OUT OF THE ASHES
PURPLEJELLOSG1
RÉSUMÉ
Spoilers sur la fin de la première saison. Spéculation sur la seconde saison. En renaissant de ses cendres, un nouveau départ l'attend.
INFORMATIONS
Personnages : Farah Dowling / Saul Silva
Catégorie : F/M
Fandom : Fate : The Winx Saga (TV)
OUT OF THE ASHES
FARAH x SAUL
Dire que tout le monde était collant après leurs retrouvailles était un euphémisme. D'une certaine manière, ce n'était pas surprenant. Ils l'ont tous pensé morte, après tout. Mais d'une autre manière, voir à quel point elle leur avait manqué était à la fois surprenant et humiliant. Farah ne l'admettrait qu'à Saul, qui l'avait surprise, que, parfois, il lui arrivait d'en pleurer.
I. Les filles
Au début, elle n'avait pas remarqué. Pas vraiment. Bloom avait pris d'assaut son bureau à l'improviste, sans être invitée, ce qui était arrivé plusieurs fois avant toute cette histoire avec Rosalind et Andréas, donc ce n'était pas nouveau.
Ce qui était nouveau, c'est que la fée du feu n'avait pas exigé de réponses que Farah ne pouvait pas lui donner.
Non, Bloom n'avait plus fait ça. À la place, elle se tenait devant le bureau de Farah, triturant ses mains devant elle, posant des questions idiotes sur les leçons du jour. Farah savait qu'elle connaissait les réponses.
Quand Farah s'est rendu compte que c'était parce que la jeune fille voulait passer du temps avec elle – volontairement, en dehors des cours – elle s'est déplacée vers le canapé, invitant Bloom à la rejoindre, avant de leur verser du thé.
Après les premières fois, les amies de Bloom sont devenues audacieuses et ont commencé à s'inviter à leur tour.
Stella a parcouru son bureau avec un air de confiance, comme si elle avait été invitée, mais Farah a vu son insécurité profonde et la peur du rejet, et l'a alors invitée à les rejoindre avec un sourire rassurant.
Aisha était nerveuse aussi, et Farah a vu la fée de l'eau la regarder avec des yeux larmoyants, comme si elle craignait qu'elle disparaisse devant ses yeux. Après avoir réalisé ça, Farah a mis un point d'honneur sur le fait de rassurer qu'Aisha et toutes les autres étaient plus que bienvenues pour venir. Elle lui a demandé si elle voulait l'aider quand elle aurait du temps entre ses cours, comme avant.
Musa est venue, un jour, et s'est assise sur le tapis, à côté des jambes de Farah. Elle pouvait pratiquement sentir la jeune empathe vibrer d'émotions – les siennes et celles des autres – donc Farah a subtilement passé la main dans les cheveux de Musa. En utilisant sa magie, elle a pu calmer et apaiser la jeune femme, qui soupira de manière audible, se détendant contre la jambe de Farah. C'est rapidement devenu son spot pour s'assoir, et personne n'a posé de questions à ce sujet.
Terra, sa douce Terra, était la plus franche des filles. Elle a bondi devant Bloom un jour, et a jeté ses bras autour de Farah, sans la lâcher pendant trois ou quatre minutes. Farah ne s'en souciait pas du tout et étreignit sa filleule en retour, ses yeux s'humidifiant quand Terra a murmuré : « J'étais si inquiète, je pensais que nous t'avions perdue, tante Farah. » Elle ne se souvenait pas de la dernière fois que la fille l'avait appelé ainsi, et ça l'a ramené des années en arrière lorsque Terra était enfant à Alféa.
Bloom trouvait souvent une excuse pour s'attarder, soit pour l'aider à ranger ou donnant l'excuse qu'elle avait oubliée quelque chose. Profitant de ces occasions, l'adolescente donnait à Farah un câlin impulsif, ne demandant plus la permission, puis sortait de la pièce aussi rapidement qu'elle était réapparue, un sourire sur les lèvres.
Ça devenait une tradition, en commençant par une nuit par semaine, puis en s'étendant à deux fois lorsque les garçons ont commencé à assister à leur première rencontre. Elles avaient besoin d'une nuit juste entre filles, a expliqué Stella, avec le reste des Winx pour appuyer ses propos.
II. Les garçons
Bien qu'elle ait joué un rôle dans l'éducation de Sam et de Sky, ils ont passé l'âge où être lié à la directrice de manière personnelle était socialement acceptable.
Pour Sam, c'était déjà grave que son père soit l'un des professeurs de l'école – il ne voulait pas en plus que tout le monde sache que la directrice était sa marraine et sa tante de substitution.
Sky, de la même manière, avait trouvé assez dur d'être le fils du légendaire Andréas d'Eraklyon, même si tout le monde savait que le directeur des spécialistes était son père dans tous les sens, sauf du sang. Qu'on sache que Farah avait assuré une figure maternelle serait trop pour son égo d'adolescent.
C'est pourquoi Farah ne s'attendait pas à grand-chose. Si elle s'entendait à quelque chose, c'était de la reconnaissance qu'elle soit morte pour eux. Elle a vu à quel point la relation de Saul et Sky s'était tendue après la révélation de la mort d'Andréas, et elle était plus que contente de savoir que les deux hommes se concentraient sur la réparation de leur relation.
Elle a donc été surprise lorsque Sam est arrivé dans son bureau de façon inattendue, un matin avant les cours. Il avait une plante dans un pot dans les mains, et a déclaré que son père lui avait demandé de lui apporter – ce que Ben démentirait plus tard. Il s'attardait dans son bureau sous prétexte qu'il devait trouver l'endroit parfait pour la plante, mais ensuite, juste avant de partir, il l'a prise dans ses bras, fermement, marmonnant qu'il était heureux qu'elle aille bien, avant de s'échapper.
Sky n'avait pas été aussi franc, mais étant donné qu'il avait été élevé par Saul – et non par Ben – et compte tenu du bouleversement qu'il avait ressenti lorsqu'Andréas était revenu dans sa vie avant de la quitter, Farah n'avait pas été surprise.
Elle se demandait également s'il le blâmerait de lui avoir menti à propos de son père, car elle avait accepté de mentir, partageant le blâme avec Saul. Son cœur s'est brisé pour les deux hommes en pensant à la culpabilité inutile de Saul – qui a duré tant d'années – et les dommages que la vérité avait causés à leur relation.
Contrairement aux autres, Sky n'est pas venu dans son bureau. Il a attendu des heures, jusqu'à ce qu'elle en sorte pour se diriger vers ses appartements. Elle l'a trouvé devant la porte, faisant les cent pas.
« Sky ? » demanda-t-elle doucement en s'approchant, ne voulant pas le surprendre quand elle pouvait voir qu'il était à bout. « Quelque chose ne va pas ? »
« Non. Oui. » Il rougit, inclinant la tête. « Tu as une minute ? »
« Bien sûr. » Bien que ce soient des circonstances particulières, Farah a utilisé ses pouvoirs pour voir si quelqu'un était à proximité avant de le faire entrer. Ça n'aiderait pas sa réputation si on le voyait entrer dans ses appartements, et les gens pouvaient mal interpréter les choses. « Entre. »
À peine entrés dans la pièce qu'il a fermée derrière eux avant de se jeter dans ses bras. Elle n'avait pas réalisé qu'il pleurait jusqu'à ce qu'elle sente des larmes tremper le tissu de sa robe.
Alors, Farah l'a apaisé avec sa magie et murmura des mots apaisants absurdes et l'a rassuré d'une manière qu'elle n'avait pas faite depuis de nombreuses années, lui apportant une libération de ses émotions refoulées auxquelles le jeune spécialiste avait été soumis.
« Je suis désolée, Sky. » murmura-t-elle quand il a commencé à se calmer. « Je suis désolée de ne pas avoir dit la vérité dès le début. »
« Je sais. Je comprends. » Il essuya ses joues en s'éloignant, l'embarras commençait à prendre place. « Je suis juste... content que vous soyez de retour. Silva et toi... » Il haussa les épaules, n'ajoutant rien de plus.
Il n'en avait pas besoin.
Bien que son rôle ait pris place en arrière-plan, elle savait que Saul ne se souvenait pas de sa mère et avait, jusqu'à récemment, très peu de souvenirs de son père.
« Je suis heureuse que nous soyons de retour aussi. » a-t-elle admis avec un sourire.
Avec un autre sourire timide, Sky est sorti de ses appartements.
Une fois que les garçons ont découvert les visites régulières du Winx Club, comme Terra les surnommées, ils ont également commencé à venir dans son bureau. C'est pourquoi les filles ont insisté pour une deuxième visite, entre filles, afin qu'elles puissent parler de tous les potins, des activités et ainsi de suite, ce qu'elles ne pouvaient pas faire aux côtés de leurs amis masculins.
III. Ben
Ça n'a pas pris longtemps à Ben de découvrir où ses enfants allaient une fois par semaine, le soir, ou de s'inviter le soir où Sam et Sky étaient présents.
Farah était contente, ayant vu le stress et la tension faire des ravages sur lui. Il avait le seul membre de leur trio à Alféa, avec Rosalind, et avait porté un lourd fardeau de culpabilité pour avoir échappé à la colère de Rosalind, restant indemne. Farah a essayé de souligner qu'il avait souffert autant qu'eux, qu'il n'avait pas eu l'année la plus facile, qu'il avait protégé leurs élèves tout en essayant de trouver un moyen pour les ramener tous les deux. Mais Ben n'en prenait pas compte.
Pourtant, alors que Farah sirotait son thé et le regardait régaler les adolescents avec des histoires sur leurs professeurs en tant qu'étudiants à Alféa, veillant à modifier tous les mauvais moments, elle était ravie de voir la tenson quitter ses épaules. Ses sourires sont revenus, librement, comme elle en était habituée, et les murs qu'il avait construits au retour de Rosalind commençaient à disparaitre.
Le soir, loin de leurs élèves, ils se sont assis dans la serre, dans le calme. Elle avait avoué que l'odeur du sol la rendait mal à l'aise et il l'avait compris, l'accueillant lentement dans son univers qu'il considérait comme son chez-soi, et qu'elle considérait comme une extension de lui.
Il était patient avec elle lorsqu'ils s'asseyaient ensemble, entourés de plantes qu'il nourrissait d'amour et de soin. Il lui a attribué les mêmes soins et la même attention qu'aux jeunes arbustes et l'a lentement aidée à retrouver la paix.
En retour, Farah a pu enlever ses dernières couches de culpabilité et de regret, en lui donnant un but, un moyen de se sentir utile et – quelque chose d'inutile aux yeux de Farah – un moyen de faire amende honorable et se racheter d'avoir échappé à la colère de Rosalind.
IV. Saul
Ça lui a pris deux jours après son retour – et le départ de Rosalind – pour remarquer que Saul l'évitait.
Non, ce n'était pas vraiment ça.
Il était toujours là, au bord de sa conscience, mais il gardait toujours une distance.
Parfois, elle pouvait jurer qu'il était derrière elle, le sentant proche d'elle, mais quand elle se retournait, elle a juste vu son ombre alors qu'il disparaissait dans un angle de mur.
Elle le sentait la regarder, même quand elle ne pouvait pas le voir, ressentait une sensation qui n'était là que quand il était à proximité d'elle, même quand il n'était pas vraiment à ses côtés.
Ben lui a doucement dit de lui laisser du temps, donc Farah a décidé ne lui en laisser.
Avec le recul, elle aurait dû réaliser que ce n'était qu'une question de temps avant que l'un d'eux se brise.
Les cauchemars n'étaient pas rares depuis sa mort et sa résurrection. Elle s'était réveillé la nuit, essayant de reprendre son souffle, sa magie enroulée autour d'elle comme un serpent près à attaquer.
Elle aurait dû savoir qu'il n'ignorait pas l'existence de ses cauchemars, tout comme elle aurait dû reconnaître que tous les cauchemars n'étaient pas les siens.
Après s'être réveillée d'un cauchemar particulièrement vivant où elle creusait et creusait la terre à mains nues, seulement pour trouver son propre corps enterré sous les fleurs mortes et les racines, Farah a senti le besoin de prendre de l'air frais. Elle est allée sur le banc à l'extérieur, sous la fenêtre de sa classe, avant de réaliser en sanglotant que les mains dans son rêve n'étaient pas les siennes, et que le cauchemar lui-même ne lui appartenait pas non plus.
Quand il l'a rejointe, quelques instants plus tard, aussi silencieuse qu'une ombre, sur le banc, Farah a pris soin de garder son regard fixé devant elle, s'attendant à moitié à ce qu'il disparaisse à nouveau si elle tournait la tête pour le regarder.
« Je l'ai ressenti » lui a-t-il dit bourru, rompant le silence entre eux.
« Les cauchemars ? »
« Non. »
Sachant quand insister et quand ne pas le faire, elle a tenu sa langue et a attendu qu'il parle, confiante qu'il le ferait quand il serait prêt.
« Je t'ai sentie mourir. » a-t-il admis. « Je l'ai senti. »
Une boule a pris place dans sa gorge. « Je ... ce n'était que pour quelques minutes. » dit-elle faiblement.
« 8 minutes et 46 secondes. » a précisé Saul avec un sourire sombre. « J'avais l'impression que ça avait duré plus longtemps. »
Elle ne se souvenait pas d'être morte. Elle savait qu'elle était morte et elle savait qu'elle reviendrait. La magie qu'elle avait l'habitude d'utiliser pour tromper Rosalind l'appelait, et elle ne se souvenait pas l'avoir jeté qu'elle s'est réveillée. Quand elle s'est réveillée, elle a paniqué, se frayant un chemin à la surface et inhalant aussi profondément qu'elle le pouvait pendant que son esprit remplissait les détails brumeux de l'événement traumatisant qui l'avait conduite à ce moment.
Elle n'avait pas pensé, pas un instant, que Saul le ressentirait. Qu'il sentirait la perte.
« Oh, Saul. » Des larmes ont piqué ses yeux. « Je suis désolée. Je suis vraiment désolée que tu aies dû passer par ça. »
« Tu es désolée que j'ai dû passer par ça ? » Il rit incrédule, sans humour, mais s'est légèrement tourné sur le banc pour lui faire face. « Tu es mort, Farah, et tu t'excuses ? »
« Tu n'aurais pas dû traverser ça » a-t-elle dit avec culpabilité.
« Toi non plus » dit-il amèrement. « J'aurais dû être ici. J'aurais dû être en mesure de te protéger. »
« Me protéger ? » Farah répéta. « Comment aurais-tu pu faire ça ? Si tu n'avais pas été arrêté, elle nous aurait tués tous les deux. Je suis contente que tu n'étais pas là. Si elle t'avait tué... » Les larmes sont revenues, piquant ses yeux farouchement. « Mon Dieu, Saul. Non. Autant que je souhaite que tu n'aies pas été arrêté, c'était bien mieux que d'être avec Rosalind. »
« Après t'avoir senti mourir, je te prie de penser autrement. »
Face à une impasse, Farah ne pouvait que hausser les épaules, impuissante. Elle a placé ses mains sur ses genoux, ne remarquant pas qu'il se penchait pour les prendre dans ses mains. « Est-ce que c'est pour ça que tu m'as évité ? » demanda-t-elle tranquillement, regardant leurs doigts entrelacés plutôt que de croiser son regard.
« Je ne t'ai pas évité, Farah » lui a-t-il dit, tout aussi tranquillement. « Je t'ai à peine laissé sortir de ma vue pendant toutes ces semaines. Je ne pouvais pas être proche de toi, pas sans me souvenir. » Il a expiré, un soupir tremblant, et elle a été surprise de voir à quel point cela sonnait. En regardant ses yeux, elle a découvert qu'il s'était rapproché d'elle sur le banc. Ses yeux gris ont rencontré les siens, scintillants de culpabilité et d'autres émotions qu'elle n'oserait pas essayer d'identifier. « Je t'ai laissé tomber. »
« Non. Non, ce n'est pas vrai. Tu ne m'as pas laissé tomber. » Elle secoua la tête, serra ses doigts. « Tu étais mon ancre » a-t-elle avoué, ayant peur de sa réaction, quoi qu'elle soit. « Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, je devais me concentrer sur quelqu'un ou quelque chose auquel je me sentais assez connectée pour me ramener. Je ne sais pas si c'est pour cette raison que tu l'as ressenti, et je suis désolée si c'est le cas. J'aurais dû utiliser l'école ou... »
Ses lèvres, douces, l'ont fait taire. C'était un baiser doux et provisoire, ce n'était pas le premier, mais ça faisait depuis longtemps. Ses yeux se fermaient alors qu'elle se laissait aller dans ce baiser, son front se posant contre le sien alors qu'ils se sont séparés.
« Tu es mon ancre, toi aussi. » lui a-t-il dit doucement. « Et je ne veux plus jamais ressentir ce que ça fait de vivre dans ce monde sans toi. »
Elle ne pouvait pas promettre que ce ne serait pas le cas, tout comme il ne pouvait pas lui faire la même promesse. La vie était incertaine, et il y avait encore beaucoup de dangers à l'horizon. Donc, au lieu de ça, elle inclina son visage, l'embrassa à nouveau et promettant silencieusement qu'elle ferait tout ce qu'elle pouvait pour rester avec lui.
V. Nouvelles traditions
Et ça a commencé.
Une nuit par semaine, leur famille se rassemblait, soit dans le bureau de Farah, soit dans les pièces communes de l'aile privée de l'école. Ils riaient et plaisantaient, et la jeune génération découvrait des histoires de jeunesse de l'ancienne génération.
Bien que Farah et Saul n'aient pas manifesté leur affection l'un pour l'autre, ils s'asseyaient ensemble et échangeaient des regards et des sourires que leurs compagnons ont vus, mais qu'ils n'ont jamais commentés.
Née des cendres du deuil et du chagrin, une nouvelle proximité est née.
Une proximité qui les ferait traverser les épreuves qui allaient arriver.
