ccassandre24 : Merci encore pour tous tes encouragements, ils me sont très précieux ! Ça me booste énormément pour l'écriture ! La suite bientôt !
10 - «Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé» («Les Mains d'Elsa», Aragon)
Après la soirée de Slughorn, les préfets, conviés ou non, devaient patrouiller dans les couloirs pour s'assurer que tout le monde rejoignait bel et bien son dortoir. Alors que Blaise, Pansy et Nott allaient tranquillement se coucher, je sortis, déjà troublé à l'idée de potentiellement passer une heure ou deux avec Hermione. Par Merlin, faites qu'on soit en binôme elle et moi ! Ou si non, par pitié, tout, mais pas avec Lovegood !
La soirée devait se terminer quelques minutes avant le couvre-feu. J'arrivai dans le couloir sur lequel donnait la salle où avait lieu la fête. De loin, j'entendais les rires des élèves qui commençaient à sortir. Mais soudain, après avoir fait quelques pas dans le couloir, le bruit de leurs rires s'étouffa et, plutôt que de se diriger vers les dortoirs, ils s'agglutinèrent devant le mur d'en face et ne voulaient décidément pas bouger. J'accélérai le pas pour voir ce qu'il se passait tandis que leurs regards restaient fixés sur la surface de pierre qui se trouvait devant eux. Les élèves les plus à gauche du groupe m'entendirent approcher et leurs yeux faisaient désormais la navette entre le mur et moi. Je commençais, hélas, à comprendre ce qui m'attendait. Une voix, sa voix, surgit de tout derrière : « Circulez, avancez, rentrez dans vos dortoirs ! M. Slughorn, pouvez-vous prévenir la directrice, s'il vous plaît ? Circulez on vous dit ! »
Après quelques pas encore, je pus voir les ignominies qui fascinaient tant. « N'oubliez pas qui il est ! » était-il écrit à la peinture rouge. Des photos de moi et de la marque des ténèbres, trouvées dans des magasines, ainsi que la une du journal avec mon père avaient également été placardées. Un détraqueur avait été dessiné, aspirant son âme et la mienne. Des « Crève ! » étaient disséminés ça et là.
Ma tête commença à tourner et une bouffée d'angoisse me surprit alors que je me trouvais acculé, coincé entre le mur injurieux et les élèves qui s'étaient écartés en remarquant ma présence. Petit à petit les élèves se réunirent en petits groupes et s'éloignèrent en murmurant, sans oublier de me scruter de haut en bas comme une bête curieuse. Je vis Hermione jouer des coudes pour se rapprocher du mur et observer les affiches tout en continuant à ordonner l'évacuation du couloir. Ne regarde pas ! S'il te plaît !
La colère brûlait mes entrailles et la honte me déchirait le cœur. Elle allait me voir sous le plus triste, le plus repoussant de mes visages. Plus que tout, je craignais que ses souvenirs remontent à la surface, réduisant à néant tout le chemin parcouru : l'idée qu'elle me rejette à nouveau me pétrifiait. L'angoisse resserrait son étau autour de ma gorge et je peinais à reprendre mon souffle.
J'étais un naufragé dont le radeau prenait l'eau. Je m'étais cru sauvé un temps mais la dure réalité me traversa comme un javelot en plein cœur : malgré ma soif, je n'aurais droit qu'à une vie de solitude. Hermione s'arrêta à un pas de moi, scrutant les affiches, comme si elle ne m'avait pas remarqué. Plissant les yeux, elle semblait réfléchir intensément. Tétanisé, j'attendais le couperet.
Cet instant fut brisé par la directrice qui arriva essoufflée avec Nott qu'elle avait aussitôt prévenu. Nous échangeâmes un regard bref.
-Je veux la liste de tous les élèves qui étaient à cette fête et je veux les interroger, ordonna McGonagall. Retournez rapidement dans vos dortoirs, s'ordonna-t-elle aux derniers élèves restant.
Ces derniers s'exécutèrent docilement, non sans me jeter un dernier regard méprisant. Slughorn opina du chef. Pendant ce temps, Nott se faufila pour me rejoindre. Je l'entendais comme s'il était dans un espace lointain :
-Les salauds, ils n'ont pas choisi ton meilleur profil… Je suppose que l'avant-bras sur l'autre photo n'est pas le tien ?
Je lui répondis d'une voix désincarnée :
- Mais ça n'empêche pas… Nott… J'ai vraiment la marque. Est-ce qu'il savent ? Est-ce qu'ils bluffent ?
-De toute façon, ce n'est pas la marque qui fait le Mangemort, me murmura-t-il d'un ton qui se voulait rassurant.
-Peu de personnes partagent ton avis... répondis-je dans un souffle.
-M. Nott, nous interrompit McGonagall, vous m'aiderez à procéder aux interrogatoires.
Comme la première fois, aucun indice n'avait été laissé, la magie n'ayant pas été utilisée. Il fallait donc se résoudre à effacer toute trace des graffitis et attendre que l'enquête donne quelque chose… ou pas. Cette fois-ci, ils avaient réussi leur coup : de nombreux élèves avaient pu les voir contrairement au soir de la rentrée où seuls les préfets avaient été mis au courant.
Alors que Nott était en plein conciliabule avec la directrice, Potter, qui, comme d'habitude, faisait peu de cas des consignes, resta et s'approcha de l'épicentre de mon malheur. Il essayait tant bien que mal de ne pas regarder mon bras.
-Je suis vraiment désolé pour tout ça… me dit-il en se plantant devant moi.
Je réessayai de reprendre contenance.
-Tu n'y es pour rien, répondis-je agacé par cette manie de s'excuser pour tout et n'importe quoi.
Alors que je faisais mine de m'éloigner, il me saisit par l'épaule.
-Malfoy...Merci. Tu nous a sauvé la vie l'année dernière. Tu t'es excusé, tu t'es occupé d'Hermione... Et tout ce que tu fais pour le procès... Merci. Je sais que c'est dur pour toi et quand je vois ce genre de réaction... poursuivit-il en désignant les affiches, ça me donne la nausée.
J'acquiesçai en silence et souris pour cacher ma gêne. Il me fit une accolade Gryffondoresque qui paracheva mon mal aise puis s'éloigna en me souhaitant bonne nuit. Pendant ce temps, Hermione n'avait pas lâché des yeux le mur. Son visage fermé et ses bras croisés sur sa poitrine me faisaient craindre le pire. Ron la rejoignit et posa ses mains sur ses épaules et lui chuchota quelque chose dans l'oreille. Cette proximité physique entre eux, le fait qu'elle accepte qu'il pose ses mains sur elle dynamita le reste de ruine que j'étais devenu. Ça y est : ils devaient être ensemble. C'était sûr ! Et alors tout était fini.
-Viens, on va patrouiller, dit-on en me prenant par le bras gauche, m'éloignant ainsi du mur et de la Gryffondor. Laisse-tomber, je te dis, entendis-je alors que je me retournais au fur et à mesure qu'on m'éloignait pour suivre des yeux celle qui comptait tant pour moi.
-Si tu veux mon avis, la personne qui fait ça a voulu frapper fort parce qu'elle voit que tu réussis à t'intégrer. Nous, on va à gauche. A GAUCHE, je t'ai dit ! En me tirant plus fermement par le bras.
-Tu sais, je pense que la personne doit avoir un lien avec toi et ta famille. Une victime de ton père, de ta tante... ou de toi quand tu étais à Poudlard. Si non, les autres Serpentards en auraient aussi pris pour leur grade. Depuis le début, tu es la cible privilégiée . Attention à la marche.
Je trébuchais.
-Je t'avais dit de faire attention. Peut-être Neville ? Même si j'ai du mal à y croire... Ron ?
Une vague de froid glacial me traversa de part en part.
-NON MAIS VOUS POURRIEZ FAIRE ATTENTION, NON ?
-Mec, fais gaffe au fantôme ! Allez réveille-toi ! De toute façon, souviens-toi de ce qu'on a dit dans le train. On est ensemble entre Serpentard, et c'est tout ce qui compte. On a besoin de personne. Et puis, j'ai bien vu Potter te remercier. C'est tout ce qui compte, non ? Le reste on s'en fiche. Que ceux qui veulent te porter en bouc-émissaire restent dans leur ignorance crasse : tu n'as rien à perdre en ne les fréquentant pas.
-La coupe de Quidditch, réussissais-je enfin à prononcer.
Un silence de gêne s'installa. J'avais réussi à faire taire Nott, Merlin merci. Mais le silence ne dura pas longtemps :
-Elle n'est pas bête. Et elle sait déjà tout ça. Si de simples affiches la font changer d'avis sur toi, c'est qu'elle est plus idiote que je ne le pensai... Bon, tu sais quoi ? Je finis le tour de ronde. Va te coucher. Je te souhaite de t'assommer contre le châssis de ton lit à baldaquin. Bonne nuit.
Et il me laissa devant l'entrée de nos dortoirs. Me coucher ? Impossible. Je devais réfléchir. Réfléchir à quoi ? Je ne savais pas. Mais réfléchir quand même. Je me remis à marcher au hasard.
000
Hermione était furieuse. Elle avait choisi de faire sa ronde seule pour essayer de se calmer les nerfs. Elle marchait d'une foulée rapide dans les couloirs qui résonnaient au son de ses pas. Qui pouvait oser ? Tout le monde avait assez souffert comme ça, il n'était pas nécessaire de sans cesse rappeler le visage de cet homme, qui s'accompagnait toujours de souvenirs atroces. Il était impossible de s'évader de ses souvenirs qui revenaient en boucle et c'est quand elle croyait pouvoir y réchapper qu'on la retirait violemment en arrière, comme si elle était accrochée à ce grand hall avec un élastique. Tout était susceptible de lui rappeler ce jour : une couleur, une grimace, un mouvement de baguette, un timbre de voix...
Et comme à chaque fois qu'elle rebrassait ses souvenirs, sa cicatrice lui faisait mal. Ron n'avait pas réussi à la convaincre d'aller se coucher : elle était trop nerveuse, trop endolorie. Elle s'était crispée, encore une fois, lorsqu'il l'avait pris tendrement par les épaules. Pourquoi ? Pourquoi ce qu'elle pouvait ressentir ne pouvait pas être simple ? Peut-être qu'en se forçant un peu, elle pourrait finir par s'y faire... Mais cette proximité avec lui était si inconfortable ! Elle porta tout naturellement ses pas jusqu'aux toilettes des filles.
Et elle était seule. Toujours seule. Cette solitude qu'elle recherchait quand elle était entourée et qui pourtant la rongeait quand elle l'obtenait... Une fois devant le miroir du lavabo, son imagination traumatisée recommença à lui jouer des tours. Alors qu'elle rafraîchissait son visage, elle crut sentir la présence de quelqu'un derrière elle. Trop près. Près jusqu'à la toucher. Et, partagée entre l'espoir et la terreur de découvrir une présence dans la nuit, elle cria :
-Lumos maxima !
Si pour une fois il pouvait y avoir quelqu'un ! N'importe qui ! Si pour une fois sa crainte ou son espoir pouvait avoir un autre visage que celui du vide et de l'obscurité ! Elle dirigea sa baguette vers la porte et sursauta en découvrant que la noirceur avait pris la forme d'un Malfoy surpris.
-Qu'est ce que tu fais là ? Demanda-t-elle immédiatement sur la défensive, plus par réflexe que par intérêt pour la réponse.
Le jeune homme répondit tandis qu'il rangeait la baguette qu'il avait instantanément brandit :
-Je réfléchissais.
-A quoi ?
-A rien, dit-il d'un ton sec en réponse au ton suspicieux de la jeune femme.
-Attends ! S'écria-t-elle, pleine de culpabilité, alors qu'il faisait mine de partir, l'air plus renfermé que jamais.
Il se figea dans l'espace, interdit.
-Ils ne te connaissent pas... Ils n'ont rien compris...
De nouveau, l'étonnement se peignait sur son visage. Il finit par sourire faiblement en baissant la tête et croisa étroitement les bras contre sa poitrine, comme pour s'entraver. Il semblait soulagé. Le silence qui s'installait entre eux mettait particulièrement mal à l'aise la jeune fille.
-Je viens toujours ici quand je ne vais pas bien et que je veux être seule, poursuivit-elle pour combler le vide.
-Je sais, répondit-il avec un sourire franc.
-Je crois comprendre que toi aussi...
-Oui, avoua-t-il sans perdre son sourire, ne la quittant pas des yeux.
Ce regard... était doux et bienveillant. Que pensait-il réellement à ce moment-là ? Plus Hermione apprenait à connaître Malfoy, plus elle le trouvait énigmatique et cela avait l'effet pervers de lui donner toujours plus envie de se confronter à lui. Allaient-ils devenir amis ? Hermione en doutait fort, mais elle n'osait pousser plus en avant sa réflexion. Elle ne put s'empêcher de rire pour cacher sa gêne. Elle détestait quand elle n'était pas en pleine possession de ses moyens.
Soudain, un bruit dans les couloirs. Des voix se rapprochaient. Alors qu'Hermione s'était immobilisée pour analyser la situation, elle se sentit agrippée par le bras et entraînée dans une cabine des toilettes par le Serpentard. C'était un bon réflexe puisque dans la seconde d'après la porte s'ouvrit. Un faisceau lumineux de baguette balaya la pièce. Hermione retint son souffle et tendit l'oreille. En face d'elle, le Serpentard avait sorti discrètement sa baguette et guettait les mouvements des ombres sur le plafond. La lumière remonta la rangée des cabines et s'arrêta un instant sur la leur.
-Personne, ici non plus. Dommage ! Allez ! On a fini notre ronde ! On peut aller se coucher.
-Pourtant j'avais cru voir de la lumière...
-Je sais, répondit la voix de Nott, ce devait être un fantôme. Aller, viens. Tu te plains d'être fatigué et quand on a fini notre tour tu veux faire des heures supplémentaires ?
-Tu as raison. De toute façon ceux qui ont fait ça doivent déjà être couchés depuis longtemps, renchérit la voix de Dean Thomas.
La porte claqua et les voix s'éloignèrent.
Hermione se rendit compte qu'elle s'était fermement accrochée aux manches du Serpentard. Ce dernier détourna sa tête du plafond et plongea son regard dans le sien. Encore sous le coup de l'adrénaline, Hermione éclata d' un rire silencieux, euphorique de soulagement, en reposant son front contre l'épaule de Drago. Ils avaient eu chaud !
Mais soudain, une question : Pourquoi s'étaient-ils cachés ? C'était absurde ! Ils s'étaient juste retrouvés par hasard dans ce lieu... C'était tout ce qu'il y avait de plus banal ! Malgré tout, elle sentait que cette réaction instinctive, irrationnelle avait été la bonne. Cela apportait donc une nouvelle question : pourquoi est-ce que ça la dérangeait tant qu'on la surprenne ainsi avec Malfoy ? Et à vouloir cacher une situation des plus communes : deux personnes qui se croisent dans un lieu fortuitement, ils se retrouvaient désormais dans une position bien plus ambiguë.
Car, à bien y regarder, il était vrai que leur posture était étrange : coincés dans ce réduit, elle n'avait toujours pas lâché ses bras. Avec une bizarre sensation de regret, elle libéra son emprise et recula des quelques centimètres que lui permettaient l'exiguïté de l'endroit. Pendant ce temps, il avait pris un air goguenard qu'elle ne lui connaissait que trop bien.
-Alors Granger, on s'acoquine avec l'ennemi ?
-Arrête ! Souffla-t-elle, remerciant l'obscurité de cacher sa carnation cramoisie.
Amusée, elle appuya la paume de sa main contre le visage de l'effronté qui rit silencieusement de sa réaction. Son souffle chaud lui chatouilla les doigts. Mais, n'écoutant que son instinct, elle fit glisser sa main sur sa joue comme une caresse, et s'immobilisa. Sa peau était étrangement veloutée. Pourquoi « étrangement » ? S'était-elle attendue à un corps recouvert d'écailles ?! Gardant un dernier fond de préjugés insoupçonné, elle s'étonnait à chaque nouvelle parcelle de douceur qu'elle découvrait chez lui, dans les traits de son caractère d'abord et maintenant... sa peau.
Malfoy était figé dans une expression de surprise, les yeux écarquillés. Mais délicatement, reprenant ses esprits, le Serpentard posa sa main-une main à la tiédeur toute humaine- sur celle de la Gryffondor pour la saisir avec tendresse. Il la retira doucement en la pressant légèrement. Il regardait désormais Hermione avec une intensité qui l'hypnotisa. Avant qu'il n'ait fini son mouvement, elle prit les devants et guida leurs mains jusqu'à la poitrine du Serpentard. Elle les posa juste à l'endroit de son cœur, comme pour vérifier que le Drago Malfoy qui tenait devant elle, celui-là même qui venait de fermer les yeux et semblait retenir sa respiration, était bel et bien un être de chair et de sang et pas une illusion. Elle sentit sous ses doigts l'organe battre à une vitesse folle. Il s'inclina légèrement vers elle. Elle ferma les yeux aussi dans l'attente de quelque chose. Mais au lieu de ce quelque chose, il retira une nouvelle fois, avec douceur, la main d'Hermione.
-Tu dors debout, je crois, chuchota-t-il. Allons nous coucher : ils doivent être suffisamment loin.
000
J'avais fermé les yeux et je m'en voulus car des pensées malsaines avaient brusquement fait irruption dans mon esprit. Le loup-garou au fond de moi voulait plus. Beaucoup plus. Et il était hors de question qu'il se repaisse. Je m'arrachais à son parfum et à sa douceur : je n'y avais pas droit. Je faisais fuir la bête à coups de principes érigés par mon éducation aristocratique. Je m'écartai d'elle en lâchant sa main et ouvris la porte de la cabine. C'était un déchirement de m'éloigner mais le plus dur viendrait sans doute plus tard, lorsqu'il s'agirait de faire taire tous les espoirs que cette nuit avait fait naître.
Je ne savais pas interpréter le comportement d'Hermione... C'est vrai qu'entre Gryffondors, il leur arrive de se faire des sortes d'accolades... un peu comme celle que nous avions eu elle et moi au manoir... et cette nuit... ce devait être la même chose... non ? Sans doute voulait-elle m'inclure dans le cercle de ses amis ? Rien n'était moins sûr... Tout était si étrange ! Mais aussi bizarre que ces situations pouvaient paraître, il était inconcevable d'attendre plus. Elle était héroïne de guerre, bon sang ! Ma famille l'avait torturée ! Il fallait que je me blinde, que je construise une autre digue, plus haute et plus résistante que toutes celles que j'avais pu bâtir. Sans doute y aurait-il d'autres accolades ? J'allais devoir y faire face sans flancher sans quoi je perdrais son amitié, son estime et la proximité que je pouvais avoir avec elle, ce qui était le meilleur que je pouvais espérer.
Nott m'attendait patiemment dans la salle commune en lisant un livre.
-Il y a des lieux plus romantiques...
Évidemment, il nous avait repéré.
-C'était pas un rencard.
-Non, il est clair que vous avez dépassé ce stade...
Je levais les yeux au ciel en signe de protestation.
-Je plaisante ! Tu es un parfait gentleman après tout ! Rit-il en fermant d'un geste sec son livre.
Nous montâmes nous coucher.
-Fais de beaux rêves ! Me lança-t-il malicieusement.
Je ne répondis pas et m'ensevelis sous les couvertures, déjà honteux de ce qui pouvait effectivement arriver.
000
Hermione était... déçue ? Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de ce moment... Mais la douceur du rejet du Serpentard l'avait rendue honteuse... Elle sentait son cœur tomber dans un puits sans fond. Mais qu'est ce qu'elle avait dans la tête ?! Il était Drago Malfoy ! Il avait certes changé mais c'était peut-être un peu trop lui demander que de se laisser papouiller. A ses yeux elle avait été une Sang-de -Bourbe, une moins que rien. Il serait sans doute plus intéressé par des personnes de son rang, avec la même éducation... Sans doute avait-il déjà une fiancée ou un truc dans ce genre... C'est comme ça que ça se passe chez les nobles, non ? Et que penseraient les autres ?
Hermione coupa court à ses réflexions : comment en était-elle venue à s'imaginer la possibilité d'être en couple avec lui ?! C'était comme si elle avait sauté une étape... Et réfléchir à ça lui faisait peur.
000
La semaine s'écoula sans plus d'animosité que d'habitude. Le lendemain de la pause des affiches, on me regardait de travers en chuchotant comme après l'annonce de la date du procès de mon père, sans affront direct cette fois-ci. Il semblerait que j'avais réussi mon petit effet avec le sort de crache-limace. Mon père avait raison sur un point : être craint par ses semblables avait des avantages. Le week-end passa tranquillement sans événement notable, si ce n'est le regard rêveur qu'Hermione posait souvent sur moi. Si je les remarquais aussi fréquemment, j'en déduisais, un peu impuissant, que je devais la regarder aussi régulièrement. Nott, Pansy et Blaise commentaient ces échanges avec ironie.
Tout le long de cette semaine, j'avais revu en boucle ce qui s'était passé dans les toilettes. Je n'arrivais pas à trouver d'explications qui me convenait. L'espoir galopant était poursuivi par une armée de justifications et de raisonnements qui lui intimaient l'ordre de stopper net sa course. J'arrivais à contenir mon imagination en journée mais la nuit, une fois les yeux fermés, je m'autorisais finalement à rêver. J'avais renoncé bien vite à me réfugier dans ma tour d'ivoire : j'étais trop faible pour la tenir en état et le sentiment trop puissant. Par orgueil, je refusais d'appeler cela un échec : je voulais y voir une concession. Après tout quel mal y avait-il ? C'était peut-être même mieux qu'en réalité, car en songe, on ne risque de blesser personne par ses manières rustres de loup-garou. Sans me l'avouer, je sentais au fond de moi que j'étais sur une pente glissante. Sans ces remparts construits entre les autres et moi, j'étais nu et exposé à de nombreuses souffrances, celle d'un amour déçu par exemple. Je gardais une impression de maîtrise mais je voyais le marasme approcher.
Le lundi arriva et avec lui, le cours de potion à la fois redouté et attendu avec impatience à chaque fois. Cette fois-ci, j'arrivai en avance avec mes fameux acolytes. En s'approchant, Harry me dit bonjour avec un grand sourire.
Pas au courant, me dis-je.
A sa suite, Ron me lança un regard de tueur.
Pas au courant non plus, essayais-je de me rassurer.
Enfin, Hermione nous rejoignit et s'installa à côté de moi. Elle sourit pour cacher son malaise puis garda ses yeux résolument fixés sur la paillasse en réarrangeant ses cheveux derrière ses oreilles de manière machinale. Qu'est-ce qui pouvait la mettre mal à l'aise ? Que moi, je le sois, c'était normal, mais elle ? Les minauderies furent interrompues par l'arrivée de Slughorn accompagné de la directrice. Elle prit rapidement la parole :
-Un nouveau décret modifie les programmes scolaires : désormais l'étude du monde moldu est ajouté aux matières obligatoires. M. le Ministre pense qu'il est important que chaque sorcier connaisse ce monde pour éviter tous préjugés et... dérives idéologiques.
Son regard passa rapidement sur moi. Elle reprit :
-Les cours commenceront l'année prochaine pour l'ensemble des niveaux mais pour les 7e années, un stage de rattrapage est prévu. Il s'agira d'un stage d'immersion seul ou par binôme avec un camarade qui aura déjà fréquenté le monde moldu auparavant.
Un murmure parcourut la salle. Déjà, certains élèves discutaient entre eux pour savoir quels groupes constituer. McGonagall reprit la parole en élevant légèrement le ton pour à nouveau capter son auditoire.
-Le stage aura lieu vendredi. Nous formerons les binômes de manière à ce que les groupes soient équilibrés. Aussi, vous allez inscrire sur un bout de parchemin votre nom et une personne avec qui vous désirez être. Entre parenthèse, vous indiquerez qui des deux a déjà fréquenté le monde non-magique. Nous ferons au mieux pour respecter vos choix. Toutes mes excuses pour ces informations tardives mais je ne l'ai appris qu'à l'instant, le hibou s'étant égaré.
Aucun des Serpentards n'avait eu au préalable de contact avec le monde moldu. Cela signifiait donc être seul ou être avec quelqu'un d'une autre maison. Les élèves firent passer des morceaux de parchemins donnés par la directrice. Face à mon bout de papier, je ne savais pas quoi faire : instinctivement je voulais mettre Hermione... Mais le fait était que je n'osais pas. Elle allait croire que je la colle, non ? Et Harry ? Et le poing de Ron ? Ça allait paraître étrange, malvenu... Notre relation ne justifiait pas que je recherche sa présence à tous prix. Et si j'étais trop collant, trop bizarre, elle allait sans doute s'éloigner. La corbeille à pattes de grenouille atterrit lourdement sur la table en dérapant sur les feuilles de cours d'Hermione. J'écrivis mon nom à la hâte sans mettre de binôme et déposai le parchemin dans la corbeille sauteuse, remettant ainsi mon sort à Merlin.
Hermione plia son bout de papier. En lorgnant discrètement sur ce qu'elle avait écrit, je me rendis compte qu'elle avait écrit mon nom... Quand je relevais les yeux, nos regards se croisèrent. Elle avait surpris ma manœuvre.
Pourquoi ? Pourquoi faisait-elle ça ? Ça n'avait aucun sens ! Ron avait besoin d'elle ! J'étais d'ailleurs sûr qu'il avait écrit son nom à elle, vu le sourire entendu qu'il lui adressait en s'asseyant de profil, adossé au mur plutôt qu'à sa chaise. Elle lui répondait d'un sourire que je savais factice.
Le cours se déroula normalement, sans problème. J'étais dans une incompréhension totale mais heureux. Je pris le parti de ne pas trop me poser de questions qui pourraient nuire à ce sentiment si fugace. Il y avait une sorte de connivence secrète entre elle et moi : je savais qu'elle mentait. De son côté, elle répondait joyeusement aux remarques de Ron, qui visiblement n'était pas très concentré. Cependant, ses mains tremblaient légèrement et sa voix se cassait quand elle m'adressait la parole... Peut-être s'en voulait-elle de tromper Ron ainsi?
000
McGonagall se représenta à la fin du cours avec la liste des groupes constitués. Elle retint les élèves un instant pour les répartir.
-... avec M. Longdubat ; M. Finnigan avec M. Zabini ; M. Thomas avec Miss Parkinson ; M. Potter avec M. Weasley et enfin... Miss. Granger avec M. Malfoy.
Hermione sursauta lorsqu'elle entendit son nom, en fin de liste. Le couloir s'était peu à peu vidé au fil des noms appelés. La directrice partit avec une démarche pressée une fois la répartition finie. Ainsi, il ne restait plus qu'Harry, Ron, Drago et elle. Elle était d'une part soulagée de ne pas être avec Ron qui devenait de plus en plus insistant et d'autre part excitée à l'idée d'être avec Malfoy. Elle l'aimait définitivement bien. Un éclat de voix la fit sortir de sa rêverie.
-Comment oses-tu écrire son nom ?
Ron avait désarmé Drago par surprise, l'avait saisi par le col et le menaçait du poing. Ce dernier ne semblait nullement impressionné et le regardait avec un air moqueur. Harry, plus petit et moins charpenté, n'arrivait pas à retenir son ami.
-Une baston à la Moldue ? Je doute que ce soit au programme de vendredi...
-Toujours aussi arrogant et prétentieux...
-C'est pour ça que tu m'aimes ! Répondit Malfoy avec un clin d'œil.
C'en fut trop pour le Gryffondor qui asséna à son adversaire un violent coup de poing dans la mâchoire.
-Elle voulait être avec moi ! Qu'est-ce que tu cherches ? Tu crois pas que tu as pas assez profité d'elle ?
Drago détourna son regard de son agresseur et considéra Hermione. Il avait un air sérieux. Alors, elle comprit qu'il protégerait son secret quoi qu'il en coûte. Cette dernière était paralysée par la scène, rongée par la culpabilité. Voir Ron dans cet état la sidérait. Il lui faisait peur. Elle avait toujours soupçonné ça chez lui... Mais le voir en action, s'acharner sur Drago lui donnait la nausée. Tout ça pour un stupide binôme en plus !
Il ne comprenait pas qu'il existait un autre monde, hors de leur trio et du Terrier et qu'elle voulait en faire partie. Sa possessivité l'étouffait et ne pouvait que le rendre malheureux. Elle se détestait d'être la cause de son mal-être, mais elle ne pouvait plus s'empêcher de vivre... Alors elle mentait... Et c'était Drago qui en payait les frais. Ce crétin solide de Drago qui protégeait son mensonge en se faisant passer pour le méchant. Ce dernier sourit à nouveau, tout en crispant la mâchoire : il devait s'attendre à se prendre un nouveau coup lorsqu'il répondit :
-Non, justement, je comptais sur elle pour rédiger le compte rendu...
Et la réponse du jeune homme roux ne se fit pas attendre. Il lui donna un coup dans l'estomac qui fit plier sous la douleur le Serpentard mais il se ressaisit bien vite.
-Quelle violence pathétique, cracha-t-il au visage du Gryffondor avec tout le mépris dont il était capable, c'est à dire beaucoup.
L'expression triomphante de Ron se désagrégea. Il raffermit une poigne qu'il avait commencé à relâcher.
-Je vais t'apprendre à te taire.
-J'en doute, rétorqua le Serpentard avec un rictus méprisant, capable de rendre fou n'importe qui.
Alors que Ron, plein de fureur, s'apprêtait à faire voler les coups, il s'immobilisa.
-Malfoy, répliqua une voix sur un ton faussement agacée, arrête de le provoquer : tu vois bien comme il est rouge ! Il va finir par exploser !
000
Tous, hormis Ron qui ne pouvait pas bouger, se retournèrent, surpris, vers Nott que je regardais approcher tranquillement du coin de l'œil depuis un petit instant. Ne me voyant pas arriver, il avait dû rebrousser chemin et avait jeté un sort informulé d'immobilité au Gryffondor pour arrêter mon massacre.
-Tu te serais dépêché, tu aurais pu m'éviter le coup dans le ventre...
-Non, tu l'avais bien mérité celui-là...
Hermione fut surprise de voir Malfoy pouffer. Vraiment ? La violence physique signifiait si peu pour lui ? Ce monde de brutalité banalisée la dégoûta. C'était si différent du Malfoy de l'autre soir...
-Toi Potter, ça sert à quoi d'être l'Élu si tu n'es pas foutu de calmer un fou-furieux ? Tu as une baguette je te rappelle ! Reprit Nott, énervé pour de bon cette fois-ci.
Il porta un regard dédaigneux à Hermione.
-Ça vaut aussi pour toi. Jamais j'aurais cru t'insulter de potiche un jour. Héros de guerre, héros de guerre... une belle brochette d'incapables plutôt !
-Laisse tomber, Nott, l'interrompis-je.
-Non ! C'est hors de question que tu encaisses la frustration d'un décérébré. Tu n'as rien fait de mal et tu n'as rien à justifier.
Et, après avoir arraché ma baguette des mains de Ron, il me saisit par le bras et m'entraîna loin d'eux, laissant Hermione et Harry interdits.
000
-Décidément, courir la Gryffondor est un sport dangereux, commenta Blaise en me tendant un mouchoir pour compresser une plaie que j'avais à la lèvre.
-C'est vivre avec des Gryffondors drogués à l'adrénaline qui est risqué, corrigea Pansy.
-C'est vivre avec des Gryffondors tu veux dire, reprit Nott, toujours plein de hargne.
- C'est vivre tout court, concluais-je, ce qui fit pouffer l'ensemble de mes camarades.
-Oh ça va, ta situation s'est quand même nettement améliorée par rapport au début de l'année... modéra Pansy. Déjà, la coupe de Quidditch n'est plus allergique à toi.
-Oui, on peut même dire qu'elle tolère ta présence, poursuivit Zabini qui se voulait encourageant.
-Plus que la présence, elle tolère aussi les applications cutanée, si je ne me trompe pas... continua Nott qui avait désormais troqué sa rage contre une humeur taquine.
-Les applications cutanées, comment ça ?
-C'est rien, tranchai-je un peu brutalement avec une nouvelle envie de meurtre.
-Non, ce n'est pas rien, insista Pansy. Tu réagis toujours d'une manière abrupte quand il s'est passé quelque chose d'important.
Les trois me regardaient dans l'attente d'une explication.
-Je préférerais retourner me faire casser la gueule, si vous le permettez, répondis-je en faisant mine de partir.
-Non, on te permet pas ! s'écria Pansy en me retenant par les deux bras et me repoussant gentiment dans le cercle que l'on formait.
-Ce n'est vraiment rien, c'est Nott qui délire !
-C'est vrai, reprit le grand brun, j'ai « juste » entendu les voix de Malfoy et Granger dans les toilettes des filles pendant que je faisais la ronde avec Thomas. Quand Thomas a voulu vérifier s'il y avait quelqu'un : personne. Mais où ont-il bien pu passer ? Termina-t-il en levant les sourcils, avec une voix propre à susciter le mystère.
-Dans une cabine, s'exclama Zabini comme s'il avait résolu une énigme impénétrable.
-Précisément, conclut Nott comme s'il s'adressait à son binôme d'enquêteur.
-Quoi de plus banal dans la vie d'un préfet, rétorqua Pansy avec un air faussement blasé.
-On s'est cachés car... je suppose qu'on ne voulait pas qu'on soit vus ensemble ?
Petit à petit, je sentais que le souvenir colorait mon teint de cramoisi. Zabini reprit :
-Elle devait être extrêmement gênée.
-Tu parles, s'esclaffa Pansy, elle n'est pas du genre à subir une situation qui ne lui convient pas ! S'il s'est passé quelque chose, je suis sûre que c'est elle qui a pris les devants.
Je me raclais la gorge pour camoufler un minimum ma gêne.
-Bon, on n'insiste pas plus, commanda Nott aux autres. Rendez-vous au prochain épisode vendredi soir !
Je soupirais, déjà ennuyé par leur futur interrogatoire.
000
Harry s'arma de courage et entra dans la grande salle. Il repéra bien vite le groupe de Serpentards qui était sa cible. Il les désigna d'un mouvement de tête à Hermione. Ron était resté dans la salle commune broyer du noir. Les autres Gryffondors s'étaient attablés à l'autre bout de la pièce mais il dirigèrent leurs pas avec une démarche décidée vers le groupe des quatre sorciers qui attendaient patiemment l'apparition des entrées.
Incapable de parler, Harry s'assit à côté de Nott. Hermione à côté de Drago. Les Serpentards s'arrêtèrent de parler, sous la surprise.
-On peut s'asseoir ? Bredouilla la jeune femme.
-Vous êtes déjà assis, remarqua Pansy avec son ton habituel, qui sonnait toujours sèchement à ceux qui ne la connaissaient pas.
-Pas faux, remarqua Harry avec un sourire gêné.
-Ce cours d'histoire de la magie m'a achevé ! Pas vous ? Lança courageusement Zabini en regardant les nouveaux venus.
-C'est clair ! poursuivit Pansy. Il va falloir que je peaufine ma technique de triche pour la prochaine interrogation... J'avais caché l'antisèche dans la capuche de la robe de Parvati Patil mais elle n'arrêtait pas de triturer ses cheveux ! Pas moyen de lire quoi que ce soit !
-Tu as réussi à répondre à quelque chose au moins ? Demanda Nott d'un air blasé.
-Oui, en fait, en recopiant mon cours sur l'antisèche, je l'ai appris malgré-moi...
-Tu as l'air... déçue ? Risqua Hermione.
-Un peu, je n'ai pas réussi à ne pas encombrer ma mémoire de trucs inutiles... Il y a des livres qui regroupent tout ce savoir. Pourquoi je devrais faire l'effort de tout retenir ?
-C'est important l'histoire... ça permet d'éviter les erreurs du passé... soutint Harry.
-Oui, c'est d'ailleurs pour cela que le monde magique connaît l'ascension d'un mage noir tous les vingt à cinquante ans... Vachement utile ! rétorqua Nott, avec un sourire goguenard.
-Voldemort, deux fois, Grindewald... Commença à énumérer Blaise.
-Bon, coupa Malfoy qui sentait la situation s'enliser pour les Gryffondors, peu habitués aux sarcasmes pessimistes des Serpentards, les carottes râpées sont vraiment excellentes aujourd'hui !
La conversation poursuivit cahin-caha avec la bonne volonté de tous jusqu'au dessert. Alors que chacun se souhaitait bonne nuit et se préparait à retourner dans ses dortoirs respectifs, Harry sentit son rythme cardiaque accélérer. C'était maintenant. Il retint Malfoy par le bras et d'un mouvement de tête lui suggéra de s'écarter un peu du groupe. Une fois dans le couloir, il prit enfin la parole :
-On est vraiment désolés... Nott avait raison tout à l'heure quand... enfin tu sais.
-Ron a du mal à faire le deuil de son frère et il s'emporte vite... poursuivit Hermione.
-Mais cela ne l'excuse pas, compléta Harry prudemment.
Hermione opina du chef pour manifester qu'elle était du même avis que son ami.
-Le seul qui devrait s'excuser, c'est Ron. Répondit Malfoy. Sa mâchoire se contracta.
Il semblait se débattre avec ses pensées. Il finit par avouer :
-Et de mon côté, je l'ai aussi provoqué inutilement. C'était bête...
-C'était ta manière de te défendre ! S'exclama Hermione qui rougit instantanément, honteuse de son empressement.
Malfoy posa un regard doux et bienveillant sur elle. Pour Harry, c'était la plus belle preuve de son changement. Le Serpentard reprit, le visage éclairé par un sourire discret :
-Vous êtes les deux seuls à faire des efforts alors... merci.
Harry acquiesça en souriant à son tour puis il lui fit une accolade Gryffondoresque en lui tapotant l'épaule. Accolade bien moins agréable que celle avec Hermione, se moqua Malfoy intérieurement.
-Quand vous vous sentirez prêt, venez manger avec nous, proposa Harry alors qu'il s'éloignait avec Hermione.
Malfoy fit un signe affirmatif de la tête et les salua de la main avant de tourner au coin d'un couloir.
