Disclaimer : L'univers de Kuroko no Basket que vous reconnaitrez aisément appartient à Tadatoshi Fujimaki. L'auteur de cette fanfiction ne retire aucun profit de son utilisation si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.
Bonne lecture.
Shadow : merci pour ta review. Je suis contente que ça continue à te plaire. Kagami et Himuro ne sont bien évidemment pas frères de sang. Pour moi, ce sont de très bons amis. De plus, il s'agit là d'un UA et comme tu le dis si bien, c'est mon histoire. Concernant mes autres fics de KnB, il n'y a aucune obligation de commenter, mais puisque tu l'as fait, ça me fait très plaisir. N'oublie pas que KnB n'est pas un manga que je maitrise aussi bien que certains auteurs ici. J'espère que tu apprécieras cette suite. Bonne lecture.
Paire d'as : ce n'est pas du tout un UA, mais si tu as aimé, c'est l'essentiel.
Brelan d'as : comme je l'ai dit, je ne maitrise pas l'univers de KnB aussi bien que celui de Saint Seiya. J'ai donc tendance à aller un peu vite dans des situations qui mériteraient un peu plus de développement. Si tu as passé un bon moment, ça me fait plaisir.
Les caprices du destin : une histoire un peu plus longue avec un couple moins employé, mais j'avais besoin du côté "commercial" de Kise. Et j'essaie aussi d'y mettre un minimum de scénario pour ne pas écrire des lemons uniquement pour des lemons. Il y a la vie avant tout, une histoire, et l'amour c'est la cerise sur gâteau.
Merci très sincèrement d'avoir pris le temps de lire et de commenter ces trois histoires. Ça me touche beaucoup.
Fealina07 : Je vais bien, j'espère que toi aussi. Effectivement, Kagami en a assez de Rakuzan mais il a un contrat et il doit continuer avec elle pour l'instant. J'insiste sur sa maison parce qu'au contraire, il a fait une excellente affaire. Elle sera son havre de paix sans oublier qu'il a fait des études d'histoire et qu'il s'est basé dessus pour la déco sans oublier t'intégrer tout le confort et la technologie du XXIe siècle. Sa relation avec Himuro ne sera pas du tout un problème. Merci très sincèrement pour ce commentaire et ta fidélité à cette fic. J'espère que ce chapitre te plaira. Bonne lecture.
Le roman de notre histoire
Chapitre 03
Neuf semaines.
Neuf semaines à supporter Hayama. Kagami crut qu'il allait finir par le tuer. Et qui mieux qu'un écrivain pour imaginer le meurtre parfait ? L'élaborer ? Le peaufiner ? Il avait pensé à mille et une manières de le faire. Même s'il rentrait chez lui tous les dimanches soir, la simple idée qu'il devait repartir le week-end suivant lui donnait envie de hurler.
Mais le bon côté des choses — car il y en avait un malgré tout — fut de voir augmenter les ventes de tous ses ouvrages. Certains plus que d'autres, mais c'était positif. Akashi lui avait téléphoné une fois pour lui dire qu'il était satisfait sur ce ton si suffisant dont il ne se départait jamais. L'écrivain avait réprimé à grand-peine une furieuse envie de l'envoyer paître. Malheureusement, il était toujours son éditeur et il ne fallait pas qu'il ait la soudaine lubie de ne plus approvisionner les librairies avec ses romans prétextant un quelconque souci de logistique. En serait-il capable ? Peut-être pas. Le manque à gagner serait trop important et Akashi aimait l'argent. Après réflexion, mieux valait ne pas prendre le risque.
C'était enfin terminé. Cette tournée de séances de dédicaces — fallait-il dire de torture à cause de la présence d'Hayama ? — était finie. Il allait pouvoir se consacrer pleinement à l'écriture de son nouveau roman qui n'avait pas vraiment avancé. Son esprit trop énervé avait, en quelque sorte, freiné son imagination. Désormais, il était libre comme l'air. Écrire dans le calme et la sérénité de sa maison suffisait à son bonheur pour l'instant.
Il avait suivi les instructions d'Himuro à la lettre. Il avait formaté son ordinateur et réinstallé tous les programmes dont il se servait en plus de celui que lui avait donné l'informaticien pour détecter les malwares. Ses fichiers avaient également retrouvé leur place et il pouvait se mettre sur la terrasse pour écrire. Et bon sang ! Bon sang que ses doigts le démangeaient de courir à toute vitesse sur le clavier. Son esprit était en ébullition. Toutes ces idées qui se bousculaient dans sa tête étaient comme une tempête. Il fallait qu'il les écrive pour se calmer et surtout pour les ordonner. Il ouvrit un nouveau fichier et jeta dessus tout ce qui lui venait. Il serait temps après, quand il serait plus serein, de les travailler pour les intégrer à l'histoire.
Il s'assit dans le fauteuil en rotin (1), tira une rallonge électrique, brancha son ordinateur et le posa sur ses genoux. Pendant qu'il démarrait, Kagami respira profondément. Il se sentait tellement bien là. Il ferma les yeux un moment et un sourire étira ses lèvres. Soudain, un bruit le sortit de sa rêverie. Une plainte plus exactement. Il se leva et se laissa guider par ses oreilles. Il se retrouva au pied du cerisier et observa les branches. Il reconnaissait aisément maintenant les miaulements d'un chaton, mais il n'arrivait pas à le voir. Il se déplaça et l'aperçut enfin. Une minuscule boule de poils noirs recroquevillée au bout d'un rameau. À première vue, il ne devait pas avoir plus de trois mois. Comment était-il arrivé là ?
Kagami alla chercher l'échelle dont se servait parfois le jardinier et la cala contre le tronc. Il grimpa et réussit à atteindre la petite créature terrifiée. Elle miaula, griffa, feula, mordit les mains qui la tenaient, mais l'écrivain ne la lâcha pas. Une fois au sol, il regarda le chaton qui s'avéra être une femelle. Il se rendit dans la cuisine et sortit une boite de pâté d'un placard. C'était ce qui se rapprochait le plus de la nourriture pour chat et celui-ci avait l'air assez âgé pour en manger. À peine l'eut-il écrasé dans une coupelle que la pauvre bête affamée se jeta dessus.
L'écrivain la trouva un peu maigre. Qui sait depuis combien de temps elle était coincée dans l'arbre où dans celui qui poussait juste de l'autre côté du mur. Nul doute que c'était de cette manière qu'elle était arrivée jusque dans le cerisier, en passant de l'un à l'autre. En l'observant bien, il se dit qu'elle avait peut-être aussi des puces. Même si les chats détestent l'eau, il allait devoir la rincer. Une fois le ventre plein, la petite chatte entreprit sa toilette. Mais c'était sans compter sur son sauveur qui l'attrapa et la mena dans la salle de bain. Là, il remplit le lavabo d'eau tiède et prit un peigne. Bien qu'il n'aime pas ça, il se résigna à la tenir par la peau du cou pour qu'elle ne se débatte pas trop. Malgré tout, ce fut une baignade agitée et bruyante. La pauvre petite chose miaula tant qu'elle put pour bien faire comprendre à son tortionnaire qu'elle n'aimait pas du tout ce traitement. Pourtant au bout de quelques minutes, elle se calma. Était-ce l'eau chaude ? La fatigue ? La peur ? Tout cela réuni ?
Kagami l'enveloppa dans une serviette et la sécha. Et maintenant ? Il la tenait contre lui et la caressait pour la rassurer. Il la sentait encore trembler dans ses mains. Il retourna à la cuisine pour prendre l'assiette de pâté et alla s'asseoir sur l'engawa. La chatte mangea modérément puis poursuivit sa toilette qui avait été interrompue un peu plus tôt. L'écrivain se félicita de ne pas avoir utilisé de savon qu'elle aurait pu ingurgiter en se léchant. Ceci fait, elle sentit ce qu'il y avait autour d'elle avec prudence et curiosité puis elle s'approcha de la jambe de Kagami. Elle planta ses petites griffes dans le tissu de son pantalon pour grimper, ce qui le fit sursauter et rire.
— Où tu vas, hein ? Demain je t'emmène voir le vétérinaire, dit-il en la montant devant ses yeux.
Elle miaula et le regarda avec ses grands yeux verts encore pleins d'innocence. Il la posa contre sa poitrine et la caressa. Elle crapahuta sur son épaule où elle s'installa et se mit à ronronner tout doucement près de son oreille avant de s'endormir. Sans trop bouger pour ne pas la déranger, il récupéra son ordinateur et se remit au travail. Mais une question s'imposa à son esprit. Comment allait-il l'emmener chez le vétérinaire ? Il prit son téléphone.
— Allo?
— Madame Yoshino, c'est Kagami.
— Oui? Vous avez besoin de moi?
— Non, non. Je voudrais savoir si, à tout hasard, vous auriez un panier de transport pour chat. J'en ai trouvé un dans le cerisier et elle semble m'avoir adoptée. Je voudrais l'emmener à la clinique vétérinaire.
— Vous comptez la garder?
— J'avoue qu'elle est craquante et j'adore les chats.
— Je suis désolée, mais je n'ai pas ce genre de choses. Voulez-vous que je m'arrête dans un magasin avant de venir demain? Je prendrai aussi de la nourriture.
— Ce serait vraiment très gentil. Je vous rembourserai.
— N'oubliez pas de laisser une fenêtre ouverte si elle veut sortir faire ses besoins.
— Ah oui… exact. Vous faites bien de me le dire. Merci beaucoup, à demain.
Quelques minutes plus tard, la petite chatte s'éveilla et descendit de l'épaule de Kagami. Elle renifla autour d'elle et lentement, elle s'approcha du bord de l'engawa. Elle sauta sur la dalle et avança prudemment jusqu'au cerisier. Elle regarda les hautes branches, mais ne tenta pas de grimper. L'écrivain se leva et la rejoignit. Il n'avait pas du tout envie qu'elle s'en aille. Mais à priori, à la manière dont elle grattait la terre avec ces petites pattes, il ne faisait aucun doute sur ce qu'elle allait faire. Kagami sourit et commença à songer qu'il allait très certainement faire placer une chatière dans la porte de la cuisine qui donnait sur l'arrière de la maison. Elle comprendrait vite comment s'en servir. Et rien n'empêchait de mettre une litière dans la buanderie par précaution. Son affaire terminée, elle recouvrit le petit trou et revint vers la terrasse. D'un bond souple, elle remonta près du canapé à côté de l'ordinateur et leva les yeux vers Kagami.
— Tu veux que je m'asseye ? lui demanda-t-il comme si elle allait lui répondre. Peut-être le fit-elle à sa manière.
Il reprit son ordinateur et le posa sur ses genoux. Sans plus attendre, elle se hissa sur son épaule, commença à se laver, et s'endormit. D'une main, il la caressa doucement et revint à son activité. Le temps passa paisiblement et l'heure de diner arriva. L'écrivain mit sa minuscule compagne sur le canapé sans la réveiller et alla dans la cuisine. Il prépara son repas sans oublier un peu de pâté dans une coupelle. Un tout petit miaulement attira son attention et il sourit. Sagement assise, elle semblait attendre quelque chose.
— J'ai une invitée ce soir ? Viens là.
Il mit l'assiette à côté de son plat et déposa la chatte sur l'ilot. Ils mangèrent ensemble en silence. Il lui versa de l'eau dans un récipient à bord bas, car il savait très bien qu'il ne faut jamais donner de lait à un chat. Elle but un peu et leva les yeux vers celui qu'elle devait maintenant considérer comme "son" humain.
— Il faudrait que je te trouve un nom, dit-il en la prenant contre lui. Qu'est-ce que tu en penses ? Toute noire avec de beaux yeux verts… Jade (2) ! Ça te va comme un gant.
Il alla dans la buanderie pour chercher une corbeille en osier qu'il trouva sur une étagère. Il mit un petit coussin au fond et posa Jade dedans, mais ça ne sembla pas lui convenir. Elle revint sur son épaule. Bon. Il fallait trouver un moyen pour qu'elle reste dans son panier de fortune. Il alla chercher la réponse sur des forums du web et au bout d'une demi-heure, il tomba sur une astuce. Il alla s'asseoir dans le salon, ôta son t-shirt, le mit dans le panier et posa Jade dedans. Elle sentit le tissu, tourna deux ou trois fois en rond et se coucha. L'odeur de son humain l'entourait, elle était rassurée.
— Ben voilà ma beauté. On a trouvé ton lit.
Par précaution, il décida de dormir sur le canapé et de laisser entrouverte la baie vitrée au cas où Jade voudrait sortir faire une promenade hygiénique nocturne. Il récupéra son ordinateur, le replaça sur son bureau puis prit "son" chat et le déposa sur l'un des fauteuils. Pendant qu'elle dormait, il pouvait travailler et la surveiller. Curieusement, il eut du mal à se concentrer. Ses yeux se posaient souvent sur Jade. Elle ne bougeait pas, elle dormait paisiblement et profondément, mais il ne pouvait s'empêcher de la l'observer. Il savait très bien quelle fascination exerçaient ces petits félins. Quoi qu'ils fassent, ils attiraient le regard. L'heure n'était pas tardive, mais devant son incapacité à se concentrer, il préféra arrêter son pc. Il alla chercher une couverture, prit un livre, le chat et s'installa sur le canapé. Il déposa le panier au sol, alluma la lampe derrière lui et ouvrit son bouquin.
Quand il ouvrit les yeux, la lampe était toujours allumée, le roman reposait sur son ventre et Jade s'était couchée en partie sur son épaule et sur le coussin qu'il avait mis derrière sa tête. Il se tourna vers la fenêtre, la lumière lui indiqua que le soleil venait tout juste de se lever. Kagami bailla à s'en décrocher la mâchoire, posa son livre sur la table basse et éteignit la lumière. Contre sa joue, il sentit le pelage tout doux de Jade. Il lui gratouilla la tête pour qu'elle se réveille. Elle s'étira, fit le gros dos et s'assit sur son ventre en le regardant.
— Salut, toi, dit-il en la caressant. C'est l'heure du p'tit-déj, qu'est-ce que t'en penses ?
Il la posa sur le sol pour ranger la couverture dans le placard suivi comme son ombre par une petite boule de poils. Dans la cuisine il prépara à manger pour eux deux et bien qu'il ait envie de prendre une douche, il allait devoir attendre que son employée arrive pour qu'elle surveille la petite chatte. Ensuite, il l'emmènerait à la clinique vétérinaire. En attendant, il prit une feuille de papier et la froissa en boule. Il la lança devant Jade dont les pupilles s'élargirent jusqu'à envahir la presque totalité de l'iris. Elle donna un léger coup de patte et le jouet improvisé roula plus loin. Elle recommença et finalement entama une partie de football à elle toute seule sous le regard amusé et attendri de l'écrivain. Elle avait définitivement capturé son cœur. Délaissant son jeu, elle sortit pour aller dans la terre derrière le cerisier.
Kagami se sentait incroyablement bien. Dans son corps d'abord, bien qu'il ait dormi sur le canapé. Et dans sa tête surtout. Il avait la maison dont il avait toujours rêvé, sans être multimillionnaire, il avait un train de vie aisé, ses livres continuaient à bien se vendre, le dernier avançait, madame Yoshino et monsieur Takeda étaient des gens adorables et maintenant, il y avait Jade. Il ne lui restait plus qu'à rencontrer la personne qui partagerait son existence jusqu'au bout pour que tout soit parfait. C'était presque trop beau pour être vrai. Mais sur le dernier point, il n'était pas pressé. Mieux valait être patient et trouver la bonne. Il prit quand même sa douche avec un petit témoin poilu. Il ne voulait pas la laisser seule le temps qu'elle s'habitue à la maison. Il s'habilla d'un jeans et d'un t-shirt noir sans manche. Il chaussa ses bottes, glissa son portefeuille dans la poche arrière de son pantalon et son téléphone dans l'autre.
— Monsieur Kagami ? fit la voix de madame Yoshino depuis le hall d'entrée. Voilà ce que vous m'avez demandé.
L'écrivain la rejoignit pour la débarrasser de ses paquets.
— Alors... le panier de transport et une corbeille pour dormir. Oh, c'est elle ! s'écria-t-elle en voyant la petite chatte derrière son employeur. Comment allez-vous l'appeler ?
— Jade, répondit-il en la prenant dans ses bras.
— Elle est adorable. Eh oui, tu sens mes mains, sourit madame Yoshino en laissant ses doigts devant la truffe de la minette.
— Maintenant que vous êtes là, je vais l'emmener. Tenez-la, je vais récupérer le t-shirt dans lequel elle a dormi.
— Viens là, trésor.
L'écrivain mit le vêtement dans le panier de transport et fit rentrer Jade dedans. Elle se coucha, mais sembla sentir que quelque chose se préparait quand la grille fut refermée.
— Voilà. Parfait, je t'emmène. Au retour je prendrai ce qu'il faut pour elle en fonction de ce que m'aura dit le vétérinaire.
— Soyez prudent et mettez-la par terre, pas sur le siège. Si vous freinez brusquement, elle pourrait tomber.
— Compris. J'y vais.
Il attrapa le panier par la poignée et gagna sa voiture. Jade se mit à miauler, elle avait peur et Kagami sentit son cœur se serrer. Il arriva à la clinique en moins d'une heure et entra dans le bâtiment. La secrétaire de l'accueil enregistra ses coordonnées et le dirigea vers la salle d'attente. Il posa le panier sur le siège à côté du sien et sortit la chatte pour la prendre contre lui et la rassurer. Elle planta ses petites griffes dans son t-shirt et grimpa une fois de plus sur son épaule. Il la laissa faire puisque c'est là qu'elle paraissait le plus calme.
— Monsieur Kagami ? Je suis le docteur Araki (3). Venez avec moi s'il vous plait.
— En voilà une jolie fille, songea l'écrivain en laissant ses yeux parcourir la silhouette élancée de la jeune femme, tandis qu'il la suivait jusqu'à la pièce d'examen.
— Alors d'après la fiche, c'est une petite femelle. Posez-la sur la table.
Kagami s'exécuta, mais il fallut tenir Jade pour qu'elle ne revienne pas se coller à son humain.
— Elle est mignonne. Elle ne doit pas avoir plus de trois mois. Voyons combien pèses-tu ? Un kilo, quatre cent vingt. Il t'en manque un peu, hein ? Elle est de race européenne, mais elle doit avoir des Persans dans ses ancêtres pour avoir de longs poils comme ça.
— Je l'ai trouvé dans le cerisier de mon jardin. C'est possible qu'elle soit restée coincée un jour ou deux.
— A-t-elle beaucoup bu ?
— Sans plus.
— Elle ne semble pas déshydratée.
— Je l'ai rincée avec de l'eau tiède sans savon pour enlever les puces au cas où.
— Vous avez bien fait. Son ventre est souple. Elle est allée faire ses besoins dehors ?
— Oui, plusieurs fois.
— C'est parfait. Fais voir tes dents ? Ouille ! Elles sont bien pointues ! sourit la vétérinaire.
— Vers quel âge est-ce que je peux la faire stériliser ?
— Ça peut se faire à l'âge de cinq mois, juste avant les premières chaleurs, répondit le vétérinaire en caressant Jade.
— Je la ramènerai alors. Ce sera l'occasion de vous revoir, répondit Kagami avec un sourire séducteur.
— Deux mois à attendre pour revoir cette petite chanceuse ? Elle est tellement adorable… Ça va me paraitre long.
— Oh… eh bien… Je peux vous l'amener aussi souvent que vous le voulez, si elle vous plait à ce point.
— Et si je passais la voir ? Je connais son adresse et son numéro de téléphone, répondit Araki en souriant à son tour.
— Elle en sera ravie j'en suis sûr.
— Je l'appellerai alors. Et voilà, tu retournes dans ton panier.
— Combien je vous dois ?
— Voyons… Une simple visite avec une capsule antipuce, un vaccin… cinq mille huit cents yens
— Je vais aussi prendre un paquet de croquettes pour son âge et un collier vert. Je la ferai tatouer et pucer la prochaine fois. Par carte bancaire.
De retour chez lui, Kagami libéra Jade de sa prison et la laissa vagabonder dans la maison. Il rangea le panier dans la buanderie et changea la corbeille en osier par celle en mousse amenée par madame Yoshino. Il y laissa son t-shirt et l'installa dans sa chambre entre son lit et la fenêtre. Il redescendit dans la cuisine et versa des croquettes dans la petite gamelle avec de l'eau. La gourmande ne se fit pas prier et se mit à table.
— Monsieur Kagami ? Vous revoilà. Comment va-t-elle ?
— Très bien. Dans deux mois je la ferai stériliser.
— Quel dommage ! Ça aurait été amusant de voir des petits chatons courir dans la maison.
— Il aurait fallu que je les fasse adopter et je m'attache trop vite à ces bestioles. Me séparer d'eux aurait été difficile.
— C'est juste, je vous comprends. J'espère qu'elle ne fera pas trop de dégâts dans la maison.
— Je ne pense pas. Elle peut sortir pour se faire les griffes. Les meubles devraient être épargnés. Vous déjeunez avec moi ?
— Ce sera avec plaisir juste pour rester un peu plus longtemps avec elle, sourit l'employée.
— Et pas avec moi ? Madame Yoshino, je vais être jaloux, plaisanta Kagami.
— Ne faites pas l'enfant. Restez avec elle, je ferai la cuisine.
Après le déjeuner, l'employée rentra chez elle. Kagami avait passé presque tout le repas à empêcher Jade de grimper sur la table à partir de ses genoux sur lesquels elle montait en s'agrippant au jeans. L'éducation devait commencer de suite s'il ne voulait pas qu'elle prenne trop de mauvaises habitudes. Mais faire obéir un chat, c'était comme vider l'océan avec un compte-goutte. Alors, autant débuter le plus tôt possible pour l'ancrer dans son petit cerveau. Il se décida à se doucher sous l'œil attentif et curieux de Jade. Vêtu d'un yukata léger, il s'assit à son bureau pour travailler.
En fin d'après-midi, Kuroko l'appela pour l'informer qu'il lui envoyait par mail l'état de ses finances, chose que le comptable faisait toutes les fins de mois étant donné que Kagami était client du cabinet où travaillait son ami. Le temps passa ainsi paisiblement. Il se rendit plusieurs fois aux éditions Rakuzan à la demande d'Akashi qui voulait savoir où en était son prochain roman. Quand l'auteur lui avait dit qu'il travaillait sur son histoire de Science-Fiction, l'éditeur avait été très contrarié, lui rappelant sans détour qu'il ne l'imprimerait pas. Ce à quoi Kagami avait répondu que ça ne l'empêcherait pas de l'écrire. Le sous-entendu comme quoi il se ferait éditer par une autre maison affleurait sous la surface de leurs conversations qui finissaient toujours de la même façon. L'écrivain quittait le bureau en colère, laissant un Akashi ivre de rage. Celui-ci regrettait de plus en plus les conditions du contrat qu'il avait avec Kagami. Il voulait le garder sous sa coupe, mais légalement, il n'en avait pas les moyens. Qu'à cela ne tienne, il avait des avocats qu'il payait assez cher pour qu'ils lui trouvent une solution.
Kagami avait fini par se renseigner sur les différentes maisons d'édition qui avaient un département Science-Fiction. L'une d'elles retint son attention, car elle avait édité beaucoup de romans qui avaient eu énormément de succès ainsi que des traductions à l'étranger. Les Éditions Touou. Il y avait envoyé un mail pour les contacter et l'écrivain demanda s'ils étaient intéressés pour qu'il leur envoie quelques chapitres. La réponse ne se fit pas attendre. Il avait utilisé l'adresse de son nom de plume qui était connu dans tout le Japon et quelques pays environnants. Le courrier était signé Harasawa Katsunori (4), le PDG en personne et il était très intéressé par la lecture de ces quelques pages. Le nom de Mori Tora était encore sa meilleure publicité. Sans plus attendre, Kagami envoya les sept premiers chapitres en expliquant bien que la rédaction de l'histoire n'était pas terminée et qu'il ne s'agissait là que d'un premier jet. Il lui fut répondu que ça n'était pas important pour l'instant et qu'il aurait un retour dans les plus brefs délais. Une réponse toute faite à laquelle il s'attendait. Mais qu'à cela ne tienne, si ce n'était pas Touou, ce serait une autre. Encouragé par cet échange de mails, Kagami se remit au travail avec encore plus de motivation.
Jade avait atteint l'âge où elle devait être stérilisée. Kagami prit rendez-vous avec le docteur Araki pour la semaine suivante. Bien qu'elle ait dit qu'elle appellerait, elle ne l'avait pas fait. Mais l'écrivain ne s'y attendait pas vraiment. Pourtant, lorsqu'il se présenta à la clinique, le vétérinaire prit la peine de s'excuser. Des soucis personnels l'avaient accaparé.
— Ce n'est pas grave, dit-il en souriant. J'avoue que j'aurais été surpris si vous l'aviez fait.
— C'est gentil, mais voyez-vous, j'ai plusieurs livres de Mori Tora que j'aurais aimé que vous me les dédicaciez, fit malicieusement le médecin.
— Vous savez qui je suis ?
— Je suis arrivée trop tard lorsque vous étiez à la librairie, mais je vous ai vu de loin. Et quand vous êtes venu avec Jade, je vous ai reconnu.
— Eh bien… Je ne sais pas quoi dire… Je serais très heureux de signer vos exemplaires.
— Revenez la chercher demain et invitez-moi à dîner. J'amènerai les livres.
— C'est entendu. Et toi tu restes sage, fit-il en caressant affectueusement la petite chatte qui se frotta contre sa main.
— Ça se passera bien. C'est une intervention courante qui dure environ une demi-heure. Elle est bien à jeun depuis hier soir ?
— Oui, oui.
— La pauvre doit mourir de faim. Plus vite ce sera fait, plus vite elle se réveillera et plus vite elle mangera. Soyez sans crainte, on va bien s'occuper d'elle.
— J'en suis sûr. À demain alors.
— À demain.
De retour chez lui, Kagami se remit au travail. Il se sentit seul tout à coup. Bien que très joueuse et surtout très curieuse, Jade avait pris l'habitude de se coucher sur l'un des fauteuils en face de son bureau. Elle y restait une heure ou deux puis repartait rôder dans la maison ou à l'extérieur. Elle avait vite compris comment fonctionnait la chatière installée au bas de la porte de la cuisine par le jardinier à la demande de Kagami. Elle entrait et sortait à sa guise, mais la plupart du temps, elle restait avec lui, souvent calée sur son épaule. Et ce soir, elle n'était pas là. Le chat est un animal silencieux, discret, mais qui prend une place immense dans une maison. Comme n'importe quel animal de compagnie. Kagami se doutait bien qu'un chien, un perroquet ou même un canari tenait autant de place. Et quand il n'était pas là, son absence se faisait durement ressentir. Il finit par aller se coucher, se disant qu'ainsi le temps passerait plus vite.
Le lendemain était un samedi. Kagami s'éveilla vers neuf heures et bondit de son lit. Il prit une douche et son petit-déjeuner en moins de trente minutes et fila à la clinique vétérinaire. La secrétaire le fit patienter et rapidement le docteur Araki vint le chercher.
— La voilà, fit-elle en souriant. Tout s'est très bien passé.
— Mon bébé, rayonna l'écrivain en ouvrant le panier pour caresser Jade.
— Alors… Ça, c'est son carnet de santé avec un guide pour le suivi des vaccins. Si vous voulez connaitre son poids, pesez-vous d'abord, ensuite avec elle et vous faites la soustraction. Là, il faut la laisser se reposer et faire juste attention qu'elle ne lèche pas trop les fils de suture. Elle ne sera pas toujours sous vos yeux, mais arrêtez-la quand vous la voyez faire. Ils tomberont tous seuls. Elle a mangé ce matin alors pas de nourriture avant midi et un peu ce soir.
— Très bien. Merci beaucoup docteur. Et je vous dois ?
— Dix-sept mille sept cents yens. Elle a aussi eu son tatouage et sa puce électronique.
— Génial ! Comme ça je ne risque pas de te perdre. Vous êtes à la clinique toute la journée ? demanda Kagami en tapant le code de sa carte bancaire sur le terminal portable.
— Jusqu'à dix-huit heures en principe.
— Je vous aurais bien invitée à dîner au restaurant ce soir, mais je ne veux pas laisser Jade seule. Est-ce que vous accepteriez de venir chez moi ? Disons vers dix-neuf heures ?
— Vous cuisinez ? s'étonna Araki.
— Absolument. J'ai vécu seul presque toute ma vie, il a bien fallu que j'apprenne pour ne pas mourir de faim, plaisanta l'écrivain.
— J'amène le dessert.
— Ce sera parfait.
— Si je suis en retard, c'est qu'il y aura peut-être eu une urgence.
— Bien sûr, ne vous inquiétez pas. À ce soir.
— Au revoir.
Kagami avait mis le panier de Jade dans un coin de la cuisine pour la surveiller pendant qu'il préparait le diner. Elle dormait tranquillement, étirant ses pattes de temps à autre. Il avait choisi de faire des gyozas pour l'entrée et de l'oyakodon (5) comme plat principal. En boisson, il avait prévu un saké léger, quant au dessert ce serait une surprise. Il dressa la table dans la salle à manger, il ne manquait plus que son invitée qui arriva à dix-neuf heures vingt.
— Je suis désolée pour le retard, dit-elle en le laissant prendre sa veste et son sac qu'il suspendit dans le vestibule.
— Vingt minutes, je n'appelle pas ça être un retard pour une femme, répondit-il en souriant. Entrez, je vous en prie.
Le médecin suivit son hôte au salon. Elle le complimenta sur le charme de sa maison et de son intérieur.
— On a l'impression de faire un voyage dans le temps, s'exclama-t-elle en voyant le jardin avec le bassin et les carpes Koïs éclairé par des lanternes de pierre.
— C'est mon havre de paix, confia l'écrivain d'un ton rêveur en lui tendant le jus de fruits qu'elle avait demandé. Quand je rentre chez moi, je me coupe du monde. Enfin… pas tout à fait. La technologie du XXIe siècle n'est jamais très loin.
— Elle est si bien intégrée qu'on l'oublierait presque. C'est remarquable. Vous avez un goût très sûr.
— Merci. Désirez-vous qu'on passe à table ?
— Avec plaisir. Je meurs de faim.
Kagami prit le panier de Jade qu'il déposa non loin d'eux et apporta l'entrée. Il récolta encore des compliments sur ses dons de cuisinier.
— Alors ? Qui êtes-vous ? Kagami Taiga ? Mori Tora ? demanda Araki avec une lueur charmeuse dans les yeux.
— Mori Tora n'est que mon nom de plume. C'est quand même Kagami Taiga qui écrit.
— J'ai toujours aimé les romans historiques et j'avoue que lorsque j'ai découvert les vôtres, j'ai été immédiatement séduite. Sans parler de l'aspect érotique, les détails que vous donnez sur les lieux, les coutumes, les attitudes de vos personnages, tout est si précis que c'est comme si je voyais un film se dérouler dans mon esprit.
— C'est très flatteur, merci beaucoup, sourit Kagami un peu gêné par tant de compliments.
— Dans votre présentation, vous dites que vous avez fait des études d'histoire et de journalisme.
— C'est exact. Journalisme sportif. J'ai écrit sur le basket-ball lycéen dans un hebdomadaire pendant deux ans environ, un peu moins. Je suis fan de ce sport. Je l'ai pratiqué pendant plusieurs années.
— Et l'histoire ?
— Je pense que c'est mon père qui m'a transmis sa passion. Il a une connaissance incroyable de l'histoire du Japon sans avoir fait d'études comme moi.
— Connaitre le passé c'est comprendre le présent, commenta le vétérinaire.
— Et préparer l'avenir en essayant de ne pas commettre les mêmes erreurs. On passe à la suite ?
— Oh oui !
— Je vous ai vu mettre une boite au frigo, lança-t-il depuis la cuisine. Qu'est-ce que c'est ?
— Le dessert. C'est une surprise.
— Et voilà.
— De l'oyakodon ! J'adore ça ! s'enthousiasma Araki, les yeux brillants de gourmandise.
— Tant mieux. J'ai choisi un plat assez courant, je ne connais pas vos goûts.
— Il ne tient qu'à vous de les découvrir, répliqua malicieusement le médecin.
— Un peu de saké ?
— Oui, merci.
— Et vous ? Qui est Araki Masako ?
— Une enfant unique qui a reçu et reçoit toujours beaucoup d'amour de ses parents. J'ai su très tôt que je voulais m'occuper des animaux. J'ai travaillé dur pour être vétérinaire et ouvrir ma clinique. C'est un endroit assez rural et la première est à plus d'une heure de route. Votre animal a le temps de mourir dix fois avant que vous n'y arriviez.
— L'emplacement est donc un choix stratégique.
— Tout à fait. J'ai rencontré un autre vétérinaire qui travaille avec moi depuis deux ans, presque trois. Nous alternons les gardes et pour l'instant ça se passe bien. Et vous connaissez nos deux secrétaires.
— Vous avez des loisirs ? Des passions peut-être ?
— Eh bien… vous savez que j'aime vos romans et d'autres dans le même style, mais je suis aussi complètement fan de manga.
— C'est super les mangas !
— Quand je le peux, je vais à des conventions pour voir les cosplayeurs et acheter des goodies. J'ai un porte-clés One Piece, finit-elle en riant derrière sa main.
— Et moi j'ai un t-shirt Death Note et un sweat-shirt à capuche Eyeshield 21 avec Hiruma et son numéro un floqué dans le dos, alors vous voyez ? On a pas mal de points communs.
— C'est vrai… Oh ! Voilà notre convalescente.
Jade s'approchait de la table à petits pas et posa ses pattes sur le pied de la chaise pour faire comprendre qu'elle voulait monter. Araki la prit dans ses mains et la tint contre elle.
— Non. Les chats restent par terre, fit-elle sur un ton d'institutrice tout en la caressant.
— Je vais chercher le dessert, déclara Kagami en emportant la vaisselle et les couverts qu'ils avaient utilisés.
Il revint avec un superbe Castel (5) qu'il déposa sur la table. Araki remit Jade au sol et attendit le verdict de son hôte.
— Gâteau français ? Vous avez lu dans mes pensées.
— Je crois que le Castel n'est pas originaire de France, mais c'est dans une pâtisserie française que je l'ai trouvé.
— Peu importe, c'est délicieux.
Ils terminèrent tranquillement leur repas et Kagami proposa un digestif qu'Araki accepta. Après avoir dédicacé les livres, il prépara une Marie Brizard sur beaucoup de glace et lui-même se servit un Jet 27. Ils s'installèrent sur le canapé du salon de l'engawa pour profiter de la douceur de la soirée. Ils discutèrent longuement de tout et de rien. De cinéma en passant par un peu de politique et d'informatique. Mais c'était surtout pour retarder le moment où ils ne pourraient plus cacher l'attirance qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre.
— Et si nous arrêtions de jouer au chat et à la souris, finit par dire Araki d'une voix basse.
— Je ne veux pas vous brusquer. Je ne suis pas un sauvage, sourit l'écrivain en faisant tourner son verre entre ses doigts.
— Mais moi je suis une sauvage…
D'autorité elle prit le verre de son hôte, le posa à côté du sien sur la table et s'approcha de lui pour l'embrasser. Et quel baiser ! Kagami réagit immédiatement en entourant sa taille de son bras pour l'attirer fermement sur ses genoux. Avec lenteur ils se découvrirent de la bouche, des mains, des yeux. Leurs respirations devinrent des souffles plus profonds et leurs corps s'échauffèrent.
— Je n'ai pas pour habitude de faire ça au premier rendez-vous, mais je dois avouer que tu me plais énormément. Et je ne suis pas du genre à refouler mes désirs.
— Tu me plais beaucoup aussi, répondit l'écrivain en glissant ses mains sur ses cuisses sous le tissu extensible de sa jupe. Et je suis ravi que tu ne refoules pas tes désirs, comme tu dis.
Elle commença à déboutonner la chemise blanche et découvrit un torse puissant et presque glabre. Ils échangèrent un baiser nettement moins chaste et la jupe fut remontée jusqu'à la taille fine de la jeune femme. Il posa ses mains sur ses épaules et fit glisser avec indolence les bretelles de son bustier, entrainant celles du soutien-gorge. Il embrassa la peau douce et délicatement parfumée, provoquant des frissons exquis.
Araki devait s'avouer qu'il y avait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti un tel respect de sa personne de la part d'un homme. Si elle n'y prenait pas garde, elle pourrait bien tomber amoureuse. À son tour elle entreprit de le déshabiller en commençant par lui ôter sa chemise. Nom d'un chien ! Cet homme transpirait la sensualité par tous les pores de sa peau. Elle déposa des baisers dans le creux de son cou et sentit un accroc dans sa respiration. Dans son dos deux mains s'activaient à dégrafer son soutien-gorge et Kagami eut enfin, devant les yeux, deux seins absolument magnifiques. Il les empauma délicatement avant d'embrasser la peau veloutée et se mit à taquiner avec sa langue les tétons dressés par l'excitation. Un gémissement accueillit son initiative, preuve qu'il faisait ce qu'il fallait.
— Tu veux qu'on aille dans ma chambre ? chuchota-t-il à son oreille tout en la mordillant.
— Mmh… non… un canapé offre tellement de possibilités…
Disant cela, elle déboucla la ceinture du pantalon. Contre son entrejambe, elle sentait la virilité dure et elle savait que cela devait commencer à être inconfortable. Elle était entreprenante, certes, mais pas sadique. La jeune femme le débarrassa de son vêtement pour ne lui laisser que son boxer et revint s'asseoir sur ses hanches. Kagami l'attira contre lui et dévora son cou et sa poitrine. Leur excitation ne cessait d'augmenter et leurs souffles étaient de plus en plus souvent entrecoupés de gémissements de plaisir ou de surprise. N'y tenant plus Araki fit disparaitre le dernier vêtement que portait son amant et s'agenouilla entre ses cuisses. Avant qu'il n'ait pu protester, elle avait déjà son sexe entre les lèvres.
— Masako…, gronda-t-il.
— Quoi ? Tu n'aimes pas ? demanda-t-elle en caressant la verge avec sa joue.
— Bien au contraire…
Elle reprit son enivrante activité, mais elle aussi avait atteint sa limite. De la ceinture de sa jupe, elle sortit un préservatif qu'elle déchira avec les dents avant de le placer.
— Tu es pleine de surprise…
Elle écarta son string et s'empala lentement sur la virilité fièrement dressée. Bien qu'elle fût très excitée, elle devait reconnaitre qu'elle avait rarement eu des amants aussi imposants. Mais la taille ne faisait pas tout. Encore fallait-il savoir se servir de son matériel. Et elle ne fut pas déçue. Emprisonnant fermement ses hanches, Kagami s'enfonça en elle d'un coup de rein soudain. Il savait qu'il ne lui ferait pas mal et le petit cri qu'elle poussa le lui confirma. Araki prit appui sur le dossier du canapé et se mit à bouger tandis que l'écrivain se délectait de sa peau et de ses seins. Leurs bouches se trouvaient et se perdaient entre deux plaintes de plaisir.
Ils changèrent de position et Kagami se plaça derrière Masako qui était à genoux sur le sofa. Ils explorèrent d'autres choses pendant plus d'une heure avec douceur et délice. Araki fut ravie de l'endurance de son amant. Lorsqu'il s'écroula sur son ventre après un râle rauque et puissant, elle l'accueillit entre ses bras et le serra contre elle. Essoufflés et en sueur, ils récupérèrent lentement.
— Taiga…
— Mmh…
— Tu es lourd…
— Ah… très sexy comme remarque…
Ils éclatèrent de rire. Kagami se releva, ôta le préservatif et récupéra ses vêtements. Il prit Masako dans ses bras et l'embrassa tendrement.
— Tu avais remarqué que nous avions une spectatrice ? dit-elle en montrant Jade du menton.
— Dis donc toi, t'es pas un peu jeune pour nous regarder ? fit Kagami en prenant la petite chatte dans ses bras. Oh c'est tout doux ! s'exclama-t-il.
— Tu ne l'avais jamais prise contre ta peau ?
— Non jamais.
— Elle a un pelage encore plus doux que de la soie.
— Tu veux prendre une douche ? Tu peux rester cette nuit si tu veux, proposa l'écrivain.
— C'est gentil, mais je vais rentrer. Je me lève tôt demain pour aller voir mes parents.
— Comme tu veux.
Masako se rhabilla et s'apprêta pour partir. Elle se retourna et donna un baiser voluptueux à Kagami.
— J'ai passé une merveilleuse soirée. Merci.
— Tu n'as pas à me remercier. Pour moi aussi c'était génial. Je peux t'appeler la semaine prochaine ?
— Je… non, je t'appellerai. Ton emploi du temps est moins contraignant que le mien. Quand je serai certaine d'être libre, je te téléphonerai.
— D'accord, si tu veux. Sois prudente sur la route.
Un dernier baiser et ils se séparèrent. Kagami prit une douche, s'assura que Jade avait tout ce qu'il fallait auprès d'elle et il alla se coucher. Il n'était pas une heure du matin qu'il dormait comme un bébé.
À suivre…
(1) Photo. Salon en rotin sur l'engawa.
(2) Photo. Jade bébé. Jade adulte.
(3) Araki Masako est l'entraineur de Yosen.
(4) Harasawa Katsunori est l'entraineur de Touou Gakuen.
(5) Entrée : Gyoza - Plat principal : Oyakodon - Dessert : Castel
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