Jules des bois : Merci beaucoup pour ta review qui me fait vraiment chaud au cœur ! Je suis rarement sûre de mon humour, je crains toujours le gros flop... ^^ Je suis heureuse de savoir qu'on est quelques unes à rire "ensemble" ! Concernant mes autres fanfictions... Je les écrites il y a littéralement 10 ans (le temps passe, la passion du dramione reste !) Donc vraiment, qualitativement, c'est ce que j'appelle une purge ^^ Mon projet, une fois que j'aurais terminé celle-ci, qui devrait faire une quarantaine de chapitres environ, sera, entre autres, de les réécrire.
14 - «Vienne la nuit, sonne l'heure, les jours s'en vont, je demeure» («Le Pont Mirabeau», Apollinaire)
Allons, il fallait être raisonnable. Cloisonner, interdire, détruire toute trace d'elle dans mon esprit.
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Dernière épreuve avant les vacances : le match qui devait opposer notre équipe à celle des Serdaigles. Notre score inattendu lors de celui contre les Gryffondors faisait que les autres équipes nous prenaient désormais au sérieux. De notre côté, nous poursuivions vaillamment nos entraînements.
Pour me vider la tête et me défouler de toute la rage que je pouvais ressentir, j'avais réservé deux fois par semaine le terrain et organisais des entraînements au sol le reste du temps, vivement encouragé par Nott et Pansy, un peu moins par Zabini, bien obligé de participer. Au fil du temps, Asher Dunn était devenu une vraie machine de guerre. Très efficace et stratégique, il avait un don pour savoir se placer sur le terrain et anticiper les mouvements des joueurs.
Il s'était fait une mission, avec son acolyte Yanis Rogers, de «réveiller» notre gardien Caleb harding en le canardant de cognards et de Souaffle. Ce dernier était une sorte de mélange étrange entre timidité et dévotion totale à la cause de l'équipe. Aussi, malgré sa peur du Souaffle, il n'hésitait pas à donner de sa personne lorsqu'il s'agissait de l'arrêter. Seulement, il plongeait vers la balle en fermant les yeux, la tête rentrée dans les épaules pour se protéger. Pour lui, travailler avec Dunn et Rogers devait être très formateur... ou traumatisant, au choix.
Quant à Arabella et Adeline, elles avaient encore du mal à se défaire de leurs hésitations et j'espérais que mes efforts, conjoints à ceux de Zabini réussiraient à les débloquer. Après les entraînements, elles attendaient patiemment que nous ayons rangé le matériel pour rentrer avec nous au château, tantôt pour recevoir des conseils dans telle ou telle matière, tantôt pour parler de tout et de rien. Dans ce deuxième cas, je laissais Zabini broder. J'admire les gens qui ont toujours quelque chose à dire et qui savent entretenir une conversation plaisante.
Lorsque je n'étais pas en train de m'entraîner, je réfléchissais aux stratégies de jeu que nous allions pouvoir mettre en place. Contrairement à ces attardés de Gryffondors, les Serdaigles avaient un jeu plus défensif et réfléchi. Ainsi, si les matches Gryffondor/Poufsouffle ressemblaient à une mêlée de paysans dans un pub, les matches qui opposaient les Serpentards aux Serdaigles étaient de vraies parties d'échec. Arabella et Adeline allaient avoir fort à faire. Il allait sans doute falloir jouer groupé pour percer leur défense et envoyer les cognards sur le gardien ? Ou bien directement sur...
Une intuition me fit lever la tête de mon parchemin. De l'autre côté de la bibliothèque, Granger me regardait avec un air déterminé sans écouter ce que semblait lui raconter Lovegood. Par pitié, pourquoi fallait-il qu'elle rende tout compliqué ?! La situation devrait être limpide pourtant !
Cela faisait plusieurs jours qu'elle me regardait de cette manière... Depuis la fête de Slughorn, plus précisément. Après deux semaines à m'ignorer royalement ! Qu'attendait-elle de moi ?! Que je revienne bien gentiment vers elle en ami, après toutes les ambiguïtés qu'il avait pu y avoir entre nous ? Et elle voulait que j'aboie aussi tant qu'on y est, non ?! C'était tout simplement insupportable.
J'étais sensé faire comment ? J'étais triste. Enfin, je me l'avouais sans demi-mesure. Et je voulais disparaître. J'avais l'impression que jamais je ne réussirais à me défaire de mes sentiments, de cette soif impérieuse et je craignais par dessus tout la forêt dense de ma mémoire dont les lianes s'étaient inextricablement liées aux souvenirs des sensations de l'avoir dans mes bras, de la sentir près de moi ou de simplement lui tenir la main, en amoureux. Il faudrait une sorte de sort, ou de machine, ou d'objet, je ne sais pas... qui serait capable d'extraire grain par grain son sable qui rayait mon cœur et asséchait mes pensées. Un gant de crin suffisamment abrasif pour détacher chaque cellule de mon corps qui aurait été à son contact de manière à oublier la sensation de sa peau et de sa chaleur.
Merlin, Salazar... N'importe qui ! Dites moi ce que je dois faire pour en finir ! Est-ce que je ne mérite pas un peu de répit ? Une trêve ? En tout cas, si toutes ses manœuvres étaient le fruit d'une vengeance, et il y avait sans doute de quoi, sa victoire était complète. Elle m'avait terrassé.
Plein de rage, je rangeais mes affaires à la hâte pour me soustraire à son regard, semblable à des milliers de lames qui déchiquetaient mon cœur.
-Je reviens... ou pas, je sais pas. On se voit au repas si jamais... Bon, on se voit au repas.
Nott releva brusquement la tête, comme si je venais de le réveiller. C'était toujours ainsi quand il était concentré.
-D'accord, répondit-il, sans comprendre ni s'intéresser au pourquoi du comment.
Je me dirigeais vers la sortie, passant devant elle la tête haute, sans un regard tandis que, je le sentais, elle me suivait des yeux. L'entraînement de ce soir allait devoir être furieusement énergique.
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Harry s'assit au premier rang en cours d'histoire de la magie, sous l'impulsion d'Hermione. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait bien caché au fond mais son amie était inflexible et le spectre des ASPIC les attendant à la fin de l'année, brandi par la Gryffondor, avait fini par le convaincre. Il sortit ses affaires et ouvrit le manuel à la page du jour. C'est alors qu'il eut la surprise de découvrir qu'un morceau de parchemin s'y était glissé.
«Retrouve-nous en heure d'étude pour une discussion de la plus haute importance. TN»
TN ? Théodore Nott? Il leva les yeux vers le haut de l'amphithéâtre et vit Nott lui faire un clin d'œil ridicule. Il sourit et cacha promptement le mot des regards indiscrets. Il passa la première partie de l'heure à chercher une excuse pour fausser compagnie aux Gryffondors, la seconde à se demander si ce motif de «discussion de la plus haute importance» était vrai ou si c'était juste une tentative esbroufe dont le Serpentard avait le secret.
Deux heures plus tard, leur classe entra dans la Grande Salle en petits groupes qui s'éparpillèrent sur les trois tables. Après avoir bafouillé une excuse qui ne convainquit personne, Harry se dirigea vers le groupe des Serpentards. Tous l'accueillirent en souriant.
Même Malfoy, malgré sa tête de tueur qui ne l'avait pas quitté depuis le stage dans le Londres moldu. Qu'avait-il bien pu se passer ? En tout cas ce dernier s'était renfermé comme jamais, parlant encore moins qu'à l'accoutumée et montrant un visage aux expressions plus policées que les mannequins d'une publicité pour dentifrice. Franchement, quelle histoire...!
-Nous t'attendions ! S'exclama Nott. Et maintenant, reprit-il avec un ton de prestidigitateur, je vais vous montrer l'objet le plus mystérieux, le plus énigmatique, le plus étrange qui soit. Je l'ai longtemps étudié mais sans réussir à en percer le sombre secret. Cet objet m'a été confié dans les profondeurs de la terre par une créature des plus innocentes (je suppose) et je soupçonne que de grands enjeux résident dans le déchiffrage du code qu'il contient...
-C'est le bout de parchemin que la moldue t'a donné dans le métro, c'est ça ? Coupa Parkinson.
-Oui.
Les autres sourirent de la fin abrupte de la mise en scène de Nott.
-Tu t'es finalement décidé à nous le montrer ! s'écria Zabini.
Nott tira de la poche de son pantalon ledit morceau de papier, déchiré au niveau des pliures, sans doute sorti, déplié, replié, caché à la hâte de trop nombreuses fois, et le montra au reste du groupe en portant un regard interrogatif sur Harry.
-Je comprends rien du tout, trancha Parkinson.
-Moi non plus. Renchérit Zabini.
-C'est un code ? Demanda Malfoy, en passant une main sur son menton d'un air perplexe.
-Je soupçonne que c'est un code pour téléphone... Conclut Nott et Harry acquiesça.
-Et ça ? poursuivit la sorcière brune.
-C'est une adresse mail, répondit Harry.
-Une adresse ? Répéta Zabini circonspect.
-Oui, expliqua l'Élu, mais c'est différent d'une adresse postale. Ça ne passe pas par Hibou.
-Ah les fameux pigeons voyageurs moldus ! S'exclama Malfoy, manifestement encore capable de fournir quelque étincelle de vie sous son masque de terre.
-Non, rit Harry, ça passe par Internet.
Devant la moue peu convaincue des quatre autres, Harry développa :
-Bon, les moldus ont une machine qui s'appelle l'ordinateur. Ils vont avoir un clavier un peu comme un piano... Un piano vous savez...
-On n'est pas des sauvages ! On sait quand même ce qu'est un piano ! S'exclama Parkinson.
-Bon, reprit Harry mal à l'aise. Eh bien sur le clavier, vous allez avoir des lettres... Et quand vous appuyez sur une touche, ça écrit sur un écran... Un écran c'est comme une feuille de parchemin.
Les quatre acquiescèrent tandis que Harry mimait.
-Eh bien vous pouvez écrire ainsi un message et l'envoyer à une adresse comme celle-ci et la personne à qui appartient l'adresse pourra le lire comme une lettre.
-Intéressant ! Ponctua Nott.
Puis, ce dernier reprit, baissant la voix, très sérieux :
-Franchement Potter, c'est quoi le mieux ?
-Je ne sais pas : le téléphone et l'ordinateur sont extrêmement chers mais il y a des endroits dans le Londres moldu où tu pourras louer l'un ou l'autre.
-OK, partons pour l'adresse mail. Tu m'emmèneras samedi ? C'est les vacances après tout !
-Nous aussi on vient ! Hurla Parkinson.
-Très bien, sourit Harry, surpris qu'une nouvelle sortie en terre moldue puisse intéresser les Serpentards.
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Mon nimbus 2001 ayant été brisé lors du match contre les Gryffondors, j'avais acheté sur catalogue le dernier modèle Éclair de Feu. Hélas, le match approchait et il n'arrivait toujours pas. Je commençais à m'inquiéter de ne pas pouvoir correctement le tester et me faire à ses accélérations avant le jour J. Ce n'est que la veille que je reçus une lettre m'expliquant que la fortune de ma famille au grand complet avait été bloquée le temps de l'enquête, jusqu'au jugement de mes parents, moment où je serai désigné comme héritier.
Il aurait été dommage qu'une bonne nouvelle vienne troubler mon état désespéré, n'est-ce pas ?
Soudain, une sorte de vertige : cela devait impliquer également que je vivais à crédit au château de Poudlard...! Mes frais de scolarités n'ayant sans doute pas pu être déboursés... McGonagall ne m'avait rien dit, sans doute prise de pitié... L'héritier Malfoy, ruiné et malmené par une née moldue ! Je remerciais le ciel de n'avoir plus de famille pour contempler ce désastre qu'était ma vie car ils n'en auraient retiré que de la honte.
Je restais d'une humeur massacrante, jusqu'au match. replié sur moi-même malgré les efforts des Serpentards pour me réconforter.
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Le jour du match, je n'eus pas le courage de faire un discours pour galvaniser mes troupes et Blaise s'en chargea habilement. Alors que la passerelle s'apprêtait à s'ouvrir, j'enfourchais un vieux comète 180 qui avait perdu bien la moitié de ses brindilles. Je ne le connaissais que trop bien car c'était celui qui m'avait servi pendant nos entraînements. Il ne pouvait pas aller à plus de 80 kilomètres/heure et faisait parfois des à-coups imprévisibles qui menaçaient de me désarçonner. Je devais avoir l'air ridicule. Même le premier balais de Weas-moche était de meilleure facture.
La porte s'ouvrit et nous nous élançâmes. Un premier à-coup. Puis un deuxième, tandis que je montais me mettre en position devant des spectateurs hilares.
-Même ton balais veut pas de toi, Malfoy ! Hurla un quatrième année Poufsouffle et je dus user de tout le flegme à ma disposition pour ne pas foncer lui arracher la tronche. Je me raccrochais à ce que me disait Nott : «Ne pas être un connard, ne pas être un connard, ne pas être connard». Je lui arracherais la tronche en gagnant ce match à tous prix.
Dans la foule, comme deux aimants, mes yeux repérèrent immédiatement Granger qui ne me lâchait pas du regard. Au secours. Je ressentais alors comme un liquide bouillant que l'on me déversait sur la tête. La honte sans doute. Je remerciais mon éducation rigide qui me permit de cacher toute émotion et revêtais ma plus belle expression dédaigneuse.
-C'est vrai, Malfoy, que tu es amoureux de Granger ? me demanda mon homologue Serdaigle qui venait de me rejoindre dans les hauteurs du stade.
Je me pétrifiais. Comment ?! Ce crétin n'avait décidément pas peur du vide ! Non, non, non. L'ignorer, rester concentré sur le match.
-Je dis ça, poursuivit-il, parce que tout le monde le dit. Mais moi j'y crois pas. Tu peux pas avoir autant changé ! Dans le fond...
Le Souaffle avait été lancé. J'oubliais alors la rumeur et son colporteur : je ne devais avoir qu'une seule idée en tête : trouver le vif d'or et clouer le bec de tous ces gros demeurés.
Je n'osais faire des tours de terrain et me rapprocher des gradins alors je restais en altitude mais après deux minutes, près de la loge des professeurs, un mouvement doré. Je fonçais à toute vitesse. Un à-coup. Deux à-coups. Et je fus dépassé par mon adversaire, plus rapide. Heureusement pour moi, la balle avait disparu avant que nous arrivions, à quelques centimètres de McGonagall.
-...Dans le fond, continua le Serdaigle alors que je me postais à proximité de lui pour observer le terrain, je pense que personne ne croit vraiment au fait que tu puisses l'aimer mais ça fait...
Bon. Clairement, je n'allais pas battre mon adversaire avec la vitesse et les à-coups rendaient les acrobaties périlleuses. Je jetai un coup d'œil au score, par pure curiosité : nous menions mais c'était serré puisque seulement dix points nous séparait des Serdaigles. Je me forçais à y trouver du positif : au moins, nous étions capable de tenir tête à une équipe organisée... deuxième favorite après Gryffondor ! Ce n'était pas si mal ! J'avais bien fait de peaufiner notre stratégie !
Je reprenais de la hauteur, suivi du Serdaigle.
-...C'est à dire que ça fait toujours un sujet de conversation, tu vois. Enfin moi, je te dis ça mais c'est...
Par hasard, je croisais le regard de Dunn. Il acquiesça, comme s'il avait compris quelque chose... Et j'avais peur de me demander quoi car il était un délicat mélange entre un bourrin et un stratège... Il fallait seulement que la balance tombe du bon côté pour éviter une "Weasley".
-... qui raconte ça ! Ne le prends pas mal surtout, mais je ne pense pas que tu aies un chance avec elle de toute...
Soudain, la balle dorée fit son apparition dans mon champ de vision à côté des gradins d'en face. Ni une ni deux, je me lançais à sa poursuite, attentif aux deux secousses qui suivaient toujours la mise en route ou le changement de trajectoire du balais. Un à-coup... deux à-coup : j'étais enfin tranquille. Évidemment, le Serdaigle me dépassa. Il étendait déjà la main pour attraper la balle. C'en était fini ! Mais, surgi de nulle part, un cognard fonça droit sur lui à une vitesse folle et le désarçonna violemment. Il se raccrocha in extremis au manche de son balais avec ses mains, suspendu dans le vide.
C'était l'œuvre de Dunn à n'en pas douter. Décidément, il était bon. Il avait analysé et compris la situation. L'année prochaine, il ferait un excellent capitaine, Adeline en second pour modérer ses ardeurs.
Je repris ma course. Le Vif d'or était vraiment contre la palissade. J'allais devoir monter en chandelle ou descendre en piquet pour l'esquiver au dernier moment. Il faudrait être précis et trouver le bon timing : trop tôt et je manquais la balle, trop tard et je m'écrasais contre le mur. Ça allait être serré ! Je me rapprochais relativement vite et commençais déjà à étendre ma main. Pas encore, pas encore, pas encore... Un contact dans ma paume. Maintenant ! Je montais en chandelle mais j'étais si près des poutres en bois que mes jambes s'y accrochaient. C'était moins une ! Bien vite, je fis un looping pour m'en écarter. Largement déstabilisé par les frottements entre la palissade et mes jambes, ces dernières n'enserreraient plus correctement le manche de mon balais. Soudain, premier à-coup. Je n'avais pas eu le temps de m'y préparer et je peinais à regagner en stabilité. Et le deuxième ? Le deuxième ?! Quand allait-il...?! Deuxième à-coup. J'étais tête en bas et me tenais au manche d'une seule main, l'autre gardant fermement la balle entre ses doigts. Mes pieds étaient croisés au dessus, en cochon pendu. Plus mon expérience de jeu augmentait, plus je doutais de la possibilité de rester digne lorsqu'on était attrapeur. J'aurais dû faire poursuiveur, je le savais.
J'essayais de manœuvrer mon satané bout de bois pour lui faire perdre en altitude tout en cherchant en moi l'allégresse de la victoire. Mais rien. La seule chose qui demeurait était seulement ce foutu désespoir... Et il était temps qu'il disparaisse car je n'en pouvais plus. Que ça finisse ! Un rêve ou une évidence... quelque chose de cet ordre s'imposa à mon esprit : il me fallait... une sorte de sommeil qui guérirait tout. Une sorte d'état qui permettrait l'oubli. Oublier les autres, s'oublier soi-même et sa douleur qui parasite absolument tout. Une idée aussi simple que ça.
Ma main commençait à se faire douloureuse et sa prise se fit progressivement moins ferme. Je m'imaginais lâcher... Et si... je tombais ? Le vent sur mon visage, cette éphémère impression de voler pour de vrai... Je connaissais ces sensations. Elles m'avaient fait peur la première fois, mais aujourd'hui j'étais prêt à les accueillir... Elles me paraissaient même réconfortantes, d'une certaine manière. Si toutes les bonnes choses ont une fin, il devait en être de même pour les pires. Tout cela pouvait avoir une fin ! Une fin qui était en mon pouvoir.
J'étais bien vingt mètres plus bas que lors de ma chute pendant le match contre Gryffondor. Mais après tout, j'étais libre, non ? Libre de prendre de la hauteur, libre de séparer mes chevilles et d'écarter mes doigts...
J'avais fermé les yeux et commencé à lâcher le manche du balais quand soudain la sensation d'une douce chaleur enveloppa mon corps. C'était comme si je reposais dans un drap soulevé par des mains invisibles et qui m'élevait avec douceur dans les airs pour me remettre en selle. Nott ? Pansy ? Blaise ? ...McGonagall ? Encore une fois, comme un tournesol et son soleil, mes yeux surent retrouver ceux d'Hermione. C'était elle, j'en étais sûr. J'élevais lentement la main qui tenait le Vif d'or sans rompre notre échange.
Donne-moi au moins l'occasion de te haïr sans nuance. S'il te plaît. S'il te plaît ! Je te déteste tellement d'être aimable !
Alors, pour la première fois, trop haut dans les airs pour que les spectateurs puissent distinctement voir quoi que ce soit, je pleurais pour elle. Affaissé sur moi-même, une main cachant mon visage, l'autre toujours élevée fièrement bien au-dessus de ma tête, révélant ma victoire.
Comme dans un rêve, un bruit de sifflet s'éleva dans les airs.
