Chapitre 13 :
Dojo
Kirarin fut ravi lorsque durant le cocktail, celui qu'il avait reconnu comme son âme sœur ne s'éloigna pas, discutant de bonne grâce avec eux. Il se plut à l'observer discrètement, heureux. Il sentait en revanche son père très méfiant et agacé, scrutateur et un peu froid face à lui. Il savait que cela ne lui plaisait pas mais il savait aussi qu'il finirait par comprendre ce qu'était réellement les âmes sœurs. Akifumi avait du mal avec le concept. Lui en revanche, se sentait honoré d'y avoir droit. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à se faire aimer de l'homme et il savait que le lien l'aiderait pour cela. Tout se passerait bien. Ce fut donc avec joie qu'il profita de sa compagnie, ne montrant pas un instant son intérêt ouvertement. Lucius Malfoy était indubitablement un noble de sang. Tout dans son allure criait la noblesse : ses vêtements, ses attitudes, sa façon de parler, de se maîtriser, de se tenir... Kirarin se rendit rapidement compte qu'il avait de la culture et une langue acérée, cela lui plaisant. Il avait une allure distante et un peu hautaine mais il savait qu'il ne devait pas se fier aux apparences. Il était tellement concentré sur lui qu'il ne fit plus vraiment attention aux autres. Il nota cependant que Snape restait avec eux, percevant son regard sur lui même et son père et Slughorn les rejoint également.
Le dîner débuta finalement et ce fut à regret que Kira se sépara du blond qui allait s'installer avec les directeurs de maisons. Ils mangèrent au milieu de la Grande Salle les uns en face des autres dans une ambiance tranquille. L'adolescent profita de la compagnie du demi-géant, celui-ci lui promettant de lui montrer les créatures du domaine. Il discuta aussi avec dame Sinistra qui lui était agréable et la gentille madame Pomfresh qui semblait ravie de faire sa connaissance. Le repas se déroula parfaitement, les anciens collègues se retrouvant et racontant leurs vacances. Kirarin nota que Lucius et Severus semblaient être amis, gardant cette information dans un coin de son esprit. Il observa les interactions entre chacun avec soin, enregistrant chaque nom pour chaque visage afin de parvenir à reconnaître tout le monde au plus vite. Dumbledore annonça que chacun disposait de la semaine pour préparer sa rentrée, parlant des réunions qui seraient organisées entre eux pour régler les détails.
Finalement, tous se souhaitèrent une bonne nuit, partant pour leurs appartements respectifs. Le père et le fils retrouvèrent alors leur propre espace, se détendant lorsqu'ils y furent et que l'entrée fut refermée. Ils allèrent alors s'installer dans leur salon, l'un à côté de l'autre. Yoite quitta les épaules de Kirarin, se posant sur le canapé près de lui. Akifumi passa alors un bras autour le lui, l'attirant contre son flan et ce fut bien volontiers que l'adolescent vint s'y blottir, soupirant de bien être. Katsuo vint s'allonger près deux, se détendant enfin lui aussi pour faire une petite sieste.
- Je n'aime pas du tout ça, commença finalement le père en jouant avec ses cheveux.
- Trouver son âme sœur n'est pas une mauvaise chose, remarqua Kira en sachant de quoi il parlait.
- Âme sœur ? Tu n'as même pas le choix. Tu es obligé. Si ça se trouve, cet homme ne te conviendra pas du tout et pourtant tu n'auras plus le choix maintenant, dit-il l'air très agacé et stressé. J'aurais préféré que tu puisses décider toi même de la personne avec qui tu partagerais ta vie. Cela n'est pas juste. Et s'il ne te convenait pas ? Cet homme est froid, hautain, matérialiste et arrogant, tout ce que tu n'es pas. Il est plus vieux que moi ! Il est probablement marié et il a peut-être même des enfants.
Tout à son angoisse pour son fils, Akifumi ne remarqua pas que ses paroles tendaient atrocement l'adolescent que ces hypothèses stressaient aussi. Yoite qui suivait la discussion le vit pourtant, intervenant en venant se poster devant le père :
- Akifumi, interpella-t-il en attirant son attention, calme toi. Je sais que le lien d'âme sœur peut te sembler être une contrainte pour Kirarin mais il n'en n'est rien. Deux âmes sœurs se correspondent parfaitement. Si cela ressemble à une obligation, c'est en réalité un choix de leurs propres âmes. Si Kira l'accepte si facilement c'est parce qu'il est entièrement ouvert à la magie et qu'il la comprend. Il sait et il sent que cet homme est le choix de sa magie, de son âme et que son âme l'a choisi parce qu'il est celui dont la magie lui correspond le mieux, celui qui saura le comprendre, le protéger, l'aimer sans détour et sans mensonge. Il ne pourra jamais trouver mieux que son âme sœur. La magie donne de grandes responsabilités à ses représentants les plus puissants, comme Kira. Si elle a créé la révélation des âmes sœurs pour eux, c'est pour qu'ils ne passent pas à côté du bonheur sans s'en apercevoir, parce qu'elle pense qu'ils le méritent et qu'ils auront besoin d'un tel soutient dans leur vie. Après tout ce qu'il a vécu et vivra certainement encore, je pense que Kirarin mérite largement de connaître un tel amour. En apprenant à le connaître, il ne fait aucun doute que Kira lui trouvera tout ce qu'il pourrait souhaiter chez un compagnon.
- Mais contrairement à Kira, lui, il n'a pas de révélation. Il ne sait pas qu'il est son âme sœur. S'il n'est pas ouvert à la magie, il pourrait ne jamais s'en apercevoir et ne jamais ne serait-ce que se donner l'occasion de l'aimer, remarqua le père en tendant un peu plus son fils.
Et le pire était qu'Akifumi savait parfaitement qu'il ne pourrait pas dire à Lucius que son fils était son âme sœur. Personne pas même Kira ne le pourrait. C'était une loi magique propres aux âmes gardiennes comme Kirarin. Ces êtres particulièrement sensibles à la magie des âmes étaient souvent également sensibles à ces liens, les devinant parfois. Cependant, il leur était interdit d'en parler aux principaux concernés même s'ils étaient eux mêmes touchés. Ils pouvaient en parler à d'autres mais pas aux intéressés et si jamais deux âmes sœurs apprenaient l'existence de leur lien à cause de lui directement ou indirectement, le lien se briserait et le fautif mourrait. Kira devait donc faire extrêmement attention à ne pas parler des liens qu'ils pourraient découvrir à n'importe qui, sachant que si cette révélation était répétée à l'une des personnes touchées non seulement celle-ci perdrait son âme sœur mais il le paierait lui même. Et cela était valable avec Lucius également. Il ne pouvait lui dire d'une quelconque façon sans risquer la rupture du lien et la mort. Akifumi savait bien qu'il tuerait son fils s'il allait en parler à la reine des glaces. Les liens d'âmes sœurs étaient sacrés et devaient être découvert par les intéressés eux mêmes, ils devaient le réaliser de leur propre chef, se rendre compte qu'ils avaient trouvé leur âme sœur, prouvant ainsi qu'ils étaient dignes de ce cadeau de la magie. Cette loi incontournable n'était cependant pas valable pour les créatures magiques dépendant d'une âme sœur et vivant leur propre révélation. Ces créatures ne voyaient que leur propre lien d'âme, pas ceux des autres et cette règle ne leur avait pas été imposé au contraire des mage comme Kirarin. Akifumi trouvait cela injuste, Kira ne pourrait même pas dire à la vérité à Lucius pour pouvoir s'expliquer correctement.
- Même s'il n'a pas la révélation comme Kira, il reste son âme sœur et cela fera qu'il se sentira attiré par lui comme lorsqu'une personne tombe doucement amoureuse d'une autre. Il apprendra à le connaître et les choses devraient se faire naturellement, reprit Yoite. Les âmes sœurs sont attirées les unes par les autres. Il est rare qu'elles ne se retrouvent pas en couple une fois qu'elles se sont rencontrées et ce même s'il n'y a pas de révélation et qu'elles ne savent pas à quel point elles sont liées.
- J'entends bien. Mais vu son âge, il a déjà sa vie et probablement une famille. Il pourrait faire connaissance avec Kira et peut-être se mettre à l'apprécier, peut-être l'aimera-t-il sans s'en apercevoir. Mais saura-t-il assumer et reconnaître ses sentiments ? Saura-t-il voir Kira comme un compagnon malgré leur différence d'âge ? Il pourrait très bien renier tout ça pour ne pas chambouler sa vie, ne pas accepter Kirarin. Aimer ne fait pas tout, les hommes peuvent-être très stupides. Il pourrait rejeter tout ça, rejeter Kirarin et ne pas accepter qu'il est son âme sœur ! Si cela arrive, ça tuera Kira ! s'exclama-t-il en serrant son enfant contre lui.
Un silence lourd tomba. Akifumi se tourna vers son enfant, très inquiet. Il déposa un baiser sur sa tête, le serrant doucement. Il trouvait que l'amour pur des âmes sœurs était remarquable et il souhaitait à Kira de connaître une telle chose plus que tout autre. Mais là où il trouvait cela inacceptable était que son fils était désormais prisonnier du bon vouloir de cet homme inconnu. C'était injuste pour lui. Rui lui avait expliqué qu'en réalité, les âmes sœurs dépendante de leur lien s'enfermaient elles mêmes dans cette relation inconsciemment parce qu'elles savaient qu'elles avaient trouvé leur tout quelque en soit les conséquences. Leur moitié leur devenait aussi vitale que l'air qu'elles respiraient. Kira ne pourrait plus se passer de la présence de l'homme, il aurait une emprise sentimentale sur lui, il avait littéralement sa vie entre les mains. Mais contrairement à Kira qui dépendait dorénavant de son âme sœur, lui ne risquait rien du tout. Il pouvait très bien vivre sans Kirarin. Seul les mages les plus puissants et certaines créatures magiques dépendaient vraiment de leurs âmes sœurs, les autres pouvaient très bien vivre sans elles même en découvrant leur existence. Mais Lucius n'était ni l'un ni l'autre sans quoi il aurait également eu une révélation en voyant Kira et Akifumi était certain que ce n'était pas le cas. Cela voulait dire qu'il pouvait très bien rejeter Kira sans que cela ne lui porte préjudice. Seulement, Akifumi savait qu'il perdrait son fils si cela arrivait et il était hors de question de l'accepter. Après un long moment, Kira reprit finalement la parole, calmement :
- Je sais que tu as peur pour moi papa, remarqua-t-il, mais rencontrer son âme sœur est une grande chance. Je pense qu'il est inutile de s'affoler dés maintenant. On ne peut pas revenir en arrière et faire comme si je n'avais jamais posé les yeux sur lui. C'est ainsi et je ne le voudrais pas de toute manière. Oui il est bien plus vieux que moi mais cela n'a pas d'importance à mes yeux. Quant à son caractère, on ne le connaît pas encore. Son attitude de ce soir n'est peut-être que façade, nous faisons cela nous même. Quant à la possibilité qu'il me rejette, dit-il en déglutissant péniblement, c'est vrai, ça peut arriver malheureusement. Mais nous n'en sommes pas encore là. J'aimerais faire sa connaissance, apprendre qui il est, s'il a déjà quelqu'un, bredouilla-t-il. On verra. Tant que je ne me déclare pas ouvertement et qu'il ne me rejette pas directement, je ne risque rien. Je n'ai pas l'intention de débarquer devant lui et de lui faire une déclaration enflammée qu'il rejettera en bloc. Je vais déjà apprendre à le découvrir tranquillement. On verra comment ça se passera. Et puis il ne faut pas voir que les mauvais côtés. Je n'ai passé qu'un moment en sa compagnie et cela me fait déjà le plus grand bien. Je me sens particulièrement heureux près de lui, confia-t-il doucement. Il a une si belle voix, de si beaux yeux, sa magie m'attire comme un aimant et puis il est très élégant, posa-t-il en rougissant.
- C'est sûr qu'au moins, tu n'es pas tombé sur la plus laide des personnes, concéda le père en soupirant et en le faisant sourire. Bon d'accord, nous verrons, je ne me braquerais pas c'est promis. Mais je veillerais et s'il te fait le moindre mal, je trouverais le moyen de lui faire payer cent fois, jura-t-il avec détermination.
- Je t'aime papa, murmura Kira infiniment touché par toute l'envie de protection et l'amour qu'il sentait venir de son père.
- Je t'aime aussi mon ange, plus que tout, dit-il en déposant un nouveau baiser dans ses cheveux.
Le lendemain, ce fut un peu difficilement que tout deux se levèrent tôt, un peu déboussolés à cause du décalage horaire. Une bonne douche régla pourtant le problème et ce fut bien frais qu'ils descendirent à la Grande Salle pour le petit déjeuner. Kira ne put s'empêcher de sourire en découvrant que Lucius était là avec Severus. Il était encore tôt et seul les professeurs McGonagall, Sinistra et madame Pomfresh étaient déjà là aussi. Ce fut donc naturellement qu'ils purent s'inviter avec eux, les saluant poliment. Le repas se passa dans le calme, les japonais agréablement surpris de constater que l'on avait prévu des aliments de leur pays sur la table, un peu soulagé alors que la nourriture occidentale, s'ils l'appréciaient, n'était pas ce qu'ils préféraient. Les autres arrivèrent progressivement et finalement, Dumbledore invita le père et le fils à le suivre pour visiter le château et le domaine.
Ils passèrent la matinée à cette visite, le vieil homme leur montrant toute l'école, leur présentant les fantômes. Il n'hésitait pas à vanter les mérites de son école à outrance, comme s'il voulait la vendre. Il allait d'anecdote en anecdote, se mettant en avant subtilement et semblant vouloir faire passer Poudlard pour l'une des institutions magiques les plus importante du monde. Kirarin et Akifumi l'écoutèrent sans remarque, tentant plutôt de se repérer dans le château et de noter et situer chaque lieu important. En voyant la bibliothèque, Kira se jura de revenir y passer un peu de temps d'autant qu'en temps que professeur, il avait accès à la réserve. Ils visitèrent le château en long en large et en travers. Ils sortirent ensuite voir le parc avec son saule cogneur, les installations de Quidditch et terrain de vol. Ils traversèrent entièrement le domaine et ce ne fut qu'en fin de matinée que Dumbledore les mena au bord du lac. Ils gagnèrent une sorte de petite plage de galet au bord de l'eau. Elle n'était large que de quelque mètres, logée dans une sorte de petit cul de sac cerné par la forêt. Les arbres gigantesques la bordait de près. C'était un lieu très calme. On n'était pas très loin du château mais on ne le voyait pas de là, l'endroit à l'écart baigné dans le silence de la nature.
- J'ai pensé à cet endroit pour votre salle de classe, expliqua Dumbledore. C'est assez proche du château, facilement accessible et assez isolé pour être propice à la méditation. Il répond à toutes les caractéristiques que vous m'avez demandé.
Kirarin s'avança un peu, observant attentivement les lieux. Il se concentra sur la magie présente ici. Il ne voulait pas enseigner dans le château. La magie ancienne, puissante, lourde, sombre, maussade, triste et froide qui y régnait rendrait la perception intérieur de la magie quasiment impossible à ses élèves débutant. Dissocier et distinguer les énergies requérait beaucoup d'expérience et avec une telle énergie autour d'eux, pesante, ils n'arriveraient jamais à distinguer leur propre force. Il devait s'assurer qu'ici, les énergies étaient assez douces pour permettre un apprentissage dans de bonnes conditions. Il fut ravi lorsqu'il s'aperçut qu'ici, la magie naturelle du lac et de la forêt prenait le pas sur celle artificielle de l'école. Les forces ici étaient tranquilles, pures et vierges bien que malmené par des siècles et des siècles de maltraitance de la part des êtres magiques, comme dans beaucoup d'endroits d'ailleurs. Mais cela, il pouvait l'améliorer lui même, comme il l'avait fait au domaine Uizado. Ce lieu était parfait, loin de l'influence du château en plus d'être paisible et calme. Ce serait un endroit idéal pour enseigner avec quelques aménagement de sa part.
- Ce lieu convient parfaitement, dit-il finalement après l'avoir longuement scruté sous l'œil attentif du directeur.
- J'en suis heureux, répondit-il. Il nous faudra faire construire une salle de classe maintenant. Je ferais venir quelques amis spécialisé en construction magique pour cela. Ce ne sera peut-être pas prêt pour la rentrée mais il ne faudra pas plus de deux semaines.
- Inutile directeur, intervint Kira en lui souriant. Je peux largement me charger de bâtir ce qu'il faut moi même si vous permettez.
- Vraiment ? s'étonna le vieil homme. Ce n'est pas une magie facile.
- Je maîtrise parfaitement la chose, assura l'adolescent. Il est inutile que vous fassiez venir d'autres qu'il faudra en plus payer. Je peux tout à fait m'en charger sans aucun problème.
- Et pour les protections ? demanda Dumbledore.
- Je peux aussi m'en charger. Lorsque j'aurais terminé, vous n'aurez qu'à vérifier et si cela ne vous convient pas, vous pourrez faire venir les bâtisseurs de votre choix, proposa Kirarin sereinement.
- Fort bien, si vous me dîtes que vous pouvez vous en charger, acquiesça-t-il. Vous me surprenez professeur Uizado, s'amusa-t-il ensuite.
- Je n'en n'ai pas fini, renchérit-il avec un sourire mystérieux.
L'homme rit un peu, se reprenant ensuite :
- Très bien, je vous laisse carte blanche sur ce terrain dans ce cas. Dîtes moi lorsque vous aurez terminé, je viendrais voir ça. En attendant, personne ne sait que c'est cet endroit qui a été retenu alors personne ne viendra vous déranger mais je suis certain que tous seront curieux de voir le résultat. Venez, retournons vers le château, il est l'heure du déjeuner, remarqua-t-il.
Kirarin acquiesça et le trio reprit le chemin du retour pour aller manger. L'adolescent fut un peu déçu lorsqu'il remarqua l'absence de son âme sœur à ce repas. Il se mit alors à discuter avec les autres professeurs qu'il sentait toujours dubitatifs face à sa nomination. Cependant, à chaque discussion, il pouvait aussi sentir leur surprise face à sa culture et à son savoir. Son repas terminé et sa discussion close, il quitta poliment la table, décidé à commencer à bâtir sa salle de classe. Akifumi le laissa y aller avec Katsuo et Yoite pour seule compagnie. Il savait qu'il aurait besoin de se concentrer pour faire son œuvre et il savait aussi qu'il avait besoin d'un peu de solitude pour méditer. Kirarin avait toujours aimé avoir des moments à lui pour réfléchir et avec tout ces chamboulements, il avait certainement besoin de l'un de ces moments. Il n'avait pas vraiment envie de le laisser seul dans ce nouvel endroit alors qu'il ne connaissait pas encore assez ceux qui les entourait mais il savait qu'il ne pouvait pas le sur-protéger toujours. Il avait appris depuis quelques années à juguler son instinct protecteur à l'égard de son ange pour lui laisser assez de liberté pour s'épanouir et apprendre à se débrouiller. Il avait très bien réussi mais cela n'empêchait pas qu'il devait encore chaque jour veiller à ne pas être trop protecteur bien que toujours prêt à réagir à la moindre chose. Il restait attentif au lien et à son instinct qui se faisait très fiable au sujet de Kira et au moindre doute, il allait s'assurer que tout allait bien mais il faisait tout pour ne pas être envahissant et ne pas entraver son fils. C'était Suzumi qui lui avait expliqué qu'il devait faire attention. Kira n'aurait jamais rejeté sa protection au vu de son passif mais s'y habituer aurait pu le rendre encore plus craintif du monde extérieur et de tout ce qui l'entourait. Cela aurait pu l'empêcher de se reconstruire. Il avait donc appris pour son bien à ne pas se montrer trop protecteur malgré son envie de couver son enfant comme une poule.
Ce fut donc seulement avec son dragon et son chien que Kira retourna au bord du lac, profitant du soleil d'été qui brillait. Il commença par se poster sur la berge, fermant les yeux pour analyser la magie présente ici. Comme partout aujourd'hui, elle était bafouée, triste, assombrie par le chagrin, par le délaissement et la maltraitance dont-elle faisait l'objet de la part des êtres magiques. Kirarin était infiniment heureux que sa découverte de la magie ce soit fait ainsi et qu'il se soit éveillé à elle. Il savait ce qui n'allait pas dans l'utilisation de la magie des autres. Ce n'était pas vraiment de leur faute mais celle de trop de siècles de mauvaises pratiques et de mauvais enseignements. Il ne savait pas trop comment on en était arrivé là mais il voulait essayer de changer les choses. C'était pour cela qu'il était devenu professeur, parce qu'il voulait enseigner une autre magie, une magie respectueuse de ce pouvoir que chaque être de leur communauté avait en lui et de ce pouvoir que la nature et l'univers avaient eux mêmes. Plus respectueuse et compréhensive, attentive à ce don qui n'avait pas de prix et qui était un cadeau merveilleux. Mais il voulait aussi réapprendre aux autres à entendre et écouter la magie, à la chérir et à l'aimer vraiment. Cette expérience à Poudlard était aussi une occasion de voir s'il pouvait y arriver.
Il se concentra un moment, analysant les énergies qu'il sentait. Puis il usa de sa magie avec douceur, l'infiltrant dans la terre, l'air, l'eau, les arbres, les plantes, les rochers... Il caressa l'énergie meurtrie qu'il sentait, la cajolant, la réchauffant, lui portant attention comme il se devait. Il fallut un moment mais il la senti finalement lui répondre faiblement, comme avec un petit sanglot de soulagement et de bonheur. Il se promit alors de passer chaque jour un moment à s'occuper de la magie naturelle présente ici. D'abord sur le terrain de sa classe, plus loin ensuite s'il le pouvait. Cela fait, il entreprit sa construction. Il réfléchit d'abord attentivement à ce qu'il voulait avant de commencer. Une fois décidé, il s'approcha des arbres immenses bordant la plage. Il alla poser une main sur le premier d'entre eux, y infiltrant sa magie avec délicatesse. La forêt ici était en colère, pleine de rage contre le manque de respect et d'attention qu'elle subissait. Dumbledore avait dit qu'elle était dangereuse et qu'il ne faisait pas bon s'y promener, que cela n'était pas dû qu'aux nombreuses créatures qui y résidaient mais aussi à sa magie qu'il disait sombre et brutale. Cette brutalité n'était que le résultat de siècles de négligence des peuples magiques. Face à cela, certaines énergies se laissaient mourir et dépérir, d'autres se rebellaient brutalement comme ici. Il savait cependant qu'il pouvait remédier à cela.
Il passa un long moment à cajoler les arbres, à les guérir, à leur donner de la force, à calmer leur amertume, les chérissant. Cela fait, il usa de sa magie pour les transformer. Les gigantesques arbres se couchèrent alors au sol, leurs troncs se pliant comme de la pâte à modeler. Ils s'allongèrent en silence en travers de la plage jusque loin sur le lac, leurs base restant cependant fermement ancrée dans la terre. Une fois couché, Kirarin continua la transformation, les arbres prenant alors la forme de fondations solides plongeant dans les galets, dans l'eau et dans la terre de la forêt. Cela ne s'arrêta pas là alors qu'un splendide parquet apparaissait à son tour, suivit de poutres puis d'une charpente robuste. Il fallut plusieurs heures de concentration et de magie pour terminer la première étape de son œuvre. Lorsqu'il eut fini, il avait devant lui la structure complète de ce qui serait prochainement sa salle de classe. Elle était entièrement faite du bois des arbres qu'il avait sollicité et qui s'étaient modelés selon son envie. Il n'y avait pour le moment que la charpente et le parquet mais il était aisé de voir ce que cela allait donner.
Kirarin avait imaginé sa classe comme un immense dojo de construction japonaise traditionnelle. Elle était surélevée, s'étalant sur la plage mais aussi au dessus de l'eau et en lisière de forêt. Il y avait une seule et unique grande salle. Les panneaux coulissants n'étaient pas encore là pour l'entourer et la fermer mais il les installerait bientôt. Il y avait ce qui deviendrait une coursive extérieur typique qui l'entourait complètement. Bien qu'il n'y ait pas d'étage, le bâtiment était haut comme il le souhaitait. Le toit était encore complètement nu. Du côté du lac, à quelques centimètres au dessus de l'eau, il avait installé une grande terrasse extérieure presque aussi grande que la salle. Un grand pont encore une fois typiquement japonais, de bois, avançait un peu plus vers le centre du lac, reliant la terrasse à une autre plate-forme qu'il avait cette fois-ci volontairement immergé de quelques centimètres. On ne la voyait pas du tout de la plage mais il savait qu'elle était là pour l'avoir construite. Du côté de la forêt, la construction s'étendait un peu aussi, se mêlant aux arbres. Aucun d'entre eux n'avait pourtant été abattu ou déplacé pour faire de la place, simplement intégré à la construction qui s'était faite autour d'eux sans les abîmer. Cette partie du dojo serait traversé de tronc mais il était hors de question pour Kira de les abattre. Cela plus le fait qu'ils lui serviraient pour ses cours. Le dojo était parfaitement rectangulaire mais à l'avant, il y avait un autre petit espace carré que Kira séparerait du reste pour en faire l'entrée. On y accédait par un escalier de bois qui descendait sur la plage, hors de porté de l'eau.
Kirarin passa toute la structure en revu, s'assurant que tout était en ordre. Et tout le fut, sa magie ayant encore fait merveille. Il regarda l'heure, s'apercevant que modeler cette grande charpente lui avait pris des heures. Transformer doucement le bois sans blesser ou faire souffrir les arbres prenait du temps, de la douceur, de la délicatesse et beaucoup d'attention. Les branches avaient en partie disparut sauf au niveau du toit où elles sortaient encore de la charpente, s'étendant au dessus et autour de la structure sans y entrer, l'entourant comme si les arbres étaient toujours à leur place, la couvrant de leur ramure. Pour le reste, il fallait aller voir de près pour se rendre compte que toute cette charpente était faite des arbres eux mêmes, que ceux-ci étaient toujours bien vivants et enracinés dans le sol, que les branches poussaient des poutres. Ainsi Kira savait qu'il donnait une véritable vie, une véritable énergie à son dojo et qu'il n'en serait que plus solide. Cette étape close, le plus dur était fait et il se sentait fatigué maintenant. Manipuler des êtres vivants était épuisant et difficile. Voyant qu'il ne restait qu'une petite heure avant le dîner, il décida de s'arrêter là pour aujourd'hui, allant s'agenouiller sur la terrasse qu'il venait de bâtir sur le lac pour méditer un peu et réfléchir. Réfléchir à Lucius et à ce qu'il devait faire vis à vis de lui. Pour le moment, il n'était rien qu'un gamin étranger pour l'homme mais il se promit de lui montrer qu'il n'était pas un enfant et qu'il méritait son attention. Cela serait un bon début.
Ce ne fut qu'à l'heure du repas qu'il rentra et cette fois, il trouva son âme sœur à table. Il n'y avait plus de place près de lui mais sa seule vision le rendit heureux, ce que son père ne manqua pas de noter. Il mangea tranquillement regagnant ensuite son appartement avec son père, allant prendre une bonne douche avant de passer un moment à lui décrire son œuvre du jour et ce qu'il comptait faire demain pour poursuivre. Ils allèrent ensuite se coucher, le décalage horaire se faisant encore sentir. Le lendemain, après un petit déjeuner prit très tôt et quelque minutes passées en présence de son âme sœur qui discutait avec Severus, Kirarin reprit le chemin de son dojo, en profitant pour repérer la route que les élèves prendraient eux-mêmes pour le rejoindre. Lorsqu'il y fut, il s'attela à la suite de la construction. Il utilisa les nombreuses pierres présentes partout au bord du lac pour fabriquer magiquement des tuiles qui trouvèrent leur place sur le toit, lui donnant une fois de plus les formes recourbées typiques du japon. Cela fait, il vérifia sa toiture avant de s'occuper des murs. Ils étaient en deux partie, une partie basse de deux mètres de haut qui accueillerait les panneaux coulissants et une partie haute. Pour cette dernière, il emplis les espaces entre les poutres d'un torchis blanc une fois de plus caractéristique, sa magie aidant beaucoup. Cela fait, il s'occupa des panneaux coulissant, trouvant le bois en forêt, faisant apparaître ce qui lui manquait ou le métamorphosant à partir d'autres choses. Il les fabriqua et les mit ainsi en place tout autour du dojo, le fermant ainsi complètement de bois et de papier de riz. Volontairement, il n'avait pas voulu de mur pour pouvoir ouvrir entièrement sa salle sur l'extérieur s'il le souhaitait. Il laissa l'espace d'entrée ouvert sur le devant, sans porte aucune.
Cela fait, il avait terminé le plus gros du travail. Il était l'heure du déjeuner aussi, il regagna le château pour manger, retrouvant son père et ses collègues, tous discutant des préparatifs de la rentrée. Dumbledore finit d'ailleurs par se tourner vers lui :
- Professeur Uizado ? interpella-t-il en attirant son attention. Avez vous commencé la construction de votre salle de classe ? demanda-t-il en intriguant tout le monde.
- Comment ça Albus ? intervint Minerva alors que Kira comprenait qu'il n'avait pas parlé de ça non plus.
- Il se trouve que l'enseignement de ma matière requiert un certain type d'environnement pour se passer dans de bonnes conditions, expliqua-t-il alors que tous se mettaient à écouter attentivement. Poudlard, son château, recèle une magie très ancienne et puissante qui nuirait grandement au bon apprentissage de la pratique que je veux inculquer à mes élèves. Cela les empêcherait de progresser. J'ai donc demandé au directeur un espace en dehors du château pour enseigner. Cela se trouvera au bord du lac noir en bordure de la forêt non loin du château. Mais il faut y construire une salle pour enseigner dans de bonnes conditions. Je me charge de cela avec ma magie. J'ai commencé en effet.
- La construction magique n'est pas un art accessible à tout le monde, remarqua McGonagall franchement sceptique. Êtes vous sûr que c'est une bonne idée Albus ?
- Je sais que mon jeune âge n'est pas pour vous inspirer confiance professeur, intervint Kirarin, mais laissez moi au moins une chance de vous montrer qui je suis, pria-t-il dans le silence. Je ne suis pas ici par mon nom ou ma famille. Je suis ici à ce poste parce que je suis capable de l'assumer et que j'ai moi aussi, comme vous, des choses à transmettre. Pour ce qui est de cette salle de classe, j'aurais terminé demain. Vous pourrez alors tous venir voir ce qu'il en est.
- Demain déjà ? s'étonna le directeur. Un tel projet prendrait au moins deux semaines à une équipe de sorciers spécialisés.
- Vous savez que ma magie ne ressemble à nul autre que vous connaissez directeur, sourit-il. Vous l'avez constaté le jour ne notre rencontre et c'est pour cela que vous m'avez proposé ce poste. Parce qu'une démonstration minuscule de ma magie à suffit à vous convaincre, remarqua-t-il en piquant la curiosité générale. Vous verrez demain ce qu'il en est. Sur ce, je vais vous laisser, j'ai encore du travail, dit-il en se levant. Passe une bonne après-midi papa, souhaita-t-il à son père en passant au japonais que personne ici ne comprenait.
- Toi aussi mon ange. N'en fait pas trop et rentre pour le dîner, demanda-t-il.
Kirarin acquiesça et s'en alla, Katsuo trottinant près de lui.
- Peut-il vraiment le faire ? demanda Severus en regardant le père.
- Kirarin ne dit jamais qu'il peut faire quelque chose si ce n'est pas le cas. Il n'est ni arrogant ni présomptueux, répondit-il. Il faudra vous y faire, la magie de mon fils n'a pas son pareil et je pense sincèrement que c'est un honneur qu'il accorde à tout ceux à qui il accepte de l'enseigner. Je l'ai vu grandir, je l'ai vu apprendre sa magie et travailler comme un forçat pour l'acquérir et la maîtriser. Kirarin fait de la magie comme personne et il m'émerveille encore chaque jour lorsque je le regarde faire.
- Vous dîtes cela parce qu'il est votre fils, intervint Sirius. Il est trop jeune pour utiliser une magie si grandiose comme vous l'insinuez, dit-il avec un petit sourire moqueur.
Tous virent Akifumi se redresser et son visage se fermer. Tous savaient déjà qu'il n'était pas à prendre à la légère. Il venait d'une très ancienne famille puissante et au moins la moitié des personnes présentes et suffisamment expérimenté pouvait percevoir son aura de magie puissante. Il n'était pas un faible sorcier, cela était certain. Mais il était aussi impressionnant en tant qu'homme. On pouvait rapidement sentir qu'il était patient mais qu'il n'était pas disposé à se laisser insulter ou marcher sur les pieds et visiblement, s'attaquer à son fils n'était pas pour lui plaire.
- Je ferais comme si je n'avais pas entendu votre petit ton moqueur, dit-il à l'attention de Sirius qui s'était tendu sous son regard polaire. Je ne dis pas cela parce qu'il est mon fils mais parce que c'est vrai simplement. Et pour votre gouverne, la magie que Kirarin pratique ne dépendra jamais de l'âge d'une personne mais de l'engagement qu'elle y met, de sa volonté, de sa tolérance, de sa sensibilité, et de sa force intérieure. Un sorcier immortel vieux de plusieurs siècles et d'une pratique tout aussi vieille pourrait se retrouver coiffé au poteau par un petit jeune dans ce domaine de magie. Ce n'est pas une question d'âge mais de cœur et Kirarin à plus de cœur que n'importe qui. Je sais qu'il n'est pas crédible à vos yeux à cause de son âge mais laissez lui une chance de vous montrer, vous ne le regretterez pas et vous en viendrez vous même à lui demander de vous enseigner vous verrez, dit-il sous leurs regards septiques.
- Apprenez vous de lui ? demanda Lucius.
- En effet, approuva-t-il en les surprenant, comme tout ses oncles et tantes, plusieurs de nos amis proches, mes propres parents et même mon grand père qui a atteint les cent ans cette année. Vous comprendrez vous aussi lorsque vous le verrez à l'œuvre. Aucun être magique ne peut être insensible à ce qu'il fait.
Loin du silence intrigué que son père venait de faire tomber dans la Grande Salle, Kirarin était reparti vers son dojo. Le plus gros œuvre était terminé maintenant, il s'attela donc aux finitions. Il gagna la plate-forme immergée, usant de pierre pour modeler magiquement quatre toro, quatre lanternes de pierres japonaises sur pied qu'il disposa aux quatre coins. Il les enchanta, y insufflant sa magie pour faire briller de belles flammes dorée à l'intérieur, des flammes qui ne s'éteindraient pas. Il repassa ensuite le pont dont les rambardes se teintèrent de rouge et de noir à son passage. La terrasse elle, reçut quatre autres toro aux flammes d'argent cette fois-ci. Lorsqu'il approcha, les panneaux de bois et de papier de riz classiques du japon qu'il avait mis en place s'ouvrirent d'eux mêmes pour le laisser entrer. Il regarda un moment la vaste pièce au parquet parfait qu'il lustra d'un peu de magie. Levant les yeux, on pouvait voir toute la charpente de la construction et il l'agrémenta de nombreuses lanternes de papiers lumineuses. Il couvrit ensuite le sol de tatami complètement, sortant par les panneaux pour ne pas y marcher avec ses chaussures. Il prit la coursive extérieure pour faire le tour, usant de son pouvoir pour placer d'autres toro lumineux à intervalles réguliers, y allumant des flammes d'émeraude. Il gagna l'entrée et y matérialisa des armoires à casier qui permettraient aux élèves d'y déposer leurs affaires et leurs chaussures. Une fois satisfait, il observa son œuvre.
- Cet endroit sera parfait, commenta Yoite.
Souriant, Kira se débarrassa de ses chaussures et entra, les panneaux s'ouvrant devant lui dans un léger claquement qui lui rappela le japon. Il avança sur les tatami, ouvrant tout les panneaux d'une pensée. Ils glissèrent tous dans les rainures où ils étaient logés, se rangeant aux quatre coins de la salle les uns derrière les autres comme s'il n'y en avait plus qu'un. Ainsi, ils offrirent une magnifique vu à la fois sur la plage, sur le lac et sur la forêt. C'était splendide et exactement comme il l'avait imaginé. Mais il y avait encore beaucoup à faire. Il alla s'agenouiller au centre, posant ses mains sur ses cuisses. Il ferma les yeux et sollicita doucement sa magie, l'étendant autour de lui. Il se mit alors au travail, insufflant son pouvoir dans son œuvre. Il la protégea de toutes les manières possibles, aussi bien contre les éléments naturels que contre l'usure du temps mais aussi contre la destruction ou dégradation volontaire d'un tiers. Il la protégea aussi de toute intrusion de personnes qui auraient de mauvaises intentions. Il imprégna les lieux de sa magie et celui-ci se fit encore plus beau. C'était subtile mais tout semblait plus beau sans qu'on puisse expliquer le pourquoi de cette impression. L'air se fit comme léger et plus pur, chargé d'une douce énergie chaleureuse.
Il termina finalement avec le dojo, très satisfait du résultat. Il s'attela alors au chemin qui y menait. Il étendit sa magie à l'extérieur pour aller le modeler. Il relia le dojo au château par un chemin pavé comme il en avait vu beaucoup dans les temples japonais. Il le borda de toro aux flammes ordinaires éclairant la route. Il le parsema aussi de tori, ces portails traditionnels qui avaient une grande signification magique au japon. Il en plaça un tout les dix mètres, entre chaque lanternes. Ils étaient grands et majestueux, rouges et noirs. Lorsqu'il eut terminé la construction du chemin, il se mit à l'enchanter. Il le protégea, y plaça une surveillance et en purifia toutes les énergies.
Cela fait, il s'attela à autre chose. Il usa de son pouvoir pour tracer une frontière de magie invisible tout autour du terrain du dojo et du chemin y menant, délimitant la zone de sa classe qui s'avéra plutôt grande, incluant la plage, une partie du lac et de la forêt alentours et les environs. Lorsqu'il eut terminé, il respira un grand coup pour commencer la suite. Longuement, il invoqua alors deux entité qu'il connaissait bien. Il était devenu très familiers des invocations qu'il utilisait pour rencontrer toutes sortes d'êtres magiques inaccessibles autrement. Il avait ainsi parlé à beaucoup de kami parmi d'autres et il s'était attiré l'affection de quelques uns, l'amitié d'autres. Aujourd'hui, il décida d'invoquer deux kami japonais, Raijin et Fujin. Fujin, kami mineur du vent et Raijin, kami mineur des éclairs et du tonnerre. Les deux kamis l'aimaient bien et il les appréciait beaucoup aussi. Il savait qu'ils accepteraient sa demande. Il ne les invoqua pas de manière à les faire apparaître mais pour leur demander leur protection. Il leur demanda de protéger ce lieu et ses élèves à qui il enseignerait. Longuement, il les pria d'accorder leur protection à ce lieu, faisant finalement offrande d'une grande quantité de magie pour qu'ils puissent lui accorder son vœux.
Il termina sans que rien ne se soit passé. Il ouvrit les yeux et il aperçut aussitôt deux nouvelles choses devant le dojo. Deux grandes statues de pierre encadraient le chemin au bas des marches dehors, représentant les deux kami qu'il avait appelé comme on les voyait au japon. Il sourit, sachant que sa demande avait été accepté. Il pouvait déjà sentir l'énergie des deux dieux se répandre doucement dans la zone qu'il avait délimité, partant des statues. D'ici quelques heures, les deux protecteurs seraient fermement installés et cet endroit sous leur protection. Il savait qu'alors, ses élèves seraient en sécurité ici comme lui même ou tout autre qu'il laisserait venir. Heureux, il se plongea en méditation magique, poursuivant son œuvre pour parfaire l'endroit. Lorsqu'il fut presque l'heure du dîner, il reprit le chemin du château, y retrouvant son père et ses collègues une fois encore. Fatigué par sa magie du jour et par l'offrande qu'il avait donné pour l'invocation, il ne s'attarda pas longtemps et Akifumi le suivit pour le mettre au lit, sentant son épuisement.
Le lendemain, ce fut le même chemin que Kira prit au matin, mangeant avec son père et les lèves tôt de ses collègues avant de gagner le dojo presque terminé. Le soleil brillait et il s'arrêta devant sa construction pour l'admirer. On se serait véritablement cru au japon devant le grand bâtiment traditionnel parfaitement intégré dans le paysage, planant sur le lac et se fondant dans la forêt, les branches le survolant élégamment comme si cela faisait des siècles qu'il était là. Il sentait maintenant que les deux kami étaient fermement installés et que leur protection était effective sur toute la zone. Ils ne pourraient agir nul part ailleurs sur le domaine, cela étant une condition pour une telle invocation protectrice. Ils ne pourraient opérer que sur la zone délimitée mais c'était amplement suffisant pour Kirarin. Le but était de protéger ses élèves sur le chemin menant au dojo et lorsqu'ils y seraient, rassurant ainsi tout le monde quand au fait qu'ils étaient en dehors du château et carrément en bordure de la dangereuse forêt interdite. Les deux statues irradiaient de la puissante énergie des kami, calme et protectrice. Elles étaient splendides trônant ainsi fièrement devant l'entrée. Le dojo rutilait aussi, simple mais magnifique dans sa sobriété, agrémenté de ses lumières d'émeraudes visible à l'ombre des branches. On voyait la terrasse sur le lac, puis le pont menant à la plate-forme immergée dont on ne distinguait que les lanternes au dessus de l'eau. C'était parfait.
Il entra, retirant ses zori dans l'entrée, la magie qu'il avait installé la veille nettoyant les pattes d'un Katsuo habitué à la chose. Il pénétra ensuite dans le dojo, retournant s'agenouiller au centre des tatami, un coussin apparaissant cette fois-ci de lui même. Là aussi, il s'agissait d'une magie qu'il avait installé la veille. Il retira son katana qu'il déposa précieusement près de lui et respira longuement dans le calme. Finalement, il ferma les yeux, se plongeant dans une profonde méditation magique, se sachant désormais en sécurité avec Raijin et Fujin bien installés ici. Il était vulnérable lorsqu'il méditait profondément et c'était pour cela qu'il ne se l'était pas encore permit ici. Mais maintenant, entre les kami, Katsuo, Yoite et ses propres protections sur le dojo, il savait qu'il ne risquait rien. Il entama alors la dernière étape : la purification magique du lieu. Longuement, il travailla sur la magie présente partout ici, y insufflant la sienne, la guérissant, la ravivant, la purifiant, l'apaisant. Ce fut une opération fastidieuse au vu de l'état dans lequel elle était ici mais avec patience, il s'occupa d'elle, lui portant attention, usant de son pouvoir pour soigner celui de ce petit bout de terre et d'eau. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela. Il l'avait fait pour la première fois sur le domaine Uizado puis dans d'autres temples japonais qu'il affectionnait à la demande de certains kami avec lesquels il s'était lié. Il savait maintenant parfaitement mener l'opération. Cela lui pris pourtant toute la matinée mais lorsqu'il rouvrit les yeux, il trouva Yoite devant lui :
- C'est splendide Kira. Cet endroit n'est plus du tout celui qu'il était avant ton arrivée, fit remarquer le dragon l'air très ému. La magie y chante de joie maintenant. C'est tellement beau, bravo.
- Ce n'est rien, c'est normal. Si j'en avais le pouvoir, je le ferais pour la magie du monde entier, remarqua-t-il.
- C'est impossible pour toi seul, posa son ami.
- C'est pour ça que je veux enseigner ma magie. Pour que tous prenne conscience de ce qu'il se passe et que nous puissions soigner notre monde tous ensemble.
- C'est une très belle quête. Je t'admire un peu plus chaque jour tu sais.
- Il n'y a pas de raison. Je ne fais que chérir l'amie qui m'a tout donné et je ferais tout pour qu'elle aille mieux.
Le petit dragon acquiesça, venant réclamer quelques caresses, se prélassant sur ses genoux en profitant de la nouvelle ambiance régnant là. Une ambiance de magie pure, puissante, belle, chaleureuse, chantante et chargée de l'empreinte de Kirarin, de son calme, de sa sérénité et de sa force. L'adolescent cajola le dragon et son chien qui vint bientôt réclamer sa part, admirant le résultat avec satisfaction. Maintenant, il pouvait présenter l'endroit aux autres sans aucune honte. Voyant qu'il était l'heure du déjeuner, il se mit en route pour regagner le château. Il arriva légèrement en retard à la Grande Salle alors que tous étaient attablés. Il s'avança alors que tous l'avaient regardé arriver. Il s'arrêta près de la table et s'inclina légèrement, s'excusant poliment pour son retard en les surprenant beaucoup. Seul son père ne fut pas étonné, cette politesse étant normale au japon. Il acquiesça et le fit asseoir sans plus de cérémonie.
- Je terminais mon dojo, expliqua-t-il finalement.
- Un dojo ? releva le professeur Chourave perdu.
- C'est ainsi que l'on nomme un lieu réservé à l'entraînement au japon, expliqua madame Pince. Mais cela ne devait-il pas être une salle de classe.
- Le dojo sera la salle de classe mais comme une grande partie de mes cours se passent en pratique, il sera plus aisé d'avoir ce genre d'espace, expliqua-t-il alors que tous comprenaient.
- Est-ce terminé ? demanda Lucius l'air curieux et s'attirant le sourire de Kira.
- Oui, je viens de finir. Si vous le souhaitez et si vous en avez le temps, je peux vous faire visiter après le déjeuner, dit-il à l'attention de tous. Ainsi vous pourrez juger si oui ou non j'étais apte à bâtir ce lieu, s'amusa-t-il.
- Vous n'en doutez pas une seconde n'est-ce pas ? nota le blond visiblement amusé.
- Tout à fait, acquiesça-t-il avec assurance.
- Cela est un peu arrogant ne trouvez vous pas ? remarqua le professeur Flitwick.
- Ce serait arrogant si je présumais de mes capacités, répondit Kirarin. Hors, je suis parfaitement conscient de ce qu'il m'est possible de faire ou non. Construire ce lieu n'a jamais été un problème pour moi et vous pourrez le constater. Quoi que vous en pensiez, il faudra apprendre à ne pas me sous-estimer, dit-il tranquillement en entamant son repas.
Personne ne répondit, certains trouvant le jeune homme bien orgueilleux, lançant des regards sévères à Dumbledore. Qu'avait-il bien pu lui prendre d'accorder un tel poste à un gamin ? Avait-il passé un quelconque marché avec son père ? Cela ne les surprendrait guère alors que le directeur semblait s'appliquer à étendre ses relations dernièrement. Mais certains qui savaient décrypter les autres comme Lucius, Severus ou Dumbledore, pouvaient aisément voir que l'adolescent ne faisait preuve d'aucune arrogance, juste d'assurance et de confiance en lui, curieux de voir ce qu'il avait réalisé. Le repas se déroula dans le silence après cela, tous réfléchissant, certains observant le nouveau jeune professeur. Et finalement, tous eurent terminé, Kirarin se levant en invitant ceux qui le désiraient à venir voir son dojo. De bonne ou de mauvaise grâce, tous suivirent, curieux de voir ce qu'il avait pu faire. Aucun ne s'attendait à plus qu'une construction très simple et basique qui demanderait d'être revue et corrigée mais ils ne pouvaient s'empêcher de se dire que peut-être, ils pouvaient voir quelque chose d'intéressant.
Ils suivirent donc le jeune homme qui les mena dans un recoin peu fréquenté du rez de chaussé non loin de la Grande Salle. Ils rejoignirent un cul de sac où se trouvait une porte donnant sur l'extérieur que personne n'utilisait plus depuis longtemps. Tous eurent alors une première surprise. La veille porte usée et barricadée qui se trouvait encore là la veille avait été remplacée par une grande double porte rectangulaire toute neuve. Elle avait de gros anneaux de fer forgé noir en guise de poignées, ses ferronneries tout aussi sombres. Il émanait d'elle une énergie puissante qu'elle semblait contenir. Au dessus d'elle un écriteau indiquait : Dojo, professeur Uizado.
- Quel est cette magie qui irradie de cette porte ? demanda Lucius qui la percevait.
- L'une des conditions pour pouvoir enseigner hors du château et proche de la forêt et du lac était de sécuriser l'endroit, expliqua Kira. Alors je me suis appliqué dans mes protections. Venez, pria-t-il en avançant vers la porte.
Celle-ci s'ouvrit d'elle même à son approche et tous se figèrent une nouvelle fois en sentant la magie qui leur parvint. Il était désormais évident qu'ils avaient peut-être sous-estimé l'adolescent. Akifumi sourit en voyant leurs têtes plus ou moins surprises, avançant pour suivre son fils. Tous l'imitèrent alors, gagnant l'extérieur. Passant la porte, ils sentirent tous de puissantes protections leur chatouiller la peau. Cela semblait insensé mais la sensation était plus forte encore que lorsque l'on passait les grilles de Poudlard. Ils découvrirent alors un beau chemin pavé où ils suivirent Kirarin, commençant bientôt à passer sous d'étranges portails rouges. Et à chaque fois qu'ils en passaient un, l'ambiance semblait changer doucement, s'allégeant, se purifiant, se faisant plus légère, la magie plus présente. On se sentait de plus en plus en sécurité, de plus en plus calme. C'était époustouflant.
- Que sont ces portails ? demanda le professeur Sinistra.
- Au japon, ces portails se nomment Torii, expliqua Kira. Il en existe de plusieurs formes ou tailles mais tous se ressemblent. Traditionnellement, ils marquent la séparation entre le monde matériel et le monde de la magie. Dans la pratique, on peut s'en servir pour délimiter plusieurs zones magiques aux énergies différentes. Toute les entrées de sanctuaires magiques japonais en sont dotés. Ici, je m'en suis servis pour marquer le chemin jusqu'au dojo et faire passer en douceur le changement d'ambiance magique entre le château et le dojo. C'est pour cela que la sensation change à chaque portail. Ils marquent des paliers sans quoi le changement serait trop brusque pour des non-initiés à ma magie.
- Quelle est la différence entre les deux zones exactement ? demanda le professeur Burbage.
- Vous ne sentez pas ? se moqua Severus. Il faut être aveugle, dit-il sarcastiquement en la vexant.
- La magie du château est trop lourde, artificielle, puissante et suffocante, expliqua Kirarin. Celle du dojo est plus légère, plus naturelle, plus calme et tranquille, chaleureuse. Cela est propice à la concentration et à ce que je veux enseigner.
- En plus d'être bien plus agréable, nota madame Pomfresh l'air émerveillé.
L'adolescent sourit, continuant à avancer tranquillement. Et si chacun sentait l'ambiance changer un peu plus à chaque torii, ils sentaient aussi les protections de plus en plus. C'était maintenant évident, celles du jeune homme était d'une rare puissance, les laissant très étonnés.
- Quelles sont ces protections ? demanda finalement Dumbledore très attentif.
- Je vous expliquerais lorsque nous serons arrivés, répondit Kira.
Tous le suivirent donc en silence, observant les torii et révisant leur avis sur le nouveau professeur. Akifumi souriait fièrement, ravi de voir tout ce petit monde s'apercevoir qu'ils s'étaient trompés. Discrètement, il observa aussi l'âme sœur de son fils. Kirarin ne lui avait pas beaucoup parlé depuis le repas de retour. En même temps, il n'en n'avait pas vraiment eu le temps et dans un sens, il préférait qu'il prenne son temps et réfléchisse un peu avant de faire quoi que ce soit. Il ne doutait pas que ces jours d'ouvrage magique avaient aussi été l'occasion pour lui de faire le point. Si Lucius cachait très bien ses émotions, quasi illisible, il pouvait tout de même voir son étonnement et son intérêt pour ce que Kira était en train de leur dévoiler, regardant autour de lui avec attention. Comme tout le monde d'ailleurs. Il espérait que cela lui montrerait que son fils étaient plus que digne d'attention. Il ferait tout pour s'assurer de ne donner aucune raison au blond de rejeter et donc de tuer son bébé. Si cela arrivait, il l'étriperait lui même. Il reporta finalement son attention devant alors qu'ils arrivaient en vue du dojo au bord du lac et encore une fois, il ne put que constater à quel point Kira était doué. Tous restèrent très surpris lorsqu'ils s'arrêtèrent devant l'imposante construction japonaise. Elle était splendide et impressionnante, irradiant d'une aura incroyable. Ils admirèrent tous les lieux, n'ayant jamais eut l'occasion de voir une véritable construction japonaise traditionnelle.
- Je me suis inspiré de mon pays, posa Kira. J'ai protégé cet endroit comme convenu. Le chemin comme tout le dojo et les alentours sont sous protection. Rien ne pourra venir menacer ceux se trouvant dans la zone.
- Une partie des protections semblent liées à ces statues, remarqua Lucius en observant celle-ci.
- C'est en effet le cas. Les protections sont en deux parties. Ce ne sont pas que des statues, expliqua Kira en posant une main sur celle de Raijin. Ce sont les ancrages de deux invocations.
- Vous avez fait des invocations protectrices ? s'étonna Flitwick en comprenant.
- Oui. J'ai invoqué deux kami, deux dieux japonais mineurs pour protéger la zone. Raijin et Fujin. Je les ai invoqué et prié d'accorder leur protection au dojo. Ma demande a été acceptée. Cela veut dire que si une créature ou une personne voudrait attaquer quelqu'un sur le terrain du dojo, il se retrouverait avec deux dieux sur le dos, s'amusa-t-il.
- Une telle magie d'invocation est extrêmement rare, soupira McGonagall.
- Je vous ai dit que ma magie était spéciale, posa Kirarin. Ce n'était pas arrogance de ma part. J'ai beaucoup à apprendre à mes élèves.
- Alors c'est de la magie d'invocation que vous pratiquez, cru deviner Sirius.
- Pas du tout, dit-il en les interloquant. Je pratique toute sorte de magie, l'invocation n'est qu'une d'entre elle, dit-il en les laissant sans voix. Je disais donc, j'ai ancré cette double invocation et j'ai ajouté mes propres barrières. Cela complète les protections du dojo. Cela vous convient-il directeur Dumbledore ? demanda-t-il en se tournant vers l'homme.
Il n'eut aucun mal à percevoir tout l'intérêt et la convoitise qu'il venait de susciter chez lui par cette démonstration. Il le cachait très bien mais Kira percevait aisément les émotions. Il sentait aussi une certaine jalousie de sa part à son égard et bien d'autres choses qu'il n'aimait pas. Décidément, ce personnage lui était détestable et il se promit de faire très attention.
- Cela me semble parfait, acquiesça-t-il. C'est un très bel endroit que vous avez aménagé là, professeur Uizado. Cela fera découvrir beaucoup à nos élèves.
Kira approuva, les emmenant faire le tour du dojo. Ceux qui voulurent aller sur les tatamis acceptèrent de bonne grâce de retirer leurs chaussures à l'entrée comme il était de rigueur. Kirarin les laissa découvrir l'endroit à leur guise, restant entre les statues avec son père :
- C'est un très bel endroit Kira, bravo, félicita doucement celui-ci. Tes futurs élèves seront très bien ici pour apprendre. J'avais peur qu'ils ne puissent apprendre confortablement dans cette ambiance mais tu as encore fait des miracles avec ta magie. C'est splendide mon ange.
- Merci papa, sourit-il en le regardant.
- Je crois que tu as proprement époustouflé ton âme sœur, remarqua-t-il ensuite d'un air taquin.
Kirarin rougit un peu, l'amusant. Se reprenant, le jeune homme reporta son attention autour de lui, cherchant Lucius du regard. Il ne lui avait pas vraiment reparlé depuis le soir d'arrivé, cela était purement volontaire. Il en mourrait d'envie, le lien le poussant à rechercher sa présence et son contact mais il savait qu'il ne pouvait pas faire n'importe quoi et qu'il ne devait pas se précipiter s'il ne voulait pas se faire rejeter en moins de temps qu'il n'en faudrait pour le dire. Il devait être patient et faire connaissance avec lui tranquillement. Ces deux jours de travail acharné lui avaient permis de se concentrer entièrement sur autre chose, de se reprendre et de se remettre les idées en place pour arriver à maîtriser l'euphorie et l'impatience d'être avec son âme sœur que le lien lui procurait. Maintenant qu'il était calme et qu'il s'était plus ou moins fait aux sensations du lien, il pourrait peut-être commencer à aller vers lui pour faire sa connaissance. Il espérait que la découverte du dojo lui montrerait qu'il n'était pas un moins que rien prétentieux qui ne faisait que se vanter et qu'il pouvait être digne de son intérêt. Il n'y avait jamais eu qu'à sa famille et ses proches qu'il avait voulu plaire mais aujourd'hui, il y avait aussi le beau blond sur la liste. Il ne savait pas si l'homme pouvait ne serait-ce que s'intéresser à un adolescent comme lui mais il espérait lui montrer une partie de la personne qu'il était réellement, se demandant s'il pouvait alors avoir une chance d'attirer son attention.
Il le chercha donc du regard, voulant voir si son père avait raison. Il trouva Lucius sur la terrasse, regardant le dojo. Il était tellement beau se tenant droit dans le soleil. Ses cheveux brillaient, sa peau pâle contrastant avec ses vêtements sombres. Son visage était neutre comme à l'habitude mais ses yeux luisaient d'émerveillement. Kirarin pouvait sentir dans ses émotions qu'il était surpris, agréablement surpris et qu'il adorait ce qu'il découvrait. Et puis soudainement, l'évidence lui sauta aux yeux. Il ne savait pas si c'était la magie lourde et dégradée de Poudlard qui l'avait empêché de voir cela plus tôt, son influence annulée dans ce lieu purifié, mais il se rendit soudain compte de ce qu'il avait raté jusque là. La magie de Lucius n'était pas comme celle d'un sorcier ordinaire. Il avait une partie sorcière certes mais il y avait autre chose. Une énergie fort différente, une énergie plus pure et forte que celle d'un sorcier bien qu'elle fut visiblement en sommeil. La magie d'une créature magique et plus particulièrement celle d'un Veela. Il avait toujours su deviner les natures des êtres qu'il croisait d'un coup d'œil. Il suffisait de regarder leur magie. Encore fallait-il savoir le faire mais ce n'était pas un problème pour lui. Il avait complètement raté la particularité de son âme sœur, se disant qu'il faudrait qu'il s'habitue rapidement à l'ambiance du domaine pour régler le problème. Il resta un moment choqué en découvrant cela, n'en montrant pourtant rien extérieurement par habitude.
- Kira ? Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta son père qui avait senti son trouble.
- Je viens de comprendre quelque chose de très important à propos de lui, dit-il en observant encore son âme sœur postée à quelques dizaines de mètres de là.
- Quoi donc ?
- On en discutera tout à l'heure si tu veux bien. Pas près des autres on ne sait jamais.
- D'accord.
Le jeune homme dut lutter pour détacher son regard de son âme sœur mais il se força à se reprendre rapidement, heureux de savoir se maîtriser aujourd'hui. Heureusement, tous étaient trop pris dans leur visite de l'endroit pour faire attention à lui. Il leur laissa le temps de tout regarder, tous revenant finalement sur le devant du dojo.
- Veuillez m'excuser professeur Uizado, lui dit Minerva avec un léger sourire. Je vous ai effectivement sous-estimé gravement. Cet endroit et superbe et sa magie magnifique, toute mes félicitations.
- Merci professeur, répondit-il en s'inclinant légèrement.
Dumbledore le félicita aussi, un peu trop pompeusement à son goût et quelques uns lui signifièrent leur agréable surprise devant cette découverte. Pour son plus grand bonheur, son âme sœur en faisait partie bien qu'il lui parla avec sobriété et neutralité. On aurait pu se demander si ce n'était pas par simple politesse, mais Kirarin pouvait sentir qu'il trouvait réellement son dojo remarquable et cela le rendit très heureux. Il l'avait remercié avec un beau sourire, suivant ensuite le mouvement alors que tous retournaient vers le château.
