Disclaimer : L'univers de Kuroko no Basket que vous reconnaitrez aisément appartient à Tadatoshi Fujimaki. L'auteur de cette fanfiction ne retire aucun profit de son utilisation si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.

Bonne lecture.

Fealina07 : merci pour ton commentaire. Je suis contente de voir que cette histoire suscite un peu d'intérêt. Voici la suite que tu attendais. J'espère que tu aimeras.

Shadow : merci pour ta review. C'est rassurant de savoir que mon style n'a pas trop changé. Je suis contente de voir que tu apprécies mes autres histoires sur ce fandom, ton enthousiasme est motivant. J'espère avoir le plaisir de lire ton avis sur elles. J'essaie toujours de rester proche du canon même dans un UA. Ce n'est pas toujours facile mais je fais de mon mieux. Et ma béta me recadre quand c'est nécessaire ^^. J'espère que ce chapitre te plaira.

Le roman de notre histoire

Chapitre 02

Après la sortie de son dernier roman, la campagne de promotion commença. Et vu la place qu'il tenait dans les ventes, Kagami allait devoir se plier à un exercice tout nouveau pour lui : les séances de dédicaces en librairie. Tout le monde allait découvrir que Mori Tora était un homme. C'était un pari. Ou ce fait attirerait encore plus de lecteurs ou bien au contraire il y aurait des pertes. Difficile d'imaginer qu'un représentant de la gent masculine puisse écrire des scènes érotiques si intenses. Ces messieurs ont la réputation d'être plus bruts de pomme, moins délicats que ces dames. Certains ne s'en formaliseraient pas s'attachant davantage aux références historiques par contre pour les autres, plus intéressés par l'aspect romance sulfureuse, qui sait comment ils réagiraient.

Les femmes seraient pour la plupart conquises, sauf celles qui avaient un esprit beaucoup moins ouvert. Quant aux homosexuels et bisexuels, ils étaient pour ainsi dire acquis aux romans de Kagami. Pour les hétérosexuels, c'était difficile d'émettre une opinion. Il n'y avait aucune statistique sur l'orientation des lecteurs. Il s'agissait là de suppositions que rien ne venait étayer. Pure conjecture.

Hayama Kotaro était chargé d'organiser l'évènement et il passa chercher Kagami chez lui vers huit heures. La librairie ouvrait à neuf heures ce qui leur laissait le temps de s'y rendre et de trouver une place pour se garer. Ils entrèrent par la porte de derrière et la gérante les accueillit avec du thé et des petits gâteaux. Ce n'était pas la première fois qu'elle recevait des auteurs en dédicaces et tout était installé. Un espace avait été spécialement aménagé. Sur trois côtés, il y avait des rayonnages remplis des romans de Kagami et au milieu, un bureau et deux chaises. Un panneau disposé en hauteur annonçait la présence de l'écrivain.

— Comment tu t'sens ? demanda Hayama en mangeant un gâteau.

— J'avoue que je suis un peu nerveux. Mes lecteurs vont découvrir mon visage.

— Et alors ? Ce n'est pas comme si tu étais un monstre, le chambra le blond. Bien au contraire. Tu es beau gosse et je suis sûr que tu vas en faire craquer plus d'une. Et plus d'un.

— Je ne suis pas là pour draguer, rétorqua vivement Kagami qui n'appréciait pas les sous-entendus douteux.

— Détrompe-toi. La promotion d'un produit, c'est draguer le client. Dans ton cas, c'est pour fidéliser tes lecteurs et en séduire d'autres. Tu comprends ?

Kagami n'aimait pas Hayama, mais il connaissait bien son boulot et il le faisait avec sérieux et compétence. Il allait devoir le supporter pendant les trois jours qu'ils passeraient tous les deux ici. Heureusement que des temps de pause étaient prévus et l'écrivain avait apporté son ordinateur portable pour mettre ces moments à profit et continuer à travailler sur son nouveau projet. Encore dix minutes avant l'heure, et déjà une file impressionnante de fans, de lecteurs, et de simples clients, s'étirait sur le trottoir. La gérante se frottait les mains, certaine que son chiffre d'affaires des prochains jours allait nettement augmenter. À neuf heures tapantes, les portes furent ouvertes.

Ce fut une véritable marée humaine qui s'engouffra sur les lieux. Et là, le choc. Mais où était Mori Tora ? Des murmures commencèrent à s'élever, les questions fusèrent.

— Mesdames et messieurs, bonjour ! s'écria Hayama. Soyez les bienvenus à la séance de dédicaces de Mori Tora, déclara-t-il en tendant le bras vers Kagami.

— Mais c'est un homme !

— Mori n'est pas une femme ?

— Tora est un prénom féminin !

— C'est quoi cette blague !

— Non, non, non, je vous assure que ce n'est pas une plaisanterie, insista Hayama. Tora, dis-leur, toi !

Vêtu d'un élégant costume sport sombre (1) qui mettait parfaitement son physique athlétique en valeur et rehaussait le châtain à reflets grenat de sa chevelure, Kagami endossa sa panoplie de séducteur. Il s'équipa de son plus beau sourire et fit face à ses fans.

— Je suis bien Mori Tora. Je ne me permettrais pas d'usurper le nom de quelqu'un d'autre. Je sais que vous devez être surpris, mais croyez-moi vous ne vous êtes pas trompés.

— Pouvez-vous dédicacer mon exemplaire s'il vous plait ? fit la voix d'un homme plutôt jeune. Mon compagnon n'a pas pu se libérer pour venir avec moi. Vous pouvez mettre "Pour Akira et Shunsuke" ?

Kagami regarda celui qui se tenait devant lui et le trouva mignon. Pas étonnant qu'il soit avec quelqu'un.

— Avec le plus grand plaisir, sourit l'écrivain en prenant le livre.

— Mais comment pouvez-vous être sûr que c'est bien Mori ? demanda une femme juste à côté.

— Si je ne tiens pas compte de l'aspect historique du roman qui est d'une précision remarquable, soit dit en passant, et en me basant sur certains passages érotiques, on devine qu'elles ont été décrites par quelqu'un qui a de l'expérience. Donc ça ne pouvait être qu'un homme. Merci, monsieur Mori, termina-t-il en prenant le livre que lui rendit Kagami.

L'argument sembla faire mouche. Aussitôt plusieurs ouvrages furent tendus vers lui, beaucoup de questions lui furent posées, en particulier concernant les scènes d'amour, les raisons qui l'avaient poussé à écrire ce genre de littérature, et enfin une personne s'intéressa à ses connaissances en histoire et son parcours universitaire. Il discuta un peu plus longuement avec cette femme tout en continuant ses dédicaces.

Après trois heures, le temps de s'octroyer une pause arriva. Il était midi passé et son estomac commençait à se faire remarquer. Hayama avait géré le flux de lecteur d'une main de maitre et annonça que la séance reprendrait dans une heure. Il y eut quelques protestations, mais dans l'ensemble tous comprirent qu'un écrivain était avant tout un être humain comme les autres et qu'il avait, lui aussi, besoin de manger.

— Alors ? Que penses-tu de tout ça ? lui demanda Hayama en engouffrant quelques takoyakis.

— Instructif, intéressant et très fatigant, répondit Kagami machinalement, trop occupé qu'il était à écrire sur son mini pc.

— Tu fais quoi ?

— Des notes pour ma nouvelle histoire, grommela Kagami.

— Akashi t'a pourtant dit qu'il ne l'imprimerait pas, fit le blond avec un reproche dans la voix.

— Et donc ? Je dois y renoncer ? rétorqua Kagami, visiblement agacé.

— S'il ne t'édite pas, c'est inutile.

— T'as rien d'autre à faire Hayama ? Je sais pas… t'as fini de manger alors tu pourrais ranger le bureau et les rayonnages. C'est le vrai bordel, tous les livres sont mélangés.

Le blond sursauta et regarda Kagami avec des yeux ronds comme des soucoupes. Mais pour qui se prenait-il pour lui parler sur ce ton ? Être dans le top cinq de Rakuzan lui était monté à la tête. Il ne répondit rien et le laissa seul.

L'écrivain se demandait comment il allait supporter cet abruti pendant encore deux jours et demi. Heureusement que les dédicaces se terminaient à seize heures. Il aurait du temps une fois chez lui, pour continuer ce qu'il était en train de faire.

— C'est l'heure, marmonna Hayama. Il y a plus de monde que ce matin.

— Génial…

— Une bonne chose d'avoir prévu trois jours.

— Si tu l'dis…

Kagami soupira et suivit le blond. L'après-midi fut plus intense, effectivement. Il y avait davantage de gens et répondre aux questions qui étaient posées relevait du miracle. Ne voulant décevoir personne, l'écrivain fit de son mieux rallongeant d'une heure la séance pour tenter de satisfaire tout le monde. Le dernier jour serait un samedi et Kagami le redoutait. Ses lecteurs qui ne travaillaient pas le week-end allaient être encore plus nombreux. Mais devait-il s'en plaindre ? Pour la première fois de sa carrière, il prenait la pleine mesure de sa notoriété. Jusqu'à présent ses fans étaient anonymes alors que maintenant, il voyait leur visage, connaissait leur prénom même s'il l'oubliait la minute suivante. C'était une sensation curieuse, mais agréable de pouvoir échanger quelques mots avec eux.

Le lendemain se passa de la même manière. Une jeune femme l'interpella alors qu'elle était loin dans la file d'attente.

— S'il vous plait monsieur Mori. J'ai pris deux heures sur mon temps de travail pour venir. Je dois retourner au magasin. S'il vous plait.

Kagami se leva, marcha vers elle, prit le livre qu'elle lui tendait, le dédicaça suivant sa demande et en prime, il la serra dans ses bras et l'embrassa sur le front.

— Ça ne compensera pas votre perte de salaire, mais votre sacrifice me touche beaucoup, lui dit-il en souriant.

— Oh mon dieu ! Merci ! Merci beaucoup !

Elle partit en courant, les larmes aux yeux en serrant contre elle le précieux bouquin. Il retourna s'asseoir non sans entendre quelques remarques désobligeantes comme quoi la jeune femme avait raconté un mensonge pour passer devant tout le monde. Des jaloux et des mauvaises langues, il y en avait de partout. De son côté, Hayama mettait des croix dans deux colonnes : hommes et femmes. La colonne des femmes l'emportait, mais celle des hommes était également bien remplie.

— Demain, tu devras te surpasser. La librairie ouvre une demi-heure plutôt et on terminera vers dix-huit heures trente.

— Je n'aurais jamais imaginé que ça se passerait ainsi, fit Kagami alors qu'Hayama le ramenait chez lui.

— Et tu imaginais quoi ?

— Je ne sais pas… moins de monde peut-être…

— N'oublie pas qu'il y a encore neuf points de vente qui t'attendent.

— Tu sais comment motiver toi ! grinça l'écrivain.

— Dis, les yens que tu as sur ton compte en banque, tu crois qu'ils viennent d'où ?

— Je sais bien. Quitte à choisir, je préfèrerais faire une semaine de dédicaces, mais que les après-midi. Par exemple de treize heures à la fermeture. Je pense que ça serait moins stressant, que j'aurais plus de temps pour parler avec mes lecteurs.

— C'est une idée intéressante… J'en parlerai à Akashi. Après il faut négocier avec la boutique qui nous reçoit. On est arrivé. Demain je viens te chercher plus tôt, n'oublie pas.

— Non, non. À demain.

Kagami rentra et fut surpris de se retrouver devant son employée de maison.

— Madame Yoshino ? Mais que faites-vous encore ici à cette heure ? demanda-t-il sur un faux ton de réprimande.

— Je vous attendais pour vous préparer votre diner.

— Mais… ça ne fait pas partie de votre travail. Vous devriez être auprès de votre famille.

— Mes enfants sont sortis ce soir, je suis seule chez moi. Alors je me suis dit que je pouvais m'occuper de vous, sourit-elle avec bienveillance.

— Très bien, capitula l'écrivain en posant une main sur l'épaule de la femme. Mais à la condition que vous mangiez avec moi. Et c'est non négociable. Préparez ce que vous voulez pendant ce temps, je vais vite me doucher.

— Ne vous pressez pas.

Il avait acheté une maison traditionnelle, certes. Mais il l'avait fait équiper de tout le confort moderne. Il laissa couler l'eau sur son corps avec un plaisir non feint. Il en rêvait depuis le milieu de l'après-midi. L'eau chaude, le parfum de son gel douche, de son shampooing, la vapeur. Heureusement qu'il n'avait pas pris un bain, il aurait été capable de s'endormir dans la baignoire. Il revêtit un boxer, un t-shirt et enfila un yukata bleu électrique par-dessus au dos duquel était brodé un tigre. Il se rendit à la cuisine en se fiant à son nez. Ça sentait drôlement bon.

— Je meurs de faim ! dit-il en s'approchant de madame Yoshino. Je peux vous aider ?

— J'ai terminé. Asseyez-vous, je vais nous servir. Oh ! Ce yukata vous va à merveille, le complimenta-t-elle en souriant.

— C'est très confortable.

— Mon défunt mari en portait également.

— Je suis désolé… Ça doit vous rappeler des souvenirs douloureux.

— Pas du tout. Cela fait neuf ans qu'il nous a quittés. Une rupture d'anévrisme. Ça peut arriver à n'importe qui, à n'importe quel âge.

— C'est délicieux ! s'écria Kagami en goûtant les petits légumes sautés. Vous êtes un vrai cordon bleu !

— Je crois savoir que vous ne vous débrouillez pas trop mal dans une cuisine vous aussi.

— Ah ?

— À voir ce qu'il y a dans votre frigo, je présume que vous faites vos repas et pas seulement des choses simples.

— J'ai vécu aux États-Unis jusqu'à l'âge de quinze ans. Je n'ai pas connu ma mère et mon père travaillait beaucoup. C'est moi qui cuisinais. J'ai appris presque tout seul. Quand on est venu au Japon, mon père n'est resté que six mois avec moi avant de repartir. Il m'a émancipé, mais il a toujours gardé un œil sur moi.

— Vous avez dû ressentir une grande solitude.

— Oui et non. J'en ai pris l'habitude. J'adore mon père et je sais qu'il l'a fait pour nous deux. Aujourd'hui il travaille ici et on se voit plus souvent.

— C'est une bonne chose. Ma fille va bientôt se marier et elle va quitter la maison. Il ne restera que mon fils, mais il finira par partir lui aussi.

— Je suppose que c'est dans l'ordre des choses, répondit Kagami en croisant les mains sous son menton.

— Absolument. On ne fait pas des enfants pour les garder toujours avec nous.

— Avoir des enfants ça signifie quoi pour vous ?

— Le bonheur absolu. Notre mariage a été arrangé par nos familles, mais nous avons eu la chance de rapidement tomber amoureux. Et avoir des enfants était la prolongation de cet amour qui nous unissait. Ils nous ont apporté tellement de joie. Des soucis aussi, des craintes, mais un bonheur immense. C'est une richesse d'une valeur inestimable. Oui, je suis riche de tout cet amour que j'ai reçu et que je reçois encore.

— C'est très beau ce que vous dites. Ça donne envie d'avoir une famille.

— Eh bien ! Qu'attendez-vous alors ? Vous êtes un très bel homme, ça ne devrait pas être difficile de trouver la femme qui vous convient et qui vous donnera de beaux enfants.

Ils rirent de bon cœur et commencèrent à débarrasser la table. Kagami fit la petite vaisselle qui n'allait pas à la machine et poussa madame Yoshino dehors pour qu'elle rentre chez elle. Tout ce qu'elle avait dit le fit réfléchir. Une famille. Ça devait être vraiment génial. Une femme ou un mari, des enfants, leur transmettre des valeurs, leur apprendre tout ce que des parents doivent enseigner, jouer avec eux, les gronder ou les punir lorsqu'ils font des bêtises pour qu'ils ne recommencent pas, les soutenir quand ils échouent et se réjouir lorsqu'ils réussissent.

Il n'était pas trop tard aussi Kagami en profita pour continuer à structurer son nouveau projet. Il jeta un œil sur les ventes de ses romans et fut content de voir qu'elles avaient légèrement augmenté en ce qui concernait les précédents. Akashi devrait être satisfait, mais il ne s'attendait pas à ce que celui-ci l'appelle pour le féliciter. Et à cette heure-ci, Hayama avait déjà dû lui faire son rapport. La soirée fila, paisible, et l'écrivain alla se coucher. Le lendemain, il s'éveilla avec des courbatures. Être resté assis pendant trois jours sur un siège au confort discutable avait des conséquences. Il ne les avait pas trop ressentis au début, mais là, c'était nettement plus douloureux. Il prit une douche après son petit-déjeuner et téléphona à un ami kinésithérapeute avec qui il avait joué au basket au lycée avant que celui-ci ne se blesse assez sérieusement au genou. Et c'était suite à cette blessure qu'il avait choisi cette branche de la médecine.

— Kiyoshi ? Comment vas-tu ? demanda-t-il en entendant la voix de son ami.

Très bien et toi? C'est rare que tu m'appelles un dimanche.

En fait j'ai besoin de tes mains magiques.

Kagami lui expliqua rapidement les trois jours qu'ils venaient de passer et Kiyoshi se mit à rire.

— En plus je t'offre le déjeuner.

Ah si tu me prends par les sentiments…

— Je t'envoie ma nouvelle adresse par SMS tout de suite.

Tu as enfin déménagé? J'ai hâte de voir ta maison.

À tout à l'heure. Et n'oublie pas tes crèmes de massage.

Non, ne t'inquiète pas.

Moins d'une heure plus tard, le kinésithérapeute arrivait chez son ami. Il gara sa voiture dans la rue et sonna à la porte. Le temps qu'on vienne lui ouvrir, il regarda l'entrée. C'était un portail classique avec un portique garni de tuiles (2). Le mur de brique d'environ deux mètres de haut était recouvert d'un enduit gris clair et le sommet était également garni des mêmes tuiles. Il comprenait aussi une petite porte latérale. Un bruit de pas le ramena devant le portail.

— Kiyoshi ! Entre ! s'exclama Kagami en donnant une franche accolade à son ami qui était aussi grand et bien bâti que lui.

— C'est superbe. C'est bon de plonger dans le passé comme ça.

— Viens voir l'intérieur. Je me sens comme un poisson dans l'eau.

Après avoir enlevé ses baskets et mis des chaussons, l'écrivain lui fit les honneurs de sa maison. Le kiné allait de surprise en surprise. Kagami avait réussi à conserver le charme ancien tout en intégrant des éléments modernes : la climatisation, une cuisine en inox avec des surfaces en marbre, de l'électroménager comme un frigo américain, un lave-vaisselle, un lave-linge, ou encore un micro-ondes, une cafetière à expresso ou un presse-agrume électrique. Bref, tous ces objets qui facilitent la vie du XXIe siècle.

Pour la salle de bain, c'était la même chose. Une douche italienne, une imposante baignoire qui faisait aussi jacuzzi, un long meuble de rangement qui comprenait le lavabo au-dessus duquel était accroché un miroir. Il y avait un grand ficus dans un coin et une fenêtre laissait généreusement entrer la lumière. La plupart des pièces étaient séparées par des shojis sauf les chambres du premier étage et le bureau pour des raisons de bruits et d'intimité.

Le salon était vaste avec des tatamis au sol. Il y avait une télévision avec un système home-cinéma camouflé, une table basse entourée de coussins, un meuble qui servait de bar et dans les angles opposés, deux tokonomas (3) ornés de petites statuettes et de bonsaï.

— C'est bluffant ! souffla Teppei comme si parler plus fort allait briser le charme des lieux. On se croirait dans le décor d'un film d'époque.

— Tu oublies que j'ai fait des études d'histoire, sourit Kagami plutôt fier d'avoir réussi à impressionner son ami.

— Alors ? Où veux-tu qu'on s'installe ?

— Dans mon bureau, j'ai une table de massage.

— Hein ? Ne me dis pas que tu l'as acheté exprès !

— Si. Elle est pliante et je peux la ranger dans un placard. Ça fait longtemps que je l'ai, mais je n'avais jamais eu l'occasion de m'en servir.

— OK ! On y va.

Les murs de la pièce étaient couverts de rayonnages remplis de livres que côtoyaient quelques bibelots décoratifs. Un bureau trônait au centre avec un ordinateur et une lampe. La grande fenêtre s'ouvrait sur l'espace extérieur amoureusement aménagé par le jardinier. Une merveille d'harmonie et de beauté simple. Kiyoshi était en admiration devant cette vue.

— Voilà, c'est prêt, fit Kagami.

— Pas mal c'est une bonne table. Alors, où est-ce que ça coince ?

— Le dos et les hanches.

— La posture assise est mauvaise pour ces zones. Installe-toi.

Kagami se déshabilla et resta en boxer pendant que le kiné sortait ses produits de la petite mallette qu'il avait apportée. Il se nettoya les mains avec des lingettes et commença à palper le dos de son "patient".

— Eh ben ! Un vrai sac de nœuds ! Pas étonnant que tu aies mal. Ce ne sont pas des courbatures, mais des contractures.

— C'est quoi la différence ?

— La courbature est une douleur musculaire bénigne qui intervient après un effort physique inhabituel et intensif. Ça disparait après deux ou trois jours.

— Et la contracture ?

— Le muscle se crispe tout seul ou reste contracté suite à une position tenue trop longtemps. Dans ton cas, tu es resté assis pendant plusieurs heures d'affilée durant ses trois jours. Ce n'est pas bien méchant et je devrais te remettre d'aplomb. Au pire, je te ferais une petite manipulation ostéopathique. Mais je ne pense pas que ce soit nécessaire.

Kiyoshi versa de la crème sur le dos et Kagami sursauta sous la fraicheur du produit. Il sentit les mains de son ami appuyer de plus en plus à certains endroits. Parfois le kiné insistait sur une zone et brusquement ses doigts glissaient et dénouaient une contracture.

— Wouaïe ! s'écria Kagami. Sur le moment ça fait mal, mais après, c'est trop bon.

— Tout le monde devrait se faire masser au moins une fois par semaine. Ça retarderait les douleurs dues à l'âge.

Petit à petit les contractures disparurent sous les mains expertes et les douleurs avec elles. Tant et si bien que Kagami se sentit gagné par la somnolence. C'était si agréable, si apaisant.

— Fais voir tes hanches, maintenant.

— C'est plutôt sur les côtés des cuisses, précisa l'écrivain en se tournant sur le dos.

— Ici ? demanda Kiyoshi en palpant le membre.

— Aïe ! Oui, c'est là.

— Remonte le bord de ton boxer aussi haut que possible.

Le kiné recommença son massage et constata une fois encore qu'il s'agissait bien de contractures. Il prit le temps de s'occuper des deux cuisses et finalement il parvint à défaire tous les nœuds musculaires.

— Voilà ! T'es tout neuf ! Prends une douche pour enlever la crème. J'en profiterai pour me laver les mains.

Taiga plia la table et les deux amis allèrent dans la salle de bain. Kagami en ressortit vêtu d'un short et d'un t-shirt. Il retrouva Kiyoshi dans le salon devant la fenêtre et qui regardait le jardin.

— Tu veux qu'on mange sur l'engawa (4) ? Il fait beau, autant en profiter.

— Avec plaisir. C'est une bonne idée.

Sur un espace plus large dans un angle de la maison, Kagami avait placé un salon de jardin en rotin. Kiyoshi l'aida à préparer le repas et les deux hommes s'installèrent sur la petite terrasse ombragée par un Ginkgo Biloba (5). Ils mangèrent de bon appétit et Teppei ne tarissait pas d'éloges sur la cuisine de son ami. Ils terminèrent en sirotant quelques verres de saké.

— Tu as encore des séances de dédicaces cette semaine ? demanda Kiyoshi en dégustant lentement son digestif.

— Jeudi, vendredi et samedi pour les neuf semaines qui viennent.

— Eh ben… Fais attention à ne pas rester trop assis. Lève-toi toutes les demi-heures ou au moins toutes les heures et fais quelques pas sinon tu auras encore des contractures.

— Je passerai te voir, sourit l'écrivain.

— Tu sais bien que j'ai mes filles un week-end sur deux. Quand elles sont là, je ne me consacre qu'à elles seules.

— C'est vrai. J'y pensais plus. Je ferai attention alors.

— Je ne sais pas quelle heure il est, mais je vais rentrer. Tu dois avoir des choses à écrire non ?

— Ne t'inquiète pas, tout est là, fit Kagami en tapotant son front avec son index.

Il raccompagna son ami jusqu'à l'entrée et lui fit signe de la main quand la voiture démarra. Taiga débarrassa les restes de leur repas et remplit le lave-vaisselle. Il s'installa dans son bureau et poursuivit sa nouvelle histoire. La structure était presque finie et il allait bientôt pouvoir commencer le développement proprement dit. Un tintement l'informa qu'il avait reçu un mail. Il venait d'Hayama qui lui envoyait les villes où se dérouleraient les différentes séances de dédicaces. Lorsqu'il vit Sapporo au nord et Fukuoka au sud, Kagami poussa un profond soupir de contrariété à la limite du désespoir. Certes, c'étaient de grandes villes avec de grosses librairies, mais il allait devoir traverser tout le pays et il n'en avait vraiment pas envie. Pour être sur place trois jours complets, il leur faudrait partir la veille, dormir à l'hôtel et rentrer tard le samedi soir. Cette perspective ne l'emballait vraiment pas. Mais s'il voulait maintenir ses ventes à un bon niveau, il allait devoir prendre sur lui. Heureusement que sa maison était son havre de paix. Il y reprendrait des forces entre deux week-ends. Décidément, cet achat était vraiment ce qu'il avait fait de mieux. Un lieu paisible, hors du temps, calme, parfait pour la relaxation et la concentration. Cette simple idée lui redonna un peu le moral et le courage de supporter ce qu'il ne pouvait éviter.

Débarrassé de ses douleurs musculaires, Kagami dormit comme un loir et s'éveilla en pleine forme. Après un copieux petit-déjeuner, il s'installa dans son bureau devant son ordinateur pour entamer la rédaction proprement dite de son nouveau roman. Madame Yoshino arriva vers neuf heures et commença à faire le ménage. Mais son employeur était quelqu'un de soigneux aussi n'avait-elle pas énormément de choses à faire. La poussière, laver les sols en carrelage ou en parquet, aspirer les tatamis, ranger la cuisine, nettoyer les sanitaires, tout cela ne lui prenait pas plus de trois heures. Un peu plus longtemps lorsqu'il fallait s'occuper de plier le linge et le repasser. Quant au jardinier, il venait deux fois par semaine pour s'assurer que les plantes et les arbres étaient en bonne santé. Le bassin artificiel était alimenté en eau par un circuit fermé qui semblait s'écouler d'une structure en pierre, comme une petite cascade. Des plantes aquatiques permettaient aux carpes Koï de se cacher ou de frayer le moment venu. Et de plus, l'air était rafraichi et par les chaleurs annoncées pour les prochains jours, ce serait bien agréable.

Alors qu'il faisait une recherche sur Internet, il remarqua que son ordinateur répondait de plus en plus lentement. Les pages mettaient un temps fou à s'afficher alors qu'il avait une connexion haut débit. Son antivirus était opérationnel, le bloqueur de publicités aussi alors pourquoi ? Il lança un scan du système et attendit qu'il ait terminé. Quelques minutes plus tard, le résultat tomba : un malware. Et merde !

— Monsieur Kagami, j'ai fini, fit madame Yoshino en passant la tête par la porte du bureau.

— Oh… oui, merci beaucoup, répondit-il machinalement en souriant.

— Je vous ai préparé à manger, il est presque quatorze heures.

— Déjà ? J'ai perdu la notion du temps.

— Je reviendrai après-demain, confirma-t-elle en sortant.

— Ce sera parfait…

Il alla à la cuisine et se régala du repas tout en réfléchissant à son problème de virus. La première des choses à faire, des sauvegardes en espérant qu'elles ne soient pas infectées. Ensuite… Appeler Himuro, un ami informaticien. Si quelqu'un pouvait l'aider, c'était bien lui.

Il avait rencontré Himuro Tatsuya à la bibliothèque de la fac. Il était en informatique alors que lui faisait ses études d'histoire et de littérature. Ils avaient sympathisé et leur amitié avait survécu à leur éloignement dû aux métiers qu'ils exerçaient, mais surtout parce qu'ils avaient eu une aventure ensemble pendant quelques semaines. Loin de mettre en danger leur lien amical, elle l'avait renforcé. Kagami l'appela et Himuro lui promit de passer le soir même en sortant du travail et qu'il apporterait des bentos. Il lui conseilla de faire ses sauvegardes sur un disque dur externe vierge pour anticiper une éventuelle contamination des fichiers par le malware et surtout de ne plus rien faire d'important. Contrarié, l'écrivain se résigna à utiliser son mini pc en attendant. Il envoya sa nouvelle adresse par SMS et se remit au travail.

Peu après dix-huit heures, le carillon de l'entrée retentit et Kagami accueillit son ami avec une franche accolade. Himuro prit le visage de Taiga entre ses mains et lui colla en gros baiser sur les lèvres.

— Tatsuya !

— Ah ! Elle m'a manqué cette bouche ! plaisanta l'informaticien. Aller ! Où est ton pc !

Taiga pilota son invité à l'intérieur jusqu'à son bureau derrière lequel celui-ci s'installa. Il sortit son propre ordinateur et un disque dur externe qu'il brancha sur celui de l'écrivain.

— Ta maison est vraiment superbe. Félicitations. Tu as fait une excellente affaire.

— Ce que j'ai économisé sur le prix d'achat, je l'ai investi dans la rénovation, expliqua le maitre des lieux, assis dans un des fauteuils.

— T'as eu raison, c'est magnifique. Alors, voyons ce que ce bébé a dans le ventre, dit-il en appuyant sur une touche.

— Ça va prendre du temps ? s'enquit Kagami, impatient de se remettre rapidement au travail.

— Non, une petite demi-heure. J'ai ce qu'il faut pour te débarrasser de ce malware. Par contre après tu fais toutes tes sauvegardes et tu formates. Ensuite tu réinstalles tout.

— C'est bon, ça, je peux le faire.

— Alors ? J'ai vu que ton dernier livre est un véritable succès.

— Il semblerait. J'en suis vraiment fier parce que j'ai énormément bossé dessus.

— Ton travail est récompensé. Je les ai tous lus. D'ailleurs maintenant que je sais où tu habites, je viendrai les faire dédicacer.

— Ce sera avec plaisir. Tu veux qu'on prépare les bentos en attendant que ton programme ait terminé ?

— Pourquoi pas ?

Ils allèrent dans la cuisine et Himuro s'extasia devant l'équipement du lieu. Ils sortirent des bols, des verres, des baguettes et firent chauffer le riz et l'omelette au micro-ondes. À la suite de quoi, ils retournèrent voir le patient électronique.

— Mmh ! Ils sont bons !

— Je les ai pris à côté de mon bureau. En fait j'en achète à chaque fois que j'ai pas le temps de m'en préparer. Ah ! Et voilà le travail !

— C'est bon ? T'as réussi ?

— Eh ! Tu sais un peu à qui tu parles ? rétorqua Himuro avec un sourire en coin.

— À celui qui a piraté le système de la fac juste pour prouver qu'il en était capable.

— Exactement. Je refais un scan pour vérifier que tout est clean.

— Vas-y, je ramène tout ça dans la cuisine.

Kagami emporta la vaisselle qu'ils avaient utilisée, jeta les emballages et mit les couverts à la machine. En le refermant, il se sentit bloqué par un corps et deux bras en appui sur l'appareil de chaque côté de sa taille. Un souffle chaud passa à travers son t-shirt et le fit frissonner.

— Qu'est-ce que tu fais, Himuro ? chuchota l'écrivain sans se retourner.

— J'envisageais de te demander quelques yens pour mon travail, mais tout compte fait, je préfèrerais me faire payer en nature, murmura l'informaticien en laissant courir ses mains sur le dos large et les hanches.

— Tatsuya…

— "Friends with benefits" comme disent les Anglo-saxons… On s'entend bien au lit, dis pas l'contraire…

— Bien sûr… Mais je crois pas que ce soit une bonne idée…

— Moi j'en suis certain…

— La dernière fois qu'on s'est vu, ça s'est fini de la même façon… On ne peut pas faire ça à chaque fois qu'on se retrouve toi et moi ? protesta Taiga pour la forme.

— Ça ne me dérange absolument pas…

Himuro saisit le bras de Kagami et le fit pivoter vers lui. Il agrippa sa nuque d'un geste autoritaire et l'embrassa sans lui laisser la moindre chance de s'échapper. Depuis sa rencontre au bar-lounge, Kagami n'avait eu que quelques moments de chaleur humaine, quelques aventures sans lendemain. Et son ami était une tentation difficile à ignorer. Répondant même de manière assez vorace, il attrapa Himuro par la taille et l'assit sur le marbre de l'ilot central. Il ne leur fallut que quelques minutes pour céder à l'appel de la chair. Ils ôtèrent son t-shirt pour Kagami et sa chemise pour Himuro pour coller leurs peaux et arracher à leurs bouches des gémissements étouffés par leurs baisers. Tatsuya enroula ses jambes autour des hanches de son compagnon qui le souleva pour le conduire dans sa chambre.

Tout le long du parcours ils ne cessèrent de s'embrasser. Au pied du lit, Taiga s'agenouilla sur le matelas et y déposa délicatement son précieux fardeau. Le reste de leurs vêtements vola dans la pièce et l'écrivain plongea entre les cuisses d'Himuro qui laissa échapper un long râle de bien-être en agrippant la chevelure rougeoyante des deux mains.

— Merde… t'es toujours aussi doué, souffla-t-il entre deux gémissements.

— C'est comme le vélo… Une fois qu'tu sais, t'oublies plus…

— Anh… oui… continue…

Kagami poursuivit sa torture jusqu'à ce Tatsuya le stoppe. Il était au bord de l'orgasme, mais il ne voulait pas prendre son plaisir comme ça. Il renversa Taiga et le chevaucha. Il se pencha sur lui pour l'embrasser, l'effleurer, le mordre parfois. Il descendait toujours plus bas, désireux de lui offrir les mêmes sensations affolantes. Taiga tendit le bras vers le tiroir de son chevet et en sortit des préservatifs et un flacon. Himuro déchira l'emballage et plaça la protection sur le sexe palpitant avec sa bouche. Kagami prit du gel sur ses doigts et caressa l'intimité de son compagnon. L'union de leur corps fut une brulure délicieuse qu'ils savourèrent comme un mets rare et délectable.

Himuro eut un gémissement d'une sensualité inattendue pour un homme. Taiga le laissa s'habituer à sa présence, tout en cajolant son torse, sa verge, ses hanches puis il perçut un léger mouvement. Puis un autre, plus ample. Tatsuya ouvrit les yeux et sourit. Kagami se redressa et passa son bras autour de la taille de son amant d'un soir. Il savait qu'il aimait cette position. Il pouvait glisser ses mains sur son dos, sa poitrine, embrasser son cou, ses lèvres, ses tétons et Himuro l'encourageait par des plaintes voluptueuses et des soupirs.

Il se pencha en arrière, les mains accrochées à la nuque de Kagami qui augmenta la cadence de ses coups de reins. Le corps de l'informaticien était parcouru de frissons et de tremblements. À chaque fois que Kagami revenait en lui, il touchait son paradis intérieur, l'emmenant toujours plus loin dans leur monde de luxure.

— Anh oui… Taiga… nnh… plus vite…

— Caresse-toi… J'aime quand tu te caresses…

Himuro referma ses doigts sur sa verge et calqua ses mouvements sur le rythme de l'écrivain qui accéléra progressivement. Les deux hommes n'étaient plus qu'un amas de râles rauques et de gémissements plus indécents les uns que les autres. Mais ils n'en éprouvaient aucune gêne. Ils se connaissaient trop bien. Tatsuya poussa une longue plainte quand l'orgasme le dévasta. Il s'écroula sur le torse de Taïga qui le rejoignit quelques secondes plus tard, vaincu par ses contractions intimes.

Il serra son ami contre lui et enfouit son visage dans son cou. Ils restèrent plusieurs minutes dans les bras l'un de l'autre, récupérant lentement leur souffle et profitant des vagues de plaisir qui les parcouraient en s'estompant tout doucement.

— J'avais presque oublié que c'était si bon avec toi, murmura Himuro en se laissant glisser sur le côté.

— Moi non… Faire l'amour avec toi a toujours été génial…

— Mais on est trop ami pour être en couple.

— Probablement. Sinon on s'rait encore ensemble.

— Et puis j'aime ma liberté.

— Est-ce que… ta rémunération pour avoir sauvé mon pc te convient ? demanda Kagami en souriant.

— Oh oui ! J'ai même eu droit à un super pourboire, répondit Tatsuya en riant à son tour. Je peux prendre une douche ?

— Bien sûr. La porte au fond du couloir.

Kagami enfila son caleçon et cria qu'il descendait dans le bureau. Himuro le rejoignit quelques minutes plus tard et jeta un œil sur l'ordinateur.

— Tout va bien, tes fichiers sont intacts. Mets-les sur un disque externe pour travailler dessus. Et puis formatage et réinstallation.

— D'accord. Merci. Sans toi je risquais de tout perdre.

— Peut-être pas tout, mais une partie. Mais ça revient au même. Je t'ai installé un logiciel qui détecte les malwares et les élimine. Appelle-moi avant de l'utiliser si ça se reproduit.

— Très bien. Encore merci.

Il prit son ami dans ses bras et l'embrassa tendrement.

— Faut que j'y aille, j'ai des choses à faire.

— Toujours sur tes programmes… étranges ?

— Peut-être…, répondit-il, énigmatique. Moins tu en sais, mieux c'est.

— Je te raccompagne.

Kagami se retrouva seul chez lui et alla prendre une douche. Sous l'eau qui dévalait ses larges épaules, ses pensées s'envolèrent. Himuro… Ça devait faire presque deux ans qu'il ne l'avait pas vu. Ils se téléphonaient et s'envoyaient des mails, mais là, à peine avaient-ils été en présence l'un de l'autre qu'ils n'avaient pu résister. Enfin, surtout Tatsuya. S'il ne l'avait pas embrassé, ravivant par-là tant de merveilleux souvenirs, il n'aurait pas succombé. La chair est faible, c'est bien connu.

Il se coucha et s'endormit rapidement. Demain serait un autre jour…

À suivre…


(1) Photo. Costume sport de Kagami à la séance de dédicace.

(2) Photo. Portail : Source animé "Tight rope"

(3) Photo. Tokonoma C'est une petite alcôve au plancher surélevé en tatami, où l'on expose des calligraphies, des estampes sous différents formats, des plantes (ikebana, bonsaï, kusamono), des objets d'art ou autres okimonos (statuettes ornementales). Source Wikipédia

(4) Photo. Engawa C'est une bande de sols suspendue généralement en bois et se trouvant juste devant la fenêtre ou les volets des pièces dans les maisons traditionnelles japonaises. Source Wikipédia.

(5) Photo. Ginkgo biloba : C'est la plus ancienne des espèces d'arbres dont les spécimens sont encore identiques à leurs ancêtres. Il peuplait déjà la planète il y a 300 millions d'années. Grâce à quelques individus retrouvés dans d'anciens temples chinois, on a pu le réimplanter un peu partout dans le monde, surtout comme arbre ornemental. D'une exceptionnelle résistance aux stress environnementaux, il peut vivre jusqu'à 1 000 ans et atteindre de 40 à 50 m de hauteur. Il semble bien résister à la pollution et s'adapter facilement aux milieux urbains. C'est le premier arbre à avoir repoussé après l'explosion de la bombe d'Hiroshima. On l'appelle aussi l'arbre aux mille écus, car lorsque ses feuilles blondissent à l'automne, elles évoquent des écus d'or. C'est leur forme qui lui a valu cette appellation de "Biloba" qui signifie deux lobes. Sources Wikipédia.