Hello!
Merci encore à Moira pour sa correction et pour me supporter dans mon trip Qi Rong paternel !
Mention de violences familiales passées. Ca dure pas et c'est pas vraiment détaillé, mais je préfère prévenir !
Bonne lecture !
Sa petite merde de fils méritait le meilleur. C'était une évidence. C'était pour cette raison qu'il s'acharnait à tenter de travailler pour payer un appartement cool pour son gamin. Ok, peut-être que même avec tous les efforts du monde, il finissait toujours par gueuler sur les clients, ou sur ses collègues, ou sur son boss. C'était pas de sa faute s'il était entouré par des gros débiles ! Un soupir. Guzi jouait avec des cubes qu'il plaçait dans des trous avec méthodologie. Bien sûr, il était un peu vieux pour ce jeu-là, mais ça le détendait. À coup sûr, le gamin allait devenir président, au moins. Ou quelque chose comme ça. Puis, son écriture était bien plus propre que celle de son père. Ou que celle du mec débile de son cousin. Qi Rong envoya un SMS à sa tante, en essayant d'être le plus correct possible, lui redemandant des thunes vu qu'il venait d'être viré. Encore.
Au début, tantine était réticente à lui filer un coup de main, et il l'avait beaucoup insultée pour ça. Genre, elle aidait cette pute de Xie Lian sans hésiter alors que c'était un trou du cul raté qui ne venait presque plus la voir pour des raisons plus connes les unes que les autres. Mais quand elle avait appris pour Guzi, elle avait été moins chiante. Elle l'avait même invité à venir avec le gamin dans une petite maison de campagne où elle vivait seule depuis la mort de tonton. Xie Lian se sentait responsable pour ça, donc il ne venait plus - et de toute façon ! Il avait raison, c'te débile de cousin, c'était de sa faute, donc il pouvait aller se faire cuire le cul.
Enfin.
Qi Rong n'allait pas se plaindre trop. Tonton ne l'aimait pas, il n'aimait pas trop tonton, et merde. De toute façon, là, il y avait plus important, plus vital. Maintenant qu'il avait été viré pour la… Cinquième ? Sixième fois ? Il détestait les maths, putain. Bref, donc maintenant qu'il était de nouveau au chômage, il lui fallait une source de revenus. De fait, travailler était difficile et, en plus, ça impliquait de laisser son fils seul avec une babysitter débile. Il allait être président un jour, Guzi, donc il avait besoin d'une meilleure éducation que ça. Donc, il allait trouver une meuf, de préférence riche, pour l'aider. Une pierre deux coups ; il allait d'une part pouvoir vivre dans l'opulence que son fils méritait, et en plus, son gamin aurait une mère.
Ok, peut-être que c'était Qi Rong qui l'avait mis au monde. Mais, de toute façon, il était trop jeune pour comprendre les tenants et les aboutissants de ça. Pour le reste, il était son père et donc il fallait une mère, en toute logique.
C'était plus ou moins comme ça qu'il s'était retrouvé sur le canapé éclaté du salon, son fils sur les genoux, Tinder sur son téléphone. Il avait créé son profil avec soin : "Cherche maman pour mon fils. Riche de préférence." avec une photo de lui avec Guzi. Clair, efficace. Maintenant, il passait d'une nana à l'autre en demandant son avis au gamin. Après tout, c'était pour lui, donc autant qu'il choisisse celle qui avait la meilleure allure de mère.
Qi Rong n'aurait pas dit - il n'aurait pas osé penser même - qu'il ne voulait pas que son gamin souffre de l'absence de mère comme lui en avait souffert. Il n'aurait pas dit, pas pensé même, que parfois sa maman lui manquait.
L'Homme qui venait parfois dans l'appartement, le forçant à se cacher sous le lit jusqu'à son départ, moins.
L'enfant ne semblait pas convaincu par les premières prétendantes potentielles, et il passait assez vite les profils. Parfois, une photo semblait attirer son œil, et il demandait à son père de lui lire la description. Guzi gonflait alors les joues, visiblement insatisfait, et passait son doigt sur le profil suivant. Très vite bloqué, Qi Rong dut payer pour la version premium du site, et ce cirque stupide dura peut-être une heure.
Et ça aurait pu continuer encore un moment ceci dit ; mais la sonnette agressa leurs tympans, et Qi Rong se redressa en pestant. C'était sans doute ce débile de livreur qui gardait son index appuyé sur le bouton très longtemps juste pour lui casser les couilles. De fait, ça marchait ! Guzi pouvait entendre son père crier des insultes au type à la porte, mais il se contenta de continuer de passer d'un profil à l'autre, curieux.
Son regard se posa finalement sur un visage qu'il trouvait joli. Des longs cheveux et des longs cils et des gros muscles. Guzi adorait son papa, mais il n'avait pas de gros muscles et il s'essoufflait vite quand ils couraient dans l'appartement. Il passa son doigt de l'autre côté, comme Qi Rong le lui avait dit plus tôt, en se disant que le monsieur pourrait être sa maman.
Son père revint vite, un colis entre les mains. Il grommelait très fort au sujet d'un débile de cousin de merde qui s'acharnait à lui envoyer des colis pour Guzi. L'enfant regarda Qi Rong ouvrir la boîte, pour y découvrir un petit bonnet crocheté. Vert, mais surtout… Surtout…
Guzi éclata de joie. "DINOSAURE !"
Maintenant que son fils l'avait vu, Qi Rong ne pouvait plus le jeter en maudissant cette pute de Xie Lian sur dix générations. C'était même pas lui qui l'avait crocheté, Qi Rong en était sûr ; parce que son cousin était une merde inutile.
Toutefois, son fils méritait ce qu'il y avait de mieux, donc avec un gros soupir, il posa le bonnet sur sa petite tête. Et son sourire était tellement grand, et ses yeux tellement brillants que Qi Rong se sentit fondre un peu.
Mais juste un peu, hein !
Il attrapa ensuite son téléphone, posé sur le canapé, pour se rendre compte qu'il avait un match. Ses sourcils se froncèrent très fort. Il n'avait accepté personne. Il vérifia l'identité de la candidate - peut-être que Guzi avait trouvé quelqu'un à son goût - et il se stoppa brutalement.
Ah, ça devait être un putain de faux mouvement. Il montra l'écran à Guzi, qui se mit à sourire encore plus, comme si c'était putain de possible. Le gamin jouait avec les franges du bonnet avec ses petites mains potelées, là.
"Je veux cette maman !"
Qi Rong le regarda, perplexe.
"C'est un mec.
-C'est ma maman maintenant."
Dans quelle merde il était. Mais dans quelle putain de merde il était !
