Lune : retour d'un affreux...
Chapitre 362 : Wammy's war
Jade revient des courses alors que l'averse orageuse redouble dehors. Soulagé d'être à couvert, secouant son parapluie chargé à l'extérieur avant de le placer à sécher.
"Quel déluge là-dehors." avisant ses provisions achetées à l'épicerie fine du coin.
Je m'en approche.
"Ah, Sugar Ca..." alors que je l'attrape pour fondre sur ses lèvres.
Nous nous séparons en nous regardons intensément. Sa langue pointe lentement dehors, récoltant ce qu'il reste sur baiser sur ses lèvres. "Depuis... quand te permets-tu de te servir ?..."
"Depuis que... tu tombes les défenses, Jade."
"Je tombe les défenses ?" offensé, yeux agrandis - ce qui, chez les Leech, n'est pas du meilleur augure !... "Je. tombe. les. défenses. Moi ?" m'attrapant soudain par les fesses, jupe soulevée, me pressant contre lui, entrejambe farouchement éveillée.
"Jaaaade !... Doucement !..." riant, poings fermés sur son torse.
Ne vous y trompez pas ; son attitude me plaît. Protester fait partie du jeu.
Nous nous ressemblons. Beaucoup.
Son regard fait le tour du Lounge, avisant plusieurs points de chutes.
L'air est tant humide à l'extérieur que le tissu de sa chemise lui colle à la peau. Et la tension que je viens d'imposer n'arrange rien à la problématique.
Jade monte les mains jusqu'à mon cou, pouces appuyant légèrement sur le creux à la naissance des clavicules. La menace est certaine, de même que l'agacement, le tout mêlé à l'excitation ; un cocktail pour le moins explosif.
"GEEEEEEEEEEEH ! JADE, T'ES PAS UN PEU DINGUE DE VOULOIR CHATOUILLER MA SHACHI ?!"
Ah oui, bonjour Floyd. La forme ?...
"Lâche, j'te dis !..." s'emparant des poignets de son frère pour libérer ma gorge.
"Tiens. Tu es là, toi ?" d'une voix couvrant mal les échos d'un cynisme exacerbé.
"Ça va, Floyd, ce n'est que du jeu." dis-je.
"Du... jeu, uh ?" agrandissant les yeux à son tour. "Faux. J'ai vu le geste et crois-moi j'suis un spécialiste de la question, c'était tout sauf innocent, son truc !..." désignant Jade d'un index accusateur.
"Calme-toi, Floyd." rajustant ses gants immaculés.
"Je me calmerai quand tu feras plus de mal à ma Shachi d'amour !..." me serrant contre lui, bras passés autour de mes épaules, placé dans mon dos.
"Tu n'étais pas censé te trouver là."
"Ça t'aurait arrangé, ça, hein ?!"
Petit sourire de Jade. "Bien. Tenez-vous prêts pour le service, tous les deux. Et je ne tolérerai aucun débordement de quelque nature que ce soit."
Floyd se tient au bar, eau minérale pétillant dans un verre, corps tourné vers la salle, ne lâchant pas du regard l'homme qui occupe le canapé face à celui d'Ashengrotto. Ça va être bientôt à lui d'entrer en scène.
Jade se tient debout, derrière le canapé du boss, mains jointes sur le devant.
Sur un signe de tête de Jade, Floyd interviendra.
Le type est du genre mauvaise foi, récalcitrant. "Que veux-tu que je fasse de ton torchon, Azul ?"
"Je vous conseille de vous y plier. Les termes du contrat doivent être honorés." annonce Jade, de manière très polie.
"Bien sûr. Ton contrat, je le roule en boule et te le fais bouffer."
Jade donne le signal à Floyd.
Ce dernier s'approche. L'homme est bien trop occupé pour noter la progression de Floyd. Ce dernier se voûte sur le dossier, bras passé sur le devant, bouche proche de l'oreille de l'homme. "Alors, on cherche les ennuis ?"
Un conseil : prends tes jambes à ton cou. Car, assurément, c'est après lui qu'il en a.
Lorsque l'homme souhaite se décaler, Floyd le plaque d'une main placée sur le haut du torse, y exerçant une pression suffisante pour le tenir immobile.
"T-t-t-t. Tu vas signer ce contrat ou je vais être obligé de te chatouiller."
"Signe." ordonne Ashengrotto, dont le ton jusqu'ici fort aimable vient de virer à l'injonction sèche.
"Dans tes rê... arghhhh !..." alors que la main de Floyd vient d'atteindre la gorge.
"T'as pas entendu, crâne d'œuf ?!"
L'homme monte ses mains jusqu'à celle, gantée, de Floyd.
"OK, tu le prends comme ça ?" se servant de son avant-bras entier pour l'étrangler, le soulevant littéralement de l'assise.
L'homme gigote des jambes dans des mouvements spasmodiques.
"Toujours pas ?" regard glissant du visage de l'homme au contrat posé sur la table.
Ce ne sont plus que des gargouillis qui répondent à la force de Floyd.
"Relâche, Floyd." ordonne Ashengrotto. "Voyons s'il a recouvré son bon-sens."
"Okay." libérant lentement l'homme qui crache et tousse.
"Alors, cette signature ?" le presse Floyd.
L'homme avance une main tremblante jusqu'à la plume magique nourrie de l'encre du poulpe qui lui fait face.
La signature est tremblante mais n'en demeurera pas non moins efficace.
"Voilà. C'était si difficile ?!" grommelle Floyd.
"Shachiiiiiiii !... J'veux retourner à l'océan avec toi~ !"
"Floyd !..." amusée.
"Quoiiiii~ ?... Ma caudale a besoin de s'enrouler de plusieurs tours autour de la tienne !..." posant le menton sur mon épaule, placé dans mon dos, me fixant par le biais du miroir, bras ballants. "Allez, dis oui !..."
"My good eel boy..."
"Ça veut dire oui ?..."
"Où et quand ?"
"Bah, à la tombée de la nuit hein. Dans une petite crique tranquille." tout sourire. "Certainement pas au milieu d'un flot de touristes !..." penchant la bouille sur le côté.
"Ici, c'est bien, tu crois ?" avisant l'endroit, s'arrêtant sur le bas-côté de la route.
"Ça paraît tranquille."
"OK. Alors go !..." serrant le frein à main.
Nous quittons nos vêtements, les mettant à l'abri dans un interstice rocailleux, fiole placée dans une poche.
Puis nous rejoignons l'océan, nous immergeant à l'abri des regards, corps s'adaptant aux lois aquatiques.
Floyd me laisse me placer sur son ventre, caudales joliment enroulées, nous laissant couler au fond, portés par le courant et nous servant de nos vessies natatoires pour gouverner la flottaison.
Il a les mains derrière la tête, souriant, détendu.
Une fois bien au large, nous nageons, main dans la main, explorant les fonds.
Évidemment la petite expédition se termine par l'amour derrière un rocher, caudales se câlinant à l'envi, jusqu'au rendu de sa laitance.
"Bon, t'y arrives ?"
"Attends, ça coince..." maniant le pied de biche visant à l'ouverture de la portière.
"Grouille, Manu, putain !..." surveillant les environs.
Ce qui vient d'apparaître dans le dos dudit Manu ne laisse présager vraiment rien de bon pour la suite ; son œil droit crépite de colère, le rendant phosphorescent dans la nuit.
Il attrape le délinquant d'une clé de bras solide. Le pied de biche tombe au sol. Coup de pied pour qu'il valdingue hors de portée.
"HEY ! LACHE-LE, TOI !" sortant un cuter.
OK. De la petite friture.
"Hmm... nan !..." annonce Floyd.
"MEC, TU VIENS DE SIGNER TON ARRÊT DE MORT !"
Un souffle puissant vient de projeter l'un d'eux, haut du corps sur le toit du véhicule.
"QU'EST-CE QUE ?..." fixant l'ombre menaçante de mes ailes déployées. "PUTAIN, ON S'CASSE !" prenant leurs jambes à leur cou.
"Tsk. De la p'tite friture qui veut s'bouffer du barracuda !..." crache Floyd, libérant le gars qui titube jusqu'au chemin le plus proche.
"C'était quoi le plus étrange en passant du stade marin à celui des humains, Floyd ?... Corporellement, je veux dire."
"Ah !... Bon déjà y'a les jambes !... Deux pour le prix d'une. Faut les coordonner, tout ça. Puis après, y'a la peau, sans mucus je veux dire. Ça tiraille un peu parfois. Puis les poils... nous, sous l'eau, on avait que nos cheveux quoi !... donc ouais, les poils... aisselles, pubis, c'est... déroutant quoi."
"Et les odeurs ?"
"Bah, sous l'eau on communique beaucoup avec ça, hein. Mais les humains apprécient beaucoup couvrir les leurs. J'sais pas, on dirait qu'ils en ont honte !.. Nous, on déteste ça, ça nous irrite les narines." rit. "Bon, bref, on a fini par s'y habituer mais au début on se tapait de ces crises allergiques avec les parfums, tout ça !..."
"Et la nourriture ?"
"Ah ben on a longtemps tourné aux poissons et crustacés. Avant de goûter d'autres choses. J'avoue que certains trucs comme les fromages forts en goût, les œufs... c'est vraiment particulier pour notre palais."
"J'suis dans le secteur, Girl, si le cul t'en dit."
Mes joues s'empourprent immédiatement. Le cul au lieu du cœur, bravo B., tu te surpasses !
"A quel hôtel ?" en retour.
"Dans mon palace volant. Sur le tarmac. Emplacement B20. J'te récupère à la sécurité de l'aéroport."
"Je n'ai pas dit oui, B."
"M'oblige pas à venir te chercher, Girl."
Je grimace. Enfoiré !
"C'est bon, je m'en occupe." me récupérant à la sécurité comme convenu, présentant sa licence de pilote, passant le bras autour de mes épaules. "T'es vraiment pas démerde, Girl." à mon oreille.
Je serre le poing. Ça commence bien !...
Nous cheminons sans qu'il ne rompe le contact. "Tu t'es rouillée, Girl, depuis que t'as un mec à ton service. J'ai de suite vu que tu le pilotais par la queue."
"Ta gueule."
"Mais ça devrait pas m'étonner, t'as toujours kiffé ça." m'avisant avec un sourire cruel. "Bon, après, tu peux te le permettre vu le p'tit cul que la nature t'a donné."
"Tu... te comptes dans le lot, B. ?"
Rire lourd. "Nan, chez nous c'est donnant-donnant, Girl."
"C'est ça."
"J'supporterai pas de t'avoir dans les pattes plus de vingt-quatre heures, Girl."
"On a failli terminer en couple à L.A., pour mémoire."
"J'étais jeune et con à l'époque." reniflant. "Aujourd'hui, j'sais que c'qu'il y a de meilleur à prendre chez toi, Girl." explicite.
Je fixe résolument le chemin pour éviter son visage qui doit jouir de ce qu'il se permet de me balancer dans la face.
"Ah, ma Girl !... Toi, tu voulais le premier de la classe mais t'as vite compris qu'un cerveau ça se baise pas !..." me rapprochant de lui. "Donc t'as choisi de te rabattre sur le deuxième parce qu'il en avait dans le froc."
"La ferme."
"Avec L. t'aurais eu droit à de longues heures sur l'hypothèse de Riemann(1) ou la conjecture de Hodge(2) mais putain, baiser c'était hors de question !... Alors t'en aurais fait quoi de ta chatte qui démange, hein, Girl ?"
"Enough, B." profondément agacée.
"Ah mais Girl, laisse-moi m'amuser un peu !..."
Je cesse mon pas dans le vaste hall, le forçant à arrêter le sien.
"Quoi ? Me dis pas que t'as changé d'avis ?!" agacé.
"Ça fait partie de ta jouissance de me piétiner, B. ?" levant enfin les yeux pour le fixer.
"Jusqu'à nouvel ordre, une moule ça se bouffe pas avec la coquille, Girl." me gratifiant d'un sourire particulièrement sadique.
Il fourre les mains dans son pantalon sombre porté sur blouse de pilote.
"Quoi ? J't'ai trop amoché ? Tu vas rebrousser chemin et aller chialer dans les bras de ton mec ?"
Je passe d'un pied à l'autre.
Il glisse un revers sous mon menton. "On s'connaît suffisamment pour ne pas se lancer des fleurs, Girl. Et tant mieux parce que déjà les fleurs ça coûte cher mais en plus c'est une perte de temps."
"Deuxième de la classe, ça tu peux le dire, B. T'as toujours été à la traîne à la Wammy's." armant à mon tour. Connard, tu vas déguster !...
"T'as la mémoire courte ou sélective, Girl : j'ai supplanté L. en quelques années à peine. J'ai su me bouger le cerveau en conservant ma bite active, moi, Girl. Ta putain de puce savante n'aurait pas été foutue d'accomplir le tiers de ce que j'ai bâti une fois libéré de la Wammy's, sans aucun soutien. Elle se serait vautrée dans la première flaque venue pour s'y noyer. Watari lui torchait jusqu'au cul !"
Je soupire. C'est totalement vrai. Sans Watari, L. n'était capable d'aucun geste de l'ordinaire.
L'autiste Asperger prodige, érigé au rang de dieu, n'était rien sans son ange gardien.
"Tu voulais pas d'un mec comme ça." me pinçant le menton. "C'est pour ça que tu m'as regardé, Girl. Parce que tu savais que tu ne voulais pas d'un mec comme L. Et crois-moi, j'ai kiffé ces longues semaines durant lesquels t'as pas arrêté de me regarder, malgré le fait que j'étais maqué avec A." glissant le pouce le long de mes lèvres. "Putain, ça y est... je bande."
Une fois à l'intérieur du jet, ça a été splendide !... Déboutonné, il a pris place sur un fauteuil passager, moi le chevauchant activement. Plaisir garanti !...
"C'est dingue... qu'après toutes ces années... tu me fasses toujours autant d'effet, Girl..." régalé, après avoir donné au fond de moi.
"B. Je te... déteste." à son oreille.
Sourire jusqu'au bout. "Je saurai... m'en contenter, Girl." en retour.
Les souvenirs de la Wammy's sont pour le moins tenaces...
"Ta main."
"Quoi ?"
"Ta main, B." notant qu'elle file sous ma jupe plissée.
Il laisse s'échapper une volute de fumée. "Qu'est-ce que j'y peux, moi, Girl, si t'es aussi bandante ?"
Je descends la jupe des deux mains.
"Quoi, t'as peur qu'on nous grille ? D'ici, y'a que nous qui pouvons apprécier le point de vue."
"Arrête, B."
"T'as peur de mouiller ta p'tite culotte à fleurs, Girl ?"
"Elle... c'est celle avec des nuages, B."
Le côté candide de ma réponse le fait sourire. "J'l'ai jamais vue, celle-là."
"Je... arrête, B." alors qu'il refuse de déplacer sa main ailleurs que sur ma cuisse.
"Panique pas, Girl, j'vais pas te sauter en pleine cour de récré."
"B. ?" entrant prudemment dans sa chambre, la découvrant vide, à première vue. Alors que je longe le lit, une main m'attrape la cheville.
Je crie de surprise !...
"Shh, Girl." glissant sa tête de dessous le lit, index barrant ses lèvres.
Je pose la main sur mon cœur battant.
Il s'extirpe de dessous le lit de manière hideuse... faisant penser à une araignée !...
Il a toujours eu une très curieuse façon de se déplacer - souvent à quatre pattes comme un animal !...
Il fourre les mains dans les poches de son jeans. "Quoi ? J'te fais peur maintenant ?" m'avisant avec un amusement teinté d'agacement.
"Non, c'est juste..." regard s'arrêtant sur cette chemise ouverte donnant sur ce torse remarquablement fait, déglutissant.
Il sourit, attrapant ma nuque. "Je vois. Tu crèves d'envie de moi, ma Girl."
La prochaine offense consiste à abaisser les paumes sur mes fesses, remontant la jupette plissée, glissant les doigts entre les pans de ma culotte enfantine, me pressant contre son entrejambe éveillée.
"B..." troublée, corps commençant à s'agiter. "... la porte..." notant qu'elle est demeurée entrouverte.
"Quoi ?... Si tu sais la fermer, on devrait pas être dérangés." le défi l'excitant fortement.
La réponse de mon corps à ses provocations est immédiate et terriblement organique.
Il laisse courir ses dents du côté de ma joue jusqu'à mon oreille.
Il se laisse tomber sur le lit, une jambe au sol, se déboutonnant rapidement pour se chercher et se faire saillir.
Petit sourire devant mon air ébahi. "Ben quoi, fais pas cette tête, Girl. C'est pas la première fois que tu la vois comme ça." m'attrapant par la main pour m'installer sur ses cuisses.
Je porte le regard une nouvelle fois sur la porte entrouverte.
"T-t-t-t. C'est par ici que ça s'passe, Girl." me forçant à tourner le visage vers lui. "Allez, prends-la entre tes mains et caresse-la. Fais-moi hurler de plaisir, Girl." dirigeant mes mains jusqu'au sexe affamé, y imprimant les premiers gestes.
L'impulsion est donnée et je m'y emploie des deux mains, tout à mon œuvre, galvanisée par la requête.
Il se tend sous les sensations, se tordant par moment, menton haut, gorge offerte, rauque venant rouler dans sa gorge. "Giiirl... putain..." peinant à faire baisser le ton de sa voix.
Je finis par me glisser sur le bas de ses cuisses, le prenant en bouche.
Il laisse éclater sa voix au contact. "OH PUT... !"
Ma langue n'obéit plus à aucune règle de bienséance et elle s'active autour de cette colonne qui en palpite, finissant par suinter.
Il en rit, extasié. "Gaffe... j'vais... te gicler dans la face..."
"Bon... maintenant tu peux me l'avouer, B., y'a prescription..." alors que je le garde encore en moi.
"Quoi, Girl ?"
"Que tu souhaitais te servir de moi pour atteindre L."
Il me fixe vaguement. "Ouais, ça c'était... le plan initial."
"Tiens donc..."
"Ce qui a foutu la merde dans le truc c'est que t'as fini par devenir un sacré bon coup." caressant mon visage, presque tendre, savourant le répit d'un bain d'endorphines. "Parce qu'honnêtement, personne te remarquait à la Wammy's." se rattrapant bien vite. "Celle qu'on matait c'était A." sur un sourire particulièrement armé.
"B. Prends place."
"Nan, debout ça ira très bien, L. Qu'est-ce que tu veux ? Abrège, j'ai cours dans cinq minutes."
"Tu n'as jamais été assidu, B."
Le concerné roule des yeux.
"Je te savais pétri de vices, B. Mais je ne te connaissais pas un goût aussi prononcé pour les mineures."
B. se coule sur une chaise, face à L. "Sérieux ? T'as maté son cul, L. ?"
"Je me livre à des activités bien plus saines et moins condamnables, B."
B. hausse le sourcil gauche. "Comme quoi ? Te palucher ? Ou tu fais aussi appel à Wat' pour te vider les couilles ?"
"Je ne répondrai pas à de telles provocations, B."
"Bah à moi tu peux me le dire. Promis, j'le garderai pour moi." sur un clin d'oeil, se servant d'une fraise qui trône sur le tas de bonbons colorés dans la coupelle sur le bureau.
"Revenons-en à..."
"Ah oui, Girl. Girl, Girl, Girl. Y'aurait tant à dire, L. J'sais même pas par où commencer." affichant ce sourire particulièrement vicelard. "J'commence par ses performances au pieu ? Vu que ses résultats en classe, tu les connais."
"Je t'interdis, B."
L'intéressé monte les sourcils. "Tu quoi ?" suivi d'un rire absolument délecté. "Hey, mec, moi j'ai rien demandé, c'est elle qui m'a sauté dessus, tu sais !..." plaçant les mains ouvertes devant lui comme pour s'en défendre et manifester son innocence.
"Ne joue pas à ce jeu-là avec moi, B."
"Nan, sérieux, c'est elle qui a commencé à me bouffer du regard jusqu'à ce ma bite se lève !"
"B., surveille ton langage, je te prie." sans que son visage ne manifeste la moindre émotion.
"Moi, j'demandais qu'à continuer avec A. J'étais tranquille. Jusqu'à ce qu'elle vienne foutre la merde !..."
"Blâmer la victime. L'arme de prédilection des manipulateurs dans ton genre, B."
"Nan, sérieux, L. T'as vu A., rassure-moi t'as des yeux ? Tu fous Girl à côté, c'est le jour et la nuit mais bordel, au pieu, y'a pas photo."
"Je t'interdis de l'approcher, B."
"J'vais te dire, L. : t'as convoqué la mauvaise personne. C'est elle que t'aurais dû faire venir pour lui dire d'arrêter d'être aussi bandante."
L. ne lâche pas son adversaire des yeux, sans qu'aucune expression y passe - c'est là la force de L.
"Nous allons réfléchir à la sanction appropriée pour ce qui te concerne, B. C'est toi l'adulte, dans cette affaire. Tu es donc responsable de tes faits."
"Tu m'éclates quand tu causes comme un code pénal, L." tout sourire.
"Ah !..." alors qu'une main m'attrape pour me plaquer contre lui, jambes écartées de part et d'autres des miennes, dos contre le vaste tronc.
Sa bouche vient immédiatement chercher la mienne tandis qu'il me tient accrochée par les passants de mon jeans, me pressant contre lui. Ce faisant, il fixe la fenêtre du bureau dans lequel se tient L.
Sa bouche se livre aux pires insanités. Je noue les bras autour de sa nuque, pressant mon corps avidement contre le sien.
Il finit par se séparer de moi. "Souris pour la caméra, Girl." désignant le bureau de L. du regard, appuyé par un mouvement de menton.
"B..." appuyant mon front contre le haut de son torse, souffle ultra-court.
"Tu pensais quoi, ma Girl ?... Que c'était par bonté d'âme ?" se moquant éperdument de l'état dans lequel ce baiser vient de me plonger.
"B... tu peux pas... me laisser comme ça..." glissant les mains jusqu'à ses hanches.
"Rends-moi service et va chialer chez L. C'est lui qui fout la merde entre nous."
"Je... n'oserai pas, B." levant les yeux pour définir s'il est bien sérieux.
Je lui découvre un air déterminé. "Alors prépare-toi à te servir de ta main ou d'un coussin." m'avisant de haut.
(1) Conjecture formulée par Riemann en 1859, dans l'unique travail qu'il a consacré à la théorie des nombres. Elle porte sur les points d'annulation de la fonction et a pour conséquence de pouvoir estimer avec un bon terme d'erreur le nombre de nombres premiers inférieurs à une valeur donnée.
(2) Une des grandes conjectures de la géométrie algébrique. Elle établit un lien entre la topologie algébrique d'une variété algébrique complexe non singulière et sa géométrie décrite par des équations polynomiales qui définissent des sous-variétés.
