Le temps continua à passer jusqu'à ce qu'enfin, ils atteignent le jour si important de leur premier, et ils le savaient pas le dernier, anniversaire. Ils auraient pu avoir tout le mal du monde à caler leurs affaires dans le coffre de la voiture comme de nombreux couples avant eux mais voilà, eux n'étaient pas comme tout le monde. Ils avaient pris ce dont ils avaient besoin et ils leur restait de la place. Youpi ! Les fenêtres ouvertes, la ventilation c'est mauvais pour la planète autant que pour la santé, ils roulaient direction l'océan. La musique s'échappait de la radio et remplissait l'air en fuyant par les ouvertures. Avec leur dégaine de star de cinéma, on aurait pu se croire dans un vieux film, ne manquait plus que l'effet noir et blanc. Il fallait quelques heures pour arriver à leur destination. A la fin, les muscles de la demoiselle étaient tout tendus et elle avait des fourmis dans les orteils. Feitan en profita pour se moquer gentiment mais lui tendit quand même la main pour l'aider à sortir de la voiture.

La maison qu'ils avaient louée n'était pas bien grande mais elle avait le charme typique des maisons de bord de plage. Le sable se glissait entre les lattes de la terrasse et l'intérieur était très lumineux. Après que la propriétaire leur eut fait visiter les lieux, ils rangèrent rapidement le contenu de leurs valises et se changèrent.

Une fois qu'ils furent fin prêts, ils prirent le chemin de la plage. Dix minutes de marche les séparaient des vagues.

Là-bas, l'un des moniteurs d'une agence de location de jet-ski les attendait pour leur donner les engins et quelques consignes de sécurité.

Après l'avoir écouté ils se lancèrent à l'assaut de l'océan sur leur chevaux de métal. Ils s'amusèrent toute la matinée à faire la course dans les vagues, l'écume rafraichissant leur peau. L'heure de manger arriva bien plus vite qu'ils ne l'auraient cru possible. Et pour une fois, ce n'était pas (T/P) qui était aux fourneaux non non non. Son amoureux avait réservé dans l'un des restaurants préférés de son patron et ça lui avait coûté un bras. Il pouvait officiellement affirmer que le chef de la brigade fantôme avait des goûts de luxe. Ceci dit, ça valait bien la peine de dépenser autant. L'endroit était superbe, on pouvait pratiquement manger les pieds dans l'eau, pourtant pas un grain de sable ne venait encombrer le tapis coloré de l'entrée. La décoration faite de tons chauds étaient rehaussée par la lumière venant des grandes baies vitrées donnant sur la mer. Notre très cher couple alla s'installer un peu à l'écart des autres tables, sécurité et asociabilité obligent. Ils mangèrent calmement, prenant le temps de savourer les petits plats qu'on leur amenait. Le sport dans la matinée leur avait donné une faim de loup. Pendant l'après-midi, ils retourneraient faire du jet-ski et le soir, ils iraient se promener aux bord de l'eau.

La lune était haute dans le ciel, à demi dévoilée, elle formait un demi-cercle parfait. Les étoiles se répartissaient dans le ciel, à la fois lointaines et proches telles une représentation des gens à qui l'on tient mais qu'on ne voit pas assez souvent. La mer était calme, comme fatiguée de son activité de la journée et décidée à se reposer. Le sable était encore tiède sous leurs pieds et se teintait d'argent à la lueur de l'astre. Ils marchaient main dans la main depuis un bon moment mais rien ne parvenait à les décider à rentrer. (T/P) faisait la conversation à son amoureux qui pour son plus grand malheur se vantait encore d'avoir gagné la majeure partie de leurs courses sur l'eau.

"-Dis (T/P), c'est vraiment le rêve de toutes les filles de se marier ?

Il avait l'air légèrement dégoûté par l'idée.

-Ho la non ! Tout dépend de la personne. C'est vrai qu'enfant beaucoup se disent qu'elles voudraient épouser leur amoureux mais en grandissant ça se passe, enfin pour certaines, d'autres tiennent vraiment à cette idée et certaines n'en ont strictement aucune envie ou s'en moquent.

-Je vois.

Le silence retomba quelques secondes mais la demoiselle, trop curieuse pour ne pas poser la question qui lui venait à l'esprit, le rompit vite.

-Pourquoi cette question d'un coup ?

-Pour rien, juste comme ça.

-Hum... Si tu le dis. Personnellement, je n'idéalise pas le mariage. On peut très bien être heureux sans mais si on veut le faire, je ne vois pas de raison de s'en priver.

-Tu en as envie ?

-Je ne suis pas contre l'idée, mais je trouve que ce n'est pas nécessaire. Mon frère a approuvé notre relation.

-Ça a été compliqué...

-Plus con que pliqué. Ne me regarde pas comme ça, je suis drôle c'est juste que tu ne le comprends pas.

-Admettons.

-Méchant. Arrête-moi si je me trompe mais on est heureux tous les deux et on compte rester ensemble. Avec nos tatouages, on a toujours un lien, quoi qu'on fasse. Donc le mariage servirai surtout à rendre tout ça officiel. Sauf qu'on n'a pas vraiment les papiers nécessaires puisqu'on n'est pas supposés exister donc ça me paraît compliqué. Autant l'un que l'autre cette fois-ci.

-Je vois que tu y as réfléchi.

-Évidemment, je prends notre relation très au sérieux.

Elle planta un baiser sur sa joue avant de rire doucement.

-On est aussi compliqués l'un que l'autre mais quand on est ensemble, c'est beaucoup plus simple.

-Oui."

Ils rebroussèrent chemin lorsque le sable commença à se rafraîchir sous leurs pieds.

Arrivés à la maison, ils prirent une douche avant de se laisser tomber tels des larves sur le lit sans même le défaire. Après s'être mutuellement souhaité bonne nuit, ils s'endormirent en se tenant la main. Il faisait bien trop chaud pour se serrer l'un contre l'autre.

Le lendemain, ou plutôt quelques heures plus tard, ils se réveillèrent tard. Le soleil était déjà haut comme la lune la veille. Bien qu'ils aient des choses à ranger avant de rentrer, aucun d'eux ne voulait se lever. Il fallut le faire pourtant et c'est en se frottant les yeux qu'ils commencèrent à refaire leurs bagages.

Le retour leur parut plus rapide que l'allée mais aussi bien plus fatiguant, comme c'est souvent le cas. En à peine une journée, ils n'avaient pas vraiment eu le temps de bronzer mais un léger voile rose s'était posé sur les joues de (T/P) malgré la crème solaire (nda : c'est juste une anecdote comme ça, si ça ne vous arrive jamais faites comme si de rien n'était).

Ils étaient bien contents de rentrer chez eux. Le temps n'était pas beaucoup plus frais mais la chaleur semblait durer moins longtemps. Quelques nuages se laissaient porter par la brise et annonçaient un rafraîchissement plus que bienvenu pour les jours à venir.

Le temps passa rapidement. Les faire-parts furent reçus et la date de l'heureux événement notées sur le calendrier. (T/P) avait eu le droit à une séance de shopping avec la mariée qui avait insisté pour qu'elles soient assorties. Feitan lui porterait son costume habituel. Il voulait bien être gentil mais il y avait des limites. Hors de question d'être traîné dans un centre commercial bondé. De toute façon, il n'avait pas prévu de faire grand-chose à cette réception. Il resterai avec (T/P) et se contenterai de répondre quand quelqu'un lui adresserait la parole, ce qui soit dit en passant avait assez peu de chance d'arriver.

Et les voilà devant la mairie à attendre les futurs mariés. (T/P) devait prendre avec elle l'heureuse élue dès son arrivée pour une dernière vérification de sa tenue et ensuite, le mariage pourrait effectivement commencer.

Ils étaient supposément assis au premier rang et constituaient en quelques sortes la famille de la mariée. En réalité, seul le noiraud était là car sa compagne attendait près du prêtre. Elle était ravissante dans la tenue que lui avait choisie son amie. C'était le futur beau-père de la demoiselle qui la conduirait à l'autel. Bien sûr, elle avait demandé à (T/P) si ça la dérangeait mais celle-ci s'était empressée de répondre par la négative, heureuse que sa protégée s'entende si bien avec sa belle-famille.

Le passage à l'église (nda : ou n'importe où ça n'a pas d'importance, mais je ne suis jamais rentrée dans un autre lieu de culte qu'une église donc ça m'aidait d'imaginer les événements là, vous pouvez faire comme si c'était ailleurs) fut de courte durée. Et (T/P) ne fut pas étonnée de voir son amoureux rester assis tout du long.

Ensuite, il fallut rejoindre le lieu principal des réjouissances aussi connu comme la nouvelle demeure des jeunes époux. Durant le trajet, (T/P) discuta avec eux.

"-Dites-moi, vous allez avoir de la place pour en faire gambader des petits. J'ai hâte de voir ça ! Et puis je veux être marraine ! Je pourrais jouer les mamies gâteaux, ria-t-elle.

Tous les deux étaient un peu gênés mais rirent de bon cœur.

-A ce propos, répondit la demoiselle, tu sais que je me suis occupée du nourrisson qui est arrivé le mois dernier ?

-Oui, tu as fait du très bon travail et le petit t'adore.

-Et bien, si ça ne pose pas de problème, nous aimerions beaucoup qu'il puisse nous appeler papa et maman.

-Ça serait formidable ! Tu sais à quel point j'aimerais leur donner à tous toute l'attention qu'ils méritent mais c'est compliqué de passer du temps avec eux séparément. Je serais tellement soulagée de le savoir avec vous.

Elle ponctua sa phrase d'un sourire ravie alors que son amie se jetait dans ses bras prête à pleurer.

-Ha non hein ! Pas de larme tant que je n'ai pas fait mon discours et mangé tous les petits fours."

Elles continuèrent à parler de l'emménagement du bébé jusqu'à leur arrivée. Enfin, la fête put commencer. Un buffet avait été dressé à l'abri du soleil et une large piste de danse aménagée au centre des tables. Nos quatre compères allèrent s'assoir et mangèrent ensemble. Après une ribambelle de discours et de cadeaux.

Quand enfin fut venue l'heure d'ouvrir le bal, tradition un peu vieillotte, ce sont les demoiselles qui s'y collèrent accompagnées du marié et de sa mère. Feitan les observa depuis sa chaise. Il ignorait que sa petite-amie dansait si bien. Il la perdit de vue quand les autres invités arrivèrent sur la piste. Après deux nouvelles chansons, un écureuil le rejoignit, un papier entre les pâtes.

"Je vais me chercher à boire et je te rejoins, j'ai trop chaud et être aussi entourée me donne mal à la tête. On ne rentrera pas trop tard, j'ai hâte de revoir notre lit xD"

Il sourit au fil de sa lecture. Feitan savait très bien qu'elle disait ça plus pour lui que pour elle. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne la voit arriver, un homme la suivant de près. Il avait certainement bu un peu trop et cherchait quelqu'un avec qui finir la soirée. Malheureusement, c'était tombé sur la demoiselle.

"-Voilà mon compagnon. Vous comprenez que je ne peux pas vous accompagner chez vous."

Elle essayait de rester polie ne voulant pas déranger la fête et puis l'homme en face d'elle était le frère du marié... Mais elle commençait à en avoir assez.

"-J'aimerais que vous me laissiez tranquille maintenant.

-Est-ce que cet homme vous force à rester avec lui ? Chez moi, vous seriez à l'abri.

-La seule personne qui me dérange ici c'est vous. Je ne viendrais pas. Rentrez-vous le dans le crâne une bonne fois pour toute !

-Allez, s'il vous plaît, insista-t-il en lui touchant le bras.

(T/P) eut un mouvement de recul et Feitan la rattrapa avant de donner un grand coup dans le bras du dragueur.

-Elle t'a demandé de la laisser tranquille. Si tu la touche encore je t'arrache les mains.

-T'énerve pas comme ça petit. Je veux seulement l'emmener faire un tour."

Avant que Feitan ai eu le temps de réagir au "petit", le contenu d'un verre d'eau atterrit dans le visage de l'homme et (T/P) lui saisit la main avant de s'éloigner.

"-Désolée de t'avoir forcé à intervenir, j'ai un peu paniqué quand il m'a touchée. On va dire au revoir aux mariés et on part."

Il ne répondit pas, ça n'aurait servi à rien. Le noiraud la laissa plutôt le traîner jusqu'au couple, puis jusqu'à la maison. Ensuite seulement il parla quand ils furent tous deux installés sur les canapé.

"-(T/P) tu sais que c'est pas de ta faute ? Tu t'amusais a cette soirée et tu as oublié qu'il pouvait toujours arrivé de mauvaises choses mais c'est normal. Ça fait du bien de laisser redescendre la pression de temps en temps. C'est cet abruti qui était en tort.

-C'est bête mais j'ai revu des scènes de ce moment-là et j'ai cherché par tous les moyens à me reprocher de toi alors que si j'étais restée calme, j'aurais pu m'en débarrasser toute seule.

-Tu arrives à avoir des contacts avec des gens en qui tu as confiance ou que tu connais un peu. C'est déjà très bien comme ça. Il y a plein de gens qui n'aiment pas le contact. L'important c'est que tu connaisses tes réactions. Et il n'y a rien de mal à venir me voir en cas de besoin.

-Je sais mais...

-Tu as ta fierté et ça t'inquiète de trop te reposer sur moi parce que tu ne veux pas que je te vois comme quelqu'un de fragile ?

-Ce que je suis.

Il saisit ses joues avant de les étirer doucement.

-Si tu étais si fragile que ça, tu serais devenue dingue depuis longtemps. Traîner avec des voleurs, accessoirement tueurs, c'est pas un signe de faiblesse. Et pour nous supporter, il en faut du courage. Et puis moi, j'aime quand tu te reposes sur moi, ça prouve que tu me fais confiance.

-Depuis quand c'est toi qui parle autant pour me réconforter ?

-Faut croire que tu déteints sur moi, il va falloir que je m'éloigne.

-Ah non ! Tu peux pas partir après avoir dit tout ça.

-Alors au lit Mademoiselle."

Bien qu'il fasse chaud, cette nuit, ils dormirent l'un contre l'autre.