Chapitre 11: Calm Before the Storm

Une semaine s'était écoulée depuis le jour où la course et le tournoi s'étaient déroulés. Les Galadhrim s'affairaient avant leur départ. Le prince savourait chaque tâche, heureux d'effectuer n'importe quoi qui puisse détourner son esprit des événements survenus dans le jardin. Il était assis, affalé dans un fauteuil de bureau, près de la fenêtre de sa chambre, passant au crible les listes de fournitures, de matériel, d'armement, et les noms des elfes voyageant avec lui vers l'Ithilien.

Il avait du mal à effectuer son travail ; à la place, il rêvait de la route dégagée devant lui, aux nouveaux défis à venir, et à la réalité amère de délaisser sa famille derrière lui dans la Forêt Noire. Son père n'avait pas voulu qu'il s'en aille, mais pourtant Thranduil s'était reconnu en Legolas. Il se rappelait dans les moindres détails des discussions houleuses qu'il avait endurées avec le roi au sujet de l'Ithilien.

« — Tu es mon fils, fulmina Thranduil. C'est ta place, non, ton devoir, de rester et de servir la Forêt Noire.»

Legolas savait être inflexible.

« — Mon frère a déjà repris la plupart de vos fonctions, Ada. Je ne suis d'aucune nécessité à la cour, comme mon absence l'a bien prouvé. La Forêt Noire est toujours là, n'est-ce pas ?

Je ne comprends pas pourquoi tu t'adonnerais si volontiers à gouverner en Gondor alors que ce genre de choses t'ennuient ici. », soutint son père.

Legolas avait senti que son père commençait à se mettre en colère. Il baissa la voix.

« — Je ne veux pas rester dans l'ombre d'Oromer, Ada.

Tu n'y es plus depuis la guerre, mon fils. Tu as acquis une grande renommée parmi les hommes et les Eldars, dit fièrement Thranduil.

Je ne souhaite pas me contenter de la deuxième place, père. Je ne peux pas. Je ne veux pas, se défendit fermement Legolas.

Est-ce donc le futur de mon Legolas bien-aimé? Vivre parmi les hommes ?, songea tristement Thranduil. Abandonner sa famille ? »

Legolas supplia en silence,

« — S'il vous plaît ne me faites pas culpabiliser, Ada. S'il vous plaît, comprenez-moi, père. Je souhaite partir, non pas parce que j'aime moins ma famille, mais parce que je désire construire une nouvelle vie ... »

Thranduil l'interrompit,

« — Ton ancienne vie était si horrible pour toi, mon fils ?

Non ... mais j'ai grandi dans la complaisance dans ces bois, dans une situation aisée, laissant la Terre du Milieu poursuivre son cours ... »

Legolas marqua une pause et se rappela le jour où il avait quitté Fondcombe avec la Communauté.

« — Lorsque le Seigneur Elrond m'a choisi pour accompagner la Communauté, je me suis senti nécessaire, on avait besoin de moi, et pas seulement pour mon titre. Je n'avais encore jamais vu le monde de cette façon ... Je ne vais pas rester dans la Forêt Noire et être un objet de décoration pour les gens d'ici , à ne rien faire, à ne rien changer, à n'aider personne. Je veux faire tellement plus. »

Legolas prit une profonde inspiration. Jamais il n'avait été si franc ou obstiné envers son père.

« — Tu as changé, mon fils. Tu te tiens devant moi, et je me vois dans tes yeux. Je me réjouis de ta force et de ta volonté, même si cette joie sera chèrement acquise. »

Thranduil se leva de son trône pour embrasser son fils.

« — Lorsque tu seras le seigneur de l'Ithilien, n'oublie pas de te souvenir que ton vieil Ada t'aime beaucoup. »

Legolas se tenait là, abasourdi par les paroles et les actes de son père. Il rendrait son Ada fier une fois de plus.

Beaucoup de temps avait passé depuis ce jour fatidique. Legolas regarda pensivement par la fenêtre les feuilles d'or des mellyrn virevolter dans la brise. Dans quelques jours, il verrait son roi, son père, une fois de plus. Ils devaient se rencontrer aux abords de la Forêt Noire avant son départ avec les deux groupes se joignant à lui en Ithilien, ceux de la Forêt Noire et de la Lothlórien. Faire ses adieux ne s'avérerait pas facile, surtout avec ses jeunes sœurs, Celeril et Idrian. Il les avait chéries depuis le jour de leur naissance, en particulier Celeril.

Quand elle était une elfling, elle avait prit modèle sur son frère pour tout bien faire. Elle se confiait à lui, et lui, à elle. Si Thranduil avait été trop strict, Oromer trop autoritaire, ou qu'elle s'était bagarré avec Idrian, elle savait que Legolas comprendrait. A son premier baiser, il était le premier auquel elle en avait parlé, et quand les nuits de Legolas étaient assombries par les cauchemars après son retour, elle seule savait et elle lui apportait du confort. Il lui manquerait beaucoup, mais peut-être que c'était mieux ainsi. Elle était encore très jeune. Son aventure avec la Communauté de l'Anneau l'avait forcé à se confronter à la réalité, et il savait qu'il ne pouvait plus participer à des farces stupides ou la rejoindre dans des escapades sauvages. Pourtant, faire ses adieux ne serait pas facile.

Legolas retraçait avec son doigt les ombres floues sur son bureau alors que le soleil rayonnait à travers la cime des arbres. Il n'y aurait pas de dîner élaboré ce soir, seulement des repas tranquilles et pensifs en famille, à souper avec des plats simples et sur la promesse d'adieu. Il n' avait aucune famille en cet endroit et avait gracieusement refusé plusieurs invitations de familles, y compris celle du Seigneur et de la Dame ainsi que celle d'Eledhel. Il aurait pu en profiter pour réfléchir à certaines choses avec son ami, mais l'idée de plaisanter avec Miredhel, chacun faisant semblant de faire comme si rien ne s'était passé, ne lui seyait guère. Il abhorrait l'hypocrisie. Il avait refusé gentiment, sans avoir une excuse pour son ami.

Legolas se leva de son bureau et en étirant ses longues jambes, quitta ses appartements en direction des cuisines, sachant parfaitement qu'un domestique aurait pu lui apporter un plat. Il préférait sortir pendant un certain temps et profiter de la dernière lueur du soleil qui déclinait. Legolas atteignit les cuisines et prit un pain ainsi qu'une outre de vin. Il les fourra dans son sac et chemina à travers les sentiers de la ville.

De manière inexplicable, ou peut-être était-ce le destin qui était intervenu, Legolas se retrouva près du 'Cercle des Amants'. Il n'avait aucun attachement particulier à cet endroit et fut simplement gêné quand il posa son regard dessus. Le jardin était l'un des plus beaux du Bois d'Or, et le prince devait pourtant en profiter tout seul. Il passa une tête à travers la porte, et, voyant que c'était vide, il entra dans le jardin, en choisissant délibérément de ne pas s'asseoir sur le banc favori de Miredhel. Legolas sortit son repas et se sentant affamé, il le dévora. Il souhaitait désespérément un autre pain et peut-être un peu de fromage aussi et puis il se réprimanda d'avoir pris les habitudes des hobbits.

Dans la lumière déclinante, Legolas ne pouvait s'empêcher de penser à la nuit de la course ... et à elle. Il n'était toujours pas certain de ce qui s'était passé. Certes, elle ne pouvait pas trouver à redire sur sa façon d'embrasser. Il l'avait fait exactement comme il l'avait fait à plusieurs reprises et sans plainte, généralement, bien au contraire. Ce n'était pas son refus, mais plutôt l'incertitude de ses motifs, qui le dérangeait le plus. Elle n'avait fourni aucune explication pour son comportement, puis avait nié avoir ressenti quelque chose, quand il était si sûr que c'était le cas ... Dans ces moments-là, Legolas souhaitait se confier ... à Aragorn, Gimli, ou Celeril. Beaucoup de fois il avait eu besoin de la perspicacité et de la franchise de sa sœur pour le remettre sur le droit chemin. Il pourrait peut-être parler avec elle quand ils atteindraient la Forêt Noire. Ce serait la dernière fois, pensa-t-il sombrement. Son père avait insisté pour que les jumelles restent dans la Forêt Noire.

Legolas s'était presque perdu dans ses pensées quand il sentit quelqu'un approcher. Il tourna la tête vers la porte, seulement pour voir une silhouette fuir. C'était elle, Miredhel. Il gémit intérieurement.

Se sentant très stupide, il l'interpella.

« — Vous n'avez pas à partir, Dame Miredhel. Je ne voudrais pas vous priver de visiter votre jardin une dernière fois dans une heure aussi fatidique. »

Elle s'arrêta et se tourna.

« — J'étais sur le point de partir, déclara-t-il.

— Vous étiez là en premier, Prince Legolas. Je souhaite simplement le contempler une dernière fois.

— Je vous en prie. Faites. », dit-il avant de se préparer à partir, ramassant ses affaires.

Elle traversa le jardin devant lui, détournant ses yeux vers les arbres, le ciel, tout, sauf les yeux de Legolas. Une brise traversa dans la forêt, et les fleurs se penchèrent sur leur tiges vers les deux elfes très gênés. Legolas sentit un changement dans l'air.

« — Il va pleuvoir, annonça-t-il d'un air anodin.

— Quand ? »

Miredhel tourna la tête vers lui, puis vers le ciel, y cherchant des signes révélateurs.

« — Comment pouvez-vous en être si sûr ? Je n'y vois aucune preuve.

— L'air s'alourdit, et le vent s'est levé. Je suis certain qu'une tempête arrive.

— Caras Galadhon est rarement victime de tempêtes. La magie de Sa Seigneurie protège ces bois, précisa Miredhel.

— Miredhel, ne comprenez-vous pas ? »

Legolas pointa le ciel du doigt.

« — Ce pouvoir s'estompe au moment-même où nous parlons. Dame Galadriel ne peut plus placer les bois sous sa protection. Regardez le ciel. »

De sombres nuages avaient commencé à couvrir la cime des arbres, cachant partiellement les derniers vestiges du coucher du soleil.

Miredhel fronça les sourcils comme si c'était, en quelque sorte, la faute de Legolas. De grosses gouttes de pluie commencèrent à tomber.

« — Venez, nous devons nous mettre à l'abri, déclara Legolas,en inclinant la tête vers la porte du jardin.

— Je vais rentrer à la maison, monseigneur, informa Miredhel, et elle marcha rapidement vers la porte.

— S'il vous plaît, permettez-moi de vous accompagner. »

Legolas se maudit en silence d'être aussi galant. Tout ce qu'il avait voulu, c'était l'éviter, et maintenant, il proposait de la raccompagner chez elle.

« — S'il plaît à Votre Altesse. », convint-elle.

Ensemble, ils se précipitèrent vers le foyer de Miredhel et d'Eledhel. La pluie commençait à verse.

« — Il serait préférable d'attendre que la tempête passe. », lui cria Legolas.

Quand elle refusa de s'arrêter, il saisit son bras et la tira sous un abri de racines des arbres, à peine assez grand pour garder un elfe au sec.

« — Lâchez-moi, sale ... sale ... elfe !, tempêta-t-elle tout en se tortillant pour se libérer de son emprise et elle se précipita dans la direction de son chemin.

— Ne soyez pas stupide. »

Legolas la ramena dans l'abri.

« — Il commence à tomber de la grêle. Voulez-vous être frappée par un grêlon ?

— Non, bien sûr que non, s'offusqua-t-elle. Je suppose que c'est le mieux que l'on puisse faire ? », questionna-t-elle en faisant référence au pitoyable petit abri.

Son nez était à quelques centimètres de son front et les lèvres du Prince étaient pratiquement tout ce qu'elle pouvait voir.

« — Croyez-moi quand je dis que je préférerais être n'importe où, hormis ici, Dame Miredhel. », ironisa Legolas, sardonique.

Dans cet abri, il était totalement à l'étroit contre une magnifique elfe trempée, et tout ce qu'il pouvait souhaiter, c'était s'éloigner.

« Comme les temps ont changé. », pensa-t-il lamentablement et il secoua alors la tête de dégoût.

« — Hum, vous me mouillez. », fit remarquer Miredhel,

Elle essuya les gouttes d'eau tombées de ses cheveux et de son visage.

« — Plus trempée que vous ne l'êtes déjà ?, rit Legolas puis il secoua ses cheveux un peu plus.

— Arrêtez ça ! »

Elle leva son bras pour éviter l'eau et le frappa dans le nez.

« — Aïe !, dit Legolas, en se frottant le nez. J'aurais arrêté. La violence était un peu inutile.

— Je suis désolé. Je ne voulais pas vous faire mal. »

Miredhel décida de changer de sujet.

« — Qu'aviez-vous à secouer la tête en premier lieu ?

— Je me faisais la remarque à quel point la situation pouvait être aussi gênante, nous deux ici, coincés sous la pluie, dit franchement Legolas .

— Je suppose que dans de telles situations, il faut faire la conversation sur les plaisanteries de la journée, observa Miredhel.

— Telles que la météo, convint Legolas.

— Qui est extrêmement mauvaise, acheva Miredhel.

— Je déteste avoir raison, déclara Legolas.

— Mais vous aviez raison, s'accorda Miredhel. Un tel événement n'avait pas été vu ici depuis une centaine de vies humaines. Pourquoi ne pouvons-nous pas tout simplement nous libérer des soucis de la Terre du Milieu ? »

Elle soupira et observant, en attendant.

« — Même la Dame Galadriel n'a pas assez de pouvoir pour un tel exploit. Plusieurs fois, dans ma propre contrée, j'aurais préféré l'isolement à l'obscurité de ce monde ...»

La voix de Legolas fut suivie par un grand coup de tonnerre.

« — Comme les gobelins ou les dragons ?

— Ou les araignées qui hantaient mon royaume, fit Legolas en frissonnant.

— Des araignées ?, questionna Miredhel.

— De gigantesques araignées, je les détestais ... des corps plein de fourrures et de graisses et des yeux globuleux ronds ...», renchérit Legolas avant de reporter son regard sur la tempête.

Miredhel fit de même. La pluie et la grêle tombaient régulièrement du ciel qui se fissurait d'éclairs.

« — On dirait que nous allons être ici pour un moment, conclut-elle.

— Peut-être que la pluie va être moins forte, dit Legolas plein d'espoir. Ainsi, nous pourrions au moins vous ramener à la maison. Eledhel doit être inquiet.

— Il doit l'être ..., Miredhel semblait préoccupée. Encore maintenant, il est très occupé à s'assurer que tout est prêt pour partir demain. »

Miredhel observait l'ombre d'un noir d'encre des bois. Elle n'avait plus rien à dire au prince Legolas. Elle aurait bien aimé lui poser des questions sur ses aventures dans la guerre, mais depuis la catastrophe du jardin, elle ne voulait pas donner l'apparence d'être trop intéressée ou d'encourager son affection. En outre, elle se souvent sentait intimidée en sa présence, malgré son amitié avec son frère. Il était tout ce qu'elle n'était pas-un guerrier, un héros, un chef. Il la faisait se sentir incompétente, et elle détestait ce sentiment.

La tempête faisait rage, et les deux elfes restèrent immobiles sous les racines du gigantesque mallorn, prenant soin de ne pas se toucher l'un l'autre, ou d'établir un contact visuel, ou de montrer un quelconque signe de gêne. Enfin, Miredhel rompit le silence.

« — Mon frère pense grand bien de vous, vous savez.

— Mon amitié avec Eledhel a une grande valeur. Il est le meilleur type d'ami que l'on puisse avoir, déclara Legolas.

— Comment ?

— En deux mots : honnêteté et loyauté. Ce sont des caractéristiques que j'apprécie et que j'attends de mes amis. »

Legolas pensait en dire plus, mais il s'arrêta. Il ne se permettrait pas de trop s'ouvrir à cette jeune fille.

Miredhel, cependant, remarquait sa réserve et souhaitait qu'il soit franc avec elle. Il leva la tête vers le ciel, suivant le mouvement des nuages d'orage. Elle saisit cette occasion pour étudier ouvertement sa posture, la forte ligne de sa mâchoire et ses pommettes hautes. Même trempé, il lui parut noble, et elle ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer. Ses yeux reflétaient la grâce et la force tranquille ... et la tristesse. Il n'y avait aucune trace de fierté inappropriée sur lui. Il ne lui semblait plus si arrogant désormais. Elle rougit en pensant à son comportement envers lui à ses mots hâtifs qu'elle avait prononcés sous la colère. "Il doit me mépriser pour cela, pensa-t-elle, honteuse.

« — Une fois que notre voyage aura commencé, je n'aurais plus l'occasion de vous le dire, dit Miredhel et elle tordit la bague à son doigt.

— Oui ? », l'encouragea Legolas,détournant ses yeux loin de la tempête pour se concentrer sur ceux de Miredhel.

Elle détourna les yeux et tordit la bague à son doigt à nouveau, la retira et la roula entre le pouce et l'index avant de la replacer sur sa main.

« — Vous devrez vous occuper de tous les soucis du voyage, et je voulais que vous sachiez ... », dit Miredhel puis elle s'interrompit.

Elle commença à tourner à nouveau la bague. Cette fois-ci, Legolas tendit la main et prit ses mains dans les siennes.

La chaleur de son toucher la surprit et la réconforta. Elle baissa les yeux sur leurs mains, puis le regarda dans les yeux.

Quand ses grands yeux croisèrent les siens, il retira ses mains.

« — Excusez-moi, ma, dame, dit Legolas. Vous sembliez simplement bouleversée, c'est tout ... Je ne pensais pas à mal. L'autre soir, dans le jardin, je vous ai donné ma parole que je ne vous ferai plus d'avances. Vous n'avez rien à craindre de moi. »

ll croisa les mains derrière son dos. Il balaya du regard le paysage. Il ne faisait que pleuvoir à présent, doucement.

« — Je crois que nous pouvons vous emmener à la maison maintenant, dit-il avant de sortir de l'abri du mallorn.

— Attendez, dit Miredhel puis elle saisit son bras pour l'arrêter. Je n'ai jamais dit ce dont je voulais vous parler ... »

Il la regarda d'un air interrogateur.

« — Que pourriez-vous dire d'autre ?

— Je voulais m'excuser. »

Enfin, elle l'avait dit !

« — A quel sujet, ma dame ? »

Legolas était intrigué.

« — Pour ce qui est arrivé dans le jardin après la course. C'était mal. Je n'ai jamais voulu que les choses se passent ainsi.

— Que voulez-vous dire ? Quelles choses ? »

Les espoirs de Legolas grimpèrent en flèche.

« — Plus précisément ? Mes actions, mes paroles envers vous étaient impardonnables. Je ne voulais pas vous éconduire. Cela n'a jamais été mon intention ... »

Elle le regarda et se mordit la lèvre,

« — ... de vous tourmenter.

— Bien sûr que non.»

Legolas haussa les épaules. Il ne savait que penser de cette évolution. Il était à court de mots. Attendait-elle qu'il lui présente des excuses ? Il cligna des yeux.

« — S'il vous plaît, épargnez-vous toute forme d'inquiétude à mon sujet, dit Legolas attentivement. Je suis fait d'une autre trempe que ce que vous pourriez penser. Un baiser gâché ne me ruinera pour toujours.

— J'en suis certaine, mais je ne veux pas que vous vous êtes fassiez une fausse impression de mon caractère.

— Vous seriez assez hardie pour me dire ce que je dois penser ? »

Le prince, qui était en Legolas, fut offensé de ces mots.

« — Ce n'est pas ce que je voulais dire !, s'exclama Miredhel.

— Ça ne l'est pas ? »

Miredhel était indignée, et Legolas commençait à prendre un air hautain.

« — Non. Je ne voudrais pas que vous pensez que je vous tourmente, ou flirte, que j'ai pris l'habitude d'embrasser régulièrement des elfes pour des paris dans les jardins sous la pleine lune. », siffla elle .

Il avait l'air impassible. Ses mots avaient éclaté contre la pierre. Il était fier, décida-t-elle, et certainement peu intéressé par tout ce qu'elle pourrait dire. Ces elfes n'entendent que ce qu'ils veulent entendre. Elle ne pouvait lire que du dédain dans son regard alors qu'il baissait les yeux sur elle.

En vérité, Legolas se sentait peiné par ses paroles. Alors qu'il la regardait, elle semblait complètement étrangère à la jeune fille qui, d'habitude, l'exaspérait. Cette Miredhel- elle semblait diminuée et vulnérable. Enfin, Legolas prit la parole.

« — Je ne crois pas que vous soyez l'une de ces choses, dit-il doucement. Il se fait tard, venez. »

Il fit signe vers le chemin.

Elle regarda avec méfiance le prince et prit place à côté de lui, coupant à travers les arbres.

« — Quelque chose vous tracasse encore. », observa Legolas.

Que voulait-elle qu'il fasse ? Il ne savait pas quoi ajouter. Legolas souhaitait désespérément qu'ils atteindraient les appartements d'Eledhel bientôt.

« — Vous, mon seigneur, déclara Miredhel sans ambages.

— Moi ? », demanda Legolas, amusé.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle dise cela. Comment agir à présent maintenant Il voulait savoir. Les sourcils de Legolas se froncèrent. Cette conversation ne pouvait conduire qu' à des problèmes.

Les yeux de la jeune elfe le défièrent. L'ancienne Miredhel était de retour.

« — Exactement, dit-elle.

— Exactement ? Je n'ai rien dit qui aurait pu vous offenser !

— Je sais que vous n'avez rien dit, rétorqua-elle. Je vous ai fait mes excuses les plus sincères, et vous étiez là à me regarder. Au moins j'ai essayé de rectifier les choses entre nous.

— Quoi ? Que voulez-vous que je vous dise ?, exigea Legolas. Dites-moi pour que je puisse le répéter. »

Miredhel le foudroya du regard.

« — Je n'aurais pas la prétention de vous dire quoi que ce soit, votre altesse. », dit-elle, en soulignant amèrement "Altesse".

Legolas leva les mains, frustré.

« — Qu'est-ce qui vous offense tant dans mon rang ?

— Je n'ai jamais ... », commença Miredhel,

Legolas l'interrompit.

« — Non, dès là première fois où je vous ai vu, je pouvais dire que ma position vous dérangeait. »

Les yeux de Legolas s'éclairèrent.

« — Admettez-le !

— Je n'admettrai rien, prince ou non, dit froidement Miredhel. Presque tout ce que je croyais sur vous est vrai. Vous êtes fier et arrogant, attendant que tout le monde réponde à tous vos caprices.

— Seulement presque tous ?, répliqua Legolas sarcastiquement, en faisant un pas vers elle.

— Je vous admirais. Je pensais que vous étiez noble, un seigneur parmi les elfes, un héros. J'avais espéré que nous pourrions être amis ... »

Miredhel marqua une pause et se détourna de lui. Elle porta ses mains à son visage un bref instant, puis les rejeta, se retournant pour lui faire face une fois de plus.

« — J'avais tort. Bonne nuit, prince Legolas. »

Son visage et ses yeux étaient plus froids que l'aube de l'hiver. Legolas, malgré sa nature elfique, frissonna sous la sombre canopée des arbres alors qu'il la regardait s'éloigner de lui