Coucou !

Quand je dis que j'ai beaucoup écrit... J'vous jure ahah. Voici donc un petit texte Sizhui / Jin Ling, ce sont mes ENFANTS, dans un univers alternatif. J'ai casé plein de ships que j'adore, et globalement, c'est pas mal self-indulgent, mais que voulez-vous.

Merci à Moira, bro de mon coeur, de sa correction aux petits oignons.

C'est globalement mignon, il n'y a pas de TW particulier. Merci d'avoir cliqué par ici, et bonne lecture !


Jin Ling n'avait jamais eu beaucoup d'amis.

Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai ; il n'avait surtout jamais eu d'amis de son âge. Personne pour jouer avec lui dans la cour de l'école, et personne chez qui faire une fête d'anniversaire ou juste avaler un biscuit pour le goûter. Aucun enfant pour passer du temps avec lui - pourtant, Jin Ling était rarement vraiment seul, entouré d'adultes comme il l'était.

Et, même s'il n'allait pas le dire, il aimait sincèrement ces adultes.

Il y avait ses parents, bien sûr. Son père n'était pas toujours démonstratif, mais Jin Ling avait vite compris que ce n'était pas par manque d'affection ou par stoïcisme. Simplement, l'homme n'avait jamais été très doué avec ses émotions. Sa mère compensait très bien, avec ses mains douces qui se glissaient sur les joues rondes de son fils avec tendresse. Jin Ling voyait alors son père les regarder au loin, son visage et son cou plus rouges qu'une tomate, et un sourire un peu béat aux lèvres. Jin Ling adorait ses parents.

Il y avait sa marraine, ensuite, qui venait souvent. Elle était médecin, et sa mère lui avait raconté que son père appelait souvent Wen Qing au milieu de la nuit, paniqué, parce que le bébé toussait. Elle semblait un peu hors de portée parfois, et ses haussements de sourcils étaient terrifiants. Mais Jin Ling l'adorait, et il avait toujours aimé se blottir au creux de son cou pour dormir. Il se savait en sécurité, protégé par les doigts experts de sa marraine.

Il y avait aussi son parrain, bien sûr. Mingjue était costaud et strict. Mais il était gentil, quand même - et, souvent, il parlait de son petit frère, Huaisang, qui avait grandi beaucoup trop vite. Parfois, il marmonnait dans sa barbe quelque chose comme : "Ne pousse pas aussi vite que lui". Jin Ling n'avait jamais trop compris pourquoi.

À partir de là, les relations devenaient un peu plus compliquées. Mingjue avait deux amoureux. Le premier, Xichen, portait beaucoup de blanc et souriait doucement. Jin Ling l'aimait bien, mais il n'avait jamais trop passé de temps avec lui. Puis, le deuxième amoureux, c'était aussi le demi-frère de son père - Meng Yao. Il était très doux et gentil, et ses bras étaient l'un des endroits préférés de Jin Ling dans tout l'univers. Il était aussi machiavélique, un peu. Enfin, le terme était peut-être un peu fort, mais il aimait organiser des choses. Les objets ou les événements, surtout. Il organisait des mariages, en particulier pendant l'été. Il montrait les photos à Jin Ling parfois, des costumes magnifiques et des robes de mariée.

Jin Ling n'allait pas le dire - c'était bien trop gênant - mais il adorait voir la dentelle des robes de mariée, délicate et magnifique.

Il aimait bien aussi les chapeaux de son oncle. Il en piquait, parfois, pour avoir l'air aussi stylé.

Mais Meng Yao n'était pas son seul oncle ! Son père avait beaucoup de demi-frères et sœurs, déjà. Bon, Jin Ling n'en connaissait aucun autre que Meng Yao, parce que son père ne supportait plus sa famille depuis longtemps. Mais sa mère aussi, elle avait des frères !

Il y avait son oncle Jiang Cheng. Il était un peu bourru et un peu brusque. Jin Ling ne l'aurait pas dit, à personne, JAMAIS, mais… C'était son oncle préféré. Même s'il criait parfois et s'énervait facilement, sa voix était la plus rassurante et la plus tendre quand il était l'heure d'aller au lit. Puis, l'oncle Jiang Cheng, il avait toujours des chiens chez lui. Des chiens errants qu'il ramenait, qu'il soignait, et qu'il faisait ensuite adopter. Il laissait Jin Ling nommer certains des bébés qui se retrouvaient sous sa garde.

Son préféré, c'était Fée. Quand elle était petite, Jin Ling l'appelait "Petite fée". Il l'aimait tellement que Jiang Cheng l'avait gardée, et Jin Ling venait presque tous les jours la voir. Une fois grande, il avait commencé à l'appeler juste "Fée", parce qu'elle n'était plus du tout petite.

Et, bien sûr, il y avait Wei Wuxian. Son cas était plus particulier. C'était le frère adoptif de sa mère et de son oncle Jiang Cheng, mais il avait disparu pendant des années, avant même la naissance de Jin Ling. Parfois, les autres adultes parlaient de lui ; c'était jamais vraiment méchant, à bien y réfléchir. Il n'y avait que Jiang Cheng pour être en colère, mais puisqu'il l'était presque tout le temps, ce n'était pas vraiment une preuve de haine. Wei Wuxian - ou Wei Ying, ça dépendait qui parlait de lui - était revenu après un long moment, alors que Jin Ling avait déjà quelque chose comme douze ou treize ans. Il avait annoncé son arrivée un beau matin de printemps. Son père avait recraché son thé, sa mère avait lâché un vase et pleuré de joie. Toute sa famille avait eu des réactions variées, mais Jin Ling pouvait déjà sentir que c'était un grand événement. Un événement heureux.

Il avait alors rencontré l'oncle en question. Vivace, un peu idiot sans doute. Il était revenu en ville avec un mari qui n'était pas là avant, et un enfant de l'âge de Jin Ling. Il n'avait rien expliqué à personne - et Jin Ling avait appris dans la foulée que le mari de son oncle, c'était le petit frère de Xichen. Encore un lien perturbant, mais il était habitué.

Sa mère, qui tremblait de soulagement en le voyant, l'avait serré dans ses bras si fort que la tête de son oncle était devenue toute rouge. L'oncle Jiang Cheng avait hurlé comme jamais. Jin Ling était resté en retrait, sans trop savoir quoi penser de la situation - jusqu'à que ses yeux se bloquent sur l'enfant qui se cachait derrière Wei Ying. L'oncle Wei Ying.

Il était peut-être un petit peu plus grand que Jin Ling, mais il semblait beaucoup plus intimidé. Il n'osait pas regarder les adultes qui parlaient - ou criaient, dans le cas de Jiang Cheng - entre eux. Jin Ling s'était approché de lui, curieux, et l'adolescent l'avait regardé avec inquiétude.

"C'est quoi ton nom ?

-Ah, euh.. S-Sizhui."

Il avait un cheveu sur la langue. Jin Ling se sentit rougir et s'écarta brutalement, sous les yeux du mari de l'oncle Wei Ying. En suivant la conversation de loin, Jin Ling apprit rapidement que l'autre garçon allait intégrer la même école que lui.

Et c'était comme ça que les ennuis avaient commencé.

OoO

Peut-être que "ennuis", c'était un peu exagéré. Le premier jour où Sizhui arriva à l'école, il semblait à peine plus confiant que la fois où Jin Ling l'avait vu, chez l'oncle Wei Ying. Il était calme, il écoutait en classe, et parlait presque bien - si on occultait le cheveu sur sa langue qui avait provoqué une vague de moqueries. Jin Ling comprenait ça, ça lui arrivait tout le temps.

Il se souvient qu'il avait décidé de rester avec lui, au début. Pour pas qu'il se sente trop seul - parce qu'il était gentil, Jin Ling, comme sa mère. Et pas parce qu'il trouvait les yeux clairs de Sizhui vraiment beaux. Non, ça c'était pas vrai.

Sizhui n'avait pas l'air dérangé par sa présence. Au contraire, au fur et à mesure des jours, il s'ouvrait un peu - il parlait, doucement toutefois, jamais un mot plus haut que l'autre. Jin Ling, à côté, était… intense. Les émotions semblaient s'éclater en lui si fort, trop fort, et parfois il avait juste ce besoin urgent de hurler, ou de pleurer, ou de rire trop fort. Sizhui ne l'avait jamais jugé pour ça.

Alors, Jin Ling était resté près de lui.

Plus tard, leur petit duo s'agrandit - il eut d'abord Jingyi. C'était un sale débile, et Jin Ling se disputait souvent avec lui pour des broutilles. Mais Jin Ling l'adorait, quand même. Même s'il ne le lui aurait jamais dit. Jin Ling ressentait les choses, mais les dire… C'était autre chose. Puis, Zizhen, qui était beaucoup trop cœur d'artichaut pour son propre bien. Il était gentil, pourtant, mais il se retrouvait juste toujours amoureux d'une fille qui allait le faire déprimer pendant des jours entiers. Jin Ling l'aimait beaucoup, aussi.

Mais c'était différent d'avoir Sizhui. Tout était plus… Quelque chose, avec Sizhui. C'était difficile à décrire. En dernière année de lycée, Jin Ling se souvenait de cette angoisse terrible qu'ils se séparent pour la fac.

Les joies de vivre dans une grande ville, c'était qu'il y avait plusieurs facs au même endroit, pas si loin de chez leurs parents. Peut-être qu'ils ne se voyaient plus en cours, mais plusieurs fois par semaine, ils s'arrangeaient pour manger tous les quatre ensemble.

Jingyi adorait se taper l'incruste chez Jin Ling, aussi. Surtout quand il allait voir l'oncle Jiang Cheng, qui trouvait toujours quelque chose à critiquer chez le jeune adulte - ses t-shirts indécents et ses lunettes de soleil en intérieur, par exemple. Parfois, Jin Ling se demandait s'il ne manquait pas quelque chose… Mais il n'avait pas le temps d'y réfléchir.

Zizhen venait souvent, aussi. Il aimait les plats de la mère de Jin Ling, et il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était avec une fille gentille, et il en parlait souvent - il voulait la leur présenter, et l'adolescent trouvait ça attendrissant. Mais il ne l'aurait pas dit, ça non plus.

Le pire, vraiment, c'était… C'était Sizhui, chez qui il dormait trop souvent. Sizhui et son sourire, Sizhui qui avait perdu son cheveu sur la langue la plupart du temps, mais qui revenait quand il était nerveux. Sizhui et ses sourires à illuminer la terre entière. Sizhui et son amour des lapins, Sizhui et son calme et sa douceur et sa tendresse lorsqu'il passait son pouce sur la main de Jin Ling et…

Avachi chez les oncles Meng Yao, Xichen et Mingjue, il attrapa un coussin pour hurler dedans. Meng Yao arriva rapidement, inquiet, et constata les joues trop rouges de Jin Ling.

"Tu es malade ?

-Quoi ?" Jin Ling semblait perdu. "Ah, euh, non, j'ai rien. Ça va."

Sa voix était un peu plus rude qu'il ne l'aurait voulue. Merde !

"Il y a encore quelqu'un qui t'embête ?

-Tonton, je vais à la fac, personne m'embête.

-Tu sais, Mingjue a une pelle si nécessaire."

Jin Ling roula des yeux - une habitude qu'il avait prise de Jiang Cheng, et qui amusait beaucoup sa mère.

"Ça va, j'te dis ! C'est juste…

-Juste quoi ?"

Mingjue rentra dans la pièce, les bras croisés sur son torse.

"Juste rien !

-Jin Ling" insista Mingjue.

"Uuuuurg ! C'est juste un gars que… Enfin… Je pense beaucoup à lui, ok ? Et ça m'énerve."

Meng Yao le regarda, puis regarda Mingjue, puis retourna ses yeux vers Jin Ling, puis tapota ses paumes l'une contre l'autre, visiblement ravi.

"Tu es amoureux.

-... Quoi ?! Non, bien sûr que non ! Pourquoi je serais amoureux de Sizhui ?"

… Et merde.

Il n'aurait jamais dû lâcher le nom. Merde, merde, merde.

"Oh mon Dieu."

Meng Yao avait lâché ça le plus naturellement du monde.

"Le petit de Wei Wuxian, tu veux dire ?

-Parce que y'a trois mille Sizhui que j'ai- avec qui je suis pote ?!"

Beau rattrapage.

"Mingjue. Mingjue, ta pelle."

… Peut-être pas tant que ça.

OoO

Le mot s'était glissé dans toute sa famille avant même qu'il ait eu le temps de cligner des yeux. Mingjue tout d'abord, bien sûr, qui lui avait expliqué comment assommer quelqu'un, à peu près légalement. Meng Yao semblait réfléchir à un plan précis pour l'anéantissement de Sizhui. Et, très vite, ça avait été au tour de Xichen de lui parler de la beauté de la jeunesse - tout en lui disant de ne pas hésiter à lui demander de l'aide s'il y avait un problème. Peut-être la réaction la plus normale. Jiang Cheng fulminait, énervé de voir son neveu apprécier plus que de raison le fils de son débile de frère. Wen Qing avait haussé son sourcil si haut que Jin Ling savait qu'au moindre problème, elle mettrait en action ses compétences de médecin ayant fait un stage à la morgue. Son père était sous le choc, et avait plus ou moins hurlé que si quelque chose arrivait à son bébé, il détruirait toute la lignée des Lan. Jin Ling n'avait pas eu le temps de lui dire qu'il n'était pas un bébé, et qu'il n'avait pas à exterminer qui que ce soit.

Sa mère, aussi douce qu'à son habitude, lui avait souri tendrement. Elle avait dit, alors, quelque chose comme ça :

"C'est beau de se sentir amoureux, tu sais ? Je suis tellement heureuse pour toi. Et je suis sûre que c'est une bonne personne. Et si ce n'est pas une bonne personne…"

Son sourire était aussi magnifique que la menace était terrifiante.

Jin Ling se sentait un peu bloqué - parce que. Sizhui était extraordinaire, hein, bien sûr ! Mais… L'adolescent n'était même pas sûr d'être amoureux. Enfin. Enfin il savait que Sizhui était l'être le plus incroyable de cette planète et que l'idée de passer plus de trois jours sans le voir le rendait malade, et peut-être qu'ils parlaient tous les soirs, tous les jours, même parfois pendant les cours, et oui, ça arrivait que Jin Ling débarque chez lui à pas d'heure, juste pour passer quelques minutes avec lui quand ils manquaient tous les deux de temps, et peut-être que -

Ok. Ok, peut-être qu'il était vraiment amoureux. Mais ce n'était sans doute pas réciproque, de toute façon ! Il n'y avait besoin de menacer personne !

C'est face à ce déluge de menaces et d'angoisses que Jin Ling se retrouva finalement devant l'oncle Wei Ying. Il le voyait assez souvent, maintenant ; lorsqu'il allait voir Sizhui, son oncle était toujours là, quelque part, à surveiller de loin. Il peignait des toiles dans un petit atelier, ou s'occupait des lapins de la famille, et souriait si franchement que Jin Ling avait très vite compris d'où Sizhui tenait cette joie et cette douceur qui transparaissaient si souvent sur son visage. Wei Ying qui n'avait fait aucune remarque, même après que tout le monde lui ait certainement dit pour l'amour de Jin Ling. Wei Ying qui n'avait rien fait de bizarre - sauf peut-être partir de la pièce un peu plus souvent. Les laisser s'enfermer dans la chambre pour parler des heures, sans venir toquer pour les déranger, même à l'heure du dîner.

Puis, un jour, Sizhui lui dit, avec son cheveu sur la langue :

"J'aime vraiment passer du temps avec toi… Je… Je peux te demander quelque chose ?"

Et Jin Ling se sentit rougir si fort, une appréhension dans son ventre - ou peut-être autre chose. De l'excitation ? Pas sûr.

"Je…" Sizhui respira, puis lâcha la bombe. "Je peux t'embrasser ?"

Jin Ling ne se rendit même pas compte qu'il avait hoché la tête.

Les lèvres de Sizhui étaient douces.

OoO

Il ne voulait le dire à personne. C'était son petit secret. Le leur, même. Bon, peut-être pas à leur groupe d'amis ; si Zizhen n'avait pas compris tout de suite, Jingyi n'était pas dupe, et avait hurlé au milieu de la cafétéria centrale de la fac :

"C'EST PAS TROP TÔT !"

Jin Ling sentait son visage le brûler. Il sentait aussi la main de Sizhui sur sa cuisse, près de son genou. Et ça rendait le monde vachement plus beau.

Il ne voulait pas le dire à sa famille non plus, parce qu'ils allaient provoquer plus ou moins volontairement la mort de Sizhui. Et Jin Ling ne voulait pas que ça arrive - ça ou les menaces, ou peu importe. Il voulait…

Il voulait encore embrasser Sizhui.

Ca devenait cependant un peu difficile de se rendre chez lui. Il devait être beaucoup trop lisible, parce que ses oncles, sa marraine et ses parents avaient vite compris, visiblement - ils se retrouvaient toujours à lui emander un service, une course à faire, une urgence qui ne l'était pas tant que ça… Un beau matin, c'était Wei Ying qui était arrivé chez sa sœur avec un énorme bouquet de fleurs et son sourire à faire pâlir de jalousie les plus beaux des Anges.

Sizhui lui ressemblait, mais en mieux.

Sa mère l'avait pris dans ses bras, et Wei Ying avait demandé à lui parler, son regard voguant parfois vers Jin Ling. Quelques instants plus tard, elle appelait son fils :

"Ton oncle va partir une semaine, avec Lan Wangji et Sizhui," commença-t-elle. "Puisque c'est les vacances d'été, ils voulaient savoir si tu pouvais rester chez eux pour garder les lapins ? Tu seras tranquille pour te reposer !"

Jin Ling hocha la tête, déçu. Il serait tranquille, certes, mais sans Sizhui. Urg. Wei Ying, visiblement très content, l'intima de préparer ses affaires dans la seconde pour partir immédiatement - le départ se faisait de façon un peu précipitée, et ils devaient être à l'aéroport ce soir. Jin Ling était agacé et triste mais il songea qu'au moins, il pourrait traîner dans la chambre de Sizhui et sentir son odeur et - est-ce qu'il était bizarre, là ?

Dans la voiture de l'oncle Wei Ying, Jin Ling regardait par la fenêtre la maison de ses parents s'éloigner - puis, soudain, la voix de l'homme résonna.

"Oh, zut. J'ai oublié de dire à jiejie que A-Yuan était vraiment super malade." Son ton sonnait très faux. "Tellement malade qu'il ne pourra pas prendre l'avion ! Quel dommage, il va devoir rester avec toi toute la semaine. Tu peux pas laisser un malade tout seul avec des lapins à charge, hein ?"

Jin Ling le regardait avec des étoiles dans les yeux. Puis, il racla sa gorge.

"Euh. Euh, oui, bien sûr. Bien sûr, je vais l'aider, hein !"

Wei Ying éclata de rire.

OoO

Deux valises près de la porte d'entrée. Lan Wangji était en train d'expliquer quelques petites choses à son fils ; l'un des lapins était un petit peu malade, et il fallait bien lui donner son traitement. Sizhui hocha la tête avec sérieux, même si dans un coin de son crâne, il était… Triste. Il ne voyait presque plus Jin Ling pour une raison que celui-ci semblait ne pas vouloir lui donner, et maintenant, ses pères partaient à l'autre bout du pays pour une grosse semaine et le laissaient seul. C'était une urgence, apparemment, Sizhui n'avait pas eu droit aux détails. Et il fallait quelqu'un pour les animaux. Il entendit la voiture de son baba se garer - il avait eu une course à faire pour le départ. Des éclats de voix, comme une conversation - et Sizhui commençait à se poser des questions. Jusqu'à ce que la porte d'entrée s'ouvre et qu'il voie Jin Ling et que, sans réfléchir, il s'approche de lui pour sauter dans ses bras et le serrer comme s'il ne l'avait pas vu depuis trois ans.

On était plus proche des deux ou trois semaines, mais il le ressentait comme AU MOINS trois ans.

Jin Ling était rouge, mais le serrait en retour. Son baba avait un sourire satisfait, et attrapa l'une des valises.

"Bon, on vous laisse, hein !... Euh, avant que j'oublie."

Il reposa la valise, et fouilla dans un petit meuble.

"Tendez les mains."

Ils obéirent. Puis, Wei Ying posa entre leurs mains un énorme tube de lubrifiant, et deux boîtes de préservatifs de tailles différentes. Si Jin Ling ne pesta pas, sans doute trop choqué et gêné pour dire quoi que ce soit, Sizhui tenta de bafouiller quelque chose - mais finalement, rien de compréhensible.

Wei Ying finit par cligner de l'oeil, et c'était tellement peu discret que les deux jeunes adultes sentirent leurs joues les brûler d'autant plus. Après un baiser sur le front de Sizhui, les deux plus âgés partirent de la maison.

Un bruit de voiture qui démarre, puis qui part. Puis plus rien.

Jin Ling le regarda - il regarda Jin Ling. Puis, sans doute sous la gêne et tout le reste, ils éclatèrent de rire. C'était nerveux mais sincère. Sizhui, non sans gêne, attrapa les boîtes et le lubrifiant pour les poser plus loin. Puis, il retourna vers Jin Ling pour attraper ses mains.

"T-tu as pas l'air trop malade, finalement…

-Qui a dit que je l'étais ?

-L'oncle Wei Ying."

Un nouveau rire.

"... Dis." lâcha finalement Sizhui.

"Quoi …?

-Je peux t'embrasser ?"

Jin Ling hocha la tête. Les lèvres de Sizhui étaient trop douces pour y résister, de toute façon.