ccassandre 24 : Merci pour ta review ! J'espère que cette fanfiction te plaira et comblera toutes tes attentes ! :)
3 - Première journée
Harry se leva au son du radioréveil de Seamus réglé sur les ondes moldues. Il était encore fatigué. Quelle que soit l'heure de son coucher, de son lever, le temps de sommeil, rien n'y faisait. Il dormait mal et ses songes étaient hantés par tous ceux qui l'avaient quittés, quelques mois auparavant. Il jeta un coup d'œil à sa droite : Ron émergeait péniblement. La journée en cohabitation avec les Serpentards s'annonçait tendue… Il ne les craignait pas. Il n'était même pas forcément hostile. La relation avec Malfoy toute l'année dernière avait été très ambiguë et cela l'avait mené à revoir son jugement sur lui… Dans la limite du raisonnable. Mais malheureusement beaucoup ne partageaient pas son avis.
000
Au-se-cours. Jeune homme, bonne situation, cherche pelle et terre meuble pour se creuser un trou et s'y enterrer vivant. Je resserrai le nœud de ma cravate devant le miroir et inspectais une dernière fois mes cheveux. Je pris mes affaires et rejoignis Nott, Blaise et Pansy dans la salle commune. Je n'avais rien révélé de l'événement d'hier soir : je ne savais pas comment aborder le sujet et ne voulais pas ajouter une dose d'hostilité à une ambiance déjà bien pesante.
-Si on ne se dépêche pas, il ne restera plus de scones aux pépites de chocolat, se plaignit Pansy en passant la porte du dortoir.
-Tu sais très bien que si ça arrive, on marchandera avec les Serdaigles, comme d'habitude.
-Compte là-dessus, Blaise ! sourit Pansy. Ils ne vont même pas te laisser approcher de leur table !
-On enverra Nott. Il sait les arnaquer, lui !
-Si on traîne comme ça, même les Serdaigles n'en auront plus et on devra entrer en contact avec les Poufsouffles, répliqua l'intéressé, et il est hors de question que je parle à Finch-Fletchley lorsqu'il a la bouche pleine.
Pendant que les autres pouffaient en imitant Justin postillonner, Nott me lança un regard sérieux. Si Blaise n'avait sans doute pas été réveillé par Slughorn, le grand brun, au contraire, avait le sommeil léger. Nous laissâmes Blaise et Pansy nous distancer dans les couloirs.
-La nuit a été courte ? me demanda-t-il.
-Assez, oui. On a retrouvé des graffitis sur le mur face à la salle de potion, dis-je en prenant soin de taire l'altercation avec Granger.
-Je suppose que le message était clair et concis.
-Tu supposes bien.
Il eut un rictus de dédain.
-Et McGonagall va faire quelque chose ?
-Elle va enquêter… Mais je ne sais pas si ce sera très efficace… Je suppose qu'elle va interroger quelques tableaux, mais ils dormaient à ce moment-là et si la magie n'a pas été utilisée, cela me semble difficile de retrouver qui que ce soit.
-En d'autres termes, soupira-t-il, il n'y a plus qu'à attendre que ça se reproduise.
-En espérant que les actes ne soient pas plus graves.
000
Je passai la porte de la grande salle avec appréhension : je n'avais pas spécialement envie de croiser le regard de Granger qui me rappellerait la soirée d'hier. Mais à peine venais-je d'entrer que quelqu'un m'agrippa le bras et m'emmena dans un couloir parallèle, moins fréquenté, sous les exclamations des Serpentards qui m'accompagnaient. Un éclair roux traversa mon regard et je me retrouvai dans une posture similaire à celle de cette nuit, menacé cette fois-ci par la dernière des Weasley. Harry et Ron, avec leur tête des mauvais jours, étaient derrière elle. Nott arriva rapidement et brandit sa baguette à son tour. Je répliquai avec un air faussement apeuré :
-Pitié ! Je te jure que j'ai plus de chocogrenouilles ! Je t'ai tout filé hier ! Promis !
Nott ne put s'empêcher de pouffer.
-Tais-toi, siffla-t-elle. Ça t'amuse ? On avait espéré…
-Espéré quoi ? la coupai-je sèchement.
Elle reprit, sans prêter attention à ma question.
-Tu n'es qu'un sale opportuniste qui retourne sa veste quand ça lui chante.
Cette pique me sortit de mes gonds. Je me redressai et lui arrachait sa baguette par surprise, d'un geste vif. Cela eut pour effet de faire brandir leur arme à Potter et Weasley fils, 6e du titre.
-Comme si je vous avais attendu pour haïr Vous-Savez-Qui. Et toi, Potter, continuai-je, tu l'as échappé belle au manoir, hein ? Et si je n'avais pas essayé de calmer les ardeurs de Crabbe et Goyle dans la salle sur demande, qui sait ce qu'ils vous auraient fait ?
-Oh, on devrait te remercier alors ? C'est toi le véritable héros de cette histoire ?
-Il n'a pas dit ça, intervint froidement Nott. Mais le message est peut-être un peu trop complexe à comprendre pour toi, Ronald ?
Harry inspira longuement en baissant sa tête et se pinçant l'arête du nez. Il releva la tête après quelques secondes. Il planta son regard émeraude dans le mien et finit par prendre la parole :
-J'ai encore l'espoir que les derniers restes de ce qui est bon en toi ne se sont pas évaporés depuis l'année dernière. Si c'est le cas, tu iras sans doute t'excuser.
Et il partit. Je redonnais sa baguette à Ginny qui se précipita à sa suite. Seul Ron s'attarda légèrement en nous dévisageant avec un air de défi, ce qui malgré moi, m'arracha un rictus tant il était ridicule. Comme s'il pouvait me faire peur. Après nous avoir distancé de quelques mètres sans nous lâcher des yeux, il tourna les talons et rejoignit son groupe, ignorant complètement Pansy et Blaise qui s'étaient tassés contre le mur du couloir pendant l'altercation… Il est vrai que le courage est l'apanage des Gryffondors et non celui des Serpentards.
Passé le choc de cette mise au point, je bouillonnais intérieurement. M'excuser ? Sérieusement ?! C'était elle qui m'avait collé sa baguette sous le nez ! Tout ça pour un peu d'ironie… ça devenait absurde ! Il fallait montrer patte blanche pour tout et n'importe quoi. Je me sentais soumis, humilié et ce n'était pas acceptable. J'allai céder pour cette fois, pour montrer ma bonne volonté, mais je me promis que ce serait la dernière… Plus que jamais je voulais être libre.
Nott me tapota gauchement l'épaule et je fermai les yeux un bref instant pour lui signifier ma reconnaissance. Il me murmura :
-Tu t'étais bien gardé de me raconter ta petite friction avec… Granger je présume ?
Il poursuivit avec un air faussement indigné :
-Enfin, Drago, tu sais bien qu'il ne faut pas contrarier une héroïne de guerre !
Pendant ce temps-là, les autres s'étaient rapprochés avec un air interrogateur. Pansy, comprenant qu'il s'agissait d'un sujet sensible, changea de sujet :
-Je pense que c'est mort pour les scones, osa-t-elle avec un demi-sourire.
-Je pense que c'est mort pour le petit déjeuner tout court, répondit Nott en consultant sa montre.
-Au moins tu auras échappé aux postillons de Finch-Fletchley.
-Ce que j'aime chez toi, Zabini, répondit le grand brun, c'est que tu vois toujours le chaudron à moitié plein.
Nous prîmes le chemin de la salle de cours de potion. Je n'arrivais pas à desserrer les dents. Beaucoup trop de pensées tourbillonnaient dans ma tête. Je ressassais les événements de la nuit et de ce matin quand soudain, l'image de Rogue s'imposa à moi. Une vague de tristesse me submergea et j'employais toute mon énergie pour ne rien laisser paraître. Je ne le reverrais plus jamais dans ces cachots que j'affectionnais tant. Il était mon parrain et l'adulte en qui j'avais le plus confiance. Ironie du sort : il avait osé se poser en traître. Si je lui avais ouvert mes pensées, si je lui avais fait confiance, peut-être m'aurait-il conseillé différemment. Peut-être aurait-il pu me sortir de ce cauchemar. Mais finalement, il n'en avait que pour Harry. Harry, c'est lui qui devait être protégé. Et moi, blessé par mon père et par Vous-Savez-Qui, je ne pouvais espérer le secours de personne.
Je passai la porte de la salle sans m'en rendre compte. Je repris mes esprits quand tout d'un coup le bruit des discussions cessa. Nous étions épiés par nos camarades. La chose était simple : il restait une paillasse de deux vide et deux groupes à compléter. Zabini et Pansy nous regardaient avec un air implorant.
-Bon, OK pour ce cours, mettez-vous ensemble. Mais on tourne au cours de métamorphose, répondit Nott.
A peine avait-il fini sa première phrase qu'ils s'étaient déjà installés et nous remerciaient avec de grands gestes : articulant à l'excès des « mercis » et en joignant les mains au-dessus de leur tête en s'inclinant. Je ne pus réprimer un sourire devant l'exubérance de leurs manifestations. Il restait donc une place à côté de Lavande Brown et une à côté de… Granger. Évidemment. Harry et Ron avaient fait le choix de se mettre ensemble et lançaient des coups d'œil gênés en sa direction. Le problème des trios…
-Je te laisse régler tes problèmes avec Granger. Je vais voir si je peux tirer quelque chose de cette charmante et délicate Lavande, répondit Nott à mon regard gêné.
Je soupirais. Je sentais que ce cours allait être une véritable horreur. Mais il avait raison : c'était l'occasion de céder exceptionnellement aux exigences de l'Élu et de ses deux molosses. Et, je devais l'avouer, cette idée ne me paraissait plus si absurde. Bon, leur réaction vis-à-vis de cette nuit était excessive, c'était un fait. Mais j'avais bien d'autres sujets sur lesquels je pouvais... m'exprimer.
S'excuser... Mais comment fait-on pour s'excuser ? Un Malfoy ne s'excuse pas. On ne m'avait jamais appris à le faire. Je crois même que c'était une première pour moi... Il fallait dire aussi que les personnes que mes parents fréquentaient n'étaient pas du genre à accepter les excuses... Alors à quoi bon ?
La suspicion, le défi et la colère animaient les visages du légendaire trio. Je posai mes affaires sans un mot, sachant pertinemment que ma gêne allait sans aucun doute être interprétée comme de la suffisance, de la rancune, de la mauvaiseté, que sais-je encore ? Mais je n'arrivais pas à me défaire de mon masque de marbre.
-Oui, tu peux prendre place. C'est délicat de demander, attaqua Hermione.
-Tu sais, on peut échanger de place, Hermione, Slughorn n'est pas encore arrivé, proposa vaillamment Weasley, me regardant d'un air farouche. Cela me fit esquisser un sourire, ce qui, je suppose, ne jouait pas en ma faveur... Mais c'était si tentant ! Décidément, il n'avait pas fini de m'amuser.
-Non, ça ira, autant qu'il s'habitue dès maintenant à vivre et travailler avec des Sangs de Bourbe.
Je tressaillis à ces mots. L'arrivée du professeur mit fin à cet échange dont j'étais le centre sans pouvoir vraiment y participer. Slughorn ne se perdit pas en discours. Après quelques brèves remarques sur l'année qui allait s'écouler, il lança le premier cours.
000
Hermione rêvait de coller la tête de son voisin au fond de leur chaudron allumé. Combien de temps encore allait-elle supporter ce détestable individu ?! Et il osait s'asseoir à côté d'elle d'une manière si naturelle et convenue ! Comme s'il était à la place qui lui incombait. Comme s'il n'y avait pas de passif entre eux ! Cela la rendait folle de rage. Et son air suffisant qu'il gardait... Et son ironie nauséabonde ! Pire : son demi-sourire moqueur qu'elle connaissait si bien ! Il n'avait vraiment pas changé ! Elle l'observait à la dérobée, pleine de ressentiment, à l'affût de la moindre attaque de sa part, pendant qu'il rédigeait «tranquillement» la liste du matériel et des ingrédients. Alors comme ça, il tolérait travailler avec une Sang-de-Bourbe, hein ? Ce serait bien une première !
Malheureusement, malgré ses efforts, sa rancune envers le commun des mortels finissait toujours par s'essouffler. L'amertume n'était pas dans sa nature et son caractère posé et réfléchi triomphait toujours de son énervement. Et elle le sentait : concernant Malfoy, elle était peut-être légèrement injuste car elle devait bien en convenir, il semblait avoir un peu évolué... Mais un peu. Un tout, tout, tout petit peu. La preuve, aujourd'hui, il pouvait marcher à côté d'elle, s'asseoir à côté d'elle, faire équipe avec elle sans vomir ou faire une attaque. Il n'avait pas fait mine de la mépriser ou de se moquer... Bien sûr, il avait toujours ce sens de la provocation mais en réalité, elle avait l'intuition (mais peut-être se trompait-elle ?) que c'était plus maladroit que méchant. Cette nuit par exemple... est-ce que ce n'avait pas été simplement qu'une blague de mauvais goût ?
Et puis, il y avait un je-ne-sais-quoi de nouveau chez lui... C'était peut-être cette sorte d'aura qu'il avait et qui semblait avoir triomphé de toute autre influence. Une expression de douceur s'était installée sur ses traits réguliers et délicats ; dans ses yeux captivants, un fond de souffrance contenue. Et...bon... il fallait bien se l'avouer : il était beau, ce salopard.
Et s'avouer cela ne pouvait qu'aviver sa colère, et par conséquent, lui donner envie de lui coller sa tête au fond du chaudron qu'il venait lui-même d'allumer. La boucle était bouclée, elle allait enfin pouvoir de nouveau fulminer. L'apothéose fut quand il lui murmura dans un souffle, de sa voix grave et posée :
-Laisse, j'y vais.
Alors qu'elle faisait mine de se lever pour aller chercher les ingrédients nécessaires à la potion de colle éternelle.
Oh, mais c'est qu'il savait aussi être prévenant entre deux sourires ironiques ! tenta-t-elle de se moquer en son fort intérieur pour détourner son attention du trouble que tout cela pouvait provoquer en elle... Mais en vain : en l'espace de quelques minutes sa douceur avait encore repris le dessus.
Mais alors comment ? D'où venait ce revirement ? Et comme à chaque fois qu'elle était confrontée au "mystère Malfoy", le vérou de sa mémoire sautait et les souvenirs de ce fameux jour de mars, lui revenaient en tête. C'était toujours ces mêmes images qui s'imposaient à elle, celles-ci mêmes qu'elle s'était juré d'oublier. Elle essaya comme d'habitude de les pousser au loin, mais cette fois-ci, elles persistèrent et défilèrent de force sous les paupières qu'elle avait closes. Un visage se dessina dans les limbes. C'était Drago, un air apeuré sur le visage, qui refusait de répondre clairement à sa tante, qui disait ne pas être certain, bien qu'il les ait parfaitement reconnus à la minute même où ils les avait vus. Hermione avait pu le lire dans ses yeux.
-Ça va ? Demanda une voix inquiète à côté d'elle.
-Oui ! Répondit-elle automatiquement avec un sourire factice avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Malfoy.
Elle reprit alors précipitamment un visage fermé, maugréant contre elle-même d'avoir pu sourire à l'ennemi. Satané réflexe. Lui, la scrutait avec son regard acier, comme s'il voulait sonder son âme. Après un temps, il se remit à lire le protocole.
Qu'est-ce qui avait bien pu l'empêcher de les dénoncer à sa tante ? Il leur avait littéralement sauvé la vie, même si cela n'avait pas évité à Hermione une petite séance de torture. Cela n'avait aucun sens ! Aucun sens ! Il aurait pu gagner les faveurs de Voldemort, sauver sa famille de la disgrâce… Mais il avait préféré mentir… Se mettre en danger pour une Sang-de-Bourbe ! Aucun sens, décidément ! Et plus elle réfléchissait à ce comportement insensé, moins elle réussissait à trouver d'explication.
Lorsqu'il qu'il revint les bras chargés de flacons et de sachets, la lumière crue des vasques éclairantes suspendues au plafond soulignèrent les traits tirés du jeune homme dont les cheveux paraissaient blancs, comme de vieillesse prématurée. Hermione ressentit comme un choc. « Si tu le dis… » Lui avait-il répondu lorsqu'elle l'avait accusé de ne pas connaître la souffrance. Lui, dont la forme de l'épouvantard était son propre père, devait en savoir quelque chose. Et tout ce temps dans ce manoir… Que lui était-il réellement arrivé ?
La jeune femme sortit définitivement de sa torpeur lorsqu'il lui jeta à la figure un flacon d'un liquide violet, qu'elle rattrapa tant bien que mal. Elle y lut « jus de mandragore ». Son sang ne fit qu'un tour : est-ce qu'il avait seulement envie de vivre ?! Elle s'apprêtait à lui sortir une réplique des plus acerbes quand il répliqua avec un franc sourire :
-Tu semblais comme pétrifiée en me fixant. Je savais que ça allait te sortir de cet état.
Elle ferma les yeux pour éviter de faire une esclandre devant tout le monde. Honnêtement, qu'il meure ! Elle arrêterait alors de se prendre la tête ! Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il s'était assis et avait déjà commencé à effeuiller les pâquerettes dans le mortier. Elle fronça le nez dans sa concentration pour retrouver la référence à un mortier dans la recette. Or, il n'était mentionné nulle part. Elle s'apprêtait à rugir mais, encore une fois, il allait au-devant de ses attentes :
-Je sais, mais les fibres se mélangeront mieux si on les broie. Il avait quelques astuces… qu'il m'a données…
Rogue, bien sûr. Une vérité gifla Hermione : Comme Harry, Malfoy avait perdu son parrain à cause de Voldemort. Jusque-là, elle n'avait jamais imaginé que Rogue puisse avoir des attaches, que sa mort puisse semer une désolation. En regardant l'air pensif de son voisin de table, elle comprenait à quel point elle s'était trompée. Elle s'en voulut. Finalement, le véritable héritier du prince de sang-mêlé, c'était lui, pas Harry.
-Cette nuit… Je ne voulais pas te mettre en colère. Je suppose que c'était la fatigue. Alors... Je m'excuse...
Il eut un léger sourire en biais qu'Hermione ne sut pas décrypter : une sourire désolé... désabusé, désarmé par l'absurde de la situation aussi peut-être : comme s'il savait que ses paroles ne pouvaient être que vaines, comme écrasées par leur passé. D'ailleurs, il reprit :
-Je ne sais pas si tout ça a une quelconque valeur à tes yeux… Mais je sais que les notes et le travail bien fait sont importants pour toi… Je pourrais te donner ce qu'"il" m'a transmis… Ce pourrait être… une forme de compensation ? Pour hier... et pour... ces «quelques» dernières années... En espérant que ça suffise... et…
Malfoy fut interrompu par Slughorn qui approuva parfaitement son idée de broyer les pétales. Il ne tarissait plus d'éloge devant lui. C'était à se demander comment il n'avait pas pensé à lui lors de ses petites sauteries qu'il organisait il y avait deux ans de cela. Malfoy eut ce sourire poli qu'il réservait aux professeurs. Si les regrets énoncés à haute voix l'avaient piqué, il ne laissait rien transparaître, dans une maîtrise de soi absolue qu'il avait acquise avec l'âge… Hermione dut réprimer un sourire en se souvenant que le blondinet avait tout essayé pour entrer dans ce cercle très fermé et qu'Harry avait avant tout réussi à y accéder grâce aux commentaires manuscrits laissés par l'ancien professeur de potion dans sa jeunesse. Ainsi, Harry trichait et Malfoy persévérait dans sa malchance.
Ce dernier remerciait Slughorn de ses compliments d'un air affable, digne du parfait petit Serpentard prêt à parvenir à ses fins. Malfoy tout craché. Lorsque le professeur remarqua que la voisine de table de son nouvel élève préféré n'était autre que la légendaire Hermione Granger, il tomba en véritable pâmoison : assurément, il n'aurait pu trouver plus remarquable partenaire. Enfin il se réjouissait du fait que les maisons réussissaient à s'entendre et à coopérer. Hermione sentit alors le rouge lui monter aux joues et se contenta de sourire poliment mais son sang ne fit qu'un tour lorsque le jeune homme ajouta d'un ton cajoleur et des plus hypocrites :
-C'est effectivement un honneur pour moi de travailler avec une sorcière aussi compétente que Miss Granger. (Huhuhu)
Ils échangèrent un petit rire convenu et le professeur s'éloigna en répétant « Excellent ! Parfait ! » Alors qu'il disait ces mots, Malfoy lança un regarda appuyé à Hermione. Cette dernière se sentit piégée dans cet océan gris. Troublée, elle comprit que l'intention du Serpentard n'était pas de se jouer d'elle… Pas uniquement disons… Il essaya de prendre la parole mais entre-temps la potion avait pris la teinte blanchâtre espérée et Hermione, perturbée, sauta sur l'occasion pour couper court à toute discussion.
000
Lavande tremblait en essayant de verser le jus de mandragore dans le chaudron. Elle en mit la moitié sur les feuilles de cours de Nott. Ce dernier dut user de toute sa force mentale pour ne pas :
-Faire de remarques acerbes,
-User de l'ironie,
-Lui prendre la main et verser le contenu de la fiole une bonne fois pour toute,
-Lui arracher la fiole des mains,
-User de son légendaire regard noir,
-Élever le ton,
-S'arracher les cheveux,
-Faire des grimaces… (liste non exhaustive).
Et ce n'était pas chose facile ! Sachant pertinemment que la potion était fichue, il s'en désintéressa, laissant Lavande à ses petites manipulations hasardeuses. Il préféra se concentrer sur une autre expérimentation bien plus dangereuse et explosive que la fabrication de colle éternelle. Et la potion qui allait en résulter allait sans doute être très intéressante à analyser…
000
Ce cours m'avait au moins permis de régler une des injustices de ma scolarité : je faisais enfin partie du groupe des préférés de Slughorn ! C'est bête à dire mais faire partie d'un groupe, être entouré… Tout cela comptait beaucoup pour moi ! Je sentais le niveau d'hostilité d'Hermione diminuer. A ce stade, beaucoup trouveraient notre relation catastrophique, mais moi je préférais y voir un progrès… D'une manière inattendue, cela m'apportait un certain réconfort… La suite du cours se déroula, à mon grand soulagement, sans autre problème, si ce n'est les regards chargés d'animosité de Ron qui se retournait sans cesse. Je sentais que ce qu'il ressentait pour elle, n'était pas aussi simple que cela devait paraître et, sans que je sache pourquoi, cela me mit de mauvaise humeur. Je ne comprenais pas comment une sorcière si douée et indépendante acceptait de se faire couver ainsi. Elle valait tellement plus, à mes yeux, qu'un simple trésor à garder !
Le reste de la journée se déroula sans véritable encombre, les autres prenant soin de se mettre toujours par deux sans laisser de personne seule. Ainsi, je pus m'asseoir à côté de Nott sans difficulté. Finalement, rien n'avait vraiment changé : nous restions entre Serpentard, comme à notre habitude. La colère du début de matinée s'était transformée en indifférence, ce qui me convenait nettement mieux.
000
Hermione rangeait ses affaires mécaniquement. Elle n'entendit pas Malfoy la saluer avant qu'il ne fuie pour retrouver ses amis Serpentards. Elle ne prêta pas attention non plus à Ron qui lui demandait comment s'était passé le cours. Elle s'était enfouie en son fort intérieur. L'heure était grave : elle avait besoin de faire un point sur son voisin de paillasse. Voyons. Il était clair qu'entre eux deux, ce n'était plus comme avant. Enfin lui, en tout cas, avait changé, c'était désormais une certitude. Elle non. En sa compagnie, elle avait du mal à s'attendre à autre chose qu'à un conflit. Entre eux, cela avait toujours été ainsi ! A chaque fois, elle l'abordait toutes griffes dehors, prête à bondir et se défendre. Mais en face, elle ne trouvait plus aucune résistance. Tout au plus une réponse ironique qui aurait le don de l'excéder. Il n'y avait plus de réelle méchanceté : tout au plus de la maladresse. Leur relation n'était plus un champ de bataille... Enfin, si, mais un champ de bataille déserté par le camps adverse. Il n'y avait plus de menace, plus de provocation, plus d'offensive. Elle était seule à se démener. C'était comme se battre contre... quelque chose d'inconsistant, d'intangible... du brouillard... ou un mirage.
Elle avait cette sensation étrange et désagréable qu'il l'abandonnait, d'une certaine manière... Car lorsque tout s'écroule autour de soi, on essaye de se raccrocher à tout et n'importe quoi, même à une relation conflictuelle. C'était comme une course qu'elle avait perdue, il l'avait dépassée pour de bon et elle le regardait s'éloigner. Et elle, elle restait en plan avec toute sa haine et sa tristesse. Que faire alors ? Elle pourrait arrêter de se battre, le laisser prendre le large et co-habiter avec indifférence... Non. Il était hors de question qu'il s'en tire comme ça, car c'était trop facile de fuir en demandant pardon. Certes, elle était bien obligée de constater son évolution mais elle ne pouvait pas pour autant oublier ce qu'il lui avait fait. Une part d'elle, masochiste sans doute, voulait le rattraper, pour vomir son ressentiment et être écoutée... mais aussi voir qui il était devenu et comprendre le cheminement depuis leur première rencontre jusqu'à aujourd'hui, où il avait pris place à côté d'elle.
000
Le soir, pour le diner, lorsque nous entrâmes dans la Grande Salle, nous eûmes la surprise de constater qu'une des tables avait disparu. Il semblait alors que l'idée de Granger de mélanger les maisons lors des repas avait séduit la directrice. Il s'agissait donc pour nous de nous intégrer. La bonne blague.
-Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est notre table qui a disparu ?!
-Non Zabini, ce n'est pas « notre » table mais « une » table qu'on a enlevée.
-Tu en sais plus ? demanda Pansy, d'une voix inquiète.
-C'est une idée de Granger. « Pour montrer l'intérêt de renforcer la coopération entre les maisons et non pas la compétition, comme cela a toujours été. » Fin de la citation.
-Intéressant, murmura Nott dans un demi-sourire.
-Coopération… Peut-être pour les autres… mais nous, on va devoir lutter pour se faire une place… Fit Pansy en faisant la moue.
Et elle n'avait pas tort : les trois tables étaient déjà occupées par des groupes épars espacés les uns des autres par une ou deux places…
-Ne tardons pas à nous asseoir alors.
Nous nous approchâmes circonspects jusqu'à ce que Zabini repère un endroit suffisamment à l'écart des autres élèves. Tandis que nous nous installions, je remarquais Octavie et les deux autres premières années serpentards discuter entre eux. Bien qu'installés au centre de la table, ils avaient l'air de pestiférés : aucun groupe de part et d'autre n'étaient à moins de quatre places d'eux. Agacé, je décidai de lutter contre mon naturel sauvage et réservé pour aller les voir. Quand l'un d'eux, Edgar, me vit s'approcher, il ouvrit des yeux ronds comme des billes et signifia aux autres de regarder dans ma direction. William se retourna avec lenteur et se figea dès qu'il m'aperçut. Je tentai un sourire qui ne devait pas paraître naturel pour un sou. Octavie, raidie, ne se retourna pas.
-Bonjour, risquais-je une fois à leur hauteur.
-Bonjour, me répondirent-ils d'une voix étouffée.
-Comment s'est passée votre première journée ?
Octavie avait baissé la tête et les deux autres se regardaient d'un air consterné. Je m'assis à califourchon sur un des bancs.
-Quelque chose s'est mal passé ? insistai-je.
-Comme si quelque chose pouvait bien se passer, bredouilla le garçon brun.
-Allons, dites-moi, repris-je d'une voix que j'essayai d'adoucir malgré la colère qui menaçait de me submerger.
-Toute la journée, on nous a bousculés dans les couloirs…
-On a fait des messes basses sur nous et on s'est moqués de nous.
-Aucun Gryffondor n'a voulu nous parler. Mais ils ont dit des choses à voix hautes… sur toi.
Un silence s'abattit sur notre groupe. Je ne savais quoi dire de plus. Je sentais cette colère féroce désormais bouillir en moi. Comment osaient-ils ? Le discours de Nott me revint à nouveau en tête. Des serpillières. Voilà ce qu'ils voulaient que nous soyons et il n'en était pas question. Le Malfoy repentant avait plié bagages : finis les excuses pour un mot plus haut que l'autre, fini de raser les murs. Les Serpentards avaient le droit de vivre et ils n'allaient pas s'en excuser.
-Où sont-ils ? grondai-je.
-Il y a plusieurs groupes, répondit Edgar d'une voix rendue aiguë par la panique.
-En ce cas, cela ne me laisse pas le choix…
Dans excès de fureur je montai debout sur un banc et pris une grande inspiration. Je n'étais plus moi-même.
-Eh, les Gryffondors ! C'est courageux d'harceler les premières années de Serpentard !
Un silence s'abattit d'un coup sur toute la salle. J'étais le centre des regards. Un autre groupe de Serpentard était non loin de moi. Eux aussi semblaient abattus, les épaules courbées, le nez dans leurs assiettes. L'un d'eux me murmura d'une voix faible :
-Et les deuxièmes années.
Je repris d'une voix toujours aussi forte :
-… d'harceler les premières et les deuxièmes années de Serpentard.
Un autre élève me souffla :
-Et les troisièmes années !
J'ajoutai :
-Et les troisièmes années.
Une autre chuchota :
-Et les quatrièmes années…
Je me raclai la gorge, à la fois agacé par les interruptions et surpris par l'ampleur du phénomène.
-Bon… euh…. C'est courageux d'harceler tous les élèves d'une maison, hein ? Et ça vaut aussi pour les Serdaigles et les Poufsouffles. Si ça se poursuit je me chargerai personnellement de votre cas. Pour les réclamations, je serai après le repas, en salle des duels !
Intervint alors Hermione :
-Non, non, non ! Pas de duel ! Vous pouvez nous retrouver en salle des préfets !
-De toute façon, c'est juste à côté ! Repris-je, toujours en colère, et bizarrement amusé de l'effort de la préfète en chef pour arrondir les angles.
-Puisque nous évoquons le sujet, poursuivit Hermione, dans un silence tout aussi absolu de la part des quelques 200 élèves réunis cette année, je rappelle que tout comportement qui ne serait pas en accord avec le règlement de l'école sera puni. Et qu'en tant que préfets, nous serons extrêmement vigilents… Malfoy, descend de ce banc !
J'émergeai de cet état de crise. Je descendais de mon banc les jambes tremblantes.
-Bon… Vous voyez, repris-je en m'adressant aux premières années, faites-nous confiance, nous vous aiderons si cela se poursuit. En ce qui concerne les Gryffondors, ce ne sont pas forcément des flèches mais ils ont globalement un bon fond. Ne baissez pas les bras : ils finiront par voir leur propre bêtise et iront vers vous.
Les élèves autour de moi continuèrent à me fixer d'un air impressionné jusqu'à ce que je regagne ma place, à côté de Zabini. Je n'étais pas peu fier de mon petit effet.
Juste à côté de nous s'était mise la bande de Potter. Ils étaient nombreux, regroupant des élèves de toutes les maisons à part Serpentard. Ils étaient bruyants : ils parlaient fort et leurs éclats de rire résonnaient contre les nuages du plafond magique. Je croisai plusieurs fois le regard indéchiffrable de Granger. Elle me surveillait à n'en pas douter…? Et moi, comme à mon habitude, je ne pouvais que constater, impuissant, que mes yeux avaient cette fâcheuse tendance à dériver jusqu'à elle, sous le regard ironique de Pansy.
000
Pour la première fois, Harry se sentait serein. Il ne s'agissait pas de ces explosions de joies qu'il avait pu ressentir ponctuellement depuis la fin de la guerre, rapidement balayées par le souvenir du deuil. Ni du soulagement extrême associé à ce sentiment grisant de liberté presque infinie qui lui faisait tourner la tête jusqu'à l'angoisse du désœuvrement. Non, il s'agissait bien de sérénité. Ce sentiment de plénitude stable, cette certitude qu'il se sentait bien où il était, qu'il était à sa place et que rien de mal ne pouvait arriver. Cette sensation de sécurité, enfin. Il se sentait enfin capable de construire quelque chose. Avec Ginny, bien sûr… Et Ron et Hermione. Ces éléments sur lesquels il avait toujours pu compter.
Harry se resservit de tarte à la mélasse. La tarte à la mélasse de Poudlard, c'était aussi un très bon point repère. Il leva les yeux et embrassa du regard ses amis. Luna et Neville continuaient de bavarder paisiblement tandis que Seamus et Ron parlaient peut-être pour la millième fois de la journée de la décision tactique audacieuse du nouvel entraîneur des Canons de Chudley. Ginny et Hermione rouspétaient pour la neuf cent quatre-vingt-dix-neuvième fois concernant la monomanie de leurs voisins de table. Malgré la joie ambiante et les moqueries bon-enfant des deux jeunes femmes, Hermione semblait ailleurs, à l'image de ces deux derniers mois. Il la regardait avec un pincement au cœur. Harry s'inquiétait d'autant plus pour elle qu'il savait que la présence de Malfoy à ses côté en tant que préfet la perturbait et réveillait de terribles souvenirs. A l'opposé, Malfoy semblait bizarrement bien vivre sa proximité avec elle.
Il fut sorti de sa rêverie par Justin Finch-Fletchley qui sortait de table visiblement pressé. Cela aurait pu être un non-évènement s'il n'avait pas vu Nott se faufiler discrètement à sa suite. Sa curiosité piquée, il s'excusa sobrement auprès de ses amis et s'éclipsa à son tour. Harry se méfiait de Nott et de toute cette aura sombre qui l'accompagnait constamment, lui qui était si solaire.
Le temps de traverser sa salle, les deux jeunes hommes se trouvaient déjà loin dans les couloirs. Harry sortit sans hésiter la carte des maraudeurs qu'il avait toujours sur lui, comme par réflexe. Nott suivait bien le Poufsouffle. Trop occupé à regarder ce point de la carte, il fut surpris lorsqu'on le saisit par les épaules.
-Vous partez sans finir votre tarte à la mélasse, Monsieur Potter ?
-Ginny ! S'exclama Harry dans son sursaut.
Après un bref regard jeté autour d'eux pour vérifier qu'ils étaient bien seuls, il reprit plus calmement :
-Nott agit bizarrement. Regarde…
-Il est en train… de suivre Finch-Fletchey… ?
-Il semblerait…
-Finch-Fletchey, que fait-il ? Il se dirige vers la salle sur demande ? Ça aussi c'est étrange…
-Concentrons-nous sur Nott aujourd'hui, proposa Harry.
-Séparons-nous ! Tu t'occupes de Justin et je m'occupe de Nott, contredit la rouquine.
-C'est trop dangereux. Nott est puissant et très doué. Je n'aime pas l'idée de te savoir seule avec lui. Occupons-nous de lui pour l'instant et nous surveillerons Justin. Aller à la salle sur demande n'est pas un crime. Suivre quelqu'un en revanche… a tout de suspect !
Ginny opina du chef et ils s'élancèrent d'un commun accord. La discrétion de Nott faisait qu'il ne pouvait avancer trop rapidement. Le couple eut vite fait de le rattraper.
000
Nott était prêt à sortir du renfoncement de porte dans lequel il s'était réfugié afin de poursuivre sa filature quand soudain, il entendit un imperceptible bruissement. C'était suspect. Tous ses sens en alerte, il resta tapis dans l'ombre. Le bruit se rapprocha tout en restant aussi léger qu'un murmure. Un rictus se dessina sur ses lèvres. C'était juste une intuition, un sentiment vague qui s'était transformé en conviction bien qu'elle ne reposait pas sur quelque chose de tangible. Malgré tout, il savait : de chasseur, il était devenu la proie. On le suivait. Il resta immobile jusqu'à entendre à nouveau un déplacement derrière lui. Ils étaient de moins en moins discrets. Trop sûrs d'eux. Trop impatients de le mettre en joue… Des Gryffondors à coup sûr. Et qui d'autre que la bande restreinte de Potter, accros à l'adrénaline et aux aventures, même les plus insignifiantes, pour oser le suivre de cette manière ? Tant pis pour Justin, il avait visiblement d'autres chats à fouetter… Un nouveau froissement de robe, plus rapide et plus proche que jamais. C'était maintenant.
-Expelliarmus !
000
Le cœur d'Harry manqua un battement lorsque lui et Ginny se trouvèrent désarmés face à celui qu'ils suivaient, si confiants.
-Si tu es en manque de sensations fortes, Potter, il te reste toujours la forêt interdite. C'est pleine lune ce soir, remarqua Nott sur un ton ironique en inspectant avec curiosité les baguettes des deux Gryffondors.
Harry se rasséréna : Nott ne montrait aucun signe d'hostilité.
-Tu pourrais… nous rendre nos baguettes… s'il te plaît ?
Nott fit un signe de tête affirmatif en testant la flexibilité de la baguette de Ginny.
-Crin de licorne, répondit-elle en roulant des yeux avec agacement au regard interrogatif de Nott.
A cela, il répondit d'une moue appréciative.
Harry sentit la situation s'enliser :
-Ecoute, Nott, Nous ne te voulions pas de mal…
-C'est ce que toutes les personnes désarmées disent, Potter… La question est : pourquoi ne vouliez-vous pas me faire de mal en me suivant, baguettes sorties ?
-Et toi, pourquoi suivais-tu Justin ?
Nott les regarda d'un air pensif, semblant poursuivre une idée fixe :
-Savez-vous ce qu'il s'est passé hier soir ? Demanda-t-il en éludant complètement la question d'Harry.
-Les inscriptions, répondit prudemment Ginny.
Nott acquiesça tout en commençant à jouer avec la baguette de la jeune femme.
-Qui a pu faire ça selon vous ? interrogea-t-il en regardant les deux Gryffondors du coin de l'œil, lançant de faibles étincelles vertes avec la baguette de la rouquine.
Harry et Ginny se regardèrent. Ils n'en avaient aucune idée. Cette mauvaise blague ne les avait pas plus inquiétés que cela. Devant leur silence, Nott reprit :
-Le fait est que je suis convaincu que la direction, tout comme vous, prend cela à la légère. Or, je suis déterminé à trouver le coupable car j'ai la certitude que si je ne fais rien, il recommencera.
-Le lien avec Justin ? Coupa Harry qui perdait patience.
-Le lien ? Reprit Nott en continuant ses expériences avec la baguette. Je ne sais pas. Mais quelqu'un qui se lève en plein banquet en prenant soin d'être le plus discret possible, c'est suspect, non ?
Harry et Ginny ne répondirent pas. Un grand brouhaha se propagea dans les couloirs et un flot d'élèves repus se dirigea vers eux jusqu'à les noyer complètement. Les deux Gryffondors perdirent le Serpentard de vue et pestèrent d'avoir perdu leurs baguettes jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'elles avaient été glissées dans leurs poches à leur insu. Malgré leurs efforts pour remonter la foule, Nott avait bel et bien disparu.
