Chapter 18: The World is Changing

Malgré les protestations véhémentes de Miredhel, Legolas avait insisté pour la transporter jusqu'à un tronçon tombé dans la forêt. Sa cheville était douloureuse, et c'était mieux qu'elle ne mette pas de poids dessus. Il lui proposa de lui nettoyer ses blessures et de changer les tissus avec lesquels elle avait bandé ses coupures dans la précipitation. Elle s'était assise à l'ombre tandis que les deux autres elfes avaient amené les chevaux vers un ruisseau à proximité pour qu'ils s'y abreuvent. A leur retour, son frère et le prince insistèrent pour vérifier ses blessures.

Legolas devait admettre qu'elle l'impressionnait encore. Elle avait réussi à nouer de petits bandages propres à ses bras et avait serré étroitement sa cheville tordue dans un tissu.

« — Beau travail, ma Dame. J'avais pensé vous venir en aide mais je vois que vous avez réussi toute seule.

— Elle s'en occupe toujours. Miredhel a suivi une formation de guérisseuse il y a quelques années de cela, commenta Eledhel, plutôt fier.

— Je ne le savais pas, admit Legolas. Elle est pleine de surprises.

— Oui, et j'ai aidé ma sœur en lui présentant beaucoup de cas pratiques. » , acquiesça son frère,

Cette référence fit doucement rire Miredhel.

« — Sans Eledhel et Belegil, je n'aurais jamais maîtrisé l'art des bandages. », confirma-t-elle avec joie.

Son humeur enjouée encouragea Legolas qui, à vrai dire, était en colère contre lui-même pour son comportement envers elle durant le trajet. Il avait encore le pressentiment qu'il avait raison, mais la façon dont il avait posé la question avait inéluctablement manqué de finesse. Persuadé que les Valar les avaient réunis à nouveau pour une raison, il se promit que ce soir, il allait régler les différends entre eux.

Pendant que Legolas était dans ses pensées, Eledhel contemplait le tas désordonné de vieux bandages à côté de sa sœur et décida de les brûler. Il se mit rapidement au travail en ramassant du vieux bois et de quoi démarrer le feu, laissant Legolas et Miredhel ensemble. Legolas s'agenouilla près d'elle et lui demanda s'il pouvait vérifier sa cheville.

« — Je suis certaine de m'être seulement foulé la cheville quand je suis tombée de Thorontal. », dit-elle à son frère.

Son regard s'attrista au souvenir de sa monture décédée. La main de Legolas glissa le long de sa cheville et de son tendon, tout en faisant tourner avec délicatesse son pied.

« — Est-ce que cela vous fait mal ?

— Savez-vous ce que vous faites ? » , demanda Miredhel.

C'était la première fois, depuis leur altercation, qu'elle parlait directement à Legolas, et elle évitait encore son regard.

« — J'ai quelques connaissances en soins mais j'ai vu d'autres guérisseurs beaucoup plus doués en action. Je sais comment examiner des os cassés. », dit Legolas.

Il posa délicatement son pied au sol.

« — J'ai longtemps admiré ce savoir-faire, comme celui de mon ami Aragorn, il pouvait soigner quoi que ce soit. »

Miredhel reconnut le nom.

« — Est-ce d'un homme dont vous parlez, monseigneur ? »

Legolas acquiesça de la tête.

« — Je sais qu'il a passé du temps en Lórien. Le connaissiez-vous ?

— Je le connais. Il passait beaucoup de temps avec les guérisseurs lorsque j'y faisais mon apprentissage. Eledhel le connaissait mieux.

— Oui, je le sais, car c'est Aragorn qui fut le premier à me présenter votre frère.

— Il est vraiment doué, pour un mortel, dit Miredhel. Bien plus que moi.

— Dame Miredhel, votre frère tient vos compétences en haute considération.

— Evidemment. Eledhel m'a persuadée d'étudier avec les guérisseurs. Il espérait que cela me plaise. »

Elle ne répondit pas à sa question tout de suite.

« — Mon seigneur, la guérison est une profession sans dangers. J'ai longtemps eu l'espoir d'intégrer la garde forestière mais ...»

Elle s'interrompit.

« — Eledhel refusait que vous la rejoignez ? », devina aisément Legolas.

Elle secoua la tête.

« — Non. A la place, j'ai donc rejoint les guérisseurs, mais j'aurais souhaité suivre la voie de mon cœur.

— Que vous combattiez ou que vous soigniez, l'Ithilien pourrait avoir besoin de vos compétences, Dame Miredhel. »

Elle leva les yeux pour croiser son regard avec une expression amusée.

« — Je dois vous avouer que j'ai toujours l'impression d'empirer l'état de mon patient.

— J'en doute », dit le prince.

Il passa sa main dans ses cheveux, jouant nerveusement avec ses mèches. Il la dévisageait alors qu'ils étaient assis l'un à côté de l'autre, notant qu'elle n'avait pas mentionné leur querelle. A l'exception de la façon dont elle évitait de le regarder dans les yeux, elle ne semblait pas nourrir de mauvais sentiments envers lui à cause de ses mots causés par la colère, qu'il avait prononcés plus tôt dans la journée. Dans son cœur, Legolas savait qu'il l'avait blessée. Peut-être avait-il été trop dur envers Miredhel, ou peut-être n'était-elle pas aussi forte qu'elle prétendait l'être.

« — Miredhel... à propos de cet après-midi … », commença-t-il, ses yeux scrutant la silhouette d'Eledhel à travers la verdure, qui était occupé.

Elle le fit taire d'un geste de la main.

« — Je ne veux pas en parler, mon prince. »

La jeune elfe aurait préféré prendre congé et s'en aller, mais pour le moment, elle ne pouvait que boitiller. Ainsi, elle resta assise à côté de Legolas, espérant qu'il n'insiste pas.

« — Non, s'il vous plaît. Permettez-moi d'en parler, dit-il en attendant qu'elle le regarde.

— Je dois m'excuser pour mon comportement à votre égard. J'étais en colère vis-à-vis de ce qui s'est passé, et j'ai reporté ma frustration sur vous. », ajouta-t-il, l'air sincère.

Il la regarda attentivement, espérant une réaction positive. Tout en clignant des yeux, elle observait ses mains fermées sur ses genoux, et ses lèvres dessinaient une mince ligne. Elle lui faisait penser à une enfant, qui errait loin dans les bois, et qui venait de réaliser qu'elle avait perdu le chemin vers sa maison.

Lorsqu'elle finit par lever les yeux pour parler, elle chercha son regard pour y trouver des réponses et la preuve qu'elle pouvait lui faire confiance.

« — Mon seigneur, j'avoue que je ne m'attendais pas à des excuses de votre part.

— Je n'ai pas peur de confesser mes erreurs, assura-t-il.

— Moi non plus, » répondit-elle fermement. Car je sais que nous étions en désaccord depuis notre première rencontre. »

Cet euphémisme lui soutira un sourire penaud et elle baissa la voix pour murmurer:

« — J'ai beaucoup à dire, prince de la Forêt Noire. »

Elle leva son doigt vers ses lèvres et pencha la tête vers le bruit de pas légers.

« — Faisons attention à nos paroles. Mon frère est de retour. »

Compréhensif, Legolas hocha la tête, même s'il était étonné et intrigué par ce que la jeune femme avait à confier. Évidemment, elle ne voulait pas que Eledhel l'entende. Elle semblait accepter ses excuses, mais peut-être voulait-elle en discuter plus tard. Elle voulait peut-être l'interroger sur son frère, sûrement à propos de son combat contre le mal du dragon. Cependant, alors que Eledhel était de retour au camp, il semblait en bonne santé et hors de danger.

« — Comment se porte ma sœur ? , lui demanda-t-il vivement, en apportant un petit tas de bûches et de broussailles pour le feu qu'il comptait allumer.

— Je me sens bien, Eledhel. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Assied-toi et repose-toi. », dit-elle.

Son frère s'arrêta à l'endroit où elle était assise et lui passa un bras autour d'elle.

« — Je t'ai presque perdue aujourd'hui, Miredhel. Jamais je ne te permettrai de te mettre en danger à nouveau. »

Elle pencha sa tête sur son épaule.

« — Nous avons tous frôlé la mort aujourd'hui, mon frère. Ces terres sont pleines de danger. Nous ne pouvons espérer nous en sortir sans l'affronter et ne pouvons pas non plus nous en cacher. »

Eledhel s'éloigna de sa sœur et répliqua :

« — Aussi vrai cela puisse-t-il être, je peux m'assurer que ma sœur soit mieux protégée que la plupart ! »

Miredhel fronça les sourcils. Elle n'eut pas la force d'en venir à débattre avec son frère sur cette longue discussion et décida de changer de sujet.

« — Voici les bandages que tu pensais qu'il était mieux de brûler. »

Eledhel l'observa d'un œil critique. Sa sœur devait se sentir vraiment lasse pour qu'elle change de sujet aussi subitement. Elle avait perdu une bonne quantité de sang avec ses blessures. Sa robe en était une preuve suffisante, et Eledhel décida qu'elle devait aussi être brûlée, n'en déplaise à Miredhel.

« — Le parfum serait attractive pour n'importe quel orque ou bête, expliqua-t-il.

— Je comprends ton raisonnement, mais que dois-je mettre à la place ? Mes autres robes étaient dans les sacs que Belegil et Sulindal portaient. Tout ce que j'ai dans ce petit paquet, c'est de la nourriture et des soins. Tu sais, des herbes, des médicaments, des bandages, dit Miredhel.

— Mmmh. Mes effets personnels sont avec la compagnie également, non qu'un de mes vêtements t'aurait convenu. », conclut Eledhel.

Legolas, qui avait apprécié observer l'échange entre frère et sœur, ressentait maintenant leurs regards appuyés.

« — Eledhel, Dame Miredhel ? », demanda-t-il et il comprit aussitôt ce qu'ils voulaient.

OoOoOoO

Legolas sentit la brise du soir souffler derrière le bout de ses oreilles pendant qu' Eledhel et lui retournaient au camping où Miredhel avait enfilé sa vieille tunique, une tenue verte qu'il avait portée pendant la guerre et qu'il avait gardé seulement pour des raisons sentimentales. Elle avait défait les deux premiers boutons, et son cou laiteux brillait comme les rayons de la lune. Legolas déglutit. Sa gorge était sèche et rauque. Il n'était pas tout à fait sûr de comprendre pour quelles raisons le fait de la voir dans sa propre chemise avait un tel effet sur lui, alors qu'au mieux, ils pouvaient se contenter de rester courtois l'un envers l'autre. Pourtant, en cet instant, l'elfe était en train d'imaginer la sensation de la tenir dans ses bras, la façon dont elle s'était réagi quand il l'avait attrapée - ou quand ils s'étaient embrassés au Cercle des Amants ... le parfum frais de ses cheveux, sa joue veloutée ... Il dut interrompre cette réflexion. Cela ne servait à rien d'imaginer quelque chose qui ne serait jamais. Après tout, elle avait brutalement refusé ses attentions, et lui, à son tour, avait amèrement donné à Miredhel sa parole en lui promettant qu'il ne l'aborderait plus jamais d'une telle manière. Legolas détourna ses yeux loin d'elle.

Il commença à fouiller dans sa besace à la recherche d'une distraction supplémentaire, y trouvant un large choix d'objets hétéroclites : corde, petit couteau, peigne, viande séchée, pierre à aiguiser, une poudrière — un cadeau de Gimli, et un autre cadeau d'une de ses sœurs, un sirop de rose . En le voyant, Legolas le renifla ; du sirop de rose, assurément. Il se souvenait avec quel plaisir les jumelles avaient composé la potion et de la façon dont Celeril avait glissé le petit flacon dans son sac en catimini.

« — On ne sait jamais quand l'occasion pourrait se présenter. », avait-elle avec un sourire malicieux.

Plus souvent, le mélange avait coulé dans son sac, et il avait senti la rose les trois jours suivants.

« Telle une rose, pensa-t-il tristement, fixant de nouveau la jeune elfe devant lui. J'en sens bien les épines, mais point le parfum … »

« — Legolas ? Eledhel interrompit ses pensées. M'entendez-vous ? »

Legolas sortit brusquement de sa rêverie silencieuse, la question brusque d'Eledhel le rendant confus.

« — Pardon ?, demanda Legolas, sa gorge encore douloureusement sèche.

— Je conseillais à ma soeur d'être plus prudente. dit Eledhel et il se tourna vers sa sœur. Attention, ma sœur ... Le prince n'appréciera pas que vous soyez plus jolie que lui dans sa tunique.

— Eledhel, voyons. », fulmina Miredhel, agacée.

Elle regarda son frère.

« — De toute façon, elle l'est. », grinça Legolas.

Ensuite il organisa à nouveau sa besace, ne souhaitant plus qu'on le réinsère dans une conversation.

Eledhel ne l'entendit pas de cette oreille. Il se laissa choir à côté de Legolas et feignit d'avoir un vif intérêt pour tout ce que son ami en sortait, en ayant quelques jugements sur l'utilité du contenu, ponctués par quelques bâillements occasionnels.

« — Mmh, un couteau de chasse, un peu terne ... Ooh, de la viande sèche, c'est étrange, ça sent comme des roses ... Ah, une poudrière, magnifique en effet, cela vient des nains, n'est-ce pas ?

— Oui, confirma Legolas, mon ami Gimli a lui-même gravé le métal. »

Miredhel était aussi intéressée. Prenant la boîte des mains de son frère, elle la tenait délicatement du bout des doigts pour en étudier les sculptures de vagues, les goélands et le soleil couchant.

« — Je n'ai jamais vu la mer, mais sa beauté est incroyable. Voulez-vous nous en parler ?

— Non, répondit sèchement Legolas avant de lui reprendre la boite des mains pour la replacer dans le sac.

— Je ne veux pas en parler, ajouta-t-il.

— Eh bien, dit Eledhel, gêné. Si cela ne vous dérange pas, je souhaite me reposer. Je me sens épuisé, et ma tête et ma mâchoire me font mal. »

Il frotta le côté de son visage où Legolas l'avait frappé pendant leur combat. Miredhel arqua un sourcil à l'attention du prince. Legolas lui répondit par un clin d'œil, puis regarda attentivement son ami.

« — Cela doit être les effets secondaires du mal du dragon, tergiversa-t-il.

— Ou parce que je suis resté éveillé la veille, cherchant les traces d'un ami en particulier, grommela Eledhel, puis il se plaça sur une branche de l'arbre le plus proche. N'oubliez pas de brûler ces bandages, ma sœur ... Je ne veux pas que tous les orques, à moins de cinq kilomètres, ne perturbent mon sommeil, à cause des effluves du sang elfique qui les aurait attirés. »

A ces mots, il croisa les bras derrière la tête, s'allongea sur le tronc de l'arbre et s'endormit aussitôt.

« — Il a raison, je suppose. », dit Miredhel à Legolas puis elle enroula les vieux bandages dans sa robe.

Legolas récupéra sa poudrière pour allumer le feu et la rangea dans son sac une fois de plus en jetant un regard prolongé sur les sculptures. Le travail d'orfèvre de Gimli était admirable, mais l'elfe souhaitait désespérément que son ami taille des arbres à la place. Legolas commença à fredonner pour oublier ses souvenirs de la mer et remit du petit bois dans le feu.

« — S'il faut les brûler, mieux vaut les jeter tout de suite. » lui conseilla-t-il.

Miredhel y jeta la robe avec mélancolie.

« — Les orcs ont-ils vraiment un odorat poussé ?, lui demanda-t-elle, en regardant le tissu finir en cendres dans le feu.

— Un peu plus que d'autres. Mais quand je suis en train de traquer, je préfère ne pas prendre de risques. », lui dit Legolas avant de remuer le feu avec un bâton fourchu.

Pensive, elle hocha la tête et s'attaqua ensuite à la tunique portée la veille.

« — Si je me souviens bien, votre chemise était trempée de le sang à votre retour de la rivière hier soir. Devrions-nous la brûler aussi ? »

Legolas la remercia pour ce rappel et retira la chemise de son sac. Honteux, il la tendit car la tunique était un chiffon avec des taches dispersées partout.

Cette vue désagréable la choqua.

« — Cela ne peut être uniquement votre sang. Comment avez-vous fait ? Vous n'êtes pas blessé, n'est-ce pas ? , demanda-t-elle.

— Non, ma dame, protesta Legolas. Ce sang provenait surtout de quelque chose que le dragon avait tué. »

Ce fut alors qu'il lui expliqua ce qui s'était passé dans la rivière.

« — Du sang provenant d'autre chose ?, dit-elle. Vous vous tracassez pour une ridicule blessure à la cheville alors que vous avez des blessures beaucoup plus graves. »

Legolas secoua la tête.

« — Vous voyez ?, dit-il en roulant une manche pour lui montrer son bras. Légèrement brûlé, c'est tout.

— Brûlé ? Venez ici pour me montrer. », demanda-t-elle.

Avec un soupir, Legolas obéit, ayant l'impression d'être en voyage avec Aragorn. Dans ce cas-là, il aurait seulement beaucoup plus protesté contre la demande d'Aragorn. D'une certaine manière, laisser Miredhel regarder ses blessures semblait être une affaire différente pour le prince. Legolas roula son autre manche et montra ses deux bras à la jeune fille. Elle posa l'une de ses mains sur le haut de son bras puis la retira presque aussitôt.

« — Votre peau est brûlante, lui dit-elle.

— Vraiment ?, dit Legolas, faussement surpris.

— Eh bien, au moins votre sens de l'humour semble être intact, mon seigneur, dit Miredhel avec un léger sourire.

— Vous souhaitiez parler de quelque chose un plus tôt, dame Miredhel. Faites m'en part. », fit Legolas de manière inattendue.

Miredhel feignit de ne pas avoir entendu.

« — Je sais que ces brûlures doivent vous faire souffrir. Il me semble avoir des herbes qui apaiseraient celles-ci. »

Elle regarda dans son sac et en sortit quelques feuilles épaisses et succulentes, qu'elle écrasa promptement dans ses paumes et mélangea pour former un baume gluant.

« — C'est de l'Helialid. Je veux que vous l'étaliez sur votre peau, là où ça fait le plus mal. », dit-elle en en mettant dans ses mains.

En fronçant son nez, Legolas frotta délicatement la concoction sur le haut de ses bras. Le baume était aussi froid que la glace en hiver, et il remonta plus encore ses manches pour couvrir toute la longueur de son bras.

« — Merci, Dame Miredhel. », dit-il avec enthousiasme.

Miredhel lui sourit en connaissance de cause, et il pensa à son dos, qui avait souffert de la flamme du dragon.

« — Vous ... vous n'auriez pas plus de cet Helialid, n'est-ce pas ? Si je trouve d'autres zones de peaux brûlées, je ne voudrais pas vous importuner, déclara Legolas.

— D'autres zones de peaux qui vous brûlent ?, demanda Miredhel, incrédule. Vous, guerriers elfiques, êtes tous les mêmes, faisant toujours semblant d'aller parfaitement bien jusqu'à la mort. J'en ai pleinement conscience, car j'ai Eledhel comme frère. »

Legolas poussa un soupir et mal à l'aise, il s'assit sur le tronçon à côté de la jeune fille.

« — J'ai peut-être quelques brûlures de plus sur mon dos, mais je ne voudrais pas vous déranger avec celles-ci, avoua-t-il.

— Me déranger ? Aujourd'hui, vous m'avez juste sauvé d'une chute mortelle en sauvant ainsi probablement ma vie, se moqua-t-elle.

— Dame Miredhel ... ce serait peut-être désagréable pour vous de voir …, expliqua Legolas.

— Je vous assure, entre Eledhel, Belegil et Sulindal, j'ai vu des blessures bien pires que des brûlures, si c'est ce qui vous inquiète.

— Il ne s'agit pas de cela, insista Legolas. Notre récente altercation ne permet pas de telles choses. Je pensais que cela pourrait être embarassant.

— Pour qui, vous ou moi ?, demanda-t-elle après avoir examiné sa suggestion.

— Pour tous les deux, dit Legolas, calme.

— Si je me sens embarrassée, je vous le ferai savoir. Je veux vraiment vous aider.

— Même après la façon dont je vous ai parlé aujourd'hui ?, demanda Legolas.

— Vos seuls mots n'étaient prononcés qu'avec précipitation et colère, lui rappela-t-elle. Je vous offrirais toujours mon aide.

— Même si je vous entraîne, selon vos propres mots délicieux, dans « une forêt abandonnée par les Valar »?

Elle grogna et secoua la tête.

« — S'il vous plaît, ne me rappelez pas les monstruosités que j'ai dites ! »

Legolas sourit. A ce moment-même, Miredhel semblait tellement différente de cette jeune fille glaciale qu'il avait rencontrée pour la première fois en Lothlórien. Elle lui parlait maintenant comme à son frère ou à ses amis, et non pas comme à un étranger, ou un ennemi. Legolas se pencha vers elle et baissa la voix pour lui demander:

« — Vous accepteriez de m'aider même si je viens des sombres forêts ombragées d'Eryn Lasgalen, de la Forêt Noire, et que je suis le fils du roi ? »

Elle recula comme s'il l'avait giflée, le rouge rosé de ses joues devenait blanc plâtre, et l'environnement de la nuit autour d'eux devint très calme.

Legolas prit à nouveau la parole, sa voix tremblant de regrets:

« — Je suis désolé, ma dame, je ne voulais pas ...»

Miredhel l'interrompit.

« — Non. Même dans ce cas, je vous aiderai toujours. »

Elle prit une profonde inspiration avant de river ses yeux sur lui.

« — Je vous servirai encore et toujours, monseigneur, dit-elle. Je le ferai et je devrais le faire par devoir, car le monde change et je dois changer avec lui. »

Elle hésita, puis, tremblante, elle posa sa main sur la sienne. Legolas s'étonna de son malaise. Son regard ne se détourna jamais du sien, et tous deux trouvaient du réconfort dans les yeux de l'autre. Legolas posa son autre main sur la sienne. Miredhel leva un regard vers son frère. Eledhel dormait encore.

« — J'ai beaucoup de choses à vous avouer. », commença-t-elle ...