Chapitre 31:

Les larmes d'or


Les jours qui suivirent furent très longs pour Harry, il ne cessait de tourner en rond. Il avait séparé leur lit en deux avec un sort, car Draco refusait tout contact physique et ses cris l'empêchait de passer des nuits suffisamment reconstructrices.

Harry souffrait de voir son veela dans une telle détresse physique et psychologique.

Physique parce que même au bout de cinq jours, il n'avait pas récupéré de sa stasie et du mauvais traitement qu'il s'infligeait lui-même à son propre corps. Draco refusait de s'alimenter normalement. Tout ce qui était liquide, passé, mais toute forme solide ne passaient pas la barrière des lèvres pâles.

Severus et Harry avaient tenté mille ruses pour tenter de le faire fléchir et à leur grande honte, même le chantage. Draco n'avait pas fait sortir ses ailes depuis, il lui avait alors rappelé quel bonheur il semblait éprouver quand il volait dans les jardins de la banshee et la liberté qu'il ressentait : " Accepte ta part veela Draco et délaisse un peu ton humanité", lui avait demandé Séverus.

Cela avait été un drame pour Draco qui leur avait lancé qu'il était brisé et que sa part veela était en train de mourir face aux horreurs qu'il avait subies. Les assauts dégoutants du monstre. Son intimité violée et tourmentée, les injonctions sans fin de Voldemort pour qu'il sorte ses ailes, car cela le faisait bander...

Harry avait alors compris, Voldemort faisait appel au veela pour exciter son fantasme dégoûtant et tenter de s'accrocher le veela.

Il était sorti du manoir en pleurant. Il n'avait pas le droit de faiblir, mais c'était tellement dur. Il savait qu'il perdait son veela. Son lien avec lui le chauffé durement. Comme une brulure qu'il ne pouvait pas apaiser, il savait que si cela continuait, il allait perdre pied.

Severus l'avait alors rejoint :

« Viens Harry, je vais dans la serre.

— Tu as une serre ? Mais, je l'ai jamais vu...

- Elle est protégée par un sort, car les petites fées de Thunaye n'arrêtent pas de me dévaliser, surtout mes larmes d'or."

Les petites fées de Thunaye étaient, en effet, très présentes à Thunaye et en Australie. C'étaient des petites créatures qui pour Harry était un curieux croisement entre l'humain et la mouche. En effet, elle avait quatre yeux globuleux et une bouche en forme de trompette, ce qui leur permettait de se nourrir avec le nectar des fleurs. Elles étaient très friandes des larmes d'or. Elles avaient des longues jambes et des bras un peu disproportionnés aussi. Ses petites fées passaient leur temps à chanter et prenaient un malin plaisir à voleter dans la chevelure du brun. Severus lui avait alors dit qu'elles devaient l'aimer bien. Harry s'en serait bien passé.

Ils arrivèrent près d'un espace vide où Harry allait souvent voler avec son balai et la Severus fit apparaitre une magnifique serre. Tout en fer forgé avec des voiles blanc qui semblait onduler sous la brise chaude de cette matinée.

Quand Harry y met les pieds, il fut époustouflé devant tant de beauté... Des fleurs de tous genres se mélangeaient, beaucoup d'orchidées magiques qui grimpaient jusqu'au sommet de la serre, des lianes étranges avec des sortes de grosses pommes rouge. Harry voulut en prendre une, quand Severus lui retira la main :

« Elles sont très venimeuses. Elles me servent à fabriquer les potions de soin pour madame Pomfresh. À petite dose, elles aident le corps à se fortifier. Et oui, je vois ton regard, j'en mets un peu dans l'eau de Draco."

Des arbres immenses se dressaient, tilleuls, châtaignier, peuplier, alèze, cèdre et chênes. Au pied de chaque arbre, différentes plantes s'épanouissaient : champignons, marguerite, et beaucoup de variétés qu'Harry ne connaissait pas.

L'air embaumait une multitude d'odeurs florale : musquée, douce. Harry en reconnaissait certaines, la menthe, la verveine, la camomille, le thym, mais beaucoup lui était inconnus. Severus s'arrêta alors devant un imposant arbre. Harry n'avait jamais vu un tronc aussi épais : Les branches majestueuses s'étalaient dans un foisonnement de feuilles vertes et blanches. Les touches d'or parfois venaient couper la monotonie des couleurs le rendaient brillant et presque dynamique. :

« Qu'est-ce que c'est ?

- Ce sont mes larmes d'or. Cet arbre est très rare, c'est un aloué fhatipharia. Le manoir, c'est construit bien après lui et j'ai créé cette serre pour le protéger en priorité. Les larmes d'or sont des fruits magiques. Un fruit suffit à ôter du cœur la tourmente et la douleur. Toute pensée négative est alors endormie. Il ne reste alors que la plénitude de l'être.

- Un peu comme une drogue moldu?

- Un peu, les sorciers en sont friands, mais comme tout instant de bonheur, il se paye. À la fin de la digestion, le retour à la réalité est assez doux, mais souvent une vision sur l'avenir clôt l'épisode. Et cependant, ce n'est jamais une vision positive.

- C'est un sacré retour de médaille, pensa Harry à haute voix.

- Oui, d'où son nom."

Severus en cueillit délicatement :

« Je vais en faire prendre à Draco."

Harry tressaillit, il avait envie que le blond se sente mieux, cependant si la vision allait être encore pire que tout le reste ?:

" Il aura sa vision. Cela l'apaisera ou non sur l'avenir, cependant il a besoin de réponse. Et ce fruit va lui permettre d'en trouver.

- Il veut comprendre pourquoi il est en vie et s'il a un rôle à jouer.

- Oui, je le sens à travers le lien. Il se ferme Harry, il n'a plus d'identités. Il n'est plus rien. Lui faire voir son avenir va lui permettre de comprendre qu'il doit vivre."

Harry regardait les petits fruits suspendus dans le ramage et soupira. Et dire, que lui, qui était censé être le compagnon de Draco n'arrivait même pas à le faire sourire.

Arrivé au manoir, Harry s'isola dans la véranda. Il sentait Draco qui était dans la chambre. Il devait encore regarder par la fenêtre, comme s'il était prisonnier. La veille, Harry s'était fâché. Il avait ouvert la grande baie et avait lancé :

« Sors, vole, arrête de croire que tu n'es plus capable.

- Je ne peux plus.

- Putain, Draco ! il ne t'a pas arraché tes ailes quand même ?

- Il m'a arraché ma foi Harry, c'est pire..."

Harry n'avait pas su que répondre. Son cœur s'était serré. Quand on ne veut plus vivre malgré tout l'amour autour de soi, que faire ?

Severus avait sûrement raison... lui montrer qu'il avait un avenir, même noir, c'était important.
Alors qu'il était dans ses pensées, il fut brusquement interrompu par l'objet de ses pensées mêmes qui le regardait avec un sourire aux lèvres !

Harry se releva surpris, jamais, il n'avait vu une telle expression sur le regard du blond. Il comprit alors que les larmes d'or avaient fait effet :

« Dis monsieur Potter on va voler ?

- Voler ?

- Oui, tu prends ton balai et on part en vadrouille. »

Draco avait alors sorti ses ailes magnifiques et lançait un regard implorant au brun, qui avala sa salive. Il était tellement beau à ce moment-là. Et si pleins de vie. Sans mot dire, il alla chercher son balai et suivit le veela jusqu'au grand parc. Ils s'élancèrent alors ensemble et Harry ne put s'empêcher de voir à quel point, il arrivait à adapter sa vitesse avec celle de Draco.

Ils passèrent la journée dans les airs et pour la première fois depuis longtemps, ils rierent ensemble. À la fin de l'après-midi, l'envie de voir Severus les prit tous les deux. Ils sentaient leur aîné tracasser à travers le lien. Harry n'avait pas osé interrompre leur moment, mais Draco de lui-même s'était posé sur l'herbe :

- Severus a besoin de nous.

Pendant le trajet jusqu'à la maison, Harry effleura la main de son veela qui le regarda le rose aux joues. Il avait envie de lui, mais il savait très bien que ce moment n'était pas naturel et qu'il ne pouvait en abuser. Seulement durant un instant, il se permit d'être heureux avec son compagnon.


Un avis ? J'écris avec mon tel, car je suis en vacances pas simple :)