Bonjour, bonjour ! Voici le nouveau et dernier chapitre de cette fiction qui m'aura pris quelques années à écrire tout de même ! Je vous avoue que c'est un plaisir d'enfin la terminer, même si l'écrire m'a beaucoup plu, j'aime quand ça se termine aussi ! Il m'a fallu un peu de temps pour publier ce chapitre qui était pourtant bouclé mais je n'étais pas trop certaine de vouloir finir ainsi cette histoire ... et puis ensuite, j'ai un peu oublié ... mais une petite review de Guest m'a rappelée que certains attendaient toujours, ahah
En tout cas, je voulais vous remercier d'avoir suivi cette fanfic, vos reviews m'ont bien souvent donné la force de continuer et de moins trainer dans le travail d'écriture. Merci à ceux qui sont là depuis le début, mais aussi ceux qui nous ont rejoint en cours de route, c'était un plaisir de recevoir vos petites impressions !
N'hésitez pas à laisser une dernière review pour me parler de votre avis général sur la fanfic, ça me fait toujours hyper plaisir de savoir ce que vous en avez pensé.
Et sur ce, bonne lecture, en espérant que ce dernier chapitre vous plaira autant que les précédents !
A la prochaine, sur une autre fanfic !
Hermione regardait nerveusement les journalistes de la gazette du sorcier installer leur appareil photo. Ils avaient l'air tendu, se disputant à voix basse, empêchant Hermione de comprendre la raison de leur dispute. A côté d'eux, d'autres journalistes de journaux sorciers tentaient tant bien que mal de se faire une petite place.
Il fallait dire qu'on ne leur avait pas laissé grande place, la foule se tassant derrière les barrières qui la séparait du perron de Gringotts sur lequel on avait installé un micro magique. Le chemin de Traverse était plein à craquer et quelques boutiques avaient baissé rideau préférant fermer boutique plutôt que de prendre le risque que la foule détruise leur vitrine.
A perte de vue, des sorciers et le coeur de Hermione se serra.
Ils étaient tous là pour Drago, pour entendre ce qu'il avait à dire.
Elle déglutit douloureusement. Drago ne voulait pas faire ces excuses, et elle était terrifiée qu'il ne soit pas assez convaincant et que la foule décide brutalement de s'occuper de lui faire regretter ses actions.
Hermione avait tout fait pour obtenir que la prise de parole de Drago se fasse ailleurs, mais Shacklebolt n'avait rien voulu savoir. Il disait que les excuses d'un mangemort, du mangemort - le préféré de Voldemort à ce qu'on disait peu de temps encore avant sa chute - sur le chemin de Traverse qui avait été réduit à néant par ces mêmes individus était un symbole fort.
Hermione voyait surtout cet évènement comme quelque chose de dangereux et difficilement maitrisable si la situation dégénérait.
- Ils sont à l'intérieur.
Hermione sursauta, surprise par l'arrivée silencieuse de Fred.
- Je ne t'avais pas vu, souffla-t-elle.
Il garda les yeux rivés sur les portes de Gringotts, toujours closes.
- Tu devrais aller le voir.
- Je ne crois pas qu'il ait envie de me voir, murmura-t-elle. Pas alors que je le force à faire tout ça …
- Au contraire, Hermione. Il a besoin de voir pourquoi il le fait. Pour qui il le fait.
- Tu as sans doute raison.
Mais elle ne bougea pas, tétanisée par le doute qui l'envahissait, par les horreurs qui se succédaient dans son crâne, imaginant toutes les façons dont la situation pouvait prendre un tournant dramatique.
Mais par dessus tout, son inquiétude ne faisait que grandir maintenant qu'elle était libre, que le monde était libre de l'influence de Voldemort, maintenant qu'ils étaient tous les deux libérés de la menace qui flottait au-dessus d'eux constamment avant la disparition du mage noir.
- Et si ce qui nous liait tous les deux disparaissait maintenant ? Souffla Hermione. Si ce qui nous attachait l'un à l'autre, c'était le désespoir ?
Fred soupira, l'attirant doucement à lui.
- Oh, Hermione …
Sa main caressait doucement le dos de Hermione et elle ferma les yeux. Elle aurait aimé rester comme ça pour l'éternité, dans l'étreinte chaleureuse de son ami.
Fred était vivant, hors de danger, loin de cette prison qu'il avait pensé ne jamais quitter. Hermione ne regrettait aucune de ses décisions rien que pour ça.
- C'est peut-être le désespoir qui vous a rapproché, mais ce qui vous lie est bien plus fort. Il a trahi Voldemort pour toi. Et je ne crois pas que ce soit pour une lubie momentanée.
- Je sais mais la mort était à nos trousses à chaque instant, et maintenant … il n'y a plus rien pour nous rapprocher. Rien que des différences. Rien qu'un monde entier entre nous.
Fred s'arracha à son étreinte et attrapa son visage entre ses mains. Son regard bleu avait retrouvé de la chaleur depuis qu'il avait quitté la prison, mais il n'était pas encore le Fred qu'elle avait connu à Poudlard. Il ne le serait jamais.
- On n'a pas besoin d'être pareil pour s'aimer. Va le voir. Tu en as besoin, et lui aussi certainement, aussi sombre soit son âme.
Hermione hocha de la tête, nauséeuse.
- J'y vais.
Péniblement, elle ignora les bruyants flashs d'appareil photo lorsqu'elle se glissa vers le perron de Gringotts et les cris des journalistes qui essayaient de lui faire tourner la tête alors qu'elle se glissait entre les portes.
Les portes se refermèrent dans un « clac » résonnant en écho et le silence la happa, tranchant avec le brouhaha à l'extérieur. Elle entendait des voix étouffées un peu plus loin. Elle crut reconnaitre la voix teintée d'acier de Drago. Elle s'approcha lentement.
Il n'y avait pas le moindre gobelin dans le grand hall de Gringotts, déserté pour l'évènement.
Une porte était entrouverte et les voix provenaient de la pièce derrière.
- … convaincant.
C'était la voix de Harry. Son coeur se serra. Ça faisait bientôt un mois que la bataille finale avait eu lieu et que Voldemort était mort, que Harry était officiellement en vie et chaque fois qu'elle voyait son ami ou entendait sa voix, elle en avait presque les larmes aux yeux. La douleur qui l'avait habitée pendant des années à la suite de la mort de son ami ne l'avait pas encore quittée.
- Je sais, répondit sèchement Drago.
- Je ne plaisante pas, Malefoy. Te garder hors d'Azkaban n'était pas aussi facile que tu ne le penses. Être Harry Potter ne suffit pas pour obtenir que le premier général de Voldemort ne mette jamais les pieds à un procès, dit durement Harry. Il faut qu'ils croient à ton histoire, que tu as toujours été un agent double.
Hermione s'arrêta, le coeur battant et un peu honteuse d'écouter aux portes de cette façon, mais bien trop curieuse pour s'en empêcher.
- Tu crois que mes mots finiront de les convaincre, Potter ? Ils ne demandent qu'à me voir mort. Ils veulent penser que je suis un menteur. Et ils auraient raison.
Son coeur se serra.
- Démerde-toi, Malefoy. Pour elle, démerde-toi. Elle ne survivra pas à ta mort et encore moins à ton emprisonnement.
Hermione plaqua une main sur sa bouche, ayant l'impression de respirer si fort qu'on devait l'entendre même à l'extérieur de Gringotts.
- C'est peut-être ce qui pourrait lui arriver de mieux, dit froidement Drago.
Hermione n'y tint plus. Elle ne pouvait pas écouter un mot de plus sans intervenir.
- Tu te trompes, dit-elle sèchement en entrant.
Harry la regarda avec malaise alors que Drago ne montra rien de sa surprise si tant est qu'il avait été surpris. Occupé à resserrer son noeud de cravate, il croisa le regard de Hermione dans le miroir face à lui.
- Je vous laisse, dit Harry en s'enfuyant presque.
Le silence pesant écrasait les épaules de Hermione. Elle aurait tout donné pour être ailleurs que dans cette pièce trop petite et en même temps, elle aurait préféré mourir plutôt que de s'éloigner de lui.
Si les scénarios catastrophes qu'elle avait imaginé se passaient, alors peut-être qu'elle ne le reverrait jamais. Parce que Harry avait raison, si là-dehors, on ne le croyait pas, alors Hermione ne donnait pas cher de sa peau.
- Je ne pensais pas que tu viendrais, dit-il finalement en se tournant vers elle.
Il était beau, dans sa chemise d'un blanc immaculé, sa cravate noire parfaitement centrée. Il l'avait toujours été. À couper le souffle. Il essaya de ranger quelques mèches blondes mais elles retombèrent aussitôt sur son front.
Il n'avait plus de bandages, mais une cicatrice rougeâtre apparaissait au-dessus de son col de chemise.
- Tu crois vraiment que ma vie serait mieux sans toi ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante.
- Evidemment, Granger. Tu sais ce qu'ils penseront chaque fois qu'ils nous verront ensemble ?
- Je me fous de ce qu'ils pensent, si tu pouvais savoir à quel point ça me passe au-dessus tout ça !
- Tu dis ça aujourd'hui, Hermione mais dans cinq ans ? Quand on ne pourra pas aller au restaurant sans être dévisagé ? Quand on te regardera avec effroi chaque fois qu'on te verra à mes côtés ? Est-ce que tu diras toujours ça ? Quand tu ne pourras pas m'emmener à tes petites réunions avec tes potes gryffondor parce qu'ils me détestent tous ? Est-ce que ce sera toujours si facile pour toi ?
Ses yeux gris n'exprimaient pas la moindre émotion alors que ses horribles paroles passaient ses lèvres et Hermione le détestait de remplir sa tête d'encore plus de soucis alors qu'elle en avait déjà tellement.
- Je m'en fous, répéta-t-elle.
Les mains de Drago se refermèrent sur son visage. Ses yeux gris oscillaient, dévorant chaque once du visage de Hermione, s'en gavant comme s'il craignait de ne jamais la revoir.
- Supporter les autres c'est une chose, mais est-ce que tu me supporteras toujours ? Avoir participé à tuer Voldemort ne change pas ce que je suis … tu te souviens de comment j'étais dans cette prison ? Murmura-t-il. Tu te souviens de comment j'étais exécrable, détestable. Violent. Colérique.
Les mains de Hermione couvrirent celles de Drago. Il essayait d'insinuer le doute en elle, mais quand elle sentait ses mains sur son visage, quand elle voyait les mille nuances de son regard gris, si proche, le doute disparaissait. Parce qu'à travers ses yeux, elle voyait son âme compliquée mais si belle.
- Je m'en fous. Je t'aime.
Elle se hissa sur la pointe des pieds, écrasant ses lèvres avec urgence contre celles de Drago. Le manque d'air ne suffit pas à la faire s'éloigner, parce qu'elle voulait rester ainsi pour toujours, loin des regards accusateurs et meurtriers hors des murs de Gringotts, loin des procès d'après-guerre, loin de ces journalistes qui cherchaient toujours à remuer le couteau dans la plaie encore vive qu'était la guerre.
Elle en serait presque arrivée à regretter la protection des murs gris et ternes de la prison.
Non. Elle ne devait pas penser à cette prison. Elle en était sortie, elle ne pouvait pas finir comme tous les autres, traumatisés par leur passage là-bas.
C'est Drago qui s'arracha à elle.
- Je …, commença-t-il.
La porte s'ouvrit sur Shacklebolt.
- C'est le moment, dit-il de sa voix grave et lente. Une dernière répétition et on y va.
Drago soupira, la regardant avec une telle intensité qu'elle en avait presque le souffle coupé. Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres, brûlant, engourdissant sa bouche et tout le reste de son corps.
- A tout à l'heure ? Dit Hermione avant qu'il ne passe la porte.
Il se retourna une seconde et lui sourit. C'était un vrai sourire, un qui ornait ses lèvres de droite à gauche, pas l'un des sourires moqueurs qu'il avait au coin des lèvres. Le coeur de Hermione s'arrêta une seconde.
Il était lumineux.
- A tout à l'heure.
Son coeur retomba dans sa poitrine lorsqu'il disparut. Hermione sortit à son tour de la pièce. Drago était avec Shacklebolt et Harry. Le coeur battant, elle sortit de Gringotts, affrontant à nouveau le brouhaha à l'extérieur. Les flashs d'appareil photo résonnèrent à nouveau et elle s'assura de ne jamais regarder dans la direction des journalistes.
Elle retrouva facilement Fred, toujours dans la zone réservée protégée par des barrières empêchant la foule d'envahir cet endroit aussi. Il était avec George, Neville, et quelques autres membres de l'Ordre, discutant, les bras croisés et l'air grave.
- Salut, dit-elle à mi-voix en les rejoignant.
Ils turent leur discussion à son arrivée et Neville allait lui dire quelque chose quand les portes de Gringotts s'ouvrirent. Le brouhaha prit encore en volume, couvrant les « clac » bruyants des appareils photos.
Drago apparut, le dos droit, le visage impassible, sans la moindre marque d'angoisse à l'idée d'affronter la foule, ses yeux gris balayant le chemin de Traverse comme s'il lui appartenait. Et Hermione était dans un état proche de la crise cardiaque tant son coeur menaçait de s'expulser de sa poitrine à force de frapper si fort.
Comment pouvait-il rester si calme ? Alors qu'il y avait un tel brouhaha, des cris de colère dans la foule, des sifflements qui laissaient présager de l'état d'esprit de ceux qui s'étaient déplacés pour l'entendre.
Les doigts de la main droite de Drago s'enroulèrent autour du pied du micro et le silence se fit presque instantanément. Même les sifflements disparurent.
- Oh, doux Jésus, souffla Hermione d'une voix tremblante.
Elle allait tout simplement mourir.
Parce que quand il la trouva enfin et qu'elle croisa son regard gris, si clair même à 30 mètres, elle ne pouvait qu'y voir sa détermination. Et Hermione connaissait suffisamment Drago Malefoy pour savoir qu'une telle détermination ne pouvait pas concerner les excuses qu'il ne voulait pas faire.
Non, il s'apprêtait à faire quelque chose de stupide, elle le sentait tout au fond d'elle.
Il se pencha sur le micro. Et si Hermione n'était pas si faible, elle aurait sans doute tourné les talons plutôt que d'assister au carnage qui allait suivre.
- Je m'appelle Drago Malefoy, premier général de Lord Voldemort pendant 4 ans, et dirigeant d'une prison pour sangs de bourbe pendant aussi longtemps.
Le coeur de Hermione se retourna alors qu'elle s'attendait à voir la foule gronder, mais le silence était roi, seulement brisé par la voix de Drago se répercutant sur tout le chemin de Traverse jusqu'au dernier sorcier.
- Le premier ministre par intérim, M. Shacklebolt tenait à ce que je vous … explique moi-même mon rôle dans cette guerre sanglante.
La main de Fred serrait si fort la sienne qu'elle en avait mal mais elle ne pouvait lâcher du regard Drago qui regardait partout sauf vers elle.
- I ans, lorsque Harry Potter s'est présenté à Voldemort pour sacrifier sa vie pour sauver ses amis dans la forêt interdite, Voldemort l'a tué. Il a reçu le sortilège de mort et est tombé.
Un murmure surpris s'éleva de la foule. Personne n'avait eu d'explication sur la soudaine réapparition de Harry Potter et enfin, ils en avaient une.
- Il a survécu et ma mère a menti pour protéger Harry Potter. Elle a affirmé qu'il était mort. Le Lord a abandonné le corps de Harry Potter dans la forêt et est allé faire tomber les dernières défenses de Poudlard.
Il s'écarta du micro une seconde, laissant planer un silence pesant.
- Je suis allé récupérer Harry Potter dans la forêt interdite, encore inconscient. Je l'ai gardé en vie à l'abri dans l'une des propriétés de ma famille. Il était affaibli, il a fallu du temps pour qu'il se remette sur pied, et pendant ce temps, j'ai joué mon rôle auprès du mage noir.
Mensonge. Rien que des mensonges, mais la voix de Drago ne faillissait pas. On lui aurait donné le bon dieu sans confession.
- J'ai mené le Seigneur des Ténèbres à Harry Potter, c'était un piège.
Le silence s'étira.
- Pour autant, mes actes aux côtés du Lord ont été terribles. J'ai de nombreuses morts sur la conscience. Ma famille en a plus encore et je n'aurais jamais assez d'une vie pour vous faire oublier la part noire de mon âme, qu'importe que mes actes aient aussi mené à la fin de cette guerre.
Ses doigts se resserrent autour du micro et ses yeux gris se plantèrent dans ceux de Hermione.
- Je ne suis pas quelqu'un de bien. J'ai grandi dans la noirceur familiale et je mentirais en disant qu'elle ne m'a pas rendu aussi noire que mon père et son père avant lui. Je suis froid, colérique, je manque d'empathie, et j'ai tué bien trop souvent pour que mon âme n'en soit pas enlaidie à jamais.
La foule n'existait plus, il n'avait d'yeux que pour Hermione. Et elle, elle ne voyait que lui, sa beauté lumineuse et la noirceur de ses yeux gris.
- J'ai été élevé pour devenir un être insensible et sans faille, au point de ne rien voir d'autre que le monstre glacial que je suis devenu à force de meurtre et de magie noire.
Le coeur de Hermione se serra. Elle le connaissait ce Drago, celui qui s'était fermé au monde.
- Jusqu'à toi.
Ses mots résonnèrent sur le chemin de Traverse, mais plus encore dans le coeur de Hermione.
- Je ne m'aime qu'à travers tes yeux, Hermione Granger. Quand je vois la chaleur de ton regard, j'arrive à croire au courage que tu m'attribues, je sens le bien qui essaie parfois d'émerger en moi quand tu me certifies que je suis assez courageux pour porter l'épée de Godric Gryffondor. Tu m'as appris à ressentir, à aimer, à cesser de me cacher derrière mon armure de glace. Tu es ce qui m'est arrivé de plus beau et de meilleur, Hermione Granger alors que je suis ce qui t'es arrivé de pire.
Il reprit sa respiration.
- Je ne t'ai jamais présenté des excuses pour tout ce que je t'ai fait, et tu n'en as jamais demandé. Mais aujourd'hui, Hermione, c'est à toi que je veux m'adresser. Pardon de t'avoir fait payer d'être l'étincelle de vie qui essayait de s'immiscer en moi. Pardon de t'avoir dit des atrocités, de t'avoir fait subir un enfer. Pardon d'avoir voulu que tu restes à mes côtés qu'importe les horreurs que je commettais, et merci d'être restée alors que j'ai tout fait pour te repousser.
Hermione passa une main sur ses yeux qui déversaient des larmes trop longtemps retenues, qui lui brouillaient la vue, l'empêchant de voir clairement le gris de son regard qui lui manquaient dès qu'elle clignait des yeux, même si ce n'était que pour un millième de seconde. Elle ne serait jamais assez abreuvée de lui.
Il était l'amour de sa vie.
- Pour toi, j'aurais réduit le monde en cendres. C'est presque ce que j'ai fait. Lord Voldemort est mort, et tout ça, c'est pour toi, Hermione Granger. Je t'aime.
Il arracha ses yeux de Hermione pour lorgner sur la foule.
- Hermione Granger est une née moldue, et si Harry Potter est peut-être le Survivant, elle, elle est votre Sauveuse.
Et il tourna les talons, sans jamais se retourner vers la foule et les journalistes qui lui hurlaient des questions qui se mélangeaient toutes. Mais Hermione ne les entendait pas. Il n'y avait que les mots de Drago qui tournaient à l'infini dans son crâne, réduisant au silence son esprit torturé qui avait essayé de lui faire croire que tout ne pouvait que mal finir.
Comment ça pouvait mal finir alors que des mots si doux sortaient de la bouche de Drago Malefoy ?
Hermione arracha ses pieds du sol, se détacha du bras de Fred qui ne la retenait pas vraiment, se frayant un chemin jusqu'aux portes qu'avait passé Drago. Jamais son corps ne lui avait paru si léger, si facile à déplacer. Jamais ses choix ne lui avaient tant paru être les bons au sujet de Drago.
Comment aurait-elle pu douter de lui ? Comment aurait-elle vraiment pu croire qu'il n'était pas capable de déplacer des montagnes pour elle ? Après tout ce qui s'était passé.
Qu'importe toutes les horreurs, qu'importe la douleur qu'il avait pu lui infliger.
C'était la guerre. Il avait fait des choses horribles, parce que ce n'était pas quelqu'un de bien, mais c'était un être humain. Capable d'aimer. Et capable du pire quand il s'agit de l'être aimé.
Et son être aimé, c'était elle, Hermione Granger.
Ce n'était pas quelqu'un de bien. Mais quand il s'agirait d'elle, il agirait toujours pour son bien.
C'était limpide, plus clair que de l'eau de roche.
Et Hermione, Gryffondor dans l'âme, elle qui n'avait jamais douté du bien fondé de la justice, de l'importance d'agir « comme il faut » se moquait bien qu'il paie pour ses crimes. Elle se moquait bien que sa dignité devrait l'empêcher d'aller vers ce garçon qui avait gravé une croix sur son poignet, qui avait imprimé ses initiales sur son bras, qui avait menacé de la tuer si souvent, qui l'avait traitée pire qu'un chien.
Elle déboula dans le grand hall de Gringotts.
Il était là, planté sous l'immense voute, les yeux levés vers le ciel, ses cheveux blonds brillants, ses mains enfoncées dans les poches.
On aurait dit un ange. Un ange tombé du ciel, peut-être.
Ses yeux gris quittèrent la voute pour se fixer sur Hermione, aussi froid et hermétique que toujours, son profil si parfait et aristocratique qui transpirait toujours le mangemort au fond, et qui pourtant, réchauffait Hermione au plus profond d'elle.
Non, ce n'était pas un ange tombé du ciel.
C'était un démon qui s'était enfui des Enfers pour retrouver un ange qui était tombé du Paradis. Un ange qui avait perdu bien des plumes avec la guerre, la prison, la mort de trop de gens autour d'elle.
- Hermione.
Sa gorge se serra et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes, brouillant le visage de Drago. Ses pieds la portèrent vers lui, nouant ses bras à son cou et ses mains à lui, glissèrent sur ses hanches, lui rendant son étreinte.
- Ne me quitte jamais, Drago, souffla-t-elle.
- Plutôt crever, Granger, dit-il en resserrant son étreinte.
Elle rit entre ses larmes.
- Ce n'est pas passé loin.
Il dénoua ses bras d'autour de son cou, attrapant son visage entre ses mains et embrassa Hermione, avec une force nouvelle, celle de l'espoir, remplaçant la peur de perdre l'autre, la peur que ce soit le dernier baiser.
- C'est ce que j'ai voulu te faire croire, Granger, pour que tu m'aimes plus encore.
Elle leva les yeux au ciel sans pouvoir retenir son sourire et l'embrassa encore. C'était si bon.
- Ce n'était pas nécessaire. Je ne pouvais pas t'aimer plus que je ne t'aimais déjà.
Un sourire carnassier étira ses lèvres.
- Oh crois-moi, tu m'aimeras plus de jour en jour.
Hermione ne répondit pas.
Je ne m'aime qu'à travers tes yeux.
Aussi arrogant soit-il, il ne faisait que cacher une insécurité qu'il comblait par la violence et la suffisance.
- Je t'aime.
