ccassandre24 : Merci ! Je suis vraiment heureuse que ça te plaise et j'espère que ça continuera ! Pour le changement de de point de vue, j'avais envie de quelque chose d'un peu "subtil", en espérant que ça ne t'ait pas trop rebutée sur le moment ! Pour l'instant, j'ai 25 chapitres écrits et pratiquement prêts à être publiés, je vais essayer de garder le rythme de publication de deux fois par semaine, hors période de vacances. J'ai du mal à évaluer encore le nombre de chapitres total car j'ai encore pas mal d'idées concernant leurs aventures une fois en couple. A voir si je scinde en deux l'histoire ou pas... Je me tâte !

6 - Un étrange assaillant

L'extinction des feux devait avoir lieu dans un quart d'heure et les derniers élèves retardataires courraient dans les couloirs pour rejoindre leurs dortoirs à temps. A 22h, les lumières s'éteignirent d'elles-mêmes. Nous étions les quatre préfets et quelques professeurs à s'être donné rendez-vous devant la grande salle. nous nous répartîmes les couloirs efficacement. McGonagall avait décidé que nous nous séparerions pour couvrir un maximum de terrain. Cette idée ne me paraissait absolument pas judicieuse, et cela n'était pas seulement lié à l'espoir que je caressais depuis ce matin de patrouiller une nouvelle fois avec Granger.

Nous nous étions désormais suffisamment éloignés les uns des autres pour que je ne puisse compter que sur la lumière de ma seule baguette. J'avais la boule au ventre et je serrai mon poing sur le manche de toute mes forces. Prisonnier des ténèbres, chaque pas les ouvrait devant moi et les refermait derrière. L'obscurité était tellement dense que je croyais pouvoir la toucher. De temps en temps, j'entendais le souffle léger ou le ronflement sonore d'un personnage de tableau endormi. A part cela, je ne percevais que mes pas résonner.

Mais soudain, je crus entendre quelque chose d'inédit. Quelque chose avait bougé au coin du couloir. Je me précipitai vers cette anomalie. Alors que j'atteignais un escalier, un bruit d'étoffe me fit comprendre que celui que je poursuivais était en train de monter les marches quatre à quatre. Je me ruai alors vers lui sans risquer de lancer un sort car je n'arrivais pas à le percevoir clairement.

-Arrête-toi ! criai-je.

Sur ces mots, la silhouette informe s'arrêta brusquement et se retourna vivement. Elle fondit brusquement sur moi dans un bruit guttural. La créature était recouverte de voiles et se déplaçait très vite. Sidéré par la peur, je ne pus que la regarder, impuissant, se rapprocher de moi, comme flottant à quelques centimètres du sol, tortillant son corps long et bossu. Ce qui aurait dû être son visage surgit à la lumière de ma baguette à quelques centimètres de ma poitrine et remonta vers le haut jusqu'à la hauteur de mon visage. Je ne percevais rien. Tout était enfoui sous du tissu.

-Spero patronum hurlais-je, en me reprenant.

Un dragon surgit de ma baguette et se mit à voler en tous sens dans la pièce pour lancer des charges successives contre la créature mais, au comble de mon horreur, je me rendis compte que mon patronus traversai de part en part l'être voilé plutôt que de le combattre. Tandis que le voile glissait lentement, je me préparai déjà à l'épouvante de voir le visage d'une de ces… choses.

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Hermione entendit des cris non loin du couloir qu'elle inspectait. Une lueur bleue de patronus éclairait le bout du corridor. Elle s'élança, le cœur au bord des lèvres pour arriver jusqu'à un pallier. La première chose qu'elle vit était un dragon virevoltant dans l'espace et s'attaquant à une silhouette étrange qui agitait les voiles la recouvrant. Cependant, l'inefficacité du patronus lui mit la puce à l'oreille : un détraqueur, ici ? Elle ne ressentait pourtant pas le froid habituel qui les accompagnait. Alors que le dragon chargea une énième fois, elle put distinguer la personne qui en était l'auteur. Qui d'autre que Draco Malfoy pour avoir un dragon en patronus ?

Elle se rapprocha prête à en venir au corps à corps avec la silhouette voilée. Elle était encore en bas de l'escalier quand elle vit le voile tomber et révéler les visages de Justin Finch-Fletchley et Padma Patil, riant aux éclats et bousculant Malfoy en descendant les escaliers.

-Petrificus totalus cria-t-il.

Le sort toucha Padma qui dévala les escaliers. Un second sort sortit de sa baguette et ligota Justin qui roula jusqu'aux pieds de la jeune Gryffondor.

En suivant des yeux la trajectoire de Justin, il découvrit la présence d'Hermione et parut surpris. Immédiatement sur la défensive, il désarma Hermione d'un coup de baguette redoutablement précis. La baguette de la jeune fille vola jusque dans la main de son adversaire. Il s'approcha lentement d'elle sans la quitter des yeux, la baguette toujours pointée sur elle tout en éclairant la scène. Il ne fit pas attention au corps inerte de Padma ni aux gémissements de Justin. Hermione fut parcourue d'un frisson lorsqu'elle vit avec quel regard il la fixait. C'étaient des yeux pleins d'une fureur qui ne serait pas contenue.

-Même toi ? gronda-t-il d'une voix glaciale.

Il leva son bras comme pour lancer un sort mais son bras s'arrêta net tandis qu'instinctivement Hermione s'était protégé la tête de ses bras. Le bras du jeune homme retomba et Hermione put lire une expression d'infinie tristesse nouvellement peinte sur le visage de son adversaire.

Elle essaya de balbutier quelque chose mais il la réduisit au silence toujours à l'aide d'un sortilège informulé.

Brusquement, il se,retourna et lança de toutes ses forces la baguette de la sorcière qui retomba au loin, dans l'obscurité la plus complète.

-Bonne nuit, finit-il par dire sur un ton plus froid qu'ironique et il s'éloigna avec la seule source de lumière à leur disposition, laissant les trois sorciers dans la nuit noire du château.

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Hermione resta interdite un instant. Elle regarda la lueur s'éloigner dans le couloir, le cœur broyé. Malfoy n'avait vraiment pas besoin de ça. Qu'il puisse penser qu'elle faisait partie de ses lui était insupportable. Lui, avait tellement changé ! Tant et si bien que de persécuteur il était devenu persécuté.

Soudain la lueur se mit bouger régulièrement de haut en bas. Hermione comprit que le sorcier s'était mis à courir. Sa course s'accélérait au rythme d'un sprint. Elle suivit des yeux l'éloignement jusqu'à ce que la lumière disparaisse au coin du couloir. Elle aussi avait envie de courir, non pas pour fuir mais pour le retrouver.

Elle devait se ressaisir. Dans l'obscurité, elle fit une brève analyse de la situation. Elle essaya de garder la tête froide malgré la panique qui la gagnait : elle n'avait jamais été très à l'aise dans le noir. Pas de raison de s'affoler : il était probable qu'ils soient retrouvés par un fantôme ou un professeur patrouillant. Au pire des cas, elle devrait attendre l'aube pour retrouver sa baguette et délivrer les deux crétins. Elle leur en voulait à mort et elle les laisserait bien en plan une fois sa baguette retrouvée. Était-ce eux aussi, les inscriptions ? Une fois calmée, elle décida qu'elle les emmènerait d'office chez McGonagall.

Heureusement, l'aube ne tarda pas et les lumières se rallumèrent. Hermione retrouva rapidement sa baguette et libéra les deux acolytes. Avant qu'ils aient pu essayer de parler, elle leur jeta un sort les faisant taire et les mena de force chez la directrice. Cette dernière se montra ferme et les punit de corvées jusqu'à la fin de l'année. Elle les destitua également de leur fonction. La nouvelle tâche qu'Hermione s'était assignée était de retrouver Malfoy pour lui parler. Malheureusement, celui-ci employa tous ses efforts pour l'éviter la semaine durant. Hors les serpentards, tous d'ailleurs s'ingéniaient à faire bloc contre lui depuis le sort de crache limace et les moqueries contre Lavande.

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L'heure d'étude finissait dans une demie-heure et Pansy parcourait des yeux la grande salle à la recherche de l'inspiration perdue : la rédaction n'était décidément pas son fort. Elle enviait la facilité de Zabini à brasser du vent sur des parchemins entiers. Malheureusement pour lui, les professeurs n'étaient pas dupes et bien qu'il réussissait à écrire autant que Granger sur certains sujets, il arrivait tout juste à la moyenne. Elle était convaincue qu'à eux deux : elle les idées et lui le verbe, ils pourraient au moins faire aussi bien que Nott ! Dans sa rêverie, l'image de Drago lui apparut. Elle s'inquiétait pour lui. Depuis la ronde de nuit, il était d'une humeur massacrante. Il était resté mutique concernant ce qui avait pu se passer. Même Nott n'en savait rien. Pourtant, les deux étaient très proches.

Un seul élément de réponse s'imposait : il s'était passé quelque chose de grave entre préfet, comme en témoignait la destitution des deux demeurés de Poufsouffle et Serdaigle. De plus, Granger agissait étrangement. Il semblait à Pansy qu'elle essayait de trouver le courage et l'occasion de se rapprocher de Drago. C'était suffisamment surprenant pour être souligné ! Elle remarquait que la Gryffondor regardait régulièrement leur groupe avec un air tantôt rêveur, tantôt déterminé. Lors du cours de potion, où les deux anciens ennemis étaient côte à côte, elle avait essayé de lancer une conversation qui s'était essoufflée aussitôt face au mutisme décidé de Drago. Pansy se demandait si Granger ne réussirait pas à sortir ce dernier de sa mauvaise humeur : si elle devait tant lui parler, qu'elle le fasse ! Ça ne pouvait pas être pire, de toute façon. Le hasard fit que le regard de la Serpentard croisa celui de la Gryffondor. Ni une ni deux, Pansy avait pris sa décision.

-Ne bouge pas, je reviens, dit-elle avec assurance à Blaise qui terminait son troisième parchemin.

Elle s'assit en face de Granger qui par miracle était seule, les autres étant partis observer un entraînement de quidditch des Poufsouffles.

-Salut !

-Salut...?

La jeune fille châtain sembla très surprise par la manœuvre. Cependant, l'air ahuri de son interlocutrice ne changea pas d'un iota les intentions de la brune. Pansy n'aimait pas les conversations qui tournaient autour du pot. Elle demanda donc de but en blanc :

-Que s'est-il passé mercredi soir ?

Granger sembla comprendre tout l'enjeu de la question. Son expression de surprise se métamorphosa en air sérieux.

-Justin et Padma se sont déguisés en détraqueur et ont fait mine d'attaquer Malfoy. Je suis arrivée au mauvais moment, alertée par les cris. Il a cru que j'étais dans le coup. Depuis, il refuse de m'adresser la parole.

Semblant ravaler sa fierté elle ajouta après une hésitation :

-Si… tu pouvais lui parler ?

Pansy demeura pensive. Ils étaient amis lui et elle ? Elle ne comprenait pas vraiment l'intérêt de Granger. Elle aurait pensé que, sans chercher à lui nuire, elle aurait essayé de l'éviter le plus possible… Et pourtant en à peine un mois, ils s'étaient déjà rapprochés. Elle n'était pas vraiment surprise du changement de comportement de Malfoy : il était amoureux de la Gryffondor depuis leur première année. Malheureusement pour lui, ce benêt était incapable de s'en rendre compte, ce qui le conduisait toujours dans des situations impossibles et ridiculisantes pour lui… jusqu'à se manger un coup de poing de la jeune fille… Un sourire illumina le visage de Pansy :

-Tu vas lui parler toi-même ! Il est à l'infirmerie en train de purger sa peine en ce moment. Il doit être en train récurer un chaudron ou soigner je ne sais quelle pustule, tu imagines ? Beurk ! s'exclama-t-elle en fouillant son sac.

-Et cette fois-ci, ne lui laisse pas le choix ! Reprit-elle toujours plongée dans son sac, alors qu'Hermione allait répliquer. Je vois bien les efforts que tu fais, mais tu n'es pas assez directe ! continua-t-elle. La meilleure défense, c'est l'attaque ! Ne lui laisse même pas l'occasion de parler et de te contredire. Tu es Hermione Granger, bon sang ! Je t'ai connue plus vindicative ! Et tu n'as pas à te sentir coupable si tu n'as rien fait.

Elle sortit enfin d'une poche intérieure un petit objet emballé dans un sachet plastique tape à l'œil et le tendit à Hermione. A l'intérieur se trouvait un pastille rouge sang que la jeune fille considérait avec circonspection.

-J'ai acheté ça dans la boutique Weasley… Voyons si c'est efficace !

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Me voilà coincé à l'infirmerie ! Mme Pomefresh me considérait avec un regard sévère. Elle me demanda tout d'abord de concocter une potion de pimentine, efficace remède contre le rhume, pour renouveler son stock, l'hiver approchant. Le calme de l'après-midi fut interrompu par l'arrivée fracassante de joueurs de quidditch de Poufsouffle : deux d'entre eux, trop occupés à rattraper le souaffle, s'étaient rentrés dedans à vingt mètres du sol : Nez, côtes, poignets, chevilles, tibias fracturés. Les abrutis. Dans ce remue-ménage, Hermione arriva, sa robe de sorcière tâchée de sang et se tenant le nez. A croire que le souaffle, c'était elle. Une image mentale absurde me fit sourire mais cet instant fut de courte durée.

-M. Malfoy, occupez-vous de Miss Granger ! S'écria Mme Pomfresh. J'ai bien assez à faire avec MM. Smith et Cadwallader.

Evidemment. Evidemment ! J'entrai instantanément dans une colère sourde que j'essayai de maîtriser. De la tête, assez rudement, je dois le reconnaître, je lui désignai le lit le plus proche de moi, où elle pouvait s'asseoir. Elle avança, mal à l'aise, avec un air penaud de petite fille que l'on va gronder. Cette attitude m'exaspéra. J'aurais préféré mille fois un affrontement direct.

Malheureusement, il n'y a pas de remède pour le saignement de nez. Il fallait seulement attendre que ça passe. Je récupérai les mouchoirs souillés de sang et les mis dans une poubelle. Elle relevait la tête, de sorte à ce qu'elle regarde le plafond. Régulièrement, je lui tendais un nouveau mouchoir. Visiblement, elle commençait à avoir mal à la nuque. Je résistai à l'envie de la laisser en plan et partis chercher des coussins pour qu'elle puisse reposer son dos et sa tête en arrière contre le mur. Hermione, une fois installée confortablement prit un air décidé, presque buté que je lui connaissais bien.

-Malfoy, égoute boi.

Déjà irrité parce qu'elle allait essayer de me dire, je ne pus résister à me moquer de son accent étrange causé par son nez bouché :

-Du as déjà essayé de d'exguser, Granger et j'en ai doujours rien à faire.

-Dais-doi et egoute boi ! (Passe-boi un autre bouchoir… Berci) Je ne veux bas m'exguser…

-Eh bien ! Des rebords n'ont bas duré drès longdemps !

-Dais-doi ! S'exclama-t-elle mais son cri se perdit dans les gémissements de douleurs des deux champions allongés en face d'elle. Je de veux bas m'exguser pour guelgue chose gue je d'ai bas fait !

-Rester en bas pour regarder le spectacle, ça compte quand même, Granger, dis-je emporté par la rage, désormais incapable de tenir mon détachement ironique.

-C'est un balendendu ! J'ai endendu des gris, je be suis brécipidé. J'édais sur le boint d'envoyer bon batronus guand j'ai vu gue le dien ne barchait bas. Je de savais bas guoi faire ! Dout s'est bassé drès vide : du as vide réagi et j'ai berdu bes boyens en dégouvrant gui édait derrière dout ça.

Hermione racontait sa version en agitant les bras et en grimaçant de douleur, ce qui, indéniablement, lui donnait un air ridicule.

-Pourquoi avoir essayé de t'excuser alors ? On ne s'excuse pas quand on n'a rien fait.

Cette remarque, la même que Pansy faisait tiquer Hermione. Leur vision de la situation était logique, presque binaire et éloignée des affects. C'étaient bien des Serpentards !

-Je de sais bas, je de voyais bal en boint et je ressentais ude sorde de gulbabilité… Gar ceux gui veulent vous brovoguer et vous faire du bal cherchent bon approbation et celui de Ron et Harry. J'ai l'imbression d'être gomblice balgré boi.

Croire Hermione était tentant. En tout cas j'en avais envie. Et j'avais peur que cette envie m'induise en erreur. Je n'avais pas été élevé dans la confiance en son prochain et généralement toute personne à qui j'ai retiré mon estime l'a perdu à jamais. Je soupirais bruyamment en fermant les yeux, espérant faire le vide dans mon esprit. Je ne pouvais pas continuer à en vouloir à la terre entière. Le trio n'avait jamais pris part aux moqueries jusqu'à présent et ses explications étaient tout à fait plausible. Des sentimentaux, ces Gryffondors ! Malicieusement, je reprenais la tournure de la question qu'elle m'avait posée dans les toilettes pour filles, il y a un peu plus d'une semaine:

-Tu dirais de toi que tu es quelqu'un... de compliqué ?

-Gui ne l'est bas ? me répondit-elle avec amusement.

Je soupirais, définitivement vaincu :

-C'est d'aggord Granger.

Prononcer ces mots eut l'effet d'un remède. Un poids d'une lourdeur extrême avait quitté mes épaules. Une sorte de légèreté m'envahit et je dus prétexter d'aller mettre tous les mouchoirs ensanglantés à la poubelle pour cacher un sourire bête que je n'arrivais pas à réprimer. Pour me sauver, le saignement s'arrêta d'un coup, même si un reste de douleur persistait quand elle fronçait le nez. Elle fut déclarée guérie par Mme Pomfresh et quitta l'infirmerie. De mon côté je fus envoyé récurer un chaudron qui avait servi à concocter je ne sais quel cataplasme gluant… mais rien ne pouvait me défaire de ma nouvelle bonne-humeur.

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Hermione se sentit soulagée par la conclusion de cette discussion. Parfois, elle avait du mal à croire que le Malfoy qu'elle fréquentait depuis un peu plus d'un mois maintenant était la même personne que celui des années précédentes. Elle se sentait capable de lui faire confiance et même peut-être de l'apprécier. Cela lui fit peur : tout semblait si irréel et fragile ! Elle craignait qu'il redevienne la personne exécrable qu'il était... Après tout, il avait gardé son ironie acérée et n'hésitait pas à user de la magie pour se défendre... Hermione secoua la tête pour chasser cette pensée. Il fallait voir le positif : il lui avait pardonné et elle se sentait libérée.

Elle se rendit compte que mis à part ses remarquables aptitudes en magie et sa répartie cinglante, elle ne savait pas grand chose de lui. Maintenant qu'il avait perdu sa vantardise, son air suffisant et sa méchanceté gratuite, que lui restait-il ? Son bouclier d'ironie ? Son masque de marbre fissuré ? Et bien cachés derrière toute cela : sa maladresse, sa tristesse, sa douleur, de la culpabilité... Mais aussi une envie certaine de bien faire, de construire et d'être accepté pour ce qu'il était réellement. Exactement comme elle. En tous cas, ce qui était sûr, c'est que plus elle le côtoyait, plus il l'intriguait.

Elle se racla la gorge par réflexe et cela lui provoqua une douleur lancinante à la tête. Elle se releva avec précaution du lit tandis que Malfoy l'avait brusquement abandonnée pour jeter les mouchoirs. Elle sortit un peu sonnée de l'infirmerie. Au détour d'un couloir, elle croisa Pansy Parkinson. Elle répondit au regard interrogatif de la brunette par un sourire complice.

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Le sourire d'Hermione soulagea Pansy. Elle saisit la main de Blaise. Ce geste surprit le jeune homme mais ce n'était pas pour lui déplaire.

-Allons à la bibliothèque retrouver Théodore ! J'ai une chose importante à vous dire !

Il se précipitèrent dans les couloirs et arrivèrent en trombe dans la salle où il régnait un profond silence. Ils découvrirent Nott à sa place habituelle. Leur entrée fracassante leur valut des regards courroucés de la part des élèves studieux. Nott releva la tête et répondit d'un sourire à leurs gestes. Il se leva et les suivit dans le couloir. Pansy raconta alors ce que lui avait révélé Hermione une heure plus tôt. Cela plongea Nott dans une sorte de satisfaction coupable : il savait bien que Finch-Fletchley était suspect ! Finalement, il était presque déçu de ne pas avoir pu réellement enquêter comme convenu avec McGonagall. D'un autre côté, lui aussi était soulagé que les auteurs des inscriptions soient découverts : le monde ne s'en porterait que mieux... ou disons... un peu moins mal.