Bonjour aux lecteurs passant par là. Si vous n'êtes pas à jour dans le manga, je vous déconseille de lire la suite.

Après les récents (excellents) chapitres que maître Oda nous a offert, j'ai été très intrigué par le personnage de Imu et ses potentiels pouvoirs. Plusieurs questions ont traversé mon esprit :

Est-il celui qui a eu la capacité d'effacer l'histoire d'au moins 1 siècle ?

Les personnes ayant vécu durant ce siècle ont-il eu une perte ou une modification de leur mémoire ?

Le monde peut-il revivre un tel oubli ?

Que se passerait-il si le Siècle Oublié se produisait une deuxième fois ?

Voilà l'origine de cette histoire. Et son personnage principal n'est autre que Sabo. Pourquoi me direz-vous ?

Parce qu'il est le seul vivant à avoir été témoin de la présence de l'enfer au Sommet. Parce qu'il est le personnage ayant déjà vécu une perte de mémoire et donc je trouvais intéressant de jouer avec ce détail. Et parce qu'il est tout simplement mon personnage préféré et que sa vie me touche profondément.

Bonne lecture devant le 1984 du pauvre.


Sabo a toujours pensé être atteint de folie. Le sentiment de vivre une vie qui n'était pas la sienne guettait sa pensée à longueur de temps.

Noble de naissance, il avait eu le privilège de naître dans une famille riche depuis des générations. Un père banquier, une mère aimante et un petit frère brillant composaient ce beau cadre de vie. Alors qu'il n'était encore qu'un enfant, Sabo avait vite saisi l'importance de la classe dans ce système qui enveloppait le Royaume de Goa. Quand il explorait à l'abri des regards le Grey Terminal et qu'il voyait la misère dans laquelle se trouvaient ses habitants. Quand il comparait ses luxueux vêtements à ceux des enfants du bas de la ville. Ou ce moment où lui et son camarade Léo avaient décidé de tricher pour le contrôle d'histoire porté sur la naissance des Dragons Célestes et qu'ils s'étaient fait prendre. Le professeur avait versé de façon exclusive toute sa colère sur son compagnon en lui rappelant bien devant toute la classe que sa famille vivait une ruine financière et que de toute façon, il n'allait pas rester bien longtemps parmi eux. Durant tous ces moments, Sabo savait que son rang l'avait sauvé d'une vie remplie d'infortune et de mépris. D'ailleurs, il se souvenait toujours des paroles de Léo après cet incident :

"Tu es béni Sabo, tu es né noble"

Il était partie rapporté cette parole à son père en omettant bien évidemment tout le contexte. Ce dernier lui avait simplement affirmé qu'il était en effet chanceux d'avoir un sang pur et qu'il devait donc remercier le Seigneur de lui avoir accordé ce droit. Alors Sabo avait écouté son père, il ressentait chaque jour de la gratitude de naître noble.

Il n'avait jamais remis en cause cette philosophie de vie jusqu'à son adolescence. Il pense d'ailleurs que c'est précisément à cette période que ce sentiment de mal-être le gagna de jour en jour. Il remit en question les valeurs et enseignements que son cercle familial lui avait inculqué, il était impossible pour lui d'accepter cette doctrine qu'il voyait faire tant de mal autour de lui. Bien qu'il ait conscience de la perversité régnant dans ce royaume, il aurait aimé l'accepter naturellement comme les autres nobles et profiter sans soucis de son titre. Mais il en était incapable. Comme si une partie de lui rejetait et souhaitait se soulever contre une telle existence.

Sabo a de la chance disait-on, il a la vie que de nombreux jeunes hommes de son âge rêvent de vivre. Mais pour une raison inexplicable, il pense que cette vie présente n'est pas la sienne. Il était un papillon piégé dans une toile, emprisonné dans un quotidien gorgé d'illusions.