Coucou !
Comme le temps a passé vite ! Et Vode, lui, a tant grandi... (Ou pas)
Un grand merci à Sun Dae V, Maya et Ccie, Baccarat V, Al fonce, Carmilla Dilaurentis et Tiph l'Andouille pour vos reviews ! C'est toujours un plaisir de vous lire, et j'espère que vous apprécierez la suite des aventures de notre ado psychopathe.
Bonne lecture !
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CHAPITRE VII
Où Tom sort le serpent
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4 mars
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7h45
Cher Journal,
J'ai passé la nuit dernière avec Marcus à étudier de vieux plans du château. J'ai colorié en vert ceux qui sont les moins fréquentés, mais si la carte est désormais très jolie, je ne suis pas plus avancé. La plupart des élèves et des professeurs passent par le deuxième étage pour aller d'une salle à l'autre. Pas moyen de l'éviter. Or, on est obligé d'y passer aussi. Difficile de faire une sélection meurtrière au milieu d'une foule. Basile risquerait de tuer des pauvres Sang-Pur innocents et un drame qui s'avérerait contreproductif pour notre projet.
Résultat, ce matin je n'ai pas les yeux en face des trous. J'ai renversé mon café sur la robe de Druella je l'ai à peine fait exprès.
Évidemment, il a fallu qu'elle me jette son thé à la figure, j'ai répliqué avec mon verre de jus de citrouille, quelqu'un m'a balancé un toast, Gordon a hurlé « BATAILLE DE NOURRITURE » et notre tablée n'était plus du tout maîtrisable. Jusqu'à ce que retentisse la voix de Slughorn, franchement surpris – même déçu – par notre attitude.
« Non mais ça ne va pas les garçons ? »
Les garçons ? Alors que c'est Druella qui a commencé ? Quel scandale !
Ne serait-ce pas la manière détournée d'Horace pour me dire qu'il la préfère à moi ? Non, je ne peux y croire.
« Pardon professeur », je marmonne, contrit.
Je hais cette fille.
8h52
En train de lutter contre le sommeil en cours de Divination. Heureusement que Mrs Fraya nous a servi une petite tasse de thé. J'ai profité de la présence de Marcus pour discuter avec lui de cette histoire de Basilic. Il pense que je ferais mieux de faire un essai d'abord, sortir une fois le serpent dans le couloir pour voir s'il arrive à se tenir et hop, retour au bercail ! Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée.
C'est une idée raisonnable, en tout cas.
Comme moi !
8h55
J'ose espérer que la tête de mort au fond de ma tasse prédit une future tempête et non l'échec de mon projet.
8H57
N'est-ce pas un petit nuage qui vient de passer devant le soleil ?
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9 mars
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12h34
Cher Journal,
Je suis tombé pendant mes recherches sur un livre tout à fait intéressant intitulé Histoire des canalisations de Poudlard. C'est comme l'Histoire de Poudlard mais par le prisme de ses canalisations. C'est très instructif. Saviez-vous que jusqu'au XVIIIe siècle, le système laissait à désirer, plus du tout aux normes sorcières ? Un robinet sur deux ne fonctionnait plus, le troisième étage était assailli d'une odeur suspecte, sans parler des fuites dans tout le château.
C'est Corvinus Gaunt lui-même qui a doté l'école de son nouveau système.
« Corvinus Gaunt était considéré par tous comme le choix d'ingénieur le plus logique. Non seulement il avait consacré son existence à l'étude des tuyaux, mais il possédait une fortune suffisamment conséquente pour offrir quelques gallions à quiconque s'opposait à son projet. Le seul réel mystère de cette histoire demeure la taille des canalisations installées par Corvinus, jugées beaucoup trop larges et donc peu pratiques par ses détracteurs. »
Or, je vous le demande : quel intérêt aurait eu un Gaunt de doter l'école de canalisations beaucoup trop larges ?
Hé hé.
12h37
C'est bien la preuve que je ne suis pas qu'un joli visage !
12h41
(Car je suis aussi très intelligent.)
13h14
J'ai immédiatement fait part à Marcus de ma découverte. Je l'ai chargé d'une étude minutieuse des plans pendant que je vais prendre le repas que j'ai manqué dans les cuisines.
13h18
C'est très bizarre un Elfe de Maison.
J'ignore pourquoi, mais cette petite créature dévouée qui m'a apporté un plat de pommes de terre me rappelle Marcus.
13h19
Il a un peu les mêmes gestes quand il m'apporte à manger.
13h21
Ou est-ce que c'est dans les yeux ?
Ceux d'Avery paraissent toujours immenses à travers ses lunettes.
13h21
Je demande pour lequel des deux cette comparaison est la plus flatteuse.
16h43
Je m'ennuyais en cours de Métamorphose, alors j'ai fait la liste de mes victimes potentielles.
Arnold Lafarge
Mimi Geignarde
Druella Rosier (tragique accident)
Alphard Black (idem)
Le problème c'est que je m'intéresse pas assez aux Nés-moldus des autres maisons pour connaître leur nom.
Ou leur tête.
Ou quoi que ce soit qui les concerne.
16h55
Dumbledore a pris ma liste. Soi-disant qu'il craint que « cette occupation ne vous empêche suivre mon cours ». Heureusement que je suis suffisamment malin pour ne pas avoir intitulé ma liste « Victimes du meurtre à coup de Basilic ».
Je me félicite de cette prévenance.
17h01
« Mr Jedusor, pourrais-je vous parler une minute ? »
Gloups.
Je vais faire semblant de ne pas l'avoir entendu.
17h16
Dumbledore n'est pas homme à se faire avoir. Il m'a tendu ma liste avec un sourire.
« C'est un peu énigmatique, commente-t-il avec son habituel sourire bienveillant, mais je perçois une autre lueur derrière ses lunettes en demi-lune.
— C'est une liste d'invités pour... pour notre pièce de théâtre... ?
— C'est une question ? demande-t-il aimablement.
— Je...
— J'espère que rien de grave n'y attend Miss Rosier. »
Respire, Vode.
Devant moi, les yeux de mon interlocuteur brillent de curiosité. J'imagine qu'il attend avec impatience ce que j'ai à dire à ce propos. Mais j'ai beau fouiller dans la sagacité de mon esprit pour y dénicher une explication plausible, ma tête est aussi vide que l'œil d'Alphard passé le troisième verre. Je n'y peux rien si cet homme me perturbe !
Je m'efforce de lui rendre son sourire.
« Je voulais dire par là que ce serait un tragique accident de l'inviter. Druella n'aime pas le théâtre.
— Mr Black fait néanmoins partie du club, je me trompe ?
— Un tragique accident, là aussi. Je crains qu'Alphard ne comprenne pas complètement l'art de la prestation théâtrale.
— Je vois. Vous prenez cette histoire de théâtre très à cœur. »
Je soutiens son regard.
« Effectivement. »
C'est moi ou il fait très chaud, tout à coup ?
17h39
Le problème maintenant, c'est que si j'amène mon Basilic vers l'un des quatre, Dumbledore ne croira plus du tout à mon histoire de théâtre. Va falloir être prudent, très prudent.
17h44
Je me demande comment Dumbledore réagirait au débarquement d'un serpent dans son bureau.
Hé hé hé.
17h49
C'est bon, je sais, il le pulvériserait en deux secondes.
Mais ça m'a fait plaisir de l'imaginer.
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14 mars
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14h53
« Tu as peur ? »
C'est ce que m'a dit Marcus quand j'ai proposé qu'on repousse de quelques jours le projet, parce qu'il nous restait encore un étage de canalisations à quadriller. Je me suis immédiatement insurgé.
Lord Vode, peur ?
« AH, la peur ! C'est sans doute ce qu'ils ont ressenti alors que j'étais brisé, parti, disparu ! Ils sont donc retournés parmi mes ennemis, ils ont plaidé l'innocence, l'ignorance, ils ont prétendu avoir été ensorcelés... Je me demande alors... Comment ont-ils pu penser que je ne reviendrais pas ? Eux qui savaient tout ce que j'ai fait, il y a déjà longtemps, pour me garantir contre la chute de cette armoire ? Eux qui avaient eu la preuve de l'immensité de mes pouvoirs, au temps où j'étais le plus puissant des rats ? Cette fois encore, je peux avancer une réponse. Peut-être ont-ils cru qu'un pouvoir plus grand encore pouvait exister, un pouvoir qui aurait pu vaincre Garth lui-même... Peut-être ont-ils juré fidélité a un autre ? Peut-être à ce défenseur des souris du commun, le vil, le pathétique, le Grand Souriceau ?
— ... »
Silence.
« C'est tiré de ta pièce de théâtre ?
— Comment tu l'as su ?
— Ça n'avait aucun rapport avec ma question. »
15h02
Est-ce que j'ai peur ?
Marcus prétend que c'est normal. Il est vrai que je n'ai tué pour l'instant que des rats, des chats et des lapins. Le plus gros animal dont j'ai écouté la respiration s'éteindre était un furet obèse.
Il m'a mordu le doigt juste avant son décès, ce petit bâtard.
15h37
En même temps, pourquoi attendre ? Aujourd'hui ou demain, la problématique sera la même. Allez, Vode. On ne devient pas un Mage Noir sans commettre des actes machiavéliques ! Quelle occasion sera plus parfaite que celle-ci ?
Il faut une première fois à tout ! Sans compter qu'il s'agit juste de faire un petit tour à l'air libre, pas de Tuer dans l'immédiat. Bon, à part si vraiment l'occasion se présente.
Si Basile a très faim, qui suis-je pour l'en priver ?
18h23
Actuellement dans le tunnel sous le lac.
J'ai engagé Marcus pour qu'il surveille les appartements de Dumbledore et s'assure qu'il ne descende pas au deuxième étage. J'espère que ça ira. Il se laisse trop régulièrement impressionner par l'aura de Dumbledore.
De mon côté, j'ai dû parlementer un peu avec Basile pour qu'il accepte de sortir de ses quartiers. Il était en pleine digestion mais s'est vite enthousiasmé quand je lui ai annoncé qu'il allait pouvoir « Tuer... » de tout son saoul et quitter son vieux tunnel.
« Suis-moi.
— Tuer... maître... tuer... »
Je sens un frisson d'excitation me parcourir.
18h25
Sois fier de ton fils, Salazar, Lord Vode réalise enfin son destin !
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15 mars
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9h24
Cher Journal,
Je te l'annonce : l'opération 'Libérons le serpent' a été une réussite ! Dumbledore n'y a vu que du feu. Basile était tout content de sa nouvelle liberté ! Un peu trop peut-être, puisqu'au moment de croiser une bande de Gryffondor, j'ai eu un peu de mal à réfréner ses ardeurs. Il faut dire que je n'étais pas moi-même très convaincu. Après tout, qu'est-ce un Gryffondor ou deux en moins à l'échelle de l'humanité ?
En tout cas, de façon globale, il m'obéit !
(Contrairement à la plupart des gens d'ailleurs, enfin c'est un autre sujet.)
« Tuer...
— Pas aujourd'hui, mon grand. Mais bientôt.
— Tuer... déchirer... maître... »
Je l'ai guidé en fourchelangue à travers les tuyaux. Ce petit coquin adore faire surgir sa tête de n'importe quel trou de la canalisation. Quel filou. Le seul petit instant de panique c'est qu'à l'autre bout du canal en question, ce n'était pas du tout un Né-moldu, c'était Abraxas Malefoy en personne.
« NON ! ai-je hurlé en désespoir de cause, alors qu'intrigué par le bruit, ce beau blond s'était dangereusement rapproché d'une vision mortelle.
— Pardon ? »
Je suis à peu près sûr de voir la langue de Basile sortir de la tuyauterie. Abraxas me décoche un regard perplexe. Je peux le comprendre, moi qui suis si calme et si aimable avec lui d'habitude...
J'espère qu'il ne m'en voudra pas d'avoir haussé la voix.
« Je... Il y a souvent des... des rats dans ces tuyaux. Ils sont très très larges, tu sais ? Les tuyaux, je veux dire. J'ai appris ça dans l'Histoire des canalisations de Poudlard.
— Ah... »
Encore une fois, je ne peux m'insurger de son évidente perplexité.
« Les rats ne me dérangent pas, finit-il par dire.
— Toi non plus ? Tu aimes bien ça, les rats ? »
Trop d'excitation dans ma voix. Vode, il faut que tu te calmes.
« Bien sûr que non... qui aimerait de telles créatures ?
— Euh, pas moi en tout cas », je marmonne, un peu perdu par ses déclarations.
Faut savoir, au bout d'un moment !
« Disons que j'ai conscience de leur existence, explique-t-il de sa voix douce. Ils ne me font pas peur. »
Par les culottes courtes du grand Salazar, la langue de Basile a bougé ! Je le connais, il va se faire un plaisir d'ouvrir les yeux dès qu'Abraxas va le regarder. Je la sens mal cette histoire ! Et Malefoy risque de ne pas comprendre si je me mets à débiter des trucs en fourchelangue devant lui.
« Tu aimes le théâtre ? »
Il me fixe d'un air interdit. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ne suis pas prêt à l'accueillir dans le club. Pas du tout. Mais il fallait bien dire quelque chose !
« Le théâtre ? répète-t-il.
— J'organise un atelier théâtre tous les mercredis.
— Oh.
— Je ne dis pas cela pour te flatter, mais je pense que tu ferais un comédien hors-pair. »
10h13
Bon. J'ai sorti Basile et Abraxas a promis qu'il passera à mon atelier théâtre. Il ramènera probablement un ou deux amis à lui. Je suis même passé au dortoir pour lui prêter mon exemplaire de Pique-nique en forêt. Il avait l'air très intéressé.
N'est-ce pas la définition d'une bonne journée ?
10h15
J'espère qu'il apprécie l'hydromel.
Et les discussions alcoolisées.
10h17
J'ai aussi très peur.
J'espère qu'Alphard et Karl sauront se tenir.
12h49
J'ai profité du déjeuner pour être attentif aux rumeurs mais aucune ne mentionne l'apparition d'un serpent géant en liberté dans les couloirs de l'école. Pas même dans un tuyau. Pas dans les potins colportés par Olive Hornby en tout cas, la reine en la matière.
Or, si Olive n'est pas au courant, personne ne l'est.
Parfait.
12h53
En revanche, je sais que Druella a encore mis un râteau à cet imbécile de Karl.
Hahaha.
12h56
Sortir avec Druella... quelle idée saugrenue.
20h58
« Dis, Vode... Je me posais une question. »
Je lève les yeux de mon journal pour regarder Marcus, affalé sur son lit, observant le plafond à travers ses lunettes d'un air songeur.
« Dis toujours.
— Tu comptes prévenir les gens, quand tu sortiras officiellement Basile ? »
Je fronce les sourcils. C'est-à-dire, prévenir les gens ?
« Tu veux dire, est-ce que je vais envoyer une lettre au directeur pour lui annoncer mes plans ? Cher Mr Dippet... (Je ricane.) Merci pour l'idée stupide !
— Pas comme ça non plus... Mais il faut bien qu'ils sachent ce que tu es en train de faire, non ? A quoi ça servirait sinon ?
— Hum. »
Je pourrais mettre un petit message sur les murs !
Mais quoi ?
21h03
« A BAS LES SANG-DE-BOURBES »
Je me demande si ce n'est pas un peu agressif.
Voire vulgaire.
21h07
« VICTOIRE POUR SERPENTARD ! ! ! »
A côté de moi, Marcus secoue la tête.
« Y'a trop de chance qu'on l'attribue à une rivalité de Quidditch. »
21h08
D'une certaine manière, je crois que rien ne vaut la simplicité alliée à une pointe de mystère.
« La Chambre des Secrets a été ouverte. »
21h10
Je suis un génie !
Bon, Marcus est à l'origine du message, mais mes propositions précédentes n'ont fait que l'y amener.
J'ai si hâte.
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23 mars
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17h04
Cher Journal,
J'ai franchi le pas ! J'ai guidé Basile à travers les tuyaux du château. Et qui vois-je en train de gambader dans les couloirs ? Juste quand je sors mon serpent, quelle heureuse coïncidence !
A côté de moi, Marcus émet une grimace.
« Arnold, tu es sûr ?
— Comment ça ? C'est un Né-moldu !
— D'accord, mais on le connaît depuis longtemps...
— Je comprends pas. Qu'est-ce que ça change ? »
Je vois bien qu'il hésite à me répondre. Il se mord la lèvre, nerveux.
« Comme tu veux... »
C'est vrai qu'Arnold est un gars sympa mais bon, ce n'est quand même pas ma faute s'il est Né-moldu !
17h57
L'opération a été une réussite ! Enfin, presque. Arnold n'a été que pétrifié, ce qui a soulagé Marcus, je l'ai bien vu. J'imagine qu'il a dû regarder Basile à travers ses lunettes. Tel est le seul défaut du Basilic : il ne suffit pas à atteindre les myopes.
En ce qui concerne le petit message, j'ai piqué un bocal de sang de rat dans la réserve de Slughorn pour plus de réalisme.
« La Chambre des Secrets a été ouverte. »
Le S a une forme de serpent hihihi.
Mon art est subtil.
20h08
Pas de mort, certes, mais tout de même une panique à Poudlard ! Tous les cours de l'après-midi ont été annulés. Armando Dippet a convoqué les professeurs pour une réunion d'urgence. Au dîner, les spéculations vont de bon train, la Chambre des Secrets est sur toutes les lèvres.
Karl reprend une cuisse de poulet, l'air perplexe.
« C'est dingue, cette histoire. Vous croyez que Salazar Serpentard est revenu d'entre les morts ? »
Alphard secoue la tête.
« Ne dis pas de bêtise. Tu sais bien que c'est impossible.
— Alors quoi, quelqu'un l'aurait ouverte à sa place ? interroge Druella.
— J'imagine... Mais qui ? C'est ça, la vraie question. »
Silence.
« Vous croyez que ça pourrait être un professeur ? » demande Mulciber.
Marcus me jette un regard en coin.
« Ou un élève... Quelqu'un de très charismatique... avec une grande puissance magique ! »
J'esquisse un léger sourire, même si là, Avery joue avec le feu. Dans cette description d'une grande acuité, n'importe qui pourrait me reconnaître !
Karl ouvre de grands yeux.
« Non... Tu crois que c'est Abraxas ? »
20h32
C'est quand même fou !
J'ai tout fait ! J'ai trouvé l'entrée de la Chambre, entamé un dialogue avec une créature mortelle, quadrillé toute la tuyauterie du château et tout ça pour que le mérite revienne à Abraxas Malefoy ! Je veux bien qu'il ait de beaux cheveux mais tout de même ! Je suis l'héritier de Serpentard, pas lui !
Ils sont tous d'accord, tous !
En plus, Abraxas n'est pas venu à la dernière réunion théâtre. Il m'a affirmé qu'il serait présent la prochaine fois. Là, il était « très occupé ailleurs ». D'un autre côté, ce n'est pas une mauvaise chose. Karl a inventé un jeu à boire où on devait mimer des animaux et ça a très mal terminé. Deux plantes en pots de Slughorn sont mortes sur le coup.
Sans compter ma dignité – dommage collatéral de l'exercice – au moment d'imiter le Botruc.
20h44
La prochaine fois, il faut que je trouve le moyen de leur expliquer que l'héritier de Serpentard, c'est moi !
20h46
Lord Vode, héritier de Serpentard...
Qu'est-ce que ça sonne bien !
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30 mars
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18h04
Cher Journal,
A la réunion du club théâtre, j'ai fait face à des sollicitations très pénibles.
« Dis, Vode, t'es vraiment sûr qu'il viendra ? »
Je me contente d'un soupir.
« Je ne suis sûr de rien mais il m'a quand même littéralement déclaré 'à tout l'heure'.
— Et quand exactement t'a-t-il déclaré ça ?
— Eh bien, tout à l'heure. »
Mulciber s'agite sur sa chaise tandis qu'Alphard se ressert un verre avec indifférence.
« Mais quand, tout à l'heure ? Sois plus précis ! »
Je m'apprête à lui rétorquer quelque chose de brillant quand la porte de notre petite salle s'ouvre pour faire apparaître un être élancé aux cheveux blonds plus soyeux que jamais. Abraxas Malefoy.
Abraxas est venu !
En face de moi, Gordon se fige, Alphard suspend son geste, Karl ouvre de grands yeux et Marcus le fixe d'un air béat. Abraxas laisse entrevoir un sourire, puis s'adresse directement à moi en désignant une chaise.
« Je peux ? »
Il est si poli !
« Je t'en prie.
— Merci. Alors, de quoi parliez-vous ? Je ne veux surtout pas vous interrompre. »
Silence.
Mes camarades se contentent de le regarder tel un banc de merlans frits, trop impressionnés pour lui articuler une réponse. Génial. Je vais encore devoir tout faire moi-même.
« Tu veux un peu d'hydromel ? »
Il secoue la tête.
« Non merci, je ne bois pas. »
Ce garçon est parfait.
18h35
« C'est vrai, je pense effectivement qu'il est dangereux que le sang impur gagne du territoire. Tous les êtres ne sont pas égaux, c'est un fait et il faut, je crois, que ceux qui sont supérieurs par le sang se montrent suffisamment forts pour faire en sorte que les autres demeurent à leur juste place. Ce sont à eux d'agir, à eux de se montrer digne de leur rang. »
Le silence se fait. Pour une fois, la discussion est ordonnée. Elle ne part pas dans tous les sens. Karl ne vomit pas dans les plantes. Ça m'arrange, mais je ne peux m'empêcher d'être un peu jaloux. J'ai dit quasiment la même chose la dernière fois – certes pas exactement comme lui – et à la place d'un hochement de tête, Alphard a poussé un soupir contrit.
« T'as tellement raison, déclare Mulciber.
— Qu'est-ce que tu penses de la Théorie du Sang d'Anatole Herance ?
— Dis, Abraxas, c'est vrai que ta famille est affiliée à Salazar Serpentard ?
— Je...
— T'utilises quel genre de soin pour tes cheveux ? »
...
18h55
J'ai cru que cette réunion n'allait jamais finir. De toute évidence, mes camarades ont apprécié sa présence. Gordon lui a adressé un clin d'œil et Karl lui a même filé un coup sur l'épaule avec ces mots : « Continue ce que tu fais, on est tous derrière toi ! ».
Au moment de quitter la salle, Abraxas s'est tourné vers moi :
« Merci de m'avoir invité.
— Avec plaisir. »
Il hoche poliment la tête, fait mine un instant de sortir, puis se retourne.
« Tu sais, Tom, j'ai lu attentivement ta pièce.
— Tu parles de Pique-nique en forêt ?
— Oui. C'est une conception radicale de notre société mais rafraîchissante, bien moins fade que la tolérance qu'on entend partout. Je dois t'avouer que je suis déçu de ne pas avoir partagé avec vous une réelle discussion sur les enjeux de ta pièce.
— Je... Je ne suis pas sûr qu'ils l'aient lue.
— De toute évidence. C'est dommage, je croyais vraiment que tu étais sérieux avec tout ça. Mais à y réfléchir, je ne suis pas certain que tu sois prêt.
— Que veux-tu dire ?
— Tu es intelligent. Tu as des idées, tu sais écrire, il ne te reste plus qu'à te faire écouter... »
Avant de quitter la pièce, il m'adresse un dernier sourire.
« Peut-être à un de ces jours, Tom. Quand tu auras cessé d'attendre qu'on te donne ce que tu dois prendre seul. »
22h07
J'ai médité là-dessus toute la soirée.
Abraxas doit avoir raison. Je n'ai pas tout compris mais ça sonnait vachement bien.
22h09
Je ne peux plus me contenter d'attendre que Karl et les autres me suivent. Je dois prendre. Je dois m'imposer.
22h12
Lord Vode, on l'aime ou on le quitte !
22h15
Abraxas me dirait certainement que je leur donne un peu trop le choix.
Lord Vode, on l'aime et c'est tout.
22h17
A la limite, si vraiment on me déteste, on peut aussi mourir dans d'atroces souffrances.
22h56
N'empêche que la plus grande révélation de cette soirée, c'est tout de même qu'Abraxas Malefoy utilise un shampoing doux pomme-myrtille. Enfin, utilisait.
Il finira dans ma baignoire dès demain matin !
(Le shampoing, pas Abraxas. Ça me paraît évident, bande de vieux pervers !)
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(A suivre)
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Un review = un shampoing doux pomme-myrtille (certifié cheveux brillants par Lord Abraxas himself !)
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Beaucoup d'Abraxas d'ailleurs dans ce chapitre, j'espère que ça a plu à ses fans :P
Le prochain chapitre est censé s'intituler Où Tom se dévoile... et qui sait, peut-être prendra-t-il son destin en main ?
Bisous et à bientôt pour la suite !
