Chapitre 14 :
Étincelle
Ce fut rageur et les poings serrés de colère que Sam quitta la maison, peinant à maîtriser sa fureur envers l'adolescent qu'il venait de rencontrer et qui l'avait traité comme un monstre de bas étage en défendant les véritables bêtes sanguinaires. Il était furieux et il avait bien failli sauter sur l'impudent si sa raison ne lui avait pas soufflé de justesse qu'il n'avait aucune chance contre les six vampires qui lui faisaient face. Il s'était donc forcé à partir, décidé à laisser tomber l'avorton qui pouvait bien se faire tuer si ça lui chantait tant. Il claqua la porte derrière lui, sautant dans sa voiture pour partir en trombe. Son départ, tout les vampires le suivirent jusqu'à l'entendre s'éloigner, retournant ensuite toute leur attention sur Nathaniel qui tremblait avec force, son souffle erratique et son cœur battant la chamade. Le loup parti, il avait perdu l'assurance qu'il avait affiché en sa présence, tout en lui transpirant la terreur. Il y avait cela, et il y avait les atroces souvenirs d'horreur et de douleur tournant dans sa tête. Il revoyait les atrocités commises par Greyback et sa meute, les multiples combats qu'il avait eu avec eux, les blessures qu'il avait reçu d'eux... il ressentait de nouveau la trahison de Remus. C'était horrible et ça faisait tellement mal. Il serrait la main d'Emmet de toute ses forces, recroquevillé sur lui même et serrant les dents. Le grand vampire se retourna vers lui une fois certain que le loup était parti, s'accroupissant devant lui et allant poser sa main libre sur sa tête :
- Il est parti crevette, dit-il doucement. Tout vas bien ne t'en fait pas, assura-t-il.
Toute la famille vint l'entourer de près, Carlisle venant derrière lui alors qu'Esmée venait se baisser près d'Emmet. Rosalie et Jasper s'étaient tournés vers lui, l'encadrant de près et assurant leur présence en posant leurs mains sur ses bras. Alice le rejoignit après avoir envoyé un rapide message à Edward pour lui dire qu'il pouvait rentrer avec Bella, voulant le voir revenir au plus vite au cas où on aurait besoin de lui pour tranquilliser l'aveugle. Le pianiste était devenu la référence en la matière et cela ne le dérangeait pas le moins du monde alors qu'il s'attachait de plus en plus à l'adolescent.
- Respire doucement Nathaniel, conseilla Carlisle en se penchant près de lui et en posant ses mains sur ses épaules.
Immédiatement, le jeune homme déplaça l'une de ses mains de celle d'Emmet pour attraper les doigts du médecin qui lui rendit délicatement, assurant sa présence.
- Respire lentement et profondément, demanda le blond la voix calme. Tu es en sécurité. Il ne t'arrivera rien nous ne le permettrons pas. Sam est parti et on ne laissera pas les Quileute t'approcher. Tout vas bien. Calme toi.
Nathaniel sembla se focaliser sur lui, maîtrisant sa respiration qu'il tenta de ralentir doucement, y parvenant lentement en se concentrant sur eux. À leur plus grand soulagement, il parvint à se calmer, son souffle redevenant plus régulier et son cœur s'apaisant même s'il tremblait toujours.
- Là, c'est bien, félicita Carlisle. Ça va, tout va bien, assura-t-il.
Mais malgré tout, les souvenirs étaient toujours là et plus que jamais, il désespérait d'être devenu aveugle. À cet instant, il aurait aimé plonger son regard dans celui de Carlisle pour effacer ses images de sa tête et les remplacer par celle bienveillante de son protecteur. Mais il ne pouvait plus aujourd'hui et il n'arrivait pas à sortir de là. Et cela, Jasper le ressenti aisément, percevant toute l'horreur qui tournait dans son esprit. Il prit d'ailleurs immédiatement son visage entre ses mains, venant accoler leurs fronts :
- Nathaniel, ne pense plus à ça, dit-il sérieusement.
- Je n'y arrive pas, sanglota-t-il avec désespoir. Je le revois encore, murmura-t-il.
- Ce que tu as dit sur les loups c'est ça, remarqua Emmet très inquiet en se souvenant de ce qu'il avait évoqué.
Nathaniel acquiesça vigoureusement, serrant les deux mains qu'il tenait.
- Le monde magique a aussi ses fous et ses meurtriers, expliqua-t-il. Et il y avait ce loup garou complètement dingue. Lui ce qui l'amusait, c'était de mordre et de transformer des enfants ou de simplement les tuer et je... je n'ai pas utilisé ce mot pour rien.
« Dépecer » c'était ce mot qu'il avait utilisé et qu'ils avaient clairement entendu.
- Je me suis retrouvé en face de lui, dit-il. J'ai eu beaucoup de chance de m'en sortir, termina-t-il. Il était tellement sauvage que même dans sa forme humaine, il gardait des traits animal. Lui c'était un vrai monstre.
- N'y pense plus, pria Jasper. N'y pense plus ça suffit, dit-il en sentant sa souffrance et sa détresse. Tu es en sécurité maintenant et on ne laissera pas un loup t'approcher.
- Je n'y arrive pas Jasper, pleura-t-il avec panique. Avant je... je regardais les photos de mes parents pour oublier, avoua-t-il en leur déchirant le cœur. Je ne peux plus, dit-il la voix brisée.
- Alors souviens toi. Souviens toi de leurs visages, poussa Jasper. Souviens toi, répéta-t-il. Comment étaient-ils ? Dis moi, pria-t-il pour tenter de l'aider.
- Papa... papa était assez grand et brun, commença-t-il d'une petite voix tout en se concentrant sur les attentions de chacun.
Si les vampires notèrent le retour d'Edward et Bella qui n'étaient pas allés bien loin, aucun ne s'en préoccupa, concentré sur Nathaniel. Le couple se posta bientôt non loin, le télépathe lisant sans mal dans les esprits de sa famille ce qu'il s'était passé.
- C'est bien, continue, poussa l'empathe. Comment étaient ses yeux ?
- Ils étaient bruns, répondit Nathaniel. Ils pétillaient de malice. Mon père adorait faire des blagues en tout genre, décrivit-il, avec mon parrain d'ailleurs. Ils étaient connus pour ça quand ils étaient à l'école adolescents. Ma mère le trouvait pathétique à cause de ça au début, dit-il en les faisant sourire. Maman était... intelligente, plus courageuse qu'une lionne. Elle était tellement belle, dit-il alors que tous pouvaient le sentir se calmer malgré sa voix profondément triste. Elle avait de longs cheveux roux comme le feu et de splendides yeux verts émeraudes. On m'a toujours dit que j'avais ses yeux, se souvint-il avec tristesse, que j'avais son regard. Son sourire était si beau sur les photos, murmura-t-il tout bas. Elle semblait toujours si douce et si gentille. On m'a toujours raconté qu'elle était généreuse et compréhensive, tolérante et féroce pour protéger sa famille, dit-il en se souvenant du sacrifice qu'elle avait fait pour lui. Je... Je... Esmée, appela-t-il comme une supplique.
Il n'en fallut pas plus pour qu'on s'écarte un peu, laissant la mère de famille venir le prendre dans ses bras avec une tendresse maternelle débordante. Parce que c'était ce dont-il avait besoin à cet instant. Il avait besoin d'une mère et d'une famille. Carlisle se mit à lui caresser les cheveux d'une main, tenant toujours ses doigts de l'autre. Emmet tenait toujours sa main lui aussi, sentant bientôt celle de Rosalie les rejoindre. Jasper et Alice n'étaient pas loin non plus, regardant Esmée étreindre doucement le jeune homme. L'empathe sentait sa tristesse et sa douleur comme si c'était les siennes, se demandant si un jour Nathaniel avait eu droit à un minimum de bonheur. Il en doutait de plus en plus.
- On est là Nathaniel, assura Esmée avec douceur. Tu n'es plus tout seul. Tes anges gardiens sont là, dit-elle en reprenant ses mots et en faisant sourire tout le monde.
- Vous n'imaginez même pas à quel point vous l'êtes pour moi, répondit-il avec une sincérité et une affection qu'ils purent tous percevoir.
Tranquillement, le jeune homme parvint à se calmer et à s'apaiser sous leurs attentions, se reprenant progressivement et sentant la fatigue lui tomber lourdement dessus après toute ces émotions alors qu'on était en fin d'après midi. Un peu plus loin, Bella tentait de convaincre Edward d'aller ailleurs, rageuse de voir la famille donner tant d'affection et d'attention à l'aveugle. Cependant, le pianiste l'ignora, partant chercher un verre de jus de fruit à la cuisine avant de revenir au salon. Esmée s'était détachée de Nathaniel mais elle avait posé une main sur sa joue qu'elle caressait doucement.
- Nathaniel ? appela-t-il doucement en s'approchant de lui.
- Edward ? questionna-t-il pour confirmer.
- C'est moi. Tiens, dit-il en lui mettant le verre dans une main qu'il vola a Emmet et Rosalie, c'est du jus de fruit. Bois un peu ça te fera du bien.
Le remerciant, l'adolescent but quelques gorgées, la boisson fraîche et goûteuse terminant de l'apaiser par son goût agréable et sucré.
- Tu as renvoyé le cabot à sa niche d'après ce que j'ai compris, s'amusa-t-il en faisant sourire tout le monde hormis l'humaine.
- Edward, soupira d'ailleurs celle-ci, n'insulte pas les Quileute comme ça, dit-elle.
- Ils le méritent, remarqua Nathaniel, ce sont des abrutis finis, dit-il encore en colère d'avoir entendu Sam insulter la famille.
- Tu ne les connais pas, répondit-elle durement.
- Et je ne veux pas les connaître s'ils sont tous aussi intolérants et arrogants, soupira-t-il.
- On peut oublier ça maintenant, trancha Carlisle. L'affaire est réglée, Sam a pu constater lui même que le traité n'était pas brisé et que tu étais là de ton plein grès. Je pense qu'ils vont nous laisser tranquille avec ça, constata-t-il. N'y pense plus Nathaniel.
Acquiesçant, il termina son verre, tous remarquant sans mal que les événements l'avaient épuisé. Aussi Rosalie le poussa rapidement à s'allonger un peu, lui faisant déposer sa tête sur ses genoux pour se mettre à caresser ses cheveux avec délicatesse. Emmet remonta la couverture sur lui, s'asseyant à même le sol près des jambes de sa compagne, veillant sur l'aveugle avec protection. Esmée vint embrasser son front, annonçant qu'elle allait lui préparer le dîner. Il la remercia profitant ensuite simplement de la présence des vampires autour de lui, somnolant. Edward se mit bientôt au piano, faisant soupirer d'agacement sa compagne qui s'assit dans un fauteuil en boudant visiblement. Il n'y prêta pas attention, se mettant à jouer en observant Nathaniel. Il sourit en le voyant tendre l'oreille, souriant un peu et soupirant d'apaisement en écoutant la musique. Et cela tous le remarquèrent, constatant une fois de plus l'effet positif que le jeu d'Edward avait sur lui. La soirée fut paisible et ce fut dans le canapé, la tête posée sur les genoux de Rosalie qu'il s'endormit ce soir là, en paix et se sentant en sécurité. Seulement alors, la famille décida de discuter de l'entretient avec Sam.
- Si vous aviez pu sentir à quel point il voulait nous protéger et nous défendre quand Sam nous qualifiait de monstres, sourit doucement Jasper parlant la voix basse. Il était furieux contre lui qu'il parle de nous comme ça, dit-il en touchant la famille. J'ai pu sentir une étincelle de force et de volonté en lui, pour nous.
Toute la famille de vampire sourit, touchée qu'il ait voulu les défendre ainsi.
- Sam était en rage quand il est parti, remarqua Alice. Je ne crois pas qu'il s'attendait à ça.
- Bienfait pour lui, ricana Rosalie en caressant les cheveux noirs. Ça ne lui fera pas de mal d'être remis à sa place pour une fois.
- Vous avez entendu sa voix lorsqu'il lui a dit de la fermer ? demanda Emmet en choquant un peu Bella seule à ne pas connaître le contenu exact de l'entretient. On dirait qu'elle a déjà des crocs la crevette au final, s'amusa-t-il.
- On a eu droit à un sursaut de sa véritable personnalité, fit remarquer Jasper en les intriguant.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Alice.
- Nathaniel est détruit, reprit l'empathe. Brisé complètement, dit-il en les attristant alors qu'Edward lisait ses pensées pour mieux comprendre. Il n'est plus ce qu'il a pu être dans le passé. Jusque là, je ne pouvais pas me faire une idée de sa véritable personnalité mais j'ai pu lorsqu'il s'est rebellé contre Sam. Il y a eu une étincelle de ce qu'il est vraiment.
- Comment c'était ? demanda Rosalie avec curiosité.
- Grandiose, répondit immédiatement le major en souriant. Jusque là, j'avais l'impression d'être dans une pièce obscure. Je n'y voyais rien dans ses pensées. J'y entendais des cris de souffrances mais je n'y voyais rien de ce qu'il était véritablement. Cette étincelle m'a donné une idée de ce que peut être réellement sa personnalité en s'illuminant furtivement. Cette pièce obscure est en faite beaucoup plus grande et beaucoup plus majestueuse que je ne l'avais imaginé. Je crois qu'avant d'être mis en lambeau de la sorte, Nathaniel devait avoir une force et une volonté impressionnantes. Je pense qu'il était le genre de personne à qui il ne fallait pas chercher des noises, s'amusa-t-il, comme on a pu l'entre apercevoir. Je pense qu'il devait être formidable et magnifique. Et maintenant, je suis sûr qu'il est toujours là, remarqua-t-il en venant poser une main sur la jambe du jeune homme. Son véritable lui est toujours là, plein de force et de volonté, de courage et d'assurance. Il est toujours là mais il s'étouffe sous la douleur, l'épuisement, la terreur et le désespoir. Il s'est fait écraser par une pression trop lourde. Je ne sais pas ce que c'était mais maintenant que j'ai vu les reliques de ce qu'il a pu être, à moins que je ne me trompe lourdement, il en a fallu beaucoup, vraiment beaucoup pour le mettre en pièce de la sorte, dit-il en faisant tomber un silence lourd.
- Ça veut dire qu'il n'y a plus qu'à l'aider à se reconstruire tranquillement, remarqua Carlisle avec le sourire.
- Oui mais ça va être très difficile, posa Jasper. Il ne reste vraiment plus grand chose et c'est très abîmé. Il faudra beaucoup de temps et de patience pour le remettre sur ses pieds.
- Le temps, nous n'en manquons pas, sourit simplement Rosalie, et il n'y a aucune raison de le presser, dit-elle en le cajolant tendrement.
Dans les jours qui suivirent, l'ambiance fut calme autour du jeune homme qui se reposait. Le lundi, Carlisle dût reprendre le travail, peinant à quitter son protéger. Il avait expliqué à toute la famille quels médicaments Nathaniel devait prendre chaque jour et comment réagir en cas de malaise, priant qu'on l'appel immédiatement au moindre problème. Tous lui avaient promis d'être très attentifs et de bien veiller sur l'adolescent et celui-ci lui avait assuré que tout irait bien et qu'il ne devait pas s'en faire. C'était donc entouré par des vampires attentionnés qu'il passa les jours suivants à s'occuper tranquillement en leur compagnie.
Voulant l'aider à mieux gérer la cécité, les frères et sœurs avaient passé beaucoup de temps à faire des recherches pour trouver des moyens d'améliorer sa perception de son environnement et ses sens. Ils tentaient alors ce qui leur semblait le plus prometteur, l'entraînant dans de petites activités et de petits jeux qui avaient aussi le don de lui occuper l'esprit et de le détendre un peu. Emmet cherchait des jeux qu'il pouvait faire avec lui et tous y mettaient du cœur, touchant le jeune homme. Ils lui faisaient travailler tout ses sens encore fonctionnels, les affinant petit à petit. On lui avait aussi fait visiter toute la maison en détail. Reprenant des forces, il était de nouveau capable de se déplacer seul et on lui avait donc fait visiter entièrement les lieux plusieurs fois pour qu'il puisse s'y retrouver et prendre des points de repères. Esmée avait vite compris qu'il était bien moins à l'aise que chez lui et elle comprit le seul avantage qu'avait la petite maison pour lui : elle lui facilitait les choses. Ne se plaignant jamais, Nathaniel faisait beaucoup d'efforts pour s'y retrouver seul, tous gardant pourtant toujours un œil sur lui, prêt à l'aider en cas de besoin. Une après midi, tous avaient accepté sans hésiter de laisser le jeune homme toucher leurs visages. C'était timidement qu'il leur avait demandé mais cela n'avait dérangé personne au contraire, comprenant qu'il voulait essayer de voir à quoi ils ressemblaient. Tous lui avaient donc laissé toucher leurs traits autant qu'il le voulait. Seul Bella ne s'approcha pas un instant de lui et il ne réclama rien, se contentant des vampires en souriant, les remerciant.
La semaine passa tranquillement, Esmée se remettant à cuisiner avec l'adolescent qui semblait beaucoup aimer cela. Elle avait d'ailleurs réorganisé armoires et réfrigérateur pour qu'il puisse s'y retrouver plus aisément, priant tout le monde de bien remettre chaque chose à sa place. Et tous avaient bien compris pourquoi, appréhendant un peu plus les difficultés de la cécité. Si une chose n'était pas à sa place, Nathaniel pourrait passer des heures à la chercher sans parvenir à la trouver et ce même si en réalité la chose n'était pas très loin. Tous avaient compris, respectant cette nouvelle règle pour faciliter les choses à l'adolescent. Seul Bella ne semblait pas saisir l'ampleur des difficultés que Nathaniel pouvait éprouver, râlant du changement de place de certaines choses ou appréciant peu qu'Esmée la réprimande lorsqu'elle ne remettait pas une chose là où elle devait être. Cela agaçait toute la famille. Il n'y avait qu'à regarder Nathaniel qui peinait parfois à trouver une chose qui était pourtant juste à côté de lui pour se dire que ce n'était vraiment pas superflus que de faire attention où l'on posait les objets. Et il fut vite évident aussi qu'il fallait faire attention à ne pas laisser une porte seulement à moitié ouverte alors que tous avaient pu voir Nathaniel se cogner brusquement sur des obstacles qu'il n'avait pas réussi à détecter. Chaque jour, tous réalisaient un peu plus la difficulté de la chose. Tout les aspects du quotidien étaient touchés, c'était affolant et tous se demandaient s'ils auraient eu le courage que montrait l'adolescent. Il ne se plaignait jamais, restait silencieux et demandait rarement de l'aide sauf lorsqu'il ne s'en sortait vraiment pas.
Rosalie adorait l'aider à laver ses cheveux et à les coiffer, Nathaniel ne pouvant le faire seul alors qu'il ne pouvait pas enlever son bandeau. Edward prenait aussi chaque jour du temps avec lui. Un temps qu'ils passaient assis au piano, le vampire lui apprenant doucement à jouer ou lui montrant des mélodies. Tout deux semblaient adorer ça et ces séances de musiques détendaient toujours beaucoup le jeune homme. Edward envisageait même de lui faire essayer d'autres instruments, assurant à l'aveugle peu sûr de lui que son handicap n'était pas un problème pour jouer, lui parlant de musiciens aveugles qui se révélaient être de véritables génies. Nathaniel se laissait porter par ses encouragements et son enthousiasme, acceptant d'essayer ce qu'il lui proposait et se réjouissant de ses petites victoires. Il avait avoué à la famille qu'avant de perdre la vue, il s'en fichait pas mal de la musique mais aujourd'hui, le son était le meilleur moyen qu'il avait trouvé pour occuper son esprit avec le toucher et il trouvait beaucoup de réconfort dans cet art qu'il apprenait à beaucoup apprécier. Et en plus de l'occuper et de lui montrer qu'il pouvait encore faire bien des choses, le piano développait la motricité et l'agilité de ses mains, chose indispensable pour lui.
La semaine passa tranquillement, l'adolescent se reposant encore énormément, appréhendant aussi la maison et se faisant à vivre là. En fin de semaine, on entreprit sa première sortie, Carlisle voulant lui faire passer des examens plus pointus pour vérifier l'état de son cœur. Ce fut accompagné d'Esmée, Rosalie et Emmet qu'il se mit en route ce matin là. En avance, il demanda à passer par la banque. Il devait régler la facture de la chaudière de la petite maison et ce fut en grinçant des dents qu'il fit son virement grâce aux informations donnés par le Shérif qu'il avait appelé la veille dans ce but. La note s'était finalement révélée plus salée que prévu et cela le tendait terriblement. Les vampires le regardèrent faire, comprenant son inquiétude. Nathaniel avait catégoriquement refusé toute aide financière de leur part malgré qu'ils l'aient proposé. Sortant de la banque, ils croisèrent le Shérif qui fut très heureux de le voir de sortie, rassuré. Ils discutèrent un peu avec joie avant de rejoindre la clinique. Un peu en avance, Nathaniel en profita pour rejoindre le comptoir et demander à régler ce qu'il devait. Encore une fois la facture fut plus salée que prévue avec les examens dont-il avait eu besoin quand il avait fait son hypoacousie plus ceux du jour. Il paya sans remarque, calculant dans sa tête ce qu'il lui restait, son budget sérieusement amputé. Encore une fois, les vampires ne purent que regarder, l'adolescent refusant qu'ils l'aident sur ce point.
Carlisle les rejoignit bientôt, emmenant Nathaniel faire les examens qu'il ne pouvait faire chez lui. Angoissé, l'adolescent accepta sans mal la compagnie d'Esmée, de Rosalie et d'Emmet dont la présence le rassurait. Il fallut un moment et le jeune homme sortit de là épuisé entre autre à cause de l'épreuve d'effort qu'il avait dû passer. Mais avec cela, le médecin put terminer d'évaluer son état et les dégâts laissé par l'infarctus qu'il avait fait. Les nouvelles ne furent pas très réjouissantes alors que Carlisle avait confirmé ses craintes en diagnostiquant une insuffisance cardiaque. Il expliqua patiemment et calmement à Nathaniel ce que cela signifiait pour lui et ce que cela impliquait, les précautions qu'il faudrait prendre et le traitement qu'il devrait suivre. L'adolescent ne se plaignit pas et resta calme, accusant pourtant le coup intérieurement. Mais il n'était pas très surpris. Dans son état et sans sa magie, il était excessivement fragile et instable, chaque épreuve ou maladie risquait de laisser des traces. Carlisle lui assura pourtant qu'il serait là pour veiller sur lui et que la famille serait là pour l'aider, le rassurant beaucoup. Cela terminé, la mère et le couple ramenèrent Nathaniel chez eux, Rosalie le poussant à se reposer près d'elle dans le canapé alors qu'il était visiblement épuisé. Il ne fallut pas longtemps pour voir arriver Alice et Jasper, l'empathe venant s'accroupir près de l'aveugle pour caresser sa tête alors qu'il le sentait découragé et fatigué. Le jeune homme ne tarda pas à s'endormir lourdement et seulement alors, Emmet et Rosalie leur parlèrent des conclusions de Carlisle, expliquant ce qu'il faudrait faire pour que l'adolescent puisse vivre le plus confortablement possible.
La semaine suivante, la famille s'était fixée un nouvel objectif : celui de persuader Nathaniel de venir s'installer définitivement avec eux et de laisser tomber sa petite maison qui en plus lui coûtait un loyer trop élevé pour ce que c'était. Pour eux, il était inconcevable de le laisser retourner vivre seul dans son état de santé et avec ses difficultés. Alors qu'ils en discutaient, Jasper sentait nettement que cette idée le terrorisait, la solitude le terrorisait. Pourtant, il refusa longuement et ne révéla pas une seule fois sa véritable envie, craignant visiblement de les gêner et d'être une charge pour eux. À force de patience et de douceur, ils parvinrent pourtant à le convaincre ou plutôt, Jasper parvint à le convaincre en le mettant devant ce qu'il désirait vraiment. Il le poussa à accepter, assurant que ses craintes n'avaient pas lieu d'être, qu'il ne les gênait pas. Il fallut beaucoup de patience mais en fin de semaine, il accepta finalement à leur plus grande joie. Il semblait pourtant horriblement mal à l'aise avec cette idée, très tendu mais Jasper assura qu'avec le temps, il se détendrait certainement.
Ces jours là avaient aussi vu les premières sorties de l'adolescent. Carlisle avait recommandé qu'il se remette à bouger tranquillement, ayant déjà prévenu qu'il serait important qu'il garde une activité physique régulière pour sa santé. Il ne s'agissait que de marche mais c'était indispensable pour renforcer son cœur. Ce fut en tenant le bras d'un des vampires qu'il se promenait autour de la maison. Il avait été ravi d'apprendre qu'ils habitaient en pleine forêt, Carlisle et Esmée révélant à leurs enfants qu'il aimait se balader entre les arbres. C'était donc avec joie qu'ils l'emmenaient marcher un peu dans les bois, admirant comment il en appréciait les odeurs, comment il caressait les troncs, comment il écoutait chaque bruit et posait doucement ses pieds sur le sol terreux. Les sorties n'étaient cependant jamais très longues, le jeune homme fatiguant vite.
Une fois Nathaniel convaincu de rester avec eux, la maison fut en effervescence. Rosalie et Alice avaient décrété qu'elles s'occuperaient de vider la petite maison et de rapatrier ses affaires chez eux. Nathaniel ne sachant que faire des meubles, il accepta de les vendre, n'y ayant pas vraiment pensé sur le coup. Mais ce qui fut le plus dérangeant pour le jeune homme fut lorsqu'on parla d'aménager certaines pièces spécialement pour lui, horriblement gêné de bouleverser leur vie ainsi. On le rassura pourtant, expliquant qu'il ne s'agissait que de choses mises en place pour qu'il puisse vivre confortablement. En effet, les principaux changements consistaient à rendre sa chambre et l'une des salle de bain complètement aveugle. Bien sûr on garderait la possibilité d'ouvrir les fenêtres pour aérer mais on voulait qu'il soit possible de mettre les deux pièces dans le noir total afin qu'il puisse y retirer son bandeau sans danger. Et au plus Nathaniel s'installait, au plus la tension avec Bella grimpait, celle-ci intérieurement furieuse de ce qui était en train de se passer. Le jeune homme n'avait pas manqué cela, sentant que la petite amie d'Edward ne l'aimait pas et cela le gênait. Ce n'était que grâce à Edward qui le rassurait qu'il ne s'en faisait pas trop pour cette situation.
L'aveugle se rapprochait rapidement des vampires, les remerciant souvent de tout ce qu'ils faisaient pour lui. Il sortait régulièrement, allant parfois faire les courses avec Esmée et à chaque fois, il insistait pour payer au moins en partie la note, très embarrassé de se laisser entretenir par la famille envers laquelle il était extrêmement reconnaissant. Malgré leurs efforts pour tenter d'apaiser son cœur, Nathaniel restait très sombre et torturé, l'esprit chargé de sentiments négatifs. Il ne leur montrait jamais et ne le faisait peser sur personne mais c'était un fait, Jasper le sentant constamment. Et tous se demandaient de plus en plus ce qui avait pu se passer dans sa vie pour le laisser dans un tel état. Il se laissait porter et guider sans aucune résistance mais il n'avait aucune confiance en l'avenir. Il profitait de leur présence comme du plus précieux des trésors mais il souffrait toujours atrocement, n'ayant toujours aucun goût pour la vie. Cela terrifiait tout le monde autour de lui mais ils gardaient espoir de lui rendre le sourire et d'apaiser son cœur. Comme depuis le début, Nathaniel ne parlait jamais de lui et de sa vie. Il se montrait très simple, tranquille et calme, silencieux, sans exigence aucune, toujours reconnaissant et aimable. Il ne se plaignait jamais même les jours où ça n'allait pas du tout, sa santé lui causant bien des problèmes. Il ne réclamait pas d'attention et ne se montrait jamais capricieux. Il était tout l'inverse de ce que pouvait être Bella en ce moment. Elle râlait toujours, ne faisant aucun effort pour s'adapter à la situation. Son hostilité envers Nathaniel était de plus en plus flagrante, celui-ci faisant pourtant des efforts. Il ne tentait plus de se faire apprécier d'elle mais il restait toujours poli et calme, ne voulant pas créer d'histoire.
Lorsqu'il avait compris que ses séances de piano était un sujet de dispute pour le couple, il avait voulu arrêter et Edward avait dû user de beaucoup de patience pour lui faire accepter de continuer, lui expliquant que ces moments lui faisaient beaucoup de bien et qu'il les aimait beaucoup. Il avait senti le jeune homme très touché cette fois là. Parce qu'en effet, Nathaniel s'était beaucoup attaché à lui. Jouer avec Edward lui faisait du bien. Cela le détendait énormément et l'apaisait comme rien d'autre hormis les étreintes protectrices du couple parental. Lorsqu'il suivait les mains d'Edward sur le piano, il arrivait à occulter le reste dans sa tête, s'offrant enfin des pauses salvatrices. Le pianiste était toujours calme, patient, rassurant et encourageant avec lui. Et lorsqu'il se voyait faire des progrès au piano, parvenant à jouer telle ou telle mélodie, il se sentait heureux, se disant que peut-être il pouvait encore faire des choses qui avaient de l'intérêt. Parce qu'avec le piano, ce n'était pas comme apprendre une chose qu'il avait impérativement besoin de savoir faire pour le quotidien. Le piano, s'était une chose bien différente et de plus grande envergure. C'était comme découvrir qu'il pouvait encore faire quelque chose de ses mains et cela lui faisait beaucoup de bien. En plus de cela, il appréciait beaucoup Edward. Il était gentil et doux, attentif et protecteur. Il discutait beaucoup avec lui, tentant de l'aider à démêler sa relation avec Bella dont le vampire semblait souffrir. Il avait fini par en connaître tout les tenant et les aboutissant, admirant tout ce que le vampire avait déjà fait pour elle. Lui il aurait adoré que quelqu'un se démène comme ça pour lui et jamais il ne se serait permis de se montrer si capricieux et exigent que Bella l'était avec lui. Il ne comprenait pas la jeune fille. Si elle aimait le vampire, pourquoi ne faisait-elle pas le simple effort de lui laisser le temps qu'il réclamait pour réfléchir et pour vraiment éprouver leur relation dans le temps ? Après tout, une fois engagés, ce serait pour l'éternité et ce n'était pas rien. Le délais de réflexion qu'il demandait était légitime après tout ce qu'il s'était passé entre eux. Il devait prendre un peu de recul et voir ce que donnait leur relation dans un contexte plus calme. Il tentait donc d'apaiser un peu Edward qui en faisait de même avec lui, lui conseillant d'en parler avec la jeune fille et d'essayer de prendre en compte les craintes de l'humaine qu'il pouvait comprendre aussi.
Une semaine après avoir accepté l'offre des Cullen, Nathaniel était définitivement installé chez eux, sa chambre et une salle de bain aménagées pour qu'il puisse y retirer son bandeau. La vie se faisait doucement plus paisible pour l'aveugle grandement aidé par toute la famille. Carlisle était toujours là quand il ne se sentait pas bien, ce qui était malheureusement fréquent. Il y avait toujours quelqu'un pour le soutenir et être là, éloignant efficacement la solitude et l'apaisant beaucoup. On l'occupait, on l'aidait, on le réconfortait, on s'occupait de lui, on le laissait se reposer et on n'exigeait rien de lui. Jamais il ne s'était senti aussi bien pourtant, cela n'éloignait pas les ténèbres de son cœur qui se faisaient toujours plus entêtantes et vicieuses, le torturant.
Lorsqu'il apprit qu'on fêtait le dix neuvième anniversaire de Bella un peu plus d'une semaine plus tard, il y vit un moyen de faire la paix avec elle. Il demanda à Alice de l'aider à trouver un cadeau pour la demoiselle, n'ayant aucune idée de ses goûts et elle accepta de l'aider avec joie. Elle fut touchée de voir qu'il avait cette attention alors que Bella n'était pas vraiment aimable avec lui et il lui expliqua qu'il voulait tenter d'apaiser les choses, ne voulant pas que leur relation houleuse ne tende davantage l'ambiance dans la maison. Ce fut avec Esmée, Alice et Jasper qu'il alla faire les magasins pour trouver un cadeau. Il avait pris grand soin dans son choix, s'orientant finalement sur un très beau bracelet shambala présenté comme un porte bonheur. L'objet n'était pas vraiment donné pour son petit budget mais il avança qu'il s'en fichait et qu'il voulait vraiment faire un effort pour apaiser sa relation avec Bella et amener plus de paix dans la maison, se sentant coupable que sa présence soit source d'une telle tension. Il acheta donc le bijou et rentra épuisé à la maison, espérant que son geste aurait l'effet escompté. Autant dire que son attention dont les vampires parlèrent entre eux les touchèrent, Rosalie rageant en disant que Bella ne méritait pas les efforts que Nathaniel faisait simplement pour qu'ils s'entendent cordialement. Il ne demandait rien de plus, juste un peu de paix. Et ce n'était même pas pour lui qu'il le faisait mais pour eux.
Seulement, la jeune fille n'avait guère envie de faire le moindre effort pour s'entendre avec lui. Elle détestait l'aveugle pour retenir l'attention de toute la famille. Même Edward lui consacrait beaucoup de temps. Elle n'arrivait pas à saisir pourquoi les vampires s'étaient entichés d'un minable couvert de cicatrices ignobles et hideuses, aveugle et malade par dessus le marché. Il y avait des moments où il avait même du mal à marcher seul. C'était incompréhensible que des vampires parfaits, beaux, forts et quasi invulnérables s'accrochent à leur total opposé. Ce vermisseau n'avait rien à faire ici et il prenait l'attention qui aurait dû lui revenir. Elle avait bien essayé de faire en sorte que les Quileute l'éloignent, s'assurant que son père parle de lui à Billy seulement, ça n'avait rien donné. Elle ne savait pas vraiment comment s'était passée l'entrevue avec Sam mais lorsqu'elle était allée voir la tribu un peu plus tard, tous avaient semblé détester l'adolescent. Elle les comprenait, elle aussi haïssait ce petit misérable pleurnicheur. Mais ça n'arrangeait pas ses affaires et elle ne trouvait pas le moyen de le faire déguerpir de sa maison et de récupérer complètement sa famille. Sa relation avec Edward se tendait de plus en plus à cause de lui et elle voyait sa transformation s'éloigner, comme son mariage, n'acceptant absolument pas ce fait.
Aussi, lorsqu'on prépara son anniversaire, elle n'accepta de le fêter chez les Cullen que si Nathaniel n'y assistait pas. C'était son jour et il était hors de question qu'il soit entaché par la présence de cet handicapé. Autant dire que la famille fut choquée par cette condition contre laquelle ils voulurent se rebeller. Seulement, Nathaniel qui était présent, accepta sans condition de passer cette journée et cette soirée dans sa chambre. Il ne voulait pas créer d'histoire ou de dispute alors qu'il s'estimait être l'intrus dans la maison. Bella était là depuis bien longtemps que lui et elle ne causait pas tout les soucis qu'il amenait. Coupant court à une dispute, il annonça qu'il ferait ce qu'elle demandait bien que profondément blessé par cela, se sentant rejeté. Mais c'était un sentiment dont-il avait l'habitude. Hormis sa famille disparue, seul les Cullen semblaient faire exception à la règle selon laquelle personne ne voulait de lui. Il accepta donc, se disant qu'il devait être normal qu'on ne veuille pas de lui à un anniversaire. Il ne se souvenait même pas avoir un jour été invité à un anniversaire sincèrement. Malgré les protestations générales, comme il l'avait promis à la jeune fille, il resta dans sa chambre le jour de son anniversaire, ne descendant que pour manger et aller faire sa marche quotidienne avec Emmet qui râlait copieusement contre la jeune fille. Celle-ci avait d'ailleurs l'air fier d'elle, glissant même une remarque comme quoi tous étaient bien plus libres de leurs mouvements sans l'aveugle auquel il fallait toujours faire attention. Elle semblait cependant ne pas remarquer qu'elle était la seule à penser de la sorte. Ils eurent à subir ce genre de pique envers Nathaniel toute la journée, la jeune fille râlant encore alors qu'il y avait toujours au moins un vampire dans la chambre du jeune homme pour veiller sur lui et lui tenir compagnie. La tension alla donc en grimpant mais tous tentaient de faire un effort. Après tout, si Edward décidait vraiment de se marier avec elle, il faudrait bien s'y faire et peut-être qu'en vieillissant, elle mûrirait et cesserait ces enfantillages.
Le soir venu, lorsqu'il fut l'heure des cadeaux, elle réclama la présence de tout les vampires, Nathaniel poussant alors Jasper et Rosalie qui étaient avec lui à descendre au salon, assurant que ça ne le dérangeait pas. Pourtant, l'empathe sentait la douleur du rejet qu'il ressentait et le pire, était que le jeune homme semblait trouver cela normal, ne se rebellant pas contre cela. Ils descendirent finalement, promettant de revenir rapidement lui tenir compagnie. Ce fut donc la séance cadeau qui s'entama, Bella rayonnante en découvrant les présents de valeur qu'avaient fait la famille, comme toujours. Et elle pouvait en profiter sans avoir l'aveugle dans les pattes. Elle pensa finalement la chose close lorsque tous eurent offert leur cadeau mais Edward s'avança avec un dernier paquet et elle sourit un peu plus, heureuse qu'il y en ait encore.
- Tiens, lui dit le télépathe en lui tendant le petit paquet soigneusement emballé. C'est de la part de Nathaniel, annonça-t-il en la voyant cesser de sourire. Il espère que ça te plaira.
- Pourquoi je voudrais quelque chose de lui ? demanda-t-elle en tendant d'exaspération les vampires.
- Bella, il voulait juste te faire un cadeau d'anniversaire pour te faire plaisir, répondit Edward. Fait un effort, il a mis beaucoup de soin pour te trouver un cadeau et financièrement, ce n'est pas rien pour lui.
- Je ne lui ai rien demandé, se rebiffa-t-elle en faisant soupirer d'agacement le pianiste.
- C'est un cadeau Bella, ne peux-tu pas juste l'accepter et l'apprécier ne serait-ce que par la belle attention qu'il représente ? demanda-t-il.
- Bon, soupira-t-elle en prenant brusquement le paquet. Voyons voir ça.
Elle déchira le papier sans y faire attention, pas plus qu'elle ne lut la petite carte que Nathaniel avait pourtant écris de sa main avec beaucoup de soin et d'application. Il avait eu du mal à y parvenir et l'entraînement que quelques mots lui avaient demandé pour être lisibles lui avait donné la migraine. L'humaine ne regarda pourtant pas un instant la carte qui termina jetée au sol sans égard, avec l'emballage, faisant tiquer Rosalie. Sans soin aucun, elle ouvrit la petite boite bleue marine qu'elle avait dans les mains, tombant sur le beau bracelet.
- Beurk, fit-elle immédiatement avec une grimace. Il n'espère tout de même pas que je vais porter cette horreur, dit-elle en tendant tout le monde. En plus c'est de la camelote mais enfin, il n'a pas dû s'en rendre compte puisqu'il n'y voit rien.
Le silence tomba après ce discours, tous effarés par le peu de considération qu'elle manifestait et surtout par la manière dont-elle rabaissait Nathaniel. Seul les vampires purent entendre le jeune homme, caché en haut des escaliers pour suivre la réaction de la jeune fille, retourner à sa chambre le pas lourd, un soupir de déception passant ses lèvres. Il n'en fallut pas plus pour mettre Rosalie en rage. Elle grogna de fureur envers la jeune fille qui sursauta l'air surprise, se rapprochant d'Edward.
- Tu n'es vraiment qu'une enfant pourrie gâtée superficielle ! s'écria-t-elle. As-tu la moindre idée du soin et de l'attention que Nathaniel a mis pour t'offrir ce cadeau ?! Il a passé des heures à chercher un beau bijou et à s'assurer qu'il était vraiment de qualité. Il a dépensé une somme énorme pour lui simplement parce qu'il voulait faire la paix avec toi et te faire plaisir. Il s'est épuisé en s'entraînant pour écrire de sa main une carte à laquelle tu n'as même pas prêté attention. Comment oses tu dire une telle chose ?! Il a fait tout ça alors que tu t'es toujours montré affreuse avec lui alors qu'il ne t'a rien fait ! Tu n'as même pas idée de la valeur qu'à cette attention qu'il t'a porté alors que tu ne le mérite pas une seconde. Certains paieraient cher pour que quelqu'un pense à eux comme ça !
- Je ne veux pas d'attention de sa part ! répondit-elle en jetant le bijou. Je ne lui ai rien demandé ! Je veux juste qu'il me fiche la paix ! Qu'il nous fiche la paix ! Il ne cause que des problèmes depuis qu'il est là !
- Il ne cause aucun problème ! cria Rosalie. C'est nous qui avons décidé de l'aider. Parce qu'il le mérite, parce qu'il est une personne extraordinaire. Il est l'un des rares à nous voir vraiment pour ce que nous sommes ! Il est gentil et attentionné. Soucieux des autres ! C'est quelqu'un de bien et il nous réchauffe le cœur ! Il me réchauffe le cœur et il me donne du courage! s'écria-t-elle alors qu'on pouvait aisément imaginer des larmes de rage sur ses joues.
- Il ne vous voit pas pour vous ! répondit-elle. Je suis sûr que tout ce qu'il veut, s'est être transformé pour retrouver la vue et la santé ! dit-elle inconsciente du fait que c'était impossible pour lui. Il n'a pas d'argent alors il vous attendrit pour que vous fassiez tout pour lui. C'est bien pratique tient. Pauvre chéri, tout le monde s'apitoie sur son sort parce qu'il est aveugle et tout faible, dit-elle dramatiquement. Ce n'est pas la fin du monde non plus ! Faut arrêter un peu. Vous avez dit l'autre jour qu'il voulait simplement se laisser mourir et bien laissez le faire ce qu'il veut ! Ça fera un problème en moins et on pourra revivre normalement ! dit-elle en les choquant profondément. Et puis je suis sûr que s'il voit que vous laissez tomber, il va supplier Carlisle de le transformer, ricana-t-elle. Et vous verrez qu'il ne veut que ça au final, dit-elle l'air sûre d'elle. Il se fiche bien du reste, il veut juste profiter. J'ai bien essayé de vous le dire mais vous êtes tous gaga de votre petit animal de compagnie ! s'exclama-t-elle.
Un lourd silence tomba, la famille choquée d'avoir entendu ça. Quelques secondes et Rosalie hors d'elle se mettait à grogner férocement sur la jeune fille.
- Toi espèce de sale gamine ! Je t'interdis de dire un mot de plus ou je te tue sur place, menaça-t-elle. Tu ne sais rien ! Nathaniel vaut mille fois plus que toi ! Tu n'es même pas digne d'être mise en sa présence ! cria-t-elle.
Se retenant visiblement de lui sauter à la gorge, elle fila vers l'escalier en vitesse, disparaissant en une seconde. Laissant un silence lourd derrière elle. Bella regarda les vampires un à un, percevant une immense colère et du dégoût en eux. Elle se rapprocha d'Edward, mais elle se figea net en le regardant. Jamais elle n'avait vu une telle fureur dans ses yeux, une fureur dirigée vers elle.
- Edward ? appela-t-elle d'une petite voix.
- Va-t-en ! exigea-t-il.
- Quoi ?! s'écria-t-elle.
- Va-t-en tout de suite ! ordonna-t-il froidement. Tu me dégouttes. Comme as-tu pu dire de telles choses ? Comment peux tu souhaiter sa mort ainsi et le dénigrer de la sorte?! s'écria-t-il. Je n'aurais jamais cru que tu pouvais être comme ça si je ne l'avais pas entendu de mes oreilles.
- Edward, je... commença-t-elle en posant une main sur son bras.
Il se dégagea pourtant rapidement, comme brûlé par son contact.
- Va-t-en immédiatement ! répéta-t-il avec un grognement.
Apeurée, elle recula un peu, le regardant avec colère avant de filer, attrapant sa veste et les clefs de son camion. Le silence retomba alors dans la maison, Edward se baissa pour ramasser doucement la carte et le bracelet, les déposant soigneusement sur la table basse.
- Je ne veux plus qu'elle approche Nathaniel Edward, posa Carlisle.
- Elle ne l'approchera plus, assura-t-il.
- Elle le hait vraiment Edward, intervint Jasper. Elle le prend pour un moins que rien et en évoquant sa mort, elle était heureuse, dit-il l'air écœuré. J'ai essayé de te le montrer ces dernières semaines.
- Je sais, soupira-t-il. Simplement, je ne voulais pas croire qu'elle pouvait vraiment penser de telles choses. Je suis désolé, dit-il en regardant sa famille. Je vais arranger cette situation, assura-t-il avant de quitter la maison pour filer vers la forêt et réfléchir au calme.
Dans le salon, tous restèrent silencieux un moment, se remettant de ce qu'ils venaient d'entendre. Esmée prit délicatement le bracelet et la carte, y voyant toute la valeur que Nathaniel y avait mis par ses efforts et son attention. Elle, elle le trouvait magnifique.
- Il est tellement triste, remarqua Jasper qui regardait vers la chambre de l'aveugle.
Il n'avait pas fallu une seconde à Rosalie pour rejoindre l'adolescent qu'elle trouva roulé en boule sur son lit, sa déception et sa tristesse transparaissant nettement. Elle prit une inspiration pour se calmer, s'adoucissant naturellement devant le jeune homme qu'elle trouvait tellement adorable. Elle veilla à s'apaiser complètement, ne voulant pas lui faire peur avec sa colère. Elle l'aimait déjà tellement ce petit humain fragile. Il était toujours gentil avec elle et lui, il la trouvait belle pour ce qu'elle était et non pour son visage. Il était toujours adorable avec elle. Il était tellement exceptionnel. Il estimait la vie et les enfants comme elle et elle ne pouvait que se sentir plus proche de lui dans leur point commun d'avoir voulu devenir parent et d'en être privé à jamais. Elle adorait s'occuper de lui et voir qu'elle pouvait l'aider et lui faire du bien, lui donner une douceur maternelle dont-il avait tellement besoin. Il n'était qu'un enfant pour elle et elle détestait le voir souffrir de la sorte. Les mots de Bella la mettaient hors d'elle. Et dire que le jeune homme avait fait tant d'efforts pour faire la paix et qu'il l'avait défendu et tenté de la comprendre pour améliorer sa relation avec Edward. Elle ne méritait pas de respirer le même air que lui et elle se jura qu'elle ne l'approcherait plus jamais.
- Nathaniel ? appela-t-elle avec douceur en refermant la porte.
- Rosalie ? répondit-il en se redressant un peu. Tu n'es pas en bas avec les autres ?
- Non, je ne supporte plus cette petite teigne, dit-elle en venant s'asseoir au bord du lit.
Sentant son désarrois, elle l'attira doucement pour lui faire poser sa tête sur ses cuisses, se mettant à caresser ses cheveux alors qu'il se laissait faire. Il se roula d'ailleurs timidement en boule contre elle comme un enfant en quête de protection. Ce fut sans mal qu'elle repéra la petite crispation de sa bouche. Aucun humain ne l'aurait vu mais les vampires de la maison s'étaient habitués à repérer ses petits tiques qu'il ne pouvait cacher et qui étaient révélateurs de son état alors qu'il ne se plaignait jamais.
- Ta migraine n'est pas passée ? demanda-t-elle en sachant qu'il avait eu mal au crâne toute la journée après s'être concentré pour écrire cette carte.
- Non, soupira-t-il l'air gêné de l'admettre.
Délicatement, elle posa ses mains sur sa tête, se mettant à la masser pour essayer de le soulager, veillant à rester très douce pour ne pas le blesser. Elle sourit un peu lorsqu'il soupira de bien être, la remerciant avec gratitude. Un léger silence tomba ensuite, la blonde continuant son massage avec attention. Mais finalement, Nathaniel reprit la parole avec fatigue :
- Rosalie, qu'est-ce qu'il y a chez moi pour que vous vous m'accordiez tant d'attention ? demanda-t-il.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? questionna-t-elle un peu surprise.
- Et bien, vous vous occupez de moi tout le temps et vous me donnez beaucoup alors que je ne peux rien faire pour vous. Vous êtes mes anges gardiens alors que je ne vous cause que des problèmes, dit-il avec tristesse et désarrois. Vous changez toute votre vie et même votre maison pour moi. Pourquoi ? La réaction de Bella avec moi, j'y suis habitué, avoua-t-il alors que tous les vampires écoutaient. Ça toujours été comme ça avec la très grande majorité des gens. Les seuls qui ne l'ont pas fait se comptent sur les doigts des mains et je ne reverrais jamais aucun d'entre eux. Alors pourquoi vous vous donnez tant de mal ? demanda-t-il l'air perdu.
- Jamais aucun de ceux qui ont veillé sur toi ne te l'a dit ?
- Je n'ai jamais eu le temps ou le loisir de leur poser la question. Je n'ai pas passé beaucoup de temps avec eux, dit-il tristement.
- Et bien je vais te le dire, répondit-elle doucement. Nous t'aimons Nathaniel.
L'adolescent se figea en entendant ça et elle continua avec affection.
- Nous t'aimons, répéta-t-elle. Tu es cher à notre cœur et parce que tu es cher à notre cœur, nous voulons que tu sois heureux. Si tu l'es alors nous le serons aussi. Tu ne t'en aperçois probablement pas mais tu nous fait du bien à tous juste parce que tu es là, que tu nous fais confiance, que tu nous considère comme des personnes ordinaires, que tu fait attention à nous et à ce que nous ressentons. Parce que tu nous donnes ton affection et que tu réchauffes nos cœurs glacés par ta grandeur d'âme et ta gentillesse. Tu nous donnes énormément, bien plus que tu ne l'imagines. Moi par exemple, je me sens plus apaisée quand je suis avec toi. Il y a tout ça et pour ça nous t'en serrons éternellement reconnaissant. Mais surtout, nous t'aimons Nathaniel. Tous, n'en doute pas. Et je ne doute pas que ta famille et ceux dont tu me parles t'aiment aussi chacun à leur manière. Tu es quelqu'un d'extraordinaire et ceux qui ne sont pas capables de le voir et de t'estimer à ta juste valeur sont des imbéciles, affirma-t-elle avec assurance. Tu fais parti de la famille et une famille veille les uns sur les autres, s'occupe les uns des autres. Nous t'aimons Nathaniel. Il n'y a pas besoin d'autre raison.
- Merci Rosalie, bredouilla-t-il la voix perdue dans un sanglot. Merci.
- Ce n'est rien, sourit-elle.
- Si, c'est tellement, répondit-il avec émotion.
Heureuse de le sentir plus rassuré, elle continua son massage avec délicatesse, le laissant calmer ses émotions tranquillement. Il ne fallut pas très longtemps pour que Carlisle arrive, suivi du reste de la famille. Voyant que la blonde massait la tête et la nuque du jeune homme, il s'approcha, veillant à faire du bruit pour qu'il l'entende. Tous s'annoncèrent et Nathaniel fut surpris qu'ils ne soient plus avec Bella.
- Bella et Edward sont sortis, dit simplement le médecin pour ne pas l'inquiéter alors qu'il était évident qu'il n'avait pas entendu la dispute.
Il s'accroupit à côté de Rosalie pour se mettre à la hauteur du jeune homme, touchant son front du revers de la main et grimaçant en sentant une légère fièvre.
- Elle n'a pas aimé mon cadeau, s'attrista-t-il. Il était vraiment si laid ce bracelet ? demanda-t-il.
- Absolument pas, répondit Alice. Il était très beau, c'est promis, assura-t-elle. C'est elle qui n'a aucun goût, dit-elle en colère contre l'humaine pour son comportement.
Souriant pauvrement, Nathaniel resta silencieux, tous sentant qu'il était déçu que ça n'ait pas fonctionné.
- Tu as un peu de fièvre, remarqua Carlisle concentré sur lui, tu as encore mal à la tête ?
- Un peu, avoua-t-il. Mais ça va, assura-t-il. Je suis juste fatigué je crois.
- Bon, qu'est-ce que tu dirais d'aller manger un peu et de te reposer ensuite ? demanda le médecin.
Le jeune homme acquiesça docilement comme toujours, se laissant conduire alors que lui même se savait toujours pas quoi faire. Aussi, il suivit Carlisle et le reste de la famille au rez de chaussé, Esmée lui concoctant un bon repas qu'il mangea avec gratitude comme à chaque fois. Puis ils l'emmenèrent vers le salon, Carlisle le faisant asseoir près de lui, passant un bras derrière lui dans un geste automatique de protection. Ils entamèrent alors de calmes discussions, se détendant tranquillement et tentant d'oublier un moment le discours de Bella qui les avaient tous choqué. Jamais aucun d'eux n'auraient imaginé qu'elle pouvait penser de telles choses, les vouloir et les penser réellement. Pourtant, Jasper confirmait cette vérité que lui avait constaté depuis longtemps. Lorsque Nathaniel commença à s'affaisser un peu, fatigué, Carlisle lui demanda s'il voulait aller dormir mais il refusa doucement, déclarant qu'il avait envie de passer un peu de temps avec eux. Tous sourirent largement, se disant qu'il devait bien être le seul humain si détendu au milieu de vampires. Même Bella ne l'avait jamais été, se méfiant toujours de Jasper et de Rosalie mais aussi des autres alors qu'on percevait toujours une légère appréhension chez elle. Avec Nathaniel, il n'y avait pas cela. Il leur faisait entièrement confiance et s'endormait avec eux sans aucune appréhension. Cette confiance était un trésor pour eux. Le sentant pourtant mal à l'aise, Carlisle le fit s'allonger et déposer sa tête sur ses genoux. Le jeune homme soupira un peu lorsqu'une fois bien installé contre le médecin, celui-ci posa sa main froide sur son front trop chaud, le soulageant un peu.
Un peu plus tard, l'aveugle fut poussé vers son lit pour la nuit, la famille se mettant finalement à discuter de ce qu'il s'était passé, se demandant comment Edward allait réagir à ça. Pour eux, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase qui s'était dangereusement remplis ces derniers temps. Aucun n'avait envie de vivre plus longtemps avec l'insupportable jeune fille qui mettait leur patience à rude épreuve. Aucun n'avait plus envie de l'intégrer à la famille ou d'avoir à supporter sa présence. Et surtout, aucun ne voulait plus la voir approcher Nathaniel pour lequel elle avait une haine qu'ils ne pouvaient plus nier. Edward ne rentra pas de la nuit ce soir là. Il ne rentra pas non plus le lendemain et ce ne fut que le jour suivant qu'il rentra pour annoncer à toute la famille qu'il avait bien réfléchis et qu'il avait décidé de rompre avec l'humaine, expliquant que c'était déjà fait. Si tous furent surpris, ils en furent pourtant aussi très heureux, cela les soulageant plus qu'ils ne l'avaient imaginé. Pour ce qui était des Volturi, ils avaient déjà la solution. Carlisle connaissait un vampire capable d'altérer les souvenirs des humains, et il comptait lui demander de venir pour Bella. Elle n'oublierait pas les Cullen et ce qu'elle avait vécu avec Edward mais les vampires disparaîtraient et tout événement les concernant seraient modifiés pour leur donner un déroulement plus normal et acceptable pour le commun des mortels. Et pour ce qui était des Volturi et de leur réaction, ils verraient bien en temps voulu lorsqu'ils s'en rendraient compte. Mais pour rien au monde ils ne voulaient être obligé de vivre avec la jeune fille si ce n'était pas ce qu'ils voulaient réellement.
La semaine suivante, Edward passa quasiment tout son temps avec Nathaniel, veillant sur lui et s'occupant de lui. Les autres vampires avaient l'impression qu'il cherchait à se faire pardonner pour ce que la jeune fille avait pu dire. Nathaniel n'en n'avait entendu que peu heureusement mais le télépathe se sentait coupable de lui avoir imposé la présence plus que désagréable de la demoiselle, s'en voulant aussi de ne pas avoir vu qu'elle aurait pu faire beaucoup de mal à l'adolescent. Il passait donc tout son temps avec le jeune homme qui immanquablement, parvint à l'apaiser sans même le savoir, le détendant et lui mettant un sourire sur les lèvres. Deux semaines après cela, le télépathe semblait avoir retrouvé une joie de vivre qu'il n'avait plus eu depuis longtemps. Il n'avait plus l'air préoccupé ou torturé et cela soulageait toute sa famille heureuse de le voir redevenir lui même. Sa seule préoccupation semblait être devenu Nathaniel qu'il chouchoutait littéralement, comme toute la famille d'ailleurs qui semblait soudain plus tranquille et plus apaisée, l'aveugle ressentant lui aussi la différence. On n'avait pas entendu parler de Bella depuis son anniversaire et tous s'en satisfaisaient ayant eu un moment peur qu'elle insiste ou qu'elle veuille se venger sur l'adolescent.
La tranquillité revenant dans la maison, le comportement et l'humeur de tous s'en ressentis, l'ambiance se détendant et se faisant plus heureuse. Nathaniel passait beaucoup de temps avec Edward duquel il se rapprochait beaucoup, le piano les réunissant souvent alors que le vampire lui avait aussi proposé de commencer un peu de guitare, l'aveugle se montrant enthousiaste à cette idée. Cependant, Nathaniel passait beaucoup de temps à se reposer au milieu de la musique et de ses diverses activités. Il était souvent épuisé et faible, régulièrement prit de malaises. Les maux de tête étaient quasi journaliers. Le traitement donné par Carlisle restait assez conséquent, le médecin veillant étroitement pour qu'il soit au mieux de ce qui était possible. Malgré tout et à leur plus grand désarrois, le quotidien restait difficile pour le jeune homme qui ne se plaignait jamais. Il était parfois prit de violentes toux en pleine nuit ou lorsqu'il restait allongé un moment, l'insuffisance cardiaque se faisant sentir. Il était parfois essoufflé sans raison, son cœur s'emballant par moment sans prévenir en lui causant malaise et douleur. Il était parfois si fatigué qu'il avait du mal à marcher seul. Ses yeux le faisaient souvent souffrir eux aussi alors qu'il y avait des jours où il peinait à manger. Toute la famille faisait en sorte de l'aider au maximum, de le distraire et de le réconforter autant que possible. Il y avait toujours quelqu'un pour veiller sur lui et il n'était jamais vraiment seul dans la maison pleine de vampire.
Ce jour là, malgré le fait qu'il était fatigué, Nathaniel avait insisté pour aller marcher un peu, Carlisle ayant recommandé qu'il le fasse un peu chaque jour si possible pour entretenir son cœur. On était samedi et il se promenait doucement en bordure de forêt autour de la maison. Il s'appuyait sur Edward qui lui avait donné son bras, Emmet se tenant près de lui de l'autre côté. Cela faisait seulement dix minutes qu'ils marchaient mais l'adolescent s'essoufflait déjà et les deux frères le ramenèrent doucement vers la maison. Arrivé au bas de la terrasse, ils retrouvèrent le reste de la famille, tous ayant décidé de profiter de ce jour où la température était des plus agréable peut-être pour la dernière fois de l'année alors qu'on était maintenant début octobre. Carlisle s'avança pourtant rapidement en trouvant Nathaniel essoufflé après sa simple marche de quelques minutes. Il voulut le faire asseoir mais personne n'eut le temps de bouger qu'un bruit étrange raisonna à toutes les oreilles. Nathaniel ne le manqua pas et une fraction de seconde plus tard, Jasper était près de lui en sentant une terreur plus intense que jamais déferler en lui à ce son. Encore une fraction de seconde et Edward cachait le jeune homme dans ses bras, sentant sa terreur à travers son frère. Un instant encore et toute la famille se rendait compte qu'un inconnu sorti de nul part se tenait à quelques mètres d'eux. Immédiatement, tous se regroupèrent autour de l'aveugle, le cachant complètement et faisant barrage, se demandant d'où venait l'étranger qu'ils n'avaient pas entendu ni senti approcher. Mais l'adolescent lui était bien loin de tout cela, terrorisé et paniqué comme jamais. Ce son, c'était celui du transplanage, il en était certain. Ce craquement caractéristique n'avait pas son pareil. Cela voulait dire qu'un sorcier était là et cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose : on l'avait retrouvé et cela lui faisait perdre toute assurance, submergé par la terreur, se demandant ce qui allait se passer, terrifié à l'idée que sa nouvelle famille soit impliquée. Des milliers de pensées le traversèrent en une seconde alors qu'il paniquait, inconscient d'être enfermé dans l'étreinte protectrice d'Edward, Jasper juste derrière lui, Emmet devant eux et les autres les entourant, Carlisle en tête. Pourtant, la tempête dans son esprit se stoppa brusquement lorsqu'il l'entendit, cette voix :
- Je vous retrouve enfin, Nathaniel, dit-elle l'air soulagée. Vous m'avez donné du mal, se plaignit-elle.
- Severus, murmura l'adolescent atterré.
