TW : sexe explicite
Diri-Chan : il faut bien qu'il ait quelques forces et qualité, cet Harry :D Merci pour ta review !
C'était un baiser infiniment doux, presque une caresse.
Ce fut Drago le premier qui suçota la lèvre inférieure de Potter entre les siennes. Peut-être que toute cette délicatesse – les caresses, le baise-main, ce baiser si chaste – l'avaient agacé. Ou frustré. Il ne voulait pas jouer la comédie du couple. Il voulait être désiré. Ardemment.
Il n'eut qu'à empoigner le tissu au niveau de la poitrine de Potter pour que celui-ci s'enflamme, ne glisse sa jambe entre celles de Drago, et sa langue dans la bouche accueillante. Drago sentit avec précision l'érection dans le pantalon d'alpaga, et il s'y frotta sans retenue.
Tout en l'embrassant, Potter le fit reculer jusqu'à ce que l'arrière de ses cuisses heurte l'accoudoir du canapé. Drago s'y laissa tomber et sortit rapidement la chemise du pantalon avant d'en ouvrir les boutons. Il embrassa la peau brulante des abdominaux, fit glisser son nez entre les muscles en dégrafant le pantalon et en en libérant le sexe tendu. Il le prit en bouche avec l'impression diffuse de manger quelque chose de chaud par une journée glaciale.
Potter l'interrompit pour lui ôter sa robe. Drago obtempéra avec empressement avant de fondre à nouveau sur sa proie. Il remarqua confusément que Potter se débarrassait de sa cape, de sa chemise, et enfin de tout ce qui pouvait le couvrir. Drago s'efforça de produire un maximum de salive avant de relâcher sa prise. Il s'allongea sur le canapé en enlevant son boxer et sans quitter des yeux l'organe palpitant et brillant.
Potter s'allongea entre ses jambes, se ré-empara de la bouche de Drago, et entreprit de glisser ses doigts entre ses fesses. Celui-ci gémit, agrippa la tignasse mal coiffée pour éloigner le visage de Potter du sien, et répéta en plantant son regard dans le sien : « J'ai envie de toi, maintenant ».
Encore une fois, la réaction ne se fit pas attendre. Potter grogna un juron avant de l'embrasser violemment. Il releva l'une des cuisses de Drago en position verticale, et s'enfonça en lui en grondant. Ses doigts griffèrent la peau pâle. Drago se vengea en plantant ses ongles dans la nuque et le dos bronzés. Potter se déhancha amplement, son bassin claquant à l'intérieur des cuisses de Drago qui gémit contre sa bouche.
Bientôt, leurs peaux à tous deux furent couvertes de transpiration. Longtemps, Potter se déchaîna. Pas un moment leurs bouches ne se séparèrent. Le ventre poilu de Potter frottait contre les testicules et le pénis de Drago, et c'était encore meilleur qu'une masturbation manuelle. Cela faisait des années qu'il n'avait pas ressenti un tel plaisir sexuel.
Enfin, Potter arracha ses lèvres à celles de Drago pour enfouir son visage dans son cou, et ses mouvements se firent plus vifs et désespérés. Drago sentit monter la jouissance comme si c'était la sienne, et quand Potter explosa à l'intérieur de lui, il eut l'impression d'avoir lui-même atteint l'orgasme.
Potter poursuivit quelques instants ses coups de hanches, comme s'il voulait s'enterrer à l'intérieur de Drago, puis ralentit en tremblant légèrement.
Les serres griffues redevinrent des mains caressantes. Les souffles s'apaisèrent. Drago tendit le cou en arrière pour prendre de grandes goulées d'air frais.
Il regrettait de s'être laissé emporter. La façon dont Potter l'avait abandonné ce matin-là sur le sol de la cuisine l'avait plus affecté qu'il ne l'avait cru. Ou plutôt, il se souvenait parfaitement de comment il s'était senti mortifié, mais ignorait encore à quel point il s'en était mal remis.
Il fût tiré de ses réflexions par une main s'aventurant du côté de son sexe. « Non », bredouilla-t-il. Puis, comme Potter ne s'arrêtait pas, « Non ! Lâche-moi ! » vociféra-t-il en repoussant brutalement Potter.
« D'accord ! D'accord ! » se récria Potter en abandonnant ses attouchements.
Drago s'aperçut avec horreur qu'il était encore en lui. « Dégage ! » hurla-t-il en tentant de s'éloigner et en poussant sur son ventre.
« Oulah, ça non, par contre », ricana Potter en l'enlaçant étroitement, coinçant ses bras entre leurs corps.
« Sors-la… S'il-te-plait… », supplia Drago, immobilisé, à la merci complète de son adversaire.
Potter s'exécuta en soupirant, mais sans relâcher sa prise. Drago pût de nouveau respirer. Potter libéra l'un de ses bras, et Drago put essuyer la transpiration sur son visage et reprendre doucement son calme. Il ferma les yeux, et savoura la sensation de son sexe qui reprenait tout doucement son aspect ordinaire...
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La clochette d'or. Il était en retard. Drago se réveilla en sursaut et chercha à voir la file de chariots à travers les grilles de sa cellule. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu'il s'était endormi dans les appartements du Directeur, dans les bras de ce dernier, et quelques secondes supplémentaires pour comprendre les mots qu'il lui adressait.
« Tout va bien, relax. Ça va ? Tu te rappelles où tu es ? »
Il arborait son éternel sourire désinvolte. Une trace rouge s'étendait sur son pectoral et son épaule, là où Drago avait niché sa tête, et une trace brillait au milieu. Drago sentit le sang lui monter au visage et il essuya immédiatement sa bouche dans son bras quand il réalisa qu'il avait bavé sur Potter.
Celui-ci ricana, se leva, ramassa son pantalon et l'enfila sur ses jambes nues en allant ouvrir la porte. Drago s'aperçut alors qu'il avait été enveloppé dans la cape d'intérieur du Directeur. La doublure en soie était incroyablement douce et fraiche sur sa peau dénudée. Elle sentait le propre et une lointaine odeur de shampoing.
« Malfoy !
– Pardon ? »
Potter avait laissé le passage au chariot de service qui avait sagement été se ranger contre la table du salon. « Je disais, répéta-t-il, j'ai pas pu réclamer un plateau supplémentaire. Tu as très faim, ou ça te va si on partage ? »
Drago sentit son estomac gronder. « Ça me va, répondit-il.
– Cool. De toute façon, au pire, on a des fruits pour le dessert, et il doit me rester un demi paquet de cacahuètes quelque-part. » Potter disparut dans la cuisine, et Drago entendit des bruits de placard qui s'ouvraient et de vaisselle déplacée.
Il farfouilla autours du canapé et retrouva sa robe grise qu'il enfila aussitôt, mal à l'aise à l'idée de laisser quiconque apercevoir le moindre centimètre de sa peau blafarde en dehors des relations sexuelles. Il y avait deux boxers noirs sur le sol. Il était complètement incapable de deviner lequel était celui qu'il avait volé, et lequel celui de Potter. Il ne voulut pas prendre le risque de se tromper, et préféra abandonner l'idée de porter des sous-vêtements pour la soirée. Il ramassa le reste des vêtements étalés par terre, et alla les porter dans le bac de linge sale de la salle de bain. Il revint au salon avec la baguette magique de Potter, qui s'était coincée dans une manche de chemise.
Potter venait de finir d'installer un deuxième set de couverts sur la table, et répartissait équitablement le contenu de son plateau repas. Drago sentit l'eau lui venir à la bouche en contemplant les boulettes d'agneau qui baignaient dans la sauce et les spaghettis assortis.
« Tien, marmonna-t-il en lui tendant sa baguette. Tu devrais faire un peu plus attention à tes affaires. N'importe qui ici qui parviendrait à mettre dessus n'hésiterait pas à s'en servir pour te tuer.
– Je m'en fais pas trop pour ça, répondit Potter en finissant son partage. Cette petite jalouse et moi, on a eu une histoire compliquée, et maintenant, elle n'obéit plus qu'à moi. Essaye si tu veux », le défia-t-il enfin en essuyant une trainée de sauce sur le bord de son assiette du pouce. Il suça son doigt en fixant Drago. Peut-être essayait-il de lui faire de l'effet. Si c'était le cas, il en était incroyablement loin.
« Sans façon, répondit Drago.
– Vas-y, insista Potter. Tu vas le regretter si tu laisses passer l'occasion. »
Drago planta la baguette au milieu du torse nu de Potter. Il prononça les mots « Avada Kedavra » sans conviction. Une intense lumière verte jaillit de la baguette.
Drago lâcha l'arme en même temps que la main de Potter lui frappa violemment le poignet. Ou peut-être lâcha-t-il grâce au coup. Difficile à dire. Quoi qu'il en soit, la baguette fut projetée au sol et les deux Sorciers la regardèrent les yeux grands ouverts et essoufflés.
« Je n'ai rien fait, je ne voulais pas, c'est toi qui as insisté », se défendit Drago de façon hystérique en reculant, les mains en l'air pour montrer son innocence.
« C'est bon, c'est bon », prétendit Potter en se frottant nerveusement la poitrine, « C'est bon, je te dis, oui, j'ai vu, c'est bon, personne n'est blessé », tenta-t-il de rassurer Drago.
« C'est toi qui m'as dit de le faire !
– Je sais ! Tout va bien, alors calme-toi. »
Potter attendit que Drago baisse les bras avant d'aller ramasser sa baguette. Il prononça un « Avis » perplexe et une dizaine de petits oiseaux bruns apparurent autours de l'extrémité de la baguette avant de voltiger joyeusement dans la pièce.
Drago sentait son cœur battre à la chamade. Il avait failli tuer Harry Potter.
S'il avait mis une once de détermination dans son sortilège, s'il s'était concentré, s'il avait véritablement saisi sa chance… Alors Harry Potter aurait été mort, et Drago Malfoy aurait été un assassin.
« Ça craint », marmonna Potter, aussi contrarié que s'il avait renversé de la sauce sur le tapis blanc. « Tu crois que c'est à cause de tous les duels qu'on a fait ? Elle se souvient peut-être de toi ? »
Drago secoua la tête sans répondre.
« Faudra que j'écrive à Hermione et Ollivander. Comme si j'avais pas déjà suffisamment de trucs à gérer… soupira-t-il. Ceci dit, t'avais raison sur un point : tu touches plus à ma baguette ! » Et il arbora à nouveau son affreux sourire insouciant en prenant place à table. « Allez, viens. » encouragea-t-il Drago en lui désignant la chaise face à lui.
Drago s'approcha de la chaise à pas de loup, inquiet que Potter reprenne ses esprits, réalise ce qui venait de se passer, et se venge comme il se doit. Mais celui-ci se contenta de le fixer nonchalamment, et entama son repas dès que Drago fût assis.
« Alors ? le taquina-t-il, la bouche pleine. Raconte-moi un truc sur toi que je sais pas déjà ?
– Sommes-nous véritablement obligés de parler ? s'inquiéta Drago, épuisé.
– Oh ouais, ricana Potter. Si c'est pour manger dans le silence, autant le faire seul. T'as déjà eu un animal de compagnie ? »
Adolescent, Drago avait réclamé un hibou à son père. Il voulait un animal tout doux à câliner et à dresser pour remplacer ses jouets disparus et s'occuper en dehors des études. Lucius Malfoy l'avait éconduit sans une once d'hésitation. « Les hiboux sont sales et bruyants. Si tu as besoin de nous écrire, utilise l'une des chouettes de la volière de Poudlard. » Drago avait regardé avec jalousie les chouettes, les hiboux, les chats, les rats des autres élèves. Il s'était sentit jaloux même de ceux qui avaient les boursouflets, des crapauds ou des strangulots en aquarium comme cet idiot de Pritchard.
« Non, répondit laconiquement Drago. La plupart des animaux sont sales et bruyants, je n'en ai jamais vu l'intérêt. » Il gouta une demi boulette trempée dans la sauce et crut que son cœur allait défaillir tant c'était bon.
« C'est surement mieux pour la pauvre bête qui aurait dû te supporter », railla Potter.
Drago leva son verre pour exprimer son approbation et saluer l'incroyable répartie de son interlocuteur.
« Puisque tu me poses la question, reprit Potter, j'avais une chouette à Poudlard. Une Harfang des Neige. Magnifique. C'est Hagrid qui me l'avait offerte pour mon anniversaire. Elle avait son petit caractère, elle aussi, mais je l'ai toujours adorée… »
Drago écouta Potter déblatérer sur sa chouette en dégustant ses spaghettis. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en l'entendant vanter l'intelligence et l'exceptionnalité du volatile. Au moins n'avait-il pas besoin de réellement participer. Quand le monologue s'arrêtait, il relançait la conversation d'un « Et ensuite ? » ou d'un « C'est vrai ? » admiratif. Il se surprit à apprécier le moment. Quand son assiette fût finie, il se sentit l'estomac rempli, plus rassasié qu'il ne l'avait été depuis une éternité. Il calcula depuis combien de temps il n'avait pas pris un vrai repas ? Une semaine ? Huit jours ? Cela lui semblait tellement plus… Était-ce le moment de réclamer l'attention de Potter sur ce sujet ? Certainement pas. Cela ne ferait que l'agacer et gâcher la soirée.
« T'as encore faim ? » demanda Potter en terminant son propre repas. Drago secoua négativement la tête. « Putain, je meurs de faim », déclara-t-il en allant chercher le plateau de fruits et en le posant au milieu de la table. « Bref, reprit-il en gobant des grains de raisin, ce jour-là, Pattenrond a bien failli perdre un œil. Mais bon, j'ai dit à Hermione : Hedwige n'est qu'un animal, et elle a bien été forcée de nous pardonner. En fait, c'est Hedwige qui m'en a voulu le plus longtemps ! » Et d'éclater d'un grand rire.
« En effet, sacré caractère, commentât Drago.
– Il faut absolument que je me dégote un nouvel animal si je veux pas mourir de solitude ici, marmonna Potter. Mais à part les phoques et les goélands, on trouve pas grand-chose…
– C'est vrai. C'est un problème… » l'encouragea à continuer Drago.
Potter leva les yeux de son dessert et observa son interlocuteur en souriant bêtement. « Est-ce que tu te fous de ma gueule, Malfoy ?
– Je n'oserai pas. Qui voudrait te voir mourir de solitude… »
Potter éclata de nouveau de rire. « Ouais. Ouais, c'est pour ça que t'es là, après tout… »
Les deux hommes se regardèrent en souriant. Parfois, comme à ce moment précis, ils semblaient capables de pouvoir s'entendre. Ils savaient cependant tous deux que cet état n'était que temporaire, et que la haine entre eux était trop ancienne et puissante pour pouvoir disparaître grâce à un simple repas agréable.
« Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Potter. Je te ramène à ta cellule, ou tu passes la nuit ici ?
– Parce que j'ai le choix, maintenant ?
– Je t'ai toujours laissé le choix », prétendit Potter en raclant les bords du bol de chocolat avec son index.
« Dans ce cas, j'aimerais regagner mon lit, si ça ne te fait rien. »
Potter le considéra longtemps avec une expression indéchiffrable sur le visage avant de capituler : « Laisse-moi le temps d'enfiler un t-shirt, et je te raccompagne. »
