. Maintenant qu'elle avait obtenu sa photo et son livre dédicacé, il lui restait deux heures pour faire un tour dans le centre. Marco travaillant toujours à cette heure-ci, elle avait le temps avant qu'il passe la récupérer.

S'éloignant de la file encore longue, elle prit la direction des escaliers longeant les sièges. Alors qu'elle montait la première marche, un jeune homme roux aux yeux bruns lui barra le passage, pour son plus grand désarroi. Ce type avait passé la séance à la fixer dès l'instant où elle avait commencé à interroger Camilla Läckberg. Elle n'y avait guère prêté attention au début, avant d'en être vite exaspérée. S'il y a bien une chose qu'elle déteste c'est d'être fixée comme un bout de viande, encore moins de la part de ce type qui s'attend clairement à obtenir plus qu'un bouquin dédicacé à l'issue de cette séance. Sa coiffure en revanche est un crime contre le bon goût. Sérieusement, ça fait dix ans que la coupe de Justin Bieber n'est plus à la mode.

"- Bien le bonjour gente dame, salua-t-il d'une voix mielleuse. Me feriez-vous l'honneur de m'accompagner prendre un café ?

- Navrée mais je suis pressée, répondit Eren d'une voix dénuée de tout intérêt."

Toute marque de politesse était inutile, pas besoin de risquer de lui faire sous-entendre la possibilité d'un accord. L'escalier se trouvant deux mètres plus loin lui parut soudainement plus intéressant. En espérant qu'il n'a pas l'intention de l'emmerder. Elle n'a ni le temps ni l'énergie d'avoir un stalker. Elle monta aussitôt les marches au pas de course, du moins à la vitesse permise par ses talons. Elle n'aurait peut-être pas dû mettre ces chaussures. Mais de qui se moque-t-elle ? Anticiper sa tenue en fonction des hommes qu'elle croisera, et puis quoi encore ? C'est pas comme si elle s'était pointée à poil. Malheureusement les hommes qui s'avouent vaincus en drague, ça n'existe qu'en fiction si elle en croit la main qui s'empara de son bras tenant son manteau. Ce chieur n'a à première vue pas l'intention de laisser échapper sa proie. Maintenant qu'il l'a trouvée, autant aller au bout malgré le fait qu'elle soit armée. Utiliser son sac à main contre un gros lourdaud n'est pas très original, mais dans la vie il faut faire avec ce qu'on a. Sauf que l'effet escompté fut bien différent. Au lieu d'un coup de sac, il avait plutôt l'air d'avoir reçu un coup de foudre. Sa prise venait de se resserrer. Ça commence vraiment à la gaver ce genre de beauf qui scrute le moindre détail avec une loupe invisible à la recherche d'une approbation inexistante. Une baffe pour la peine et elle reprit sa course dans les escaliers les plus longs de son existence. Ouvrir les portes battantes de la salle fut le geste le plus satisfaisant de sa journée. Satisfaction qui retomba bien vite en constatant que la personne était littéralement sur ses talons. La voilà maintenant contrainte de courir un marathon en talons hauts.

Sa journée avait pourtant bien commencé, qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter ça ? Sur tous les mecs qui pouvaient l'emmerder, il a fallu que ce soit une version humaine de Pépé le Putois. Impossible d'être plus explicite dans son dégoût qu'avec sa fuite, la méthode des Joestars dirait son frère. Mais bon voyons le bon côté des choses, au moins son odeur n'est pas repoussante. Le bougre semblait décidé à la poursuivre dans tout le bâtiment. Il ne manque plus qu'il se mette à chanter et c'est le clip de Faudel version centre commercial. La possibilité qu'il ne soit pas encore parvenu à la choper malgré ses talons handicapants était un mystère entier pour Eren. Ce qui l'était encore moins en revanche, les passants ne semblant se soucier le moins du monde de son encombrant problème. Comment c'est humainement possible de ne pas voir qu'un peu d'aide ne serait pas de refus pour une femme pourchassée par un sale type ? Ils devaient sûrement se dire qu'elle l'avait bien cherché, fringuée comme elle est. Société de merde ! Quel mal y a-t-il à se faire belle avec une tenue dans laquelle on se sent bien ? Cette "robe de pute" comme ils la qualifieraient pour toute réponse à son appel au secours, c'est la robe que portait sa mère quand elle a rencontré son père. Il est donc naturel qu'elle la porte comme porte-bonheur en espérant rencontrer à son tour l'homme de sa vie. Le test ne s'est jamais révélé fructueux jusqu'à présent mais ça reste sa robe préférée. Alors ce ne sont certainement pas des coincés d'esprit hautains qui vont lui passer l'envie de se faire belle comme elle veut.

Passé l'énervement, que pouvait-elle faire pour s'échapper ? Elle réussit à le semer dans un escalator avant qu'il ne débarque de nulle part. Quelques minutes plus tard, des portes battantes apparurent miraculeusement dans son champ de vision dans un couloir. Il était temps, à peine les avait-elle franchies que l'emmerdeur en rut déboulait par une porte adjacente. Effectuant le meilleur sprint de sa vie, elle traversa le couloir en priant qu'il ne l'avait pas vue. Dans une allée aux murs tapissés de rouge, un portillon mécanique se dressait face à elle. Peut-être un endroit où se cacher le temps que Marco lui confirme sa présence à l'entrée du centre. Il lui faudra attendre, elle n'a jamais aimé déranger les gens en plein travail, même en cas d'urgence. Elle traversa l'appareil, non sans apercevoir dans sa course folle la mention en lettres rouges "CLUB RÉSERVÉ AUX MAJEURS". Ayant fêté ses 23 printemps le mois dernier, elle avait dépassé les deux majorités recensées dans l'histoire de France.

(Sachant que le prochain passage fait mention de détails explicites, on va dire que le contenu explicite commence ici. Maintenant vous savez à quoi vous attendre.)

L'entrée déboucha sur un hall accueillant des restaurants condamnés. Elle reconnut au fond l'ancien cinéma où elle avait l'habitude d'aller avant sa fermeture définitive treize ans plutôt. Un crève-coeur pour elle, tant de souvenirs passés dans cet endroit. Mais si cet espace ne faisait plus parti du centre, pourquoi l'accès n'était de nouveau autorisé qu'aux majeurs ? Elle devait pour l'instant se mettre en sécurité. Pas question de découvrir ce que ce chtarbé lui réserve maintenant qu'il en a après elle. Elle pourra se remémorer ses meilleurs moments passés ici pour se rassurer en attendant Marco. Les portes d'entrée n'étaient même pas verrouillées quand elle les poussa. Au bout de la deuxième, le message du portillon pris tout son sens. Dans une grande salle aux murs tapissés de rouge passion, éclairée par des néons roses perçant le plafond, divers couples et/ou groupes s'adonnaient à des ébats sexuels sur des canapés de velours rouge. Trop épuisée pour être gênée, Eren s'approcha à bout de souffle du seul canapé occupé par un homme aux cheveux ébène vêtu d'un élégant costume.

"- Excusez-moi monsieur...ça ne vous...dérange pas...si je...m'assoie.

- Pas du tout. Vous allez bien madame ?"

Pour toute réponse, elle laissa tomber son sac et son manteau au sol avant de s'écrouler dans le canapé. Sa respiration était trop saccadée pour lui permettre de faire usage de sa voix. L'adrénaline produite par son corps pendant sa course ne faisait plus aucun effet. Ses tympans ne fonctionnaient plus correctement, la voix inquiète de l'homme lui paraissait lointaine. Sa vision se brouillait, ses paupières se verrouillèrent. La seule chose la maintenant encore éveillée était une main chaleureuse caressant ses cheveux. Doucement, elle rouvrit les yeux pour avoir une vision un peu plus nette. Une femme s'approcha d'elle, une bouteille d'eau à la main et une longue serviette blanche autour du corps. Ouvrant le bouchon, elle approcha la boisson de sa bouche. L'homme déplaça sa main à l'arrière de la tête d'Eren et la releva doucement. Elle put ainsi se désaltérer sans s'étouffer. Le liquide frais apaisa sa gorge bien asséchée. Ses parents l'avaient de nombreuses fois mise en garde des risques d'accepter des boissons offertes par des inconnus. Pourtant elle avait nettement entendu le craquement caractéristique d'un bouchon neuf lors de la première ouverture d'une bouteille. A moins d'être d'excellents acteurs, les deux personnes l'aidant actuellement à se remettre de ses émotions n'auraient pas l'air aussi inquiètes si leur intention était de la droguer. Au contraire, elle se sentait un peu plus apaisée à chaque gorgée. Du coin de l'oeil, elle pouvait voir que chaque personne présente regardait la scène avec la même inquiétude dans le regard. Si elle était tombée dans un lieu peu recommandable, ils l'auraient ignorée aussi royalement que les passants du centre ne lui adressant même pas l'ombre d'un regard pendant qu'elle fuyait. La femme éloigna la bouteille de sa bouche qu'elle reboucha et posa sur une pile de serviettes de bain, placées sur une petite table ronde noire à côté du canapé.

"- Gardez-la si vous en avez encore besoin.

- Merci pour votre aide, répondit l'homme. Vous pouvez retourner à vos occupations, je vais m'occuper d'elle.

- Très bien, mais je vous garde à l'oeil, avertit la femme d'un ton menaçant. Un seul pas de travers et ça va très mal se passer."

Maintenant seuls, Eren reprit encore son souffle pendant quelques minutes. L'homme, à première vue dans la trentaine, était très beau avec ses courts cheveux aussi noirs que le plumage d'un corbeau et ses magnifiques yeux gris. C'était la première fois qu'elle voyait des yeux de cette couleur. Et quels yeux, ils semblaient avoir été faits sur mesure pour n'aller qu'à lui. Leur forme d'oeil de faucon lui donnait un air stricte et sévère mais sans le rendre moins séduisant. Son costume épousait parfaitement les courbes de son corps. Elle pouvait presque apercevoir à travers sa chemise une superbe musculature.

"Vous vous sentez mieux ?"

Mon dieu cette voix débordante d'une virilité naturelle, ça devrait être illégal ! Un emmerdeur qui lui court après et maintenant le plus bel homme qu'elle n'ait vu de sa vie. Comment allait-elle survivre encore deux heures ? A en croire la soudaine variation de température faciale qu'elle ressentait, ses joues venaient de changer de couleur. En espérant que la sienne de voix était de nouveau opérationnelle.

"- Beaucoup mieux merci. Je m'appelle Eren Yeager.

- Levi Ackerman. Alors Eren, qu'est-ce qui amène une jeune femme telle que vous dans un tel endroit ? Vous avez couru un marathon en talons ? Sans vouloir être misogyne.

- Il n'y a rien de misogyne à établir des faits. Je sors effectivement d'une course poursuite avec Pépé le Putois version humain. J'étais tranquillement à une séance de dédicace quand ce connard de roux m'est tombé dessus. J'ai donc appliqué la méthode la plus explicite que j'avais en stock, la fuite. Mais il voulait pas lâcher l'affaire ce con. C'est comme ça que j'ai vécu ma première expérience de harcèlement sexuel en tant qu'adulte.

- En tant...qu'adulte ?

- En fait ça va faire trois ans que j'ai compris que ma toute première expérience avec cette chose m'est arrivée à 13 ans au collège.

- C'est...regrettable que cette période soit la pire de l'adolescence.

- J'ai vite compris l'avertissement de mon frère sur la connerie phénoménale des collégiens, en effet. J'ai fini par le semer en trouvant refuge...dans une maison close ? C'est quoi cet endroit ? De toutes les reconversions possibles pour un cinéma, c'est bien la dernière à laquelle j'aurais pensé.

- C'est une sorte de club de rencontre pour les amateurs d'ébats publics.

- C'est légal ça ? Je veux dire il n'y a pas de risques de dérives comme des problèmes de consentement ?

- Le fondateur avait tout prévu lors de sa création. Le lieu est sécurisé en prenant en compte ce genre de problème comme avec le portillon, les caméras de surveillance et le gardien à l'accueil. Le personnel est trié de manière stricte, au cas où l'un d'entre eux aurait l'idée de venir pour obtenir du porno en live.

- Je n'ai vu personne. J'étais tellement pressée qu'il n'a pas dû avoir le temps de me contrôler. Il a dû pensé que j'étais pressée de retrouver quelqu'un. Vous venez souvent ici ?

- Juste pour me détendre quand j'ai envie d'être seul. C'est très agréable de venir discuter avec les membres de passage. Personne ne se juge ou se regarde de travers, tout le monde est le bienvenu. Dans les limites d'âge et de consentement établies.

- Je vous comprends, c'est vrai que c'est plutôt sympa. Surtout quand de si belles personnes offrent un si beau spectacle, si j'en crois votre enthousiasme particulier."

Après ses joues, se fut au tour de l'entièreté de sa figure de virer au cramoisi. Creuser sa tombe en une seule phrase par Eren Yeager : mentionnez l'érection de la personne assise à côté de vous. Il fallait bien que ça lui arrive un jour à force de n'avoir aucun filtre vocal.

"- Pardon je suis vraiment navrée ! Je sais pas ce qui m'a pris ! Cette course poursuite m'a rendue complètement folle.

- Ce ne sont pas eux qui me font de l'effet, mais la jolie brune en détresse venue me demander de l'aide."

Comment est-ce humainement possible de dire ce genre de choses aussi calmement que s'ils discutaient du dernier roman de Guillaume Musso ? Eren venait sûrement de passer par toutes les nuances de rouge possibles. Elle sentit un liquide s'écouler de sa flore vaginale, la poussant à resserrer un peu plus ses jambes. C'est bien la première fois que ses règles semblaient attirer le sexe opposé. Elle qui pensait que le désir se lisant dans un regard n'existait que dans les livres, elle en avait la preuve vivante sous les yeux. C'est officiel, elle ne survivra pas à ces deux heures. Levi la ramena à la réalité en lui prenant la main. Avec une douceur sans pareille, il la guida vers son entre-jambe arborant une énorme bosse. Seule la pointe de ses doigts effleura son érection, contact suffisant à le faire frissonner. Il n'alla pas plus loin, une invitation à le faire d'elle-même. Un peu plus à l'aise, Eren y posa sa main grande ouverte. Jamais elle n'avait touché de pénis en érection et elle en savoura chaque seconde en caressant doucement la bosse. Une paire de doigts saisit son menton, la sortant de sa torpeur. Le sourire de Levi indiquait qu'il était fier de l'avoir fait réagir de cette façon.

"Puis-je me permettre de te voler un baiser, princesse, demanda-t-il d'une voix sensuelle ?"

Pour toute réponse, elle sauta le premier pas en liant leurs lèvres. La surprise traversa Levi, avant qu'il approfondisse leur baiser. Elle passa ses bras autour de son cou, il enfouit une main dans ses cheveux et saisit sa taille de l'autre. Le baiser devint de plus en plus torride et leurs mains baladeuses. Comment avait-elle pu être aussi stupide pendant toutes ces années ? Embrasser avec la langue était l'expérience la plus divine de sa vie, pour le moment. L'inconvénient était le manque d'air les poussant à rompre leur lien à regret. Pourquoi faut-il toujours que les belles choses aient une fin ? Mais bien sûr, pour en trouver une autre encore meilleure. Qui a dit que les femmes n'avaient pas le droit d'initier le plaisir charnel ? Eren s'agenouilla face à ce dieu vivant la contemplant avec adoration. Baissant les yeux, elle ouvrit la fermeture éclaire de son pantalon. Son érection semblait encore plus proéminente à travers son boxer. Un baiser langoureux à travers le tissu et elle le libéra de son étouffante prison. Levi émit un soupir de soulagement particulièrement érotique. Ses paupières mi-closes indiquaient que cette prise d'initiative de la part de la jeune femme n'était pas pour le déplaire. C'était la première fois qu'elle pouvait admirer l'appareil génital d'un homme. Levi n'était pas un géant mais elle ignorait qu'un pénis puisse atteindre ce gabarit. Elle avait l'impression d'admirer une œuvre d'art, une œuvre d'art qu'elle pouvait toucher. Les premières caresses faisaient déjà perdre à Levi ses moyens. Il semblait puiser dans la moindre de ces cellules la volonté nécessaire pour ne pas la prendre dès maintenant sur ce canapé. Rassurant pour Eren qui n'avait jamais eu la moindre expérience sexuelle avec une autre personne, même à l'adolescence pourtant propice à ce genre de découvertes. Commencer en douceur pour augmenter le rythme, ça doit aussi valoir pour le premier rapport. D'abord un baiser sur la pointe puis de légers coups de langue sur toute la surface. Elle ne négligea aucun recoin, bien décidée à savourer ce moment. Il n'est jamais prudent d'ignorer les conséquences de ses actes mais à cet instant, elle s'en moquait.

Quelques minutes plus tard, elle en voulait encore plus. Après avoir dégusté le pénis de son amant comme une glace, elle le prit en bouche pour le plus grand plaisir de Levi. Sa respiration devenait de plus en plus haletante. Cette femme lui faisait perdre ses moyens avec sa bouche et chaque seconde était un rêve éveillé. Quand elle suça ses testicules, il était au bord de l'explosion. Il était temps de passer à autre chose, il n'allait plus tenir très longtemps.

"Eren, c'est bon tu en as assez fait. Je ne voudrais pas te salir."

Cette considération sembla tout sauf lui faire plaisir. Fixant Levi d'un air vexé, elle se remit à sucer son membre en toute hâte. Il en eut le souffle coupé, sa tête bascula contre le dossier du canapé dans un râle animal. Dans cet état, il n'eut la force d'émettre d'autres sons que des gémissements rauques de plaisir. Il tenta bien de la prévenir de la conclusion pas très glamour incluse dans une fellation, sans succès. Une fontaine de sperme éclata à la figure d'une Eren en pleine extase, aussi bien sur son visage que dans sa bouche ouverte. Une serviette moelleuse essuya son visage couvert de cette substance.

" C'est pas faute de t'avoir prévenue, réprimanda Levi entre deux expirations. Mais merci pour ce merveilleux moment. Que dirais-tu maintenant de passer au plat de résistance ? Si tu vois ce que je veux dire."

Bien qu'elle soit flattée qu'il désire lui faire l'amour de la manière la plus "traditionnelle", elle était réticente de passer à cette étape. Déjà qu'elle avait toujours eu certains aprioris à ce sujet comme la douleur et le saignement vaginal, le faire en plein cycle l'attirait encore moins. Levi l'entoura de ses bras en s'apercevant de sa détresse.

"- Tu te sens bien ?

- J'en ai très envie aussi mais... Je suis vierge et j'ai mes règles.

- Vraiment ? Après l'état dans lequel tu m'as mis avec ta bouche et ta langue, c'est bien la dernière chose à laquelle j'aurai pensé. Mais ne t'inquiète pas, je serai gentil avec toi. Pour ce qui est de tes règles, j'aimerai tester quelque chose que j'ai toujours rêvé de faire depuis la puberté. Tu me fais confiance ?

- Bien sûr.

- Veux-tu que je te déshabille ?

- Non, je préfère le faire moi-même. Je serai moins nerveuse. Pourrais-tu juste ouvrir ma robe et me laisser ouvrir ta chemise ?"

Un sourire approbateur lui servit de réponse. Elle lui tourna alors le dos, lui donnant accès à la fermeture éclaire. Pendant qu'il ouvrait sa robe, il en profita pour goûter la peau de son dos, son cou et ses épaules. Un gémissement de satisfaction échappait à Levi à chaque centimètre de peau épousant ses lèvres. Chaque baiser et coup de langue faisait fondre Eren.

"Tu es si belle. Jamais une si jolie peau ne m'a été offerte. J'espère que celle de ta poitrine est aussi douce que de la soie, si celle que tu viens de me dévoiler est aussi douce que des pétales de rose."

Ses deux grandes mains massèrent ses seins à travers le tissu pour illustrer son propos. Une fois libérée de cette délicieuse emprise, Eren se plaça debout face à lui pour lui offrir une petite séance de strip-tease. Sa robe tombée au sol, elle quitta ses talons et ôta ses collants, révélant un ensemble de lingerie en dentelle noire transparente. Quel crime y a-t-il à se sentir séduisante dans de la lingerie sexy ? Le beau mâle faisant l'objet de ses désirs n'en perdait pas une miette. Son soutien-gorge sans bretelles tomba le premier. Prenant ses seins en mains, elle lui exposa ses deux attributs sous tous les angles. Levi en passa sa langue sur ses lèvres, attendant avec impatience le moment où il aura la permission d'y goûter. Sentant l'attente devenir insupportable, Eren lui tourna le dos pour ôter sa culotte et lui exposer sa vulve. Elle revint face au canapé et étala deux serviettes sur les genoux de Levi. S'il y a bien une chose qu'elle a retenu des règles depuis le début de la puberté, les débordements sont une plaie à nettoyer. Maintenant que le risque de taches était limité, elle remonta sur le canapé en chevauchant les cuisses de Levi. Elle entreprit de déboutonner sa chemise toute excitée, comme une enfant déballant ses cadeaux de Noël. Et une comparaison n'ayant rien à foutre dans un contexte sexuel, une. Parce que remplacez l'enfant par une pucelle en chaleur et le cadeau par un parfait torse musclé, et vous obtenez le début d'un film porno. Le malaise passé, elle admira ce qui semblait être l'oeuvre d'un sculpteur de marbre. De superbes pectoraux parfaitement dessinés, des abdos parfaitement ciselés, de larges épaules, d'épais biceps parcourant ses bras, la perfection incarnée. Doucement, elle effleura cette peau d'athlète claire de ses doigts puis l'explora de fond en comble. Elle avait toujours été fascinée par le buste, la plus belle partie du corps selon elle. Elle venait de cocher plusieurs de ses premières fois en quelques minutes. Caresser un torse aux muscles si durs, et pourquoi pas le goûter. Ses lèvres remplacèrent ses mains, d'abord en déposant de doux baisers à la surface de son torse. A en croire sa respiration de plus en plus bruyante, il semblait devenir fou à chaque baiser et coup de langue caressant sa peau. Elle insista particulièrement sur ses tétons lui rappelant deux friandises sucrées. Doucement mais sûrement, elle lui donna bientôt une nouvelle érection. Abaissant son bassin de quelques centimètres, sa féminité épousa la bosse formée à travers la serviette. Au point où elle en était, salir du linge mis à disposition lui importait peu. Ils n'étaient pas encore arrivés au coït, mais cette semi-pénétration était divine. Noyée par le désir, elle donna plusieurs coups de hanche pour plus de sensations en hoquetant de plaisir. Si les frottements d'une serviette lui faisaient déjà perdre la tête, qu'est-ce que ce sera quand ils iront au bout de la chose ? Plus ses lèvres vaginales glissaient, plus elles s'humidifiaient. Levi l'entoura de ses bras en dévorant son cou de baisers.

"Encore un peu de patience chérie et je te ferai monter au septième ciel, murmura-t-il entre deux baisers. Allonge-toi que je puisse te préparer."

L'impatience transpirait dans sa voix, tant mieux elle voulait passer à l'étape supérieure aussi. Quittant son perchoir, elle plia la première serviette maintenant salie et la posa au sol. Prenant une propre, elle l'étala en deux sur le canapé avec la deuxième. Elle s'y installa de sorte à ce que son bassin repose sur sa protection de fortune. Maintenant qu'elle pouvait oublier ses écoulements vaginaux, elle s'étendit nue et offerte pendant que son partenaire lui offrait à son tour une séance de strip-tease. Le dernier tissu retiré, elle put enfin l'admirer dans toute sa splendeur. C'est officiel, elle s'est endormie pendant la séance de dédicace pour faire le rêve le plus érotique qu'elle n'est jamais osé. Distraitement, elle se pinça la cuisse. Le petit courant électrique caractéristique de la douleur traversa ses nerfs. Un autre courant électrique plus intense la traversa, suivi d'un gémissement aigu s'échappant de sa bouche. Levi s'était positionné au-dessus d'elle, la pointe de son pénis gonflé par le désir effleurant au passage les lèvres lubrifiées de son pubis. Un sourire narquois de satisfaction décorant le visage de son amant la fit rougir. Il répéta le même mouvement pour recevoir en réponse la même adorable réaction, mélangeant leurs fluides au passage. Maintenant en mesure de profiter pleinement de ce moment, il recouvrit les seins d'Eren de ses deux paumes. Appréciant d'abord sa chaleur corporelle, il lui procura un agréable massage. Elle n'était pas prête face à temps de douceur. Il semblait presque avoir peur qu'elle se brise entre ses mains.

"Tu es vraiment magnifique. Cette partie de toi est parfaite, comme faite sur mesure pour n'aller qu'à toi."

En plus de ses mains, il fit usage de sa bouche et sa langue pour la titiller encore plus. D'abord en dévorant sa poitrine de baiser, puis en la léchant, particulièrement ses deux boutons de rose. Le plaisir que ressentait la jeune femme atteint son paroxysme quand il les prit en bouche. Il les dégustait comme une délicieuse glace en gémissant de satisfaction. Eren l'enlaça de ses bras et déposa un baiser sur son front, l'encourageant à continuer. Le coup de grâce fut sa plongée dans le point de jonction des cuisses de la brune. Il ne fit qu'effleurer sa vulve de ses lèvres, mais c'était suffisant pour la torturer. Le cri qu'elle poussa l'incita à l'attaquer de sa langue. Plus elle exprimait vocalement son plaisir, plus la sensation de succion s'intensifiait. Ses cris et ses fluides étaient devenus une merveilleuse drogue pour Levi. La langue de son amant était maintenant en elle, cherchant à obtenir toujours plus de cette délicieuse substance. Un fantasme d'adolescent enfin réalisé, le genre de désir inavouable qu'on meurt d'envie de tester, souvent pour assouvir une curiosité douteuse. Ça valait bien la peine d'attendre plus d'une décennie. Eren se moquait bien de savoir si les gens présents dans la salle les reluquaient. Elle était en train de vivre le plus beau moment de sa vie et rien ne le gâcherait. Ses mains glissèrent dans les cheveux noirs de Levi, l'encourageant à ne surtout pas ralentir la cadence. Elle venait de jeter sa dignité dans une poubelle pour un dieu à forme humaine, et c'était merveilleux. Un tsunami de plaisir lui passa dessus et la transforma en fontaine. Levi n'en perdit littéralement pas une goutte, prenant tout ce qu'elle avait à lui offrir. Eren en oublia où elle se trouvait pendant quelques minutes, le coeur battant la chamade. Quand elle reprit ses esprits, Levi débouchait la bouteille d'eau donnée par la dame. Encore un peu sonnée pour se désaltérer elle-même, elle ouvrit la bouche. Un filet d'eau coula au coin de ses lèvres. Levi lécha les gouttes perlant sur ses seins.

"Tu sais, c'est la première fois que j'introduis une femme au monde des plaisirs charnels. Et c'est un honneur pour moi de te le faire découvrir. Maintenant on va passer au plus important."

Un flacon de lubrifiant posé sur la petite table servit d'illustration. Le capuchon ouvert, il répandit une importante quantité de liquide dans sa main. Il semblait s'être fixé comme objectif de la rendre folle de lui à chaque contact. Plusieurs gouttes débordèrent sur la vulve d'Eren qui ne put retenir ses petits gémissements aigus. C'est normal d'être aussi sensible à cet endroit ? Cette question quitta son esprit aussi vite qu'elle l'avait pénétrée en sentant un doigt en elle. Ce n'est pas très rassurant de penser ce genre de jeux de mots discutables en plein rapport sexuel. Cette nouvelle sensation était un peu bizarre, elle n'a jamais adoré l'idée de recevoir des corps étrangers en elle. Levi était toujours aussi doux malgré ses prunelles dégoulinantes de désir. En voilà un homme qui a le cerveau et le pénis bien placés. Ça existe mais c'est dur à trouver de nos jours. Un deuxième doigt joignit le premier, effectuant des mouvements de ciseaux pour étirer son vagin. Bien que la sensation était toujours bizarre, elle essaya de se détendre en fermant les yeux. L'effet fut immédiat, résultant en une note vocale de contentement. Il monta d'un cran en insérant un autre, obtenant toujours plus de gémissements. Elle se retrouva ainsi pénétrée par trois doigts.

"Tu m'as l'air prête maintenant, constata Levi. Mais avant de passer au plat de résistance, j'ai encore envie d'essayer quelque chose, si tu le veux bien."

Après avoir reçu le feu vert sous la forme d'un hochement de tête, il enfourcha le buste d'Eren. Tout en évitant de l'écraser de son poids, il se positionna à califourchon en plaçant son pénis dans le creux de ses seins. Combien de chapitres du kamasutra allait-il encore lui faire découvrir ? Eren participa à celui-ci en pressant ses attributs contre le sien. L'effet fut immédiat, Levi chercha à accroitre le contact. Eren profita de ses coups de reins pour accueillir la pointe de son attirail dans sa bouche. Toute cette attention le fit éjaculer en quelques minutes. Levi se retira de la bouche d'Eren avant d'exploser une deuxième fois. Prenant son pénis en main, il effleura de la pointe la peau de la jeune femme. Cela eut pour effet de répandre son sperme sur son buste, une façon de marquer son territoire. Il évacua les dernières gouttes en frottant la pointe sur ses boutons de rose. Deux doigts récupèrent du liquide produit par la cavité vaginale de la jeune femme pour le mélanger à la substance nacrée recouvrant ses mamelons. Il les nettoya de sa langue, une note vocale de satisfaction lui échappa. Il proposa à Eren de faire de même avec ses doigts. Elle accepta l'invitation en les prenant en bouche. C'était bizarre mais pas désagréable.

"Même mélangée à moi tu es délicieuse. Avant d'entrer dans le vif du sujet, veux-tu toujours de moi ?"

Malgré les doigts qui quittèrent sa bouche, elle préféra répondre par un timide hochement de tête. Un dernier baiser et il commença l'opération.

"D'accord. Je vais te pénétrer doucement. Si ça devient trop insupportable, pince mon bras et on arrêtera."