Chapitre 1 : Arrival at Lothlórien

Dans la faible lueur du crépuscule, deux ombres s'approchèrent l'une et l'autre du bord d'une célèbre forêt, belle et crainte. La canopée est de vert et d'or ; les arbres, majestueux et solennels. C'était la Lothlórien, maison des Galadhrims.

Un garde sortit silencieusement de la végétation et s'adressa au visiteur, d'une voix à la fois juste et chantante :

« — Salutations, fils de Thranduil. Vous avez longtemps gardé vos distances avec nos frontières. »

Ce jeune garde avait reconnu la personne qui venait d'arriver. C'était Legolas Vertefeuille, l'un des Neuf Marcheurs, un membre de la Communauté de l'Anneau. Il avait traversé la Forêt d'Or une fois, au cours de la Guerre de l'Anneau, et à présent, il était de retour. Seulement le garde était souvent à son poste de surveillance, à l'écart de la cité, et la raison de la venue du prince lui était inconnue.

Legolas répondit à ses salutations avec joie et assurance. Son cœur était allégé par le voyage et la vue de ces grands arbres avait agité son esprit. L'excitation indéniable du jeune garde d'avoir été le premier à le saluer était contagieuse.

« — J'ai été fort occupé à Eryn Lasgalen, mais maintenant mon devoir nécessite un voyage dans votre beau pays. », lui répondit Legolas en lui rendant un salut solennel elfique qui égaya secrètement le garde.

Il étudia Legolas quelques instants, un petit sourire étirant les commissures de ses lèvres. Il essaya autant qu'il put d'adopter une expression digne, son sourire ne pouvant être réprimé.

« — Allez-vous rester longtemps parmi nous ?, s'empressa-t-il de demander avant de s'élancer de son poste sur une branche d'arbre plus basse pour atterrir devant le prince elfique.

— Je pense que je ne peux vous le dévoiler, dit Legolas. Dame Galadriel m'a fait signe, et je ne peux ignorer son appel. »

Personne, pas même les princes elfes, ne peut ignorer les sommations de Dame Galadriel, et même dans sa réticence à en parler avec le garde, Legolas savait pertinemment ce que cette réunion entraînerait. Il n'avait pas enduré la pire dispute avec son père depuis deux siècles pour un coup de tête. Il voulait quitter la Forêt Noire pour les bois de l'Ithilien en Gondor. Et obtenir la bénédiction de son père dans cette aventure. Mais finalement, même le roi Thranduil ne pouvait ignorer Dame Galadriel. Elle gouvernait la Lothlórien depuis Caras Galadhon. Elle était ancienne et sage, et par-dessus tout, une bonne et généreuse souveraine. Beaucoup des elfes spéculaient sur le fait qu'elle quitterait bientôt ces rivages maintenant que Sauron le Grand Trompeur avait été mis à mal.

Alors que Legolas marchait à travers la forêt, ses yeux dérivaient parmi les mellyrn, profitant une fois de plus de leur beauté et dignité paisible. Ses pensées sereines furent interrompues par la voix du garde qu'il avait rencontré au bord de la forêt.

« — J'ai entendu le capitaine des gardes parler de vous. Il a dit que vous étiez l'un des Neuf Marcheurs et que vous étiez également très habile à l'arc, lui dit le garde qui observait Legolas d'un regard proche d'une profonde révérence.

— J'aimerais beaucoup attester de vos compétences. Haldir a si bien parlé de vous. Il est l'un des plus grands en ce domaine au sein des Galadhrim, poursuivit-il.

— Oui, sourit Legolas. Haldir n'est pas vraiment généreux en éloges. Il est rare d'avoir un compliment de sa part. »

La jeune garde hocha la tête.

« — J'en sais plus que vous ne pourriez y penser car je suis Farothin, et Haldir est mon oncle. », déclara-t-il.

Il marqua une pause et regarda Legolas alors qu'ils marchaient vers le coeur de la forêt.

« — Je sais que c'est audacieux de ma part de vous le dire, mais j'aimerais beaucoup vous voir, vous et mon oncle, participer à un concours de tir à l'arc. »

Legolas se mit à rire.

« — Moi ? Affronter Haldir dans un concours de tir ? Croyez-moi, Farothin, quand je dis que je suis honoré, mais je n'ai pas du tout envie d'être embarrassé, et je ne cherche pas à l'être.

— Mon Seigneur, protesta Farothin. Ce n'était pas une plaisanterie. Ce serait sans doute un moment des plus distrayants pour les Galadhrim.

« — Peut-être, Farothin. Si mon devoir envers la Dame n'interfère pas, nous aurons notre petit jeu de flèches. La profession d'Haldir fait de lui un expert et un adversaire redoutable dans ce jeu. J'adorerais le battre. », dit Legolas, en faisant un clin d'oeil à Farothin.

Alors que les deux elfes approchaient de Caras Galadhon, ils arrivèrent sur Cerin Amroth, le cœur du royaume antique. Legolas s'arrêta pour chercher quelques niphredils, fleur pâle qui pousse en grappes autour du tronc des mellyrn. Il se sentait encore jeune parmi ces vieux arbres, et son cœur se souvenait de la dernière fois qu'il avait été dans cet endroit avec la communauté. Que de douleurs ils avaient connus alors. Il pensa à Frodon et à son fardeau, en espérant que le jeune hobbit avait retrouvé la paix dans la Comté. Ses pensées dérivaient vers Aragorn et Arwen, se rappelant que Cerin Amroth était le lieu de leurs déclarations d'amour.

« — C'est un endroit magique, n'est-ce pas, Farothin ? Rempli de souvenirs …, déclara Legolas, sans vraiment attendre de réponse. Il plaça la nephredil dans sa poche

— Venez, la Dame attend. »

Legolas monta au talan et à la grande salle du Seigneur Celeborn et de la Dame Galadriel. La plate-forme suspendue entre les mellyrn comme le pont d'un navire vaste et puissant, était ouverte à l'air et au silence ainsi qu'aux murmures des arbres.

Dans cet endroit, Galadriel et Celeborn régnaient. Ils étaient aussi anciens que les arbres eux-mêmes, et leurs yeux contenaient la sagesse ainsi que la tristesse de nombreux âges.

« — Bienvenue, fils de Thranduil. Trop de temps s'est écoulé depuis notre dernière entrevue à la cour du Gondor. », déclara Celeborn, en invitant chaleureusement Legolas à s'asseoir sur un siège.

Legolas s'approcha du Seigneur et de la Dame, en s'inclinant devant eux.

« — Je suis à votre service, ma dame. »

Il balaya du regard la salle. De nombreux elfes s'étaient rassemblés, brillants par l'éclat de leurs vêtements et de leurs teints. Legolas se sentait un peu énervé de leurs intérêts et souhaitait découvrir seul l'objet de sa visite.

Il plongea son regard dans celui de Dame Galadriel, et elle le soutint.

« — Vous souhaitez délaisser la Forêt Noire, fils de Thranduil ?

— Oui, répondit Legolas en hochant la tête solennellement. Avec la bénédiction de mon père, je voudrais voyager en Ithilien pour y créer un nouveau royaume des elfes dans sa forêt. »

Legolas cessa de regarder Galadriel pour observer Celeborn.

« — Mon père a donné son consentement à ce sujet. »

Galadriel posa ses yeux sur Legolas une fois de plus.

« — Nous le savons, car il a envoyé lui-même un mot à ce sujet. Legolas, vous êtes encore jeune et possédez encore beaucoup d'amour pour la Terre du Milieu et ses peuples. Vous n'avez pas tout à fait tort de vouloir rester, mais beaucoup des premiers-nés ont déjà quitté ces rivages. »

Legolas hocha la tête. Il avait vu beaucoup de départs de son propre pays, à la recherche de la lumière de Valinor sur les mers occidentales.

« — Il est venu pour moi le temps de partir. Bientôt, je me rendrai à Imladris pour rencontrer Elrond et partir pour les Havres. Le pouvoir de Nenya décroît puis la Lórien ne sera plus que le fantôme de ce qu'elle était autrefois. »

Legolas pouvait voir le crépuscule dans ses yeux.

« — Ma dame, qu'attendez-vous de moi ?, demanda-t-il avec douceur.

— Si vous le souhaitez, le Seigneur Celeborn et moi vous laisserons emmener certains de nos gens avec vous. Nous avons beaucoup de jeunes parmi les Galadhrim. Ils ne sont pas encore las de ce monde, comme je le suis. Ils vous seraient utiles.

— Je suis honoré par vos paroles. »

Legolas ne put retenir son sourire, ou son excitation.

« — Je serais heureux d'accueillir tout Galadhrim le souhaitant en Ithilien. Puissent les Valar bénir ce nouveau chapitre dans l'histoire de nos peuples. »

Il s'inclina devant les deux, à peine capable d'arrêter de sourire avant que Celeborn ne lui fasse signe de se lever et le présentasse au reste de la cour.

La dame et le seigneur se levèrent de leurs sièges, et Celeborn s'adressa à la cour :

« — Nous donnons notre bénédiction au prince Legolas, fils de Thranduil, pour mener certains de nos braves et jeunes cœurs sur un nouveau domaine où ils pourront y trouver leur propre courage et leur place en terre du milieu sous son règne. »

Beaucoup des elfes, jeunes et vieux, regardèrent le jeune prince avec une expression d'incrédulité, en murmurant entre eux. Legolas pouvait entendre des bribes de mots.

« — Il est trop jeune ... qu'est-ce que peut savoir un elfe de la Forêt Noire des Galadhrims ? Qui ira avec lui ? N'était-il pas de la Compagnie de l'Anneau ? Comme c'est excitant ... où est-ce qu'on va ? »

Legolas sentit le regard de leurs yeux et la chaleur de leurs regards. Son cœur battait à la chamade dans sa poitrine attendant l'approbation de ces elfes qui pourraient être ses futurs sujets. Alors que ses yeux balayaient la salle, il vit Farothin qui hocha la tête. Legolas commença à sourire en dépit de ses nerfs jusqu'à ce qu'il vit le regard sombre sur le visage de la jeune elfe debout à côté de Farothin.

Elle croisa son regard et ne le détourna pas. Ses yeux étaient pleins de mépris, et Legolas commença à ressentir un léger manque de confiance. Au lieu de chercher plus loin, il lui sourit et releva le menton. Elle haussa un sourcil, se retourna et sortit de la salle, laissant une multitude de boucles d'or voltiger derrière elle.

Legolas songea que ses fossettes avaient généralement plus de succès auprès des jeunes filles elfes quand le Seigneur Celeborn interrompit ses pensées.

« — Venez, fils de Thranduil. Nous avons avons préparé un banquet en votre honneur. Vous aurez beaucoup de questions, j'en suis sûr. »

Legolas le suivit, l'esprit plein de questions. Il avait été élevé pour cela, formé pour ce moment toute sa vie. Le règne. Les responsabilités. Et honnêtement ?

La pensée de tout cela lui retournait l'estomac.