Bonjour bonsoir tout le monde :D
Plus d'un an pour écrire cet OS, ça commence mal. Notamment en voyant une référence à un film de l'été dernier où quand je l'ai lue, je me suis dit "à ouai, faut ptetre finir cet histoire ma cocotte" XD
Cette idée de texte m'est venu en lisant un autre OS, "Cieux" de Saha-C, l'une des meilleure autrice du fandom Saint Seiya selon moi. Mais attention, ce texte est purement autonome et ne fait pas l'objet d'une suite "officiel", je l'ai écrit toute seule. Juste, un texte m'a inspiré, je le mentionne. D'autant que le texte de Saha-C est beaucoup plus calme (et mieux écrit) que le mien qui est plutôt guimauve et (je l'espère) comique.
Rating K+ parce que quand même ils ne sont pas très polis les 2 reptiles
Disclaimers : Saint Seiya appartient à Masami Kurumada et à la Toei, et la couverture à son auteur
Bonnne lecture à tous et à toutes ! :)
Envole-Moi !
- Rappelle-moi pourquoi je dois t'obéir ?
- Mais tu m'obéis pas ! Tu réalises une promesse !
- Et pourquoi je t'ai promis de faire une balade dans les aires déjà ?
- Ça, à toi de me le dire. Aller à 4 pattes !
Rhadamanthe savait parfaitement pourquoi, mais ne l'aurait jamais dit à un Kanon avec ce comportement.
L'autre jour, alors qu'il s'occupait d'une nouvelle pile de dossiers d'âmes à condamner, ce dernier lui avait demandé ce que cela faisait de voler. D'abord sceptique et plutôt distant, le ton enfantin et la lueur d'une curiosité sincère dans le regard de son amant l'avaient quelque peu perturbé. Les choses bizarres dans son ventre l'avaient alors poussé à proposer au Gémeau d'expérimenter lui-même, Rhadamanthe n'arrivant pas à le lui décrire.
Proposition qu'il regrettait amèrement maintenant qu'un petit sourire sadique habillait le visage de Kanon au lieu d'une bouille toucher par la promesse.
Il savait parfaitement que s'énerver contre lui ne ferait qu'aggraver les choses, cependant sa patience avait déjà été bien malmenée par les nombreux rires sadiques de Minos devant les pauvres âmes condamnées, les très lourds sous-entendus d'Eaque sur le fait qu'il allait « s'envoyer en l'aire avec Kanon », les hurlements stridents de Pandore l'accusant de délester son poste alors qu'elle-même ne faisait rien de ses journées à part soupirer devant une photo d'un jeune japonais aux cheveux bleus, sans oublier ses subordonnés soit inefficaces, soit vachement collant.
Alors si le chevalier ne se tenait pas un minimum, le juge allait bientôt baffer l'homme qu'il aimait le plus au monde (ce qui serait fort dommage en vue de la réponse plus qu'évidente qu'il se mangerait après).
- Pourquoi à 4 pattes !? Tu me prends pour un cheval .
- Ba faut bien que j'aille sur ton dos donc…
- Pourtant, en d'autre circonstances, tu arrives parfaitement à me sauter dessus et t'accrocher peu importe ce que je fais !
- Oui, mais de un, c'est de face, et de 2, tu n'as pas des putains d'ailes qui fond 2 fois ta taille plantées dans le dos en plus d'une gigantesque armure qui te rend 3 fois plus gros !
Les deux hommes se lancèrent des éclaires. Chacun ayant une grosse fierté (certains diraient même mal placés), ce face à face aurait pu durer longtemps si Rhadamanthe n'avait pas un emploi du temps aussi chargé. Ce dernier se retourna donc, non sans jeter un regard noir à son homme et un soupir bruyant. Il se pencha à peine, tendant ses mains vers l'arrière.
- Il est hors de question que je m'abaisse plus alors tu montes maintenant ou jamais.
Rien. Puis il entendit bizarrement des pas s'éloigner. Juste avant de faire-demi tour, des pas beaucoup plus précipités se firent entendre, avant qu'un poids énorme ne se jette sur son dos, manquant de l'étouffé et de le faire tomber à la renverse.
- Rhaa...non mais ça va pas ?! tenta-t-il d'articuler alors que les bras de Kanon desserraient leur prise qui l'avait étranglé.
- Ba quoi ? Avec moins d'élan et tes grosses ailes, j'aurais jamais réussi à monter sinon.
Le blond était réellement en train de fulminer face au sourire fier de l'autre, se maudissant d'être tombé amoureux de ce sale gosse.
Se répétant que s'il se terrait, cette histoire se terminerait plus vite, il fit seulement un énième soupir en se préparant.
- Accroches-toi mieux que ça.
- Je peux pas plus.
- Si.
- Non.
- Alors t'en pis pour toi.
Kanon eut à peine le temps de froncer les sourcils que les ailes de Rhadamanthe se déployèrent et les propulsèrent à plusieurs mètres du sol. La surprise força le grec à enrouler ses jambes autour des hanches de l'anglais et coller son visage dans son cou, ce qui ne manqua pas de faire sourire ce dernier.
- Alors ? On fait moins le malin ? ria Rhadamanthe.
- Ta ge…
Kanon qui s'interrompt dans une joute verbale, c'était bizarre. Le blond tourna la tête, histoire de vérifier que son amant ne soit pas tombé dans les pommes ne se sachant pas avoir le vertige. Mais aux vues du regard émerveillé de ce dernier, ce n'était pas le cas.
La bouche ouverte et les yeux brillants, il contemplait littéralement le paysage devant lui, exactement comme un enfant la première fois qu'il monte dans une grande roue.
Les choses bizarres étaient revenu dans le ventre de la Wyvern.
Jugeant préférable d'avoir un Kanon âgé de 15 ans en pleine contemplation plutôt qu'un Kanon de 15 ans en pleine crise d'adolescence sur le dos (au sens propre) il ne dit rien et commença à avancer.
- Dis, on peut voler sur la terre ? demanda le grec après quelques minutes à voleter au-dessus d'une énième prison. C'est pas que le paysage est un peu apocalyptique, oppressant et déprimant mais j'aimerais bien voir autre chose que des âmes en train d'agoniser.
- ...Alors dans un endroit où il n'y a pas d'humain, ce serait dommage de créer une panique générale.
- Pourtant ce serait drôle !
Regard semi-noir, semi-blasé de l'anglais.
- Bon d'accord... Golden Triangle.
Face au couple de dragons, une brèche dimensionnelle apparut. Rhadamanthe s'y engouffra et s'arrêta le temps que sa vision s'habitue au changement de luminosité.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il fut scotché par le paysage, sûrement comme son paquet au vu de son silence.
La montagne était sous une forêt de différences nuances de vert. Une cascade déchirait cette couverture en s'engouffrant dans un grand lac bleu scintillant. Le soleil était déjà bas, donnant des reflets dans l'eau en plus de teinter le ciel d'un léger voile rose orangé.
Cela faisait bien longtemps que Rhadamanthe n'avait pas vu un paysage aussi magnifique. L'époque où il cherchait cela remontait à sa vie humaine, et il n'avait jamais pu avoir cette vue. Et depuis qu'il était au service d'Hadès, il n'avait jamais pensé à « voyager ».
Et sans Kanon, il n'aurait jamais vu ça.
- On peut avancer ? entendit-il.
Visiblement, Kanon était impatient.
- Et un peu plus rapidement qu'avant ?
- Mais pourquoi si tu ne veux pas profiter de la vue ? demanda septique la Wyvern, jetant un regard à son homme.
- J'avoue que c'est magnifique, mais si j'avais voulu contempler l'horizon en vitesse de croisière, j'aurais simplement payé un tour en montgolfière. Alors que là, j'ai l'occasion de voler, à pleine vitesse, faire des loopings, des virages ultras serrés à la Top Gun !
- À la quoi ? demanda Rhadamanthe, un sourcil haussé, ne comprenant pas le rapport entre voler et un flingue.
- À oui, c'est vrai que je dois faire ta culture cinématographique.
- Je pense que j'en aurais déjà une si tu ne me sautais pas dessus 2 fois sur 3 qu'on regarde un film !
- Nan mais oui mais c'est trop tentant ! Entre un film que j'ai déjà vu 5 fois avec Milo et essayer de distraire le sérieux Rhadamanthe de la Wyvern, juge le plus assidu d'Hadès afin que sa tête de gargouille au sourcil froncé, essaye d'abord de rester froncé, mais finalement, se déride pour me faire grimper au rideau, le choix est vite fait.
-… Tu te rend comptes que tu dis que tu adores m'allumer ?
- Comme si t'allais te plaindre. Et je dirais plutôt que je manipule à ma guise un demi-dieu.
- … Mouais. On parlait de quoi déjà ?
- Voler plus vite !
- T'es sûr ?
- Mais ouieee !
Kanon, tel le gamin qu'il était, bougea ses hanches tel un gosse en plein caprice pour faire un 2ème tour de carrousel, la bouille avec évidemment.
Rhadamanthe hésitèrent quelques secondes, puis ses lèvres formèrent un sourire sadique.
- Tu l'auras voulu.
Il regarda droit devant lui, craqua son cou, ses ailes se déployèrent pleinement avant de donner un énorme coup, les propulsant à plusieurs mètres en avant, les mettant à l'horizontale.
La Wyvern continua à battre des ailes, augmentant leur vitesse.
- Wouhouhouohooouuu !
Rhadamanthe pouvait parfaitement entendre le sourire de Kanon dans ce cri de joie, le faisant sourire aussi.
Il vira sur la gauche, faisant un demi-tour pour retourner vers la montagne. Le grec voulait du grand huit, il allait en avoir ! Comme cela faisait plusieurs millénaires que Rhadamanthe avait des ailes, et donc bien longtemps qu'il n'avait plus volées pour le plaisir, il se concentra sur les sensations du vent qui fouettait son visage, cette impression de flottement entre deux battements d'ailes et ce sentiment de totale liberté dans ses mouvements.
Kanon jubilait face aux même choses. Il découvrait avec un plaisir immense la joie de voler. Mais cela pourrait être encore plus parfait…
Alors que la Wyvern accélérait encore, il retira doucement ces bras d'autour du cou de son amant. Le blond, trop pris dans ses sensations qu'il redécouvrait, ne sentit pas les mains du grec descendre vers ses omoplates. Maintenant, Kanon était assis sur le dos du juge et cela le comblait encore plus de joie. Il se sentait beaucoup plus libre que lorsqu'il devait enserrer le cou de l'anglais.
Doucement, le chevalier retira ses mains, puis les écartait en signe de croix. Les bras ainsi tendus, Kanon pouvait enfin pleinement profiter du vent qu'il déchirait de tout son corps, regarder le paysage défiler à différentes vitesses suivant la distance. Ce sentiment d'être totalement libre, que plus rien n'a d'entrave sur son corps !
Mais d'un coup, Kanon glissa des hanches du juge.
Il ne comprenait plus rien. Il ne contrôlait plus rien, et surtout, il n'arrivait à trouver ni Rhadamanthe, ni le sol. Kanon paniqua.
Aucun son ne sortait de sa bouche. Il n'arrivait pas à crier. Il n'arrivait plus à crier depuis ses jours de torture, sa gorge ayant pris l'habitude de se bloquer au même rythme que les grosses vagues qui s'engouffraient entre les barreaux.
Et ça lui faisait mal.
Il n'arrivait plus à respirer, obliger d'avaler de grande goulet d'aire avant de subir l'apnée, alors qu'il poussait sur ses cordes vocales à s'en déchirer la gorge.
Il n'arrivait plus à voir, des taches floues clignotaient devant ses yeux secs de terreurs...
Il bougeait contre son gré, ballotté dans le vent, comme dans son pire cauchemar… Il allait mourir… Cette fois c'était la fin, il allait se fracasser la tête contre une pierre, impuissant face au monde. Impuissant...
Une grosse tacha noir passe devant ses yeux. Cette tache noire semblait foncer sur lui.
Elle lui empoigne le bras, le tira, le plaqua contre quelque chose de froid et dur, l'immobilisa et stoppa sa chute d'un coup sec.
Cet arrêt brutal lui fit tourner la tête, l'empêchant de comprendre ce qui se passait. De comprendre pourquoi le choque ne l'avait pas tué vue sa vitesse.
De comprendre qu'il avait un bras puissant qui écrasait son ventre contre une grande plaque de métal. Qu'une large main lui maintenait la tête baissée.
Sa tête redescendait, elle se fit moins légère, reviens sur ses épaules. Les taches devinrent moins floues, puis finissaient par redevenir un arbre, une falaise, un lac.
Ses cordes vocales se détendaient. Il n'avait plus envie de crier, il pouvait donc reprendre son souffle.
Au fur et à mesure que la respiration de Kanon se ralentit, il comprit que la main dans ses cheveux tremblait légèrement.
La main de Rhadamanthe tremblait et lui tenait le visage fermement. Il comprit qu'il était tombé, que le juge l'avait rattrapé, et visiblement, que ce dernier avait eu peur pour lui. Jamais il n'aurait cru que Rhadamanthe puisse avoir peur. Ho le tremblement est léger, presque imperceptible, et sûrement indétectable pour quelqu'un qui n'a pas senti cette main des heures durant sur son corps.
Rhadamanthe a eu peur. Le juge des enfers, la Wyvern, son amant, a eu peur. Il doit le rassurer, et surtout sortir de cette situation où ni l'un ni l'autre ne saurait réagir si elle s'éternisait.
Le chevalier, à présent plus calme, enserra la taille du spectre, les bras encore légèrement engourdis de toutes ses frayeurs. En se sentant enlacer, le blond repoussa brutalement son amant, l'enserrant par les biceps.
- Non mais à quoi tu pensais ? Pourquoi tu m'as lâché !? T'es suicidaire !? hurla Rhadamanthe visiblement ivre de colère face à cet imbécile.
- Bien sur que non, tu me prends pour qui ! Je voulais juste…
- Juste quoi ?!
Kanon ne savait pas quoi répondre, chose surprenante. Il se sentait comme un gosse en train de se faire gronder. En fait, c'est ce qu'il était.
Il avait fait un caprice pour avoir ce qu'il vouait, et dès qu'il l'avait eu, il avait voulu plus. C'était toujours comme ça, toujours vouloir plus. Sauf que cette fois, il avait vraiment eu peur de mourir. Grâce à son amant, il s'en est sorti, mais la prochaine fois sera peut-être celle de trop.
Kanon se sentait de plus en plus angoissé, et les souvenirs du Cap Sounion ravivés ne l'aidaient pas du tout à se calmer.
Il perdait quelques couleurs et son regard était lointain, inquiétant Rhadamanthe.
-… Kanon ?
-…
-… Kanon, réponds-moi !
Il secoua légèrement son amant qui sortit de ses rêves, un visage angoissé peint sur ses traits.
C'est vrai, c'était le Gémeau qui était tombé et avait failli mourir, ce n'était pas lui qui devait être rassuré. Il inspira un coup, tremblant, avant de le reprendre dans ces bras, le tenant fermement par la taille d'un bras, l'autre caressant sa nuque à la racine des mèches bleues et ses lèvres contre son oreille pour lui murmurer ce qu'il espérait être des paroles réconfortantes.
- Tu va bien, Kanon. Tout va bien, je te tiens dans mes bras, tu les sens ? (il resserra légèrement sa prise) Je ne te lâcherais pas, ne t'inquiète pas. Tu es en sécurité, je suis là, je ne te lâcherais pas…
Les mots tendres et la chaleur émanent des mains et lèvres du juge aidèrent le chevalier à se calmer. Son angoisse était passée, et il choisit de cloisonner ses questions pour une prochaine fois.
Cette fois, Rhadamanthe lui laissa lui rendre son accolade, embrassa son amant, sur l'oreille, puis le cou et la joue en série de baisé papillon avant de se redresser, pour voir les restes de peur dans les yeux bleus mais l'apaisement dans le faible sourire, réveillant les choses dans le ventre de la Wyvern. Alors il s'avança doucement pour donner un baiser à Kanon, voulant le rassurer, le calmer, revoir le sourire de sale gosse sur ce visage qu'il adorait.
Contrairement aux autres fois, les dragons restèrent sages, ne faisant que toucher leurs lèvres, et pourtant, l'émotions du Gémeau gonfla son cœur plus que les autres fois.
Ils se séparèrent pour reprendre leur souffle, surtout Kanon. Le voyant toujours un peu agité, Rhadamanthe décida de s'arrêter là.
- Kanon, ouvre un portail, je te ramène au Sanctuaire.
- Quoi ? Non, pas maintenant ! s'offusqua le Gémeau, la surprise ayant remplacé la peur.
- Si. Tu viens de vivre un moment difficile, il faut que tu te reposes, contra la Wyvern.
- Rho, arrête, je suis pas en sucre ! répondit de mauvaise foi le grec.
Voilà de retour l'insupportable gosse de 15 ans trop fier, même s'il préférait son amant comme ça.
- Ça n'a rien à voir, c'est juste…
- Non tait toi ! le coupa Kanon en lui couvrant la bouche.
Les sourcils du blond se froncèrent, sa patience commençant à arriver au bout.
Kanon se rendit compte de son comportement et se mordit la lèvre. Il essaya de se calmer, afin de réussir à expliquer la raison de son choix à son amant.
- Écoute, j'ai déjà du mal à aller me baigner à cause de ces putains de souvenir du Cap, et j'en fais même des cauchemars, te réveillant une nuit sur trois. Je refuse qu'il se passe la même chose avec ça, je ne veut pas que l'un de mes rêve de gosse vienne me hanter et me fasse regretter d'avoir voulu connaître la sensation de voler, d'être libre… et de t'y associer. Alors on va continuer, jusqu'à ce que ce qui vient de ce passer soit oublié.
D'abord timide et incertain, le ton du Gémeau pris en confiance et détermination. La Wyvern trouva admirable cette rage dans le regard bleu, refusant de survivre, se battant pour vivre. Mais malgré cela, il n'était pas convaincu, il se refusait de ne serait-ce que blesser Kanon de quelque façon que ce soit.
- Si tu ne me fais pas confiance pour être sage, grogna le chevalier, c'est toi qui peux me tenir.
Visiblement, ça lui arracha la gorge de dire ça, mais c'était la seule solution pour que Rhadamanthe le croit et ne les rapatrie pas illico presto au Sanctuaire.
Face à cet effort visible, le juge sonda une dernière fois le regard bleu, s'assurant que c'était bien son souhait, puis retourna son amant, le mettant dos à lui avant de le replacer contre son torse. Dans cette position, c'était Kanon qui devait avoir une confiance absolue au spectre pour ne pas le lâcher.
Il se tendit légèrement, ne voyant que le paysage devant lui et sous ses pieds, très loin encore. Heureusement, les bras le tenaient fermement et le souffle de l'anglais dans son cou lui rappelait sa présence.
- Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? demanda une dernière fois Rhadamanthe, voyant son amant moins calme qu'avant.
- Oui, je refuse de fuir, c'est bien clair ? déclara fortement Kanon, regardant dans les yeux le spectre, s'agrippant aux bras gantés.
- Dans ce cas…
Et le juge recommença à avancer doucement, guettant les réactions de son homme qui se cramponnait à lui et essayait de calmer sa respiration.
La Wyvern savait le courage dont faisait actuellement preuve Kanon, et la chance qu'il lui faisait, de croire en lui malgré son passé. Il bloquait totalement ses bras, conscient que si le grec ne sentait qu'un vague tressaillement ressemblant à un lâché, il ne lui ferait plus confiance, et ça, il en était hors de question.
Lorsqu'il redevint assez calme, Rhadamanthe alla légèrement plus vite, surveillant toujours les réactions de Kanon. Il sentit le cœur et le souffle de ce dernier s'accélérer, mais pas de la même façon. Il arrivait à distinguer un léger sourire sur le visage du grec. Rassurer par ce fait, l'anglais augmenta encore légèrement la vitesse.
Kanon se sentit de plus en plus reposé sur les bras de Rhadamanthe à mesure qu'ils se penchaient en avant. Il maintenait d'autant plus sa prise sur eux, bien que son dos restât complètement collé au torse du surplis.
- Ça va toujours ? questionna la Wyvern une fois qu'ils étaient à nouveau à l'horizontale.
- Oui… bien sûr que oui ! répondit fébrilement le Gémeau, un sourire fragile aux lèvres en donnant un coup d'œil à son amant.
Kanon se sentait bien, et de mieux en mieux, oubliant aux files des secondes l'accident et regagnant les mêmes frissons d'exaltation. Il baissa son regard, et vit les larges bras gantés de noir le maintenir fermement l'entièreté de son torse.
Je ne vais pas tomber.
Il se répéta cette phrase plusieurs fois, jusqu'à trouver le courage de relâcher la pression de ses mains. Ne sentant aucun changement, son sourire s'élargit, et il lâchât entièrement les bras du juge.
Je ne vais pas tomber !
Kanon reposait entièrement sur Rhadamanthe. Il lui faisait entièrement confiance à cet instant. Si le spectre décidait que sa vie s'arrêterait là, elle s'arrenterait là. Et malgré cela, le chevalier lui faisait confiance.
Le blond en fut touché, et décida d'aller encore plus vite, pour satisfaire les envies d'adrénalines de son amant. Il poussa un coup d'elle plus puissant, faisant tressaillir le bleuter, avant qu'un immense sourire à lui décrocher la mâchoire n'apparaisse.
Il volait ! Il volait enfin, comme il en avait t'en rêvé. Toujours rêvé. Et c'était même encore mieux !
- Eh, Rhada ?
Il n'avait même pas besoin de finir sa phrase que la Wyvern comprit ces souhaits.
Ils les inclina à gauche, puis à droite, et leur fit faire un tour complet sur eux-mêmes, passant Kanon au-dessus de lui qui ne pouvait s'empêcher de rire t'en il était heureux.
Voir son amant ainsi comblait le juge également.
Il tourna à 180 degrés, prenant le virage serré par plus plaisir de s'incliner sur le côté.
Donnant un coup d'aile supplémentaire, Rhadamanthe leur fit faire un looping, au plus grand plaisir de Kanon.
- Whouhouhooouuu !
Il avait mal aux joues à force de sourire, et croyait bien que son cœur allait lâcher s'il ne se calmait pas, mais il ne voulait pas s'arrêter.
- Encore !
Il entendit un rire grave à côté de son oreille et eut juste le temps de voir un air attendrit sur l'habituel visage du spectre, avant qu'il n'accélère en direction du ciel.
Et sans s'y attendre, Kanon se fit envoyer en l'air, mais contrairement à tout à l'heure, se fut maîtrisé. Il resta bien droit, et pue profiter pleinement du magnifique paysage qui s'offrait à lui le temps de sa montée sans ressentir une once de panique.
Il volait pour de vrai, tout seul.
Lorsqu'il se sentit retomber, un petit frisson d'excitation à la sensation bizarre dans son ventre, mais aussi une peu de peur, le prit.
- Kanon !
Alors qu'il commençait à tomber tête la première, il entendit un cri et bloqua son regard sur Rhadamanthe. Aussitôt, le Dragon des Mers se calma, se sachant en sécurité avec son amant à ses côtés.
Arrivé à son niveau, la Wyvern ne le rattrapa pas, mais se laissa aussi tomber, face au grec qui n'arrivait pas arrêter de sourire, des étoiles dans les yeux, au plus grand plaisir de l'anglais.
Ils se rapprochaient rapidement du lac, mais Kanon n'avait plus une once de peur.
Alors qu'il ne restait plus que quelques mètres entre eux et l'eau, Rhadamanthe embrassa son dragon, se plaça derrière lui pour les propulser brutalement le long de la surface en une seconde.
Ce trop-plein d'émotions fit crier Kanon à gorge déployer, son cœur ayant rarement battu aussi vite. Il tendit une main pour la plonger dans l'eau, créant une immense traînée derrière eux.
Il se retourna pour voir son spectre, qui souriait également. Et sans crier gare, l'aspergea sans ménagement. Le juge du fermer les yeux, et son vol dévia un peu, mais les baragouinements d'insultes en anglais renforcèrent les rires du chevalier.
S'en attendre, Rhadamanthe lui fit pareil. Il eut peur quelques secondes de déclencher une autre crise, mais Kanon était si détendus, si heureux, qu'il ne fit que rire davantage et asperger plus violemment la Wyvern.
Ne voulant pas finir totalement trempé, il remonta hors d'atteinte de l'eau, et ceux malgré les protestations amusées du Gémeau.
Ils volèrent encore quelques minutes, puis Rhadamanthe ralenti le rythme pour se poser en douceur sur la prairie à côté du lac.
- Woaaa, c'était trop bien ! Je me doutais que c'était génial de voler mais pas à ce point ! Et quand on faisait des loopings la tête à l'envers, et quand tu m'as jeter en l'air, ça a fait des trucs trop bizarres dans mon ventre. Trop bien et quand…
Dès qu'il fut posé à terre, Kanon ne pouvait plus s'arrêter de parler. Il avait un peu de mal à marcher sur place, Rhadamanthe dut l'aider à se stabiliser mais le Gémeau n'y fit pas attention, encore perdu dans ses sensations.
Rhadamanthe en était heureux, comme rarement cela lui était arrivé. Il a eu bien peur lorsque Kanon était tombé, mais après ça, et maintenant, l'immense joie enfantine de son amant était contagieuse. Il était très heureux d'avoir pu partager cela avec lui, d'avoir réalisé le rêve de son trésor.
- C'était beaucoup trop génial Rhada !
Sans s'y attendre, la Wyverne se fit sauter dessus par le Gémeau, les faisant tomber à la renverse.
Kanon embrassa passionnément Rhadamanthe, qui se fit un plaisir d'y répondre en l'enlaçant tendrement.
- Merci Rhada. Merci infiniment ! Si tu savais comme je t'aime !
Le spectre n'eut pas le temps d'être surpris que le chevalier l'embrassa encore avec fougue.
Sans s'en rendre compte, Kanon venait de lui dire pour la première fois « je t'aime », perdu dans son bonheur. Inutile de le gêner en le mentionnant, le grec passait l'un des meilleur moment de sa vie. Rhadamanthe ne voulait pas le lui retirer.
Il se contenta donc de lui retourner son baiser, son ventre de nouveau attaqué par cette sensation étrange mais loin d'être désagréable, et ses joues légèrement rosées.
- Merci Rhada, c'était trop bien… Mais pourquoi tu rougis ? demanda Kanon en reprenant son souffle.
- Pour rien, tu m'étouffes là, répondit Rhadamanthe avec un sourire.
- Eh !
Le Gémeau voulut donner une pichenette à la Wyvern, mais ce dernier l'embrassa plus rapidement.
Les deux dragons profitaient pleinement de ce moment presque hors du temps, faisant doucement redescendre l'adrénaline.
- Dit Rhada ?
- Mm ?
- On le refera ?
- Mais bien sûr Kanon.
Et il sourit de plus belle.
Tout ce que tout voudra, mon trésor…
Fin
