Coucou tout le monde ! Des mois après, me revoilà enfin \o/ En fait j'ai encore plusieurs petits texte de côté à poster dans ce recueil, je suis juste. Extrêmement lente à le faire. XDD Mais donc en ce providentiel dimanche soir (et grâce au soutien inestimable de Dany P'tit Pois que je remercie x3), voici un tout petit OS que j'ai écrit cette nuit... À nouveau sur ce ship que j'aime beaucoup, et pour la première fois, dans le canon plutôt qu'en UA moderne ! Yay !
Merci d'avoir jeté un coup d'oeil à ce texte et bonne lecture c:

Personnages/Pairings : Lan Sizhui/Jin Ling
Rating : T


04 : Ce à quoi je pense

Jin Ling n'y a jamais pensé avant. Peut-être que c'est bizarre, maintenant qu'il y réfléchit, peut-être que c'est quelque chose qui vient naturellement à tous les garçons de son âge et que c'est juste lui qui a un problème, une fois de plus, mais- Merde ! En seize ans de vie, ça ne lui a pas traversé l'esprit une seule fois, il en est sûr, si ce n'est pour lui donner envie de vomir face au spectacle dégoûtant que Wei Wuxian et son Hanguang-Jun imposent à tout le monde à longueur de journée, jusqu'à ce que- Là tout de suite, à la seconde-

« Jin Ling. » Lan Sizhui. Le ton sérieux et la voix basse. « A-Ling. » Sizhui. En un murmure qu'il aurait pu manquer. « Est-ce que- Est-ce que je peux t'embrasser ? »

Et Jin Ling sent ses yeux s'écarquiller malgré lui et son cœur se mettre à battre à toute vitesse dans sa poitrine et ses deux mains devenir moites d'un coup et et-
Et c'est complètement débile, parce qu'ils sont dans l'eau ! Débarrassés de leurs lourdes robes encombrantes, plongés dans un recoin du Port aux Lotus auquel il est le seul à avoir accès, une main posée sur le ponton le plus discret après avoir nagé pendant de longues minutes, ou peut-être des heures ; et les longs cheveux noirs de Lan Sizhui coulent sur ses épaules comme la goutte qui dévale sa tempe, celle sur sa joue, celle qui s'accroche à ses cils. Bon sang, celle qui s'accroche à ses cils – ses cils longs et fins qui couvrent à peine ses yeux gris qui reflètent toutes les couleurs irisées de l'eau dans l'après-midi et qui le regardent et qui. Attendent. Sa- Sa réponse ?!

Est-ce que je peux t'embrasser.

Embrasser Lan Sizhui. Embrasser Sizhui. De la même façon que- De la même façon que Wei Wuxian se jette littéralement sur la bouche de Hanguang-Jun quarante-six fois par jour, ou- Non ?! Non ! ! Merde, s'il y a une image qu'il n'a pas du tout envie d'avoir en tête, surtout maintenant, surtout dans un moment pareil, c'est bien celle-là ! Et pourtant- ! Et pourtant ! !

Sa tête s'est mise à tourner et il n'a pas le temps d'y réfléchir davantage.
En l'espace d'une seconde, il entend des pas s'approcher au loin, des bottes déterminées sur le ponton pas encore sec ; sa main attrape le bras de Sizhui, son corps se met en mouvement de lui-même ; et d'un coup il se retrouve sous le ponton, à l'abri du regard de l'intrus, à l'abri du regard de qui que ce soit, avec Sizhui, avec Sizhui pressé contre lui.

… Il faut plusieurs instants à Jin Ling pour oser redresser la tête – mais lorsqu'il y parvient enfin, la vision qui s'offre à lui fait s'arrêter son souffle et chasse de son esprit toute ombre de pensée qui aurait encore pu s'y terrer.
Sizhui est… Les yeux rivés sur lui. L'air incertain. Les cheveux trempés et la peau nue et humide, humide et nue. Si près. Si près. À peine plus grand que lui ; les mains de Jin Ling ont trouvé ses épaules sans besoin qu'on les y guide ; l'une des gouttes d'eau a atteint ses lèvres et elles ont l'air- Elles ont l'air. Jin Ling n'a pas les mots, se fiche soudain bien de les avoir, tout compte fait, et juste comme ça…

Il n'entend pas son oncle appeler son nom – ni s'éloigner sur le ponton, d'ailleurs, lorsqu'il repart sans l'avoir trouvé. Il ne voit pas non plus la surface du lac si calme se rider sous leurs mouvements brusques, tout comme il ne prête pas la moindre attention à la chaleur sur sa peau ou à l'eau tout autour de lui ou à la dureté du ponton de bois dans son dos, non. Non, au lieu de ça, tout ce qu'il ressent, tout ce qui compte- Ce sont les lèvres de Sizhui contre les siennes, ses mains contre son visage, sa langue dans sa bouche, le frisson qui remonte toute sa colonne vertébrale-

Plus enivrant que la victoire et que le vin réunis, le premier baiser de Jin Ling a le goût humide et chaud d'un été à Yunmeng, d'un secret bien gardé, de papillons plein le ventre et surtout, surtout, de Sizhui.
Et quelque chose au fond de lui lui dit qu'il va avoir un mal fou à arrêter d'y penser, maintenant.