Chapitre 32:

La vision des Larmes d'or


Severus les regardait par la fenêtre de son bureau. Ils étaient beaux. Ce n'était que des enfants et le monde était en train de les engloutir. Il retourna à sa préparation. C'était un moment sans aujourd'hui pour lui, il avait beaucoup réfléchi dans la nuit. Il se sentait mieux depuis qu'Harry l'avait libéré de Voldemort, mais il culpabilisait. Ce n'était pas au jeune garçon d'affronter toutes les horreurs de la guerre.

L'angoisse. C'est cela qui lui serrait le cœur. Il avait envie de prendre une larme d'or à son tour, mais découvrir une partie de son avenir le rebutait. Il se sentait à sa place avec ses deux élèves, ils étaient sa famille à présent. Il sentait, en effet, le lien du clan magique et le besoin de protection. C'était beau, c'était saint. Les voir ensemble le rassurer, car son lien avec ces deux-là n'était pas un lien de couple et il ne sentait pas à l'écart. Au contraire, il était quasiment entier.
Alors pourquoi ?

Il caressa du doigt de la main la couverture en cuir du livre posé sur son bureau. Il y avait longtemps qu'il ne l'avait pas ouvert.
C'est cela... il savait qu'il devait à nouveau relire les pages de son passé pour accepter pleinement son présent. Tant qu'il ne fera pas le deuil de ce qui a été, il ne pourra pas être.

Mais putain, il l'avait tellement aimé et voir son fils aujourd'hui essayer de se relever était très douloureux pour lui.

Il se rappelait encore quand Lucius était apparu dans le salon il y a 17 ans lui annonçant que Narcissa était enceinte. Il se rappelle le choc physique qu'il avait éprouvé alors. Au fond, il espérait que Lucius retourne vers lui. Il ne pouvait imaginer un seul instant que leur amour puisse passer en second plan. Il ne pouvait pas imaginer que Lucius jetterait tout au feu en l'épousant et en lui faisant un enfant.

La famille, c'était quelque chose de bien trop important pour lui. Jamais il ne pourrait enlever un père à son enfant.
Il avait voulu le tuer quand il lui avait appris. Il s'était senti si seule, si abandonné...

Et voilà que 17 ans après, tout cela lui revenait en pleine gueule. Pourquoi Lucius avait pris le risque de prévenir Harry pour la banshee au chaudron ? Que cherchait-il ?

Il avait bien vu que Lucius s'était astreint à tout éteindre de son passé en lui...

Pire, quand il le voyait, Severus ne distinguait même plus la moindre émotion derrière ses orbes grise.

Pourquoi il pensait autant à lui... ce n'était pas à cause de Draco. Il aimait le veela entièrement, non pas par rapport à son père. Cela avait toujours été. Il aimait ce gosse, pour sa complexité : sa fragilité et sa force, son innocence et sa dureté, son intelligence et sa naïveté.

L'angoisse, encore. Severus décida de s'assoir et il porta la main à son cœur. Il avait mal. Il ferma les yeux en se prenant la tête dans les mains. Il avait préparé une potion pour le mal de tête, il n'avait qu'à la prendre. Mais se levait lui paraissait soudainement si dur, et la potion était si loin. Il se sentait de plus en plus mal et sans prévenir, il tomba de son fauteuil et sombra dans l'inconscience.

Draco fut le premier à rentrer dans le bureau. Il s'agenouilla au pied de son professeur et ami. Il avait peur. Il sentait la souffrance de Severus et autre chose...

« Harry, il à quoi ?

- je ne sais pas, dépose-le sur le canapé. »

Le veela souleva sans aucune difficulté l'aîné. Severus n'avait pas les traits du visage détendus, au contraire, il était crispé, ce qui était étonnant, car il était inconscient :

« Je sens son malaise. Je l'aime Harry, je veux qu'il soit bien comme je le suis. »

Harry ravala ses paroles, il avait failli dire à Draco que son bonheur était dû à un fruit magique et rien d'autre. Il se flagella mentalement. Depuis quand était-il aussi amer ?

« Moi aussi, je l'aime Draco.

- On est une famille, mais il nous manque quelqu' un.

- Je ressens pareil.

- Donne-moi ta main. »

Harry tendit la main au jeune veela qui lui lança alors un sourire éblouissant. Il prit alors celle de Severus de son autre main et se mit à fredonner une étrange mélopée.

Le Brun n'osait pas l'interrompre, Draco avait une si belle voix. Il se laissa aller et vit que son compagnon semblait même briller. Il sentait les ondes de bien-être qu'il propageait à lui, à Severus et il sentait aussi un filament magique partir au loin.

« Il va nous rejoindre Harry ?

- De qui parles-tu ?

- De notre chaînon manquant.

- Tu sais qui ?

- Nous sommes une forêt et il fait partie de nous. Nous correspondons ensemble, il est moi et sera bientôt toi. »

Harry fronça les sourcils. Ok, les larmes d'or devaient foutrement être puissantes pour que Draco se mettent à parler comme le professeur Trelauney.

Draco s'allongea prêt de Severus et se leva dans ses bras, manquant de place, Harry se mit en face d'eux par terre et prit la main de Severus. Au bout d'un certain moment, le visage du professeur de potion se détendit et harry et Draco s'endormirent.

Harry fut réveillé par un cri strident. Il vit avec stupeur que Draco était collé contre le mur du bureau de Severus et remisait:

"Draco !

- Pourquoi, pourquoi vous m'avez fait ça ?

- on voulait te prouver que tu pouvait être heureux Draco, lui lança patiemment severus.

- vous m'avez drogué dans le seul but de le faire venir. ne me mentez pas !

- c'est faux et je ne sais même pas de qui tu parles.

- je l'ai vu le chaînon manquant et je peux vous dire que je préfère me tuer que de l'accueillir.
Vous le saviez forcément severus que c'était lui !

- Mais de qui par Merlin parles tu ?

— Vous aussi, vous le saviez mais vous avez préféré me droguer pour que le veela l'attire et l'appelle . Vous ne l'avez pas laisser le choix de même vous ne l'avez pas laisser le choix de ce clan.

- Mais de quoi parle-t-il Severus ?"

Harry jeta un regard perdu au professeur de potion qui soudainement était redevenu blême :

- Nous voulions t'accorder juste un peu de répit à toi et à nous trois. Tu as raison, le lien du clan est là et sacré. Nous avons besoin de toi comme toi, tu as besoin de nous et encore plus de ton compagnon.

- C'est trop dur. Il arrive en plus. Comment je vais faire Harry, aide-moi ?

- Je ne sais pas, dis-moi ce que tu sais, je ne comprends pas.

Harry ne cessait de jeter des coups d'œils furtifs dans tous les coins de la pièce... il s'attendait à ce qu'une personne surgisse comme apparemment Draco l'avait appelé.

« Je l'ai vu, je nous ai vus et j'ai vu la souffrance de l'enfantement. Il me prenait mon enfant Harry ! Et il doit clore notre clan !

- Mais qui !

- Mon père !"

Un silence glaçant se fit dans la pièce. Harry ne bougea pas, n'osa même pas respirer. Il n'était pas certain d'avoir compris. Il avait parlé de bébé ? Du clan et de son père, donc s'il reliait tous les éléments. Merde, c'était impossible... Lucius Malefoy ne pouvait pas être le chaînon manquant. Et un bébé ?... Et il se retourna brusquement vers Severus qui le regarda perdu :

« Il dit vrai ?

- Je peine à croire que ce soit lui... même si cela serait logique.

- Logique pour qui qui Sev, pour moi ? Un père qui m'a ignoré pendant dix-sept ans et qui ne sait jamais intéressé à son fils ? Ou pour vous un ancien amant qui vous a trompé puis abandonné ?

- Un ancien amant ?

- Il a raison Harry, j'ai été profondément amoureux de Lucius. C'était il y a très longtemps et mon cœur a été brisé quand il m'a quitté pour Narcissa..."

Draco s'était levé et à la grande stupéfaction des deux hommes ? Il ouvrit la fenêtre du bureau et sans mot dire s'élança avec tant de beauté dans le ciel, qui commençait à s'obscurcir qu'ils restèrent bouchers bée :

"Les larmes d'or ont au moins eu cette utilité ?

- Oui, tu avais raison et il est tellement en colère après nous qu'il a oublié pendant un instant sa propre peine.

- Le clan en prenant des forces nous protège un peu de nous-mêmes.

- Comment te sens-tu Severus ?

- Si Draco a raison, les prochains jours ne vont pas être simples, je suis perdu ... »

Il s'était levé et avait repris le livre qu'il avait effleuré avant d'avoir son malaise:

« Penser à lui m'est douloureux... j'ai vraiment souffert toutes ces années. J'avais l'impression pour la première fois de ma vie d'être libéré et il est parti à Askaban. À présent, je ne fais que ressasser le passé et la peur du futur me glace.

- S'il est bien notre dernier membre du clan, il va faire partir du futur. Il va falloir l'accepter, mais je ne sais pas comment.

- Je ne sais plus qui il est Harry et j'ai peur pour Draco.

- Finalement, nous n'avons pas le choix. Ma magie doit se stabiliser et nous allons devoir affronter Voldemort, si pour cela, je dois accepter le diable lui-même pour débarrasser le monde de cet enculé, je le ferais."

Harry avait le regard noir. Le professeur de potion était impressionné par sa force et de même, il avait peur. Harry souhaitait se venger et pour cela, il était prêt à accepter l'impensable. Il allait devoir travailler dessus. Il acceptait bientôt que Lucius était des leurs, mais il se promit silencieusement qu'il ne donnerait plus son cœur.

Quand il quitta la piéce de son bureau, le gryffondor se passa la main sur le visage. Il était fatigué. Il vit Severus prendre la direction de la serre magique. Il avait retiré sa cape de sorcier et portait un chandail en lin beige léger et un pantalon en toile marron qui mettait en valeur sa silhouette svelte et musclé. C'était indubitablement un bel homme. Harry le trouva élégant. Non pas l'élégance de Draco, racé et délicat, mais une élégance masculine et naturelle.

Il avait détaché ses cheveux qui lui arrivaient aux épaules. Loin d'être gras, il était magnifique, le brun acajou reflétait une couleur de miel sous le ciel australien. :

« Je dois être jaloux?"

Il se retourna et sourit :

« Je le trouve beau.

- Oui, il l'est et il n'en a absolument pas conscience."

Le veela s'approcha et s'assit sur le canapé :

« Il est dur de me dire que mon père va devoir partager ma vie.

- Je sais, mais je pense qu'il n'a pas eu le choix Draco, il m'a informé sur la bonne démarche à suivre avec la banshee au chaudron. Il voulait que je te récupère avant Voldemort.

- Je ne l'ai pas vu quand il était là-bas, je ne sais pas où il était pendant que je me faisais violer Harry."

Harry avala difficilement :

« Je... Je t'aime Draco et je veux tant t'aider... J'ai peur pour toi... Je te jure, je le tuerai."

Draco le regarda, ses yeux gris reflétant une émotion qu'harry ne connaissait pas:

« Je veux t'aider à le tuer...

- Tu seras celui qui portera le coup final, je ferais tout pour ça.

- Nous allons devoir nous renforcer et accepter mon géniteur pour que notre lien de clan soit entier.

- Tu as changé.

- Les larmes d'or m'ont montré mon avenir et je n'en veux pas, surtout pour toi et ma famille. Je veux que nous puissions avoir une chance de vivre sans peur. Si je dois avoir un enfant, je ne veux pas voir peur qu'on me l'enlève ?

- Et nous ?

- Nous allons finaliser le lien. Laisse-moi le temps de l'accepter et de préparer mon corps."

Harry tressailli, ce n'est pas ce qu'il voulait, il voulait que leur relation soit libre et sans obligation :

« Faire l'amour est beau Draco, je te le montrerai, uniquement quand tu me le demanderas.

« Très bien... Puis-je te tenir Ta main ?"

Harry soupira de soulagement, quand la peau fraîche de son veela vint à la rencontre de sa main. Le lien bondit et lui procura un sentiment puissant de joie. Il était avec lui, là, entièrement avec lui.

Les deux regardaient le mur en face, tout entier à cette nouvelle sensation qu'ils ressentaient.


Voili, voilo, le prochain chapitre est dispo :)

Un petit avis, c'est mon petit cadeau :)